Zombieland Saga

Murder On The Dancefloor

Le pitch: Écrasée par un camion dans la fleur de l’âge, Sakura Minamoto est devenue une zombie. Amnésique, elle se retrouve embrigadée dans une sale histoire: la création d’un groupe d’idols d’envergure régionale, basée dans la préfecture de Saga et composé d’autres zombies ! Sous la direction du mystérieux Kotaro, elle va devoir cohabiter avec six légendaires artistes revenues à la vie pour devenir idol et rendre enfin populaire la préfecture de Saga !

  • Studio: MAPPA
  • Réalisation: Souichi Masui
  • Date de début de diffusion: 4 Octobre 2018
  • Nombre d’épisodes: 12
  • Disponible en France: Crunchyroll

Avoir un pitch singulier, c’est bien, ça attire l’attention et ça attise les curiosités. Faire tenir cette idée sur la longueur et ne épuiser toutes ses possibilités après trois épisodes, c’est encore meilleur mais c’est beaucoup plus compliqué. On aurait pu ainsi craindre que avec son concept à base de « c’est des zombies… qui font des trucs d’idols », Zombieland Saga allait rejoindre ce purgatoire des séries comiques qui tournent rapidement en rond. Mais en se donnant l’ambition de proposer un ton « différent » à chaque épisode, Zombieland Saga parvient non seulement à attiser notre intérêt durant douze épisodes, mais en plus à nous donner envie d’en voir plus, ce qui est d’emblée une bonne nouvelle.

Mais si la série tient sur la longueur, c’est sur ses deux premiers épisodes d’introduction qu’elle semble mettre le maximum: si le premier épisode présente l’idée incongrue de voir sept zombies faire des headbangs sur le titre de death métal le plus cliché du disquaire local, le second épisode va les voir s’essayer à l’art compliqué du rap, dans un freestyle qui explose même les meilleurs moments de Devilman Crybaby. On se met alors à espérer que chaque épisode de Zombieland Saga verra ses – légendaires – héroïnes s’essayer à tous les genres de musiques qui existent, et ces espoirs seront un peu deçus quand on constatera dans les épisodes suivants qu’elles se cantonnent à la pop habituelle. Dommage, j’attendais avec impatience un épisode nu metal.

Mais avec sept personnages à développer, Zombieland Saga peut rebondir et nous offrir à chaque épisode une ambiance différente, guidée par le personnage qui sera au centre de celui-ci. Qu’il s’agisse d’explorer les doutes des deux vétérans, de faire revivre à la leader ancienne biker du groupe ses expériences de course ou bien encore de nous attarder sur la famille de l’enfant-star, le passé de chaque héroïne est un terreau suffisamment fertile pour permettre à la série de sans cesse se renouveler, et de proposer un ton, un univers, des idées différentes à chaque épisode.

Car la force de Zombieland Saga est aussi celle de comprendre qu’une comédie n’est pas là que pour faire rire: si la série dispose d’un humour noir implacable, et offre des running gags souvent hilarants, elle sait aussi nous proposer des scènes portant une vraie émotion. On repensera ainsi souvent à l’épisode dédié à Lily, un épisode avec une histoire simple, comportant des éléments extrêmement absurdes, ce qui ne l’empêchera pas de tirer une larme ou deux au spectateur le plus réceptif. Quant aux autres épisodes, on saura souvent être surpris par la justesse des messages qui y sont portés: l’industrie du divertissement en prend souvent pour son grade, la dépression est traité avec un grand sérieux dans l’un des épisodes et on y trouve un traitement simple, efficace, inédit du transgenrisme. Toujours avec un ton positif enrobé par pas mal de bonnes blagues.

Après, tout n’est pas parfait dans Zombieland Saga: pour une série qui met un point d’orgue absolu à développer ses personnages, le fait que deux des membres du groupe, Yugiri et Tae, n’ait pas eu d’épisodes dédiés fait tâche. Et d’un point de vue technique, on constatera la médiocrité des scènes de danse en 3DCG qui se trouvent dans quelques épisodes. Si Aikatsu et même quelques épisodes de Love Live ont su nous montrer que la 3D peut permettre de chouettes choses en terme de danse, dans Zombieland Saga le rendu n’est hélàs pas à un niveau satisfaisant. On notera cependant que ces scènes s’améliorent au fil de la série, comme pour témoigner du fait que nos héroïnes sont devenues de meilleures artistes grâce à leur entraînement et leur talent… mais même le concert final fait un peu cheap, ce qui invalide cette théorie.

Enfin, il reste le cas compliqué du personnage de Kôtaro, le manager du groupe, qui est très clairement clivant: fort en gueule, porté par un Miyano Mamoru en roue libre, abusif envers ses zombies, il se révèle tout simplement lourdingue pendant l’ensemble de la première partie. La seconde moitié de Zombieland Saga va heureusement pas mal le développer, beaucoup plus s’attarder sur ses aspects positifs, le voir récolter la tempête du vent qu’il a semé et nous offrir, même, une jolie révélation à son sujet. Cela arrive sans doute trop tard, bien longtemps après qu’il ait volé le projecteur des héroïnes à chacune de ses apparitions, pour le meilleur comme pour le pire.


Zombieland Saga

3 out of 5 stars (3 / 5)
Bon

Juste, inventif, positif et intelligent: Zombieland Saga est une comédie réussie, qui sait mettre en valeur ses personnages et tirer le meilleur des thèmes qu’il aborde. Dommage, du coup, que la série nous laisse autant un sentiment d’incomplet, appelant clairement une saison 2 qui devrait permettre à la franchise de gagner une dimension supplémentaire.

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