Mangas & Animes

Mangarama des arts, des sports et des ninjas

Vous allez bien ? « Bof » ? Ouais je comprends, les temps sont durs. Heureusement, là, ce que je vous propose c’est de partir avec moi dans le joyeux monde des mangas et de vous évader un peu. Mon dieu cette accroche était tellement clichée, je me dégoûte un peu.

Bref, l’intro ne va pas être très longue, je vais juste évoquer six mangas que je lis en ce moment, dans la plus pure tradition des mangaramas qui peuplent ce blog depuis presque deux ans maintenant.  Aujourd’hui on va être très shonen, je l’avoue, mais vous allez voir qu’il y’aura pas mal d’ambiances différentes ! On va avoir de la comédie potache, du sport sans complexes, un grand classique que je découvre enfin, la découverte de la danse classique, des repas qui se complexifient et, évidemment, un sport imaginaire passionnant et qui sait dépasser les apparences. Vous êtes chauds ? Alors allons-y.

Grand Blue

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Vous aimez la PLONGEE SOUS MARINE mais vous trouvez que Amanchu c’est un peu trop INTELLO BOBO HIPSTERO MEDIATICO BLOGO PARISIEN BIEN-PENSANT pour vous ? 

Alors découvrez GRAND BLUE.

Un manga qui parle de plongée sous marine… 

… mais aussi et surtout: d’alcool, de quiproquos romantiques, de tricheries en examen, d’alcool, de festivals universitaires, de réputations brisées, d’alcool, d’otakus, de bromance, d’alcool, de nudisme, de bisexualité, d’alcool, de blagues grivoises, de tennis et, évidemment, de l’alcool. 

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Quand tu interprètes très personnellement les gestes sous-marins

Car Grand Blue raconte l’histoire de Iori, un jeune homme qui se prépare à rejoindre une université paisible dans une cité au bord de la mer. Squattant le magasin de plongée de son oncle, il se prépare donc à vivre ce qu’on appelle la belle vie tranquille et excitante d’un jeune étudiant universitaire. Mais très vite ça va se barrer en couilles puisqu’il va rencontrer le club universitaire de plongée sous marine locale, une bande de nudistes sympatoches, qui vont le recruter de la manière la plus efficace qui soit: grâce à des longues soirées arrosées. Bien que notre héros ne sache pas nager, il va donc découvrir les charmes de l’exploration sous-marine… ainsi que les beuveries infinies. Qui vont souvent l’amener dans des situations incongrues. Genre devoir assister aux cours en calbut.

Grand Blue est donc une pure comédie, très souvent hilarante, qu’on doit à Inoue Kenji, un auteur dont vous ne connaissez peut-être pas le nom, mais dont vous connaissez sans doute un de ses travaux puisque, c’est à lui qu’on devait le génial Baka to Test, comédie ultra intense et méga bien rythmée qui, déjà à l’époque, mettait en scène des idiots de manière assez débonnaire. Normal donc qu’on retrouve dans Grand Blue ce même humour, ce même goût de la blague à tout prix. Car les héros de Grand Blue sont des grands couillons qui sont clairement assumés comme tels. Des grands couillons pas méchants, certes, mais qui volent jamais très haut d’un point de vue intellectuel et qui savent se mettre efficacement dans des situations bien gênantes pour tout le monde. 

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Et ce qui est bien c’est que l’humour de ce manga là s’entasse. Des blagues entamées dans le chapitre 1 continuent dans le chapitre 16. Plus on avance, plus on découvre de nouvelles blagues tandis que les anciennes évoluent, surgissent au moment où on s’y attend parfois le moins. C’est parfois méta mais sait trouver l’équilibre pour ne pas trop tenir sur des références et des bris du 4ème mur. Bref, c’est bien ciselé et, du coup, c’est vraiment très drôle. Honnêtement, je vous le conseille vraiment énormément si vous cherchez une comédie japonaise qui sorte un peu des clous et qui est, pour le coup, plus universelle que beaucoup d’autres.

C’est donc mon coup de coeur de cette fin d’année car dieu sait que comme dirait Lorie, j’ai besoin d’humour.

Mai Ball

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Un manga de sport ? Cool, je commence vraiment à aimer les mangas des sports. Un manga de sport avec une équipe de football féminin ? Cool, j’aime beaucoup les personnages féminins ? Y’a plein de tétons ? Cool, je suis aveuglément fan.

Car, hélàs, vous me connaissez maintenant très bien après 1002 articles: dès que y’a des tétons, je suis faible. C’est une sorte de bonus immédiat qui monte ma note Myanimelist de deux points. Tu peux faire tout le fanservice que je veux, si tu me montres des seins en anatomie Barbie ou, pire, si tu te limites à juste des petites culottes, je me sens pas concerné et je fronce les sourcils. Mais des tétons ? Quel courage ! Quel bonheur ! Cent points pour Gryffondor !

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CECI ETANT DIT, je ne voudrais pas que vous ne reteniez de Mai Ball que les tétons parce que ça reste surtout un manga de sport incroyablement fun. Il raconte l’histoire de Mai, une lycéenne ultra amoureuse de son ami d’enfance, ami d’enfance qui est un des plus grands espoirs du football japonais, un Christiano Ronaldo en puissance, le papillon en moins. Depuis sa plus tendre jeunesse, elle aide ce héros pour ses entraînements matinaux, où il se font des échanges de balles qui, au fil des années, ont pas mal gagnés en force et en puissance. Mais le football, Mai, non seulement elle s’en fout mais en plus elle hait ça: elle fait tout ça pour que son gars la remarque. Donc quand une super athlète, Reika, veut fonder un club de foot féminin au sein du lycée, elle veut absolument recruter Mai mais ça ne va pas être simple de la convaincre.

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A partir de là on entre dans un manga écrit et dessiné par un méga fan de football, qui va débuter comme une oeuvre attirant son public grâce à de l’humour et de l’érotisme (les tétons, donc), puis qui au bout de 5 tomes va devenir Football Manager avec des tactiques de fou, des références aux grands joueur mondiaux  et, dieu nous en préserve, toujours des tétons. Je sais que j’ai l’air de faire une fixette mais y’a un chapitre où les onze filles de l’équipe se retrouvent dans un bain public et elles y discutent football pendant vingt pages dans le plus simple appareil. Ce qui veut dire vingt pages de tétons. En un chapitre, y’a plus de tétons que dans un tome de To Love Darkness. Comprenez donc que je sois marqué !

Et rassurez-vous, les filles de la série ne se résument pas à juste des tétons, c’est aussi une très large galerie de personnages, qui ont toutes des motivations, des caractères et des talents très variés, qui vont toutes connaître leur heure de gloire aussi bien en dehors qu’à l’intérieur du terrain. Mention spéciale à la gardienne de but qui est masochiste et qui adore se manger des ballons dans la gueule, source d’hilarité à chaque match. 

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Alors certes, c’est un peu beauf et c’est vrai que Mai Ball s’adresse à un public masculin et l’assume clairement. Mais au délà de ça la série est très légère et revient aux fondamentaux du plaisir sportif: l’esprit d’équipe, l’esprit du beau jeu, le fair play, les retournements, le dépassement de soi, les variations tactiques… La série donne à son lecteur beaucoup de sentiments positifs, fonctionne très bien dans cet objectif et c’est vraiment quelque chose à saluer! Bref, je vous le conseille très fort si, évidemment vous êtes intéressés par des filles qui font du gengenpressing entre deux soirées PES et qui deviennent plus fortes sur le terrain quand elles rêvassent de trucs vaguement NSFW en plein échange de passes.

(Note: ne confondez pas Mai Ball avec My Balls, ça serait bête)

Naruto

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Si j’ai jamais vraiment parlé de Naruto sur Néant Vert c’est parce que, euh, bah, j’ai jamais lu Naruto. J’ai essayé de lire le tome 1 en 2003, j’ai trouvé que c’était de la merde parce que « les personnages sont coincés dans les cases », du coup j’ai refusé d’en lire plus, et je suis resté coincé là dessus, vaguement indifférent parce que, bon, j’aime pas trop les ninjas et j’avais déjà Bleach pour occuper la place de « meilleur shonen interminable ever » dans mon coeur.

DU COUP J’AI COMMENCÉ A LE LIRE CE MOIS-CI. J’en suis au 120e chapitre, bon, c’est une bonne surprise. Je sais pas pourquoi je suis agréablement surpris d’être agréablement surpris par Naruto mais le fait est que je suis agréablement surpris par Naruto et que ça me rend agréablement surpris, si vous voyez ce que je veux dire. 

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C’est pas une surprise totale: il est assez reconnu que le début de Naruto est bien cool puis que y’a un moment où ça se barre en couilles. Mais je savais pas si les gens qui disaient ça le disaient objectivement où si ils étaient touchés par la nostalgie, genre ils avaient 13 ans à l’époque donc forcément c’était le meilleur truc ever. 

Et non, surprise, c’est vraiment bon. Naruto aurait été une série débutée en 2015, j’aurais trouvé le démarrage excellent et peut-être été un peu fan du truc. Déjà, la plus grosse surprise que j’ai c’est que j’aime bien le personnage de Naruto. J’en avais ce préjugé d’un gamin surexcité et juste con, le cliché de l’hyperactif antipathique mais surdoué qui gagne toujours, bref bref. Mais en fait non ! Si il est en général assez con et que y’a des scènes qui le mettent clairement pas en valeur (gagner un combat grâce à un pet ??? t sérieu narouteau ???), il a ses moments plus posés, plus réfléchis et il ne semble pas tourner à l’instinct en permanence, ce qui a souvent tendance à m’énerver. Alors, certes, il a encore ce côté un peu relou du héros de shonen qui toujours se relève, un cliché qui en général me saoule pas mal, mais il marche bien et il a l’air d’avoir un peu de profondeur.

Tous les personnages en général sont assez efficaces, j’aime bien les fonctionnements en trio qui permettent des interactions amusantes et les pouvoirs sont très variés donc on sait jamais vraiment à l’avance ce qu’un combat va donner. Combats qui sont rapides, simples, vont à l’essentiel, bref ça carbure. C’est facile d’entrer dans cet univers et y’a rapidement une bonne profondeur à l’univers, qui est cohérent et bien codifié. Bref, je pige pourquoi ça a marché. 

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J’ai évidemment des réserves sur 2/3 points: je ne comprends pas par exemple pourquoi faire un tournoi en préliminaire de la 3e épreuve pour que la dite épreuve derrière soit… elle aussi un tournoi. Ca fait un peu fainéant mais vu comment tourne le dit tournoi, je vais pas non plus trop bouder le plaisir. Et puis, je sais pas, le perso de Sakura qui n’existe et ne tourne qu’autour de Sasuke j’espère que ça va pas durer trop longtemps parce que c’est un poil relou. 

Bref, pour l’instant, j’apprécie beaucoup ce que je lis. Hâte de lire maintenant comment Sasuke va défoncer Gaara et vous avez sans doute hâte que j’arrive à Shippuden pour que je commence à être un poil refroidi :’D. 

(Et, presque sans surprises, Hinata est mon perso préféré) (ex-aequo avec Anko)

(D’ailleurs quand j’étais ado j’avais un jour ouvert un tome et j’étais en mode « putain mais le mec il dessine même pas les pupilles dans les yeux je savais que c’était de la merde putain » parce que j’avais vu une page avec Hinata et Ryuga et aw shit ça fait sens maintenant)

En Scène !

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Manga sur la DANSE CLASSIQUE. Vous êtes chauds ? Allez, on est parti.

En vrai j’aurais sans doute jamais ouvert le tome 1 si j’avais pas vu que c’était Cuvie au dessin et au scénario. Cuvie est une auteur que j’adore… pour son hentai. Mais ce que je ne savais pas c’est qu’en plus de faire du bon pr0n, elle sait pas mal se diversifier et aussi offrir ce manga qui, pour le coup, n’a vraiment mais vraiment rien à voir avec le genre qui l’a rendu connu.

En gros, on a une héroïne, Kanade, qui est une jeune fille qui voit un jour de la danse classique et, comme tous les enfants qui voient un art, se dit qu’elle veut en faire. Donc elle en fait. Elle a pour modèle une lycéenne qui elle s’échine à essayer de passer pro et de rejoindre une troupe, bref c’est tout chou. On va donc suivre l’évolution de ces deux personnages dans le petite monde du ballet et de la danse classique, ce qui va être l’occasion pour le lecteur de s’intéresser autant au développement de ces deux personnages que découvrir les bases d’un art connu de tous mais finalement remplis de détails qui ne sont, eux, guère de la culture générale. Les chaussures en pointe qui te cisallent la moitié du pied ? Ouch. 

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En gros, pour l’instant, après ce tome 1 on a une bonne mise en situation et une bonne introduction de nos héroïnes, surtout Kanade qui grandit très vite en quelques chapitres et va donc rapidement se confronter à des murs et à des difficultés qu’elle va devoir apprendre à surmonter. Pas de gros enjeux, pas d’intrigue à base de vengeance ou de romance, juste les bases de la danse classique et la découverte d’un nouveau monde. A voir si ça va gagner en profondeur, en enjeux, mais pour l’instant ça me rend assez curieux et j’ai hâte d’en voir plus.

 

Dungeon Meshi

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J’en avais déjà parlé en décembre dernier dans un article dédié mais, vraiment, jetez un oeil à Dungeon Meshi, le seul manga qui t’apprends à cuisiner un Slime ou à dévorer du Kraken. Lisez ou relisez l’article pré-cité si vous voulez en savoir le maximum mais là si j’en reparle c’est surtout que depuis décembre, et en à peine 6 ou 7 chapitres, le manga a pas mal évolué. Quand je vous en parlais à l’époque, on était vraiment sur une oeuvre simple, très centrée autour de son idée principale de cuisine, et qui ne se surchargeait pas d’une intrigue trop complexe, offrant à l’ensemble une ambiance un peu feel good malgré le scénario de base (« des aventuriers fauchés qui vont dans un donjon sauver leur camarade coincée dans un estomac de dragon ») qui aurait pu appeler au sang, aux larmes et à des batailles épiques.

Quand le sort de soin fait pas du bien par là où il passe
Quand le sort de soin fait pas du bien par là où il passe

Et bah croyez le ou non, Dungeon Meshi a désormais une intrigue super sérieuse. La première partie du manga semble clairement être conclue, après une très grosse bataille assez bien foutue, et on part sur une seconde partie qui va impliquer des moments plus sombres et des combats plus… homériques. Le tout en gardant la simplicité qui a toujours été la qualité première de cette oeuvre. Les personnages sont toujours aussi ronds, la relation entre les héros marche toujours aussi bien et on continue à avoir des recettes bizarres. J’ai vraiment hâte de voir dans quelle direction le manga va aller et je maudis, du coup, le magazine Herta et son rythme de publication ultra bizarre.

(Note: le manga a été licencié en France mais je sais pas par qui. ) 

 

Keijo!!!!!!!

keijo-8Vous vous éclatez sur l’animé ? Tant mieux, moi ça fait depuis le début d’année que je m’éclate sur le manga et holala qu’est-ce que c’est bien. En vrai si je peux être honnête avec vous je déteste quand je dis méga du bien d’un manga en permanence sur Twitter, que tout le monde s’en fout, mais que ayé l’animé débarque et soudainement tout le monde trouve ça génial. C’est mon envie de reconnaissance, il bouillonne au fond de moi comme un lion enfermé dans une cage EN FEU, comprenez. 

En vrai Keijo!!!!!!!! c’est l’outil parfait pour comprendre si quelqu’un est ouvert d’esprit ou pas. Parce que sur le papier le concept du manga c’est clairement le truc le plus crétin, japonais et misogyne du monde: des nanas qui se battent au dessus d’une piscine avec uniquement le droit d’utiliser leurs seins ou leurs fesses. Haha ils sont cons ses japonais, haha y’a qu’eux pour inventer ça, mais bon c’est un peu sexiste et dégradant ça encore, les otakus et leur perversité qu’est-ce qu’ils sont gênants heureusement qu’on est là pour rire d’eux nous les occidentaux dont on a rien à se reprocher blablabla blablabla. Bref, ça fait sortir des bois ce genre de personnes qui prétendent qu’ils aiment « toute la popculture » et « toute la création » mais où si tu sors un truc qui sort de la norme, ils deviennent méprisants et peinent à cacher leur dégoût parce que, finalement, si c’est pas normal c’est gênant.

Sauf que quand tu regardes vraiment Keijo, tu constates que c’est juste un shonen de sport qui prend son scénario délirant extrêmement au sérieux. Et si tu fais l’effort d’entrer dans ce que l’auteur veut dire, bah, t’as juste une oeuvre où une pelletée de femmes se bastonnent avec des techniques ultra variées, des motivations différentes, où l’effort et l’entraînement paient plus que le talent inné, bref le B-A-BA du sport… mais avec un sport imaginaire où les techniques pour l’emporter peuvent être extrêmement variées et où le corps humain est au centre de tout !

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Et contrairement à Mai Ball, qui est très gratuit dans sa manière de dépeindre le corps féminin nu et le fait surtout pour le plaisir des yeux, Keijo!!!!!!!! va lui plus loin et, malgré son intrigue de base, l’oeuvre s’en fout extrêmement vite du fanservice. Attention: je ne veux pas vous prendre pour des andouilles et je n’irais certainement pas jusqu’à dire que Keijo!!!!!!!! est une oeuvre anti-sexisme, car je doute que l’auteur aie ses intentions, mais dans ce manga on a quand même un casting quasi intégralement féminin, aux physiques extrêmement variées dont une partie non négligeable se foutent des canons de beauté et qui surtout font de leur corps non pas un objet de désir pour les lecteurs mais sont des armes qui leur servent à remporter des victoires et, comme c’est un sport médiatisé et ultra alimenté par les paris, par conséquence reconnaissance et argent. Et en dehors des attributs féminins, le Keijo est un sport qui exige énormément de ciboulot, de stratégies, car tout repose sur l’analyse de l’adversaire, la mise au point de contre-attaques et de tactiques pour neutraliser son adversaire et remporter la victoire.

Cet univers, si con à première vue, surprend par sa vraie richesse: les techniques sont extrêmement variées, les arènes de jeu gagnent en grandeur et en ambition au fil de l’histoire et jamais un chapitre ne ressemble à un autre. On ne tourne pas en rond alors que ce n’était pas forcément gagné compte tenu des limites de ce sport imaginaire dont on croyait, fort naïvement, qu’il tenait que sur des gimmicks de fanservice. Les héroïnes ont une vraie évolution au cours du récit, passant de bleusailles à professionnelles en une petite dizaine de tomes, ce qui est déjà amplement le temps de débroussailler une partie de ce sport. Ca va vite, c’est inventif, chaque combat apporte quelque chose, bref, on dit souvent que Super Mario Galaxy c’est « une idée = un niveau », Keijo c’est limite « une idée = un combat. »

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Je dis limite car, finalement, on reste dans le pur manga de sport en mode nekketsu. Avec les codes du genre, les mêmes que depuis les années 60. Y’a du pouvoir de l’amitié, jamais la volonté des héroïnes ne faiblissent et les techniques secrètes mais dangereuses font partie de l’arsenal de nos intrépides protagonistes. Le sport c’est à la fois une passion mais c’est SURTOUT de la sueur, du travail, des risques et la terrible injustice de parfois tout miser sur un seul match qui, si il est perdu, vous font tout perdre. Un milieu cruel où le talent et les compétences priment. 

Mais comme ici tout est enrobé, comme je l’ai dit, par ces multiples idées et par cet univers écrit au quatorzième degré, où des attaques au nom composés de jeux de mots assez couillons sont considérés comme des menaces cruelles et palpables bah on rigole, souvent. Mais après le rire on peut souvent se rencontrer sur ce qui déroule sur les pages et continuer à suivre avec un véritable intérêt ces affrontements quasi-aquatiques. On rit avec la série et ici ce rire ne se fait pas au dépend des personnages, ne décrédibilisent pas l’oeuvre et son esprit pour autant. C’est plutôt magique, et la preuve que n’importe quel créateur, tant qu’il prend ce qu’il fait au sérieux et considère le lecteur comme quelqu’un d’intelligent, peut réussir à utiliser n’importe quel sujet pour nous motiver, nous intéresser. Et pour ça, il faut aussi honorer ce créateur et faire l’effort de lire ou découvrir son oeuvre sans dédain ni mépris, et savoir voir plus loin que les apparences.

Bref, aimer Keijo!!!!!!!! c’est en apprendre plus sur soi même et en apprendre plus sur la création. C’est une oeuvre qu’on pourrait étiqueter de purement japonaise mais qui est finalement beaucoup plus universelle qu’on pourrait le croire. N’importe qui peut l’appréhender, n’importe qui aurait pu le créer. Ce n’est pas un symbole de la folie des japonais, comme aime le rappeler les commentateurs condescendants, c’est surtout une ode inventive et respectueuse aussi bien de ses personnages que de ses lecteurs. En somme, qui fait quelque chose de basique mais que pourtant peu d’œuvres modernes arrivent à bien saisir.

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