La drôle de guerre
Le pitch: Shirogane est le président du conseil des élèves du plus prestigieux lycée japonais, Kaguya est sa vice-présidente. Shirogane aime Kaguya. Kaguya aime Shirogane. Mais les deux sont remplis d’un orgueil démesuré, et leur objectif sera de faire craquer l’autre à tout prix pour ne pas être celui qui va confesser son amour en premier, signe de faiblesse…
- Studio: A-1 Pictures
- Réalisation: Mamoru Hatakeyama
- Date de début de diffusion: 12 Janvier 2019
- Nombre d’épisodes: 12
- Adaptation ? Oui (Manga par Aka Akasaka)
- Disponible en France ? Wakanim
Voir être adapté en anime un manga qu’on adore est une sorte de roulette, où la peur de la déception l’emporte souvent sur l’excitation de voir être animé quelque chose qu’on aime. Sur Kaguya-sama je ne partais ainsi pas vraiment très positif, ayant été souvent deçu par les adaptations made in A-1 Pictures (qui se contentent souvent de « juste » faire le job) et considérant, de manière assez pessimiste, qu’il serait très difficile de rendre honneur à un manga aussi unique, aussi habile dans sa manière d’utiliser le médium manga.
Bonne nouvelle tout le monde: je fus le premier surpris par la qualité de cette adaptation ! En effet, Kaguya-sama conserve autant de folie en anime qu’en manga, et c’est tout ce qu’il fallait pour offrir une série réussie. Car Kaguya-sama c’est un concept extrêmement fort: proposer une parodie des comédies romantiques japonaise, en se concentrant sur deux personnages assez antipathiques à première vue mais dont on découvre très rapidement une sortie d’idiotie dissonante avec ce qu’ils représentent, créant un décalage souvent hilarant. Peut-on être idiot en faisant preuve de trop d’intelligence ? Kaguya-sama vous montre en permanence que oui.
Et là attention, seconde bonne nouvelle: Kaguya-sama ne se contente pas d’être une simple parodie de comédie romantique ! Alors, bien sûr, on rigole souvent devant la série grâce au comportement grotesque des personnages et de leur capacité à indirectement se moquer des poncifs du genre, mais la série, comme dans l’œuvre originale, réussit régulièrement à nous attacher à ces personnages qui sont, sur le papier, profondément antipathiques. En nous montrant les failles derrière Shirogane et Kaguya, en nous développant leur passé et leurs traumatismes, en montrant via de petits gestes, de petits détails qu’au délà de la guerre d’égo, on a deux personnages qui s’aiment sincèrement, la série sait même parfois nous émouvoir, comme dans un très bel épisode final, cerise sur le gâteau de cette première saison.
On parle de Kaguya et de Shirogane mais, évidemment, cette critique ne serait clairement pas complète sans évoquer les autres personnages, qui contribuent tous positivement à la série, à commencer par la « véritable héroïne », la déjà très populaire et charismatique Fujiwara Chiaki. Fausse idiote, manipulatrice au sourire béat, dont la franchise et le comportement ultra actif nous offre régulièrement un oasis de fraîcheur. On reparlera encore longtemps de son générique rien qu’à elle, l’addictif Chikatto Chika Chika, chorégraphie adorable animée à la perfection sur chanson délicieusement cheap. A t-elle volée nos cœurs à ce moment là ? Grave. Est-on heureux de voir des chapitres lui être dédiés, comme celui des ramens ou celui du volleyball ? Evidemment. Quant au trésorier, le pauvre Ishigami, celui-ci arrive tard mais amène lui aussi une dynamique complètement différente par rapport au reste du conseil, amenant une nouvelle variété de blagues à partir de la mi-saison, ce qui est bienvenu.
Casting chouette, bonnes blagues: tout est déjà dans le manga d’origine, alors qu’est-ce que l’anime rajoute ? Une vraie bonne mise en scène, qui retrouve la folie du manga original en sachant l’adapter à l’animation. Des bulles dans tous les sens, des gags visuels par milliers, des plans finement découpés. La majorité de la série se déroule dans une seule salle, mais la série parvient à ne jamais nous lasser du décor, et à tirer le maximum des situations. Et en plus le rythme choisi (trois histoires par épisode) est bien trouvé, permettant au récit d’aller ni trop vite, ni trop lentement. Sans compter pas mal de petits idées visuelles qui tendent à nous rappeler que le réalisateur de la série, Mamoru Hatakeyama, a fait toute son éducation dans le SHAFT du début des années 2010, et on retrouve dans pas mal de plans l’inspiration de séries comme Arakawa ou Madoka, sur lequel il a bossé. Bref, il y’a une patte, un style, et il est parfaitement adapté à Kaguya-sama.
Kaguya-sama: Love is War
(3,5 / 5)
Très bien
Sous tous les aspects, Kaguya-sama est une excellente comédie, auquel s’ajoute une romance excellemment bien écrite. Le manga n’était pas simple à adapter mais l’équipe dirigée par Mamoru Hatakeyama s’en est tiré avec brio.
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