La lettre de Tintin au capitaine Haddock.
Je l’avais déjà postée sur le précédent Néant Vert, mais là je la reposte à nouveau. Ce qu’il faut savoir est que cette « Lettre de Tintin au capitaine Haddock » est à la base une rédaction faite sur un thème qu’on pouvait choisir. Ensuite la dite rédaction a été choisie pour représenter -avec quatre autres textes- ma première L au concours Entrelisez et elle a terminée dans des classements honorables, je trouve: 7e au classement élèves, 3e au classement professeurs…
Scénario n°4 : Tintin, sentant venir « sa fin prochaine » avoue dans une lettre au capitaine Haddock que c’est lui qui a volé les bijoux de la Castafiore dans l’album du même nom.
Cher Haddock,
Comme vous devez le savoir, je n’en ai plus pour longtemps à vivre, je sens venir ma fin prochaine, je vois la fin du tunnel s’approcher, je me prépare à mettre la table pour les asticots… Après tout, j’ai atteint un très bel âge, il me paraît naturel de rejoindre pour une dernière aventure dans le pays des Morts ce bon vieux Tournesol, sans oublier Dupont, Dupond, Nestor, Tchang et évidemment mon petit Milou. Quant à vous capitaine, je trouve remarquable votre endurance, on m’a signalé que vous avez atteint les cent-onze ans, ce qui pour un ancien alcoolique héroinomane célibataire n’est pas si mal. Tenez, je relisais toutes les aventures que nous avons vécus ensembles… nos escapades touristiques au Tibet, nos randonnées champêtres dans le Sahara, nos vacances détentes dans la jungle du Saint-Theodoros à éviter les pièges à loup… On en a fait des choses ensemble ! Pour le meilleur et pour le pire, comme on dit !
Mais tenez, rappelez-vous de l’affaire des bijoux de la Castafiore ! Je suis certain que vous en riez encore (pour ma part, cela m’arrache encore de profonds fous rires quand mes poumoins me le permettent.) ! Eh bien j’avoue que j’y suis pour quelque chose…
J’ai gardé ce secret tout au long de ma vie vertueuse et héroïque, car cela la ternirait si jamais il lui arrivait de s’ébruiter, mais maintenant que je sens venir ma fin prochaine, il est temps que je vous dise que oui, j’ai volé l’émeraude. Vous aviez finalement raison quand vous disiez qu’une pie voleuse qui transportait un bijou de cette taille était aussi épatant que de voir une autruche citer du Camus !
Ah, pourquoi l’ai-je volé ?
Parce que la venue de cette grosse pintade de Castafiore (et je pèse mes mots) m’ennuyait considérablement et surtout, je détestais Wagner, ce compositeur pour fascistes ! Il était clair que pour moi, elle devait payer pour un tel sans-gêne et une telle insolence. Je sais que la vengeance n’est pas la meilleure des solutions mais ce jour-là, j’ai craqué. Il ne fut ensuite pas si difficile que cela de voler cette émeraude : je m’aida de la servante, Irma, que je séduisis sans problèmes pour qu’elle garde le silence sur le vol, et voilà, c’était fait. Plus tard, je me décida de cacher l’émeraude dans ce nid très très très haut placé – aïe, quand j’y repense, j’en ai mal aux côtes-, pour pouvoir la récupérer dans une fantastique séquence d’héroïsme un peu plus tard qui fera de moi une idole, un détective parfait, un surhomme !
Le vol de l’émeraude fit grand bruit, à ma plus grande joie. Intérieurement, je jubilais, si fier d’avoir concocté un plan aussi formidable : cependant, cela demandait de ma part un grand jeu d’acteur et une grande hypocrisie de politicien .En une semaine, je fis preuve de plus d’hypocrisie et de capacités à mentir que tout le reste de ma vie, ce qui n’est pas difficile. Même Hergé tombera dans le panneau !
Voilà, j’espérais vous le dire un jour, capitaine, car cela m’ennuyait de ne pas vous avoir prévenu, j’aurais adoré vous parler de ça plus tôt mais, hélas, j’ai oublié votre existence depuis six ans à cause de médicaments bleus que je prenais pour éviter de penser à la douleur d’être homme tronc. Mais heureusement, je me suis rappelé de vous et de mes aventures hier soir, en regardant un téléshopping. Embrassez Coco de ma part.
En espérant vous revoir avant la date de ma fin prochaine. Amicalement, votre Tintinounet.
PS : Pourquoi est-ce que je vous vouvoie depuis soixante ans ? Bien que je n’aie jamais tutoyé quelqu’un d’autre que Milou, cette question m’obsède depuis que j’ai commencé à écrire cette lettre. J’imagine que, vu ma fin prochaine, je n’aurais jamais la réponse.
Sinon.
Suzumiya Haruhi n’est toujours pas licenciée en France.