Catch,  Mangas & Animes

Catch et shonen de baston: même combat

Écoutez, Wrestlemania c’est la semaine prochaine et je devrais être un peu excité par la carte que le show propose qui, sur le papier, est assez ouf: Daniel Bryan vs Kofi Kingston pour le titre WWE ? Un triple threat Becky Lynch / Ronda Rousey / Charlotte ? Samoa Joe vs Rey Mysterio ? Le retour de Batista ? Les adieux de Kurt Angle ? Lesnar qui lâche enfin le titre Universel ? Mais bon, les combats ont l’air peut-être alléchants mais je sais que le show va encorer durer sept heures minimum, que vers 3h30 du matin j’en pourrais plus et, surtout, c’est des matchs que la WWE m’a, à l’exception ptet de Bryan/Kingston et Miz/Shane, très mal vendu.

Car le catch est un art qui ne se limite pas à l’attrait d’un simple combat: tout ce qu’on aime réside aussi dans l’enrobage, dans les storylines, dans la mise en scène et, surtout, dans la manière dont on nous vend le match. Tu peux mettre deux des meilleurs catcheurs techniques de la planète, si on nous donne pas l’envie ou les enjeux à la mesure de leur talent, l’excitation n’est pas présente. La magie du catch reponse donc autant sur son aspect technique que sur son image, et sur la capacité à nous faire rêver.

Donc voilà, ça fait quand même onze ans que je bouffe du catch en grande quantité (même si je me suis un peu calmé ces dernières années) et ça fait quinze ou seize ans que je me lis plein de shonen de baston. Vous savez les grandes séries phares, les combats homériques, les Bleach, les Saint Seiya, les My Hero Academia, les Medaka Box, les Hunter X Hunter, les euh Keijo… Et force est de constater que j’ai remarqué que le catch et ces longs shonens fleuves reposaient souvent sur des qualités très similaires. Bon, déjà, ouais, y’a de la baston vous me direz mais y’a pas que ça, y’a aussi des élements narratifs très similaires, surtout dans la manière dont on va percevoir les personnages et se hyper pour leurs combats. Aussi dans la manière dont on « aime » les héros et « déteste » les méchants.

Bref, faisons un rapide topo sur ce que le catch m’a appris pour écrire un bon shonen de baston.

Là vous vous dites « wah ça aurait été le moment parfait pour parler de Kinnikuman » mais euh j’ai toujours pas lu. Tout comme j’ai toujours pas vu Tiger Mask W. Teehee.

Note: pendant tout l’article j’écris le terme « shonen » pour dire « manga de baston », c’est évidemment un vilain raccourci parce que le shonen c’est techniquement pas ça. Mais faites comme si c’était normal.

Le problème du héros unique et tout-puissant

Des shonens ou le héros gagne la majorité des combats, ça arrive souvent. Des catcheurs héroïques qui gagnent la majorité de leurs combats, ça arrive également souvent. C’est souvent ce qu’on appelle un « super-face », c’est littéralement le visage de la fédération et y’en a souvent qu’un par décennie. Genre dans les années 80 c’était Hulk Hogan qui était le héros instoppable, rôle récupéré par John Cena dans les années 2000 et, dans une moindre mesure, par Roman Reigns dans les années 2010. En gros des personnages qui gagnent toujours à la fin.

Spoiler: je détestais John Cena dans cette période. Car tous ses combats « importants » finissaient par se ressembler: il était mis en difficulté les semaines qui précèdent le combat, le combat arrive, son adversaire donne le maximum de lui-même (que ce soit sur le plan technique ou en trichant comme un goret), John Cena résiste à tout, sort ses deux coups fétiches, tombé, 1 2 3, il gagne. Fin de la storyline. Ca donnait du coup des combats qui tenaient sur une seule question (« est-ce que John Cena va faire comme d’habitude »), question dont la réponse était que très rarement autre chose que « ouais, ça va être comme d’habitude. » John Cena gagne toujours à la fin, et si il perd, c’est souvent rarement parce que son adversaire était meilleur, et c’était forcément suivi par une revanche de John Cena qui allait gagner encore plus fort. Il n’y avait plus de doute, plus d’évolution de son personnage: John Cena était devenue une machine à gagner des titres qui a fait des victoires une routine. La WWE a passé son temps, pendant plus d’une demie-décennie, à crée des « heels » (méchants) qui allaient tous se casser les dents sur John Cena. Vous lisez bien: des personnages sont crées et développés juste pour être battus par le « héros. »

Et parfois assassinés

Si d’un point de vue business ça peut faire sens, d’un point de vue divertissement/narratif, c’est problématique. Si dans un shonen – qui a un début / milieu / fin – ça peut aller, dans le cas de la WWE le problème a commencé à se poser quand John Cena a montré ses ambitions de devenir employé à temps partiel au sein de la société. Démuni de son super-face, la WWE s’est retrouvée dans la difficulté de trouver un remplaçant aussi bankable parce que, pendant dix ans, tous les catcheurs les plus susceptibles d’être populaires ont été dans l’ombre de John Cena, et n’ont pas pu se développer pour se préparer à prendre sa place.

Dans un shonen, avoir un héros tout puissant et au style répétitif, qui bouffe tout le développement des autres personnages, peut ainsi être énervant. Je n’ai ainsi jamais beaucoup aimé Samurai Deeper Kyo car, de ce que j’en lisais, tout tournait toujours autant de Kyo et tous les autres personnes semblaient n’exister que pour mettre en valeur Kyo et ses actions. Pourtant le cast est large ! En matière de style de combat j’ai aussi toujours eu le même souci avec Seiya de Pégase qui a souvent tendance à avoir la main sur les combats les plus « importants » et toujours les gagner de l’exacte même manière: il en chie pendant 3/4 du combat, trouve le 7e sens quelque part au fond d’une poche, Pegasus Ryuseiken, 1 2 3 tombé.

Très relou – au moins Shun, Shiryu et Hyoga ont tendance à diversifier leurs bastons.

Et bon, quitte à aller dans le préjugé, beaucoup de héros de light novel ont ce souci du « tout tourne autour du héros. » Je veux pas à nouveau défoncer des trucs genre Rising of the Shield Hero mais, eh… Après vous me direz: c’est un style différent que le manga shonen, et surtout ces LN sont racontés du point du vue du héros, donc c’est différent et finalement normal que le reste du cast peine à briller, donc dans un sens y’a une raison. C’est juste dommage de créer un cast et de le foutre dans l’ombre d’un seul protagoniste mais on va y revenir.


La hiérarchie des personnages, du « job » au « focus »

Dans le monde du catch, tous les participants ne sont pas égaux: il y’a les main-eventers qui sont les stars de la fédération et ont le plus de temps d’apparition, les midcarders qui eux peuvent avoir plus ou moins de temps d’apparition ça dépend des priorités, les lowcarders qui eux sont en bas de l’échelle avec peu de temps d’antenne et réduits à des matchs de 5mn max et, pire, il y’a les jobbers qui sont là pour littéralement être battus par tout le monde. Et c’est une hiérarchie « invisible » mais très respectée et pas pauvre en conséquences: si un midcarder bat un main-eventer ça veut souvent dire que le midcarder va être promu en main-eventer et que le main-eventer est lui en disgrâce auprès de la fédération. Car on est pas figé dans un rang, le succès d’un combattant se fait au détriment d’un autre, les places sont limitées (tout le monde ne peut logiquement pas être main-eventer) et une ascension tout comme une dégringolade peut arriver au fil de vos succès et de vos échecs !

Puis parfois t’es Jinder Mahal et tu passes de lowcarder à champion mondial en littéralement trois semaines

Au sein du casting parfois très large d’un bon gros shonen, il y’a aussi ce type de hiérarchie ! Prenez Bleach par exemple: on peut dire que Ichigo et Aizen sont les main-eventers, Rukia, les autres capitaines de division et les espadas numérotés sont plutôt midcarder, les vice-capitaines et les hollows avec un nom & un design personnel (genre Grand Fisher) sont genre lowcarder tandis que le péon de la Soul Society ou le hollow moyen sera, genre, jobber.

L’idée c’est que chaque rang se sert du rang inférieur « pour briller. » Exemple: si un main-eventer affronte un jobber, il est censé gagner en dix secondes maximum. Plus, ça devient gênant pour le main-eventer de perdre « autant de temps » sur du menu frétin. Un midcarder pourra lui poser quelques problèmes mais on attends, là aussi, une victoire définitive, qui ne laisse aucune place au doute. Si un main-eventer gagne dans la difficulté face à un midcarder, cela ruinera « l’image » du main-eventer mais, par contre, bénéficiera au midcarder qui a réussi, quelques instants, à « tenir tête » à une force censée être au dessus de lui. En gros il perd mais il y gagne de manière méta.

cf le run de Shelton Benjamin dans le RAW des années 2005 ou il perd contre pas mal de main-eventer mais toujours avec style et toujours en ayant mis un peu en difficulté son adversaire.

Cette hiérarchie est d’autant plus importante que un main-eventer ne peut pas se créer « tout seul » ! Il est souvent arrivé, par exemple, que la WWE fasse débarquer de nulle part un gars, ce gars défonce direct un main-eventer sauf que… personne n’y croit vraiment.

cf Lord Tensai. Vous l’avez oublié ? Pourtant dès son premier soir d’apparition il défonçait John Cena.

Avant d’être main-eventer il faut grimper dans la hiérarchie, passer par la lowcard et la midcard. Au Japon, on te demande même de passer tes premières années de catcheur en tant que « Young Lion » donc très clairement d’être jobber pendant une longue période de temps, et ça aucun catcheur japonais n’y échappe ! Là ou aux Etats-Unis, on te fera débuter de manière « neutre », souvent en lowcard voire en midcard.

Dans certains shonens, il peut y’avoir ce problème du méchant qui débarque de nulle part et direct est en « main-event » sans avoir battu qui que ce soit d’autre ou montré sa « puissance » au préalable. Genre prenez l’arc actuel de Shokugeki no Soma, ou y’a un méchant qui débarque, défie direct Soma et nous on est là en mode « attends il sort d’où ce gars. » Alors quelques tomes plus tard on voit ce gars éclater Aldini et Megumi. Mais éclatage PUISSANT. Genre Megumi (qui est censée être une main-eventer) elle JOBBE. En littéralement CINQ PAGES elle est défoncée. Ok étalage de puissance quoi.

Mais c’est trop tard, c’était avant qu’il fallait nous faire constater cette puissance. Là en l’état on croit pas trop en toi, Aldini et Megumi que tu as passé 300 chapitres à développer ils sont complétement dévalorisés d’un seul coup. Alors que, jusque là, le manga nous avait bien montré à chaque fois la « puissance » des adversaires de Sôma, soit en les faisant évoluer pas loin de lui, soit en les montrant exploser d’autres personnages.

Top 10 Manga Jobbing

Notez que dans le cas du shonen, une « légende » autour d’un personnage peut aussi faire le taf. Prenez, par exemple, Sword Art Online Alicization: Quinella elle est grave au niveau de Kirito voire même plus puissante. Mais ça paraît pas sortir de nulle part au moment où Kirito l’affronte parce que juste avant on a dédié un épisode entier à nous expliquer à quel point elle est balèze. On nous a construit sa légende. On l’a pas découvert directement en train de fesserdoigter le petit cucul de Kirito.

Le golem d’épée aide au fessagedoigtage

(Et puis même sur place, avant de la voir dégommer Kirito, on a pu la voir dégommer d’autres personnages, dont Cardinal, ce qui aide aussi à prendre conscience de sa force.)


La magie du coup spécial

Tous les catcheurs ont un finisher. Tous les héros de shonen ont un super coup final. Son Goku a le kamehameha, Randy Orton a le RKO. Ichigo Kurosaki a le Getsuga Tenjou, Finn Balor a le Coup de Grâce. Ce coup il fait partie de la mythologie du catcheur et il doit pas être utilisé à la légère car chaque utilisation « non fructueuse » nuit à son « efficacité. » Ca paraît con comme ça mais par exemple le catcheur Chris Jericho a comme finisher le Codebreaker, un coup certes impressionnant…

… Mais dont beaucoup de monde s’est relevé. Donc au bout de trois ou quatre ans, je ne m’extasiais plus autant devant un Codebreaker car j’avais pris l’habitude de voir des gens s’en relever. Le coup ne paraissait plus autant « définitif » qu’avant. Là ou l’Undertaker a un coup nommé Le Tombstone Pilediver qui lui ne laisse que peu de survivant donc chaque utilisation dans un match est un grand moment d’excitation car soit ça conclu le match, soit le mec va quand même se relever et on va être sur le cul que ça arrive.

Et ces coups spéciaux peuvent être évolutifs: un jour alors que Le Tombstone Pilediver ne fonctionnait pas sur son adversaire, l’Undertaker a carrément sorti un Tombstone Pilediver SAUTÉ. Là c’était fini.

Dans un shonen de baston, les coups spéciaux ça doit être pareil: ils ne doivent pas perdre leur « mystique » en étant sur-utilisés ou utilisés de manière infructueuse. Et ils doivent être stylés ! Genre, toujours dans Bleach, y’a certains Bankai on s’en bat les couilles car on les a jamais vu gagner quoi que ce soit: le Bankai de Soifon par exemple, il existe que pour être esquivé. A partir de là c’est pas un Bankai qui excite qui que ce soit. Celui de Byakuya, au contraire, il a le bankai qui gagne pas toujours mais t’es toujours un peu excité à l’idée de le voir parce que d’une il est stylé, de deux il a quand même un taux de victoire assez élevé. Et puis après 22 tomes de Ichigo qui bat les gens avec un Getsuga Tenjou, tu tombes sur un Grimmjaw qui fait « lol non je m’en fous », là soudainement ça te marque parce que le Getsuga Tenjou il était « protégé » par le récit jusque là. Bon, après tout le monde et leur mère vont s’en foutre du Getsuga Tenjou mais la première fois qu’il est « bloqué » tu fais WOW. Et c’est ce qui compte.

Autre exemple: le Giga Drill Breaker

Un manga qui gère très bien les coups spéciaux et leur importance, jusqu’ici, c’est Kimetsu no Yaiba ! Le héros a vraiment quelques coups particulièrement efficaces mais il ne s’en sert jamais de manière lambda et c’est toujours des coups qui amènent la conclusion. Et ils sont trop stylés, je sais je me repète mais le style c’est important.

Point bonus si vous pouvez annoncer votre coup spécial. Soit en le gueulant comme un forcené dans le cas d’un héros de shonen (que ce soit en hurlant « KAMEHAMEHA » ou en disant « … Bankai » de manière froide et classe), soit en faisant des gestes d’annonce si vous êtes catcheur (genre faire la vipère pour annoncer votre RKO.) Ca rajoute à l’excitation un petit peu plus et ça on aime.


L’importance de la gimmick

Chaque catcheur a une « gimmick. » Un rôle. Ca peut être très excentrique, genre prenez la catcheuse Kairi Sane dont sa gimmick est d’être une PIRATE NAVIGATRICE…

… Ou plus pragmatique, genre Seth Rollins sa gimmick c’est d’être athlétiquement toujours à fond et d’être « calculateur. » C’est pas une gimmick FLAMBOYANTE mais ça sert de base à sa « personnalité. »

Après, dans le monde de la WWE, les gimmicks ont tendance à s’effacer avec le temps, le public attendant désormais des catcheurs une sorte de « réalisme » au niveau du caractère. Mais en tout cas reste qu’il est important de pouvoir définir un catcheur en deux ou trois adjectifs qui permettent à n’importe qui, dès le premier match, de comprendre qui est quoi. Et de marquer les esprits.

Exemple bête: j’adore le catcheur Cesaro. Très bon dans le ring. Mais il a jamais eu de « gimmick » très marquante. Il est… fort ? « Brutal » ? C’est très flou… et pas très amusant. Du coup j’ai souvent tendance à l’oublier car il ne marque pas trop l’esprit, malgré ses nombreuses qualités techniques.

Déso Cesaro 🙁

Les bons persos de shonen, tout connement, ont aussi des gimmick. My Hero Academia c’est l’exemple alpha parce que les pouvoirs de chaque personnage forment leur gimmick. Bakugo c’est le mec toujours très vener au tempérament explosif, Todoroki c’est le calme un peu socialement awkward mais dont faut pas tester la patience, Tsuyu la fille grenouille, la fille psycho au regard chelou ou bien le pervers avec… des boules. Dès que tu vois leur physique ou leur costume, tu sais exactement tout ce qu’il y’a a savoir pour aborder le personnage: son caractère, son style, qui il est. Tu participes à rendre iconique ton personnage dès le premier regard.

Genre Leorio dans HxH aussi, pareil: en 2s tu sais qui il est, ses motivs, et puis à partir de là c’est parti tu racontes l’histoire que tu veux, easy.

Evidemment tout ça c’est juste des archétypes, et ni le catch ni le shonen n’a crée l’importance, si tu gères un large casting, d’avoir des personnalités fortes et faciles à résumer. Mais c’est le catch et le shonen de baston qui m’ont permis de prendre conscience de ce fait.


L’importance du combat entre deux main-eventers

Tout comme un show de catch doit toujours se terminer sur un main-event ou, logiquement, vont s’affronter deux main-eventers dans un match aux enjeux faramineux, un shonen de baston va lui aussi toujours vers ce main-event, en l’occurence le « combat final. » Et là ou le monde du catch est ponctionné par les PPV (des gros shows à rythme régulier), ceux des shonen ça veut être les fameux arcs. Exemple, dans l’arc de l’examen Chunin, le main-event est sans doute le fameux Naruto vs Sasuke. Dans l’arc du Sanctuaire, ça va être Seiya contre Saga. Tous les autres combats serviraient « d’apéritifs » pour nous préparer à ce combat là.

L’arc des Minus dans Medaka Box = Kumagawa c’est le main-event, et ainsi de suite.

Et faire un bon main-event n’est pas tâche aisée: il faut que les deux main-eventers soient crédibles, capables d’offrir un bon combat et que l’histoire qui les lie soit bien travaillée. Sans ça le combat peut être décevant, voire même éclipsé par un autre combat de la soirée / de l’arc. Wrestlemania 25 est plus mémorable pour son match Undertaker / Michaels (situé en milieu de carte) que pour son réel main-event, un très mou Triple H / Randy Orton. De même, de l’arc du Sanctuaire de Saint Seiya, on peut plus facilement retenir Ikki vs Shaka, Camus vs Hyouga ou Shun vs Aphrodite que… Seiya vs Saga, censé être le « match final » de l’arc !

De même, tout miser sur le main-event peut amener une sorte d’ennui, car on est pas là pour se taper 2h d’apéritif un peu mou ! Il faut, là encore, trouver une sorte d’équilibre…


Injecter du neuf… avec parcimonie et sans oublier ce qu’on a déjà.

La WWE et beaucoup d’oeuvres fleuves ont ce même problème: celui du trop plein de personnages. Il n’y a jamais eu autant de catcheurs à la WWE qu’aujourd’hui, et cette abondance de personnages et d’athlètes tous très talentueux donne un sentiment de « trop plein », où tout le monde n’est pas forcément très bien utilisé et où beaucoup de frustrations naissent quant à l’idée de voir plein de personnages prometteurs ne jamais pouvoir briller alors qu’ils en ont le plein potentiel. C’est un problème que connaît aussi des oeuvres comme Bleach ou My Hero Academia, qui ont plein de personnages cools… mais très peu utilisés, souvent dans l’ombre des héros !

Les persos super cools rajoutés pour 5 chapitres et qui disparaissent ensuite complètement: une anthologie par Tite Kubo

Bleach est vraiment pour moi un exemple clair: c’est une oeuvre qui a beaucoup de personnages et qui en rajoute continuellement tout en essayant de se « forcer » à les réutiliser régulièrement. A l’inverse, One Piece fonctionne beaucoup mieux: l’équipage du Chapeau de Paille reste très resseré, chaque ajout à cet équipage est finement réfléchi et le casting fonctionne par « arcs », se renouvelant régulièrement par « blocs. » Pas de surprises, pas de déceptions, on sent à quoi s’attendre et on peut avoir la bonne surprise de revoir certains personnages populaires, que ce soit dans la série ou via les pages d’ouverture de chaque chapitre. Hunter X Hunter a aussi la même qualité vis à vis de son casting, sait gérer ça arc par arc, reste focalisé sur un groupe de héros.

Donc voilà, avant de rajouter un nouveau personnage, se demander si on a pas déjà quelqu’un qui fait déjà le même taff et qui pourrait bénéficier d’une « seconde jeunesse » ?

EC3, introduit à la WWE en janvier dernier, déjà en train de jobber parce que y’a pas de place pour lui sur les cartes 🙁

Voilà donc déjà quelques pistes de réflexion et de comparaison amusantes entre le monde du catch et du shonen. C’est loin d’être exhaustif mais ça permet d’entamer les réflexions, comme on dit ! Mais la morale est la suivante: si vous aimez les longs shonens nekketsu à gros cast, vous aimerez forcément le catch, parce que les points communs sont tellement nombreux, que ce soit dans les qualités et les défauts. Laissez vous tenter, n’ayez peur de rien <3.

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2 commentaires

  • Anthony

    Article très sympa, je m’étais fait la même réflexion sur les deux univers, notamment au niveau des finishers ! Pour moi le catch, c’est à la lutte ce qu’est Olive et Tom au foot (mais fait par de vrais gens) !

    PS : je commente jamais mais j’adore tes articles, notamment tes bilans du Jump !

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