La romance de japanime vu par le modèle de Sternberg
On est la semaine de la Saint-Valentin, c’est fou non ? Félicitations à toutes les personnes en couple qui lisent ce blog, j’espère que vous allez profiter de ce vendredi soir pour montrer votre affection ou juste faire un bon repas. Cela étant dit je me suis dit « allez, c’est l’occasion d’encore écrire sur les romcom de la culture pop japonaise » et donc voilà petit article léger et hautement spécialisé sur l’amour dans vos mangos et vos animus car aujourd’hui on va parler du modèle de Sternberg.
Déjà c’est quoi ce truc ? Le modèle de Sternberg vient donc du penseur et psychologue américain Robert Sternberg qui, au début des années 90, théorise les relations amoureuses via un triangle. Il part du principe que l’amour « parfait » repose sur trois valeurs, qu’on décrira un petit plus tard: la passion, l’intimité et l’engagement. Une relation amoureuse peut exister avec deux de ses trois valeurs mais ce sera une relation « incomplète » vouée, selon son auteur, à échouer à cause de ce qui manque. Néanmoins, il apporte quand même un nom à ces modèles. Bref, voilà le triangle de Sternberg:
En gros, pour lire le triangle: si votre relation a de la « passion » et de « l’engagement », c’est un « amour fou ». Si vous avez les trois élements c’est un « amour accompli. » Et caetera et caetera.
Maintenant, avant de continuer, je ne prétends pas que ce modèle est particulièrement juste ou pertinent. Déjà parce que l’auteur est américain donc qu’il apporte à sa vision du couple parfaite une vision évidemment très américaine et, comme vous le savez, il est fortement probable que les américains ne savent pas ce que c’est d’aimer, comme le prouve assez explicitement toute leur histoire 1. Ensuite parce que évidemment, l’humanité c’est complexe, et tu peux pas faire vraiment rentrer les comportements humains dans des modèles pré-établi. Mais ça l’auteur en est conscient et parle de ce genre de triangle comme « d’une base » plus qu’autre chose, bon.
Cela étant dit, il me paraissait rigolo de voir comment certaines romances et « pairings » de la japanime (voire même du monde du manga) pouvaient être classées via ce modèle donc me voilà avec cet article, partant du principe que peu importe l’article que j’allais sortir, vu que ça allait être l’article qui passerait après mon bilan annuel du Jump, il allait de toute façon vous décevoir. Donc bienvenue sur l’autoroute de la déception, ici pas de limite de vitesse.
Bref, déjà regardons chaque élément à part !
En premier lieu on a l’intimité. Que désigne ce terme ? Bah, tout simplement, la familiarité et l’attachement qui lie deux personnes. Une personne avec qui vous avez un fort niveau d’intimité est une personne que vous connaissez bien, qui vous connaît bien, avec qui vous partagez un fort niveau de confiance et à qui vous pourriez confier des choses que vous ne partageriez pas avec grand monde.
Si vous avez seulement de l’intimité entre deux personnes, et aucun des deux autres éléments – passion et engagement -, vous avez donc une amitié tout ce qu’il y’a de plus saine.
Par exemple, Sunohara de Clannad partage, avec le héros Tomoya, une relation où il y’a cette intimité partagée, mais ni passion ni engagement. Si vous cherchez une relation homme-femme dans la japanime qui collerait aussi à ça, bah je pense par exemple un peu à la relation entre Aqua et Kazuma dans KonoSuba qui ne semble avoir ni passion ni engagement, mais par contre y’a une vraie intimité entre les deux même si ça doit prendre la forme de vannes cruelles ou de poignardages dans le dos.
En second lieu on a donc la passion. Bon bah la passion c’est la PASSION, hein. En gros si une personne ressent de la PASSION pour une autre, ça veut dire qu’elle va parfois perdre sa raison pour le bénéfice de cette personne, où alors tout simplement ressentir une profonde attirance envers elle. C’est quand vous sondez une foule en espérant trouver cette personne. C’est, quand vous faites une action, à elle que vous pensez en vous demandant ce qu’elle en pensera. C’est la personne dont vous cherchez à attirer l’attention. Ça peut-être celle qui crée en vous un profond désir qui peut être qualifié de sexuel. Bref, c’est la passion.
La passion seule, sans rien d’autre, c’est ce qu’on désignait à une époque comme le crush. T’es juste attiré par elle mais tu la connais pas suffisamment pour avoir développé une vraie intimité et pour avoir un engagement avec elle. C’est souvent une phase qui sert de « point de départ » à une relation amoureuse potentielle et celle par laquelle vous passez quand vous vous rendez compte que… cette personne… elle est un peu différente des autres… et que ça serait sympa… de discuter un peu avec elle… Ca peut être la phase de couple ou deux personnes se tournent autour sans s’engager. Dans la japanime, des exemples de personnages en phase de « crush » constant y’en a des tonnes !
Onodera & Riku, de Nisekoi, sont deux personnes dans cette phase là: ils s’aiment, se tournent autour constamment, mais aucun des deux ne va faire le premier pas pour se déclarer à l’autre… mieux se connaître… et… peut-être… aller plus loin… Toujours dans Nisekoi, un archétype comme celui de Marika est, à elle seule, dans cette phase de « crush » ou « amour à sens unique très passionnel », qui est un archétype assez répandu (pensez à Shirai Kuroko de Railgun et ses onee-sama de légende.)
Dans les comédies « longues » – Nisekoi, once again -, y’aura souvent cette situation de crush entre deux héros au départ de l’intrigue, et tout le « piquant » de la série va être de voir ces deux héros emmagasiner durant tout le déroulement de l’intrigue les éléments qui manquent pour accéder au statut « d’amour absolu. » Ou, dans le cas de Onodera, bon… bah… voir cette dynamique stagner et un autre pairing l’emporter. Cruelle est la vie.
Et enfin il y’a le troisième élément, l’engagement. Celui-ci il est très social puisque l’engagement vient du fait que les deux personnes du couple se font la « promesse » de partager leur vie. C’est à dire en gros, l’accord conscient qu’ils sont « un couple » et que à partir de ce point ils vont vivre les choses ensemble… en tant que partie d’un couple. Ca ne veut pas forcément dire mariage et tout le tralala, juste que voilà ils sont ensemble.
Si dans un couple il n’y a au final que cet engagement et que derrière il n’y a ni intimité ni passion, c’est un « amour creux. » Ca peut être lié, par exemple, à un mariage arrangé: les deux personnes ont « interêt » à se mettre ensemble, mais ne partagent pas forcément la dynamique d’un couple plus naturel. C’est par exemple le cas au tout début de Bride Stories, très logiquement.
Mais pensez également à Ranma et Akane au début de Ranma 1/2. Ou, allez, Lala et Rito au début de To Love Trouble. Notez l’abondance de « au début » parce que dans la popculture, si un couple est dans cette phase c’est souvent au démarrage d’une oeuvre et l’oeuvre va souvent être centré sur le fait que cette relation va évoluer et remporter tout ce qui lui manque au fur et à mesure pour arriver à un amour absolu.
En vrai couple qui reste dans cette phase d’amour creux tout le long de l’oeuvre, faut surtout creuser dans des personnages secondaires: vous vous souvenez, par exemple, que Milly et Lloyd sont un couple arrangé dans Code Geass ? Et que cette relation ne bouge pas du tout, les deux « amoureux » ayant bien plus de choses à faire que gérer ce couple ? Bon bah voilà.
Donc voilà, je vous ai présenté les trois « pointes du triangle », maintenant observons les trois « mélanges incomplets », c’est à dire les mélanges où y’a deux pointes de liées mais où le troisième élément manque.
Premier point: vous avez de l’engagement, vous avez de l’intimité… mais vous n’avez pas de passion. Du coup vous avez quoi ? De la camaraderie ! Pour Sternberg, la camaraderie c’est un couple « platonique. » C’est deux personnes qui se font une confiance absolue, qui s’engagent à avoir une relation qui dure, qui soit bénéfique à chacun. Toujours d’après Sternberg les vieux couples peuvent avoir tendance à switcher vers cet état car la passion peut s’éteindre mais, pour autant, une relation de camaraderie peut continuer à lier les deux personnes et les inviter à durer ensemble même si il n’y a plus de feu qui brûle.
Par exemple, toujours dans Code Geass, CC & Lelouch c’est une relation de camaraderie qui les unit. Y’a cette intimité partagée – chacun connaît les secrets de l’autre et se fait confiance -, y’a un véritable engagement à viser un avenir commun, mais par contre il n’y a clairement pas de désir ou de passion romantique l’un pour l’autre. La camaraderie ce peut aussi être une forme de loyauté, celle qui peut unir un leader à son second. Simon & Kamina de Gurren Lagann, c’est de la pure camaraderie: les deux jurent de ne jamais se séparer, se connaissent extrêmement bien, mais aucune relation romantique ne se crée entre eux. Enfin, pour finir encore sur un shonen, Rukia et Ichigo de Bleach sont des camarades. Fidèle l’un à l’autre, intimes comme tout, leur coeur va pourtant à quelqu’un d’autre. Et allez, pour finir, Roy Mustang et Riza Hawkeye de Fullmetal Alchemist, liés par un accord commun et se faisant une confiance aveugle, mais ne confirmant jamais leur relation de manière « romantique. »
C’est le genre de pairing qui donne facilement du fuel pour les fanfictions parce que c’est relativement « aisé » de créer la passion manquante pour confirmer tous ces couples. C’est souvent dans cete zone de « camaraderie » que sont situés les couples les plus populaires dans les fanfictions yuri / yaoi, du coup ! Prenez Erwin et Levi de L’Attaque des Titans, par exemple: ultra-camarades mais… et si… l’un des deux commençait à considérer l’autre… de manière plus… intense ??? Même sur des pairings hétérosexuels ça marche: Jessie et James de Pokémon, on est tous d’accord que un peu de passion entre les deux et ça serait dans la poche, non ?
Mais allez passons au point suivant ! Vous avez de l’engagement, la volonté de former un couple et, en plus, une forte passion vous lie. Par contre, vous avez pas forcément un haut niveau d’intimité… du coup y’a quoi ? Un amour fou.
L’amour fou c’est finalement cet amour très idéalisé, très cliché, celui souvent représenté: les deux personnages viennent à peine de se rencontrer mais pourtant ils s’aiment déjà énormément, tiennent à l’autre à tout prix, sont emportés par leurs sentiments de manière déraisonnable. Ils ne savent peut-être pas dans quoi ils s’engagent, ne savent pas grand chose de l’autre, mais ils y vont. Bref, c’est Romeo et Juliette.
Encore une fois c’est une phase que peut traverser les couples qui se créent soudainement, et ça va du coup être plutôt présent dans les œuvres où les couples se créent très vite au démarrage et où le récit peut être lié à comment les deux larrons vont-ils récupérer l’intimité qui manque.
Par exemple, au début de Bakemonogatari on peut considérer que Hitagi & Koyomi sont dans ce cas de figure. Ils sont spéciaux l’un pour l’autre, s’engagent rapidement, mais ils ne se connaissent pas encore à 100%, ce qu’ils vont faire dans les nombreuses saisons qui vont suivre. Yukino et Arima de Karekano sont dans le même cas: ils s’aiment, se mettent ensemble, mais vont apprendre à acquérir cette intimité nécessaire. On pourra mentionner, enfin, Mai et Sakuta au départ de Rascal Does Not Dream of Bunny Girl Senpai.
Enfin, dernier duo possible: vous avez la PASSION BRULANTE entre deux personnes QUI SE CONNAISSENT mais qui, pour différentes raisons, REFUSENT DE S’ENGAGER. C’est l’amour « romantique » pour Sternberg. Vous aimez cette personne, vous la connaissez très bien mais paradoxalement vous ne la voyez pas dans votre avenir ou vous refusez de vous considérer « en couple » avec elle. L’exemple le plus basique ça peut être « le coup d’un soir » ou « le sexfriend. » Sternberg considère également les relations adultères (« vous faites des trucs en dehors de votre couple mais vous remettez pas votre couple principal en question ») comme faisant partie de cette catégorie.
C’est donc un amour plutôt léger mais qui est « moralement » pas forcément toujours bien considéré et donc finalement rarement mis en avant de façon « positive » dans les œuvres de fiction.
Perso c’est dans lequel je classerais par exemple Lupin et Fujiko, qui fricotent pas mal ensemble… mais ont pas forcément envie de plus. Dans Scum’s Wish, Hanabi et Mugi démarrent et font durer leur relation sur cette base, avec un vrai refus de s’engager « plus. »
Puis il y’a School Days où toutes les relations présentées sont romantiques avec refus complet d’engagement de la part du héros. Vous voyez comment ça se termine, hein. Et tant qu’on est à citer des trucs divers, vous voyez Momo et Rito dans To Love Darkness ? Bon bah y’a une forme d’intimité (très désequilibrée d’un côté), une forme de passion (très désequilibrée d’un côté) mais pas vraiment d’engagement très sérieux (car tout est très désequilibré d’un côté.)
Il est vrai que c’est une relation « difficile » à raconter sur la distance dans une fiction mais ça peut être une base par laquelle va passer un couple naissant – ils pensaient « juste » passer du bon temps ensemble de temps en temps mais au final ils vont découvrir qu’ils sont peut-être voués à plus… C’est le cas de Rui et Natsuo dans Love X Dilemma, par exemple.
A noter que dans le cas de la popculture japonaise, ça peut être comme ça que sont écrits des couples « pas assumés. » Je pense encore une fois aux couples de même genre, les séries où les auteurs sont en mode « on veut insinuer que y’a une relation entre les deux mais pas vraiment la confirmer. » Ce que certains peuvent appeller yaoibait ou yuribait, même si c’est des termes que je déteste. En gros des couples qui ont une dynamique de couple (ils partagent une forme d’intimité, sont spéciaux l’un pour l’autre, font preuve d’une réelle affection) mais ou… y’a aucun engagement explicite. Là en tête, par exemple, j’ai tout Love Live qui me vient en tête avec principalement le duo Nozomi / Eli qui sont clairement établis comme le papa et la maman de µ’s, ont une vraie relation unique qui les lie… mais où y’a aucun « engagement » amoureux. Ca sera « de l’amitié. » Ah elles sont très amies, oui, elles mangent des parfaits en se faisant des regards de braise, très amies, certes. Mais dans des oeuvres « plus sérieuses », Kyoko & Sakuya dans Madoka Magica ou Kotetsu et Barnaby dans Tiger & Bunny, où l’absence « d’engagement » empêche au couple d’être complet et… comme on dit chez nous… « canon. »
Et puis voilà, du coup derrière vous avez l’amour absolu si vous avez les trois éléments. Donc non seulement vous vous considérez spéciaux l’un pour l’autre mais en plus vous avez appris à vous connaître suffisamment pour partager une intimité et vous vous êtes concertés pour vous considérer « comme couple » et officialiser votre relation. Bravo, c’est l’amour absolu !
Faisons un petit tour de différents couples et pairings et essayons du coup de confirmer en quoi on peut considérer leur amour comme absolu, et essayons de voir par quelles phases ils sont passés entre temps.
Toradora – Ryuiji & Taiga
La relation entre Ryuiji & Taiga elle est intéressante parce qu’elle commence par un simili-engagement (« on se met en duo pour aider l’un à pécho le pote de l’autre ») ce qui va rapidement créer une forme d’intimité entre les deux larrons. Quand ils vont se rendre compte au fur et à mesure que la passion qu’ils avaient pour quelqu’un d’autre est finalement moins forte que celles qu’ils ont l’un pour l’autre, ils vont « révoquer » leur engagement initial pour en derrière créer un nouveau, et ainsi clôturer pour de bon leur triangle de Sternberg.
Berserk – Guts & Casca
Pfiou pas simple. En l’état c’est relativement simple comme construction: Guts et Casca construisent en se battant ensemble dans la Bande du Faucon une relation d’intimité et de confiance, qui va évoluer à un moment critique quand une passion naîtra entre les deux, et un début potentiel d’engagement… qui va mourir dans l’oeuf quand Guts va quitter la Bande. En gros le couple a sans doute connu une forme d’amour absolu… le temps de quelques chapitres. Parce que après c’est l’Eclipse, que Casca va être profondément changée, et que le retour en arrière va devenir impossible. Donc déjà c’est compliqué mais, en plus, si on rajoute Griffith à l’équation (qui était important pour Guts et Casca tout comme ceux-ci étaient importants pour lui), pfiou on est pas sorti.
Bloom Into You – Yuu & Touko
C’est intéressant ! Ca commence comme un engagement clair entre Yuu & Touko. Si Touko ressent de la passion explicite pour Yuu, Yuu se laisse porter par le vent et va mettre un peu de temps à rendre réciproque cette passion. L’intimité entre les deux lycéennes va malgré tout se créer: Yuu est la seule à connaître des choses que Touko ne lui dit qu’à elle, solide relation de confiance. Mais quand Yuu va enfin arriver à un niveau de passion égal à celui de Touko, cette seconde va remettre en cause l’engagement initial, mettant le couple en péril. Mais au final l’amour l’emportera, un nouvel engagement va se créer, se basant sur l’intimité et la passion désormais totalement réciproque que vivent les jeunes filles l’une pour l’autre. Ouf !
Sound! Euphonium – Kumiko & Reina
Très rapidement Reina est spéciale aux yeux de Kumiko (qui guette sa présence en permanence et la fait passer en priorité de toutes ses décisions) tout comme Kumiko est spéciale aux yeux de Reina (depuis une remarque « différente » à la fin d’un concours.) Après quelques premiers échanges un peu compliqués, les deux vont se rapprocher et développer une véritable intimité en s’échangeant des choses et des paroles qu’elles n’échangent avec strictement personne d’autre. A la fin de la saison 1 elles s’engagent à se soutenir mutuellement via « une déclaration d’amour. » Amour absolu, même quand tu vas visiter la tombe de l’ex-femme du crush de ta partenaire, ouais ok c’est un peu zarb quand on y pense.
Senki Zesshou Symphogear – Hibiki & Miku
Il y’a dès le démarrage une importante intimité qui lie les deux personnages – Miku a toujours été là pour soutenir Hibiki quand celle-ci traversait des moments difficiles liés soit à sa rééducation soit aux brimades qu’elle subissait à cause de son statut de survivante. Cette intimité profonde fait que quand l’une va mal elle le dit systématiquement à l’autre et uniquement à l’autre, avec des conséquences désastreuses quand, par exemple, Hibiki commence à cacher des choses ou que Miku ne veuille pas s’exprimer sur certains sujets. Les deux partagent en effet un engagement implicite, se promettant de se soutenir éternellement et de ne jamais se quitter. L’un des propos de Symphogear XV va être de voir Hibiki prendre conscience de la passion qu’elle a pour Miku, au point de sauver sa partenaire avant de sauver l’humanité. A la toute fin de XV, l’engagement implicite devient très vraisemblablement explicite.
Macross Frontier – Alto & Ranka & Sheryl
Peut-on faire un triangle amoureux… compatible à la notion « d’amour absolu » de Sternberg ? Bah Macross Frontier, en vrai, ça colle. Je parle évidemment de la série originale (les films modifient la conclusion pour que Alto finisse en couple précisement avec une des deux) où les trois personnages, mine de rien, partagent les uns pour les autres l’intimité et la passion nécessaire, quel que soit le sens dans lequel on le prends: Ranka pour Sheryl, Ranka pour Alto, Sheryl pour Ranka, Alto pour Sheryl, Alto pour Ranka, Sheryl pour Alto…
En vrai le seul truc « douteux » dans ma théorie c’est que bah l’engagement final est très implicite. C’est une interprétation « possible » de la fin de la série mais y’a autant d’arguments pour que contre :’D.
Avant de conclure cet article, j’étais en train de réfléchir tout en écrivant et j’étais en train de me demander si, dans Bakemonogatari, chaque couple potentiel de Koyomi était pas une des différentes facettes du triangle ? Genre avec Hitagi c’est l’amour absolu, avec Shinobu c’est la camaraderie, avec Tsubasa c’est l’amour romantique, avec Nadeko juste « le crush. » Bon derrière je saurais pas où placer Kanbaru et Mayoi mais je suis en train de me demander si on doit vraiment les placer.
Bref, je conclus sur cette théorisation même pas bien pensée, et vous souhaite à tous une bonne journée. Oubliez pas de mettre des briques dans vos poches pour pas vous laisser emporter par le vent, ça semble être le conseil majeur de ce mois de février.
- Bienvenue sur Néant Vert, où l’usage est de trashtalk les américains dans leur globalité par pur plaisir régressif. ↩
2 commentaires
Ari
C’est marrant ce genre d’article. C’est vraiment ce genre d’amour absolu entre Kumiko et Reina ? Je me souviens pas en détail de la série mais j’aurais plutôt mis ça comme Nozomi et Eli, dans le sens où ce n’est pas hyper explicite (Reina reste amoureuse de son prof quoi). En tout cas, j’entend souvent parler du yuribait comme spécialité de KyoAni.
Ah, et c’est Sayaka pas Sakuya, dans Madoka :p
Hermine
C’est vrai que ce genre de modèle ou de principe, c’est toujours à prendre avec des pincettes (surtout quand on compare avec d’autres modèles de couple dans d’autres régions du monde), MAIS comme tu dis, c’est rigolo de jouer avec ! Je vais essayer de passer des couples sous ce filtre, mais je sais pas si je vais y arriver parce que je pense de suite à Evangelion et Escaflowne, donc bon…
Je m’interroge un peu sur la partie « passion ». Est-ce qu’on peut la voir sous un prisme « asexuel » par exemple ? En tout cas, pas aromantique, je pense… Bref, je me prends la tête pour rien.
Merci pour cet article 🙂