Mangas & Animes

Pensées et captures d’écran, part II

Il y’a cinq ans et demi, j’avais fait un petit article nommé « Pensées et captures d’écran«  où j’avais posé 25 captures d’écran d’animé, je commentais ça rapidement et je passais à autre chose. C’est vrai que l’idée était sympa et que je n’ai jamais perdu ce réflexe de prendre plein de screenshots des animés quand je les mate, ce qui me permet ensuite de les mettre dans des dossiers et de les classer par mois car je suis parfois un peu psychopathe:

1,60Go de screenshots, sisi

Donc la règle est relativement simple: je sélectionne 20 captures d’écran de mes visions ~récentes~ d’animé, j’essaie d’en choisir des classes ou des représentatives, et derrière je fais un petit paragraphe tout choupinou pour m’exprimer un peu. Rien de bien compliqué: on est parti !

Avant de commencer, cependant, une petite news puisque je serais présent à Jonetsu 2.0 samedi 8 et dimanche 9 avril. Si je ne suis pas investi directement dans l’organisation du salon comme il y’a deux ans, je ne peux néanmoins que vous recommander de vous y rendre si vous cherchez une convention dédiée aux conférences et à l’aspect culturel du manga et de l’animation. J’y présenterais également la remise des prix Minorin 2016, que je suis actuellement en train de ne pas préparer pour écrire cet article ♪.

 

En ce moment j’essaie d’appliquer une résolution: mater chaque semaine un film d’animation que je n’ai jamais vu. Evidemment, comme je suis plutôt peu original, je débute par les Ghibli qu’il me manque et, de loin, Si Tu Tends l’Oreille est mon plus gros coup de cœur. Oublié des distributeurs français car on ne le doit ni à Hayao Miyazaki ni à Isao Takahata, Mimi wo Sumaseba est la seule oeuvre de Yoshifumi Kondo, qui décédera trois ans après d’un anévrisme qui aurait été cause, ou du moins facilité, par un burnout et un manque global de repos. Difficile donc de pas penser à ça en voyant ce film extrêmement bien réalisé, très détaillé, aux animations superbes et qui nous raconte l’histoire d’une héroïne forte en caractère qui va trouver sa place en tant qu’artiste, identifier son talent et apprendre à l’exploiter. Très beau, très fort, très inspirant, il s’est d’emblée posé comme un de mes films d’animation favori tant il m’a touché et ému. Il aborde mine de rien pas mal de thèmes mais le fait à chaque fois avec une vraie justesse. Et même si il se base dans un Japon contemporain, il sait garder l’onirisme et le fantastique des oeuvres Ghibli habituelles. Ne faites donc pas comme moi l’erreur d’attendre aussi longtemps avant de le voir: sautez dessus dès que vous croisez le DVD, en espérant un jour qu’il dégainera sorti en Blu-Ray.

Kyoto Animation l’a encore fait: prendre un manga gentiment moyen et en faire un animé qui l’améliore beaucoup trop. J’avais lu le premier tome du manga peu avant la sortie de la série, j’en avais rien retiré de très positif, donc j’ai abordé le premier épisode de Kobayashi-san Maid Dragon avec une grosse réserve, m’attendant à retrouver un truc aussi pénible et médiocre que l’horrible Myriad Colors Phantom World que le monde entier a effacé de sa mémoire. Et bah non, ça me fait presque chier de le dire mais ça marche beaucoup trop bien. Le rythme est mieux construit, les personnages sont beaucoup moins antipathiques et sont même fougueusement attachants, l’humour marche mieux et on nous rajoute tout un ptit sous-texte sur le thème de la famille, traité avec sérieux et bienveillance par les différentes équipes de Kyoto Animation. Alors, certes, ça reste une comédie légère, qui ne nous rend jamais hilare et qui ne restera pas dans toutes les mémoires, mais au moins on a l’assurance à chaque fois de passer du bon temps pendant 20mn donc le contrat est rempli. 

Dix ans après sa première diffusion, je me met enfin à ef, et j’aurais vraiment dû regarder cette série en 2008/2009, à l’époque où j’étais un fan quasi aveugle du « style » SHAFT. Car ici, il est utilisé de manière extrême, où chaque plan, chaque frame, est un effet de style exhubérant. J’y retrouve de manière permanente ces excès de réalisation qui m’ont lourdées dans des séries comme Bakemonogatari ou Denna Onna, où on sent trop souvent que le studio cannibalise l’oeuvre qu’il adapte pour faire ses délires visuels, mettant le contenu de la série, son intrigue, ses dialogues, ses personnages, dangereusement en arrière-plan. Autant ça marchait du tonnerre dans une série comme Sayonara Zetsubou Sensei où le contenu a base de bris constants du 4e mur était parfait adapté autant dans ef ça va donc parfois trop loin dans cet aspect poseur. Je ne nierais toutefois pas que j’aime beaucoup la storyline de la fille dotée d’une amnésie permanente donc je continuerais doucement, mais sûrement.

Si j’ai adoré Si tu Tends l’Oreille alors que je ne m’attendais pas à grand chose au contraire j’avoue avoir été assez deçu de Souvenirs Goutte à Goutte, film de 1991 par Isao Takahata et, là aussi, un des Ghibli les plus méconnus en France. Pourtant j’ai beaucoup aimé cette première heure, où une presque trentenaire arrive à la campagne pour passer quelques jours loin du tumulte de la ville. Ce voyage en milieu rural sera l’occasion pour elle de nous parler de son enfance via quelques phases: la découverte des règles, la fois où elle s’est essayée au théâtre, le premier amour, etc etc. C’est très mignon, l’héroïne est intéressante, bref, ça se regarde sans déplaisir. Mais le souci c’est que c’est un film de deux heures et que la seconde heure… n’apporte pas grand chose. Du coup ces souvenirs très mignons, très charmants, deviennent un poil répétitif et quand on revient dans le temps présent, on commence à nous embrancher a une storyline romantique pas forcément folichonne. Du coup j’avoue avoir commencé à somnoler un peu vers les 1h40. Heureusement, le générique de fin arrive et c’est de loin le plus beau moment du film car pendant que les crédits défilent, l’histoire continue et, sans le moindre dialogue, des belles images se succèdent et offrent un final plein de joie et d’optimisme. Étrange, donc, que dans ce film finalement très verbeux, le plus beau moment soit quand tout le monde se tait. 

Et sinon, oui, Millenium Actress est un film extraordinaire mais difficile pour moi à décrire de manière à lui rendre justice: les mots ne viennent tout simplement pas. Alors je me contenterais juste de dire que j’ai adoré la manière dont les deux membres de l’équipe de tournage passent leur temps à s’introduire dans ces flashbacks mi-réels mi-fantasmés de l’héroïne. J’aime surtout à quel point le présentateur, Genya, semble être passionné à chaque fois qu’il apparaît dans un flashback, avec tout ce surjeu et cette expansivité dont il fait preuve à chaque fois. Après, j’avoue, si je devais jouer le rôle d’un samouraï qui serait prêt à se sacrifier pour sa princesse, j’en ferais évidemment des tonnes. 

Un an après tout le monde, j’ai enfin pris le temps de finir Gundam Iron-Blooded Orphans… la première saison, quoi. Je dois avouer avoir suivi l’intrigue globale d’un air presque absent, vu que ma principale motivation pour lancer un épisode c’était de trouver une réponse à une seule et unique question: « qu’est-ce que Mikazuki va faire de très cruel et inattendu, aujourd’hui ? » Car au final ce que je retiendrais le plus de cette première saison c’est l’aspect brutal et pragmatique du Tekkadan. C’est des gosses pour la plupart donc ils se battent comme des gosses, sans respect pour les règles, laissant parler leur sang, leur instinct et cherchant la solution la plus simple et la plus efficace. Je garderais un souvenir ému de cette scène où un perso leur propose un duel d’honneur et qu’il se fait interrompre par une attaque alors même qu’il avait pas fini de dire les règles. Certes, les Tekkadan sont pas des bons modèles pour nos enfants, mais qu’est-ce qu’ils rendent la série fun et surprenante par moments.

Surprise: je pense que je me souviendrais mieux de Hanasaku Iroha Home Sweet Home que de la série Hanasaku Iroha. Après c’est parce que je soupçonne que les films qui parlent de familles un peu cassées, ça commence de plus en plus à me toucher de manière personnelle. En soit, le film reste un grand épisode d’une heure, dont le principal interêt est de dépeindre l’adolescence de la mère d’Ohana qui, surprise, est peut-être une très mauvaise mère mais est finalement assez peu différente de ce qu’était Ohana au début de la série. Héroïne et personnage le plus attachant de la série, la Ohana est d’ailleurs pas mal en retrait dans ce film, qui va se concentrer donc bien plus sur d’autres personnages et, finalement, pas trop mal le faire. Après, comme dans la série, on retrouve un peu cette morale bizarre où quelqu’un ne peut exister que via le travail et que plus il travaille, mieux il est vénérable, mais bon, on peut pas demander aux japonais d’être très à gauche sur cette question.

Holalala Les Contes de Terremer c’est effectivement moyen. Pas de défauts, pas de qualités, une réalisation ultra timide, qui ose jamais s’affirmer. Des jolis décors, une jolie OST, des personnages inintéressants, une intrigue vue mille fois ailleurs. Bon certes le film possède quand même un interêt si on part du principe que Goro Miyazaki l’a écrit et réalisé avec l’envie de régler des choses avec son père. Je veux dire, la scène d’intro c’est un roi aimé de tous, qui est le seul capable de sauver son royaume et qui se fait buter par son fils de manière froide et inattendue. Fils qui est le héros du film. Vas-y Goro, la prochaine fois que tu veux râler parce que ton père te force la main pour faire des films alors que toi tu voulais juste continuer de gérer le musée Ghibli, dis lui directement, évite les films qui font perdre du temps à tout le monde.

Mais vous savez c’est quoi une vraie perte de temps ? L’épisode 1 de Seiren. Vous voyez les intros de jeu de cul ? Genre, la première heure de lecture où on doit se faire chier à suivre le quotidien d’un héros inintéressant qui, avant de débloquer les routes, doit faire des trucs genre « aller au lycée », « étudier » ou « se balader dans la ville et découvrir des endroits. » C’est les phases emmerdantes, classiques, censées nous mettre dans la peau d’un héros banal au quotidien normal qui va serrer de la chatte mais en attendant, c’est les parties où bien souvent on bourrine le bouton tab pour que ça aille plus vite. Bah l’épisode 1 de Seiren c’est ça: on suit un héros qui va au lycée, rencontre des gens avec qui il a rarement des discussions intéressantes ou pertinentes, qui décide soudainement qu’il doit devenir bon en études, qui va donc ~étudier~ et, euh, voilà. Le héros n’a pas vraiment de personnalité, les personnages qui gravitent autour ont juste un nom et pas plus, c’est de l’ennui pur. Du coup j’ai fini par mater l’épisode en accéléré. Comme ces millenials imaginaires que décrivent les articles de Slate, oups.

Je reviendrais bientôt en profondeur sur Kuzu no Honkai, qui était mon coup de coeur manga de fin 2016 et est logiquement mon coup de coeur animé de début 2017. Si y’a un truc que j’ai beaucoup aimé dans cette adaptation c’est l’utilisation relativement simple – mais efficace – du split-screen pour donner un sentiment de cases de mangas et exprimer plusieurs choses simultanément à l’écran. Vu que le manga d’origine reposait pas mal sur l’effet « choc » de certaines de ses cases, ça aide à retrouver un sentiment similaire ici.

Je ne sais plus trop pour quelle marque Dareka no Manazishi est censé faire la publicité mais en environ 7mn, Makoto Shinkai décide de vous raconter l’histoire d’une famille et, surtout, de leur chat. Et,oui, sept minutes c’est suffisant pour FAIRE CHIALER GRAVE. Pourtant, là encore, on reste sur une histoire simple, avec un thème bien connu mais Shinkai il s’en bat les couilles, il va sortir la voix-off, le piano et il va venir avec sa pioche tirer directement vos larmes dans vos glandes lacrymales. Quel bâtard.

Je crois que j’ai jamais autant entendu le terme « yuribait » que depuis Sound! Euphonium 2 et je le trouve relativement navrant. Particulièrement venant du clavier de personnes qui l’utilisent avec un froid premier degré et réduisent une série extrêmement riche en ce seul mot qui n’a, il faut le dire, guère de sens et me rappelle cette période sombre où les gens abusaient du terme « fanservice » pour des séries comme Kill la Kill. C’est dommage, vraiment, car au délà des qualités techniques incontestables de la série, Euphonium reste une vraie série avec des beaux propos et un beau message sur la quête d’identité via la pratique d’un art, message toujours mieux illustré par le personnage de Kumiko qui aura beau essayer de se tenir loin des troubles et de continuellement essayer de se réfugier dans une forme de « normalité » mais qui n’y parviendra jamais, et saura faire preuve d’un courage qui va contribuer sans cesse à son développement personnel. Si je peux comprendre que cette seconde saison centrée autour des dramas entre adolescents ait pu décevoir ceux qui n’aiment justement guère cela, je considère que la justesse d’écriture rattrape tout … particulièrement quand il s’agit de voir Asuka et Kumiko s’échanger avec un ton délicieusement passif-agressif quelques mots doux. 

Même si en vrai, Izetta m’a aussi rappeler à quel point du mauvais fanservice dessert tout. On avait une série intéressante ou une princesse badass se fait aider par une sorcière pas très confiante en elle pour bouter les nazis hors de son sol et, après 3 épisodes de baston, de stratégie et de nazis qui meurent, on a un quatrième épisode où soudainement les seins d’Izetta rentrent pas dans un corset c’est fun et un septième épisode où pendant 10mn la princesse badass va essayer de manger incognito de la tarte. Ca me rappelle des séries des années 2000 comme My-Hime ou Macross Frontier ou on trouvait que c’était une bonne idée de faire suivre des épisodes intenses par des épisodes « funs et légers » qui rendent les personnages un peu cons et ne font pas avancer d’un chouia quoi que ce soit. 

J’ai été un peu deçu par Jun et la voix du coeur qui est un film dans lequel je ne suis jamais parvenu à m’accrocher émotionnellement à quoi que ce soit. C’est pourtant un film que je voulais vraiment aimer et dont la bande annonce m’avait énormément plu. Le pire c’est que tous mes camarades qui l’ont vus avec moi étaient séduits  et, pour une fois, j’étais le seul à avoir zéro enthousiasme pour ce que je venais de voir. Le pire du pire ? Je suis incapable de savoir en quoi le film me gêne particulièrement. Peut-être l’aspect très mécanique du film, que ce soit dans son écriture ou son visuel ? Mais bon, fi de cette déception, le film dispose de quelques scènes de rêveries ou le style visuel change complètement et là, soudainement, c’est beau, ça marque, ça reste en mémoire. 

J’avais adoré les deux premiers jeux Danganronpa mais la mollesse générale de la mise en scène de Danganronpa 3 continue encore aujourd’hui de m’énerver profondément. Y’a un épisode de Futur qui m’a considérablement marqué de colère où un personnage jusque là peu developpé et, surtout, foutrement inutile à l’intrigue, a enfin le droit à un peu de flashback… pour mieux mourir littéralement cinq minutes après, en se sacrifiant pour éviter la mort d’un autre personnage, dans une scène de mort lente, molle, où RIEN n’est fait pour rendre cette morte un minimum importante. C’est là que j’ai lâché l’affaire, tout cela ne sert bien à rien.

Juste pour rappeler que dans Love Live Sunshine, quand on découvre Saint Show (censées être les rivales de Aqours), y’a une des deux membres du groupe qui fait sa super ninja, fait un saut de 3m accopagné d’un saut perilleux, juste pour les fusiller du regard et imposer son territoire. C’est quand Love Live assume à fond être un divertissement un peu concon que la franchise touche le sublime.

Six mois après la fin de Re:Zero, j’ai toujours du mal à détester Subaru. Je trouve que c’est un personnage même un peu sous-estimé, que beaucoup de gens détestent pour sa phase connard au milieu de la série, qui est une phase que au contraire j’ai beaucoup aimé. Contrairement à beaucoup de héros de lights novels qui se conduisent comme des connards mais que l’écriture traite comme des modèles de vertu (salut Tatsuya de Irregular), Subaru quand il se conduit clairement comme un connard… il en paie grave les conséquences. Jamais l’écriture de la série l’encourage dans ses conneries, jamais il est présenté comme « LE » gars qui a raison, on nous le montre juste se planter, faire de la merde et parfois se baigner dans sa propre merde. C’est d’ailleurs uniquement quand il comprend qu’il abuse dans son caractère de chevalier blanc qu’il commence à devenir un vrai héros qu’on peut commencer à vraiment encourager et s’inspirer. Je pense sincèrement que Re:Zero a plus de qualités qu’on veut bien habituellement lui en donner, mais ça j’y reviendrais ptet un jour.

C’est terrible: Rakudai Kishi no Cavalry a des persos cools, des combats qui tuent, des bonnes idées d’intrigue mais tout ce dont je me souviendrais vraiment c’est la scène de la cabane. Ma maman ne serait pas fière de moi.

Toujours plus de débilité: Love Live The Movie n’est pas incroyable mais encore une fois, quand les filles de µ’s reviennent de leur voyage à New York (ou elles ont faits un concert à TIME SQUARE, SVP) et découvrent qu’elles sont devenues des méga stars à Tokyo, ça donne l’opportunité pour les 3emes années de mettre des lunettes de soleil et de faire une chanson sur à quel point c’est dur d’être des stars. C’est ça qu’on veut.

Un an plus tard, je confirme avoir lâché l’affaire après dix épisodes de Macross Delta mais je regretterais deux choses: le personnage de Freyja et, surtout, ces décors super cools. On peut dire ce qu’on veut du Shoji Kawamori des années 2010 et de séries comme Aquarion EVOL, AKB0048 ou Nobunaga the Fool qui ont pas mal de défauts narratifs mais qui au moins niveau couleurs, design et musique sont toujours à saluer tant ça sait se démarquer du reste de l’industrie.

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Un commentaire

  • Api

    Tu as dû passer à côté, mais il y a bien un BR de Si tu tends l’oreille, sorti début 2015. Lorsque je l’ai revu pour la troisième fois à cette époque justement, je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir le gros ventre mou de la seconde moitié du film. Mais il reste malgré tout un de mes gros coups de coeur chez Ghibli. car il brille par son ambiance, tant musicale que graphique. Et j’ai toujours trouvé amusant les quelques liens qu’il partage avec Le royaume des chats, comme l’apparition de Mutta/Moon ou du Baron.

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