The Promised Neverland

Viande hachée

Le pitch: Emma, Norman et Ray sont trois pré-adolescents vivant au sein d’un orphelinat nommé Grace Field House. Cet orphelinat a tout du paradis: une mère aimante, de la nourriture succulente, une vie sans soucis faite de jeux et d’amusement. Mais un terrible secret se cache derrière tout ça, Norman et Emma vont s’en rendre compte et commencer à organiser l’évasion de tous les enfants… Y arriveront-ils ?

  • Studio: CloverWorks
  • Réalisation: Mamoru Kanbe
  • Date de début de diffusion: 10 Janvier 2019
  • Nombre d’épisodes: 12
  • Adaptation ? Oui (manga de Kaiu Shirai et Posuka Demizu)
  • Disponible en France ? Wakanim

Mon amour pour The Promised Neverland, il date maintenant de loin: dès la sortie du premier chapitre au sein du Shonen Jump, j’étais déjà fasciné et admiratif de la qualité que montrait cette oeuvre, capable aussi bien des plus grands moments de tension que d’un vrai génie dans l’écriture et le développement de ses personnages. Des situations critiques, des rebondissements bien amenés et jamais denués de conséquences, des personnages qui évoluent mais gardent leurs idéaux, le tout sublimé par le trait expressif de Posuka Demizu: il n’y a rien à dire, le manga est une tuerie, qui parvient en plus à jongler entre différents genres et différentes ambiances sans sourciller.

Au vu de son succès, une adaptation animée ne faisait aucun doute, et la bonne surprise fut de voir qu’elle était intégrée au créneau noitaminA ! Un créneau qui, certes, a eu des moments de faiblesses ces dernières années (une minute de silence pour ceux qui ont matés Dive ou Battery), mais reste malgré tout l’assurance d’un minimum d’ambition et de soin.

Et du soin, il y’en a derrière cette adaptation de The Promised Neverland. Et, surtout, l’ambition des créateurs de cet anime est très rapidement claire: ici l’objectif n’est pas d’offrir une adaptation case par case qui serait flinguée dès le départ car, soyons honnêtes, aucun anime ne trouvera la force des dessins de Posuka Demizu. A la place, Mamoru Kanbe et son équipe sont partis dans un choix très clair: accentuer les rebondissements, créer une ambiance claustrophobique que n’a pas le manga de base et aller plus en direction du cinéma d’horreur. Pas de copier/coller du manga, et un choix d’adaptation qui fonctionne… mais laissera sans doute sur le bas côté les lecteurs du manga, qui connaissent déjà la quasi totalité des cliffhangers et rebondissements !

C’est donc surtout visuellement que la série va se distinguer via sa mise en scène. On y trouve aussi bien des choix de caméra qui donnent le sentiment que nos héros sont constamment épiés, une lumière régulièrement sombre-orange pour signaler l’aspect « secret » de leurs rencontres… Même le fait qu’ils semblent gueuler à pleins poumons leurs plans en plein orphelinat rajoute à ce côté tendu, où on a l’impression que n’importe qui pourrait débarquer n’importe quand. Le personnage d’Isabella est glaçant, représentée systématiquement comme gigantesque à l’écran, quant à Krone, c’est tout le contraire: elle est « trop animée » par rapport aux autres personnages, montrant avec brio son décalage comparé au reste de l’orphelinat. Des choix intelligents, donc, mais qui ne convaincront encore une fois guère les lecteurs du manga, qui connaissent en Neverland une oeuvre différente.

En somme, Neverland en anime est un peu une petite tragédie: si elle a fait les bons choix pour se distinguer de la version manga et devenir une « version animée » plus que satisfaisante, qui a su convaincre et attirer un nouveau public qui en sortira enthousiasmé, elle est condamnée à décevoir nombre de fans du manga, qui ne comprendront pas forcément pourquoi ils ne retrouvent pas les mêmes sensations devant cet animé que devant le manga. Moi même, je dois vous avouer avoir un peu calé sur la fin, trouvant les choix de réalisation chouette mais un peu fatigué de voir se dérouler devant moi une histoire que je redécouvrais pour la troisième fois…


The Promised Neverland

3.5 out of 5 stars (3,5 / 5)
Très bien

Avec ses choix intéressants de mise en scène et son rythme finement mené, cette adaptation animée de The Promised Neverland peut se vanter d’avoir su éviter les piéges et d’avoir offert une adaptation réussie, mais avant tout destinée aux nouveaux venus, qui en sortiront rempli d’enthousiasme

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