Godzilla II: Roi des Monstres

Atomic Sky

Le pitch: Plusieurs années après le combat entre Godzilla et les MUTOs qui a révélé au monde entier l’existence des monstres, l’organisation gouvernementale secrète Monarch, pris sous le feu des critiques, essaie dans le plus grand des secrets de contrôler une multitude d’autres monstres mythiques. Ca va mal tourner quand une armée d’éco-terroristes va entrer dans l’équation…

  • Un film de: Michael Dougherty
  • Sorti le: 29 Mai 2019
  • D’une durée de: 2h12

Mes connaissances de Godzilla ? Médiocres. Le plus vénérable de tous les kaijus a beau traîner sa bosse dans les salles japonaises depuis 1954, mes unique contact avec le monstre sont lié aux films américains, pour le meilleur (2014) comme pour le pire (1998.) Malgré tout, ce King of the Monsters me sauçait pas mal, avec sa promesse enthousiaste de nous fournir plein de nouveaux kaijus mythiques comme Rodan, Mothra ou Ghidorah. Saucé car le film Godzilla de 2014, si il avait ses défauts, nous assurait au moins d’un vrai respect de l’univers, de ses monstres et de sa mythologie.

Mais voilà, après être sorti de la salle, force est d’avouer que la déception fut de mise tant Godzilla 2 s’est révélé trop souvent désagréable pour pouvoir pleinement me convaincre. Déjà, on retrouve ce qui semble être une longue tradition de la franchise depuis sa naissance dans les années 50, avec une intrigue humaine qui parvient à être encore moins satisfaisante que celle du premier film. Fini les humains impuissants face à ce déferlement de monstres, ici on suit des personnages pleinement impliqués dans les événements, qui en sont autant acteurs que spectateurs, mais qui ne sont jamais très passionnants à suivre. Alors certes on retrouve de ci de là quelques bons éléments comme le Docteur Serizawa – de loin le meilleur personnage du film -, mais l’ensemble des autres personnages empeste les mauvais clichés de cinéma, entre ce père de famille désabusé qui met l’armée américaine à ses pieds en trois mots et demi, cette mère dont le film ne sait jamais comment juger ses actes ou bien ces analystes interchangeables, cette bande de grands dadais n’est jamais crédible en tant que sauveur/destructeur de l’humanité et pourtant on se focalise beaucoup trop longtemps sur eux, dans une sorte de grand ennui général.

Une des grandes qualités du premier film était son amour du beau plan: que ce soit la scène des parachutistes, celle du train en flammes ou même les plans de dévastation, il y’avait dans le film de Gareth Edwards des excellentes idées de mise en scène qui contribuait à rendre Godzilla encore plus imposant qu’il ne l’est déjà. Ici, on sent que ce n’est pas spécialement le même talent: on retrouve encore quelques tentatives de faire du joli plan (Ghidorah sur son volcan, Serizawa face à Godzilla) mais c’est devenu une goutte d’eau dans un film visuellement indigne. Car d’emblée disons le: les combats de Godzilla 2 sont illisibles. Les cuts sont incessants, les plans jamais bien trouvés, l’échelle est floue, l’image sombre et jamais ces combats ne sont racontés de manière fluide, souvent interrompus par des petites interludes humaines. Là ou le premier film offrait peu de combats mais à chaque fois des combats clairs, bien mis en scène, ici Godzilla 2 en offre beaucoup plus mais pas avec le même soin, avec les mêmes idées. On retrouve du combat « classique » de blockbuster des années 2010, avec les tics insupportables habituels. C’est dommage car c’est pour ça qu’on est là !

Du coup intrigue indigente ok on aurait pu y survivre, mais combats médiocres c’est plutôt inquiétant, alors qu’est-ce qui peut alors sauver ce Godzilla 2 ? Et bien son univers, loin d’être inintéressant. Les kaijus eux-même sont parfaits, avec des design bien pensés, excellemment modernisés et qui dégagent d’emblée une classe et une terreur bienvenue. La scène au Mexique ou Rodan fait voler une ville entière juste en battant des ailes suffit à montrer sa puissance et il est vrai que Godzilla 2 parvient à bien communiquer que ces monstres… ils déconnent zéro. Ghidorah paraît du coup vraiment intouchable, devenant un antagoniste parfait tout le long du film. Godzilla lui-même est une réussite, aussi puissant qu’étonnamment expressif, avec des regards qui en disent souvent très long sur son état d’esprit et sa VENERTITUDE.

Et puis quelques scènes touchent juste. La « rencontre » entre Serizawa et Godzilla est vraiment un beau moment, qui émeut presque et remet au centre du récit les relations « compliquées » entre Godzilla et les humains. Comme quoi, dès qu’on se débarrasse de l’armée américaine et de tout ce délire autour de Monarch, c’est quand même beaucoup plus passionnant.

La bande originale de Bear McCreary est aussi à saluer, tout comme le travail général sur le sound-design. Tout l’aspect sonore de Godzilla 2 est de loin sa plus grande force, que ce soit au niveau des cris, des bruits de destruction, de charge de souffle atomique (meilleur son) ou même des silences parfaitement utilisés. Sur cet aspect là, le film peut avoir la tête haute !


Godzilla 2 – Roi des Monstres

2 out of 5 stars (2 / 5)
Moyen

L’intrigue humaine est vraiment poussive, les monstres sont somptueux mais rarement bien mis en scène, les combats sont censés en jeter plein la vie mais sont trop souvent illisibles: malgré toutes ses bonnes intentions et une ou deux scènes qui retrouvent l’étincelle du film de 2014, Godzilla 2 pèche définitivement par gourmandise, voulant trop en faire sans vraiment réfléchir à comment le faire.

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