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Danganronpa Another Episode – Désespérément vôtre

Le Stunfest vient de se conclure, c’était vraiment bien, j’en aurais bien fait un article si j’avais juste pas giga la flemme 1 et Epitanime arrive, à l’heure actuelle la météo prévoit trois jours de pluie d’affilée, ça va être fun, préparez vos capuches.

Bref, une semaine d’entre-deux assez intense, donc l’occasion parfaite de parler rapidement de Danganronpa Another Episode – Ultra Despair Girls. Tout d’abord parce que je l’ai fini le mois dernier, ensuite parce que jusque là j’ai toujours parlé des épisodes de Danganronpa ici donc autant parler de celui-ci, même si on va être plus succint.

Pas parce que le jeu est nul, loin de là, juste que y’a pas forcément autant de choses à en dire que les deux précédents et excellents jeux de la franchise.

Bonus: vous me retrouverez ce dimanche en tant que maître de cérémonie des Prix Minorin 2015 et dès à présent dans le 229e numéro de l’Apéro du Captain Web où je vous parle de ♪ l’industrie du hentai ♪.

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Du coup Danganronpa Another Episode – Ultra Despair Girls est un jeu spin off de la franchise Danganronpa, est sorti en 2014 au Japon, en 2015 en Europe et est une exclu PS Vita. Il se distingue d’amblée des jeux principaux par le fait qu’ici on lâche complètement le concept de base (quinze génies enfermés dans une académie qui doivent s’entretuer mutuellement pour sortir de l’école) et qu’on modifie totalement le gameplay d’origine (version sous stéroïdes d’un Ace Attorney) pour à la place offrir au joueur un jeu d’action dans lequel on contrôle Komaru Naegi, la soeur du héros du premier Danganronpa, qui va devoir survivre dans une cité en proie au Désespoir en combattant des armées de Monokuma robotiques à l’aide d’un mégaphone capable de pirater les robots…

Son but sera donc de sortir de cette ville et elle fera pas mal de rencontres sur le chemin, à commencer par Fukawa Touko, une personne très… étrange… avec qui elle va former un duo explosif tout le long de l’intrigue.

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Bref, pas de meurtres, pas d’enquêtes, juste des Monokuma à flinguer à coup de gun pour tenter de survivre. En outre, ce jeu est d’amblée réservé aux gens qui ont déjà joués au moins au premier Danganronpa, puisque sans avoir fait ce jeu, l’intrigue de Another Episode vous paraîtra super absconne. Bon, là je state l’obvious, comme on dit, mais autant être clair. D’autant plus que ça serait dommage de pas trop comprendre l’intrigue de Another Episode parce que c’est l’énorme qualité de l’épisode. Surtout parce que c’est pas dans le gameplay que vous allez trouver le moindre plaisir.

Car oui soyons francs et honnêtes: le gameplay de Danganronpa Another Episode est au mieux médiocre au pire juste insupportable. L’idée est donc d’avoir un jeu d’action assez hybride où l’on va errer dans une ville dévastée. Le mégaphone que l’on possède au début possède un seul fonctionnement possible (tirer des ondes qui vont faire des dégats localisés aux Monokuma) mais va évoluer en cours de jeu et vous permettre plus d’options: un tir rapide, un scan qui permet de dévoiler des choses cachées, un truc qui paralyse les Monokuma, un autre qui les fait danser… On reste néanmoins contraint à un nombre de munitions relativement limité qui, évidemment, nous empêche de spammer les mêmes projectiles super pétés, d’autant que les Monokuma aussi évoluent et peuvent se pointer sous pas mal de formes, allant du Monokuma “simple” à des Monokuma en forme de boule, d’autres bestiaux et monstrueux ou certains fans d’explosifs et de grenades.

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On doit donc faire le b.a.ba du jeu d’action: dézinguer, explorer, survivre. Certaines pièces “spéciales” vont nous demander de détruire tous les Monokumas de la salle avec des contraintes spécifiques et, évidemment, des boss seront de la partie de temps à autre.

Sympatoche sur le papier, ce système fonctionne assez peu dans l’exécution. A mon sens pour deux raisons: la première c’est que le jeu est assez chiant à jouer. Les Monokumas se détruisent souvent de manière mine de rien assez simples et rien n’encourage vraiment le joueur à se dépasser pour faire du “beau jeu.” Du coup on spamme souvent les mêmes projectiles tandis que d’autres ne seront finalement jamais utilisés en dehors des salles spéciales qui forcent l’utilisation. Si on ajoute à cela le fait que le jeu n’a pas vraiment de peps et qu’on ne sait parfois juste pas si nos projectiles touchent nos cibles ou non, c’est assez brouillon, assez moche et pas passionnant pour un sou.

LA GUERRE ^_^
LA GUERRE ^_^

Le second problème c’est que y’a une cinématique / une discussion entre les personnages toutes les deux minutes. Et “toutes” les deux minutes” ce n’est ici pas une image, c’est littéral. Donc à quel moment doit-on s’impliquer dans un gameplay qui s’interrompt ultra régulièrement ? Voilà, en somme, pourquoi jouer à Danganronpa Another Episode n’est pas toujours très drôle, pour ne pas dire que c’est purement et simplement une corvée.

Par contre rassurez-vous: lire Danganronpa Another Episode, c’est bien plus intéressant.

Moi avant de jouer au jeu
Moi avant de jouer au jeu

Car c’est un jeu que je trouve vraiment bien écrit. Pourtant ça partait pas forcément sous de très bonnes augures, l’intrigue initiale n’étant pas forcément passionnante et l’héroïne, Naegi, ne montrant que peu de personnalité au départ. Si le personnage était seul tout le long de l’aventure, ça serait un peu pénible MAIS dès la rencontre avec Touko commence vraiment le jeu puisque du coup on va avoir pour une quinzaine d’heures une aventure dirigée par un duo que tout oppose, c’est à dire une fille “normale” qui veut essayer de faire ce qui est juste alliée pour l’occasion… à une pure sociopathe. Bien connue des joueurs du premier jeu, Touko est aigrie, jalouse, paranoïaque, frustrée et misanthrope sans compter en plus qu’elle planque une seconde personnalité de tueur en série maboule à la langue pendante et à la sanité aux abonnés absents.

Elles vont donc pas mal passer le jeu à discuter entre elles, ce qui va développer considérablement vite les deux personnages: Naegi va rapidement montrer ses petites passions et essayer de garder un idéalisme qui vont être faire des étincelles avec le caractère mordant de sa nouvelle amie qui est elle plus motivée à l’idée de libérer son Don Juan (Byakuya, foutu dans la prison des Monokumas) que sauver le monde. D’autres personnages se trouveront sur le chemin des héroïnes, ce qui sera l’occasion de toujours plus de scènes hautes en couleurs, et de discussions parfois à la limite de l’absurde.

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Le jeu est en règle générale plutôt drôle. J’avoue avoir passé pas mal de temps à fouiller les décors (vides) du jeu à la recherche de bouquins qui m’offraient toujours deux choses que j’aime bien: des intrigues souvent débiles en quatrième de couverture et des discussions assez perchées entre les deux héroïnes, qui se terminent souvent avec Touko qui part dans des délires souvent assez hilarants. Ca n’apporte rien au jeu, ça n’apporte rien à son univers, ça n’apporte rien aux statistiques de nos héros: c’est juste fun. Puis à part ça, on garde l’esprit Danganronpa avec des personnages aux chara-designs très colorés, immédiatement mémorables, qui ont souvent des caractères à la hauteur de leurs designs… et c’est souvent ceux avec le design le plus “normal” qui sont les moins sains !

Mais derrière cet humour et cette ambiance fluo se cache aussi un jeu vraiment sombre au niveau des thématiques qu’il aborde. Le simple fait que l’intrigue tourne autour d’une mégalopole ou des enfants lobotomisés par des masques de Monokuma décident de s’allier pour tuer leurs parents – et plus généralement les adultes de la cité – n’est pas innocent et heureusement qu’on retrouve le style visuel de la série (sang fluo, corps sans visage) sinon on aurait un jeu vraiment très dérangeant. Les lettres et journaux qu’on peut retrouver de ci de là donne, de toute manière, déjà un aperçu du côté très morbide de cet univers.

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Et ce n’est pas tout car les antagonistes du jeu sont un groupe de cinq gosses très très dérangés mentalement, qui eux même lachent à de nombreuses reprises des indices sur leur passé d’avant l’incident qui semblent montrer un lien avec leurs parents qui est… pas sain du tout. Si le jeu reste assez réservé, il ne nous épargne pas pour autant tant il est très facile d’imaginer le calvaire qu’ils ont subis, l’un des personnages étant même une victime de prostitution enfantine. Ambiance, ambiance.

Sur un ton moins grave, la fin du jeu m’a elle mis plutôt sur le cul, et si elle est très très longue (il y’a avant le combat contre le boss final une discussion entre personnages qui a duré près de trois-quarts d’heure), je l’ai trouvé plutôt maligne et, surtout, assez méta avec une volonté des développeurs de te troller bien comme il faut, surtout si tu pensais avoir des certitudes sur la bonne action à adopter. Car rapidement, Touko et Naegi vont devenir nos ancres morales 2 tant elles sont au final les seuls personnages sains d’esprits de ce foutu jeu.

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Et, au final, on finit par vraiment beaucoup aimer cette héroïne. A la base un personnage ultra mineur du premier Danganronpa (la soeur du héros, peu évoquée passé le premier chapitre), personnage perdu et paniqué au début qu’il n’est pas toujours aisé d’apprécier, elle va grandir au fil de cette aventure et devenir, osons le dire, plutôt charismatique. Elle va quand même pas mal en chier pendant tout le récit, connaître des moments très très durs, s’en relever, mais pas le faire par miracle. Ses traumatismes elle va les conserver mais essayer de les intégrer en elle au loin de se laisser dicter par ceux-ci. Bref, ça marche bien.

Quant à Touko, c’est Touko: un personnage très fun, qui nous offre des répliques anthologiques, au caractère qui pourrait être totalement détestable mais, et c’est là qu’on voit que l’écriture marche bien, qui trouve le bon équilibre tout le long du récit et possède ses quelques moments d’anthologie. Puis, bon, chopez les voix japonaises sur le PSN avant de commencer le jeu 3 histoire d’avoir Miyuki Sawashiro qui cabotine à mort pendant 15h, ce qui est un kiff total <3333333.

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Bref, c’est terrible à dire mais ce Danganronpa Another Episode aurait du être un visual novel. Je ne peux vraiment pas beaucoup défendre le gameplay du jeu, qui est plus un handicap qu’autre chose. C’est dommage car ça dessert considérablement les évidentes qualités: c’est bien écrit, les personnages sont bons, l’intrigue aborde des thèmes super variés et parfois très déstabilisants et ça s’intègre parfaitement dans le “canon” de la franchise.

Car du coup répondons à la question: vous avez fait les deux Danganronpa, vous attendez le prochain jeu (Danganronpa V3) ou l’anime de cet été (Danganronpa 3), donc devez-vous faire ce spin-off ?

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Mes deux centimes: si Danganronpa V3 devrait s’en foutre complètement de ce qui s’est déroulé dans Another Episode – ne serait-ce parce que en théorie 4 V3 aura rien à voir avec les deux précédents jeux -, je pense vraiment que la fin du jeu Another Episode donne déjà des pistes potentielles pour Danganronpa 3. Donc je pense que Naegi et Touko devraient faire une apparition dans l’animé de cet été, ce serait même ultra logique.

Et évidemment, ne faites pas ce jeu sans avoir fait les deux Danganronpa, de toute façon.

Ce moment gênant ou quelquun dit des évidences
Ce moment gênant ou quelqu’un dit des évidences

Bref, TL;DR – Si vous aimez Danganronpa, faites ce jeu, mais attendez vous dès maintenant à vous faire un peu chier quand ça parlera pas. En tout cas je pense que je garderais un bon souvenir du jeu dans son ensemble et sans pour autant vous le conseiller à donf (ne faites pas les deux Danganronpa juste pour faire ce jeu, par ex), il fait son taff et permet d’attendre la suite de la franchise. C’est déjà bien !

Bonus: Je suis intervenu en début d’année dans le podcast Jeu de Pixel pour parler de Danganronpa pendant 2h en bonne compagnie donc n’hésitez pas à y jeter une oreille un de ces quatre !

  1. TL;DR – Les speedruns étaient super oufs, les deux conférences que j’ai vu étaient pas mal – celle sur l’histoire de la presse JV a juste eu le défaut de parler pendant des heures de l’importance de la note sans jamais vraiment parler de l’histoire de la presse JV -, y’avait beaucoup de monde, ils ont utilisés l’espace au maximum et on était dingues devant la finale Soul Calibur V ou le mec se mange une grosse branlée et un Perfect pendant sept ou huit rounds avant de revenir et de gagner les vingt suivants
  2. Oui, Touko et “ancre morale” dans la même phrase
  3. Car vous pouvez activer les voix japs qu’en début de partie donc si vous commencez une partie avec les voix ricaines vous pourrez plus changer, déso
  4. en théorie parce que Spike Chunsoft est pas l’entreprise la plus improbable pour nous troller à donf
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Un commentaire

  • mrmanelda

    Le jeu m’avait bien tenu mes vacances de novembre, ça avait été le retour de bons feels des anciens jeux <3 même l'ost, alors que c'est litérallement un copié collé de celles des autres jeux, j'arrivait pas à m'en lasser <3 et juste le détail du changement de modèles 3D pour naegi entre le début et la fin pour montrer son évolution <3

    Mais comme je dis à chaque fois que le jeu est cité quelque part, il était quand même ultra buggé, au point que j'ai été obligé de recommencer intégralement mes 5 première heure parce que ma sauvegarde était corrompu, pas les bons feels donc :'(

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