Mangas & Animes

Koi to Uso – Niquer (le système)

Un petit billet léger avant un très très gros billet sur l’histoire du Shonen Jump que je suis en train de préparer depuis deux semaines et qui est loin d’être terminé. Comme d’hab c’est Septembre et, je sais pas pourquoi, Septembre c’est un mois manga pour moi. Là j’ai découvert une petite série sympatoche donc, allez, autant vous en parler: Koi to Uso. 

Avant de commencer, je vais juste vous remercier tous et toutes pour l’accueil fait au premier épisode de Kaorin qui fonctionne vraiment mieux que ce que j’espérais. J’espère que vous avez aimé et que vous serez là également pour le second épisode dans deux semaines :3.

Alors qu’est-ce que c’est que donc ? Koi to Uso (ou traduit en anglais « Love and Lies » (ou traduit en français « Amour et Mensonges » (ou traduit en italien (« Amore and Mensonggi » (ou traduit en breton « Demat Breizh »)))) est un manga qui a débuté sa parution il y’a un poil un an et qui est publié chaque semaine dans une application Google Play nommée Manga Box dispo dans pas mal de pays en japonais, chinois et anglais.

 L’auteur est Musawo Tsumugi, qui n’a pas d’autres mangas majeurs à son arc. Le seul petit truc c’est que si y’a un chapitre par semaine, ceux-ci ne dépassent que très très rarement les huit pages. C’est donc des lectures très rapides. A l’heure ou je vous parle, on en est au cinquante-septième chapitre donc hésitez pas à y jeter un oeil. Perso je sais que je suivrais pas ça semaine par semaine mais que je vais ptet me marathoner tout d’un coup dès que j’en ai l’occasion.

Mais bref, on parle on parle, mais c’est quoi le scénario ?

Chapitre 3, les héros se déclarent leur amour et découvrent le plaisir de la soupe de langue
LES HEROS QUI S’EMBRASSENT

Woh quelle image qui SPOILE TOUT. « Bravo Amo, tu nous présentes un manga comédie romantique et tu nous montre les héros qui s’embrassent, super sympa ça ! Je croyais que 95% des shonen comédies romantiques, le seul interêt c’était de savoir avec qui le héros allait sortir. » C’est vrai je suis désolé de vous montrer ce baiser entre les deux héros qui le font après s’être déclarés leur amour…

 

… dans le second chapitre (sur les 57 sortis.)

C’est quoi le piège ? Et bah le piège c’est l’intrigue de la série: on a donc un héros qui aime secrètement une autre fille. Comme vous le voyez, au bout d’un moment il décide de se déclarer à elle et, paf, surprise, elle aussi est amoureuse de lui. Ils sont excités comme des puces, se font une soupe de langue pour voir ce que ça fait, bref ils vivent leur jeunesse. Sauf que dans la même soirée, le héros fête ses seize ans. Détail ? Pas vraiment puisque nous sommes dans une dystopie ou, à seize ans, le Gouvernement Omniscient Du Japon te choisit automatiquement un/une fiancée avec qui tu vas devoir te marier et procréer pour faire face à la démographie merdique du pays.

« Mais il est con ce héros, pourquoi il choisit le dernier moment pour se déclarer à une fille qui, si ça se trouve, ne sera pas la fille que le gouvernement lui choisira ? » Très bonne question mais c’est justement parce que c’est le dernier moment qu’il s’est déclaré, pour partir sans regrets. Et au départ tout va bien: il reçoit un message sur son téléphone lui indiquant que le gouvernement lui a justement choisi cette fille qu’il aime, qui se nomme Misaki, et là il crie au miracle… sauf que ce message s’auto détruit et que derrière débarquent deux membres du gouvernement qui lui confirment que non c’est pas Misaki qui est choisie pour lui mais une autre fille.

Mystère.

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Alors que Misaki va donc commencer à prendre ses distances avec lui pour faire en sorte de « respecter la loi », il va donc rencontrer Lilina, sa fiancée approuvée par le Gouvernement Omniscient Du Japon, qui est une sorte de tsundere… très passionnée par les romans à l’eau de rose. Les deux s’entendent bien mais le héros fait « l’erreur » de raconter à Lilina pour son histoire avec Misaki et la réaction de sa nouvelle fiancée est assez simple: il faut à tout prix que ces deux là finissent ensemble, c’est trop beau comme histoire.  Elle va donc faire en sorte que Yukari (c’est le nom du héros au fait) et Misaki puissent se voir en secret afin de continuer leur histoire d’amour…

On va donc avoir une histoire dans lequel va s’ajouter un quatrième larron, Nisaka, le senpai androgyne du héros qui semble étrangement cacher son jeu sur certaines questions. Puis, évidemment, les émotions des personnages les uns envers les autres vont évoluer puisque Yukari et Lilina vont commencer à s’apprécier et que, bien évidemment, il reste cette grande pression: qu’est-ce que Misaki va faire le jour ou le Gouvernement Omniscient du Japon va lui imposer un fiancé officiel ? Et est-ce que Yukari peut vraiment se permettre de refuser de se marier avec Lilina, ce qui peut entraîner des sanctions assez vicieuses dans la société ?

Lilina et Yukari, tournez manèges
Lilina et Yukari, tournez manèges

Pour résumer c’est comme Nisekoi sauf que:

1/ Raku et Onodera auraient joués avec leurs clés buccales dès la 20e page du chapitre 1

2/ Chitoge soutiendrait grave Raku pour qu’il sorte avec Onodera au lieu de le tabasser

3/ Si Raku refuse de sortir avec Chitoge, il aura jamais de boulot de sa vie (ce qui est quand même plus menaçant pour un japonais qu’une guerre des gangs un peu lambda)

4/ Y’a pas Marika 🙁

5/ Y’a une dystopie

6/ Y’a pas le même ton

Well, attendez en fait c’est pas vraiment comme Nisekoi. Oubliez.

J’aime beaucoup pas mal de choses: déjà, les personnages. Yukari, Lilina et Misaki sont trois personnages assez riches qui, en un nombre de pages qui peine à remplir un volume et demi, montrent déjà pas mal de facettes. Les deux héroïnes jouent pas mal avec les apparences: je croyais que Lilina allait être une tsundere reloue mais en vraie si elle a un caractère parfois franche du collier, elle reste extrêmement raisonnable, ne maltraite pas le héros et, si on excepte son mignon manque total de connaissance en éducation sexuelle, semble cultivée et intelligente.

Idem pour Misaki: tu crois que tu vas avoir à un cliché d’amie d’enfance un peu timide, gentille et mignonne mais on découvre très vite que c’est une fille extrêmement terre à terre, pas timide pour un sou, loin d’être prude et capable d’avoir ce qu’elle veut sans se le reprocher. Sans compter son rapport très compréhensible avec le héros puisqu’elle sait que si elle continue sa relation avec lui ça va lui poser des ennuis administratifs mais elle ne peut pas non plus se résoudre à se priver du plaisir d’être avec lui.

En vrai sur les quatre personnages principaux le seul un peu en déça est le mystérieux senpai, Nikara, qui est pas forcément très attachant et cache beaucoup de choses , faisant l’erreur de ne jamais vraiment en dévoiler, ce qui nous aurait un peu attiré.

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Le gouvernement japonais qui en vient à faire des slogans santé sur la pratique sexuelle, c’est presque réaliste

Mais si la série reste malgré tout une comédie romantique assez classique avec des adolescents qui s’aiment et savent pas forcément toujours comment gérer ça, l’aspect « social » rajouté par cette petite idée de couple obligatoire est vraiment rafraîchissant et c’est clairement ce qui donne tout son sel à ce manga. La manière dont l’auteur utilise l’idée est également assez bien vue: le thème est pas omniprésent mais revient à certains moments clés, principalement quand il s’agit de recadrer le manga sur ses principaux enjeux. On a de plus en plus de détails au fur et à mesure que la série évolue, avec des éclaircissements sur la manière dont les couples sont choisis – c’est à dire loin d’être au hasard mais avec des calculs basés sur la compatibilité génétique et de nombreux sondages remplis au fur et à mesure de la croissance des petits japonais – et des membres du ministère de la Santé qui font preuve d’un enthousiasme débordant pour promouvoir leur décision. Très très peu de personnages, le long de ces cinquante chapitres, ne semble particulièrement opposé à cette loi et tout le monde est convaincu que c’est la meilleure chose qu’il peut arriver au pays.

Mais derrière cette facade rose, évidemment, le manga n’est pas toujours tendre avec les cotés sombres. Refuser d’être en couple avec quelqu’un choisi par le gouvernement, c’est sortir du lot, ce qui au Japon est semblable à un crime contre l’humanité. Les conséquences de ce qui se passerait si Yukari plaquait Lilina pour Misaki, elles ne sont pas cachées. Un arc entier du manga est une sorte de « stage » ou les adolescents se tapent une présentation longue à base de « faire du sexe c’est bien », après quoi on leur montre du sexe véritable sur vidéo et ils sont ensuite enfermés dans une chambre pour se rapprocher, avec la possibilité qu’ils sont « peut-être » filmés et surveillés. Peut-être parce qu’on sait pas vraiment. Ce coté patronisant / insistant sur le fait que les couples fassent bien des trucs de couples, il est aussi un peu flippant, quoi.

Du coup j’ai hâte de voir si d’autres conséquences éventuelles vont être discutées plus tard.  Le manga a pas l’air de complétement ignorer l’aspect social de son scénario donc ça m’intéresse beaucoup de savoir si il va aller plus loin ou pas.

Dernier point: le fanservice est assez bien géré. Loin d’être omniprésent et vulgaire. Il fait sens dans le contexte. Les scènes de baisers sont très jolies et un peu érotique (on voit les langues, FOLIE), mais je pense que c’est l’effet voulu vu leur rareté et l’impact qu’elles ont dans le récit.

La très jolie couverture du tome 1
La très jolie couverture du tome 1

Bref, c’est une bonne découverte. Le titre est dispo légalement en anglais sur Mangabox, et le premier chapitre est libre à la lecture, même si ce premier chapitre est pas très représentatif du ton qu’il va y’avoir par la suite.  En tout cas ça fait une bonne lecture et pour un shonen romcom, c’est quand même très frais donc, je conseille pas mal.

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3 commentaires

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