Ces étranges ménestrels anti blasitudes que voilà
Un billet d’humeur parce que POURQUOI PAS.
Donc hier a été annoncé avec beaucoup d’enthousiasme et un certain sens de la communication la MAB, c’est à dire les Ménéstrels Anti-Blasitudes, sur le blog de Julien Chièze. Julien Chièze c’est ce journaliste qui officiait dans le Joystick / Playstation Magazine de la fin des années 90 sous le pseudonyme de Gollum et qui depuis cinq ans gère le site Gameblog, devenu doucement mais sûrement un des principaux sites de jeu vidéo du paysage français. On a tous nos opinions sur Gameblog, moi je vais être franc le site m’a gravement déçu au bout d’un an en prenant une direction racoleuse qui ne me convenait absolument pas tandis que leurs podcasts (qui ont fait pas mal de mes nuits) baissaient doucement et sûrement de qualité en passant de quelque chose de franc et chaleureux à ses débuts à quelque chose d’assez mécanique et parfois beaucoup trop forcé pour être agréable. Mais bon, c’est pas comme si l’Internet ne permettait pas d’avoir des millions de sources différentes pour s’informer alors j’ai fait le choix courageux et osé d’en avoir pas grand chose à foutre.
Mais là wow, les Ménéstrels Anti-Blasitudes, je peux pas laisser passer ça.
Pour ceux qui ont pas lu l’article on parle donc d’une communauté fondée par JulienC, donc, et dont le but serait donc de faire front au négativisme ambiant de la communauté gamer française. Cela passe donc par la promotion de jeux « peu médiatisés », par l’opposition de l’opinion qui voudrait que tout soit mieux avant ou bien par la promotion dans son entourage de ces jeux « peu médiatisés mais exceptionnels » et faire en sorte que vos proches connaissent du jeu vidéo autre chose que Call of Duty ou FIFA.
En soit, il n’y a vraiment rien à reprocher à l’idéologie derrière cette initiative. Les gamers sont, effectivement, des sacrés conservateurs toujours prompts à la critique rapide et facile. C’est d’ailleurs la principale raison qui fait que j’ai aujourd’hui complètement déserté tous les forums dédié au média. J’avais pété un cable là dessus en 2009 d’ailleurs. C’est à dire que beaucoup trop de gamers sont, clairement, des putains de feignasses ultra exigeantes qui cherchent en permanence à avoir raison. Feignasses parce qu’elles réfléchissent peu, ne mettent jamais les choses dans un contexte et sont toujours heureuses de sortir de petites expressions souvent préfaites, si possible le plus vite possible histoire d’avoir la fierté d’être le premier à l’avoir dit. Ultra exigeantes parce qu’elles bloquent facilement à la moindre vexation, sont toujours insatisfaites de voir que des choses n’ont pas été faites comme elles auraient voulus que ça soit fait et sont toujours convaincues que leurs idées sont les meilleurs et/ou n’ont pas été pensées par le développeur avant eux. Enfin qui cherchent en permanence à avoir raison parce que Internet c’est ça, c’est la possibilité d’essayer de se donner un rôle d’analyste ou de journaliste sans avoir les compétences et de se booster l’égo en montrant à tout le monde qu’on a un don en essayant le mieux possible de prédire ce qu’il va se passer, car le plaisir du « je vous l’avais dit » est, effectivement, sans limites.
Maintenant ce que je viens de décrire, je vais vous l’avouer, n’est évidemment pas applicable qu’aux gamers mais à tous les fans possibles et inimaginables qui deviennent forcément, à un moment ou à un autre, inquisiteurs de leur propre passion. On a les mêmes cas sociaux dans le cas de l’animation japonaise, du cinéma fantastique, du catch… C’est un passage qui me paraît quasiment inévitable dès qu’on a le corps tout entier englué dans une passion.
Bref, je suis totalement favorable à l’idée de donner un coup de pied à la ruche et aider des gens à prendre conscience du fait qu’ils vont peut-etre un peu trop loin et qu’il est nécessaire qu’ils se remettent en question dans la manière qu’ils ont d’appréhender leur média favori. Si on ne m’avait pas donné un coup de pied au cul il y’a cinq ou six ans, je serais peut-être encore rempli de haine pour des jeux auquel je n’ai pas joué et tous mes E3 je les passerais à chosir les jeux que je vais détester d’avance à la fin de l’année. Je vais pas me poser en modèle de vertu parce que ça serait abusé de ma part mais, merde, je considère quand même qu’il y’a encore beaucoup de gens qui pensent sacrément de la merde et qui se complaisent beaucoup trop dans un état d’esprit négatif, pessimiste et qui acceptent beaucoup trop des faits discutables. Le jeu vidéo n’est pas mort, Nintendo n’a pas sacrifié les gamers, le casual gaming ne ménera à la perte d’absolument rien, le jeu vidéo n’était pas mieux avant pas plus qu’il n’est mieux aujourd’hui et jouer sur PC ne fait pas de vous un super joueur issu d’une race supérieure. Ce genre de conneries qu’aujourd’hui on tend accepter avec fatalisme, bah putain wow quoi. C’est la même chose que voir les gens accepter sans se poser de questions que les politiciens sont tous des pourris, que notre société décline et va se faire bouffer par les chinois ou bien qu’ils ne peuvent rien faire pour influer sur leur entourage. C’est en acceptant ces faits sans réfléchir dessus, sans les poser dans un contexte, sans essayer même de les combattre un peu qu’on arrive à cette situation amorphe et détestable. Non, rien n’est jamais simple au point d’être pouvoir résumé en une phrase de moins de dix mots. Tout est toujours plus subtil et la généralisation ne mène jamais à rien. Quel que soit la solution. C’est en accepter ces faits sans broncher qu’on en devient des blobs et qu’on finit quelques décennies plus tard par mourir en ayant rien fait de sa vie. OUAIS CARREMENT.
Braid, le jeu parfait que tout le monde veut vous voir jouer même si brffff non pas envie quoi.
Maintenant vous savez ce que je déteste encore plus que ces états d’esprits amorphes et fatalistes ? Les putains d’idéologues. Eux c’est l’inverse. Ils agissent beaucoup, ils pensent beaucoup… mais en suivant une idéologie bien précise et bien réglementée. C’est pour ça que, par exemple, je me méfie de tous propos venant d’un site clairement étiqueté par une idéologie. Le fameux débat insupportable du « calvaire charnel » autour du jeu Tomb Raider et de la place prise par le viol dans le scénario illustre bien ça: d’un coté nous avions le camp des féministes. Ce camp suit l’idéologie du féminisme, vit féminisme, pense féminisme, mange féminisme. Tout ce qu’il voit, fait, appréhende, c’est pour le passer à la moulinette du féminisme. Dès qu’une femme apparaît dans un média, elle sera jugée par les conditions du féminisme. En face on avait le camp des « gamers ». Ce camp vit dans une idéologie qui elle vit dans l’apologie du jeu vidéo. Il pense jeu vidéo, il mange jeu vidéo, il appréhende jeu vidéo. Il vit dans une défense totale et aveugle de ce support.
Ce débat était donc insupportable car on avait deux camps biaisés, qui voulaient tous deux défendre leur morceau de viande. D’où le débat tendu, violent, cruel venant de gens qui, parfois, ne réfléchissaient juste pas et déclamaient les banalités qu’on leur a toujours appris quand ils s’agissaient de défendre leur idéologie. Et pire, il y’avait ceux qui parfois réfléchissaient, mais ne parvenaient qu’a une conclusion qui n’allait que dans le sens de leur idéologie parce qu’en cinq à dix ans, ils n’ont jamais appris à remettre cette idéologie en question et ne se sont peut-être jamais rendez-compte que celle-ci avait bouffée leur vie et leurs réflexions au point qu’il était désormais impossible pour eux d’avoir un point de vue franc et objectif sur leurs propres convictions et le fait qu’ils y pensaient trop. C’est la même chose qui plombe la vie politique française aujourd’hui, par exemple. Là ça fait six mois que je suis au Parti de Gauche et je sature déjà d’entendre tous les autres partis en prendre plein la gueule parce que ce sont les autres partis.
Et voilà donc que JulienC nous propose une nouvelle idéologie à suivre dans le milieu du jeu vidéo français. Et crée au passage un énième communautarisme qui n’amusera personne et qui risque de faire plus de mal à sa passion qu’il ne puit le soupçonner.
Oh, je ne nie pas qu’il y’a de bonnes intentions, mais de quoi l’enfer est-il pavé ? Car déjà de base, il n’est pas nécessaire de créer une communauté en faveur du « bon » jeu vidéo car de un le « bon » jeu vidéo n’a pas besoin de ça pour exister et de deux cela implique d’emblée que cette communauté va se poser en opposition à celle qui ne vivrait que par le « mauvais » jeu vidéo.
Et, soyons francs, je doute énormément de la capacité de Julien C de mettre en avant des excellents jeux « peu médiatisés. » Pas pour les raisons que vous soupçonnez, mais parce que je pressens qu’il sera focalisé sur ses trois/quatre coups de coeurs et qu’il en oubliera tout le reste: il nous parlera en boucle de Flower, d’Okami, de Journey, peut-etre de Shenmue puis après quoi ? Le pire, au final, c’est que cela risque plus de desservir ces jeux qu’autre chose. Parce que déjà d’une part les joueurs, et moi y compris, n’aiment PAS qu’on leur force la main et qu’on les gave comme une oie. Le risque ici, c’est que trop de promotions autour de jeux « peu médiatisés » déjà très connus par les gens qui ont un peu la tête dedans ne finira qu’encore plus par les dégouter et les rendre encore plus blasés. J’en ai un peu marre, justement, de ces jeux que certaines rédactions mettent sur un piédestral pour se donner la bonne conscience de ne pas soutenir que les gros jeux d’éditeurs qui se vendront à des milliards d’exemplaires. Je déteste cette étiquette de « jeu indépendant » parce que putain UN JEU est UN JEU. Qu’il soit indépendant, qu’il soit fait par un type ou par un studio de 500 personnes, qu’il soit torché en six mois ou en cinq ans, que des mecs soient licenciés à la fin ou pas, je m’en bat les couilles: UN JEU est UN JEU.
Exemple con: Fez est sans doute exceptionnel mais il est pas plus exceptionnel que tel jeu à 30M de budget parce qu’un mec a tout fait tout seul. Il sera exceptionnel par les émotions qu’il apportera, par les qualités techniques indiscutables qu’il montrera. J’en ai assez qu’on nous rappelle sans cesse qu’on doit « soutenir » telle catégorie de jeu plus que telle autre parce que notre rôle en tant que joueurs n’est PAS de soutenir quoi que ce soit, notre rôle c’est de JOUER, d’AIMER JOUER et de garder cette volonté d’OUVERTURE. Un jeu doit être acheté parce qu’on a ENVIE d’y jouer, pas pour autre chose. Cette envie elle peut être créée de multiples façons: le bouche à oreille, les critiques positives, un jeu de niche original, un univers qui nous parle, parfois une envie primaire d’un bon divertissement. Je n’ai pas acheté Bayonetta parce que je voulais soutenir Platinum Games ou que je voulais voir Sega continuer à éditer des jeux originaux: je l’ai acheté parce que l’univers avait l’air démentiel et que la démo m’avait convaincu que j’allais passer un bon moment. Je n’ai pas acheté Rock Band Blitz pour soutenir Harmonix ou bien sa politique de liaison très avancée avec un compte Facebook, je l’ai acheté parce que ce gameplay à deux boutons et cette comptabilité avec tous mes DLC me foutaient une érection monstrueuse. Je n’ai pas acheté Modern Warfare 2 parce que j’étais un mouton beauf avide de sang et de guerre mais parce que je voulais un FPS avec une mode multi qui me fasse tripper autant que celle du 1 m’avait fait tripper. FIN DE L’HISTOIRE.
Pour moi les Menestrels Anti Blasitudes c’est l’apogée de cette idéologie néfaste pour le jeu vidéo, qui est celle de ceux qui veulent vous faire avaler leur vision du jeu vidéo « parfait » et « artistique » sans prendre une seule seconde le fait que ce jeu, bah vous avez pas forcément envie d’y jouer. Vous vous retrouvez alors à jouer à un jeu non pas pour ce qu’il est, mais pour ce qu’il symbolise, avec peut-etre la peur de ne pas aimer. Peut-être même que vous n’y jouerez pas, ce qui est tout aussi débile. Peut-être que vous faites ça juste pour vous donner « bonne conscience », ce qui est stupide parce qu’il n’y a pas de honte à avoir de jouer à tel jeu pas artistique ou quoi que ce soit ? Putain, personne n’a a se justifier de quoi que ce soit dans ce bas monde. J’ai joué à Chrono Trigger, j’ai laché au bout de dix heures parce que je trouvais ça lent et chiant, est-ce que je devrais avoir honte de ne pas avoir aimé Chrono Trigger ? NON. J’ai joué suffisamment pour voir que c’était excellent mais que ça me parlait pas donc fuck off. Je déteste viscéralement la saga des Assassin’s Creed que je juge être une honte de gameplay et d’écriture, est-ce que je considère les fans de la saga comme des mecs qui bavent et qui puent ? NON. Dois-je avoir honte de considérer qu’Alpha Protocol est le jeu le mieux écrit de la génération HD ? NON.
Il faut en finir avec cette tendance qui consiste à sur intellectualiser notre rapport au jeu vidéo. On joue avant tout parce qu’on a envie de jouer, putain de merde. Soutenir l’industrie du jeu vidéo c’est putain de simple: il suffit d’être putain de naturel. Acheter à 70€ ce qu’on veut acheter à 70€ et pas ce qu’on se sent obligé d’acheter à ce prix là, que ce soit pour être dans la « mode » ou pour essayer de « soutenir. » On a tous le droit d’avoir nos propres manières de fonctionner putain de merde. Et ça me saoule qu’un des gérants d’un des plus gros sites français nous parle de « jeux peu médiatisés » alors que si certains jeux sont « peu médiatisés », il est le premier à en être responsable. Les « grands jeux » finissent toujours par ressortir à un moment ou à un autre. Il n’y a pas de pression à avoir ni de pression à se donner. Flower laissera plus de mémoires chez ceux qui y ont joués qu’un Army of Two ou un Darksiders II à la campagne publicitaire imposante et aux notes pseudo dithyrambiques, on est tous d’accord. Mais maintenant il faudrait dès à présent arrêter de voir le milieu du jeu vidéo comme un champ de bataille manichéen ou se battent en duel les mauvais et les bons jeux, les gentils et les méchants éditeurs, les joueurs excellents ou pathéthiques. Il sera temps de faire preuve d’un peu d’OUVERTURE D’ESPRIT au lieu de vouloir s’acharner à tous nous faire passer pour des débiles acharnés et paranoiaques convaincus que si le jeu vidéo va mal c’est la faute des autres.
Devine quel FPS c’est !
Ca n’empêche pas de se plaindre, hein. Moi aussi j’en ai ras le cul des FPS militaristes se déroulant des graphismes marrons. Mais putain j’en ai rien à foutre parce que je suis pas obligé d’y jouer, je suis pas obligé de mater les trailers toutes les deux secondes, je suis pas obligé d’avoir un avis dessus et j’ai d’autres FPS qui se déroulent pas dans des graphismes marrons comme The Darkness II, comme Borderlands, comme Team Fortress 2… Ca se vend ? Bah tant mieux pour eux, moi je m’en bat les couilles. Mais putain se plaindre sur tout, tout le temps, non, juste non. C’est tout aussi con que chercher à tout prix les bons cotés de tout et n’importe quoi. L’important ça reste, encore une fois, d’être naturel. C’est tout quoi.
Voilà fallait que ça sorte, c’était long mais putain c’est juste surchiant ces combats de bites incessants. Maintenant je repars aller faire péter des putains de grues dans ce putain de Just Cause 2.
Post-scriptum: Yeah, j’ai réussi à pas faire le jeu de mot « Suce MAB » tout le long de l’article.
Ah merde.
11 commentaires
Kitsune
Je suis rassurée de voir que je ne suis pas la seule que Braid laisse un peu frigide, même si j’ai essayé.
Noob Man
Pff tu dis ça parce que t’es un joueur console tupu lol.
… Blague à part, j’aime les posts qui crient « soyez tolérants bordel de merde ». Continue. (je suis sincère)
Eolf
Eh bah, que d’ion positifs dans l’air. Mais dit toi que tu fais parti des 10 milliards de personnes qui s’amusent tous les jours sur CoD et qui ne disent rien 😀
Les jeux vidéos, c’est toujours la guerrEeuuUuuuu !!!
Du coup j’imagine que tu dois être un grand fan de jeuxvidéopointcom. Chez eux un CoD sera autant mis en valeur qu’un Flower (c’est l’avantage d’avoir 80% des notes entre 16 et 18 :D).
Je me demande bien ce qu’il t’a fait le bonhomme pour te mettre dans une rage pareille^^
ILDM
Pas mal comme article il pointe bien du doigt une certaine mentalité nauséeuse qui me font pas mal fuir les forums de jv. ( putain gameblog et ses news à clique et son esprit white knight grrrrr ). Je plussoie ce qui a été dis plus haut continu ô Amo à nous apporter la lumière à grand coup vous allez vous aimez les un les autre bordel de merde ! 😉
Itsukushimu
Never say no to Panda!
Kovax
Excellent billet ! Je suis totalement d’accord avec tout ce que tu as écrit. Du coup, je n’ai pas grand-chose à dire de plus, à part : PUTAIN MAIS OUAIS !
Aer
Je suis tombé sur ton article via Aggregamer donc si ça t’emmerde des commentaires deux mois après, deal ça avec Garric.
Ca fait un moment que j’avais pas pointé mon nez ici, le sujet m’a parlé vite fait. Et puis surtout, je cherchais un truc à faire avant d’aller dormir en écoutant du Shoji Meguro.
J’ai pas non plus envie de passer pour le sage qui sait tout, mais comme t’as l’air dans le bon état d’esprit (tout du moins, le lundi 22 octobre), je voudrais quand même te signaler que plutôt que d’envoyer des pâtés de ce style n’importe comment – mais c’est ton style après tout – tu ferais aussi bien de l’appliquer. Skejvedirparla, et je vais prendre mon cas sur certains exemples qui émaillent ton texte, intercontextualité classieuse, c’est que par exemple ce Chièze la (je suis pas sur de l’ortographe, flemme de scroll up), ben j’ai commencé à en entendre parler quand j’me suis pointé sur twitter. Avant que dalle. Pas parce que je lis pas la presse jv, même si « Gollum » ça fait résonner que dalle dans mes souvenirs mais peut être qui sait, mais parce que les sites généralistes, ça fait longtemps que j’ai laissé tombé. Pour ne pas dire que je n’y suis jamais vraiment allé.
Alors oui, j’y passe, principalement sur Gamekult pour ce qui est des fr, genre une fois tout les deux mois, quand je cherche des infos vite fais sur un jeu, un test pour voir ou ce genre de conneries. Mais pas plus. gameblog j’y suis passé deux trois fois parce qu’une connaissance y tient un blog, donc sur son blog avant tout, et le reste j’ai même pas daigné y jeter un oeil. Par par narcissisme ou idée de grandeur, juste parce qu’au fond j’en ai rien à branler.
La ou je vais alors ? Sur des fansite, sur des sites centrés sur certains genre (surtout rpg, c’est ce qui me plait le plus en jv donc forcément, mais pas que). La ou t’as des gens qui sont à fond dans leur truc et vont te parler de jeux et pas parce que ça vient de sortir ou que c’est vieux ou que c’est indé, juste parce que « teste ça c’est trop bon ».
Le seul magazine que je suis vraiment activement, c’est IG Mag (pub inside oh oh oh). La partie news/sortie est vite expédié, ça me permet de me tenir au courant vite fais, et après je lis le plus intéressant : les interviews, les dossiers, les jeux décryptés. Ce genre de choses. Alors c’est sur, je suis pas là à tweet comme un dingue sur la sortie des derniers gros titres, mais franchement osef, et tu vois très bien pourquoi.
Les jeux indés c’est le problème à l’envers. J’en ai pas plus grand chose à foutre, à moins que ça soit intéressant. J’veux dire, y’a trois mois j’ai fais World of Goo. Le truc est sortit en quoi, 2007 ? Mais je l’avais choppé, légalement en plus, et je voulais tester. C’était rigolo, mais une fois fini vu que ça avait autant de replay value qu’un démineur ben je l’ai désinstallé et j’étais bien content d’avoir foutu un euro dedans mais pas plus. Fez c’est pareil, je sais pas trop pourquoi, tout le monde s’extasie dessus comme si c’était le messie. Manque de bol, quand tu te renseignes un peu, tu te prends une psp, avec Cruch, qui est un super jeu exactement dans le même style et tu t’amuses bien. Bon faut aimer les puzzle games. Mais tu prends le jeu parce que tu aimes, pas parce que trop hypolol c’est un jeu indé.
Ca me fait doucement rigoler de voir les gens raler sur tels jeu encensé parce qu’il est encensé, ou applaudir tel jeu parce que petit éditeur/trois personnes dans le garage/whatever situation. Mais tu finis vite par passer outre et aller discuter avec des gens qui sont la pour le jeu avant tout, pas pour autre chose. La le dernier Tomb Raider, vu que t’en parles et que twitter m’a fait vivre en direct live les rebondissements (c’était délicieux), ben c’est un peu comme les autres Tomb Raider. Ok le sujet est vaguement sulfureux, et je suis pas vraiment d’accord avec l’orientation prise même si dans l’idée ça pourrait être intéressant. Mais après c’est Tomb Raider et j’ai jamais accroché, donc euh… osef ?
Au final, si t’es vraiment un « gamer », pas un couillon qui passe dix heures devant son écran à jouer, mais une personne qui aime vraiment ça, la culture, les différents styles, les acteurs, les mécaniques, que sais je encore, tu finiras par te faire ton propre réseau. Y’a toujours des choix qui feront râler (la wii ça m’emmerde, j’aime pas la wiimote, le dématérialisé ça me broute), et ben tant pis, c’est comme ça. En attendant ça empêche pas de prendre son pied et de trouver toujours des nouveaux et des anciens jeux à faire. Sans distinction particulière. Les mecs rant continuellement sur tel ou tel truc, mais dès qu’on leur sort leur susucre ils oublient tout et jappent gentiment. Regarde Diablo III, je trouve que c’est une bouse infâme pour plein de raisons (et surement un jeu cool pour plein de raisons), et je connais personne dans mon entourage proche qui ait kiffé ce qui me conforte dans mon idée, les problèmes sur ce jeu sont les mêmes que sur plein d’autres. Mais c’est Diablo. Et Blizzard. Alors « c’est bien ». Va comprendre.
Pour finir, fie toi à ton instinct, et écoute les gens que tu estimes de bon gout, mais surtout fie toi à ton instinct. Si le jeu semble puer, y à 95% de chance que tu le trouves puant au final. Pas parce que c’est nul, mais parce que c’est pas ton truc, t’accroches pas.
Concombre Masqué
Intertextualité, banane 😛
Aer
On parle d’Amo la, je suis obligé de mettre con. 🙁
Amo
C’est dommage que j’ai du mal à me sentir concerné par le pavé… parce qu’il s’adresse clairement pas à la bonne personne.
Fabri
Mmh. Je trouve que ton ressenti général est compréhensible. Je suis tombé sur ce billet totalement par hasard. Ce MAB je ne le connaissais pas. Je suis donc allé le voir. Et voilà que mon ressenti est en phase avec le tien. Dans le sens où peut-être toi aussi, pour le coup, tu réfléchis « trop ».
Je n’ai pas l’impression que le MAB soit nourri par le désir (in)volontaire de monter les « bons » jeux vidéo contre les « mauvais ». Je vois là un mouvement bien plus qu’une idéologie à part entière. Je ne pense pas que ce soit institutionnaliser l’opinion que de vouloir y insuffler de la « bonne humeur », du « respect », et de « l’émerveillement ». Et je ne fais que citer le MAB.
Car s’émerveiller ce n’est pas aussi simple. C’est également un travail sur soi. Un hygiène de vie. Surtout quand on prend de l’âge, quand la vie a pris un malin plaisir à nous donner des coups, bref qu’on devient lentement mais surement des vieux cons. De la même manière qu’il faut faire du sport pour éviter le mono-abdo, je pense qu’il n’est pas malvenu de lutter contre l’amertume et essayer de (re)trouver un regard d’enfant. Tout est dans le ton, l’approche, et la volonté de rester dans ce qui semble à Julien Chièze un bonne initiative.
Si le MAB se transforme avec le temps en une élite pixelisée, en un repère du snobisme vidéoludique, eh bien tant pis pour eux.
Car comme Aer, j’aime avoir l’avis d’une personne aimant un jeu. Ici nous n’étudions pas la Critique de la Raison Pure ni même n’étudions la composition de la Nébuleuse d’Orion. Il ne s’agit pas de science exacte, mais, comme tu le soulignes dans ton billet, de divertissement. Alors les mecs qui prennent un malin plaisir à détruire un jeu ou une console, cela ne m’intéresse pas du tout. Je suis suffisamment grand pour savoir ce qui est bon pour moi, et ce qui ne l’est pas.
Alors oui, consommer comme un goret ce qu’on aime, et ignorer ce qu’on aime pas, ok. Mais si un passionné me fait découvrir un jeu (Indep’ ou pas là n’est pas la question) qui à la base ne m’émoustillait pas plus la spatule que ça, voir me faisait littéralement chier, et qui s’avère finalement me botter, c’est plutôt une bonne chose. Ce n’est pas de la manipulation intellectuelle. Ni même se plier à une mode. C’est juste s’ouvrir un peu, être à l’écoute, être curieux et dans une posture d’échange.
Alors, le MAB de Julien Chièze ? Dans un but d’ouverture d’esprit, je dis oui. Et c’est comme cela que je ressens la chose.
Maintenant si cela ça s’avérait être le contraire, je serais alors libre d’adopter ta technique de survie et faire ce « choix courageux et osé d’en avoir pas grand chose à foutre ».