School Days

Zéro Respect, Zéro Limite

Le pitch: Makoto est un lycéen qui remarque un jour dans le train une jeune fille paisible, toujours absorbée dans la lecture d’un livre. Nommée Katsura, il va commencer à s’enticher d’elle et va même être aidé dans sa conquête par sa camarade de classe Sekai. Grâce aux efforts fait par cette dernière, Katsura et Makoto vont aller commencer à sortir ensemble, mais il se pourrait que le garçon ait une légère frustration sur la manière dont se passe les choses…

  • Studio: TNK
  • Réalisation: Keitaro Motonaga
  • Date de début de diffusion: 4 Juillet 2007
  • Nombre d’épisodes: 12
  • Adaptation ? Oui (Visual novel du studio 0verflow)
  • Disponible en France ? Oui (WE Anim)

Mettons-nous rapidement dans le contexte: on est dans la seconde moitié des années 2000 et les adaptations de visual novel sont au pic de leur popularité, en particulier les adaptations de visual novel romantiques. Que ce soit Shuffle, Kanon, Clannad, Kimikiss, H20, Sola, ef ou bien encore Myself Yourself, les prétendants et les exemples ne manquent pas, chaque œuvre essayant d’apporter son twist du genre. C’est à ce moment-là qu’arrive School Days, qui propose une nouvelle romance lycéenne et dont l’angle va être très clair: faut que tout se passe mal. Pourquoi se faire chier à adapter les conclusions « classiques » du visual novel quand tu peux juste décider d’adapter toutes les mauvaises ? Et dieu sait que le jeu d’origine proposait déjà des bad ends originales, violentes et cruelles, avec en bonus des scènes de cul animées. S’il vous plaît !

Là ou la plupart des animes romantiques de cette époque vont donc être une sorte de petit train paisible, School Days est quant à lui un pur grand huit qui va secouer votre tête très fort, tâcher de vous impressionner et de vous choquer le plus possible, allant jusqu’au bout de ses ambitions en terme de spectacle pur. Si il commence de manière sage, mettant en place un triangle amoureux aussi classique que potentiellement cruel, toute la série démarre vraiment à la fin du troisième épisode ou, après deux épisodes de maladresses adolescentes typiques et presque attendrissantes, le héros commence à montrer quelques signes d’enculerie aigue. « Cette relation avec Katsura, elle me fatigue », dit-il en soupirant à Sekai, concluant un épisode sur la promesse que, ayé, ça va chier dans le ventilo.

Soyons très clair: le héros de School Days est un pur connard. Il cumule certes quelques tares classiques du héros de romcom: parfois lâche, souvent indécis, un peu dense et maladroit, il pourrait de base figurer dans pas mal d’oeuvres du genre. Mais il rajoute à cela un caractère manipulateur, car c’est un gars qui cherche pas vraiment de la romance: il cherche surtout du cul. Et ce cul il veut l’avoir à tout prix, il veut en avoir le plus possible et en faisant le moins d’effort nécessaire. La série va dès lors devenir une sorte de crash autoroutier où le héros va littéralement penser avec sa bite pendant dix épisodes, détruisant des relations, manipulant des nanas, se moquant complétement des conséquences. Finalement il aime plus telle fille ? Il ne lui dira jamais, car il aimerait bien la garder sous le coude « au cas où » – elle a des gros seins, après tout. Une fille lui propose une baise facile, là, tout de suite ? Ok, on y va, peu importe les conséquences. Le sexe protégé ? C’est quoi, ça se mange ?

Il y’a donc soudainement quelque chose de fascinant dans cette série, presque voyeuriste, où l’on dévore les épisodes en constatant les décisions de merde pris par le héros, en essayant de deviner comment il peut être encore plus un connard que dans l’épisode précédent. Ça peut en gaver plus d’un mais à titre personnel c’est exactement tout ce que j’adore: un pur bâtard, qui agit tel quel, dont la série ne tâche jamais de nous faire aimer ou nous faire pardonner, dont la moindre excuse sonne faux. D’autant que tout le reste du casting est développé de manière aussi extrême: présentés dans les premiers épisodes sous leurs meilleurs côtés, Sekai et Katsura vont montrer au fil de la série leurs plus mauvais défauts, souvent à cause de décisions ridicules du héros. Amoureuses éperdues d’un enculé, elles vont peinement essayer de « le rendre meilleur » mais échoueront à chaque fois, brisant leur confiance, leur intelligence, leur sanité. Un crash autoroutier, qu’on vous dit.

Fascinante, la série se distingue également par un rythme intense: chaque épisode possède deux ou trois rebondissements assez forts, à chaque fois riche en conséquences, ce qui peut en rendre plus d’un addict. Hélàs, c’est sur le plan visuel que les compliments seront moins riches: assez standard, avec une animation plutôt pauvre, School Days fait le taf sans le sublimer pour autant. On reste quand même sur des scènes mieux réalisées que dans le visual novel original, ce qui est pas mal.

En vrai, le défaut principal de School Days réside tout de même en sa grande cruauté sur les épisodes finaux. Je ne fais pas ici référence à la toute fin de la série – qui est une fin certes violente mais assez logique -, mais plutôt de scènes inutilement cruelles envers certains personnages secondaires. Les derniers épisodes vont un peu trop loin en terme de folie générale: on pense par exemple à Nanami, dont dans une des scènes est montré en public une de ses sextapes, ce qui la détruit moralement mais n’a aucune incidence sur aucune autre scène de l’anime. C’est juste gratuit, dommage ! La série aurait gagné en force à se retenir un chouia, d’autant que des scènes chocs, des scènes crues, elle est loin d’en manquer !


School Days

3.5 out of 5 stars (3,5 / 5)
Très bien

School Days prend un parti-pris ultra-clivant, celui de prendre les codes des romcom harem et de les exploser sur un mur avec une catapulte, qui ne parlera clairement pas à tous. Mais force est d’avouer que cet angle est parfaitement tenu, parfaitement exploité et, d’une certaine façon, met avec justesse l’accent sur les clichés et archétypes toxiques que peut avoir ce genre. Un message d’autant plus clair que la série sait narrer de manière intense une histoire finalement unique, marquante et fascinante.

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