Darling in the FranXX

Kiss of Deb

Le pitch: Dans un futur où la Terre est devenue aride, l’humanité vit dans des cités mobiles, régulièrement attaquées par les Klaxosaures, monstres insensibles à la majorité des armements « normaux. » La seule manière de les vaincre ? Utiliser des robots nommés les FranXX, conduits par des couples d’adolescents isolés du reste de la société…

  • Studio: A-1 Pictures, Trigger, CloverWorks
  • Réalisation: Atsushi Nishigori
  • Date de début de diffusion: 13 Janvier 2018
  • Nombre d’épisodes: 24
  • Disponible en France: Crunchyroll

Série événement de l’hiver 2018, Darling in the FranXX est à la base un enfant bien né: produit d’une collaboration poussée entre A-1 Pictures et Trigger, chapeauté par le très talentueux Atsushi Nishigori, excellent réalisateur des séries Idolmaster, la série s’est tout de suite fait remarquer et a crée un enthousiasme communicatif sur ses premiers épisodes, grâce entre autres à un univers intriguant et de nombreux mystères qui ont déchaînés l’imagination des internautes. Car en manière d’intrigue et d’univers, Darling in the FranXX pouvait se targuer de promettre beaucoup de bonnes choses, avec énormément d’indices qui laissaient présager un univers complexe, pas tendre avec nos héros et avec l’humanité.

Mais le problème avec les promesses, c’est quand on oublie de les tenir. Ainsi, la série met près de seize épisodes à émietter de ci de là de nombreux éléments qui ne joueront pas un rôle si important que cela dans le grand final, bien plus convenu qu’envisagé. Et là c’est le drame.

Pourtant, Darling in the FranXX ne manque pas de réelles qualités. D’un point de vue visuel, tout d’abord, la série peut compter sur le talent d’animateurs motivés qui vont régulièrement donner leur meilleur lors des nombreuses scènes de combat où lorsqu’il faudra animer le corps désespérés de nos héros adolescents. Ce travail d’animation, il va faire briller le chara-design très classique de Tanaka Masayoshi, qui ici se détache assez peu de ses travaux sur AnoHana, et offre comme seul coup de génie le chara-design de Zero Two, qui accroche instantanément l’oeil.

Puis il faut signaler que, oui, l’univers de la série semble avoir été pas mal bossé, fourmillant de détails qu’on découvre souvent en étant attentif à certains décors, certains mots. Beaucoup d’éléments de Darling in the FranXX sont ainsi discrètement montrés au lieu d’être dit ou explicités, ce qui est un choix intéressant de narration. Le problème étant que, au final, tous ces éléments sont mis en place pour raconter une histoire qui prend l’eau et, surtout, saute les deux pieds sur des sujets glissants.

Car pour une oeuvre qui prend comme principal sujet l’adolescence et la sexualité, il faut bien admettre que tout est raconté avec maladresse et hésitations. Dans ce monde où les hommes pilotent des robots en mimant une levrette avec leurs partenaires féminines, les archétypes de sexe et de genre jouent une place prépondérante. Si la série tente d’expliquer par le fait que tout a été conçu par des civilisations stériles qui se basent sur des archétypes sexuels datés de plusieurs siècles, il n’y a pas non plus de contradiction apportée au lot. Ainsi les seuls cas de « rôles inversés » (où des femmes chevauchent des hommes), c’est de cas de personnages présentés comme antagonistes et comme moralement déviants. Quant au seul personnage qui se montre homosexuel, non seulement il est développé à la truelle mais en plus son destin est de mourir seul dans son coin, à l’ombre, quand tout le reste de la civilisation humaine refleurit en faisant des gosses par milliers. La démographie japonaise ne va pas fort en ce moment, on comprends.

On prend ici en exemple le traitement des sexualités parce que c’est une thématique très actuelle, mais c’est toute la narration de la série qui est désastreuse à cause d’incertitudes constantes, et d’une volonté certes bien intentionnée d’expliciter les choses le moins possible mais qui se retourne contre la série, qui se retrouve trop souvent floue, avec une intrigue trop souvent inutilement complexe et des personnages trop souvent difficiles à vraiment cerner. Quand Kokoro change de partenaire du jour au lendemain, on était censé avoir compris via de minuscules indices dans les épisodes précédents qu’elle était mécontente de son couple actuel, mais le problème est que ces indices étaient insuffisants pour que la révélation ne tombe pas tel un cheveu dans la soupe. Et cela arrive bien trop souvent durant les 24 épisodes.

En somme, Darling in the FranXX est une oeuvre sans doute bien intentionnée mais qui passe son temps à se prendre les pieds dans le tapis. C’est d’autant plus dommage qu’on peut constater durant certains épisodes-clés, le quinzième en particulier, que la série est tout de suite beaucoup plus convaincante quand elle arrête de vouloir développer à tout prix son univers pour à la place juste raconter quelque chose de simple et de direct, avec les scènes d’action qui conviennent. Quand la série est bonne, elle est vraiment bonne, mais elle ne l’est, hélàs, pas suffisamment souvent.


Darling in the FranXX

2 out of 5 stars (2 / 5)
Moyen

Intriguant pendant son premier tiers, intéressant pendant son second tiers, insipide durant son dernier tiers, Darling in the FranXX est un rappel terrible que conclure est un acte difficile. En ne respectant aucune des promesses qu’elle fait au spectateur, la série, malgré ses qualités indéniables en terme de visuel et de construction d’univers, laisse un goût amer en bouche.

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