Mangas & Animes

Pourquoi Sword Art Online Alternative aurait pu être excellent (et est juste fun)

Salut, vous connaissez Sword Art Online ?

Moi ça va, ça fait cinq ans que je mate la série et que je passe mon temps à taper des articles pour expliquer les qualités et les défauts exhibés par la série. J’avais commencé en dénonçant de manière courageuse et mature l’absence de cybersexe dans la première saison de Sword Art Online, puis j’avais assumé à fond que j’adorais le moment où Kirito posait dans des flammes dans la seconde saison puis, enfin, j’avais balancé mon voisin du Grand Rex qui passait tout le film Sword Art Online Ordinal Scale à se plaindre très vocalement du fanservice car, c’est bien connu, du fanservice dans Sword Art Online c’est inattendu.

Si vous avez la flemme de lire tous les précédents articles, c’est pas grave, je vous comprends, je vous les conseille quand même et je vais résumer ces trois articles en une seule phrase: en gros j’aime beaucoup Sword Art Online, je trouve que c’est un divertissement efficace et qui a la qualité de savoir se renouveler, tenter de nouvelles choses, mais ne le fait pas toujours avec la plus grande intelligence. En gros c’est une série qui a des défauts très apparents mais il faut savoir reconnaître les qualités qu’il peut y avoir.

Par exemple, Yuuki qui triomphe c’est une qualité

Et l’un des défauts qui revient le plus, dans la bouche de nombreux critiques, c’est le personnage de Kirito, le héros. C’est vrai qu’il est ultra pété et qu’il règle les soucis à coup de deus ex machina, au point de parfois briser trop aisément la pourtant fragile suspension consentie d’incrédulité. La série en joue parfois (son apparition de poseur dans Mother’s Rosario, où il défonce une guilde entière en moins de deux, avec une mise en scène ultra tapageuse) mais ça a beau être, dans le fond, un bon gars, il peut être très dur de s’identifier à lui et très facile de lui reprocher de n’être qu’un bon vieux Gary Sue des familles.

Donc que se passe t-il si on fait du SAO sans Kirito ? Sans Asuna ? Sans Seed ? Sans Reki Kawahara ? Si on garde l’univers, mais qu’on se focalise sur d’autres personnages ?

Bon bah c’est l’heure de parler de Sword Art Online Alternative.

La série, c’est donc 12 épisodes, diffusés durant la saison du printemps 2018 et en France c’était chez Wakanim. Et ici pas de Sword Art Online, pas de Kirito, pas de Asuna puisqu’on se plonge dans l’univers d’un autre jeu, Gun Gale Online. Pour rappel, c’était autour de ce jeu – qui tournait autour d’affrontements à coup de flingues – que se déroulait dans la seconde saison l’arc Phantom Bullet, un arc que j’avais critiqué pour sa… médiocrité totale. Un arc qui avait beaucoup de potentiel mais se dégonflait vite, et offrait un combat final d’une mollesse assez déstabilisante mais on y reviendra.

Bref, nous voilà de retour dans cet univers mais cette fois-ci on va suivre Karen, une jeune adulte complexée par sa grande taille qui, après avoir testé plusieurs jeux en réalité virtuelle, va découvrir Gun Gale Online et y incarner un personnage nommé LLENN, un personnage de toute petite taille à la vitesse ahurissante. Mais son expérience de jeu va changer quand elle rencontrera Pitohui, une joueuse expérimentée, un peu psychopathe, qui va la prendre sous son aile et lui proposer de participer au « Squad Jam », une battle royale gigantesque qui va opposer plusieurs équipes…

LLENN va t-elle donc pouvoir gagner ce tournoi ?

Je pourrais vous dire « comparé aux autres séries Sword Art Online, il y’a eu quelques changements » mais ça serait un euphémisme: il n’y a que très peu de staff en commun entre les séries habituelles et ce spin-off. Essayons quand même de noter les différences les plus évidentes et de les étayer.

Déjà ça n’adapte plus le light novel de Reki Kawahara mais ça adapte un autre light novel, qui se veut être un spin-off indépendant, et qui est écrit par Keiichi Sigsawa. Un nom qui peut ne pas parler à tout le monde mais qui a déjà réalisé un autre grand nom de l’histoire du light novel japonais c’est à dire L’Odyssée de Kino. Une oeuvre fleuve qui, pour rappel, racontait l’histoire de Kino, une voyageuse qui vadrouillait autour du monde avec sa moto-qui-parle, Hermès, et partait à la découverte de nombreuses nations aux fonctionnements et aux règles uniques. Adapté en animé d’abord en 2003 puis dans un remake en 2017, cette série reste encore aujourd’hui une référence.

On pourrait trouver ce changement de style assez bizarre – Kino reste une série assez posée et qui se veut plutôt prompte à parler de problèmes sociaux et philosophiques – mais c’est oublier que Sigsawa s’est souvent décrit, à de nombreuses reprises, comme un « gun-maniac », un féru d’armes à feu. Il a dans le sujet une connaissance clairement encyclopédique. Et passionnée. L’univers de Gun Gale Online est donc une occasion parfaite pour lui de pouvoir écrire quelque chose de plus « léger » dans un domaine qui le passionne. Des jeunes femmes qui flinguent plein de trucs ? Il signe.

Et qui dit Keiichi Sigsawa dit forcément Kouhaku Kurobushi.

Car dans le light novel pas d’illustrations par ABEC, c’est le compère habituel de Sigsawa, Kurobushi, qui s’occupe des designs. Quand je dis que les deux sont inséparables ce n’est pas une exagération: tous les light novel de Sigsawa – que ce soit L’Odyssée de Kino, Allison ou le plus récent Danshi Koukousei de Urekko Light Novel Sakka wo Shiteiru keredo, Toshishita no Classmate de Seiyuu no Onnanoko ni Kubi wo Shimerareteiru.  (prend sa pause pour respirer) bah on retrouve toujours Kurobushi aux illustrations. Et les travaux de Kurobushi dans l’animation japonaise ne se limite pas à ses collabs avec Sigsawa puisqu’on a pu le retrouver dans de nombreuses séries, certaines vite oubliées – Sky Girls ou Sekai Seifuku -, d’autres plus remarquables – Princess Principal. On lui doit aussi le design de Hokusai dans Fate/Grand Order et ça mon gars c’est pas rien.

EXCELLENT STUFF

Donc l’auteur est cool, l’illustrateur est cool et qui c’est qu’on charge d’adapter ça ? Non, pas le studio A-1 Pictures, qui avait géré les deux séries et le film, mais le studio 3Hz, studio fondé en 2013 par des anciens de Kinema Citrus (qui lui même est un studio fondé par des anciens de Bones et de Production IG) et que je suis, je vais pas le nier, avec un certain interêt. En effet on doit à ce studio des trucs aussi intéressants que Flip Flappers (une des meilleures séries « magical girl » de la décennie, avec un travail ouf sur l’aspect visuel et sur la psychologie des personnages), Princess Principal (encore) ou bien l’adaptation perfectible mais visuellement ultra-solide de Dimension W. Bref, studio jeune, peu experimenté, mais qui sait faire venir de sérieux talents et fournit toujours un taf au minimum solide.

Et pour Sword Art Online Alternative le studio met à la réalisation Masayuki Sakoi, animateur et storyboarder expérimenté – il faisait de l’animation clé sur Beck et X 1999-, qui n’en était pas à sa première série. Il avait ainsi dirigé la première série de 3Hz – Sora no Method -, mais aussi l’adaptation du shonen Needless et même, pour l’anecdote, les OAV de Sono Hanabira ni Kuchizuke o, très mignonne série de… hentai yuri. Il a aussi dirigé plus récemment l’épisode 4 de Flip Flappers (le premier sans voyages dans la Pure Illusion) et l’épisode 9 de Princess Principal (celui avec un duel de flingues et le plus gros burn de l’histoire de l’animation).

Moi quand on me parle de Sono Hanabira

Et enfin on conclut avec un dernier membre du staff, en l’occurrence l’écrivain principal, et là on a Yousuke Kuroda qui en est, disons le très clairement, pas à son coup d’essai en matière d’adaptation de shonen et de trucs avec des gros flingues puisqu’il s’est occupé de l’adaptation de trucs comme My Hero Academia, Highschool of the Dead, Jormungand, Trigun ou bien Drifters. On lui doit aussi le scénario de séries originales, surtout des Gundam et pas les moins funs: Gundam 00 et l’excellent duo des Gundam Build Fighters. En somme un mec en qui on peut avoir assez confiance en matière d’adapt et d’idées pour faire des bastons et des gunfights.

Bref, on conclut ici l’aspect staff qui sert autant à mettre en avant les talents invoqués qu’à aussi montrer que dès le départ, dès les noms crédités, on est certains qu’on va avoir un truc différent du reste de Sword Art Online.

On analyse la série dans son intégralité et de manière détaillée donc à partir de ce point avoir vu la série est meilleur pour l’expérience globale™, on va pas vous mentir.

(Mon opinion en TL;DR – C’est fun, régulier, les héroïnes sont funs.)

DONNEZ MOI TOUS CES TRUCS QUI RESSEMBLENT PAS A DES FOUTUES EPEES

Déjà, pour commencer, il faut saluer l’excellent timing dont fait preuve la série. Sortir un animé centré sur des battles royales vidéoludiques dans une période où PUBG et Fornite sont en haut de la colline, c’est presque trop beau. Et vu que le light novel a démarré son écriture en 2014 on peut même pas appeler au complot et à l’heureuse coïncidence.  Donc va falloir remplir cet article de manière plus honnête, et saluer que là où Sword Art Online avait le malheur de nous proposer des jeux vidéo déjà assez datés dans leur mécanique – le /jeu/ SAO se joue finalement comme un MMO coréen typique des années 2000 -, Sword Art Online Alternative est déjà plus ancré dans son époque… et sait en tirer le meilleur. 

Là vous me direz « oui c’est gentil mais, Amo, le jeu dans lequel se passe Alternative c’est GUN GALE ONLINE ! Ca existait déjà avant ! Pourquoi t’as pas dit tout ça au moment de ta critique de la saison 2 ? »

Car, avouons-le, l’arc Phantom Bullet était très très loin de bien utiliser les règles de son propre jeu. Déjà on avait un gros problème avec le fait qu’on y suivait Kirito qui, utilisant une LAME dans un jeu DE FLINGUES, cassait un peu tout et nous forçait à suivre une version « batardisée » du jeu d’origine. Ensuite, la finale de la « Bullet of Bullets » ne faisait aucun sens et le jeu en lui même était clairement sous-exploité. A la place d’avoir un truc compétitif on y suivait Kirito et Sinon (qui s’étaient tous les deux qualifiés pour la finale alors que, mystérieusement, l’un des deux a du buter l’autre dans le match précédent) qui passaient leur temps à traquer un mec bien précis et à se faire des calins dans une grotte, se fichant bien de l’aspect compétitif (et remportant quand même le truc, presque par erreur.) 

Bref, Gun Gale Online dans SAO c’était un changement d’univers  mais le jeu en lui-même on en avait pas vu grand chose car manifestement c’était pas le sujet. Là ou, du coup, tout l’angle de Sword Art Online Alternative ça va être, au contraire, de se dire « on est dans un jeu vidéo, on suit des joueurs de jeu vidéo, donc c’est parti c’est ça qu’il faut mettre en avant. »

Déjà parce qu’on commence l’épisode 1 en vue FPS

Déjà il y’a un truc qui est assez plaisant dans Alternative, au moins au démarrage, c’est l’absence d’enjeux graves. Ici l’héroïne se bat pas pour sauver sa peau, sauver le Japon ou traquer un tueur en série, loin de là: c’est juste une fille complexée par sa grande taille, qui nourrit un nombre ahurissant de frustrations qu’elle ne parvient pas à exprimer qui, pour reprendre confiance en elle, se dit que gagner un tournoi serait pas du luxe. Elle est aussi motivée par sa relation avec le personnage de Pitohui, qui est à la fois sa meilleure pote mais aussi sa plus grande rivale, et a qui elle a fait la promesse de la « rencontrer IRL » si elle parvenait à la battre. C’est pas un enjeu INCROYABLE mais c’est un enjeu, on va dire, suffisant.

Mais cette absence de graves enjeux, elle est surtout intéressante car du coup les combats montrés dans l’anime ne tuent personne. Oui là je dis des évidences, ok, mais ça veut dire quoi de positif ? ~ BAH QU’ON PEUT SE LÂCHER~. Que sur le terrain de la guerre, les amitiés ne veulent vraiment plus rien dire et que, pour le coup, tous les personnages peuvent y passer vu que, de toute façon, si ils meurent dans le jeu, ils meurent pas vraiment dans la vraie vie.

Ci-joint: photos de gens pas vraiment morts

Encore une fois c’est cette simple différence qui permet à Alternative de choisir un angle finalement assez unique dans le genre très bondé des battles royales de l’animation japonaise: celui du pur fun. Et afin de ne pas rendre le monde trop inoffensif et pour quand même passionner le chalant, on y ajoute des archétypes issus des animes et mangas de sport où les personnages se battent pour être les meilleurs, se créent des amitiés, des affinités, des rivalités. Où chaque joueur a son style, son avantage, ses qualités, ses défauts. Et où au final on nous fournit un personnage fun et attachant avec LLENN et en face y’a des antagonistes plutôt intéressants, que ce soit les filles du club de gym mais surtout Pitoh, la reine du sourire mi dérangeant mi cool donc totalement dérancool. 

Et la bonne nouvelle c’est que les combats sont aussi traités de la bonne manière. Au lieu d’avoir un jeu ou foncer dans le tas de manière débile en gueulant Leeroy Jenkins permet de gagner (salut SAO), ici on a un jeu ou la stratégie prime avant et où passer en force ne réussit jamais vraiment. Les balles sont limitées, les adversaires nombreux et talentueux, et le gameplay est en vrai pas inintéressant, avec ce concept de radar qui, toutes les dix minutes, dévoile la position des joueurs, ce qui modifie vraiment le rythme des parties et permet des possibilités tactiques illimitées.

Et ça tombe bien, car ma vraie bonne surprise devant Alternative c’est à quel point les tactiques et les stratégies prédominent tout le long des combats. Comme on est « que dans un jeu », peu importe que les personnages meurent, donc ils peuvent justement se permettre de prendre des risques, de tenter des choses, de faire des actions ultra héroïques: ils n’ont souvent pas grand chose à y perdre.

Du coup ça rend les combats vraiment funs à suivre. Les rebondissements sont légions, le rythme est effréné, y’a pas mal de variété et de diversité… bref je me suis jamais ennuyé en suivant les Squad Jam, qui doivent représenter facilement deux tiers de la série, et ça c’est bon signe.

SAUF QUE.

Vous voyez ce que je disais taleur sur « l’absence d’enjeu » ? La seconde Squad Jam brise le cou à ce concept, en nous filant toute une histoire SUPER TROUBLE autour de Pitoh qui veut jouer « façon SAO » et « mourir pour de vrai si elle meurt dans le jeu », bref soudainement on a un enjeu beaucoup plus grave (si Pitoh meurt de la main de quelqu’un d’autre que LLENN, c’est fini pour elle) et, je vais pas vous mentir… ça s’intègre super mal à l’univers que Alternative posait jusqu’ici.

On savait que Pitoh était chtarbée et sa véritable identité est même jamais vraiment un mystère, je veux dire que si la question « quelle est la vraie identité de Pitoh » était une énigme du Journal de Mickey, Dingo aurait trouvé la réponse dès la seconde case, mais le fait est que soudainement cet anime un peu fou et un peu léger nous sorte un truc un peu grave de manière aussi soudaine et légère, ça crée un décalage qui est dur à avaler…

… et dont honnêtement on se fout aussi pas mal. Pour ne pas dire que c’est un enjeu complètement inutile.

Parce que le truc, c’est que Pitoh elle est surbalèze à GGO.

On sait très bien que la question c’est pas de savoir si Pitoh va mourir avant que LLENN la tue, y’a aucun suspens là dessus, la question c’est savoir comment les deux vont se retrouver en face à face durant ce Squad Jam. Mais en vrai tout l’enjeu de « si elle meurt elle meurt vraiment » il est complètement bateau parce que le plaisir de voir LLENN et Pitoh chercher à se retrouver sur la carte pour s’affronter il aurait été exactement le même sans. Allez, le seul truc que ça justifie, c’est pourquoi LLENN se bouge le cul à participer au second Squad Jam mais je suis sûr que même sans ça juste le plaisir d’affronter Pitoh et ptet enfin la croiser IRL aurait été quand même un moteur de motivation pour elle.

Bref, c’est un peu de mauvais goût et j’ai le sentiment que ça existe juste pour rappeler les événements de l’arc Aincrad parce que ouais tu peux pas faire du SAO sans forcément te lier à Aincrad d’une manière ou d’une autre.

Sur un autre point, on pourrait pas mal reprocher à la série ses passages « dans la vie réelle » et c’est vrai que c’est un truc que la franchise a toujours foiré: honnêtement, à part Mother’s Rosario, y’a aucun arc qui propose vraiment des phases IRL qui soient pas médiocre. Dans Alternative… ça va. Je reste choqué par quelques détails débiles, surtout liés aux décors pas géniaux genre l’appart de Karen qui est méga grand, et ne contient qu’un tapis et une télé géant. C’est pas un vrai logement, c’est une maison de Sims.

En vrai, les passages IRL – et surtout l’épisode 6 – servent de bon point pour prendre sa respiration entre deux Squad Jam, et c’est plutôt bien vu. Puis faut dire que Karen est aussi cool que son alter ego virtuelle, ce qui aide pas mal. Non en vrai, le seul truc que SAO Alternative fait mieux que la majorité des arcs de SAO avec l’IRL c’est qu’il y fourre pas trop de trucs super sérieux. Si on avait eu une phase d’enquête ou Karen aurait essayé d’enquêter IRL sur la vraie identité de Pitoh, par exemple, ça aurait été sans doute très nul. On reste à une petite échelle, même en dehors du jeu, et c’est pas mal…

… Même si certains trouveront AMUSANT la coïncidence qui veut que l’équipe de gym rythmique croise Karen régulièrement même avant qu’elles se croisent sur GGO. Genre les deux premières équipe du Squad Jam qui vivent pas loin les unes des autres, bon bah soit on a un serveur régional, soit Tokyo c’est tout petit.

(Même si là encore c’est vaguement justifié par le fait que cette équipe de gym rythmique soit les élèves d’une grande école, grande école qui possède une université, aile universitaire ou est inscrite Karen, ok ok.)

(En règle générale je me fous de la crédibilité de la justification, si t’essaies au moins de justifier ça te fait un bonus.)

Et du coup taleur je me moquais du faux-mystère de l’identité de Pitoh mais ça veut pas dire que j’aime pas cette identité. Le fait que la meuf la plus hardcore du serveur soit une chanteuse spécialisée dans les chansons chills et posées à écouter au coin du feu c’est une idée rigolote. Et scénaristiquement ça permet de justifier l’absence du personnage, sa montagne de thunes et pourquoi elle cache son identité. C’est pas mal c’est pas mal, et ça en rajoute vraiment à un perso que, je vais pas vous mentir, j’aime… pas mal… beaucoup… Ok c’est une psycho fun.

Je parlais taleur du fait qu’elle était surpétée mais à mon sens c’est pas anormal vu que je la considère un peu comme une anti-Kirito sous pas mal d’aspects. Elle est ultra balèze au jeu mais l’est parce qu’elle a aucune pitié. Elle a aucune morale. Elle a aucun honneur. Elle cherche la victoire à tout prix et est en plus polyvalente dans sa manière de péter des crânes: elle maîtrise le corps à corps, le tir à courte portée, à moyenne portée, à longue portée… et est autant capable de battre quelqu’un dans un duel honorable que en lui tirant dans le dos. Elle est littéralement imprévisible mais reste cohérente dans sa recherche du kill à tout prix. Et elle arbore en permanence des expressions très exagérées, avec quelques rires sadiques en bonus.

Bref, aux antipodes d’un Kirito qui est certes lui aussi ultra balèze au jeu, lui aussi cherche pas mal la victoire, mais possède une personnalité plus effacée et un vrai sens du devoir et de l’honneur. Pitoh c’est une Kirito qui s’en fout du comment elle gagne.

C’est aussi, du coup, un bon personnage complémentaire à LLENN / Karen. Je crois avoir signalé plusieurs fois dans l’article jusqu’ici à quel point LLENN est fun et attachante mais je crois que l’aspect que j’apprécie le plus dans le personnage, et sur ce point elle peut être justement similaire à Kirito, c’est à quel point elle supprime sa persona sociale quand elle est soudainement à fond dans le combat. J’ADORE l’archétype du perso « gentil comme tout » qui devient une furie en plein combat car elle abandonne tous ses aspects les plus « socialement bien vus » pour à la place tout donner et faire un 180° niveau comportement. Et là, encore une fois, le personnage a un comportement logique et cohérent tout le long du récit. C’est la base.

Enfin le vrai kiff c’est surtout ses 3000 reactions faces.

Quelle beauté.

Oh, et P-Chan évidemment.

Quelle beauté².

Pour les personnages plus secondaires, je serais plus rapide: Fuka, par exemple, est plutôt cool, j’aime bien son côté brutasse et bourrine genre la meuf elle débarque dans un jeu de flingue la première chose qu’elle veut faire c’est apprendre à maîtriser l’usage du DOUBLE LANCE GRENADES. Ca c’est bon. Le seul bémol que j’ai par rapport à elle c’est que je trouve pas « normal » qu’elle se demerde aussi bien durant le Squad Jam alors qu’elle a une expérience du jeu ultra limité mais là aussi l’anime tente d’apporter une explication du genre « elle joue à des tonnes de jeu vidéo depuis qu’elle est gamine » donc ok, c’est vrai que tous les jeux de flingues se ressemblent à la limite ok.

Note: on manque pas mal de FPS où tu peux taper des gens avec un fusil anti char

En revanche, le personnage de M je suis… euh… dubitatif ? Le personnage dans GGO est super cool, et le voir péter un cable à cause de la panique durant la première Squad Jam est pas inintéressant mais oh god à partir de sa première apparition IRL il dégringole à fond. Déjà IRL il fait méga tiep mais en plus son comportement est méga gênant. Là y’a même pas d’humour lié au décalage entre son caractère IRL / son caractère GGO, c’est juste méga de la gêne, et le personnage en sort vachement moins crédible. Alors quand en plus monsieur décide d’embrasser Pitoh pendant son sommeil, là tu sors le téléphone, tu composes un numéro de police, tu expliques qu’un bonhomme qui existe pas se comporte de manière déplacée et après tu dois expliquer au tribunal que tu cherchais pas à faire perdre leur temps à la police c’est juste que tu avais pas bien réfléchi au moment d’appeler. Chiant quoi.

Bref, le perso aurait été mille fois mieux à rester plus… normal. Ma théorie c’est qu’il était le garde du corps de Elsa Kanzaki et que la raison pour laquelle il pouvait rester qu’une heure dans le premier Squad Jam c’est que à la fin de l’heure le concert était fini et il allait devoir reprendre son job. C’était mieux.

Ouais cache tes yeux, je suis sûr que M ça veut dire M comme… LOSER.

Sinon les autres persos secondaires ? Eh, y’en a peu et j’en ai finalement pas grand chose à dire. C’est terrible car dans la seconde Squad Jam on nous introduit 2/3 persos supplémentaires (genre le personnage bi très très relou ou la fille d’une des deux équipes) mais ils font que passer dix minutes sans être spécialement développés. On sent qu’ils sont posés là pour la suite du light novel mais on a pas forcément envie après cette première rencontre de les voir plus. C’est un peu dommage.

Mais en vrai j’aime bien le fait que la seconde Squad Jam soit remporté ni par LLENN, ni par Pitoh mais par une équipe de méga campeurs qui attendait sagement la fin du combat pour sniper la survivante. Je trouve ça à la fois drôle et, finalement, assez réaliste car j’ai vu suffisamment de let’s play PUBG (j’en ai vu au moins pfff dix) pour comprendre que la campouze c’est payant.

Plus payant que d’arracher la nuque de ton adversaire (tellement cool ce duel)

Bon en vrai j’ai à partir de là plus grand chose à dire sur SAO Alternative.

Ca a été, dans l’ensemble, un bon moment, j’ai pas mal apprécié les personnages principaux, j’ai trouvé les combats funs, plutôt bien mis en scène avec 2/3 plans qui claquaient pas mal… Y’a même pas de vrais gros défauts, mon seul gros reproche c’est que techniquement c’est jamais ultra flamboyant. Y’a pas d’animation de ouf, y’a pas de plans ou visuellement tu te dis « wow c’est super beau », sur ce plan là c’est assez basique, ça transcende jamais et c’est un peu dommage.

Mais en l’état ça reste la saison de Sword Art Online la plus régulière en terme de qualité, y’a pas de vrais moments faibles et c’est à saluer.

Je me met donc à espérer une saison 2 quand le light novel sera assez avancé… Mais qu’ils prennent leur temps: déjà Alicization arrive et ça va être un gros morceau puis, bon, quand même, une adaptation de Progressive moi je prends tellement grave. Oui, je sais, au final on en revient toujours aux yeux noisettes d’Asuna mais qu’est-ce que vous voulez, on reste humain.

En vrai j’aurais pu aussi passer 2000 caractères de cet article à faire de la théorie sur la relation entre Karen et Elsa. Est-ce de l’amour, est-ce que ce baiser a des implications, est-ce un couple, est-ce des amis avec bénéfices, TANT DE QUESTIONS EN SUSPENS POUR LA SAISON 2.
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2 commentaires

  • Scytes

    Très bon article !
    Je ne peux dire que « Amen » sur le passage où tu parles du besoin de l’anime d’intégrer des éléments graves dans son scénario pour se rattacher à l’histoire de SAO. S’ils avaient voulu faire encore plus forceur, ils auraient pu dire que Karen était en faite la cousine de Kirito et nous balancer un énième remix de « Sworland » au combat contre Pito.
    Par contre, au sujet de SAO Progressive, j’ai lu le premier tome et j’ai quand même beaucoup de mal avec ce que sont devenus Kirito et Asuna. Kirito qui assume complètement le fait d’être un gros roxxxor et se la pète, et Asuna qui se la joue petite bourge qui découvre le vaste monde… J’espère que leur caractère respectif s’améliore dans les autres tomes !
    Bref, encore merci pour cet article de qualité !

  • Libanoni

    je tiens a dire que la scène ou elsa et karen on fait le bisou, j’etait a ça de faire un malaise, mais bon après c’est compréhensivle QUAND T’EST UNE PSYCHOPATE !

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