Mangas & Animes

Mes votes Minorin 2018, commentés et décryptés

Chaque année au printemps, je fais appel à une cinquantaine de jurés pour décider le pire mais surtout le meilleur de l’animation japonaise. C’est les Minorin, et c’est un plaisir pour tout le monde chaque année. Les résultats de l’édition 2018 ont ainsi été dévoilés lors de Jonetsu IV et seront dévoilés sur Internet sans doute dans la journée de demain, avec la publication du traditionnel article bilan. Mais avant ça, petit article léger et débile puisque je vais, sous vos yeux ébahis, dévoiler la face cachée de mes cartes, vous montrer mes votes et, surtout, les commenter.

Je rappelle juste comment fonctionne le système de vote des Minorin: chaque juré peut faire un top 5 dans chaque catégorie. L’élément qu’il met en première place obtient 5 points, celui en second en obtient 4 et ainsi de suite. En plus du top 5 il peut aussi citer cinq mentions honorables, qui obtiennent tous un demi-point supplémentaire. Les top ne sont pas obligés d’être complets (vous pouvez citer que deux animés dans une catégorie) et personne n’est obligé de remplir toutes les catégories (si vous êtes pas à l’aise pour juger de la meilleure performance technique, ou que ça vous saoule de désigner des personnages insupportables, on peut passer.)

Voici donc mes votes qui sont, très logiquement, mes top 5. J’ai essayé de remplir au maximum et j’ai été aidé par le fait que l’année 2018 y’a eu pas mal d’animés vus et pas mal d’animés qui m’ont plu.

Sur ce, allons directement au vif du sujet.


Meilleur opening

C’est un peu le tableau qui résume mes articles saisonniers sur les génériques d’anime, dis donc ! Donc du coup ça s’étonnera personne que mon générique favori de cette année soit le premier opening de Sword Art Online Alicization qui m’a autant fasciné sur le plan musical que sur le plan visuel, avec une multitude d’informations, un rythme finement ciselé, des transitions naturelles entre chaque écran, une vraie pèche. Ca m’a filé une hype de ouf à chaque lancement d’épisode et je ne pouvais pas ne pas lui rendre hommage, donc.

Mon second a été un peu moins bien classé au final (une vague 12e place si mes souvenirs sont exacts) – Happy Sugar Life et son style résolument d’inspiration Vocaloid, contribuant encore plus à l’aspect kawaii-glauque de la série. En règle générale, j’ai été un des seuls à régulièrement citer Happy Sugar Life, je comprends pourquoi mais ça me rend quand même un peu triste, tous ces beaux regards que les gens ont loupés…

Le reste du top 5 est un peu plus « normal » – en tout cas c’est des génériques qu’on retrouve dans le top 10 final et c’est normal: Hanebado est une excellente performance visuelle – que l’animateur Naoki Yoshibe a travaillé intégralement en solo -, Bloom Into You pose admirablement bien l’ambiance de sa série et le dit avec des fleurs, quant à Yurucamp sa bonne humeur contagieuse et son utilisation maligne des crédits de staff le rend indispensable à tout bon top générique de cette année.

Quant aux mentions, notez que c’est l’un des seuls moments où vous pouvez me voir dire du bien de Black Clover. J’y ai aussi casé un petit coup de coeur perso, en l’occurence le générique de Release the Spyce. Et big up évident à l’OP2 de Persona 5, qui a littéralement attendu le dernier épisode pour arriver mais qui est vraiment excellent, justifiant cette attente.


Meilleur ending

Après les opening, les endings, un sujet sur lequel je m’exprime moins mais qui mérite quand même de se donner à fond. Déjà, presque sans surprise, mon ending favori de l’année est sans nul doute celui de Bloom Into You, qui pénètre pas mal dans ma zone musicale de confort, et offre un visuel simple mais paisible, relaxant, positif, un peu à l’image de sa série. Et juste derrière, tant qu’on est dans la bonne humeur et le chill: le superbe premier générique de fin de Cardcaptor Sakura Clear Card ! Coloré, mignon comme tout, super bien animé, avec une jolie chanson composée et chantée par Saori Hayami, moi je signe ça me va.

Ensuite, point Precure obligé puisque ça fait des années maintenant que les endings en 3D de la série sont ultra travaillés. Du coup on retrouve forcément le très entêtant premier ending en 3e (MU GEN DAI ♪) et l’ED2 en mention – par ED2 je crois que je voulais parler du All-Stars, qui reprend le thème de la première saison et fait danser toutes les héroïnes de la franchise. Gros taf.

Hana, prête à aller saluer tous ceux qui ont pas votés Precure cette année.

Les endings de Darling in the FranXX sont bons, vous le savez bien ! Mon petit favori est donc à la 4e place – il s’agit de escape ! Pour l’anecdote, quasiment tous les endings de la série ont été cités par les jurés, à l’exception de l’ed6. Et si on en croit les jurés, le classement des endings de DarliFra est donc le suivant: ED5 > ED1 > ED3 > ED2 > ED4 > ED6. C’est canonique, gravé dans le marbre, tout ce que vous voulez. Enfin j’ai conclu mon top 5 avec Yurucamp, un peu comme tout le monde ! Mais qui peut résister à cette ambiance chill qu’il dégage et maîtrise ? Ici on aime les guitares au coin du feu, même si on a jamais dormi à la belle étoile.

Quant au reste des mentions, je citerais surtout le très sous estimé ending de Last Period qui en terme d’ending délirant et coloré est un des meilleurs représentants du genre !


Meilleure OST

Ma BO favorite de l’année j’ai pas hésité une seule seconde: c’est celle de Release the Spyce. Extrêmement versatile, on y trouve pas mal d’électro à toutes les sauces, dont un fantastique thème nommé Mission in Sorasaki qui ne ferait pas tâché dans une adaptation animée de Mission Impossible. Je vous en conseille vraiment l’écoute, c’est une petite pépite.

Le reste du classement est plus attendu: en tant que série à 100% musicale, l’OST de Revue Starlight est effectivement au niveau des attentes, avec de très beaux thèmes chantés (surtout Star Divine) et un bon accompagnement musical en dehors des scènes de comédie musicale. Megalo Box a un des meilleurs main theme de l’année, et possède quelques pistes de rap finement inspirées. Quant à Yurucamp si vous voulez vous relaxer pépère dans votre lit, foutez l’OST en fond, ça loupera pas. Et non seulement cette OST est cool mais en plus elle sublime vraiment les scènes qu’elle illustre.

Le travail de Michiru Oshima sur Bloom Into You est aussi à saluer, même si là mes votes vont plus en faveur de la manière dont l’OST est utilisée dans la série. Car l’écouter à part n’est pas forcément une expérience ultra transcendante, si je peux être honnête. Quant aux mentions, un peu de Yuki Hayashi avec son taf sur My Hero Academia III (qui reste dans la bonne continuité des saisons précédentes) et, surtout, Hugtto Precure (excellent thème de transformation.) A saluer également: le taf sympa de Yuki Kajiura sur SAO Alicization. Ca reste assez classique, et c’est clairement pas sur SAO que Kajiura se lâche, mais pour le coup y’a 2 ou 3 thèmes que j’ai retenu autre que le main theme ce qui est déjà plus que dans tout le reste de la franchise.


Meilleur/e seiyuu

Je reste un néophyte total de l’univers des comédiens de doublage à la japonaise mais, comme 13 autres personnes, bah oui j’ai mis Miyano Mamoru premier parce qu’il suffit qu’il dise « Nice Bird » et surjoue en jouant un producteur très extravagant pour que moi je sois sous le charme. C’est presque du vol à ce niveau là mais que puis-je dire ? Je suis faible.

Mais en règle général, je vote pour un ou une seiyuu vis à vis de sa performance sur UN rôle précis et cette tendance a continué cette année: j’ai ainsi mis Minako Kotobuki à la seconde place cette année pour sa perf en tant que Touko dans Bloom Into You. Elle qui a doublée Tsumugi y’a une petite dizaine d’année a bien grandie, joue maintenant les senpai et chante maintenant de jolis endings donc écoutez ça fait plaisir. En troisième place, honneur à Miho Okasaki dont sa perf en Limule Tempest m’a ébahi, elle a une carrière encore très vierge (elle a commencée le doublage en 2017) et le fait qu’elle gère aussi bien son premier gros rôle – rôle qui était pas forcément facile – m’a pas mal convaincu qu’il allait falloir commencer à la suivre.

Pour Yurika Kubo, heureux de voir qu’elle a pu trouver une carrière post-Love Live, et cette fois ci c’est sa perf en Kaede de Bunny Girl Senpai qui m’a marqué. Quant à Rie Hikisaka, pareil, c’est une comédienne débutante, qui a démarrée en 2017 et s’est retrouvée en 2018 a doublée une héroïne de Precure, rien que ça ! Et autant vous le dire, son boulot sur le personnage de Nono Hana il est épatant.

Du coup vous pourriez être surpris que je mette Kana Hanazawa uniquement dans mes mentions. Et je le suis également ! Au moment de voter je me suis dis « non mais je vais arrêter de forcer avec HanaKana », et en fait une fois le vote « validé », je me suis rendu compte que Hanazawa elle a eu… UNE SUPER ANNEE 2018 !? Genre Shirase dans YoriMoi, Satou dans Happy Sugar Life, Globule Rouge dans les Brigades Immunitaires… ça va grave en fait, elle a gérée ! Et je vous parle pas de son rôle de Katrielle Layton dans la série éponyme, c’est du HanaKana-cabotinage pendant 50 épisodes et c’est ça qu’on adore.

Ptite mention rapide également pour Mimori Suzuko (excellente Hikari dans Revue Starlight, et future femme d’un des meilleurs catcheurs japonais, la réussite est totale) et pour Aoi Yuuki mais pour cette seconde c’est complétement du fanboyisme ça a été une petite année pour elle – même si je l’ai bien kiffé en Mélie de Radiant.


Personnage masculin le plus insupportable

On commence les prix « du pire », prix qui fondent comme neige au soleil au fil des années puisqu’on a dit au revoir en 2018 au prix de « l’ecriture la plus tarte », et que en 2019 on devrait fusionner les deux catégories « personnages. » Faut dire que de moins en moins de gens votent dans cette catégorie, oops.

Même mes votes sur cette partie sont pas forcément très soignés ou très imaginatifs. Genre Doc dans Radiant en n°1, ok, voilà, c’est juste que le perso est un peu gonflant-relou donc ça suffit à une première place. Kuraishi dans Hanebado parce que les entraîneurs qui gueulent c’est non non. Claudia il m’énerve physiquement j’aime pas son design et il a un tête de poisson mort, hop 3e. Satomi Kou c’était un méchant de merde, mais il était moins pire dans Conflated WIXOSS que dans Incited WIXOSS donc voilà que 4e. Et Morgana j’ai même pas vu la série P5 mais il prends pour le jeu parce que j’en suis à ce niveau de mesuqinerie.

En mentions j’ai même daubé sur des héros de isekai dont j’ai vu qu’un épisode, le professionnalisme est à son apogée.


Personnage féminin le plus insupportable

Du coup niveau personnage féminin j’ai même pas rempli le top, j’en ai pas trouvé plus de quatre reloues. J’aurais ptet pu en creusant un peu mais qui a le temps pour ça. Et, oui, je déteste Retsuko de Aggretsuko. C’est une des raisons pour laquelle j’accroche peu à la série parce que c’est une meuf qui je trouve se complait vachement à se plaindre elle-même. Genre son taf est un enfer, et j’ai l’impression que ça lui va, qu’elle tente pas vraiment de faire changer les choses. Je dis pas que c’est intégralement sa faute – son chef est effectivement une giga raclure -, mais je trouve qu’elle semble très satisfaite de pouvoir se plaindre de son taf. Y’a une sorte de dissonance avec ce perso qui me plait beaucoup, et dieu sait que moi-même des couleuvres j’ai du en avaler professionnellement. Je crois qu’elle me rappelle ces collègues que j’ai qui se plaignent en permanence et qui font les dos ronds à la hiérarchie dès qu’elles ont l’opportunité de pouvoir se plaindre. Too close to home.

Ensuite en seconde place bon euh l’héroïne de AICO, je crois que c’est un peu gratuit, avec le recul j’arrive plus à trouver pourquoi je l’ai mis si haut. Et surtout pourquoi je l’ai mis devant maman Hanesaki qui est effectivement la worst mom ever.

Petit revers de batard, oklm

Pour conclure à la 4e, une meuf de WIXOSS qui sait jamais ce qu’elle veut être parce que fallait vraiment que je rentabilise dans ses prix Minorin le fait que j’ai vu Conflated WIXOSS. On doit être cinq en France à avoir vu tout Lostorage, faudra qu’on se fasse une bouffe.


Anime le plus décevant

Temps de passer au prix de l’anime le plus décevant ! Vous connaissez le deal: ça veut pas dire que l’anime est mauvais, juste que quelque part il aurait pu être mieux.

C’est là que j’ai commencé les votes stratégiques car en l’état Darling in the FranXX est sans conteste ma déception de l’année. Mais je suis parti de l’idée que tout le monde allait voter DarliFra dans cette catégorie (spoiler: oui) donc j’ai décidé de pousser Karakuri Circus à la première place parce que j’avais envie, d’une certaine façon, de mettre le projecteur sur cette adaptation ultra rushée du manga, qui a réussi à me dégouter complètement au bout de 4 épisodes tellement ça va trop vite et tellement c’est pas super beau.

Ensuite, DarliFra bah oui. J’avais écrit sur ce blog, en mars 2018, le paragraphe suivant: « Car depuis onze épisodes, on a vu d’abord les gars ramener tranquillement des batons de dynamite pour les entreposer dans leur salon et ensuite on les a vu commencer à s’exercer à « comment allumer un feu avec des silex dans le salon de sa maison ». On attends donc l’étincelle. Et c’est intégralement sur elle qu’on va déterminer si Darling in the Franxx va être un feu de joie où un pétard mouillé. Pari risque, donc, et le duo A1/Trigger mise très gros. « 

Bon bah c’était un pétard mouillé. La série misait tout sur sa conclusion, et elle était vraiment pas bien. Oops

Autre déception: Clear Card qui donnait rendez-vous avec l’ennui chaque semaine. Pour une série nommée « Cardcaptor », le fait que les captures de carte duraient plus que deux minutes était dur à avaler. Devilman Crybaby m’a pas mal deçu, je trouvais qu’il misait trop sur sur son image et nonobstait son message, du coup je peine à voir dans cette adapt moderne de Go Nagai autre chose qu’un truc un peu superficiel. Quant à ReRideD c’était censé être le grand retour du chara-design made in Yoshitoshi ABe dans le monde de l’animation japonaise, et ça s’est écrasé plus vite qu’il ne faut de temps pour qu’un épisode de Texhnolyze aie une ligne de dialogue.

Quant aux mentions, Kokkoku prends parce qu’il est pas aussi cool que son OP, l’adaptation de Grand Blue est trop mollassonne pour rendre hommage au manga, le fil rouge de Violet Evergarden est décevant, enfin dernier taquet pour WIXOSS dont la chance qu’il a c’est que Conflated est moins nul que Incited donc OUF.


Meilleur personnage masculin

Trois des personnages de mon top 5 sont dans le top 5 final, c’est pas mal, je suis en phase avec le jury. Bon en vrai je saurais pas forcément justifier mon vote pour Tatsumi Kotaro, c’est un petit coup de folie et c’est juste que le perso est marquant-fun donc je me suis laissé aller. Pour Limule, j’ai voté avant de voir l’arc « scolaire » ou il gagne un peu en douchebagerie. Faut dire que à l’image de la série, Limule est un peu nul dans la seconde moitié. C’est dommage parce que dans la première partie c’est vraiment un chouette perso, qui utilise ses pouvoirs de manière bienveillante, pas denué d’humour et d’esprit d’analyse. C’est un bon exemple.

Tout comme l’est Nitta, qui te montre que tu peux être un yakuza désinvolte et être un chouette gars malgré tes défauts. Il est un peu à l’image de Hinamatsuri dans son ensemble: un peu méchant au début puis plus tu avances, plus tu apprends à connaître ses qualités, ses bon côtés, et à t’y attacher.

Autre big up pour un autre daron: Masami de Après la Pluie ! Notre quarantenaire divorcé manager loser apprenti écrivain, qui va se retrouver la cible du crush d’une lycéenne trop sublime pour lui: ça pourrait être glauque, ça pourrait vite mal tourner, mais le personnage est trop gentil et trop bien écrit pour qu’on cringe. Une vraie belle réussite.

Enfin, big up à Eugeo. Il arrive à sortir de l’ombre de Kirito, à avoir son propre arc, ses propres qualités. Bon après il retourne de force dans son ombre MAIS TOUT EST POSSIBLE DANS UN LN. Quant aux mentions c’est un peu la foire: un squelette, un hamster, un mec avec beaucoup trop de bandages, un boxeur anonyme ET UN AUTRE DARON. Quelle vie.


Meilleur personnage féminin

Meilleur personnage féminin, yay ! Avec le recul c’est là que je regrette de voter parmi les premiers parce que du coup je suis passé complétement à côté de Quinella, de Sword Art Online Alicization, qui apparait dans la toute dernière partie de son second cour. C’est un perso que j’adore – une première pour un méchant de Sword Art Online -, et que j’aurais sans doute mis à la 4e ou 5e place. Bon et j’aurais aussi été le seul à voter pour elle parce que hélàs les second cour des série d’automne ont été zappés par tous les jurés.

En attendant, première place sans hésitation pour Yuu Koito, l’héroïne de Bloom Into You. Avec son caractère finement aiguisé, ses réflexions passionnantes, son indépendance, son autonomie et ses liens avec Touko, c’est un personnage fort, piquant, mémorable. Idem pour Banana, qui derrière son trip très bananier cache un twist que je ne comprends que trop bien. Moi aussi j’aimerais revivre éternellement mes années théâtre ;_;.

Cure Yell est une super Cure rose, super drôle en temps de paix, super prompte à botter des culs de manière badass quand vient le temps de partir au combat, j’ai adoré suivre ses aventures même si j’aurais aimé que la série sabote moins la conclusion de tout son arc narratif. Avoir une victime harcèlement qui rebondit de la manière dont Yell le fait est super inspirant, avec une conclusion encore plus forte, ça aurait été juste mythique. Tant pis ! Derrière on embraie sur Hinata de YoriMoi – je voulais mettre qu’une héroïne de YoriMoi, Hinata était le choix le plus logique, c’est exactement le genre d’archétype que j’adore. Enfin on conclut avec un petit coup de coeur très personnel: Mélie, la sorcière aux deux personnaltiés de Radiant. Le perso est fun, et je relate toujours avec une fille qui veut être amie avec tout le monde, et considère deux cartons comme ses BFF.

Les mentions sont toutes aussi chargées: LLENN de Sword Art Online Alternative est extrêmement fun et la voir passer de « c’est quoi l’attrait des jeux vidéo » à « je veux flinguer le plus de gens possible » est le genre d’évolution qui est rigolo à suivre (dans le contexte de SAO Alternative.) Doublé Bunny Girl Senpai: j’avais misé sur le fait que Mai allait déjà recevoir pas mal de votes du coup j’ai mentionné deux persos dont le développement m’a pas mal interessé: Tomoe et Kaede. Je pensais pas chialer sur un arc de petite soeur, par exemple, mais Kaede a réussi. Gg. Enfin dernière mention bonus à Gold Ship, qui fait rire à chacune de ses apparitions dans Uma Musume.


Meilleur OTP

Nouvelle catégorie inclus cette année, ça a bien marché, la majorité des jurés y ont répondus avec sérieux et enthousiasme. Mon top 2 est le top 2 final, ça aide pour l’égo. Evidemment que j’allais célébrer le couple YuuTouko tellement il est beau. C’est un couple que j’adore parce qu’au délà de l’aspect « scènes mignonnes de romance adolescente » qu’on retrouve de ci de là, c’est aussi un couple compliqué, qui s’équilibre sur deux fortes têtes, qui ont une idée différente de l’amour et qui vont apprendre à découvrir l’autre… et surtout se découvrir elles-mêmes. C’est une relation dont tout le monde sort vainqueur, sort meilleur.

Quant à Mai et Sakuta, là on est plus dans le couple « charismatique. » J’aime le fait que les deux passent leur temps à s’envoyer des GROS TACLES VERBAUX. Jamais agressif néanmoins, tout est dans la taquinerie constante, et c’est très plaisant parce que y’en a pas un qui a l’ascendant sur l’autre. Du coup ça donne des dialogues savoureux, et plein de situations adorables. Puis bon ils s’aident bien en permanence, c’est cool.

Le reste du top part dans le yuri: évidemment que Kase & Yamada elles sont trop adorables, je veux dire y’en a une des deux qui a des plantes qui lui poussent sur le crâne dès qu’elle est stressée. De l’autre côté du spectre on a Maya & Claudine qui sont rivales sur scène, amantes en coulisses et du coup ça donne la tension sexuelle la plus artistique de l’industrie. Plus classiquement, Karen & Hikari est là aussi, ça fonctionne bien.

Puis après j’ai profité des mentions pour caser des ships plus alambiqués (LLENN & P-Chan, son arme), mais je suis resté dans le classique je vais pas mentir (Kirito & Eugeo c’est facile à shipper, et si on rajoute Alica ça donne le OT3 le plus wild de l’histoire du LN.) Petit big up à la relation entre Goro & Ichigo qui a connu des orages mais qui reste la seule ancre sur laquelle on peut se raccrocher à la fin de DarliFra.


Meilleure technique

Encore une fois j’ai voté méta. Parce que évidemment que si on se demande c’est quoi la série techniquement la plus ouf de 2018, c’est évidemment Violet Evergarden. Mais je suis parti de l’idée que tout le monde allait voter Violet Evergarden (spoiler: oui), du coup j’ai complétement ignoré l’existence de la série sur les deux prix « visuels » afin de donner des points à « d’autres séries », que je trouvais toutes aussi méritantes. C’est un jeu dangereux parce que si tout le monde avait fait comme moi, Violet Evergarden aurait eu zéro points et on aurait tous eu l’air con.

Déjà: Revue Starlight a des combats de folie. La production de la série était chaotique, mais ça se voit pas spécialement dans la série elle-même, qui sait nous régaler à chaque combat-comédie musicale. Le combat Maya Vs Karen de l’épisode 3, il m’a foutu les sueurs la première fois parce que niveau chorégraphie et idées techniques, ouffff c’était grandiose.

En seconde place, j’ai tenu vraiment à signaler la pèche des combats de Hugtto Precure ! Tenir une qualité exemplaire pendant 50 épisodes est pas la tâche la plus simple du monde et non seulement les équipes de la série ont réussis à tenir la distance, mais y’a réellement des combats ouf dans la série, particulièrement dans la première partie, avec des travaux ahurissants sur la vitesse, l’impact, le dynamisme, la chorégraphie. Allez mater des sakugas sur Sakugabooru juste pour le plaisir ! Et du coup en troisième place, on suit avec Hanebado qui, là aussi, donne son maximum pour la mise en scène de ses matchs, qui ont un impact et une réalisation sans équivalents en matière de jeu de raquette animé (bon, Ping Pong étant une exception.)

Le top 5 se conclut rapidement sur Alicization (j’aime énormément le « nouveau style d’animation » qu’a apporté la nouvelle équipe, je trouve que ça dynamise énormément les combats et dieu sait que y’a beaucoup de combats dans la le second cour) et Bloom Into You qui lui brille plus par son excellent sens de la mise en scène (la scène de la confession sur le canal, avec le train en fond) que par son animation.

Derrière, les mentions sont plus classiques mais je tiens vraiment à signaler l’excellent taf de Gridman en matière de réal.

Meilleure direction artistique

Un top un chouia différent de la technique mais la première place reste la même: Revue Starlight défonce visuellement de par la qualité de ses décors, de ses plans, du design des habits des héroïnes, etc etc. Un carton plein visuel et esthétique qui explique aussi ma passion pour la série, je vais pas mentir.

En seconde place, autre choix logique: Après la Pluie défonce les rétines. EN PERMANENCE. Je sais que le studio WIT en prends toujours plein la gueule pour ses couacs sur L’Attaque des Titans ou Ancient Magus Bride mais sur Après la Pluie ils se sont lâchés, ont tout donnés, et ça donne une série qui accumule les beaux décors, les beaux plans, les jolis moments. Somptueux.

Bloom Into You et Gridman ont le même point commun: une réal aux petits oignons qui savent profiter d’un chouette chara-design et balancer pas mal de très jolis plans. Mention spéciale au chara-design de Gridman ou tout le monde est beau. Enfin on termine avec Lupin III (ma seule mention de Lupin je crois) qui réussit encore une fois très bien à trouver cet équilibre entre un design volontairement rétro tout en le modernisant sans complexe.

Quant aux mentions: yep, je trouve que visuellement y’a un truc dans DarliFra. Les design étaient chouettes, en tout cas. Idem, j’aime bien les parti-pris de Megalo Box, c’était un univers qui avait une sacrée gueule. Enfin, en terme de moe mignon, Comic Girls avait une patte vraiment adorable !


Meilleure comédie

Avec le recul, j’aurais ptet interverti Hinamatsuri avec Zombieland Saga. Dans tous les cas, le top 3 est solidement ancré, aucun regret. Zombieland Saga avait surtout cette qualité que j’adore toujours qu’est celle de pouvoir naviguer facilement entre l’absurde et l’émotion, genre l’épisode dédié à Lily ou tu chiales sur une histoire de papa géant et d’enfant qui meurt parce qu’il a un poil. Sans compter des scènes pas mal mythiques comme le rap, la course de moto ou la moitié des interventions de Tatsumi et, voilà, je trouvais que Zombieland était l’une des comédies les plus remarquables de l’année.

Et puis de l’autre côté, y’avait Asobi Asobase qui vous proposait chaque semaine 20mn d’humour agressif, régressif et parfaitement rythmé. C’est clivant, ça plaira pas à tout le monde mais moi c’était grave ma came.

Quant à Hinamatsuri j’en parlais déjà plus haut avec Nitta: c’est une série qui commence assez méchante envers ses persos, qui prends trois/quatre épisodes à les maltraiter et une fois qu’ils sont bien détruits, la série commence à les reconstruire, à montrer leurs bons côtés et on s’y attache bien. Rajoutez à ça un timing comique impeccable au niveau des blagues, des running gag finement étudiés et un univers qui se barre de plus en plus en couilles, et ça devient très vite addictif.

Très vite en quatrième, un petit sous-estimé: Last Period ! L’histoire d’aventuriers qui sont dans un mobage et ignorent qu’ils sont dans un mobage. Du coup c’est très méta (ils font des « tirages » sans comprendre ce qu’ils font) et très vite ça devient un peu un commentaire social et parodique de l’industrie otaku dans son ensemble, que ce soit via un épisode qui attaque de plein fouet l’absurdité de l’affaire TATSUKI (le réal de Kemono Friends qui s’est fait virer après le succès ahurissant de la première saison), ou un autre qui montre l’aspect parfois wtf des collaborations entre mobage. C’est pas toujours réussi (les derniers épisodes sont en déça) mais quand ça marche, c’est un excellent moment.

Et puis, évidemment, big up à Uma Musume. Il sort quand le jeu ptn.

(Et oui, j’ai mis SAO Alternative dans les mentions parce que je considère la série un peu comme une comédie d’action, et sur ce plan là y’a hélàs peu de concurrence.)


Meilleure série courte

Y’avait peu de séries courtes cette année, j’en ai maté que trois (ces deux là + Aggretsuko), du coup le top a été facile à faire. Honda-san c’est effectivement super bien (le quotidien autobiographique d’un libraire raconté avec humour et bienveillance) et Bang Dream PICO c’est pas mal de bonnes vannes avec les bons persos de l’univers Bang Dream. Et plus de morts que dans Danganronpa !

Donc allez on passe direct à la suite, on s’épuise pas.


Anime le plus sous-estimé

Le prix polémique du moment – les gens ont tendance à dire que c’est pas « vraiment sous-estimé » si ça gagne ce prix puisque c’est pas sous-estimé si tout le monde pense que ça l’est, bref on est dans une boucle logique un peu perdue. Moi de mon côté je continue à considérer ce prix à la fois comme celui des animes « qui n’ont pas rempli leur potentiel de popularité » et celui des animes « injustement maltraités. » Par exemple, j’ai mentionné Hanebado qui est une série qui a trouvée son public, qui a été pas mal vue, mais qui je pense a été mal comprise par beaucoup. Elle se prend beaucoup de critiques imméritées, amha. A l’inverse, j’ai pas mis Revue Starlight qui a pas été vu par tant de gens que ça mais qui à mon sens était voué à s’adresser à une niche bien précise, ne parlera qu’à cette niche… et à trouvé cette niche. C’est pas un anime qui est voué à être « populaire. »

Mais du coup mon premier il est simple: je pense sincèrement que Hugtto Precure aurait du être plus remarqué par les otakus en 2018. Après, ok, la formule Precure et son Monster-of-the-Week c’est une formule qu’il faut accepter mais Hugtto me paraît idéal pour s’y lancer. La réussite globale de son écriture, la qualité visuelle de ses combats, le chouette développement de ses personnages: y’a énormément de qualités de Precure qui devraient être mieux reconnues. Et vu l’absence total de la série de tous les top 10 finaux des Prix Minorin, ça semble confirmer que Precure reste encore une zone inexplorée par beaucoup. Et je jette pas la pierre, m’a fallu attendre Hugtto pour m’y mettre à rythme hebdomadaire !

De même, je pense que beaucoup sont passés à côté de Après la Pluie, entre autres à cause de sa diffusion sur Amazon. Ceux qui y sont allés y ont trouvés une très jolie histoire entre deux personnes perdues qui s’aident mutuellement à aller de l’avant, porté par des visuels fabuleux… Mais j’ai le sentiment que même ceux qui kifferaient ça ont pas forcément vu que c’était sorti. Quant à Happy Sugar Life, là je défends surtout un peu un coup de coeur très personnel, mais dont je comprends aisément ce qui peut « gêner. » L’écriture y est très brute, ne fait preuve d’aucune subtilité, ça peut poser problème chez beaucoup, et je le comprends. Je trouve juste que la série pose des sujets graves et les traite de manière plus juste qu’on ne pourrait le croire.

Uma Musume est un bon mélange de comédie, de sport et de musique, mais son postulat très clivant (« des filles-chevaux qui font des courses ») et sa non-diffusion en France fait que ce bon moment est ptet passé sous le radar de beaucoup. C’est dommage, c’est une série avec des messages très positifs ! Enfin Release the Spyce n’est pas l’intrigue du siècle mais son ambiance hommage aux films d’espionnage de tous temps et de tous genre, menés par une chouette OST, en fait là aussi une série qui gagnerait à être un poil mieux connue.

Le reste des mentions est plus succinte: Planet With a des défauts mais reste du Mizukami pur jus donc ne manque pas d’interêt, Radiant n’est pas une adaptation si mauvaise que ça et c’est un univers qui gagne vraiment en interêt et profondeur au fil du temps, enfin Last Period et Comic Girls sont deux comédies-bons moments qui sont passés un peu inaperçu dans la très chargée saison de printemps.


Meilleur film

Rappel que la liste des 12 films nominés c’est moi qui la dirige, et que je l’écris selon les disponibilités des oeuvres, avec priorité sur les sorties françaises en salle. Par exemple, Liz a été annoncé en début d’année pour une sortie en salles en avril, du coup Liz sera nominable l’année prochaine. Idem pour Broly. Le seul regret c’est que du coup j’avais mis Je veux manger ton Pancréas dans la liste puis début mars le film est annoncé pour une sortie française. Oops.

Du coup attendez-vous à une liste 2019 avec pas mal de gros trucs: Liz, Broly, le Yuasa, le Shinkai, les Enfants de la Mer, le Keiichi Hara, Heaven’s Feel II, etc etc. Là c’était un peu une année de transition !

Mon premier du coup bon bah surprise, c’est Maquia. C’est un film qui est un solide 8 / 10 pour moi – y’a des défauts évidents mais dans l’ensemble ça raconte bien l’histoire que ça veut raconter, c’est joli, ça reste émouvant, bref ça fait le taf et c’est un début encourageant pour la Okada réalisatrice. Asagao to Kase-san en 2 car ça a été les 50mn les plus chalereuses de mon année 2018. Là aussi, encore une fois, pas d’intrigue démesurée ou d’ambitions incroyable, juste une jolie histoire racontée de jolie manière.

En 3e, le Mirai de Hosoda, un film que j’aime beaucoup, dont j’aime l’aspect un peu autobiographique et passionné. En 4e, le Mary de Yonebayashi que, effectivement, on peut pointer du doigt pour ne pas être assez sorti du carcan « Ghibli » mais pour une première réal du studio Ponoc je trouve que ça offre une aventure bien menée, visuellement superbe. Comme Maquia, comme Kase-san, comme Mirai en somme: jolie histoire joliment réalisée.

Enfin, en 5e, petit coup de coeur sur Ninja Batman et sa folie permanente. On commence un peu à être lassé de tout ça sur la dernière partie, ok, mais ça n’en rend pas moins la première moitié savoureuse. Un excellent moment, merci Kamikaze Douga. Et puis en mention, le film Hero Academia qui fait là aussi « le taf » en matière de film shonen fanservice.

Bref une année très sous le signe du ça fait bien le taf.

(vous noterez, du coup, que j’ai toujours pas vu Pancréas.)


Meilleure série d’animation

Et enfin le prix ultime, quel est mon top 10 en matière d’anime pour 2018 ? Pas de surprise, c’est un peu le bilan de tout ce que vous avez jusque là. Sans trop de surprises, donc, c’est Revue Starlight et Bloom Into You qui dominent mes préférences personnelles. La première parce qu’elle parvient à allier une esthéthique dingue avec des messages forts sur la pratique d’un art, la seconde car elle offre une romance unique, sublimement mise en scène, qui voit deux personnages évoluer de manière incroyable.

Derrière, Yurucamp et YoriMoi, les deux chouchous du public lors de cette très jolie saison d’hiver 2018. Yurucamp reste la meilleure série slice of life que j’ai vu depuis la saison 2 de K-On, offrant une relaxation totale à chaque épisode et nous donnant vraiment l’envie d’aller se geler les miches autour d’un lac en plein mois de janvier, ce qui est le truc le moins évident. Et en se parlant de se geler les miches, YoriMoi rend lui carrément enviable l’idée d’aller en Antarctique !

Pour Yorimoi, notez que je suis un peu comme les autres jurés: c’est une série que je n’ai classé haut que dans finalement peu de tops mais qui est top 5 sans aucune hésitation – tout comme le fait que dans les prix eux-mêmes, YoriMoi n’a remporté aucune catégorie mais a complétement explosé ses concurrents dans le prix du « meilleur anime. » Comme quoi, on peut gagner quand ça compte.

Enfin en 5e place, je clôture avec Precure, qui a vraiment été un excellent visionnage. Quand le dernier épisode s’est terminé j’étais vraiment attristé d’avoir perdu un rdv hebdomadaire qui a eu énormément de qualités. On aime.

Quant aux mentions, là aussi peu de surprises. Comme 15 autres personnes j’ai mis Hanebado en mention honorable (la série se classe 15e du classement « meilleur anime » mais est genre la 5e ou 6e série en terme de nombre de citations aka « tout le monde l’a mis en mention honorable ».) Je me suis fait un petit plaisir et j’ai mis Happy Sugar Life dans ce top 10 parce que c’est une série qui m’aura vraiment marquée jusqu’au bout, pour le meilleur comme pour le pire. Bunny Girl aurait pu être top 5 si seulement on nous avait raconté la même histoire avec trois ou quatre épisodes de plus pour éviter cette intrigue racontée si vite. Après la Pluie est d’un beauté rare et, enfin, oui, j’ai pas peur: SAO Alicization c’était cool. On aurait été mieux sans les bourgeois violeurs et sans Chuldukin mais bon, la franchise continue sur l’élan positif de Mother’s Rosario et Ordinal Scale, c’est du tout bon.

Ici on aime: les naturistes badass avec un syndrome messianique un peu sauvage

Donc voilà un petit peu pour mes votes Minorin, ce qui était finalement l’occasion parfaite de faire fin avril un bilan des animés de 2018 !

Excellent timing !

Quel champion !

Rendez-vous du coup demain pour les résultats complets sur le blog Minorin, et les commentaires des jurés volontaires ! Yiiha~

« Ha vous avez lu cet article les gars ? Tout ce shitaste, c’est incroyable. »

(Photo de roiku-san)
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