Mangas & Animes

Haikyuu!! – Manga de haute volley

Cherchez pas, c’est le titre le plus naze que le blog proposera cette année.

Y’a quand même pas mal de trucs sympas dans le Shonen Jump en ce moment. J’oserais, je dirais que le magazine est en train de solidement préparer la fin de deux de ses shonens phares – Naruto et Bleach – et parvient discrètement à faire monter la sauce autour de quelques unes de ses séries phares. Assassination Classroom est un succès presque sorti de nulle part et Kuroko’s Basketball était, en 2013, le second manga du Jump le plus vendu derrière un One Piece toujours autant intouchable, malgré les maladies de son auteur.  Il y’a longtemps eu dans le magazine cette période de doutes ou on sentait que les éditeurs cherchaient un successeur sans jamais vraiment réussir à mettre la main dessus. Des trucs comme Beelzebub ou Toriko y’a quelques années, des expérimentations comme Medaka Box… 

Ah, Medaka Box <3
Ah, Medaka Box <3

En vrai les deux trucs qui me surprennent, finalement, c’est qu’on a ENFIN une comédie romantique qui tient plus de vingt chapitres (Nisekoi, mon plaisir coupable 2014, cherchez pas) et c’est, surtout, dans le sillage de Kuroko’s Basketball une montée en puissance du shonen « compétitif. » Fini les grandes aventures du bien contre du mal, fini les bastons de cent chapitres ou le héros protège la veuve et l’orphelin, fini l’aventure tout autour du monde , la mode du Jump d’aujourd’hui c’est les tournois, la compétition et la volonté de devenir le numéro 1 de sa spécialité. Prenez Shokugeki no Sôma (qui sortira en France chez Tonkam sous le -très médiocre- nom Food Wars) qui est un shonen de CUISINE. Mais pas comme Toriko ! Plus comme Master Chef: le héros est un lycéen qui entre dans une académie dédiée à la bouffe, ou les profs et les juges sont sans pitié, et ou des tournois et des combats de qui fera le meilleur plat sur un thème bien précis est le quotidien. Constat ? C’est génial ! Les personnages sont bons, les dessins sont fantastiques (dessiné par tosh, un ancien hentai-mangaka), y’a des tas d’idées et c’est un manga qui fout grave la dalle.

Mais mis en avant ces derniers temps c’est un autre manga, qui surfe à fond sur cette vague de passion pour le sport collectif hautement compétitif: Haikyuu!!. Je m’en suis fait une centaine de chapitres en moins d’une semaine et y’a beaucoup d’éloges à en faire.

Haikyuu03

Bon déjà c’est un manga sur un sport que je connais pas des masses – le volleyball. Pire non seulement je le connais peu mais pour moi c’est surtout un sport qui me rappelle des cours d’EPS désagréables ou je finissais avec les poignets endoloris parce que ça fait mal de taper dans ces balles de merde. Après, ok, je suis un garçon qui sait pardonner et j’ai su mettre de coté mes sentiments haineux envers ces terribles souvenirs issus de ma seconde.

Mais, bon, après tout le sport en lui-même est presque « accessoire. » J’ai lu Nononono qui parlait de saut à ski donc, fatalement, j’ai appris que n’importe quel sport pouvait offrir des enjeux et une histoire trépidante (même si Nononono est un mauvais exemple parce que c’était à chier quand ça parlait pas de saut à ski.)

Donc voilà, juste pour dire que même si le volleyball est pas un sport qui vous parle particulièrement et que vous connaissez juste à cause de Dead or Alive Extreme Volleyball, ça n’est pas forcément une excuse très solide. Je dis ça parce que Haikyuu est un très très bon shonen de sport collectif. Et qu’il aurait pu être aussi bon en parlant de football ou de basketball.

 

L'équipe intrépide de Kurasano, par kisa
L’équipe intrépide de Kurasano, par kisa

J’ai finalement peu d’expérience avec des mangas ou des animés sportifs mais je peux dire sans sourciller que l’un de mes favoris c’était Giant Killing. Un animé de football qui m’avait beaucoup plus pour une raison très simple: il se concentrait énormément sur l’aspect le plus intéressant du football c’est à dire l’aspect « stratégique. » Dans Giant Killing tout était finalement simple: l’équipe « héroïne » était une équipe composée de potentiels mal exploités, manquant d’amour propre et qui, finalement, se battait pour la victoire. Les équipes rivales étaient pas des équipes composées d’enculés et on avait pas des dramas inutiles et abusés genre un arbitre vilain et corrompu, un joueur kidnappé ou autre folie scénaristique hautement perchées.

Non, ce qui était important dans Giant Killing c’était de voir une équipe de bras cassés faire face à des équipes qui veulent gagner parce que c’est finalement ça le but du sport: tu joues pas pour perdre. Tout se faisait dans un bon esprit et, même si l’animé ne manquait pas de défauts avec un rythme finalement assez lent qui frôlait presque le soporifique, c’était un peu l’animé de sport que j’adore. On est loin de Captain Tsubasa et ses supers pouvoirs, par exemple.

Puis la veste du héros = la meilleure veste de l'histoire de l'animation japonaise
Puis la veste du héros = la meilleure veste de l’histoire de l’animation japonaise

 

Haikyuu!! c’est le même esprit, mais qui incorpore un esprit shonen bien plus prononcé. On a donc deux héros, Hinata et Kageyama. Ces deux gaillards ont chacun la passion du volleyball: Hinata est un petit gaillard d’1m62 rempli d’énergie qui n’avait pas de club de volleyball dans son collège donc qui compensait en se rendant frénétiquement aux clubs tenus par des ménagères (le volleyball est historiquement un sport très féminin au Japon) et, au contraire, Kageyama est un passeur de génie, qui fait du volleyball en club depuis des siècles et qui se fait surnommer le Roi, ce qui est pas gratuit. Les deux se rencontrent à une reprise lors d’un tournoi inter-collèges et une rivalité naît aussitôt…

… Mais vu que les deux terminent dans le même lycée, donc dans le même club, cette rivalité elle va changer de forme. Obligés de collaborer pour se faire une place dans leur nouvelle équipe, cette rivalité va vite se transformer en un duo de choc indestructible qui ressemble pas mal, en apparence, à un vieux couple aimant se prendre la tête.

Au final, Haikyuu c’est un peu les Bisounours qui font du volleyball. C’est rempli de bons sentiments: pas de haine, des rivalités saines, les équipes s’aident parfois mutuellement, tout le monde est là pour s’amuser et progresser mais en même temps tout le monde est triste en cas de défaite, les vannes sont rarement méchantes, il n’y a pour ainsi dire aucun pouvoir sorti de nulle part…

Et c’est rafraîchissant. 

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D’autant qu’on pourrait se dire « ok, cool, des bons sentiments partout, super, ouais, mais c’est pas un peu chiant ? » Et bah loin de là. Haikyuu est un manga qui m’a surpris car il est très efficace ! Très vite on développe pour toute l’équipe des héros un vrai attachement. Ici pas l’erreur habituelle: on a beau avoir deux héros clairement définis, le reste de l’équipe n’est pas mis dans l’ombre et chacun des membres du club connaîtra forcément son heure de gloire et pésera fortement dans les résultats de l’équipe. La crainte que j’avais au début c’est que le duo Kageyama/Hinata soit méga cheaté et que toute l’équipe repose sur eux…

Mais en fait non ! Les autres membres ont leurs propres atouts: certains ont l’expérience, d’autre le talent, le physique, la vitesse… L’équipe est complémentaire et on est pas dans un animé de sport classique ou le n00b est en trois chapitres plus balèze que les mecs qui s’entraînent depuis des plombes. Ici, Hinata et Kageyama font pas mal d’erreurs « logiques » pour des premières années et leurs senpais pèsent lourds sur la qualité de l’équipe.

 

Dat technique

Mais en général la série est composée d’énormément de personnages, et pas un seul est vraiment mauvais… J’aime pas Oikawa par exemple, parce que j’aime pas les narcissiques prétentieux, mais force est de constater qu’il est pas si mal géré que ça et que son développement surprend. Au sein même de l’équipe, j’avoue avoir un petit coeur tout palpitant pour le personnage de Tsukishima… Ca doit être les sarcasmes et le perpétuel air de démotivé qu’il se traîne.

Et donc je parlais de l’efficacité mais oui, les enjeux sont simplissimes (« l’équipe de Karasuno veut remporter le tournoi national ») mais y’a quand même une tension de ouf à chaque match. Y’a un vrai talent de la part de l’auteur  à trouver des rebondissements à chaque fois assez originaux et, en plus, à nous faire croire tout et n’importe quoi. Exemple con: tout l’arc estival est concentré sur une série de stages pour que l’équipe de Karasuno s’entraîne à devenir encore plus balèze. Et ils deviennent évidemment encore plus balèzes, ils développent des tas de coups spéciaux et efficaces, là on sent qu’ils vont botter des culs. La première équipe qu’ils affrontent après ça a rien de vraiment particulier. C’est même décrit comme une équipe « au dessus de la moyenne » mais pas « ouf. » Rouleau compresseur, non ? Et bah si en l’état le match se termine par une victoire « simple », on a quand même été hypnotisé à 2/3 reprises à croire que peut-être cette équipe moyenne va se rebeller et trouver le truc pour contrer les héros.

D’ailleurs les matchs sont non seulement bien foutus mais en plus je sais pas comment l’auteur arrive à ne pas rendre les matchs répétitifs mais il y arrive: c’est à dire que le volleyball est pas un sport si « diversifié » que ça en termes de possibilités et de retournements. Mais l’auteur arrive quand même à nous montrer des nouveaux coups, des nouveaux twists, des nouvelles façons de jouer et de contrer…

Mais encore une fois tout cela ne serait rien sans cette capacité à donner une vraie personnalité et à vraiment réussir à nous faire ressentir des choses pour aussi bien les héros que les équipes qu’ils affrontent. Quand une équipe adverse perd face à Karasuno, on est un peu triste pour eux et on aura souvent bien aimé les voir traîner dans le coin plus régulièrement mais, eh, la loi du sport est cruelle.

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Le tout est vraiment pas mal dessiné. Certaines doubles pages sont vraiment soignées et le style dégage beaucoup d’énergie. Je n’ai pas vu beaucoup de l’animé mais celui-ci a l’air particulièrement soigné techniquement ce qui est une très bonne chose: un des épisodes récents (le 15 ? le 16 ? Je sais plus) a reçu une pluie d’éloges dans mon entourage donc je lui fais confiance.

Bref, Haikyuu est ce genre de shonen sportif efficace et attachant qui fait plaisir. Rempli de bonnes choses et de bons sentiments tout en n’oubliant pas d’être intense et passionnant, je lui espère une bonne continuation et un vrai succès. En attendant maintenant je suis obligé de suivre la série un chapitre par semaine au lieu de pouvoir me faire genre douze tomes d’un coup.

Et c’est terrible =/.

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