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Pensées variées sur Forza Motorsport 4

Un article sur un jeu de bagnole ! Est-ce que les lecteurs des agrégateurs en auront quelque chose à foutre ? Je sais pas, mais ça sera toujours mieux que les photos de soirées parisiennes de Roxarmy dont on a pas grand chose à branler !

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Alors en janvier 2009 j’avais écrit un billet me plaignant un peu auprès des simulations de jeu de course, mais qui était surtout ciblé sur Forza Motorsport 2, qui est un jeu que j’avais vraiment détesté tellement il suintait l’ennui et, plus généralement, l’ersatz. Vous vous souvenez quand vous aviez été 14 ans et que vous faisiez des RPG RPG Maker qui étaient des ribambelles de références et de pompages d’autres jeux ? Et bien Forza 2 c’était la même chose, mais envers Gran Turismo 4.

J’ai beaucoup joué à chaque volet de la saga Gran Turismo -excepté le cinquième parce que, ho, j’ai pas de PS3 – et je ne pense pas que je puisse dire que j’attendais vraiment ce Forza 4, restant sur mon avis envers le deuxième volet qui, évidemment, ne m’engageait guère à redonner une chance à la saga. Pour tout vous dire, je pensais plutôt investir dans F1 2011, malgré le fait que j’ai parcouru le volet 2010 de fond en comble et que les changements ne sont guère révolutionnaires d’un volet à l’autre. Et au final on m’a mis le jeu entre les mains et, en totale surprise, j’y ai joué une trentaine d’heures en une semaine, voire peut-être plus. Forza Motorsport 4 est un excellent jeu. Je vais ici essayer de développer quelques unes de mes pensées vis à vis du jeu.

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Mais avant tout parlons de ce que je considère être encore une fois l’énorme défaut du jeu: ses circuits. Ses environnements plus généralement. Eh non, Forza 4 ne vous propose toujours pas de courses sous la pluie où de courses nocturnes. Et non, Forza 4 ne possède pas un choix très excitant de circuits. Ni très original d’ailleurs. A l’heure où tout autour du monde nous avons des circuits intéressants et qui auraient tout à fait leur place dans un jeu de voiture, Turn 10 continue à se limiter aux circuits des Etats-Unis, d’Europe de l’Ouest et du Japon, en nonobstant tout le reste du monde. Tant pis si des circuits intéressants se situent en Amérique du Sud, tant pis si l’Europe de l’Est et le Moyen-Orient s’y mettent, tant pis si il y’a d’autres pays au fort patrimoine automobile au sud du Japon, on reste sur des circuits vus et revus. Encore Laguna Seca. Encore le Nordschleife. Encore le Mugello. Encore Suzuka. Encore Motegi. Encore Tsukuba. Le jeu ne se démarque juste pas une seule seconde de Gran Turismo sur ce plan là et n’ose pas proposer de circuits « nouveaux », de circuits intriguants et intéressants. Et se révèle même être totalement dépourvu de deux où trois circuits urbains !

Car oui, le problème est là: Laguna Seca on le bouffe dans un peu tous les jeux de courses depuis GT2. Le Nordschleife est devenu un running gag depuis GT4 où tous les développeurs du monde semblent avoir découverts ce circuit. Et putain, même six ans après GT4, Tsukuba n’est toujours pas un circuit intéressant ! Et les circuits « inédits » du jeu, ceux inventés par l’esprit du développeur, restent tout de même peu inspirés, semblant tous plus où moins faire référence à un circuit de Gran Turismo: le Sedona Raceway à un faux air de Red Rock Valley (y’a même l’anneau de vitesse), Maple Valley est votre Autumn Ring du pauvre, le circuit alpin était déjà là dans GT2 et GT5 Prologue, enfin Gran Turismo 5 rajoute Indianapolis aux circuits de la saga ? Et bah Forza 4 le fait aussi ! Bref comment est-ce que le jeu veut se démarquer si il propose des circuits soit déjà vus dans tous les jeux de F1, soit déjà vus dans Gran Turismo ? Codemasters avait fait les choses de manière plus intéressante dans sa saga GRID, en rajoutant des circuits comme Istanbul, Donington, bref des circuits pas forcément vus ailleurs, qui amènent du neuf dans le petit monde de la simulation. Mais non, Turn 10 prend un peu trop à coeur le concept de faire « le Gran Turismo de la Xbox » et en oublie de se forger ses propres originalités. Quitte à taper dans les circuits cultes, pourquoi en oublier Monza, Spa ? Parce que Gran Turismo ne l’a pas encore fait ? Pitié !

Enfin, oui, comme dit plus haut, il reste assez étrange de leur part de nous « oublier » des conditions particulières: pas de circuits urbains, pas de circuits nocturnes, pas de conditions climatiques. Pourquoi oublier de faire ce qu’un jeu de F1 fait sans problèmes ? Il ne faudrait pas trop révolutionner la formule non plus, eh !

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Enfin, ça c’est pour le gros défaut du jeu, parce que pour le reste, Forza 4 se révèle être un jeu extrêmement bien pensé pour être addictif. Et ça se joue avec des petits détails bien fichus, avec tout d’abord une très bonne gestion du niveau d’expérience: chaque niveau ramène une récompense (une voiture) et ce niveau avance bien: ni trop lent, ni trop vite. Du coup, on se plaît vite à faire « une dernière course » histoire de passer au niveau suivante et voir quel voiture on va nous proposer. C’est tout con mais ça reste une excellente idée, surtout qu’en plus on nous permet de choisir la voiture qu’on veut avoir en récompense, souvent parmi une choix de quatre où cinq voitures du même type, et souvent ce choix est compliqué et cornélien: devoir hésiter entre une BMW M5 et une Mercedes CLK est toujours compliqué… Mais appréciable !

Plus généralement le choix de voitures est plutôt ouf: si je regrette encore un peu l’absence de vraies voitures européennes historiques – qui se limitent grosso merdo à l’Aston Martin DB5 et aux Ferrari (là où on a une ribambelle de muscle cars américaines un peu super pas passionnantes) -, il y’a tout de même un choix vraiment impressionnant et aucune marque ne manque à l’appel – sauf Porsche mais on en à pas grand chose à foutre, y’a RUF, c’est pareil. On se permet même quelques marques juste inconnues au bataillon qui offrent de petits bolides assez intriguants et, surtout, diablement efficaces. Je ne connaissais ni Bertone ni Radical avant, et maintenant je peux plus me passer de leurs voitures… Et plus généralement, que ce soit au niveau des petites citadines où des gros protos, le choix est bon, on a les modèles cultes (la NSX ! La GT-One !), les modèles contemporains et tout ça. Et puis, après tout, des packs seront dispos en DLC alors peut-être qu’on y trouvera des voitures historiques… Même si pour être franc payer des voitures pour un jeu de voiture me paraît un peu crétin. Mais eh, j’ai 10Go de DLC Rock Band sur mon disque dur, qui suis-je pour juger ?

Et puis surtout la mode carrière est immense: il y’a BEAUCOUP de championnats, tous avec leurs spécificités, et ça offre un jeu au contenu assez impressionnant, qu’on est pas prêt de terminer. Là je sais pas, en 30h de jeu, j’en suis qu’a 7% de courses complétées. Ouais, c’est un peu psychopathe. Après ok la plupart des courses restent inutilement longues mais rares sont celles qui dépassent les dix minutes alors que c’était assez légion dans le deux. Enfin, bref, la carrière est faite de telle façon que ça permet de conduire tout les types de voitures et de voir du pays, ce qui est très bien fichu. Et puis on est assuré de faire durer le jeu, en quelque sorte – faut pas s’exciter à tout vouloir faire maintenant, Forza 4 est un jeu qui s’inscrit sur la longueur.

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Comptez en moyenne entre vingt et quarantes minutes pour remplir un petit carré, tout en sachant que ceux à l’extrême droite nécessitent même carrément une heure où deux. Et là, vous vous rendez compte que vous allez risquer d’y passer beaucoup de temps.

Plus généralement si le contenu offline est ouf, le contenu online est super ouf – oui je sors les grands mots. La mode « rivaux » offre des épreuves qui changent carrément le rythme, avec quelques inspirations Project Gotham Racing ici où là (ce qui n’est PAS une mauvaise idée) et l’idée toujours passionnante de se mesurer aux meilleurs scores et fantômes du net. Et, surtout, il y’a toujours ces putains de livrées, peintures spéciales pour les voitures, toutes produites par des mecs qui ont beaucoup de temps à perdre et qui vous offrent la géniale opportunité d’avoir une BMW aux couleurs de Puella Magi Madoka Magica où une Nissan aux couleurs de Nadeko… où une BMW M5 aux couleurs de Batman… où une Peugeot 107 aux couleurs de l’équipe Peugeot de rally ! C’est facile à choper, facile à acheter, facile à installer et au final on finit avec un garage qui s’approche d’une vitrine de fanboy. Mais c’est cool !

Car définitivement l’aspect communautaire de Forza est sa plus grosse qualité, et le seul point qui démarque Forza de son illustre aîné et rival. Je n’ai pas fait la moindre course en ligne, hein, je ne parle ici que des à côtés: les livrées du monde entier, la possibilité d’obtenir des réglages d’autres joueurs adaptés au circuit et à ta voiture, la possibilité de participer à des enchères pour acheter voitures à prix modiques en remplissant les poches des autres joueurs, la possibilité de comparer ses performances et ses temps de manière simple où bien les simples trucs un peu matériel comme la possibilité d’obtenir un badge et un titre personnalisé… à la Modern Warfare2. Donc là aussi on peut y perdre beaucoup de temps et la possibilité de créer un club avec des potes où on peut partager ses voitures rajoute là aussi beaucoup.

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Et puis oui techniquement le jeu est une pure folie, mais ça, j’ai pas besoin de vous le signaler. Bonne maniabilité, bonne animation, graphismes ahurissants, l’IA reste par contre un peu dans les choux en freinant toujours aussi tôt à chaque fois, ce qui offre des dépassements toujours assez aisés – j’ai par contre été assez surpris par la relative agressivité de ceux-ci, qui n’hésitent plus à vous rentrer dedans si ça peut les aider à rester dans leur trajectoire à eux.

Bref, Forza 4 est une claque graphique et un jeu qui se révèle juste être très bien pensé pour devenir une sorte de drogue, jouant sur notre corde matérialiste. Dommage qu’il souhaite de lui-même rester dans l’ombre de Gran Turismo et qu’il semble vouloir à tout prix ne rien révolutionner. Là vous voyez, j’aurais été testeur sur jeuxvideo.com je lui aurais mis un 16. Parce que c’est un jeu qui manque de couilles et qui se contente un peu facilement de surfer sur une règle connue. Et quand t’as pas de couilles, tu mérites pas plus de 16. LA LOI DE KOH-LANTA.

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Un commentaire

  • Axel Terizaki

    Les licences pour exploiter les voitures et les circuits sont très difficiles à obtenir, ce qui explique parfois l’absence de certains constructeurs ou circuits.

    Pour les changements climatiques, le souci est que les circuits de forza sont statiques. Il y a bien différents moments de la journée et différents éclairages, mais ce sont à chaque fois des circuits différents pour le jeu.

    A mon avis, on aurait ce genre de changements climatiques avec d’aussi beaux circuits sur la prochaine génération de consoles.

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