Nicky-vous
Le pitch: Nicky Larson, le célèbre détective, toujours accompagné de sa coéquipière Laura, est sur les traces du parfum de Cupidon, un mystérieux parfum qui peut, par l’odorat, forcer quiconque à tomber amoureux de celui qui le porte. Empoisonné par cette fragrance, Nicky a 48h pour retrouver le parfum et son antidote…
- Un film de: Phillippe Lacheau
- Scénarisé par: Phillippe Lacheau, Pierre Lacheau, Julien Arruti
- Sorti le: 6 Février 2019
- D’une durée de: 1h35
Au moment où la bande annonce avait été dévoilée, on avait évidemment tous craint le pire. On sortait tous de vingt années d’adaptations malheureuses de mangas par des occidentaux, donc évidemment que si Hollywood nous avait jamais beaucoup convaincu jusque là, c’était certainement pas le cinéma français qui allait surprendre dans le bon sens. Bonne nouvelle, néanmoins: Nicky Larson et le Parfum de Cupidon a parfaitement compris l’oeuvre qu’il adapte et offre en 1h30 une intrigue et une interprétation du personnage que ne renierait pas Tsukasa Hojo. Mauvaise nouvelle, par contre: ce n’est pas foncièrement drôle pour autant.
Nicky Larson et le Parfum de Cupidon est un film généreux, on ne lui retirera pas ça. Comme souvent avec Lacheau depuis l’époque de la bande à Fifi, les blagues sont très nombreuses: chaque plan, chaque scène est l’objet de plusieurs vannes différentes. Il y’a une tentative de faire rire à tout prix qui est évidemment bienvenue dans une comédie, mais hélàs la balance penche du mauvais côté, avec énormément de blagues qui loupent le coche. Soit parce qu’on les a déjà vues mille fois avant, soit parce qu’elles semblent dater d’un autre temps, soit parce que ce sont les jeux de mots les plus forcés au pied-de-biche depuis les intertitres de ce blog. « Ranma ? Un demi ! », sérieusement ? On ne s’ennuie certes jamais devant cette cascade de gags, mais rien ne reste hélàs vraiment en mémoire.
Du coup les qualités de Nicky Larson et le Parfum de Cupidon on va les trouver dans le visuel et la technique. Le film possède déjà une vraie belle photographie, avec quelques plans assez cools et énormément d’inventivité pour pouvoir transformer le Paris quotidien en un univers dans lequel le Nicky Larson des années 90 ne fait pas tâche. Cette transformation nocturne du quartier de Beaugrenelle en une sorte de décor de film de cyberpunk japonais est l’un des multiples bons exemples du film. De même, certaines scènes d’action tentent des trucs assez peu vus ailleurs: cette baston en vue subjective avec un Nicky accroché à une grue est vraiment chouette, et exactement le genre d’expérimentations qu’on aimerait voir plus souvent au sein du cinéma français.
Et puis il reste l’excellent travail de certains acteurs: comme d’habitude et comme dans chaque comédie français, Didier Bourdon vole chaque scène dans laquelle il apparaît, quant à Élodie Fontain elle joue impeccablement Laura, servant d’excellent contrepoids à un Lacheau parfois difficilement crédible en Nicky Larson. On a souvent l’impression que la relation Nicky / Laura, telle qu’elle est présentée dans ce film, tient moins du support original que de OSS 117, avec un Nicky souvent présenté comme un bon gros idiot toujours recadré par sa sidekick beaucoup plus terre à terre. Hélas, ce n’est pas aussi finement écrit que dans les deux films de Michel Hazanavicius…
Nicky Larson et le Parfum de Cupidon
(1,5 / 5)
Bof
Nicky Larson et le Pouvoir de Cupidon est un film rempli de bonnes intentions, qui ne cache pas la passion de ses auteurs pour le sujet traité et qui reste très généreux, proposant beaucoup de blagues et pas mal d’expérimentations techniques qui changent de l’ordinaire. Dommage, donc, que ça ne soit jamais vraiment très drôle.