Amour d’arcade
Le pitch: Nous sommes en 1991, et la fièvre des jeux d’arcade touche tout le Japon, surtout un jeune écolier nommé Haruo Yaguchi qui passe le plus clair de son temps à jouer à tout ce qu’il peut trouver et, quand il ne joue pas, il lit les nombreux magazines sur le sujet qui sont à sa disposition. Mais sa vie va changer quand il va rencontre Akira Oono, jeune fille taciturne mais exceptionnellement douée sur tous les jeux qu’elle touche… Il va dès lors commencer à la considérer comme sa rivale et la vie de ces deux enfants va dès lors être liée.
- Studio: JC Staff
- Réalisation: Yoshiki Yamakawa
- Date de début de diffusion: 14 Juillet 2018
- Nombre d’épisodes: 12 + 3 Extra
- Adaptation ? Oui (manga de Rensuke Oshikiri)
- Disponible en France ? Netflix
Bon, attaquons tout de suite le sujet qui fâche, afin de le dégager au plus vite: ouip, High Scool Girl est vaguement moche. C’est une 3D très rigide, présente plus à but utilitaire que dans une vraie motivation artistique, et du coup c’est une série dont les screenshots ou les gifs font rarement honneur. Du coup comptez pas sur l’aspect visuel pour vous donner envie de regarder la série. La bonne nouvelle ? L’intrigue et le développement des personnages est suffisamment réussi pour contre-balancer ce léger souci.
High Score Girl est une série à deux visages: d’un côté on retrouve un vrai panorama du monde du jeu vidéo des années 90 vu par le prisme d’un enfant qui y grandi, s’émerveille pour ses premiers jeux NES, devient un fanboy NEC et Sega, et s’émerveille devant les premiers jeux de combat en 3D. Un traitement du jeu vidéo ultra pointu, permis par une tétrachiée de copyrights divers et variés qui offrent la possibilité aux jeux d’être illustrés par des véritables séquences de gameplay, quand ce n’est pas Guile ou la vieille mémé flippante d’un jeu PC Engine qui viennent guider le personnage principal. Une gestion experte du sujet qui s’accompagne par les discours très nerd du héros, capable de déblatérer des informations extrêmement précises sur les capacités techniques d’une console, d’un jeu. Des discours qui, on va pas le mentir, viennent parfois hâcher le rythme, faisant parfois ressembler la série plus à une série Youtube d’anecdotes sur le jeu vidéo qu’à une vraie fiction. Des anecdotes certes enrichissantes, mais un peu forcées au chausse-pied, on va pas se mentir.
Et puis il y’a la seconde « intrigue », le développement du personnage principal, nerd loser dans ses débuts, qui va se lier d’amitié avec une petite galerie de personnages tous très attachants, à commencer par ses deux héroïnes, Akira et Hidaka. La première est une taiseuse de compétition qui défonce des culs sur Street Fighter sans dire un mot mais dont le visage trahit régulièrement les pensées tandis que la seconde se lance dans le jeu vidéo d’abord par amour mais sait y trouver une passion qui la complète et la fait vibrer. Et c’est sans compter le héros lui-même, qu’on pourrait prendre pour le cliché un peu malsain du gamer au syndrome de victime, mais qui sait montrer au fil des récits ses qualités, ainsi qu’une forme de maturité auquel on ne s’attends pas vraiment.
Ah, et puis il a la meilleure maman, ça c’est sûr.
High Score Girl est donc indubitablement une bonne surprise: au délà de la retranscription parfaite de l’état d’esprit du jeune gamer moyen des années 90, on y trouve une oeuvre qui a compris que la qualité d’une intrigue basée sur un triangle amoureux dépend énormément de la qualité des trois points. Avec trois personnages attachants, qui évoluent positivement sur une longue période de temps (le récit commence autour de 1991 et la première saison se termine aux alentours de 1997), on s’attache à eux, à leurs petits délires, à leurs sentiments.
High Score Girl
(3 / 5)
(Bien)
High Score Girl raconte une histoire finalement simple mais le fait bien et dans un cadre certes nostalgique mais traité avec une passion non-feinte. En somme, High Score Girl est donc une série ptet un peu moche mais qui a tout compris quand il s’agit de livrer à son spectateur d’authentiques bons sentiments.