Mangas & Animes

K-On!! – Thank You!

Alors oui parfois je vois ça dans mes cauchemards

Holala oui qu’est-ce que début avril je flippais un peu à l’idée de retrouver les filles de l’After School Tea Time. Déjà parce qu’aussi sympa qu’était la première saison (que j’avais adoré donc), les défauts se faisaient quand même visibles et après avoir lu le manga c’était encore plus atroce, puisqu’on y découvrait que l’anime jouait plutôt dans l’adaptation assez pépère et qui se permettait même d’être un peu plus prude que le matériel de base et ses sous-entendus lesbiens même plus effleurés. Du coup saison 2, treize autres épisodes (je ne savais pas encore que ça allait être du vingt-six), et cette peur d’être au final extrêmement lourdé et de voir une recette marcher bien en treize épisodes vite commencer à attaquer l’estomac…

Et au bout de deux ou trois épisodes, j’ai commencé à avoir certains doutes…
Au bout de six ou sept épisodes, j’ai commencé à en être assez certain…
Et au quinzième ou seizième épisode je me retrouve à devoir établir ce fait:
Non seulement cette saison est bien meilleure que la première, mais en plus le produit offert est d’une très très haute qualité. La première saison peut partir se cacher dans une grotte à vie, la seconde saison la prend à sec sans vaseline et la force à quitter le pays par le premier charter arctique qui vient. La première saison j’avais publiquement ce statut assez bâtard de « alors oui j’adore mais euh alors euh c’est pas le best anime ever hein voilà hein » toute en modération et tout en diplomatie, la seconde saison on est là purement et simplement dans le ressenti type « alors oui c’est un putain de chef d’oeuvre immémoriel que maintenant je vais remater religieusement tous les six mois. »

Le gateau n'est pas un mensonge !

Je vais pas revenir sur le scénario très longtemps: K-On!! est donc la suite de K-On! – qui débarque en manga en France durant le mois de janvier – qui racontait la fondation d’un groupe de musique au sein d’une école pour filles et se centrait donc sur les « aventures » des quatre filles (composée de Yui la tête creuse à la guitare, Ritsu l’énergique à la batterie, Mio la sérieuse à la basse et Tsumugi la bourgeoise au clavier – auquel on rajoute à partir de mi-maison Azusa la passionnée à la seconde guitare) avec au final beaucoup plus de gateaux et de thé que de véritable musique. On retrouve derrière l’anime le studio Kyoto Animation à qui on doit déjà des animes comme La Mélancolie d’Haruhi Suzumiya, Clannad, Full Metal Panic Second Raid où bien encore Kanon, et qui a une certaine tendance à savoir faire de l’adaptation et à proposer des animes de qualité (même si Kanon urgh dodo.)

Bref je vous passe la polémique tout ça, K-On! devenant vite le symbole d’un débat récurrent sur le moe et ta mère, le genre de trucs prise de tête qui rendrait de la programmation en C++ presque plus accueillant.

Dans K-On!! on reprend là où on avait terminé dans la saison précédente: les quatres héroïnes entrent en troisième année, ce qui sera leur dernière année de scolarisation au lycée, la prochaine étape étant l’université, puis la vie active (pour Yui et Ritsu) où le mariage (pour Mio et Tsumugi – mais si mais si ça paraît évident.) Et là ouais ok j’était un peu pas confiant: la première saison couvrait les deux premières années et en 13 épisodes tout ça allait donc chronologiquement plutôt vite mais les épisodes allaient au final plutôt lentement, trop lentement même. Et c’est la principale critique que j’adresserais envers la saison un: son rythme aléatoire, trop souvent dépendant du format du manga original. Et du coup est-ce qu’on peut adresser cette critique à la saison ? DIANTRE NON AU CONTRAIRE.

La saison 2 est quasiment un miroir de la saison 1 sur ce plan: on passe de deux ans en treize épisodes à un an en vingt-six épisodes, on passe d’un rythme aléatoire à un rythme stable et très animé, on passe d’un objet supra dépendant du format original à un truc qui l’envoie grosso modo se faire foutre.

24 HEURES CHRO-MIO

Dans la première saison les personnages ne connaissaient AUCUNE évolution durant deux ans, aucun développement. Yui était bête à manger du foin et elle restait telle quelle pendant treize épisodes, jamais on voyait une autre facette, elle était toujours utilisée de la même façon, on sortait rarement des sentiers battus. Dans la saison deux, le personnage sert de point d’attache, on la voit sous des autres lumières, on lui découvre de nouveaux défauts et de nouvelles qualités, des détails supplémentaires nous sont offerts…

Et c’est quand on y pense absolument logique d’enfin voir les personnages sortir un peu d’un genre très figé. Le manga original étant un yonkoma (ces BD à 4 cases typiques du japon, des équivalents aux « strips » américains – K-On! est donc comparable à des trucs comme Garfield ou Snoopy, aussi étrange que cela puisse paraître) et si y’a bien un truc dont les yonkomas n’ont au final pas tellement besoins, c’est de développer les personnages, ceux-ci n’étant au final que des outils pour arriver à la finalité du gag – Garfield et Jon n’ont jamais évolués en vingt ans par exemple, il en donc de même pour Mio et Ritsu en quatre ans de publication.
Mais la saison deux n’adaptant plus le yonkoma de manière bête et méchante, et inventant sans cesse du nouveau contenu, cette fois-ci intégralement vouée au milieu de l’animation japonaise, il faut mettre tous les standards à jour et il n’est désormais plus excusable d’avoir encore un anime avec des personnages qui ne seraient que des clichés sur patte voués à donner la réplique pour des vannes interchangeables d’un strip à l’autre, surtout si la chose dure vingt-six épisodes !

Je ne vais pas dire que Kyoto Animation a été très intelligent en faisant cela: c’est quelque chose qui était au final nécessaire, et peut-être même quelques choses qu’ils auraient du faire bien plus tôt (même si l’épisode 13 de la saison 1 – inédit a l’anime – et l’OAV qui avait suivi commençait déjà à indiquer la voie), donc ils n’ont pas à en obtenir les lauriers. Là par contre où je vais les applaudir, leur tendre du champagne et leur filer un highfive viril c’est dans l’exécution. Ainsi K-On!! récupère donc les fondamentaux du bon anime « tranche de vie » (et ce terme est toujours aussi aléatoire à l’utilisation et à l’interprétation) et EN PLUS une véritable ambiance, des véritables enjeux et ENFIN des développements, des diversifications de situations et même de la MUSIQUE. Ce qui était impensable encore deux jours avant la diffusion de l’épisode un. On obtient du coup enfin un fond à la forme, et ce fond est en or plaqué sur une couche de téflon, et le tout sent les fruits rouges.

"Regarde Ritsu, cette plèbe DOUTAIT !"

Je vais pas non plus jouer le niais et l’ultra positif non plus: K-On!! parle certes enfin un peu de l’aspect musical des choses mais c’est pas encore ULTRA PRÉSENT. Mais au moins on peut pas nier qu’ils ont essayés de mettre le minimum syndical, surtout grâce au personnage d’Azusa qui au final l’impulsion à l’origine de pas mal des scènes « musico-centriques », avec pas mal de conseils donnés ici où là (entretien de la guitare par exemple) où bien qui force un peu les répétitions. Mais au final on a tout de même des épisodes eux-mêmes centrés sur l’aspect musical du groupe: l’épisode du concert est une évidence bien sûr, mais on a aussi l’épisode de la répétition (avec un long passage sur la répétition en studio et la création de paroles), l’épisode du dilemme de Ritsu vis à vis de son instrument (qui s’amuse donc à développer un peu le rapport entre les personnages et leurs instruments respectifs) où bien évidemment l’épisode du festival musical…

Et tant qu’a continuer sur l’aspect musical, je vais juste passer un peu sur mon principal – et seul – regret vis à vis de cette saison: pas vraiment d’insert song mémorable. La première saison proposait du très solide avec Curry Nochi Rice et Watashi no Koi wa Hot Kiss et surtout du très très bon avec Fuwa fuwa time. Là on a au final peu de nouvelles insert songs, et mis à part Gohan wa Okazu et Tenshi ni Fureta yo! (qui cloture la série de la manière la plus efficace qui soit) qui se révèlent eux aussi très solides, le reste est plutôt décevant, voire oubliable. Pure Pure Heart fait plutôt flipper… et U&I défrise pas un chat. Dommage, mais au final l’absence de nombreuses nouvelles inserts songs semble plutôt logique puisqu’elles ont composée autant de chansons en un an scolaire qu’en deux ans…

Quant aux génériques là par contre, rien à redire. Le premier opening compense une musique alternative (je peux comprendre tout à fait son rejet cependant, je la kiffe grave de mon coté, mais j’oserais pas l’infliger à quelqu’un d’autre sans son accord) avec une super construction au niveau du montage et des images, les deux endings sont des maîtrises de direction artistique – et No,Thank You a même peut-être une des meilleures musiques issues de l’univers – et le second opening possède une super chanson (si ça vous tente, jetez un oeil à l’instrumental derrière la voix de Yui, c’est du très très bon) mais des images et une construction beaucoup moins enthousiasmants. Mais rien que pour le « daisuki » final, je lui pardonne cet écart.

Aujourd'hui, le monde de K-On va mal

Je parlais plus tôt d’un fond, donc. Il apparaît très vite que cette saison de K-On possède un double fil rouge, avec le futur départ des filles vers l’âge adulte avec l’abandon d’Azusa que ça impose et la nécessité pour cette dernière de trouver quoi permettre au club de survivre l’année suivante. Et aux personnages de tomber en pleurs lorsqu’ils se rendent compte que l’année prochaine, ils ne seront plus là pour le festival culturel.
Et moi aussi du coup – oui j’ai pleuré devant K-On!! alors que si y’a bien un anime que je pensais inoffensif sur ce plan…

C’est super intéressant parce que la fin de l’anime se retrouve du coup en total décalage par rapport à tout ce qu’on peut voir avant. Et c’est loin d’être un défaut ! Nom de dieu mais cet épisode 22 totalement autre, avec cette ambiance lourde, ses couleurs sombres, tout ce sentiment de STRESS et au final sa quasi absence d’humour tout au long du truc, ça sort presque de nulle part et c’est étrangement très très bon ! Limite on aurait dit que la série était en deuil, et si l’épisode suivant aurait concerné le combat de Tsumugi face au cancer, on aurait été limite dans la même ambiance…

Cette volonté de rechercher une ambiance particulière est allée si loin que KyoAni a même viré un épisode beaucoup plus léger entre deux épisodes « lourds » et l’a mis en fin de diffusion et en extra juste pour pouvoir surfer sur la même vague tout au long du truc. C’est plutôt facile comme geste mais au final ça marche plutôt bien et ça aide vraiment à prendre la fin de la série d’un état d’esprit totalement différent.

Et au final, le constat est là: oh mon dieu non, K-On!! n’est plus « vide. » Du début à la fin chaque épisode raconte SON histoire, parfois l’entrecoupe avec le fil rouge, parfois le consacre à un personnage (l’épisode 14 – consacré à Tsumugi – est tellement fantasticogénial), mais aucun épisode ne peut se targuer d’exister… pour rien. Chacun à désormais sa place, chacun à désormais son sujet, son ambiance. Aucun épisode n’est plus faible qu’un autre. Tout est stable et régulier, comme un rythme cardiaque. Et parfois même, l’anime devient très drôle. Impensable vous dis-je ! Et pourtant c’est là !

Et d’ailleurs j’aime vraiment cette impression de chaque épisode est « thématique », que chacun possède sa propre personnalité, ses propres propos, ses propres gags. Entre l’épisode à Kyoto -et l’épisode parallèle qui suit-, l’épisode du fanclub de Mio (presque subversif haha), celui de Roméo & Juliette, l’épisode final, l’épisode des instruments, celui de la répétition, du festival sportif, celui du festival musical, du concert… et pire ! Aucun épisode ne repose intégralement sur une fête japonaise où ne se passe dans une villa au bord de la mer ! Comment ne pas être enthousiaste !? C’est un peu un rêve qui devient réalité !

F'wa f'wa time

Puis techniquement ohlalala, KyoAni a du tellement se faire de thunes avec la première saison que là aucune limite, le fric se voit partout. Entre un épisode de K-On! et un épisode de K-On!! la différence est supra visible sur ce plan. Les animations sont encore plus fluides, le sens du détail est parfois assez fou, les décors ont subis une petite remise à niveau… Bref rien à redire.

Bon là je vous ai bien pris la tête avec des trucs globaux, maintenant je vais être encore plus subjectif, subjectif à mort. Ptet même un peu personnel pour le coup. Car sérieusement je remercie cette saison 2 d’exister. Elle m’a pas mal aidé à tenir l’été et a été source à de nombreuses hausses de moral, qui a été sérieusement en berne – et qui l’est peut-être toujours je sais pas je m’en fous. Ca peut paraître un peu cliché mais ouais, K-On!! m’a mis une fois par semaine pendant vingt six semaines, une certaine patate, plus de bonne humeur que je ne le pourrais. Maintenant que la série est finie, je vais tâcher de survivre, où de la remater, mais franchement, la perte est grande. Au fond de moi je voulais pas quitter l’univers, je voulais pas le voir finir (même si je sais qu’objectivement c’est le mieux blablabla je saaais mais là à chaud je m’en fous), je vouloir encore avoir envie de mon injection hebdomadaire et ça même le film ne pourra compenser. JE SUIS UN HOMME TRISTE.

LARME VIRILE.

K-On!! est donc l’exemple même de la seconde saison tellement extraordinaire qu’elle enterre la première saison. Et c’est bien là un problème: à quoi bon dire à tout le monde « putain matez K-On!! ça d.é.c.h.i.r.e » si ça leur impose de se mater une première saison qui si elle se révèle très sympa quand même, divise plus qu’elle unit ? Et c’est terrible parce qu’a la fin on se demande si il n’aurait pas mieux valu que ça soit comme ça dès le début, et la première saison passe d’un coup du statut d’anime « sympa » à « énorme gâchis. » Au point de devenir peut-être même quasiment inmatable…

Et c’est donc au film d’assurer le relais maintenant. Relais assez chaud à prendre puisque là on parle d’une saga qui n’a jamais cessé de s’améliorer, de surprendre, et qui aurait là atteint le plafond. Va t-il le percer avec sa drille ? CROYONS EN LUI QUI CROIT EN NOUS.

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10 commentaires

  • Sedeto

    (ouap, petite faute, genre « des imageq », et il y en a une autre au début mais j’ai oublié)(que la passion te pardonne~)

    En fait, je post mais j’ai rien à dire. A part que je plussoie tout ou presque. J’ai trouvé une majorité des épisodes, en partant de la fin, super bons. MAIS. Enfin il y a eu cet épisode avec Azusa qui passe son temps à rêver la réalité qui m’a lourdé. Et un pire ou elle essaye toujours de faire bosser ses copines et n’y arrive pas. ELLES REPRENNENT LE THE. NON. (En vrai, c’est surtout que j’en pouvais plus pour Azusa)

    Ce qui m’amuse bien c’est que je me suis enfilé K-on!! a raison d’un par jour il y a peu dans une période assez désagréable aussi et que ça me donnait une bouffée de punch pas croyable. Et rien que ça, je trouve ça PUISSANT.
    Tellement que je crois que je me suis dit « et merde » et je lui ai mis 10 sur MAL.

  • ed

    plus ou moins d’accord, sauf sur le point du « au vu de la 2eme saison, la saison 1 est maintenant inmatable et est meme du gachis »
    non, non! non!!! la saison 1 a posé les bases et a surtout introduit des insert song genial!! qui fait qu’on est devenu fan!
    si la saison 1 etait sorti en etat mais avec des zik du niveau de la saison 2, je pense que j’aurai moins accroché (comme beaucoup)

    bref, vivement le film =)

  • X4713R

    La note maximale carrément ?? J’veux dire, K-on!! c’est K-on! avec du budget (donc meilleur rythme et réalisation) et de l’expérience, j’aime bien mais perso je le mettrais pas au même niveau que les meilleurs Ghibli.

    
    

    « Elle m’a pas mal aidé à tenir l’été et a été source à de nombreuses hausses de moral, qui a été sérieusement en berne – « 
    > Pour moi ça a été la même chose avec Hidamari Sketch (sauf que c’était pas cet été).

  • Amo

    @X4713R : Ouais mais les notes on s’en bat les couilles un peu quand même au final. Surtout que moi j’utilise comme échelle mon ressenti (on est proche du « si je me fais chier = 5 » ; « si j’ai pleuré à un moment = 9 » ; « si j’ai fait la montagne russe complète = 10 ») , alors si en plus je devais noter objectivement sur un système dont l’échelle est extrêmement basse (pas de 0, que dix barreaux alors que ça devient enfin pertinent avec vingt ou vingt-et-un) holala mais fin du monde.

    Bref MAL c’est tellement pas un truc dont il faut se soucier.

  • Dolerf

    zleidjruep « où le mariage (pour Mio et Tsumugi – mais si mais si ça paraît évident.) »
    AAAAHHH j’avais compris le mariage de Mio ET Tsumugi RAEGPLZ

    Sinon tu as raison. VIVEMENT LE FILM. *pars rematter la saison 2*

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