Fantastique et démoniaque Catherine
Note: samedi soir je suis en live sur SynopsLive avec d’autres compagnons pour l’émission Respawn ! Je vais dénoncer grave sur les jeux AAA ! Et sur la presse JV ! Ca va être totalement démentiel !
Les listes c’est un truc de branleur qui veulent pas mettre en forme de manière distinguée leur texte mais je m’en fous. Pour Catherine je vais le faire.
Catherine raconte l’histoire de Vincent Brooks, 32 ans et depuis un petit moment déjà en relation avec Katherine McBride. Une nuit, celui-ci commence à faire des rêves étranges, ou il se voit obligé d’escalader des blocs pour rester en vie. Alors quand en plus Katherine commence à lui mettre la pression sur la relation et que quand il se réveille un matin pour découvrir dans son lit une jeune fille nommée Catherine qui se révèle en plus ultra peu vêtue, quelque chose commence sérieusement à se barrer en couilles.
Développé grosso merdo et pour caricaturer par la même team qui a fait les Shin Megami Tensei Persona qui sont rappellons le entre autres les meilleurs RPG de la PS2. Sauf que là, même si Catherine se déroule dans le même univers que les Shin Megami Tensei (quelques éléments assez subtils le confirment), ce n’est pas un RPG mais un authentique puzzle game. Que dire sur ce jeu ? Allons y:
- La partie puzzle est démoniaquement géniale. Je commence par ça en premier lieu parce que c’est après tout le point le plus primordial. Catherine n’est pas un jeu de cul comme aurait tendance à le penser la moitié des joueurs qui n’ont retenus du jeu que les premières infos qu’on avait eu dessus et les 400 jeux de mots pourris que les sites spécialisés ont pu balancer (et parce que je tiens à dire que cet article sera dénué de tout « Catherine elle aime la pine » et… aaah merde.) Catherine est un jeu de puzzle avant tout et vous allez passer trois quarts du jeu à pousser des blocs, un peu comme le génial Pullblox mais en version adulte et plus sombre. Et ce n’est absolument pas problématique parce que c’est génial. Gameplay simple, ajout continuel de nouveaux obstacles, techniques à apprendre pour améliorer son jeu, difficulté progressive… On aurait pu penser que les mecs de chez Atlus se seraient concentrés à mort sur le scénario, l’univers, tout ça mais non. La partie puzzle est incroyablement bien pensée et incroyablement addictive. Et ça c’est bon. Mais très franchement je comprends si ça vous tente pas à priori: faut prendre le truc en bien pour bien comprendre que ça déchire. Mais faites moi confiance sur ce point !
- Le jeu n’est pas si hardcore que ça. Je l’ai fini en Normal sans trop bloquer. Certes y’a des moments ou tu te prends un peu la tête et sur lequel tu restes un bon quart d’heure mais rien d’impossible ni -surtout- de frustrant. La mort est chiante mais les vies supplémentaires sont offertes très grassement et les checkpoints intelligemment disséminés: y’en a ni trop ni pas assez, juste le bon nombre. On ne voit que peu le Game Over et au final on passe plus de temps à réfléchir ou à se mettre dans des positions inextricables à cause de décisions mal choisies qu’a mourir. D’ailleurs souvent on ne fait des erreurs qu’en paniquant ou en voulant faire trop vite, le jeu est assez parfait pour promouvoir les vertus du sang froid. Et souvent c’est uniquement quand on arrête d’avoir l’esprit embrouillé qu’on commence à avancer. Et quand on commence à avancer on devient presque instoppable.
- Du coup parfois on se sent ultra puissant. Quand on fait presque cinquante étages sans se stopper, en faisant tout naturellement, putain c’est bon. Et le jeu nous incite à le faire via une ligne de combo. Cet amour du beau jeu.
- Le scénario est quand même super bien. Assez classique au début, il surprend très agréablement vers la fin. On a une écriture vraiment bien foutue, qui raconte des choses matures tout en restant sobre et intelligent. Et surtout pas mal de rebondissements ! La fin du jeu est vraiment assez magistrale sur ce plan là, enchaînant rebondissement sur rebondissement sans vraiment lasser. Bref sur ce plan-là, Catherine ne déçoit vraiment pas, d’autant qu’évidemment tout au long du jeu il réussit le défi de nous faire nous questionner sur nos rapports aux relations amoureuses et tout ces trucs là. J’avoue que le fait que je sois en couple depuis plus d’un an m’a pas mal aidé à certains moments à comprendre certaines inquiétudes et peurs du personnage principal, et c’est toujours bon signe.
- Bons dialogues et bons personnages. Et ça joue pas mal ! TOUS les personnages qu’on croise dans le jeu sont bien écrits, tous ont une petite spécificité, une personnalité qui les rend attachants… Et comme la plupart d’entre eux sont vos compagnons de cauchemars et qu’ils sont liés à des quêtes annexe, ils ne sont vraiment pas inutiles ! A coté de ça, les dialogues sont bien écrits, c’est vraiment bien. Mais le meilleur personnage du jeu ? Le barman ! De très loin !
- Traduction française au poil. Bonne adaptation, bonne traduction… y’a quasiment rien à reprocher ! Après je sais pas si c’est unique à la version française ou pas mais à deux ou trois moments les sous-titres sont coupés par le bas de l’écran. C’est à dire qu’il n’y a pas la place pour tout afficher, grosso merdo. Ca arrive TRES rarement (trois à quatre fois sur l’ensemble du jeu) mais c’est un peu étrange les fois ou ça arrive. Mais pour le reste, un excellent travail qui rajoute une vraie saveur au jeu.
- Le Studio 4°C a fait un boulot impeccable. Les cinématiques animées sont franchement cools, surtout grâce à un chara-design qui fonctionne impeccablement bien en animé. Mais après…
- On se tape quand même beaucoup de cinématiques. Surtout en approchant de la fin du jeu. Y’a un passage ou j’ai du me faire 20/25mn de cinématique non stop. Au point que le jeu te propose de sauvegarder avant ! Les cinématiques sont excellentes, ce n’est pas véritablement un problème mais j’aurais peut-être apprécié un peu de modération sur ce point. Après je dis ça mais chaque minute était intéressante et ajoutait quelque chose donc…
- La mode Babel. Une sorte de Mr.Driller inversé, ou faut essayer d’aller le plus haut possible face à un mur généré aléatoirement. Putain croyez le ou pas mais rien que ça je pourrais y passer des heures. La première fois que j’ai testé la mode, j’ai décroché au bout d’une heure trente seulement, convaincu d’avoir passé moitié moins de temps dessus. A nouveau ça part d’une idée simple mais c’est impeccablement réalisé. Alors quand en plus y’a des leaderboards mondiaux autour du bordel et qu’on peut donc s’amuser à essayer de se battre avec ses amis, le potentiel du truc est juste illimité. Là aussi une excellente surprise parce que je pensais pas que j’allais perdre du temps dessus. Et on peut jouer en coop aussi. Mais ça je me questionne sur l’interêt. Ca se trouve c’est une qualité supplémentaire.
- Rapunzel. Un jeu dans le jeu, qui se trouve accessible via une borne d’arcade qui se trouve dans le bar. Même principe que le jeu « normal » mais avec un nombre de mouvements limités à gérer et la nécessité de faire attention à l’effondrement des blocs. Le jeu possède son propre scénario (sous formes de petits poèmes à intervalles régulières) et se révèle – lui aussi – violemment addictif bien que peut être un poil plus frustrant à cause des essais limités (on ne peut mourir que trois fois, sinon on est obligé d’attendre le jour suivant pour pouvoir rejouer) ce qui est un défaut éliminé après la fin du jeu (ou on débloque les crédits illimités.) Là aussi chapeau à Atlus. Ca pourrait totalement être un jeu iOS ou 3DSware sorti à part mais non, c’est inclus dans le jeu, comme ça, sympathiquement.
- L’OST est franchement géniale et là je suis sérieux. Déjà à la composition c’est Shoji Meguro, c’est à dire le mec derrière l’OST des Shin Megami Tensei. Tous ceux qui ont écoutés l’OST de n’importe quel Shin Megami Tensei savent que ce mec est un quasi-dieu dans le domaine. Mais là il s’est vraiment lâche comme un gros porc: en plus des habituels thèmes rock et rap qu’il nous offre dès qu’il peut, il s’est amusé à remixer des thèmes de musique classique à la sauce Shin Megami Tensei. Et là je vais juste déposer un url vers youtube ou vous pourrez écouter son remix de la symphonie du nouveau monde de Dvorak. Après libre à vous d’écouter les autres chansons. Je vous conseille aussi sa version de l’Arlésienne. Shoji Meguro, quoi. Il est pas encore assez connu auprès des hardcore gamer, c’est triste !
- Le jeu nous pose des questions sur notre vision du couple. J’ai bien aimé l’idée et j’avoue ultra kiffer le moment ou les résultats (c’est à dire ce qu’ont voté les autres joueurs) se dévoilent à nous. Après je serais plus critique sur deux points: le premier c’est que beaucoup de ces questions restent au final assez planplan et, oserais-je dire, ne vont pas franchement loin. Après second point que je critique: c’est qu’au final c’est très limité par le principe de n’avoir que deux réponses possibles. A certains moments j’aurais aimé des nuances, mais j’imagine que ça allait contre le concept de dilemne donc je comprends parfaitement.
- Plus généralement, le système de karma est un peu étrange. Ici le karma vous fait vaciller entre « ordre » et « liberté ». Je vais pas chier sur ce concept, vu que j’ai un peu tendance à visualiser le monde avec ces deux concepts en tête – sachant qu’une société / personne ordonnée n’est pas libre et l’inverse. Mais pas mal de fois j’ai choisi une réponse sans saisir exactement pourquoi elle m’inclinait vers l’ordre ou pourquoi elle m’inclinait vers la liberté. C’est encore plus criant avec les SMS qu’on envoie et qu’on compose « manuellement » (excellente idée au demeurant) mais qui donne des résultats un peu aléatoire niveau karma.
- La maniabilité est parfois un peu irritante. Ah oui, un petit défaut du jeu quand même: par moment, la maniabilité irrite. Surtout quand vous voulez naviguer sur les corniches des blocs. Il arrive également parfois qu’on fasse un mouvement en trop dans une direction, et ça peut être gênant quand du coup vous finissez par glisser sur une corniche de glace qui vous fout dans un trou. Et je parle pas de la fois ou dans un des derniers niveaux Vincent a décidé de se jeter sur un bloc trou noir alors que je lui avais dit de s’arrêter au bloc précédent. Menfin.
- Mode Colisée. Une mode multi en 1 vs 1. C’est beaucoup mieux qu’il semblerait . Pour l’anecdote, Barre de Vie a lancé une pétition pour que le jeu soit représenté au Stunfest. Matez la vidéo linké dans l’article en question pour constater que oui, cette mode multi a l’air démentielle.
- Pourquoi on débloque la mode colisée qu’en finissant le jeu ? Bah oui, pourquoi ?
- Les anecdotes alcoolisées. Quand on boit son verre d’alcool en entier, on a le droit à une petite anecdote sur l’histoire de l’alcool qu’on vient de boire. C’est un détail tout con mais moi j’ai trouvé ça franchement sympa.
- Les boss… et la caméra. Les boss, en plus d’avoir des designs franchement sympas, sont franchement stressants et là pour le coup le jeu peut devenir assez démoniaque et assez rageant, sans jamais dépasser les limites pour autant. Mais par contre un truc assez pénible quand on les combat, c’est la caméra qui se met parfois à faire n’importe quoi et à nous surprendre un peu. Du coup quand on a besoin de voir ce qu’il se passe ou qu’on veut faire une action importante, on se retrouve parfois à perdre un peu les pédales. C’est pas tétra-gênant non plus mais, eh, c’est relou !
- J’ai fini le jeu en 14h. Oui oui. Il y’a la mode Babel, il y’a Rapunzel, il y’a le Colisée, il y’a en plus près de huit fins à débloquer. Mais j’ai fini l’aspect « principal » du jeu en 14h. Ok, j’ai perdu une heure à refaire des niveaux déjà finis pour choper des médailles d’or mais ça donne déjà une petite indication de la durée de vie. Ce jeu a un contenu ahurissant.
- On peut pas finir avec Erica. Pourtant entre la blonde à lunettes, la blonde en lingerie et la ROUSSE moi mon choix est directement fait. Mais le jeu veut pas qu’on touche à Erica. Quel salaud ce jeu ! J’espère que y’aura des doujinshi hentai.
- J’ai fini le jeu avec la good end de Katherine. Et non pas la True End. Au moins j’ai pas eu la bad end. Et vous vous avez eu quoi >: 3 ?
Bref Catherine c’est un jeu généreux. Il est fait avec soin, a un contenu démentiel, raconte des choses intéressantes, nous pousse à la réflexion, est bien écrit et est surtout terriblement sympa à jouer. C’est officiel: il est d’ors et déjà dans mon Panthéon de la Xbox 360, rejoignant ainsi Bioshock, Alpha Protocol et Fallout New Vegas. Et la preuve que le meilleur studio japonais à l’heure actuelle, bah c’est sans doute Atlus.
4 commentaires
Poukilou
J’ai acheté le jeu comme ça, sans que ce soit prévu, je ne savais même pas quel en était le genre mais bon, Atlus quoi, et pour que ce soit localisé chez nous, faut vraiment que ce soit du bon alors paf, 70 balles dans la version collector d’un jeu pas du tout attendu et…
Ce jeu tabasse!!!!!! il a vraiment un effet sur le temps! j’avais commencé ma partie en fin de soirée, juste pour voir… c’est fou comme 5h peuvent paraitre 30 mn…
Tom le chat
Bonne critique (sur le fond en tous cas :D), je suis d’accord avec à peu près tous les points de ton article, Catherine a été l’un de mes jeux préférés de 2011 (j’étais tellement impatient d’y jouer que j’avais pris la version US).
Si tu aimes Erica, fais la True End de Katherine, ce que tu y apprends peut amener une question intéressante à laquelle en toute honnêteté je n’ai toujours pas réussi à répondre :
SPOILER
Vous avez trouvé la femme de votre vie mais vous découvrez qu’elle était un homme auparavant…
– J’m’en fous de ce qu’elle était avant, c’est la femme de ma vie !
– Je préfère que nous restions amis.
/SPOILER
YllwNgg
Erica, c’est pas supposé être un trap ou un truc du genre ?
Amo
… Oui et non.
SPOILER DU JEU.
On apprend dans la True Lovers End qu’avant c’était un garçon qui a eu un changement de sexe. Mais à priori c’est une super bonne opération puisque Toby couche avec pendant le jeu et ne se rend pourtant compte de rien jusqu’a ce qu’on lui dise la vérité haha. Et du coup oui j’ai appris ça après avoir joué au jeu puisque j’ai pas obtenu cette fin :’D.