Mai Ball!

Droit au But

Le pitch: Mai, jeune lycéenne, aide depuis des années son ami d’enfance, Kunimitsu, à s’entraîner au football chaque matin. Celui-ci est devenu joueur d’envergure nationale et pourrait être même le futur espoir du football japonais. Alors quand une autre lycéenne, nommée Rika, découvre que non seulement Mai s’entraîne avec lui mais est pas loin d’être aussi bon que lui, elle souhaite l’embrigader à tout prix dans son équipe de football féminin…

  • Nom original: Mai Ball!
  • Scénario, dessin: Sora Inoue
  • Début de publication: 27 Juillet 2012
  • Magazine de prépublication: Young Animal puis Young Animal Arashi puis Manga Park
  • Nombre de tomes à l’heure actuelle: 16 (Japon) ; 2 (France)
  • Toujours en cours ? Non
  • Disponible en France ? Ototo

Des mangas mettant en scène du sport féminin c’est quelque chose qui avait eu tendance à se raréfier. Il y’a eu un âge d’or du genre quelque part dans les années 70 – avec des titres comme Attacker You, Ace wo Nerae – mais soudainement tout s’est très vite tari et les shôjos ont stoppés brutalement d’utiliser le sport comme base à leurs récits. Quelques titres ont malgrés tout réussi à briller, comme Chihayafuru, mais alors que le Japon avait brillamment réussi à décrocher la Coupe du Monde de football féminin en 2011, on aurait pu s’attendre à une explosion de mangas mettant en avant les footballeuses de tout le pays. Las, seul deux mangas en ont finalement découlés: le premier est Sayonara Watashi no Cramer par l’autrice de Your Lie in April et le second est Mai Ball… qui en plus d’avoir un nom qui porte à confusion, est également publié dans un magazine shonen.

Mai Ball c’est donc un mélange de plusieurs trucs qui ont tendance à se repousser les uns les autres: d’un côté on a un vrai manga écrit par un passionné de football, où les matchs sont intenses, dotés d’un vrai sens du réalisme, avec un aspect tactique et stratégique qui est au centre des débats. L’auteur n’a ainsi aucune honte à citer explicitement des grands matchs des années 70, ou des techniques héritées du football moderne. Alors, certes, il y’a pas un aspect aussi pointu que dans un Giant Killing mais la passion de Sora Inoue pour le sport qu’il écrit n’est pas feinte, et il le montre à chaque nouveau match.

De l’autre côté, après le sport, on a les à côtés. Et là on a à la fois de la pure tranche de vie, avec des héroïnes qui apprennent à se connaître, une équipe qui apprend à se construire, et cela passe par des petites scénettes amusantes qui contribuent à développer les personnages, quitte à stopper l’intrigue et les tournois pendant quelques pages. Et puis, comme beaucoup de ces discussions ont lieu dans les vestiaires et dans les douches, il y’a un aspect érotique qui est clairement assumé. Si vous avez un souci avec la nudité totale, Mai Ball risquera de vous déplaire régulièrement car l’auteur n’a aucun souci avec le fait de dessiner des tétons. Un chapitre de 20 pages sera ainsi particulièrement marquant car pendant l’intégralité du chapitre, vous allez voir les onze filles de l’équipe dans leur plus simple appareil, sans que rien ne soit masqué, rendant jaloux des séries comme To Love Darkness qui n’ont jamais mis autant de tétons en un seul chapitre.

Mais encore une fois, réduire la série à son fanservice n’est pas lui rendre honneur. Déjà parce que sur Néant Bref, vous le savez, on est jamais contre des jolies poitrines bien dessinées, mais aussi car les qualités du manga en dehors de cela valent vraiment le déplacement. Il n’est pas facile de devoir gérer le développement de onze personnages, mais Sora Inoue y parvient pendant les seize tomes que durent la série, s’offrant même le luxe de commencer à mettre dans le projecteur les équipes adverses. On y retrouve ainsi le même sens de la compétition que dans une série comme Haikyuu où, si l’on a envie de voir les personnages principaux l’emporter, on parvient malignement à nous donner également envie de voir l’équipe adverse marquer des buts. Le casting est globalement affable, et même les personnages présentés comme « antipathiques » vont rapidement trouver grâce à vos yeux.

Et, encore une fois, pour un manga de sport Mai Ball peut se défendre de dépeindre son sport de manière aussi crédible qu’intense, avec des rebondissements réguliers, des tactiques osées, des buts à la 90e minute qui font plaisir à tout le monde. Ca sue, ça en chie, mais les personnages n’obtiennent jamais la victoire par hasard, et vont souvent le décrocher avec les dents. C’est bien écrit, bien fait et le dessin de Sora Inoue s’améliore drastiquement à chaque tome, offrant sur la fin des plans incroyables en terme d’esthétique et de dynamisme. En outre, le titre reste facile à lire, la lisibilité est toujours présente, faisant de Mai Ball une lecture simple, divertissante et loin d’être aussi débile que son armada de tétons pourrait laisser paraître.

Le manga vient donc de démarrer sa publication en France, un mois après que celle-ci se soit terminée au Japon. Alors que vaut la série sur le long terme ? Et bah, justement, plus vous avancerez dans la série plus vous verrez les matchs durer longtemps, reléguant de plus en plus l’aspect érotisme / tranche de vie au second plan. Un choix osé mais pas désagréable, car les derniers matchs que vont proposer le manga se révèlent vraiment réussis, avec un bon rythme, de bonnes actions et pas mal de diversité en terme de tactiques, de profils d’adversaires. En somme, des bons matchs, avec une équipe d’héroïne qu’on a à ce moment là complétement appris à aimer. Le tout mène sur une conclusion qui est, hélàs on le sent, pas forcément celle que l’auteur – qui jusque là s’est fait balader entre trois magazines différents – aurait aimé. Malgré tout, il a su tirer de sa mauvaise situation le meilleur pour offrir une fin satisfaisante.


Mai Ball !

3 out of 5 stars (3 / 5)
Bien
Critique basée sur la série complète (16 tomes japonais)

Pendant tout de même seize tomes, Mai Ball est un manga de sport sans ventre mou, très divertissant, où les bons matchs s’enchaînent et où le casting ne cesse jamais de briller. A recommander pour tous ceux qui cherchent un manga de football réussi. Sachant que si vous n’aimez ni les ballons ni les nichons, il est clair que vous avez sans doute mieux à lire pour votre plaisir.

1 thought on “Mai Ball!

  1. J’ai vu ce bouquin dans une librairie
    Je feuillette une page au pif
    Je tombe sur des nibards
    Je le prends quand-même avec le 2eme tome.

    Et finalement, c’était super bon et bien drôle.

    Prochain passage dans une librairie, je prendrai le tome 3 >:3
    (Sinon, je ne suis pas spécialement fan de foot)

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