Mangas & Animes

[10 ans] Bilan Manga Décennal ~ Partie 2: 2012/2017

Le 29 juin prochain, Néant Vert fêtera ses dix ans. Un cap qui mérite une pluie de célébrations ! Ces célébrations prendront forme, tout le long du mois, par l’écriture de nombreux articles et bilans qui reviendront sur cette période s’étendant de juin 2007 à aujourd’hui. 

Aujourd’hui, c’est l’heure du troisième et dernier bilan décennal, qui se concentrera sur les mangas. Le concept est relativement similaire aux bilans annuels habituels sauf que, ici, au lieu de prendre mois par mois, je prendrais saison par saison, via un habile découpage hiver/printemps/automne/été. Chaque saison sera ainsi liée à un manga que j’ai lu durant cette période ! 

Ce bilan a été précédé plus tôt dans le mot d’un bilan animé (part 1 | part 2) et d’un bilan jeu vidéo (part 1 | part 2), tous deux construits sur le même concept.

Lien vers la partie 1


Été 

Nozokiana

« J’espère que cette partie 2 du bilan décénnal manga elle aura moins de cul que la partie 1 » espériez-vous.

OOOooooOOps. 

Si ça peut vous faire rire, dites vous que Nozokiana j’ai lu les 12 premiers tomes d’une traite le lendemain de ma première rupture amoureuse, donc je pleurais entre deux chapitres mais comme je lisais du cul scénarisé, ça allait mieux. Les deux spectres de l’amour, j’imagine ? En vrai, Nozokiana est assez irrégulier pendant la durée de sa série, y’a des passages et scènes que j’aime beaucoup – la relation avec Madoka, les scènes qui impliquent d’être enfermés dans un placard -, d’autres où je suis soit vaguement agacé soit profondément ennuyé – le pote psycho-violeur-manipulateur, le passé sombre de l’héroïne – mais au moins, quitte à remonter le niveau du manga érotique en France, Nozokiana était sans doute le meilleur choix possible. Au point qu’aujourd’hui j’ai l’impression que son ombre est encore visible dans toute l’industrie: beaucoup de couvertures s’inspirent des couvs de Nozokiana, même les polices et les promos sont similaires. 

Bref, une bonne lecture. Pas mon érotique-à-scénario-sérieux préféré (ça sera Nightmare Maker de Cuvie), mais suffisamment bien branlé pour que j’en ai envie de le défendre partout.


Automne

Bonne Nuit Punpun

IMAGINE TU DECOUVRES INIO ASANO ALORS QUE T’ES EN MEGA-PROFONDE-DEPRESSION.

AVEC SON OEUVRE SANS DOUTE LA PLUS SOMBRE.

WOW SALU.

En vrai j’adore vraiment Bonne Nuit Punpun. Sans doute un de mes mangas favoris. Chaque tome, chaque chapitre, chaque page c’est une expérience. Soit parce que c’est visuellement époustouflant, soit parce que les thèmes abordés te font suer à en coller le doigt à la page, soit parce que les rebondissements te foutent un gros coup de poing à l’estomac. C’est à lire impérativement, surtout si vous cherchez des séries fortes, qui sortent de tous les clichés qui peuvent être agaçants dans la pop culture japonaise.

Problème: j’arrive pas à écrire dessus. Je suis figé. Car c’est une oeuvre si complexe, si prenante, si personnelle… Dur pour moi de m’en saisir pleinement. Alors contentez-vous de mon paragraphe précédent, c’est le maximum que je puisse faire.


2013


Hiver

Assassination Classroom

En vrai j’avais lu les premiers chapitres en hiver 2013, j’avais trouvé ça vraiment bien et mis en pause « en attendant la parution française. » Quelques mois plus tard les tomes sortent en France, je suis hype et je cale lamentablement sur le tome 3. Genre « oh mais c’est vraiment pas drôle » et limite « tin c’est un peu chiant, même. » Bref, c’est la désillusion. Il faudra attendre l’hiver 2016 et l’annonce imminente de sa fin pour que je me dise « allez, seconde chance », je passe le tome 3, je me force un peu sur le début du 4 et puis après, paf, c’est la magie, tous les événements commencent à se succéder avec une vraie fluidité, le manga devient soudainement plus sombre, plus ténébreux, balance des vraies morales pas dénuées de sens. On se met à voyager. Korosensei se met à référencer le 7-1 d’Allemagne-Brésil au calme, tous les élèves (LES 28) ont leur heure de gloire et leur développement, le passé de Korosensei me brise le coeur et la fin, holala mes aïeux, la fin elle est PAR FAI TE.

Assassination Classroom c’est le rire ET les larmes, l’action ET la réflexion, la violence ET la legerté. C’est équilibre, facile à lire, intense, riche, généreux. C’est, effectivement, un excellent manga de bout en bout, qui sait raconter une histoire, a su le faire dans les meilleures conditions possibles et prouve que quand le Shonen Jump utilise ses talents et les autorise à sortir des balises habituelles, on peut avoir du très très lourd. 


Printemps

Chihayafuru

Je vais pas vous mentir, ça fait un mois et demi que j’écris ces bilans, on en est à sans doute mon 105e paragraphe pour essayer de présenter avec concision une oeuvre marquante que j’ai particulièrement aimé. J’ai l’impression de plus en plus de me répéter, de toujours utiliser les mêmes arguments, d’avoir l’air stupide et à chaque fois d’évoquer une oeuvre uniquement en grattant la surface. En plus là il fait chaud, je suis exténué, ça devient dur à écrire.

Donc ok, voilà, surprise totale: Chihayafuru c’est de la balle. Tu commences ça en te disant « je sais pas c’est quoi le karuta mais c’est des gus qui se battent pour choper une carte le plus rapidement possible, comment ça peut être fun », et cinq tomes plus tard tu connais la moitié des poèmes et tu frémis à chaque syllabe prononcé. Au-délà du thème, très traditionnel et très japonais, la force de Chihayafuru c’est son casting, avec des personnages tous très travaillés, très profonds, qui savent montrer plusieurs facettes de leurs personnalités et savent être tous aussi drôles que sérieux. On se prends vite au jeu et on aime rapidement tout le monde. La même force d’un Haikyuu, par exemple.

Mais ma vraie surprise c’est que si le manga n’a évidemment pas eu un succès énorme en France, Pika a pas encore fait son Pika et les tomes sortent encore à un rythme régulier, là où d’habitude ils lâchent vite leurs non-succès pour les restreindre à une parution au compte-goutte à deux tomes par an grand max. Chihayafuru ne s’est pas encore fait NodameCantabiliser et ça c’est bon à prendre !


Été 

Dans un recoin de ce monde

Fumiyo Kouno est une autrice que je trouve méga sous-estimée ! Mais si je me pose deux secondes, je peux voir pourquoi le public français lui accorde peu d’attention: elle a un style visuel beaucoup trop mignon et les français, bah ils aiment pas le mignon, sans doute à cause de leurs cœurs de pierre. Du coup ils ouvrent même pas le tome et c’est dommage parce que leur amour pour la tristesse, la mélancolie et la dépression il serait comblé avec Kouno qui est une femme originaire d’Hiroshima et qui raconte BEAUCOUP de choses liés à la chute de la bombe. Et quand vous voyez des personnages tous mignons tous attendrissants FONDRE LITTERALEMENT SUITE AU BOMBARDEMENT DU 6 AOUT 1944, bah vous le prenez pas super bien.

Mais là je viens de vous raconter Le Pays des Cerisiers, un autre manga de l’autrice. Car si Dans un Recoin de ce Monde parle d’une héroïne originaire d’Hiroshima et se déroule durant la Seconde Guerre Mondiale, c’est surtout la vie pendant la guerre qui sera montrée et racontée. Les privations, les sacrifices, les personnes qui disparaissent, les idéologies… Tout est raconté avec beaucoup d’humour et de legerté, un ton qui peut surprendre vu le thème mais qui est surtout là pour aider à faire passer la pilule des situations difficiles que traversent les personnages.

Vu le coup de coeur qu’a été la lecture de ce manga, je sais déjà que le film va être très bon. Le fait qu’il soit récompensé à Annecy confirme que je fais bien de l’attendre. En attendant sa sortie ciné – en septembre – ou blu ray – en janvier -, jetez vous déjà sur les deux mangas chez Kana. Puis si vous aimez, le reste de la bibliographie de Kouno saura vous plaire autant, y compris ses oeuvres destinées aux enfants (♥ KOKO ♥)


Automne

Samidare: Lucifer and the Biscuit Hammer

J’avais lu le tome 1 pour, encore une fois, une critique au Journal du Japon. 

Si je vous l’ai mis dans ce bilan, c’est évidemment parce que j’ai adoré le tome 1 et tout le reste.

Ok, la série est pas forcément belle. Ok, les couvs font manga-petit-budget. C’est pas un manga qui attire l’oeil. Mais pourtant ça empêche pas l’auteur de savoir découper ses pages, de savoir raconter une histoire, de savoir poser des excellents personnages ! 

Il y’a ceux qui ont lus Samidare sans préjugés, qui ont adorés, et ceux qui se sont arrêtés au premier obstacle venu et continuent aujourd’hui de décréter ça merdique. C’est leur problème.


2014


Hiver

Nisekoi

Quand j’avais lu un chapitre au pif du second tome, j’avais été très deçu par Nisekoi: y’avait pas de tétons ! Une romcom du Jump sans tétons ??? Où est l’interêt ??? Bon évidemment, je suis passé à côté du fait que Nisekoi, bah, techniquement, c’est pas une romcom qui repose sur son fanservice. D’ailleurs c’est même pas vraiment une romcom qui repose sur… ses romances. Le manga les développe un peu pendant cinq tomes puis après ça lâche un beau « désolé les mecs, j’ai tout donné j’arrive pas à pas m’en foutre » et va, à la place, plutôt dédier vingt tomes à faire de la… comédie. Et là étrangement, ça passe crème.

La magie de Nisekoi c’est d’être en permanence feel good. Les personnages deviennent tous très affables et agréables une fois les enjeux romantiques levés, la série nous décroche souvent des sourires grâce à des situations amusantes ou juste des excellentes trognes tirées par les personnages, bref on passe du vrai bon temps à lire les tomes, qui se lisent bien, facilement, ont un bon découpage, un bon trait. Si on prend Nisekoi non pas comme une comédie romantique mais comme une simple comédie qui va vous raconter les trois années au lycée d’un groupe de potes, ça fonctionne vraiment ! Puis même le dernier tome, celui qui conclut l’intrigue, le fait avec pas mal de petites réussites: cette page ou Raku et Onodera pleurent ensemble suite à un échange poignant, ça m’a tiré une vraie émotion. Mais comme tout ça débouche sur une happy ending, avec aucun remords ni tristesse, c’est bien joué.

C’est donc pour tout ça que je chie sur les lecteurs américains et, plus particulièrement sur ces abrutis congénitaux qui ont fait des listes qui vous indiquent comment lire Nisekoi en ne lisant que les chapitres « où l’intrigue avance » et vous conseillent de skipper tous les chapitres où nos personnages prennent juste du bon temps ensemble. Ok, comme vous voulez. Demain ils vont vous faire un listing des chapitres de Berserk avec uniquement les chapitres qui contiennent des viols et des démembrages parce que le reste « c’est un peu chiant », c’est le genre de teubés capable de ça. 


Printemps

Hunter X Hunter

 

A ma toute première Epitanime je me souviens avoir traîné une petite heure le vendredi soir au Manga Café qui était dans une des salles de la convention. Je sais plus trop pourquoi ça existe plus comme salle, mais j’y avais lu à l’époque le premier tome de Hunter X Hunter, j’avais été direct dedans, le second tome était dans les mains d’une autre personne alors j’avais quitté la salle en me disant « tin faudra que je lise la suite immédiatement après la conv. » Problème: 48h d’Epitanime plus tard, j’étais comateux et le « immédiatement » est devenu… « avril 2014. » La bonne nouvelle c’est que non seulement je me suis englouti 30 tomes en 2 semaines, mais au milieu de la seconde semaine, j’apprenais que Hunter X Hunter sortait d’un de ses multiples hiatus. C’est magique ! 

Beaucoup d’autres blogs vous diront mieux pourquoi Hunter X Hunter c’est un shonen magistral. D’autres vous rappelleront maniaquement que Togashi abuse avec ses hiatus mais, en même temps, si le manga était nul, tout le monde en aurait rien à foutre de ces hiatus. Hunter X Hunter c’est une relation amoureuse intense et durable mais à distance: vous voyez cette personne que deux mois par an, certes, mais il vous suffit de ce peu de temps avec elle pour donner un sens complet et incroyable à votre vie. Enfin, j’imagine, ça c’est une métaphore très idyllique et impossible dans la vie réelle.

En vrai, si je devais retenir juste un truc de HxH c’est l’arc des Fourmis Chimères et sa monumentale conclusion, un gros boulet de canon tiré dans notre gueule où jamais la mort d’un antagoniste n’aura été aussi émouvante. Je vous jure. Rien que de repenser à la double page qui termine l’arc, j’ai quelques frissons qui parcourent mon échine. 

Bon le vrai problème, maintenant: on dit « Hunter ixxe Hunter » ou « Hunter Crosse Hunter » ? 


Été 

Again!!!

Bonne nouvelle: Mitsuro Kubo sera à Japan Expo et ça c’est méga cool. 

Mauvaise nouvelle: elle sera là pour Yuri on Ice, parce que son manga Again!! est toujours pas sorti en France.

Alors attention, vous détrompez pas dans ce que je veux dire. Yuri on Ice c’est sans doute très bien, je vous fais confiance, j’ai pas encore continué au délà du premier épisode qui suis-je pour juger mais je vous fais confiance ça a vraiment l’air de qualité. Mais mes propos ici c’est que Again!! est toujours pas sorti en France et ça je suis salé. 

Bon, ok, le fait est que c’est un manga qui parle à FOND de lycée japonais. L’histoire de deux personnages qui, le jour de leur remise des diplômes, chutent dans un escalier chelou et doivent revivre leur lycée depuis le début. L’un est un mec asocial aux cheveux longs qui effrayait tous ses camarades tandis que la seconde est une fille légère et frivole qui aime beaucoup son copain mais qui n’a guère d’ambitions dans la vie. Elle va peu apprécier ce retour à la case départ tandis que lui va y voir une façon de réparer ses erreurs, à commencer en aidant un club de Ouendan, dirigé par une charismatique jeune fille, à éviter la fermeture. Again!! ça parle un peu de tout: ça parle de romance, ça parle de motivation, ça parle de vie sociale… Ca mélange un peu tout, c’est publié dans un magazine shonen donc on garde un esprit « pour jeunes adolescents » et ça le fait en parlant d’un acte japonais très codifié – celui des supporters traditionnels. Donc, ok je vois pourquoi on serait frileux à le sortir chez nous. Je vois.

Mais c’est dommage parce que les personnages sont chouette et, surtout, que le style visuel est excellent: les couvertures emballent bien, y’a des cases à tomber par terre, les personnages ont souvent des expressions faciales travaillées et l’autrice joue plutôt bien avec les bulles et les onomatopées. Bref, coup de coeur, prenez le c’est cadeau. Je saurais quoi licencier en priorité si je monte ma maison d’édition…

… quand j’aurais l’argent…

… donc grâce au Patreon j’imagine ???


Automne

Sanctuary

La couverture indique que l’histoire est de « Sho Fumimura », mais c’est le vrai nom de Buranson, l’auteur de… Ken le Survivant. Qui en avait marre du post-apo et c’est dit « allez je vais faire un manga où l’histoire c’est un jeune yakuza et un jeune politcien qui sont méga potes grâce à une expérience commune du régime de Pol Pot et font une alliance dans le but de renverser tous les vieillards et permettre à la jeunesse de prendre le pouvoir. » Intrigue simple mais qui a su toucher le moi de alors 25 ans bien heureux de voir des vieux s’en prendre plein la gueule et se faire détrousser par des jeunots qu’ils croyaient pouvoir contrôler.

En vrai, j’adore les films et séries avec des intrigues qui tournent autour de la politique et/ou de la mafia. Du coup il était obligé qu’à un moment ou à un autre je croise la route de ce Sanctuary, sans doute un des rares mangas disponible en Occident à parler véritablement de ces milieux passionnants. Alors, certes, ça reste un thriller politique tout ce qu’il y’a de plus flamboyant, avec ce qu’il faut de violence, de sexe, de corruption et de chantages. Ca reste une plongée en apnée dans le Japon du début des années 90, ou avec l’explosion le pays s’est découvert colosse aux pieds d’argiles, et ce manga retranscrit pas mal les doutes qu’ont pu ressentir les japonais de l’époque envers leurs dirigeants. Et, dans un sens, même si nos deux héros ne reculent devant rien pour assouvir leurs ambitions, ce sont deux héros qu’on a vraiment envie de voir réussir… et que limite on aimerait avoir dans nos systèmes actuels. 


2015


Hiver

My Hero Academia

La claque ! 

My Hero Academia, sur le papier, c’est tout comme ce que font déjà les autres mangas de combat: un héros faible qui va obtenir un pouvoir mystérieux dont il va devoir cacher les origines ? Déjà vu ! Une école exigeante où les élèves s’entraînent à devenir meilleur dans la pratique de la combat ? Déjà vu ! Ecole qui organise chaque année un tournoi pour que les élèves puissent faire leur preuve en se battant entre eux devant un public acquis à leur cause ? Déjà vu ! Une rivalité explosive entre le héros et un personnage d’une grande puissance mais souffrant d’un manque d’amour-propre et susceptible de rejoindre les méchants n’importe quand ? Déjà vu ! Des arcs d’entraînement avec un vieux mentor ? Déjà vu ! Oui, tout dans My Hero Academia est, sur le papier, déjà vu.

Sur-le-papier.

Car My Hero Academia va tout chambouler grâce à deux qualités bien précises:

1/ Le rythme. Tout va vite dans My Hero Academia. Rien ne dure plus longtemps que nécessaire et un vrai sens de l’économie fait que chaque case, chaque dialogue, nous amène tout ce qu’on a besoin de savoir sans pour autant nous gaver d’informations. C’est équilibré, c’est magnifiquement découpé, bref l’auteur sait où il va, sait raconter son récit et sait utiliser les 20 pages hebdomadaires qu’il reçoit chaque semaine dans le Jump. 

2/ La bienveillance de l’auteur pour son univers. Kohei Horikoshi aime ses personnages, aime son sujet, aime son oeuvre et ça se voit. Tous les personnages ont un design travaillé, un caractère réfléchi, une occasion de briller devant le public et, surtout, l’auteur sait comment injecter des bons sentiments dans l’ensemble. Quand Ochako parle de sa famille, quand Deku décide de prendre possession du surnom qui le hante, quand des personnages mettent en avant des valeurs positives qui ne sont pas seulement des beaux mots mais aussi une réelle raison et justification de leurs victoires, c’est beau.

My Hero Academia c’est un shonen de combat sans cynisme, sans calcul, alimenté à la passion, et ça fonctionne à fond. Si on était à la bourse des Mangas Cools je t’échangerais pas un seul bidon de HeroAca contre cinquante bidons de Black Clover. 


Printemps

Straighten Up: Welcome to Shika High’s Competitive Dance Club

En parlant de bons sentiments !

Straighten Up a tout d’une anomalie dans le Jump du milieu des années 2010: ça parle d’un sport inconnu (la danse de salon), le style visuel cherche en priorité à être mignon, c’est moins un manga de sport qu’un manga qui parle de l’adolescence et de ce que ce c’est de trouver confiance en soi, l’auteur c’est YOKO qui avant ça a fait Onani Master Kurosawa et Sentou Hakai Gakuen Dangerosu bref deux mangas pas à mettre entre toutes les mains… 

Bref ça n’aurait jamais dû marcher. L’auteur lui-même fut sans doute le premier surpris: tu sens que le tome 3 est une conclusion de la série, comme si il avait écrit 18 chapitres, pas plus, car il savait qu’il n’en durerait pas autant. Mais, surprise, le manga fut populaire au sein des sondages, suffisamment pour faire durer le manga sur dix tomes ! Un an et demi de prépublication, pour ce manga qui n’adopte aucun code du magazine de prépublication dans lequel il se trouve, c’est un très bel exploit. 

J’a d o r e Straighten Up. C’est une sorte de version junior de Onani Master Kurosawa, vous voyez ? On y retrouve les mêmes messages sur ce que c’est de s’affirmer, de sortir du moule, de se créer une sorte d’amour propre, une raison de vivre. Mais ici pas de masturbation dans les sous-vêtements des copines ni de romance malheureuse, à la place on suit plusieurs couples qui vont trouver dans la danse une manière de se connaître, de se découvrir, de s’exprimer. Si à chaque fois que vous voyez Watari et Tsuchiya partager la même case et que vous avec pas des étoiles dans les yeux, c’est peut-être car vous n’avez plus d’âme. Faites le test asap.

Bref, une romance adorable et moderne, qui met du beaume au coeur car, oui, le feel good en 2015 c’était toujours bon à prendre.


Été 

Jojo’s Bizarre Adventure: Diamond is Unbreakable

Depuis que Tonkam ressort les premiers arcs, je m’efforce de me mettre enfin pour de bon à Jojo et si je ne peux guère cacher ma déception vis à vis de Stardust Crusaders – qui, je trouve, attend vraiment trop tard pour devenir bon -, je ne peux par contre que vous confirmer que Diamond is Unbreakable c’est la bombe atomique. Chaque tome m’a scotché à mon siège, je les dévorais comme un verre de petit lait et heureusement que Tonkam les sortait à un rythme mensuel parce que attendre deux mois entre chaque tome je sais pas si j’aurais pu !

Ce qui défonce avec Diamond c’est juste la créativité et l’inventivité autour des Stands. Araki sait enfin ce qu’il veut faire, se lâche complètement et chaque Stand émerveille. Les contraintes, les designs, les combats entre Stands complètement différents, les idées, les retournements: on sait jamais ce qu’un nouvel arc du manga va nous offrir, tout ce qu’on peut savoir ce que ça va être bien fait et qu’on est entre de bonnes mains. J’ai jamais été deçu en 16 tomes, pourtant dieu sait que certains combats ou certaines idées sont si excentriques que ça aurait pu se casser la gueule très facilement ! Mais non, jamais ça arrive. 

Bref, ouais, meilleur arc de la franchise. Easy. 


Automne

Soredemo Boku wa Kimi ga Suki

Le manga va bientôt finir sa publication aux Etats-Unis, je suis à deux doigts de tout commander mais, en même temps, je préférerais me planter un tube rouillé dans le genou que m’acheter des éditions américaines, toujours à chaque fois un peu plus moches et déplaisantes à tenir en main. Un jour, peut-être, ils sauront c’est quoi l’interêt du format papier, j’imagine. 

Bref, c’était mon énième preuve de mépris envers les USA et le pire c’est que ça n’a rien à voir avec le contenu de Soredemo Boku wa Kimi ga Suki qui est donc un manga avec un pitch loin d’être inintéressant: un mec a un accident, se fait sauver la vie par une jeune femme… qui s’est présentée au docteur comme son ex. Il aimerait bien la remercier mais le problème c’est que des ex… il en a des tas ! On va donc revivre toutes les histoires d’amour de sa vie avec le début, le milieu et la fin de chaque relation. Ce qui veut donc dire qu’on a le droit à des purs tours de montagnes russes avec l’aspect mignon et parfois érotique d’une relation qui débute entre deux adultes consentants, on a aussi les personnages qui se mangent des obstacles et qui essaient de les affronter, puis on vit la fin de la relation, et la DOULEUR que cela implique.

Puis une fois remis de nos émotions, ON REFAIT LE TOUR.

Le manga est très beau, les personnages attachants, même le héros – qui a quand même un ptit con indécis par moment – parvient à nous charmer par moments. C’est ma petite romcom de coeur de ces dernières années !


2016


Hiver

Kimetsu no Yaiba

LES RÔDEURS DE LA NUIT.

Je rigole pas, c’est le nom français. Merci Panini Manga, putain. Y’a aucun autre éditeur en France ou quoi. Bref, Kimetsu no Yaiba dès le premier chapitre c’est une claque: t’as un héros tout gentil tout cool qui quitte sa famille le temps d’une nuit, revient dans sa forêt, découvre que TOUTE SA FAMILLE A ETE DÉVORÉE PAR DES DEMONS a l’exception de sa petite soeur qui, tout va bien, EST ELLE MEME DEVENUE DEMON. Il essaie quand même de la garder en vie, lui fout une muselière, l’enferme dans une petite caisse en bois et décide de devenir un épéiste capable de retrouver les démons qui ont tués sa famille et les buter. Car, bon, les démons, ça se tue comme ça.

C’est une série qui a eu un succès un peu tardif au Japon: assez mal vendu et assez impopulaire lors de ses quinze premiers chapitres, la série va soudainement commencer à être reconnu par le public et à se vendre suffisamment pour créer des ruptures de stock et ainsi exiger pas mal de réeditions soudaines. Car c’est vrai que le début de Kimetsu no Yaiba, passé le premier chapitre choc, est plutôt classique. Agréable, rapide, intense mais… classique. Mais arrivera un point où l’autrice va commencer à comprendre quelle direction suivre et on va commencer à avoir un manga de baston assez intéressant, avec des démons aux pouvoirs originaux, des personnages qui en chient pas mal à les combattre et, surtout, l’apparition de personnages humains de qualité. Histoire d’injecter du charisme là où il le faut.

Aujourd’hui, après 66 chapitres, Kimetsu no Yaiba est sans doute devenu mon manga préféré du Jump derrière My Hero Academia et un chouia devant Neverland. Très bonne surprise, donc ! 


Printemps

Keijo!!!!!!!!

J’aurais aimé vous dire « prenez mon paragraphe sur Diamond is Unbreakable, remplacez « Stand » par « Techniques de Fesses » et vous avez mon opinion sur Keijo« , mais ça aurait été abusé. Car Keijo, tout comme Diamond is Unbreakable, est une oeuvre qui met en avant une très belle forme d’inventivité et de créativité. Ca part d’un pitch drôle et chelou (DES COMBATS DE MEUFS QUI PEUVENT SE BATTRE QUE AVEC CULS & NICHONS), ça aurait pu, ça aurait même du être chiant au bout de deux tomes, une fois l’idée devenue lassante sauf que, truc imprévu, l’auteur est méga à fond dans son idée et est prêt à l’exploiter à fond.

Du coup, magie: en seize tomes, Keijo est jamais chiant, toujours inventif, créatif, ça part dans tous les sens mais ça sait gérer son délire, ne pas le limiter à une simple blague. Ca prend au sérieux ses délires tout en assumant le fait que, au fond, c’est un peu con, une sorte de troisième, quatrième degré qui demande un peu d’adaptation mais qui ne déçoit jamais. Bonus appréciable: si on pourrait croire que c’est une oeuvre méga fanservice et qui réduirait les femmes à fesses et seins, c’est à l’inverse bien plus malin que prévu sur ce plan là, et j’ai rarement vu un shonen manga (car il est publié dans un magazine de prépub shonen) proposer des personnages féminins aussi variés dans leurs physiques et travaillés dans leurs caractères, leurs ambitions. Là encore une agréable surprise !


Été 

 Mai Ball

En vrai ma grosse surprise avec le Japon c’est qu’ils ont une équipe de football féminin qui botte des culs. Quand en 2011, peu après le séisme, elles sont devenues championnes du monde en déjouant tous les pronostics, elles sont devenues des héroïnes, des mythes modernes. On aurait pu du coup croire que le football féminin allait avoir le vent en poupe dans le monde du manga et, finalement, bah… non ? A part Mai Ball, y’a que Sayonara Watashi no Cramer qui a débarqué et c’est un peu tout. Et Mai Ball on sent bien que l’auteur c’est un très gros fan de football masculin et un mec qui adore dessiner des jolies filles donc il fait des jolies filles qui sont souvent à poil mais qui font des techniques mythiques de l’histoire du football, référençant les plus grands joueurs, clubs et stratèges de ce sport.

Du coup on a ce mélange rigolo entre les chapitres mettant en scène des matchs – c’est intense, ça va vite, les meufs elles sont là pour botter des culs et gagner à tout prix, y’a des stratégies, des rebondissements, des coups bas – et de l’autre côté ceux mettant en scène nos 11 héroïnes dans leur vie quotidienne et là ça devient K-On pour l’aspect tranche de vie rigolote… mais où tu rajouterais des tétons parce que, bon, quitte à mettre 11 joueuses dans un bain public autant y’aller à fond et pas censurer.

C’est une oeuvre que j’aime du coup beaucoup car il conjugue du coup deux de mes passions: Football Manager et les tétons. Et puis, je dois le dire, l’héroïne elle est trop tichoue quand elle ravasse. 


Automne

Kuzu no Honkai

Le running gag des articles pour les dix ans. Cité dans les génériques, cité dans les animés, cité dans les mangas, sans doute cité dans les Prix Néant Vert… et je sais toujours pas si je dois appeler cette oeuvre Kuzu no Honkai ou Scum’s Wish. Je sais que le manga devrait sortir en France donc j’imagine que ce jour là, j’aurais une réponse à ma question car, vous le savez, j’appelle forcément une oeuvre par le nom qu’elle a en France. Sauf Les Rôdeurs de la Nuit, parce que ça non faut pas déconner, non plus.

Mes questionnements moraux mis à part (oui je galère de plus en plus à écrire ces interminables bilans, sauvez moi) qu’est-ce que je peux vous dire sur Kuzu no Honkai d’un peu original et séduisant ? Ah ouais, j’adore le style de Mengo Yokoyari. Regardez ce regard ragoutant:

Parfois je me réveille la nuit, je me rappelle qu’elle a juste un an de plus que moi, je me demande à quel moment j’ai loupé l’occasion de moi aussi parler de ma dépression, de ma perversité et de mon cœur brisé dans une oeuvre de fiction, puis je me souviens que Mengo Yokoyari a ragequit le lycée pour devenir autrice de mangas H et je vois clairement ce que j’aurais du faire au lieu de passer mon bac.

Ah sinon le manga en lui-même ? Je le préfère à l’anime – mais les deux sont biens -, et je me souviens m’être lu 45 chapitres en un seul aprem. J’étais dans un état bizarre après mais j’en avais besoin. Le malheur des autres, surtout quand ils l’ont cherchés, c’est toujours bon à prendre.


2017


Hiver

Kaguya Wants to Be Confessed

J’ai pas mal lu de comédies en début d’année, et pas beaucoup de mauvaises ! J’aurais pu vous parler longuement de Grand Blue ou de Chio-chan par exemple, je vous conseille fortement les deux, mais ça sera sur Kaguya que je vais un peu disserter. Pas trop non plus, j’ai déjà écrit pas mal sur la série, donc on va aller direct à l’essentiel:

  • Le président du conseil des élèves du lycée le plus friqué du Japon est amoureux de sa vice-présidente
  • La vice-présidente, elle, est grave amoureuse du président
  • Sauf que comme le milieu social fout méga la pression, les deux considèrent que « confesser son amour à l’autre » serait vu comme un marque du faiblesse
  • Donc ils font tout pour forcer l’autre à se confesser
  • A partir de là, c’est le Death Note de la romcom.

C’est hilarant, vraiment. Les personnages sont bons, les situations variées et inventives et plus on avance plus ça devient méta. C’est une parodie claire et assumée de tous les codes des mangas de romance du monde – un chapitre bonus spécial fanservice s’appelle Kaguya-sama Darkness c’est dire -, y’a UN NARRATEUR QUI COMMENTE TOUT CE QU’IL SE PASSE comme si on était DANS UN MATCH DE FOOT…

Bref, c’est assez génial, et chaque chapitre hebdomadaire est une dose d’humour et – parfois – de choupi que je prends sans déplaisir. On rigole bien au Japon, quand même.


Printemps

The Promised Neverland

DERNIER PARAGRAPHE A ECRIRE.

PUTAIN.

LA LIBERATION.

Ecoutez, je vais être honnête avec vous: dans un an, tout le monde parlera de The Promised Neverland. C’est une prédiction sans risque. Ce manga il est condamné à être un carton international. Il a tous les éléments pour. Alors, écoutez, je peux essayer de vous le vendre dès maintenant mais à quoi bon, vous le lirez quand il sortira en France. Le premier chapitre est une claque. Tout le reste du premier tome est réussi. Là on en est, dans la parution jap, au 43e chapitre, et y’a pas encore eu l’ombre d’un ratage, d’une erreur, d’un mauvais goût narratif. Les deux auteurs ne se foutent pas de nous, nous offrent une histoire complète, riche, où tous les personnages principaux brillent, où même les antagonistes peuvent nous émouvoir.

Donc, oui, Neverland c’est incontestablement une réussite, jetez vous dessus dès que possible. Comme ça vous pourrez être la personne « qui connaissait le manga avant tout le monde. » Avec ça vous allez faire jaser en soirée !

 

 

 

Voilà, fini, bravo, vous avez survécu à ces bilans ! Rendez-vous jeudi pour l’article final ! Au programme: un retour sur la vie de ce blog, mes réflexions, une analyse des statistiques du blog et, enfin, les habituels Prix Néant Vert. Hooray~

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3 commentaires

  • Decalc

    Le « X » de Hunter X Hunter est muet, ça se prononce juste « Hunter Hunter » :p

    Question subsidiaire : est ce que tu lis l’Attaque des Titans? Si oui qu’en penses tu? (En particulier les ~10 derniers chapitres).

    • Amo

      Hello !

      Hummm. J’ai du mal à avoir un avis sur les derniers chaps en date. Je lis ça chaque mois mais j’ai l’impression qu’avoir un mois entre chaque chapitre, du coup ça me paume un peu :’D. Mais j’aime beaucoup l’idée de l’auteur et je trouve que ce qu’il raconte est loin d’être inintéressant !

  • Xylo

    > Soredemo Boku wa Kimi ga Suki
    Voila un manga vraiment difficile. Je veux dire c’est pénible de tenter de ressentir les émotions des protagonistes. J’aime beaucoup mais en même temps, j’ai du mal à le lire.

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