Mangas & Animes

Boku wa Tomodachi ga Sukunai – Communautarisme et gros nichons

Moui la saison d’automne 2011 des animes a quand même envoyée du lourd mine de rien: on a eu le génial Fate/Zero, la suite des excellents Mawaru Penguindrum et Idolm@ster, on a eu le tellement-mieux-que-préjugé Ben-to, on a eu le début de Hunter X Hunter 2011 qui envoie bien comme il faut, Mirai Nikki TV fut l’exemple de l’adaptation parfaite d’un manga en anime et à coté de ça on a le très surprenant Un-Go et si on apprécie les nanars fait avec trois morceaux de pains dans un studio sordide, Persona 4 the Animation saura être apprécié à sa juste valeur. Après évidemment, il y’a quelques merdes du genre Guilty Crown ou C3 mais c’est habituel. Et entre les deux niveaux, un anime transite dans une dimension parallèle. Cet anime c’est Boku wa Tomodachi ga Sukunai aussi surnommé Haganai parce que les gens sont des branleurs d’une et de deux parce que dire « Boku wa Tomodachi ga Sukunai » ça te bouffe déjà le tiers de ton tweet. Et ça c’est con.

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Adapté d’un light novel à succès, Boku wa Tomodachi ga Sukunai (qu’on peut traduire par « Je n’ai pas beaucoup d’amis ») raconte l’histoire d’un jeune blondinet nommé Kodaka qui est un peu traité en paria par ses collègues étudiants parce qu’il a une tronche de délinquant et que donc il fait flipper tout le monde. Arrivé dans une nouvelle école catholique il espérait enfin se fondre dans la masse et se faire des VRAIS potes mais rien à faire, il avait oublié que les japonais sont xénophobes. Owww. Enfin bon, sa vie s’annonce pas simple jusqu’au jour ou il croise dans une salle de classe vide une de ses camarades – Yozora – en plein flagrant délit de papotage avec un ami imaginaire. C’est glauque mais du coup ça amène au rapprochement entre les deux personnages et à la création d’un club dont le but serait de permettre à ses membres d’apprendre comment se faire des amis. Sauf que rassurez-vous, ils passeront leur temps à ne pas en branler une. D’autant que se grefferont très vite au club une autre bande de cas sociaux et à la fin ils seront tous amis sans s’en rendre compte mais continueront à essayer d’apprendre comment se faire des vrais amis.

C’est produit par le studio AIC donc déjà ça part pas vainqueur sur la forme mais est-ce que ça s’en sort bien dans le fond ? Est-ce que Boku wa Tomodachi ga Sukunai prend un postulat débile pour nous offrir une bonne comédie ?

Non.

Mais vraiment pas.

Mais y’a 2/3 trucs positifs.

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2/3.

Go critique.

Le début de la série vend pourtant du rêve. Au duo de zigotos pas doués se rajoute peu à peu d’autres personnes, à commencer par Sena. Sena est une blondasse aux gros seins qui semblent attirer autour d’elle un permanent harem masculin mais qui se révèle, au fond d’elle, totalement férue d’eroge et incapable d’avoir de véritables amis. C’est un personnage que j’ai appris à vite apprécier: déjà parce qu’elle a des seins d’une taille parfaite, celle qui fait « boing boing » sans pour autant en arriver à être totalement vulgaire même si ok c’est quand même un peu vulgaire mais ça va, et ensuite parce que c’est un personnage au final drôle. Et ça, croyez le ou non, mais c’est au final assez rare dans cette série. Et franchement, sa rivalité avec Yozora offre une dynamique très agréable, qui réveille un peu sur la fin.

A coté de ça on a Yukimura – une fille qui croit être un mec et décide donc de devenir le disciple du héros pour devenir plus viril(e) -, Rika – une surdouée un peu recluse qui surkiffe le hentai, surtout si c’est du sexe entre méchas -, et deux enfants du nom de Kobato – la soeur du héros qui pense être un personnage d’anime – et Maria – une surdouée un peu recluse qui est devenue prof à 12 ans alors qu’elle a le comportement d’une… enfant de 12 ans. Là encore autant être franc: ces personnages ne servent très vite à rien. Mais vraiment quand je dis ça ce n’est pas une exagération: Yukimura par exemple ne sert à rien pendant toute la seconde moitié de la série et n’a d’ailleurs pas la moindre ligne de texte pertinente dans les derniers épisodes. Maria & Kobato ne sont que nuisances et là aussi n’apportent pas grand chose à la manière dont les choses se déroulent et Rika tourne vite en rond mais se révèle au final la plus « mémorable » du lot dû à son humour gras qui, s’il n’évolue pas, reste un peu drôle pour les simples d’esprits dans mon genre.

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Bref c’est ça le plus grand défaut de Boku wa Tomodachi ga Sukunai: dès le 4e épisode, c’est une série qui nous a présentée tous ses personnages secondaires mais qui est incapable de les faire évoluer ou de les rendre encore utiles cinq épisodes plus tard. Et c’est d’autant plus rageant que les épisodes introduisant ces personnages se révèlent assez intéressants, suffisamment pour avoir déclenché en moi un début d’enthousiasme. Oh, pas un énorme enthousiasme, parce qu’au début je matais juste pour les nichons de Sena, mais suffisamment pour espérer un truc drôle et rafraîchissant chaque semaine. Et bien non. De l’autre côté, les personnages de Kobato & Maria étaient insupportables dès le début donc j’aurais du sentir le coup venir.

Donc à peine la série sort de cinq/six épisodes d’humour gras non stop et d’introduction d’un simili-harem qu’il part ensuite dans une direction pour laquelle il n’était pas équipé, comme si avec votre skate-board vous décidiez d’aller parcourir un chemin boueux. Déjà il décide de se concentrer avant tout sur la relation entre le héros, Sena et Yozora. Ce n’est pas en soit une erreur: ce sont les trois personnages principaux après tout et, hélas pour la série, les personnages les mieux écrits du bordel. Ce qui est plus problématique, c’est que la série décide alors de commencer à se montrer de plus en plus sérieuse. Déjà en nous introduisant une histoire parallèle terrible d’évidence – le héros cherche à retrouver son seul ami d’enfance qui, au vu de son look et de sa voix, nous apparaît forcément être Yozora, AIC ne faisant pas un dur travail pour essayer d’être subtil sur l’unique élément de suspens de la série – et donc totalement pas crédible et à chaque fois emmerdante dans ses apparitions (parce que du coup ça donne envie de tabasser le héros tellement il est con, ce qui n’est jamais un sentiment qu’une série devrait nous refiler) et ensuite en essayant d’introduire un côté plus « sérieux » au personnage de Yozora ou de Sena. Ça commence dans l’épisode 5 ou 6 par une scène ultra gênante pour nous ou les héros vont au karaoké et ou les deux héroïnes se retrouvent seules dans leur box de karaoké, à chanter la même chanson. Et à partir de là, la merde devient réelle.

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Parce que déjà la série ne se renouvèle pas niveau humour, ce qui est dramatique et avant tout dû au fait que les personnages n’évoluent pas. Ce qui est – attention caps lock – INSUPPORTABLE quand certains de ces personnages sont nazes de base (les deux gamines, évidemment.) Certes, parfois on a quand même deux/trois éclairs de génie (à commencer par la TÊTE DE CHEVAL, ou bien le moment ou les héros jouissent en découvrant les téléphones portables) mais la série commence à se contenter de contenir les douze mêmes blagues encore et encore, au point où au bout d’un moment tu peux faire ta propre grille de bingo ou ton propre jeu à boire à chaque réutilisation de la même blague. Je ne suis pas contre les running gag, mais quand l’humour de la série n’est plus que ça, c’est que quelque chose va mal ! Au bout d’un moment ça devient lourd de voir Maria traiter tout et n’importe quoi de caca, ça devient lourd de voir Yukimura ne servir à rien, ça devient lourd de voir Rika faire des analogies avec du H et s’exciter toute seule, ça devient lourd de voir Sena partir de la salle en courant et ça devient lourd de voir le héros être le seul type sain de la salle et faire ses habituelles petites phrases de personne saine parce que putain on est pas con on a besoin de quelqu’un pour nous souligner la débilité de ce qui vient de se passer.

Dommage, surtout quand, à la place de trucs bien débiles et bien over the top, on a TOUS les clichés d’une série animée lycéenne se passant en été. Piscine, plage, festival… Et aucun renouvellement par rapport à la « concurrence », évidemment. Ils se racontent des histoires qui font peur une nuit d’été à la plage, ils font péter les mêmes putains de pétards au festival, ils gagnent des putains de poissons dont le devenir est toujours flou, bref. Bon là au moins la vanne de l’épisode à la piscine c’est que celle-ci est surpeuplée comme une vraie piscine japonaise donc ils kiffent moyen mais à part ça, rien de neuf. Alors si vous avez vu peu d’anime, ça peut ne pas autant vous lourder que moi, donc ça dépendra de la taille de votre liste mais bon, c’est des clichés que je supporte de moins en moins avec le temps.

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Boku wa Tomodachi ga Sukunai aurait pu être aux animes comédie-romantique-harem-moe-lycée-slice-of-life-ta-mère ce que Highschool of the Dead est aux animes d’action, c’est à dire bourrin dans le fanservice (qui fonctionne, signalons le, bien mieux comme ça) tout en restant particulièrement divertissant et agréable à regarder, mais que nenni, ça ne fait qu’illusion que le temps de quatre épisodes avant de sombrer dans une ambiance qui, quand elle n’est pas gênante de part son incapacité à paraître crédible, se révèle particulièrement insupportable dans son hystérie. C’est une série ou ça crie beaucoup. Pour le test, mettez juste un épisode en fond sonore, sans regarder l’image et c’est particulièrement frappant: les voix sont aigues, la musique quasi agressive, ça gueule fort la moitié du temps… C’est un peu migraineux. Et puis comme si c’est du AIC bah techniquement ça se barre en couilles dès le premier tiers de la série, parce que eh, ces mecs savent pas giga gérer le peu de budget qu’ils ont. Le bon côté c’est qu’ils ont plus de budget que pour Persona 4, mais n’empêche que ça reste effarant de voir sur la fin autant de plans fixes et de trucs juste pas animés.

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Alors il y’a quand même des trucs sympas: comme j’ai dit les quatre premiers épisodes me paraissent quand même super appréciables et, je vais l’avouer, très drôle. L’épisode 2 et ses sketchs sur Monster Hunter et les eroges est, a mon humble avis, franchement top ! Et les génériques sont pas dégueulasses, tous deux composés par Tom-H@ck c’est à direle mec derrière les génériques de K-On!!, même si je vais avouer une petite préférence pour l’ending. On notera quand même que même sur ce point, les mecs d’AIC font de la merde puisque pour le dernier épisode ils ont cette idée BIEN MERDIQUE de foutre plein de petits sons pendant l’opening, ce qui le rend juste inmatable. Enfin encore plus inmatable que d’habitude si, contrairement à moi, vous avez bon goût en musique.

Bref c’est jamais agréable d’assister à un accident d’avion. Je l’ai jamais vécu fort heureusement mais Boku wa Tomodachi ga Sukunai m’a donné cette impression un peu gênante. C’était joli de le voir décoller, c’était beau de le voir voler dans les airs, c’était choquant de le voir finir dans une forêt et c’était super pas agréable de voir les cadavres être extraits de la carlingue un par un.

Mais bon, eh, armada de doujinshi Sena au Comiket 81 ^^ !
^^ !
^^/ !

  • s’enferme dans sa chambre *

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