Moi, quand je me réincarne en Slime

Slime shady

Le pitch: Un salaryman de 40 ans, mort poignardé dans la rue, se retrouve réincarné dans un monde d’héroic fantasy… dans la peau d’un Slime ! Il va rapidement faire la rencontre d’un dragon avec qui il va s’allier et devenir Limule Tempest, qui est non seulement le plus puissant de tous les Slime mais aussi le chef d’un rassemblement pacifiques de monstres qui vont tâcher de cohabiter du mieux que possible…

  • Studio: 8bit
  • Réalisation: Yasuhito Kakuchi
  • Date de début de diffusion: 2 Octobre 2018
  • Nombre d’épisodes: 24
  • Adaptation ? Oui (Light novel par Fuse & Mitz Vah)
  • Disponible en France ? Crunchyroll

Des mecs random qui se font dessouder et qui sont réincarnés dans un monde d’héroic fantasy, vous le savez aussi bien que moi, c’est le genre à la mode. Et celui-ci a une tendance plus ou moins tolérable à foutre à des protagonistes détestables des pouvoirs pétés, un harem de jolies meufs soumises et un développement souvent inexistant. On est dans le pur empowerement, ou le but du jeu est juste de dire à des lecteurs mal dans leur peau « eh, vous inquiétez pas, ces héros sont aussi cassos que vous mais ils sont mieux adaptés à un monde d’action et d’aventure où ils ne font que briller ! » Est-ce que je généralise un peu ? Peut-être.

Slime aurait pu donc être une oeuvre de power fantasy de plus, qui tient sur une gimmick un peu con (« il est Slime mais ultra balèze ») qui pourrait peiner à tenir un interêt plus de trois chapitres. Heureusement, la série possède d’emblée une qualité incroyable: c’est pas trop mal écrit.

A l’inverse, donc, de beaucoup de récits du genre, Slime se distingue d’emblée par une sorte de bienveillance généralisée: dans ce monde d’héroic fantasy, la différence entre le bien et le mal est assez tenue car tout est avant tout politique. Si la série aurait pu se contenter de juste montrer un Slime faire des trucs d’envergure homérique, elle décide très vite de mettre son personnage à la tête de sa propre nation, et de dédier quand même pas mal de temps à ce que c’est de construire son pays. Comment on le développe, avec quels alliés, qui fait quoi, comment: en attaquant cet angle inédit, Slime surprend et propose quelque chose de neuf.

L’autre message fort de Slime est que c’est une série qui invite en permanence ses protagonistes et ses spectateurs a toujours se méfier des apparences: le héros est certes un Slime mais est ultra-puissant, ce qui va exploser à la figure de ceux qui oseraient le sous-estimer. A l’inverse, quand on doit affronter une armée d’orcs sanguinaires et barbares, on nous invite à nous rendre compte qu’ils ne font pas ça pour le plaisir, mais qu’il y’a une justification sociale et politique derrière leurs actes. On explique les motivations des méchants sans pour autant les excuser et ceux-ci ont le droit à une sorte de rédemption bienvenue, voire même parfois émouvante (dans le cas, encore une fois, du Chef Orc.)

Mais hélàs la série est en deux parties et autant vous le dire: autant les quinze premiers épisodes sont un excellent moment, autant encore aujourd’hui je peine à trouver énormément de qualités dans le dernier tiers de la série. Soudainement tout l’aspect « civilisation » est mis au placard et l’on suit Limule partir faire des aventures en solo ce qui n’est pas forcément aussi passionnant que les batailles à grandes échelles et les négociations politiques à forts enjeux qu’on avait jusqu’ici. C’est un changement de rythme, certes, mais c’est loin d’être aussi réussi que ce que la série proposait jusqu’ici. Sans compter l’introduction de nouveaux personnages assez embarrassants, comme Millim, qui à elle seule brise pas mal le fragile équilibre du casting de la série. Enfin, le rythme est aux fraises: tout va soudainement beaucoup trop vite, et il devient compliqué de s’attacher à des personnages qui n’apparaissent plus qu’un fragment de seconde.

Cela étant dit, les quinze premiers épisodes sont vraiment recommandés. Intéressants à suivre, avec des jolis passages aussi drôles qu’émouvants, une animation bien bossée, un joli sens du détail, un visuel séduisant… Non, vraiment, sur le plan visuel il n’y a aucun doute à avoir la série est brillamment réalisée. Dommage qu’elle ne se finisse pas aussi bien qu’elle avait commencée !


Moi, quand je me réincarne en Slime

3 out of 5 stars (3 / 5)
Bien

A partir de l’épisode 16, la série accélère brutalement et s’effondre assez vite dans les clichés et c’est foutrement dommage car les quinze premiers épisodes sont vraiment bons, offrant un angle intéressant, drôle, bienveillant et unique sur une histoire qu’on aurait pu croire avoir déjà lu mille fois.

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