Engagez-vous, qu’ils disaient
Le pitch: La Terre est attaquée par les Disas, monstres aussi effrayants que puissants. Le seul moyen de les battre ? Une poignée de magical girls, qui se battront jusqu’à la mort. Le récit de la série commence quelques années après cette guerre, et l’on va suivre Asuka, magical girl et survivante traumatisée de ce conflit qui va être forcée de reprendre les armes…
- Studio: LIDENFILMS
- Réalisation: Hideyo Yamamoto
- Date de début de diffusion: 12 Janvier 2019
- Nombre d’épisodes: 13
- Adaptation ? Oui (Manga par Makoto Fukami et Seigo Tokiya)
- Disponible en France ? Oui (Wakanim)
Le genre magical girl vu de manière plus « violente » et « adulte », on peut plus dire que ça ne nous surprenne vraiment: énormément de séries ont joués récemment sur ce terrain, donc pour nous surprendre il était attendu que ce Magical Girl Spec-Ops Asuka possède un angle original, intéressant. Et cet angle ça va être de s’axer à fond sur l’aspect militaire et géopolitique de son univers: nous sommes ainsi dans un monde où les magical girls font partie des armées, sont liées aux interêts des nations dont elles sont originaires et où les adversaires sont des monstres cruels eux mêmes contrôlés par des organisations terroristes, qui les ont au préalable achetés au marché noir. Et cet angle, la série le tient admirablement, et l’on sent l’esprit de l’auteur particulièrement fécond quand il s’agit d’adapter les éléments typiques du genre magical girl au monde de la guerre moderne, où l’ennemi peut être une organisation aux intentions floues et utiliser des monstres et de la magie dans un contexte sombre.
D’autant que l’aspect militaire ne s’arrête pas à un aspect superficiel: certes, les héroïnes sont armées de super flingues customisés, les tactiques utilisées par les personnages sont celles utilisées en combat urbain, donc on retrouve tout le côté « cool » de la guerrila mais la série veut également parler des traumatismes de guerres, et le fait de manière certes peu subtile mais tout à fait efficace, avec une héroïne souvent en proie à des souvenirs morbides, et qui semble ne pas être sortie mentalement saine des conflits qu’elle a du affronter. On est dans un traitement assez simple, proche de celui du personnage de Rambo dans le premier film du même nom, mais la représentation du PTSD est fidèle à la réalité, montrant que les auteurs ont su s’informer sur les sujets qu’ils souhaitaient traiter.
De l’autre côté, la série assume une forme d’ultra violence perpétuelle: quand Asuka affronte des terroristes, elle n’y va ainsi pas avec le dos de la cuillère. Démembrages sanglants et décapitations sont au programme ! Et quand ce ne sont pas les héroïnes qui sèment le sang derrière elles, ce sont les ennemis, avec des séances de torture particulièrement douloureuses à regarder, très longues, qui prennent bien le temps de nous faire admirer la douleur que traverse la victime. On va pas se mentir: ça reste de la violence assez gratuite, très dispensable mais qui fait partie intégrante de la personnalité de la série.
Hélas, si la série montre pas mal de petites qualités à saluer de ci de là au niveau de son écriture, de son univers et de son intrigue, les vrais problèmes sont quant à eux au niveau visuel car je ne vais pas vraiment mâcher mes mots: la série n’est juste pas belle. Visuellement, on a un style assez épuré mais très figé, avec une animation qui fait clairement du service minimum. Le chara-design donne l’impression d’avoir des modèles 3D rigides (alors que la série ne paraît pas être réellement en 3D), et les combats possèdent en conséquence une vraie absence de pèche qui desservent la série, avec une mise en scène assez chiche, qui se contentent de répliquer le manga sans la moindre ambition. Les décors ne sont jamais vraiment réussis, et c’est assez dommage.
Soyons clairs: visuellement, le manga est plus plaisant, là où l’anime donne finalement le sentiment de voir un festival sanglant qui ne parvient jamais à être épique, intense ou motivant à regarder. Dommage !
Magical Girl Spec-Ops Asuka
(2 / 5)
Moyen
Critique basée sur le visionnage des sept premiers épisodes.
Rencontre intrigante et violente entre le militaire et la magical-girl, Asuka peut s’enorgueillir de posséder un univers travaillé, qui exploite son angle jusqu’au bout. Dommage que l’adaptation, visuellement assez moche, n’est pas à la mesure. Au moins ça donne envie de lire l’œuvre d’origine…
La galerie:
Je ne peux que recommander le manga qui ne souffre pas des défauts visuels de l’anime !