Mangas & Animes

Baka To Test To Shoukanjuu – Trop bon, trop con

Pour respecter l’esprit de la série, cet article est entièrement écrit au fil de la plume, sans la moindre interruption ni pause pour réfléchir sur ce qu’on va dire ensuite, ce qui donne un aspect décousu, parfois répétitif et certainement crétin. Les seules relectures et rajouts ultérieurs sont pour rajouter des screenshots, virer les fautes les plus honteuses, espacer un peu les éventuels paragraphes et caetera et caetera. De toute façon, si vous trouvez ça pourri, j’aurais qu’a dire que c’est un exercice littéraire à objectif artistique et que vous ne pouvez pas comprendre l’immensité de mon talent à oser.

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Baka To Test To Shoukanjuu est donc un des premiers animes de cette nouvelle décennie et si elle ne me disait à priori pas grand chose, ce sont les avis positifs d’une part importante de mon entourage de qualité qui m’ont un peu forcés la main et à tenter l’expérience. Car à première vue Baka To Test semble peu engageant: l’opening est un truc interprété au clavier bontanpi, les personnages sont assez quelconques d’un point de vue chara-design et on dirait qu’on a encore le droit à une comédie romantique lycéenne comme le Japon en fout des tonnes: la problématique étant qu’au bout d’un moment le romantisme et le lycée on a plus envie de les voir que dans le hentai… où au moins les oeuvres de qualités qui ont plus de budget que moi pour une Japan Expo. Enfin bref. Mais malgré tout j’ai donc décidé d’y jeter un oeil, pour des raisons aussi vagues qu’inintéressantes, et après un premier épisode sympa mais pas top, difficile de rejoindre quelques thalistes dans leur enthousiasme communicatif. Ok tant pis alors on mate le second, eh c’est un peu mieux, c’est même assez rigolo, et puis techniquement ça marche bien, tout va super vite, on a pas vraiment le temps de réfléchir, pourquoi pas ok, puis Himeji a de gros seins donc ça peut le faire. Et puis troisième épisode, vlam, déjà tout le scénario de l’anime qui était déjà maigre se casse définitivement et là enfin l’anime décolle encore plus fort pour devenir juste bonnard. Ouais même pas enfin de donner un adjectif qualitatif au truc, je vais me contenter d’un truc purement subjectif car cet adjectif résume très bien la série: Baka To Test To Shoukanjuu est juste tout simplement un truc bonnard. Et à partir de ce troisième épisode, la série démarre vraiment pour de bons et nous offre un autoroute d’une dizaine d’épisodes qui m’ont fait rire, mais genre vraiment parce que vous voyez l’humour japonais je suis pas trop trop fan, enfin globalement comme j’ai déjà dit des millions de dizaines de fois, l’humour en général je kiffe grave mais rare est les moments où l’humour me font passer du stade purement psychique « eh mais c’est drôle » au stade « oh mon dieu rions pour de vrai avec nos zygomatiques et tout », et je suis sur ce terrain là très exigeant. Juste pour rire physiquement hein, parce qu’en vrai genre tout type d’humour me suffit pour manger et si tout le monde était drôle le monde y serait parfait, mais non c’est dommage y’a encore plein de gens dans le monde qui sont pas très drôles, qui n’ont pas d’humour où qui disent qu’ils en ont mais qui n’en ont pas en fait mais c’est dommage parce qu’ils veulent imposer leur humour inexistant à tout le monde comme leur version universelle de l’humour mais pardon je suis en train de digresser, c’est tout cet effet de style, il me fait partir dans tous les sens et non je n’ai pas de nom à citer pour améliorer ma dissertation sur l’humour, parce que si je cite un nom, y’en a un qui va se branler. Et puis vous savez de qui je parle. Roh bon bref hein.

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Alors donc ouais Baka To Test c’est franchement sympa. Et ça révèle vraiment tout son potentiel une fois que le scénario dégage, ce qui veut au final tout dire. Je discutais un peu de ça avec Sonocle Ujedex sur le channel irc de l’editotaku tout à l’heure (même si discuter est un grand mot: je l’observais surtout monologuer dans son coin, ce qui est tout aussi enrichissant au final, bref, c’est Pâques) et donc il se plaignait qu’il avait des idiots mais pas de tests et encore moins d’invocations (puisque le titre de la série se traduit par « Idiots, Examens et Invocations » dans un beau français châtié qui a fait ses preuves dans ma filières littéraire) et au final on se rend très vite qu’on peut juste garder le terme « Idiots » et tout va bien tellement la série semble s’amuser à juste prendre le style « comédie romantique » et à le démolir très gentiment dans tous les sens tout en mettant plein de références à plein de trucs divers et variés, à accumuler les runnings gags, à accumuler les vannes à la seconde genre une minute peut pas être tranquille si y’a pas une grosse bonne vanne à foutre dedans. En effet, peu importe que la vanne soit bonne ou mauvaise: de toute manière, une nouvelle vanne arrivera dans les dix secondes qui suivent pour mieux l’éradiquer de notre mémoire. Ce qui fait qu’au final, il se passe beaucoup de trucs dans un épisode moyen de Baka To Test mais qu’a la fin il y’a tellement eu de vannes dans tous les sens que notre mémoire peine même à faire le tri et ne retient que la grande figure générale du truc, c’est à dire le formidable et extraordinaire Hideyoshi. Ca, et les gros seins d’Himeji, bien sûr. Et éventuellement toutes les vannes un peu yaoi qui sont là pour satisfaire un public demandeur. Cet humour, parfois semé d’énormes références à d’autres animes (comme tout l’épisode qui passe son temps à caser le plus de références à Evangelion possible), ne serait pas aussi efficace sans une réalisation en béton, et là où c’est très très bien: la réalisation de la série est aussi déchainée que son écriture ! C’est à dire que l’écriture a été fait en sorte qu’on ait douze vannes à la minutes, et du coup la réalisation est obligé de hausser le ton et de s’y mettre aussi, ce qui donne du SD en pagaille, des gens qui courent dans tous les sens, jamais un seulement moment de repos pour l’oeil puisque même visuellement, il se passe parfois 1000 trucs en genre trois secondes, et tout se fait très très vite, on perd pas de temps à passer d’une expression faciale à une autre, etc. Ciel, même le visuel ne prends pas son temps, c’est quand même fort ! Et quand les plans sont fixes, c’est toujours pour mieux foutre une connerie ici où là au cas où on serait pas assez épuisé comme ça.

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Donc ouais car au final les personnages de Baka To Test ont beau être de grosses caricatures, ils se révèlent vite très attachants, surtout qu’aucun ne reste sur le bas coté de l’humour et chacun à son propre mot à dire sur l’établissement de l’humour au sein de la série. Chacun dispose même de son propre running gag (Hideyoshi qui se retrouve à faire fantasmer tout ce qui passe, Voyeur qui se retrouve régulièrement maculé de sang, la niaiserie de Yoshii, la bouffe d’Himeji etc etc) qui est utilisé dans toutes les variations et situations possibles, ce qui fait – miracle divin de Pâques- que même si les auteurs en abusent et surabusent, ce fut loin de m’avoir lassé car on a jamais un copié/collé de l’utilisation précédente mais toujours une adaptation du running gag en question au contexte au lieu du contraire, ce qui marche souvent moins bien vous l’avouerez. Et plus que les personnages, ce qu’il faut applaudir est comme je l’ai dit plus haut, le coté très très débile du truc qui débite à un rythme presque infernal une quantité abyssale de vannes et surtout ne se prend qu’assez rarement véritablement au sérieux. Les moments vraiments sérieux, justement, peuvent se compter en une dizaine de minutes sur l’ensemble de la série et sont, hélàs, les moments les plus gênants et les plus mal branlés de la série. Car ce qu’on demande à des caricatures comme le sont les personnages de la série, c’est -hélàs- de le rester jusqu’au bout et de ne pas tenter, soudainement, de « s’humaniser ». Et hélàs non seulement ils le font mais pire: ils le font mal. Ces scènes en question surviennent donc pour niquer parfois un peu le rythme, je pense entre autres à l’épisode neuf ou dix qui est assez mal foutu sur ce point là, le milieu de l’épisode se retrouvant plombé par un truc qui a du mal à coller à l’univers de la série. Comme si la série arrêtait d’assumer son coté un peu crétin pour d’un coté se dire « oh, et puis merde, moi aussi je peux faire du Tchao Pantin ! », sauf que… non. Plus généralement, j’ai toujours trouvé assez génant qu’une série devienne un moment ce qu’elle a passée l’intégralité de son temps à se moquer et voir à 2/3 moments Baka To Test devenir « sérieusement » une comédie romantique aussi clichée et pompeuse que les comédies romantiques que la série a pris un malin plaisir jusqu’a présent à passer au pilon est un peu gênant. Encore plus gênant que voir ce que devient le manga d’Ouran Host Club par exemple. Enfin bon, ca reste tout de même très minoritaires dans l’anime: comme je l’ai dit, ça fait 10mn sur 13 épisodes, un démi-épisode quoi. Semé sur deux/trois épisodes donc ça va. Ca va. J’ai dit que ça allait, arrêtez de me regarder comme ça.

Je vais être clair: Baka To Test est même un de ses animes qui m’a beaucoup enthousiasmé, qui m’a plu au point d’explorer plus son univers après la vision d’un épisode, l’envie de prolonger un peu l’expérience alors que pourtant, comme je l’ai signalé plus haut, ni l’univers ni le chara-design ne pète trois pattes à un canard. Chaque semaine, j’attendais l’épisode avec une certaine impatience (toute modérée évidemment, j’étais pas là à compter les jours: je gardais ça pour Perfect Dark XBLA et des trucs comme la Nocturne haha) et jamais je me suis dit « ah zut l’épisode est sorti bfff faut que je le chope, le mate et le regarde », non, j’étais toujours heureux de choper le truc car voilà, encore une fois on arrive dans un sentiment purement subjectif que certains tentent toujours d’analyser et comprendre – et ils vont encore avoir mal aux dents à force de tenter -, c’est le sentiment de « mise en bonne humeur », tout simplement. Un épisode de Baka To Test moyen non seulement fait rire mais en plus te donne une certaine énergie victorieuse dans les veines, ce qui permet d’aborder le reste de la soirée d’un œil léger, joyeux et totalement décomplexé, permettant ainsi de passer au dessus de même les trolls les plus odieux. Tout simplement. Jusqu’à ce qu’on enchaîne sur un épisode de Lain et qu’on finisse en position fœtale quelque part dans un coin de notre habitation. Et ce sentiment seul a fait de ma vision de Baka To Test un enchantement permanent.

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Évidemment, la série n’est pas dénuée de défauts à commencer par ce sentiment assez VIOLENT de « remplissage » de l’épisode 3 à 11 (pour ce qui se révèle au final le meilleur passage de la série, où on dirait que le monde entier se lâche pour caser le plus de vannes possibles, ce que ne proposait pas le terrain moins « libre » des espaces scénarisés des épisodes « de bataille » qui ont eux leur propres qualités – les stratégies utilisées en temps de guerre, entre autres – mais aussi évidemment un certain « manque » d’humour par rapport au reste de la série, bien sûr – car mêmes ces épisodes là restent plus drôle qu’un paquet entier d’autres séries, à commencer par Texhnolyze, ouais bon ok la comparaison est hors sujet mais je devais juste caser que j’ai maté le premier épisode et que ouais ok j’ai peur de dormir la nuit maintenant mais qu’importe retournons au sujet), l’OST de la série qui est juste aux tréfonds du médiocre (à part le très très cool ending et même si j’avoue que chanter l’opening en karaoké, bah je dis pas non), une certaine tendance à s’appuyer sur certains runnings gags, un univers peut-être pas encore totalement exploité à 100% (en partant de la seule grande idée de l’univers, bien sûr, c’est à dire le classement en classe) et qui aurait pu permettre encore plus de perches et évidemment le fait qu’une seconde saison va suivre. Ce n’est pas forcément un défaut en soi, bien sûr, mais je ne peux m’empêcher d’avoir quelques inquiétudes tout de même: il est évident que le format de 13 épisodes fonctionne parfaitement pour Baka To Test. Maintenant qu’une douzaine d’autres épisodes vont se rajouter, est-ce que l’humour de la série, très bourrin, très instinctif, marchera aussi bien sur la longueur ? Qui sait: de toute manière, la réponse est dans six mois grand minimum et d’ici là, l’état d’esprit sera tout autre. Et puis bon, je vais avouer que ça sera un plaisir de retrouver à nouveau Hideyoshi, Yoshii, Himeji, Shouko, Voyeur, le professeur sadique et tout ce beau monde dans de nouvelles aventures !

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Maintenant pour le bilan: oui, j’ai adoré Baka To Test, oui. Complétement. Après je pourrais sorti des superlatifs un peu gênant pour mon avenir professionnel donc je vais éviter surtout que c’est devenue une gimmick récurrente chez moi et que j’ai donné au terme « le meilleur XXX de XXX » une perte de valeur assez impressionnante sur la grande bourse du superlatif. Reste que malgré tout, Baka To Test est un de ces animes qui tend à prouver que les apparences ne font pas tout et que derrière une couche de banalité peut se cacher un truc qui vaut le coup de perdre au moins trois heures à le regarder. Si vous êtes un peu dans le coup de blues, que le printemps ne suffit pas à faire disparaître votre, cette série a de fortes chances d’être la solution à tous vos problèmes.

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6 commentaires

  • Sayu

    « et jamais je me suis dit « ah zut l’épisode est sorti bfff faut que je le chope, le mate et le regarde » »
    A ce moment si j’étais trop tenté par l’idée de rechercher dans tout mes logs IRC et chopper ta réaction quand on a annoncé que le Baka to test 12-13 était sorti :<

  • le gritche

    « Comme si la série arrêtait d’assumer son coté un peu crétin pour d’un coté se dire « oh, et puis merde, moi aussi je peux faire du Tchao Pantin ! », sauf que… non. Plus généralement, j’ai toujours trouvé assez génant qu’une série devienne un moment ce qu’elle a passée l’intégralité de son temps à se moquer et voir à 2/3 moments Baka To Test devenir « sérieusement » une comédie romantique aussi clichée et pompeuse que les comédies romantiques que la série a pris un malin plaisir jusqu’a présent à passer au pilon est un peu gênant. »

    Bien dit. Quoique, même dans le sérieux j’ai tendance à voir de la parodie, comme un cahier des charges remplis par-dessus la jambe, ménageant des accalmies. Un peu plus et on touchait la faute de gout et la tentative bidon d’anoblissement par le sérieux.

  • Jacut

    Oonuma > Shinbou, l’élève a dépassé le maître, surtout si on compare Baka à Dance la saison dernière. En voilà une série qu’elle est vraiment cool et drôle !

  • Pimii

    J’ai looké que les trois premiers épisodes, et j’ai déjà mal à la mâchoire à force de rire (Hideyoshi en round girl n’y est pas pour rien).

    C’est du bon, c’est du drôle, c’est frais. A voir…(deuxième anim de kalitaÿ que je connais grâce aux Tahliste)

  • Trit'

    « La seule grande idée de l’univers, bien sûr, c’est à dire le classement en classe » : pour l’anecdote, c’était comme ça dans mon collège : plus on descendait dans l’alphabet, plus le niveau général des élèves qui y étaient mis était bas. Le fait d’avoir dans ce collège une famille de gitans totalement analphabètes (mais qu’on faisait quand même passer dans les classes supérieures malgré leurs 0/20 de moyenne générale sur l’année) n’arrangeant rien…

    Les seules classes choyées étaient celles dites « HA » (horaires aménagés), car la moitié de leurs effectifs était composée d’élèves inscrits au conservatoire de musique situé non loin de là. L’élite ultime, et c’est rien de le dire ! Les autres classes (A, B…) contenaient ceux qui allaient devenir les futurs rebuts de la société et qu’on n’allait pas du tout aider à éviter ça. On ne s’étonnera pas que ce collège avait (et a toujours ?) la pire réputation de la ville…

    Bref. J’ai pas un bon souvenir de mes années de collège (sauf la 3e). C’est sans doute pour ça que ça m’a toujours un peu gêné de voir ce classement en classes…

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