Jour 10 & 11 – Come As You Are
IL PLEUT DEHORS. A FLOTS. Du coup début de soirée passé à l’hôtel, à avoir foutu les pieds dans une bassine, avoir maté un peu de stream de mistermv pour retrouver une connexion spirituelle avec la France et puis, allez, un article à rédiger ! Le séjour à Kyoto continue et si je calcule bien on va arriver au stade où j’en suis à la moitié de mon voyage. Honnêtement je suis presque surpris de n’en être qu’à la moitié ! En onze jours j’ai fait tellement de choses, vu tellement de superbes panoramas et effectué tellement de visites que j’ai l’impression d’avoir vécu l’équivalent d’un mois d’événements d’un coup. Si je devais rentrer en France demain, je pense que je serais comblé. Mais il me reste définitivement une semaine et demie encore ici, et j’ai hâte de continuer mes petites aventures.
En attendant, voici donc le petit journal pour les journées 10 et 11. Petit journal car, finalement, petites journées. La journée 10 se sera concentré sur la visite de Uji avant de rentrer tôt pour des légers soucis de santé (rien de grave, rassurez-vous), quant à la journée 11 elle a été écourtée par la pluie ! Et quand je dis pluie je dis pas « petit crachin normand » mais bien « petit déluge ininterrompu. » Je pensais faire mon fier et pas avoir besoin d’un parapluie, j’ai finalement craqué pour en acheter un au premier attrape-touriste kyotoite venu. Damn.
Donc journée 10. Comme annoncé dans le journal précédent, l’idée était de faire pélerinage Euphonium et, pourquoi pas, se stopper sur le chemin pour voir les studios de Kyoto Animation. Juste passer devant les bâtiments, rien de plus, vu que de toute manière les studios sont fermés le week-end et que la boutique officielle, elle, est « temporairement fermée » jusqu’à nouvel ordre, en conséquence de l’incendie qui a touché le studio 1 y’a déjà deux mois. Donc bref, journée fanboyisme.
Mais, ok, j’ai merdé.
Vous voyez, mon trajet de mon hôtel jusqu’à Uji, il me faisait prendre le métro kyotoite jusqu’à son terminus, Rokujizo, où là je faisais 5mn de marche pour aller prendre un train à la gare Keihan de Rokujizo. Jusque là, rien de grave c’est le jeu des trains japonais, où parfois la correspondance c’est cinq à dix minutes de marche entre deux gares gérées par des compagnies totalement différentes. Sauf que à proximité directe de la gare ferroviaire de Rokujizo, littéralement à trois minutes à pied, qu’est-ce qu’il y’a ? L’ancien studio 1 de Kyoto Animation. Celui qui a brûlé en juillet. Et moi tout de suite, en prenant conscience de ce fait, en prenant conscience du fait que c’était sur le chemin, je me suis dis « bon bah… allons-y. » Constater le désastre avec ses yeux et, peut-etre, y trouver un espace pour y déposer des hommages ou quoi que ce soit.
Erreur erreur erreur.
Je me suis vraiment pas senti bien devant le bâtiment. Déjà effectivement y’a que ça: les ruines du bâtiment calciné, un policier qui reste debout pour assurer la surveillance du lieu et c’est tout. J’y ai pas vu d’endroits pour déposer des hommages ou quoi que ce soit, il semblait même que ça soit prohibé. Un écriteau en japonais était à l’entrée de la rue – avec le recul j’aurais peut-être du sortir Google Translate pour comprendre ce qu’il racontait. Dans tous les cas me voilà comme un idiot devant le bâtiment calciné, prenant plus que jamais conscience de ce qu’il s’est passé mais aussitôt empreint d’un sentiment fort de culpabilité. Qu’est-ce que je foutais devant ce bâtiment ? J’étais pas en train de me comporter comme un touriste venu voir un monument ? J’étais littéralement seul avec le policier, le reste tout autour de nous c’était les résidences de la rue car le studio était en plein milieu d’autres habitations. Y’a un moment un peu groggy je sors mon téléphone, le policier me dit gentiment « no picture » et moi là « mais ouais je suis débile as fuck je pensais quoi faire là, prendre le truc en photo comme un touriste de merde devant la Tour Eiffel ?? » C’est pas la Tour Eiffel, putain, c’est un bâtiment calciné qui tient encore debout et dans lequel a été détruit la vie d’une quantité ahurissante de personnes. Qu’est-ce qui m’a pris ?
Vraiment je me suis pris une demie-dizaine de sentiments négatifs dans le crâne au même moment et j’ai mis un peu de temps à en récupérer. Un peu de temps signifiant « quasiment vingt-quatre heures. » Quand je me suis couché presque douze heures plus tard, trouver le sommeil a, pour la première fois depuis le début du voyage, été extrêmement dur, parce que je gambergais encore sur cette visite.
Donc, écoutez, je vais être franc: si vous êtes à Kyoto ces prochains mois, faites pas ça. J’avais pas envisagé de le faire à la base, je l’ai fait sur un coup de tête en voyant « que c’était dans le secteur » mais ça n’excuse certainement pas la bêtise de cette décision. Y’a rien à y voir, y’a rien à y faire, à moins d’y aller avec un objectif spirituel – pour prier ou vous recueillir.
Cela étant dit la vie continue, et derrière il y’avait tout Uji à explorer. Le climat à Kyoto depuis la veille avait un peu viré au gris-moche, avec pas mal d’humidité dans l’air, mais rien qui n’allait m’empêcher de réaliser mon objectif de la journée: monter la colline de Uji et atteindre cet observatoire mythique dépeint dans l’épisode 8 de Sound! Euphonium. Objectif très otaku car Uji c’est aussi la capitale auto-proclamée mondiale du thé vert, et le réceptacle de quelques très beaux temples bouddhistes comme le Byôdo-in, temple bouddhiste tellement important pour les japonais que c’est lui qui figure sur les pièces de 10 yen. Hélàs je suis passé à côté à un moment et j’ai, honnêtement, eu un peu la flemme. Je pense que je le regretterais forcément mais en règle générale toute cette journée du samedi 21 septembre, la santé ira pas fort et y’a pas mal de choses que je vais sacrifier parce que ça ira pas juste très bien. C’est pas forcément lié à ma visite impromptue du midi, rassurez-vous, c’est juste quelque chose que je me traînais depuis mon lever.
Mais avant d’attaquer mes faiblesses de santé, LA MONTEE DE LA COLLINE DE DAICHIKIYAMA. Située à une dizaine de minutes à pied de la gare Keihan, voilà un relief qui, après le Mont Misen et le Fushimi-Inari, fut fort sympathique. Juste une grande pente régulière qui vous fait escalader 200m sans trop de difficultés ou d’efforts. Ca prend une petite demie-heure, le chemin est en terre, avec quelques rocailles, mais rien de difficile et, hop, voilà un observatoire mythique.
En montant la colline je me suis souvent amusé à penser comment Reina et Kumiko ont fait pour la monter. Kumiko avec son gigantesque Euphonium bien lourd sur le dos (c’est entre neuf et onze kilos cette saleté) et Reina avec ses petits talons aiguilles sur un terrain qui, dans la réalité, est parfois rocailleux et pas toujours « stable. » Surtout qu’elles le montent de nuit donc pas avec une visibilité nette sur le relief ! Après, dans la série, la pente est majoritairement bitumée, là ou dans la réalité il y’a zéro bitume. Bref, c’est plutôt le kiff et le panorama est effectivement très joli. Après, à treize heures un jour de grisaille, c’est pas le moment le plus optimal. Faites le donc au coucher du soleil et profitez, comme les héroïnes, d’un panorama sur ville illuminée ! Je me demande pourquoi j’ai pas envisagé de faire ça aussi en début de soirée…
En tout cas, si vous êtes dans le coin, même en étant pas forcément fan d’Euphonium, hésitez pas à faire la montée. Elle est pas difficile et le panorama est sympa.
Après temps de descendre, toujours en faisant attention à la rocaille pour pas se fouler comme un débile, et me voilà de retour au niveau de la mer. Que faire dans Uji à partir de là ? En avril dernier, quand j’avais annoncé le voyage, le vaillant JoNoodle m’avait refilé dans les commentaires une carte des lieux de Euphonium et j’aurais pu m’amuser à essayer d’en retrouver le plus possible. D’ailleurs j’ai cherché le fameux banc ou Kumiko se pose souvent faire du Euphonium en solo ! Mais hélàs même si j’adore la série, essayer de trouver à tout prix tous les endroits phares de la série m’amusait pas tant que ça et je me voyais pas aller un samedi voir les grilles d’un lycée, haha. Du coup je me suis contenté de vadrouiller dans Uji avec encore une fois l’idée de déjeuner. Une des rues qui mène au Byodô-in est dédiée avant tout aux touristes avec une cinquantaine de boutiques toutes dédiées au thé vert. C’est là qu’on arrive un peu parfois dans l’impression de débarquer dans… une sorte de parc d’attraction ? Je sais pas comment dire ça sans paraître insultant et dédaigneux mais tu sens que autour du Byodô-in les commerçants veulent toucher que les touristes de passage donc leur offre que ce qu’ils attendent, en l’occurence 3000kg de thé vert au m². Tout ce qui est vendu était lié au thé vert: sucreries, glaces, thé à emporter chez soi, t-shirts à la gloire du thé vert, ramens au thé vert… La rue empeste le thé vert. Au bout de cinq ou six minutes je commençais vraiment à pas me sentir bien à cause de l’odeur, comme écoeuré alors que je n’avais encore rien avalé. C’est à partir de là que j’ai commencé à pas vraiment me sentir bien, comme un poids bizarre à l’estomac, un truc mal digéré. Alors que j’ai pas ingéré un seul gramme de thé vert à ce moment là ?
Du coup j’ai abandonné l’idée d’aller au Byodô-in et j’ai quitté au plus vite cette rue pour aller me balader un peu sur les rivages de la rivière Uji, avant de rejoindre une autre rue principale, dans laquelle j’ai trouvé deux choses qui m’ont étrangement plu. Tout d’abord UN restaurant (un) qui n’était pas spécialisé dans le thé vert… mais dans le boeuf pané. Du coup je me suis fait un curry au boeuf pané qui est sans doute pour l’instant un des trucs les plus bourratifs et les plus étranges que j’ai pu manger jusqu’ici. Le boeuf pané c’est très contre-nature ! Mais la viande était bonne, le riz était bon, le curry était succulent, légèrement épicé sans dépasser les limites. Sacrilège, mais délicieux.
Bon spoiler: je pensais qu’en mangeant je calmerais mon mal-être au niveau digestif, mais non pas trop. Lol.
En me baladant dans le reste de la rue commerçante, une bonne surprise: quelques petits personnages à l’effigie de personnages de Kyoto Animation placés devant certains commerces. Majoritairement du Euphonium mais on avait aussi une Thoru ! J’ai pu croiser Kumiko donc à partir de là je suis un homme gâté, et heureux.
Cela étant dit, sans trop de programme pour le reste de la journée, je quitte Uji vers seize heures avec l’idée de me stopper sur le chemin à la gare de Kowara, cette fois pour jeter un oeil aux studios de Kyoto Animation ! Comme dit plus tôt ils sont fermés mais voilà j’ai pu faire mon fan et regarder la devanture pendant quelques instants. C’est déjà ça…
(Note: faites pas comme moi qui prends une ligne JR sans montrer le JR Pass et qui se rend compte en rentrant qu’il aurait pu économiser 500 ou 600 yens facile durant toute la journée si il avait pas oublié son pouvoir dûrement acheté avant de partir.)
Galerie: Uji
Me voilà donc, après ça, à 17h dans le centre de Kyoto, à descendre à Gion-Shijo et me retrouver sur l’artère commerciale principale de la ville, entre les commerces à l’ouest et quelques édifices touristes d’importance à l’est. Inutile de vous dire qu’à cette heure là c’est la giga cohue. Moi je voulais juste rejoindre un Melonbooks que j’avais localisé sur Google Maps. Mais, eh, comme souvent au Japon, tu galères sur les grandes avenues ou y’a 300 personnes puis soudainement tu localises une petite rue qui va dans la même direction, tu la prends, et soudainement, oh, beaucoup moins de monde dis donc ! Et pourtant, tout autant de commerces. Mais on s’y sent quand même foutrement moins oppressé.
Du coup le reste de l’aprem, c’est un peu ce qui est désormais ma quadrilogie habituelle: passage au Animate de Kyoto, puis au Lashinbang « figurines » situé à quelques pas, et derrière on se fait le Toranoana, le Lashinbang « les-trucs-qui-sont-pas-les-figurines » et le Melonbooks. Pour accéder au Melonbooks, d’ailleurs, fallait prendre un ascenseur à côté du Lashinbang « figurines. » Tout le 3e étage du Melonbooks était dédié aux doujins « safe », tout le 4e au bon gros hentai. Vous serez heureux d’apprendre que j’ai bien pris mon temps pour chercher tout ce que je voulais parmi les dernières nouveautés mais que l’air climatisé a fini de fragilisé mon ventre qui là clairement me disait « tiens, je t’aspire toute ton énergie, me demande pas pourquoi, je le fais juste. » Petites sueurs à ce moment là, mais ça m’empêche pas de prendre un doujinshi Fate avec Jeanne Alter en bikini qui prends pour son grade. Et ainsi commence mes dépenses en hentai, un budget qui va être évidemment géré de manière proportionnée.
En vrai j’ai pas forcément grand chose à raconter sur mes passages « emplettes diverses et variées » parce que c’est un peu toujours pareil: je me focalise sur la recherche de goods Symphogear, constate que y’en a pas tant que ça, fouille un peu le reste à la recherche de trucs qui me feraient plaisir mais les 3/4 du temps mes pieds font « lol t’es debout à piétiner, ça te dirait un peu d’inconfort. » L’idéal serait que je fasse ça en début de journée un de ces quatre. En tout cas me reste plus qu’à explorer deux autres franchises spécialisées dans l’occaze, en l’occurence Mandarake et Book Off. Pas de Mandarake à Kyoto, hélàs. J’aimerais vraiment profiter de ce voyage pour faire le plein d’artbooks, et le choix aux Lashinbang est vraiment riquiqui. J’aurais masse l’opportunité de le faire à Tokyo, donc pas de mauvais sang !
D’ailleurs, pour différencier ces chaînes spécialisées, voilà mes observations:
Animate: Que du neuf et des goodies liées aux franchises « populaires » du moment. C’est là que vous êtes certain de trouver les CD, Blu Ray, mangas et goodies des trucs qui marchent en ce moment. Là actuellement y’a des rayons énormes qui mettent en avant, par exemple, Bang Dream, Hypnotic Mic, Fate/Grand Order, Kimetsu no Yaiba, Idolish7. Si vous cherchez des goodies liées à une série un peu moins « populaire », faudra souvent creuser.
Lashinbang: Spécialisé dans le « second-hand », avec un peu de tout – doujinshi, CD, DVD/BR… Mais surtout énormément de goodies et figurines. Une sorte de « rival » de Mandarake ?
Toranoana: Quasiment que du doujinshi ! En règle générale c’est un magasin spécialisé dans le manga, qui va avoir de très gros rayons doujinshi mais aussi vendre la majorité des magazines et pas mal de mangas.
Melonbooks: Spécialisé doujinshi mais va se diversifier un peu plus que les Toranoana, avec quand même de la vente de CD, de BluRay etc etc.
Donc ça c’est les quatre chaînes que j’ai visité pour le moment, évidemment, c’est que mes observations après dix jours ! Faudrait vraiment un jour faire un listing des différentes chaînes et de leur différences. En tout cas ce que je trouve sympa c’est qu’elles sont souvent situées à des endroits très proches: à Okayama, le Animate partageait le même étage d’un bâtiment avec le Lashinbang, à Hiroshima c’était Melonbooks et Animate, ou à Kyoto y’avait deux étages de Lashinbang et, dans le même bâtiment, deux autres étages de Melonbooks. Et le Animate et le Toranoana était qu’à quelques pas de ce bâtiment ! Du coup ça permet de faire le tour des boutiques assez aisément, et je pense que c’est étudié pour !
D’ailleurs si vous vous dites que ces boutiques otakus ça va sentir le fennec et l’otaku gras, détrompez vous parce que le public de ses boutiques est beaucoup plus paritaire que vous pourriez le penser ! Animate a même un public qui me paraît en majorité féminin. En tout cas à Kyoto c’était clairement le cas, et c’était sans doute lié au fait que le Animate de Kyoto partageait un étage avec une boutique dédiée aux stars masculines de J-Pop et mettait majoritairement en avant des séries pour fujoshis: Idolish7, Hypnotic Mic, Bungou Stray Dogs, Haikyuu…
Après la parité est aussi créée dans ces boutiques par une nette séparation des zones « garçons / filles. » Lashingbang a clairement des sections « doujinshi » d’un côté et des sections « doujinshi for women » de l’autre. Des zones « neutres » viennent séparer deux mondes qui cohabitent sans finalement vraiment se croiser. Après y’a des licences qui marchent chez tout le monde: Bang Dream, Love Live, Fate/Grand Order, My Hero Academia, Kimetsu no Yaiba… Juste étudier le public des séries via la géographie des Animate ou des Lashinbang pourrait être rigolo !
Enfin bref, j’ai fait deux heures d’emplettes, mes pieds sont en charpie, mon corps m’indique un souci stomacal pas très précis (« y’a un poids à l’estomac qui te défonce, mais qui a pas d’impact sur le reste ») et reste plus qu’à rentrer à l’hôtel. Tellement à l’ouest que je manque d’oublier mon téléphone dans des toilettes publiques comme un vrai héros, heureusement je m’en rends compte moins de deux minutes après avoir quitté les lieux. Est-ce qu’on peut en profiter pour signaler la profusion de toilettes publiques à Kyoto ? C’est assez pratique de se dire qu’on a pas à paniquer sur ce sujet là, et que les toilettes sont en plus relativement clean. Je comprends juste pas pourquoi les japonais ont 1/ pas un meilleur papier toilette 2/ jamais de balai à chiotte ? Ouais désolé de poser les vraies questions.
Ce qui me rend fou aussi avec le Japon c’est que où que t’ailles, t’auras toujours des commerces. Je parlais dans l’article précédent des vendeurs d’alcool planqués dans les petites rues intérieures de chaque carré de quartier, mais là par hasard je voulais prendre le métro à Kyoto et j’ai retrouvé, sous la grande avenue principale de la ville, un centre commercial intégralement souterrain. Et ça a pas de sens en plus: j’ai descendu les escaliers à ce moment là après avoir quitté une giga rue marchande. Jamais tu quittes les rues marchandes dans ce pays, c’est ouf.
Avec le recul, c’est sans doute ça l’espace souterrain dont parlait Krssst dans un des commentaires d’un précédent billet. Et effectivement il est assez pratique: il se prolonge sous une grande partie de l’avenue et permet d’esquiver très facilement beaucoup de feux de circulations. Et vous commencez à le comprendre: esquiver des feux de circulations au Japon c’est gagner des minutes, des heures précieuses.
Rentré à l’hôtel, je décide de prendre soin de moi: m’allonger sur le lit pendant 30mn à déballer mes achats de la journée, tous enfermés sous des kilotonnes de plastique protecteur (j’ai ainsi acheté un beau t-shirt Yurucamp qui était plastifié et en retirant le plastique… j’ai découvert que le t-shirt… était lui-même plastifié sous une autre protection plastique…) puis après ça prendre un bain dans la salle de bains de mon hôtel définitivement très sympa (son seul défaut étant d’être à un kilomètre de la gare la plus proche, ce qui fait 15mn de marche assurée matin et soir.)
EN PARLANT DE LA SALLE DE BAINS elle m’a rendu fou au départ parce que c’est une salle de bains avec… un écran de contrôle. Genre si tu veux activer l’eau chaude faut que tu passes par un menu sur un petit écran pour dire que tu veux activer l’eau chaude. Moi comme un con la première fois j’avais pas pigé le fonctionnement (et pas lu la notice qui était dans un classeur que m’avait fourni l’hôtel) du coup pendant 4mn j’étais là à tenir mon pommeau d’eau douche en attendant que l’eau devienne chaude. Inutile de vous dire que j’avais l’air con (« putain au Japon l’eau chaude elle met des plombes à venir… c’est casse-couilles… »)
Bonus: sur l’écran de contrôle y’a une touche t’appuies dessus ça fait un « message d’alarme » qu’on peut entendre dans la chambre. La première fois que j’ai appuyé au dessus j’étais en méga stress je croyais que j’avais lancé une alerte générale et je m’attendais à voir le staff de l’hôtel débarquer dans la minute pour me demander si ça allait. Ils m’auraient juste vu à poil à attendre comme un gros con que l’eau de la douche devienne chaude. Ca aurait été un moment rigolo à raconter. Mais non l’alarme on ne l’entends que dans votre chambre. C’est pour prévenir votre compagnon de chambre que vous avez besoin de son aide. Ou plus si affinités ( ಠ ͜ʖಠ).
Donc après ça c’est soirée « bouffe de combini », avec poulet pané, onigiri, petit paquet de chips et chocolat au lait. Ca cale ça fait le taf, mon corps se sent plus léger, le poids de l’estomac disparu. Après ça je pars me foutre dans mon lit mater des vidéos Youtube, je me couche vers 23h, trouve pas le sommeil à cause de plein de soucis racontés plus tôt, à 1h du mat je suis reveillé donc je mate le douzième épisode de Symphogear XV, il me plaît pas mal, après ça je m’endors dans la minute et comme un bébé. Comme quoi, si vous allez pas bien, bah Symphogear.
Lever du coup à 8h30, on remate Symphogear en mangeant de la brioche de combini et des frosties, et à 10h30, une fois un bel article écrit avec concision et passion, temps de dédier une nouvelle journée à ce qui reste à voir à Kyoto ! Et y’en a, des choses ! Ah je les retiens les gens qui me disaient « wah 7 jours à Kyoto ? Tu vas vite te lasser, à part des temples y’a pas grand chose… », bon bah fun fact: je vais partir mardi en ayant pas vu tout ce que j’aurais aimé visité dans la ville. J’avais prévu de visiter un peu les alentours du Lac Biwa ? Oublié. Une journée à Osaka ? Sacrifiée. Le pavillon d’or et le palais impérial Meiji ? Ca va être compliqué. Ca me donnera une bonne raison de revenir !
Donc je pars en vadrouille ce dimanche avec deux objectifs: le pavillon d’argent PUIS le pavillon d’or. Ca me demande un nouveau voyage en métro, je descend à la station Higashiyama avec l’idée de descendre là et faire le kilomètre et demi qui me sépare du pavillon d’argent à pied. Balade matinale de 2/3km dans les rues de Kyoto, ça se fait easy. Sauf que arrivé à la station je remarque deux trucs:
- Pas mal de gens clairement otakus. Genre t-shirts que je vois d’habitude jamais dans les transports japonais: là un jeune homme qui a fièrement un t-shirt Moi quand je me suis reincarné en Slime, ici une jeune fille dont pend de la sacoche une petite peluche de Gilgamesh, là-bas un adolescent que je dirais 16/17 ans max qui a un beau t-shirt avec Nino de Quintessential Quintuplets dessus. Là je me dis « attends, c’est pas un hasard. »
- A la station elle-même pas mal d’affiches mettant en avant le « Kyoto International Anime Manga Fair. » J’avais vu ces affiches de ci de là à certains endroits de Kyoto la veille (dont au Animate), mais à la station Higashiyama y’en avait plus que d’habitude. Et pour cause: l’évenement avait lieu ce week-end à une salle d’expo située juste à côté de la station.
Donc voilà comment au lieu de passer mon midi au pavillon d’argent, je me retrouve dix minutes après être sorti de la station à faire la queue pour le Kyoto International Anime Manga Fair. Un événement dont j’ignorais l’existence 15mn plus tôt mais qui, ici à Kyoto, semble pas mal drainer de public.
Le KYOMAF, donc, comment vous le décrire ? C’est un peu un salon comme nous on est habitués à en avoir: beaucoup de boutiques et d’exposants pro qui viennent vendre des goodies « exclusifs », des espaces dédiés à des projections ou des petits événements. J’ai surtout visité le bâtiment principal mais dans le second bâtiment y’avait une grande scène conférence que j’ai complétement ignoré durant ma visite. J’avais juste pas capté que y’avait des événements dans l’autre bâtiment parce que tous les plans et prospectus qu’on m’a donné à l’entrée était en japonais. C’est con parce que y’avait un programme en anglais sur Internet que j’aurais pu consulter ! Et si je l’avais consulté, j’aurais pu voir que, par exemple, y’a eu à 15h un événement Fire Force avec Aoi Yuuki en invitée. J’aurais pu ALLER VOIR AOI YUUKI. Je découvre ça littéralement maintenant en écrivant l’article. Je tousse du seum. JE TOUSSE DU SEUM.
JE VEUX DIRE J’AURAIS RIEN COMPRIS A CE QU’ELLE DIT MAIS. MERDE. AOI YUUKI.
Tout le programme des scènes est sur Internet et putain c’était pas dégueu: un event Kimetsu no Yaiba le matin avec Hiro Shimono, un event lié à Re:Zero, une conférence sur le film Shirobako… Après il semblerait si je regarde de près que ces événements nécessitaient de payer des tickets spéciaux ? Qui étaient tous sold out avant même l’événement ? Bon j’essaie de me rassurer comme je peux.
Sinon à part ça j’avoue avoir fait le tour des très nombreux stands marchands/pro en une petite heure. Après c’est vrai que comparé à une Japan Expo ou un Paris Manga, c’est des stands qui déconnent beaucoup moins. Suffit de citer certains des noms de stand: Shueisha, Square Enix, Aniplex, Shaft… Le studio Shaft qui avait son petit stand, effectivement, dans lequel était vendu des goodies Madoka et Monogatari ! Après, j’ai retrouvé dans cette convention un souci que je retrouve finalement pas mal ici au Japon – les goodies c’est un peu toujours les mêmes, haha. Genre au bout de ton 30e ou 31e badge, ou un de ces milliers de stands en acryllique, y’a pas forcément tant de diversité que ça. Exemple con, je pensais trouver assez facilement un porte-monnaie au Japon, et au final j’ai pas mal galéré parce que assez peu de goodies en font :'(. Et là plus que jamais, dans cet évenement, on restait sur tous les trucs populaires du moment. C’est pas ici que j’aurais pu trouver du Euphonium ou du Macross Frontier, haha.
Vers treize heures, me voilà donc sorti en disant « ouais, c’était une expérience intéressante. » J’avais visité quelques instants plus tôt la « zone cosplay », un petit sous sol ou tous les cosplayers posaient avec les photographes qui font la queue. Ici pas de photos dans les couloirs, c’est interdit ! En matière de cosplay, pas mal de trucs sympas, aussi sympas qu’en France au final, ni moins bien ni meilleur ! Mais bonne ambiance en générale dans le salon, ça se marche pas dans les pattes, tout le monde se baalde l’air guilleret. Sympa, donc !
Je noterais également que y’avait pas mal de zones dédiés à des youtubeuses virtuelles, ce qui semble être la hype du moment. La zone « déjeuner » du premier étage permettait ainsi aux gens de manger pendant que sur un grand écran différentes youtubeuses virtuelles interagissaient avec eux. Manger et regarder des IA gueuler. Quelle vie.
Bref, j’étais sorti et prêt à aller au pavillon d’argent avec l’idée « au retour je repasserais sans doute » (en effet, il suffit de remontrer ton ticket d’entrée pour re-rentrer, tout simplement) (ticket d’entrée qui coûte 200 yen moins cher si tu es étranger et que tu présentes ton passeport ! Y’a quelques années, l’entrée était même gratuite pour les gaijins !), je traverse la route et je me retrouve dans un parc avec énormément d’animations ! Des stands de bouffe par milliers, plein de doggos et j’entends même au loin le doux son du générique d’ouverture de Kimetsu no Yaiba. Je me rapproche et je tombe donc sur un défilé cosplay et musique où, pendant une heure et demie, vont s’enchaîner des cosplayers qui vont proposer des performances musicales.
Et là autant vous dire: même si ça a l’air d’être uniquement pour le fun, sans prix à gagner, la dizaine de groupes que je vais voir, ils vont tout donner. Je me suis même essayé un peu à la vidéo pour l’occasion:
Certaines performances durent même carrément dix minutes (genre une performance centrée autour du drama parodique Yuusha Yoshihiko qui va alterner sketchs et danses.) On a de la danse, du chant, parfois les deux en même temps. Du solo mais aussi des groupes d’une dizaine ou quinzaine de personnes. C’est assez épatant, le public est à fond (on tape en rythme, on applaudit) et entre chaque performance, les deux présentateurs (eux mêmes cosplayés en personnages de Fate/Grand Order) interviewent les cosplayeurs qui prennent le temps de se présenter, de lâcher leurs refs, de dire pourquoi tel personnage et telle chanson…
Un chouette moment, donc, qui a été l’occasion pour moi de poser mon cul une heure et demie à mater des trucs cools, ce quie st un changement de rythme aussi inattendu que bienvenue… et va définitivement me laisser avec une vraie bonne première impression de la communauté qui fréquente les salons otakus !
Galerie: KYOMAF
Après ça, il commence à se faire tard dans l’après-midi, presque quinze heures, donc temps de finalement aller au pavillon d’argent, situé à une petite demie-heure de marche. On se perd un peu dans les petites rues au passage, on tombe sur des chiottes hyper glauques dans un parc public (premier endroit, so far, où j’ai trouvé un lieu qui pue l’urine à cinq ou six mètres à la ronde, ça m’a remis en mood métro parisien) et, ouf, on arrive enfin au Chemin des Philosophes.
Petite promenade qui borde un joli petit cours d’eau, le chemin des philosophales est un des endroits les plus sublimes à parcourir au printemps, quand les arbres éclosent. Mais ici on est pas au printemps, on est en septembre, dans cette période bâtarde ou les arbres ont finis de fleurir et n’ont pas encore commencés à rougir aux couleurs de l’automne. Du coup on a juste un joli chemin autour d’un joli cours d’eau, dans lequel règne un calme olympien.
Fun fact: j’ai jamais autant croisé de français en un quart d’heure que dans ce secteur. Ah la philosophie, tout de suite, ça nous attire.
Et donc, me voilà au pavillon d’argent. Sauf que là c’est le drame: il commence à pleuvoir. Et comme dit en début d’article, lol c’est pas un crachin et lol j’ai pas de parapluie. Donc me voilà à visiter les jardins du pavillon d’argent sous une pluie constante qui gagne en intensité toutes les cinq minutes. Oops.
En vrai vous voyez ça fait une semaine que je me tape plein de jardins divers et variés: à Hiroshima, à Okayama… Du coup quand j’arrive dans les jardins du pavillon d’argent je découvre un endroit effectivement très joli, bien entretenu.. mais au chemin bien balisé, unique et peuplé de touristes. Je sors de jardins superbes aux 4000 chemins, où tu peux t’isoler facilement, où chaque tracé du dédale emmène à un plaisir caché et différent et là je me retrouve à devoir suivre une direction unique, sous la pluie, entouré de plein de personnes agglutinées sur des chemins assez peu larges. C’est… un peu décevant. Voire même frustrant sous énormément d’aspects.
Après l’endroit est effectivement superbe, y’a un joli point en hauteur qui permet d’observer le jardin de haut et effectivement la vue est à couper le souffle mais là, pour le coup, j’ai vraiment peu aimé l’expérience générale. Mauvais endroit, mauvais moment. Avec un parapluie ça aurait peut-être été moins pénible. Mais reste qu’au bout d’un quart d’heure j’avais déjà fini le tour du propriétaire, et j’étais sur ma faim. Très clairement.
Mais je le recommande quand même ! Allez y juste pas avec les attentes démesurées que j’avais qui étaient très clairement « j’ai hâte de me faire un jardin supplémentaire. » C’est pas vraiment un truc de l’ampleur du Shukkei-en ou du Koraku-en, c’est une expérience différente. Qui est moins ma came, clairement.
Après ça il est que 16h mais la pluie commence vraiment à tomber dur du coup je préfère en rester là pour la journée, d’autant que mes pieds commencent déjà à tirer la gueule. Autant garder des forces pour la seconde moitié du voyage ! Après quinze minutes perdu à avoir Google Maps qui me signale d’attendre au mauvais arrêt de bus, je rentre à l’hôtel vaincu et prêt à décompresser. En tout cas, à raconter mes exploits sur l’Internet ! Et c’est ainsi, qu’est né, ce nouvel épisode de ce journal de voyage.
Pour fêter ça, je vais me faire un petit McDo :9c. Puis après douche et dodo hein. Parce que demain on va essayer de se lever à six heures… pour retourner à Tokyo pour la journée… et assister à un événement doujinshi lié à Symphogear… C’était imprévu mais, eh, on fait pas tous les jours 1000km d’aller/retour pour un événement unique sur sa série favorite.
Galerie: Pavillon d’argent (et balades dans Kyoto)
On a bu quoi aujourd’hui ?
Sangaria à l’orange
C’est de l’eau au jus d’orange… Ou bien est-ce du jus d’orange à l’eau ? D’ailleurs est-ce bien de l’orange, et pas de la clémentine ? Je ne sais plus, je ne sais pas, trop de questions…
Coca Cola Apple
Comment fusionner deux de mes kifs: les colas aromatisés des enfers et les boissons à la pomme. Le résultat donné est vraiment pas mal ! Peut-être un de mes Coca aromatisés favori.
Mountain Dew Violet
Je sais pas pourquoi je me met dans la tête que les sodas goût raisin ça va soudainement passer. C’est limite pire que le Fanta raisin. Je ressens même pas le goût « habituel » du Mountain Dew. Ca se trouve c’est juste du Fanta Raisin repackagé ni vu ni connu. Repackagé façon Splatoon.
Le Classement Après 11 Jours
- 1/ Le Lemon Punch du matsuri de Shibuya
- 2/ Fanta Pèche
- 3/ Coca Cola Apple
- 4/ Le Cola Italien Bio du Resto Italien de Kyoto
- 5/ Fanta Melon
- 6/ Tropicana Banana Blend
- 7/ Ce jus de pomme où sur l’étiquette une pomme te regarde avec le plus beau de ses sourires
- 8/ Pepsi Japan Cola
- 9/ 100% Apple
- 10/ Minute Maid Aloe & Grapefruit
- 11/ Kirin Grape Juice
- 12/ Orangina
- 13/ Sprite
- 14/ Nichirei Acerola – cerise
- 15/ Coca Cola Energy
- 16/ Sangaria Orange
- 17/ Jus d’orange Pokka Sapporo
- 18/ Mets au Litchi
- 19/ Miu à l’orange
- 20/ Calpis
- 21/ Oi Ocha
- 22/Fanta Grape
- 23/ Mountain Dew Violet
Bon il se fait faim, j’ai passé quand même trois heures sur cet article. Et j’ai pas vu une seule seconde passer ! C’est ça la beauté de l’expression écrite. En même temps c’est l’article le plus long jusqu’à présent, ce qui m’étonne parce que j’ai vraiment eu le sentiment d’avoir fait pas tant de choses que ça, haha. Bon bref demain Tokyo, mardi dernières visites à Kyoto et début de découverte de Kanazawa… On s’en reparle vite !