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Seto no Hanayome – La Petite Sirène est une yakuza

Ok y’a deux semaines, dans mon article sur Strike Witches, je languedeputais un peu sur le studio Gonzo et il est vrai que je n’en pense pas forcément du bien. Malgré tout, force est de constater que certains animes qu’ils ont produits se révèlent intéressants, voire très bons: Bokurano, Bienvenue dans la NHK, la première saison de Full Metal Panic sont les exemples qui me viennent instantanément en tête – je vous laisse le soin de m’indiquer les autres, là j’ai juste cité ceux dont j’avais quelque chose à foutre. Et bien à cette liste de bons animes Gonzo, je peux maintenant y rajouter à sa tête l’excellent Seto no Hanayome, sujet de cet article.

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Le héros, Nagasumi, manque de se noyer un jour qu’il allait à la plage avec ses parents. Heureusement il est sauvé par une jeune sirène nommée San Seto. Manque de chance, la loi des sirènes est sans pitié: tout humain témoin de l’existence des hommes-poissons doit instantanément être tué, pour que la mascarade reste secrète. Mais il est sauvé à nouveau par San qui invoque la seule loi capable de le laisser en vie: le mariage avec elle. Et voilà comment le héros est désormais un jeune marié heureux… qui doit apprendre à vivre avec sa belle-famille qui se révèle être des yakuzas ! Et des psychopathes ! Surtout le père ! Qui est très protecteur vis à vis de sa fille chérie ! A partir de là commence une histoire d’amour où va s’imbriquer un milliardaire claustrophile, des trahisons, des amazones, des doutes sur la sexualité du héros, des idols, des sirènes cachées chez les humains et une vie de lycée… Le tout dans l’hilarité générale.

Pourtant les premiers épisodes de la série ne sont pas forcément les plus engageants – le premier épisode n’est même pas très drôle, d’autant que j’étais assez omnibulé par ce chara-design un peu moche. Les personnages ont des traits grossiers, des yeux rectangulaires et sont rarement bien dessinés, ce qui choque un peu au début mais, je vous rassure, on s’y fait quand même vite. Entre autres parce que même si ils ne sont pas physiquement charmants…

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Quoique.

… ce sont des personnages beaux de l’intérieur ! Bon ok, ça on le dit tout le temps mais ici c’est diablement vrai, tous les personnages de cette série l’enrichissent dans un fantastique processus à la fois de création mais aussi de gestion. En effet, le casting de Seto no Hanayome est un casting qui gonfle, et ce très très vite. La moitié de la série (qui compte 26 épisodes) semble ainsi construite sur le concept d’ajouter un nouveau personnage par épisode, et on craint vite le bordel général, sauf que tout cela reste bien géré. Tous les personnages continuent à être développés après leur introduction, quitte à passer certains épisodes sur le bas-côté – sauf que le bas-côté de Seto no Hanayome ne signifie pas que tu arrêtes d’être exploité.

Et ça c’est vraiment le point fort de cette série. Car si Seto no Hanayome se révèle être une série extraordinairement hilarante, c’est bien avant tout grâce à ses personnages, qui sont TOUS drôles, TOUS exploitables, TOUS utiles, là où Baka To Test -pour reprendre une comédie récente – possède certains personnages pas drôles et/ou inutiles et/ou mal exploités qui font grincer des dents de temps à autres et rendent la vision un poil moins agréable qu’elle ne pourrait l’être. Ici, c’est du bon. Aucun n’exaspère, aucun ne lasse et ils interagissent entre eux d’une manière naturelle malgré le fait qu’ils sont tous des gros cas sociaux ! Bref, résumons une dernière fois pour la forme: les personnages sont drôles, ils sont drôles quand ils parlent entre eux et les gens derrière utilisent tous leurs cerveaux pour les mettre dans des situations drôles. Alors qu’est-ce que ça donne ?

Si vous avez répondu dans votre tête que ça donnait un anime drôle, et bien c’est bien joué !

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Comme je le disais plus haut, le premier épisode ne m’avait guère convaincu: c’était léger, agréable, on posait les personnages délicatement mais ça manquait un peu de folie, ce n’était pas encore mémorable. Le second commence à montrer qu’il peut se permettre quelques blagues bien trouvées… et à partir de là la série devient semblable à des montagnes russes, avec un niveau d’humour qui monte en niveau progressivement avant de se lâcher et de nous offrir des épisodes hilarants (l’épisode où Nagasumi devient Godzilla m’a permis de constater que, oui, les japonais avaient de l’humour), parfois suivis d’épisodes plus reposants mais tout aussi drôles, voire même d’épisodes beaucoup plus sérieux… mais toujours très drôle ! Et là est une des énormes forces de la série: parfois, elle verra des enjeux apparaître et soudainement il y’aura… un scénario ! Celui-ci ne dure rarement plus longtemps que trois épisodes pour être vité résolu mais offre des épisodes étrangement passionnants où Seto no Hanayome se transformera en un shonen de bagarre de très bonne qualité… et toujours avec de l’humour !

Exemple simple: la fin de la série, qui nous offre les trois épisodes les plus épiques de la saga, où tous les personnages s’unissent pour une cause commune, bottent des culs, défoncent des gens avec leurs pouvoirs et montrent des jolies leçons d’amitié tout ça. Et je sais pas comment mettre plus l’emphase sur le fait que ça déchire quand même. C’est fun, y’a de l’action, des filles, des mecs, des combats, des enjeux, que demander de plus ?

Oh moi je sais: une bonne OST.

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Bon OK parce que Seto no Hanayome à une OST super limitée: les génériques ne sont pas franchement géniaux (quoique le second ending reste trop longtemps en tête mais ça veut pas pour autant dire que c’est bien), les inserts songs sont vraiment oubliables (à part la berceuse, évidemment) et en général, les mêmes musiques reviennent très très souvent, pour devenir vraiment gavantes par moment. C’est parfois mal utilisé et un peu de diversité aurait été appréciable: le même thème à chaque fois pour souligner une bonne partie des blagues, c’est dommageable. L’autre petit défaut c’est la technique: certains épisodes sont pas forcément giga bien animés, et le chara-design reste en général assez « rectangle »… Mais globalement, si la forme pèche par moment, le fond reste quand même d’excellente qualité, et c’est bien tout ce qu’on recherche dans un anime, non ?

Bref, de Seto no Hanayome je garderais forcément d’excellents souvenirs: jamais je n’ai vu une série comique japonaise récente aller aussi loin dans des délires en les assumant aussi bien – rien que le coup du père de Runa qui reste « pertinent » tout le long de la série alors qu’il a le profil du personnage qui ne devrait pas durer plus d’un épisode tellement son délire semble unique est un bon exemple de ça. Mais j’ai tellement de bons souvenirs qui me reviennent en tête là: le duo Mikawa/Saru, le délire de la berceuse, les amazones, les personnages qui boivent des trucs bizarres à Kyoto, Masa-san, les combats de chansons qui finissent en orgie dans le sang, le héros qui avoue qu’il doit ranger ses chaussettes (et c’est épique, parfaitement) ou bien encore tous les passages avec le père de Runa.. C’est limite si je dirais pas une phrase bateau du genre que c’est rare de voir une série être aussi intelligente dans sa débilité.

Bref, je vous encourage à voir cette série qui nous rappelle définitivement que 2007 était une bonne année pour regarder de la japanimation. YES AMAZONES.

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6 commentaires

  • Api

    Même pas d’image de Masa-san dans cet article. Etonnant…
    Je m’y suis réessayé il y a quelques mois, mais pas moyen, je n’arrive pas à accrocher au truc. J’ai pourtant l’humour assez facile, mais ça doit pas être le genre d’humour que j’apprécie.

  • Rochois

    Si j’étais mauvaise langue, je dirais que c’est grâce à la copro avec AIC que ça a bien fonctionné o/.
    Pour l’ost je suis d’accord que c’est pas super top mais, pourtant, je peux pas m’empêcher d’écouter cette foutue insert song (gravitation)… ‘Fin mes goûts musicaux ;P

  • YllwNgg

    C’est vrai que j’aime beaucoup cette série, pour son humour quasi constant plus que pour son esthétique, c’est évident. Cet épisode où toutes les filles voient Nagasumi comme l’homme ultime et les mecs comme l’être détestable par excellence, c’est un des sommets d’humour de la japanimation récente (j’en ai ri aux larmes la première fois, je crois). Cependant, quand tu dis limité en musique, excuse-moi mon p’tit gars (j’assume que tu es petit et de sexe masculin, mais peut-être que je me trompe), mais sur ma discothèque virtuelle, je compte pas moins de 20 CDs (EP, LP, 2 titres, etc) estampillés Seto no Hanayome. Certes, certaines chansons se répètent d’une galette à l’autre, mais y’a quand même la dose.
    Maintenant, si tu veux bien m’excuser, y’a un PPV Vengeance qui m’attend.

  • Maxwell

    Je suis un grand fan de cette série, je crois que c’est celle que j’ai gardé le plus longtemps après l’avoir téléchargé à sa sortie et je viens d’ailleurs de la re-télécharger suite à la mort de mon disque dur. Il fut un temps ou je me passais en boucle les différentes OST et variations musicales et je viens de vérifier en ne gardant qu’un exemplaire de chaque musique, en virant les version instrumental (mais en gardant les remix cela dit) on arrive à une cinquantaine de piste sans exagérer. Y en a beaucoup dont j’aimerais d’ailleurs trouver les paroles traduites, car au ton et au peu de vocabulaire que je comprend elles ont l’air bien tordantes. Sinon concernant l’animé lui mêmes, je trouve qu’il y a un équilibre parfait entre clichés et nouveautés qui forment un humour bien décapant, y a régulièrement des rebondissement qui sortent de nul part et bien sympatoche. Et puis c’est une bonne alternative à la version papier qui est relativement moche et super dur à trouver, mêmes en scan. ^^’

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