Turok 2: Seeds of Evil HD

Attention, dino flingué ♪

Le pitch: Joshua Fireseed, élu on ne sait comment nouveau guerrier Turok parce que le héros du premier est devenu on ne sait quoi est un jour invoqué par Adon, une mystérieuse femme qui lui demande de l’aide afin d’exterminer le Primagen, un extraterrestre terrifiant qui a crashé son vaisseau dans les Terres Perdues, lieu justement paumé entre les différentes dimensions. Comme c’est le job de Turok de défendre les Terres Perdues, il va explorer différents endroits afin de retrouver les clés lui permettant de retrouver le Primagen et de lui dégommer sa sale tête.

  • Studio: Iguana (version originale) ; Night Dive (remaster)
  • Sortie: Décembre 1998 (version originale) ; Mars 2017 (remaster)
  • Support de sortie: N64, PC (version originale) ; PC, Xbox One (remaster)

Avant de commencer, un rapide point sur mon enfance: on est en décembre 1998, jour de Téléthon, et j’achète avec mon argent de poche mon premier magazine de jeu vidéo, un Consoles News qui propose dans sa myriade de critiques le test d’un certain Turok 2, célèbré par Jay avec une note raisonnable de 95%. Pour moi, qui était alors biberonné au jeu Megadrive à licence , c’est aussi la découverte via ce test que le jeu vidéo pouvait être violent, gore. C’est aussi la première fois que je vois un FPS et inutile de vous le dire, ça hype démesurément le garçon de 9 ans que j’étais. Tant et si bien que dès que je chope une Nintendo 64, bah Turok 2 est dans mon viseur. J’ai 12 ans quand je parviens à convaincre mes parents que j’ai l’âge pour y jouer, que je promets que j’y jouerais pas devant mes frères… et je découvre que derrière le jeu de massacre promis se cache surtout un jeu labyrinthique, d’une difficulté qui pardonne peu. Douche froide.

Vingt ans après sa sortie, on ne peut pas dire que Turok 2 soit tant resté dans les mémoires: certains spécialistes vous diront qu’il s’agit sans nul doute d’un des meilleurs jeux Nintendo 64 qu’on ne doit ni à Nintendo ni à Rareware, mais en terme de FPS sorti dans cette période, il faut dire que Half-Life et GoldenEye ont mieux marqués les esprits, et crées un héritage indéniable. A l’époque, pourtant, Turok 2 était un jeu qui se montrait pas mal avant-gardiste: premier jeu Nintendo 64 à utiliser l’expansion pak, il pouvait se vanter de graphismes ahurissants en son temps, hélas masqués derrière le fameux brouillard de la Nintendo 64, brouillard qui n’aidait clairement pas le joueur à se répérer dans les immenses niveaux du jeu.

Car Turok 2 vous propose d’explorer six environnements et j’espère pour vous que vous aimez les couloirs car vous allez en bouffer: le jeu mise avant tout sur l’exploration. Et c’est là ma première surprise en lançant le jeu avec les souvenirs finalement flous que j’avais de mon expérience à l’époque de la Nintendo 64: Turok 2 est un jeu au rythme tellement pété ! Vous allez passer la majeure partie du jeu non pas à tuer des sales bêtes comme promis mais surtout à vous perdre dans des environnements étudiés pour vous faire tourner la tête: textures répétitives, portes identiques, pièges, culs-de-sacs, leviers à activer, portes à déverrouiller… On tient parfois plus de Tomb Raider que de DOOM.

Pourtant, comparé à DOOM, Turok 2 n’a pas à rougir niveau arsenal avec 30 armes extrêmement variées qui sont, clairement, le point névralgique du jeu, offrant au joueur une escalade dans la violence qui est honnêtement jubilatoire: on commence ainsi le jeu armé d’un ptit arc et d’une griffe toute pourrie, puis on récupère pistolets, arcs tireurs de flèches explosives, fusil à pompe capable de tirer des cartouches explosives… pour terminer sur un lance-missiles triple tir, un tireur d’ogives nucléaires et, évidemment, le fameux Cerebral Bore, petit engin qui tire des sondes dans le crâne des ennemis pour leur vider le cerveau et leur faire exploser le bulbe. Et pour un jeu de 1998, on reste surpris de la patate qu’offre cet arsenal, aux effets dévastateurs (et exagérément gores) sur le corps des ennemis. D’autant que le jeu choisit de doter le joueur de très peu de munitions maximales pour chaque arme, forçant celui-ci à changer très régulièrement de matos donc on utilise tout… à part ce foutu fusil tranquillisant.

Pourtant, malgré ça, le problème de Turok 2 bah c’est qu’on s’ennuie finalement ferme pendant toute la durée du jeu. Les recherches de leviers ça ne reste amusant que trois secondes, et on shoote pas assez régulièrement des ennemis pour vraiment monter notre adrénaline. Heureusement cette version remaster améliore l’expérience de vadrouillage en retirant le brouillant et, surtout, en indiquant avec des icônes tous les éléments « importants », ce qui nous permet d’éviter de chercher au pixel prêt un levier caché on ne sait où. Cette exploration de lieux vides, on s’en contentait en 1998, mais en 2018 ça a très mal vieilli, d’autant que ce n’est certainement pas l’intrigue (rachitique) qui viendra capter votre intérêt. Et l’on ne parle pas des calamiteux combats contre les boss, à la hitbox aléatoire.

Et si vous comptiez sur le multijoueur mythique du titre pour vous défouler et passer des soirées en compagnie d’autres nostalgiques, oubliez le jeu en local: il n’est tout simplement pas présent ! A la place, vous allez devoir passer obligatoirement par du jeu en ligne ce qui est certes mieux que rien mais évidemment ridicule compte tenu du public visé. Bref, le plaisir n’est hélas plus tant présent que ça.


Turok 2: Seeds of Evil HD

1.5 out of 5 stars (1,5 / 5)
Meh.

Honnêtement: en tant que remaster, ce Turok 2 HD fait médiocrement le taf d’un point de vue technique, supprime le multijoueur local, mais en contrepartie améliore considérablement l’expérience de gameplay, en améliorant tout ce qui est possible sans dénaturer l’oeuvre d’origine. Malgré ces efforts pour faciliter l’expérience, ce remaster s’adresse surtout aux nostalgiques, car découvrir Turok 2 en 2018 c’est se prendre vingt ans de voyage dans le passé de l’art du level design et ce n’est du coup jamais vraiment un bon moment.

Au pire les fans de Metroid Prime pourront y trouver un léger intérêt historique: le studio Iguana deviendra plus tard un certain Rétro Studios, où ils révolutionneront le FPS en milieu labyrinthique… Sans Turok, pas de Prime !

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