Far Cry 3, est-ce que tu viens pour les vacances ?
De la saga Far Cry je n’ai qu’un souvenir vague de l’épisode Xbox que je me souviens avoir tripoté quelques heures en compagnie de mon frère, sans avoir été passionné plus que ça. Ca date d’une bonne demi-dizaine d’année maintenant, voire plus. Ouais sans doute plus. Far Cry 2 m’est passé à coté et donc quand Ubi a annoncé vers 2010 que allo, il va y’avoir un troisième volet, je m’en foutais grave. Et puis l’E3 2012, et puis me voilà à Nolife à devoir mater des trailers de jeu qui m’intéressent pas afin de pouvoir écrire des news dessus et passe un trailer quelconque pour Far Cry 3. Ok, c’est quoi ce personnage de Vaas Montenegro, il a l’air fun, il change un peu. Et puis tiens, bam, présentation du jeu à l’E3, ok ça réveille, ça a l’air bien cool et, attendez une minute, le joueur a l’air d’être carrément interpellé. Et Vaas Montenegro est plus très fun, il est juste maintenant complètement cinglé et dérangeant. Un peu cool, mais eh, l’aimer c’est un peu glauque, quand même, yo. Il a pas l’air très admirable.
Et puis évidemment j’aurais du m’en douter – le jeu sort et il est acclamé par la presse. Et même la presse de confiance genre Canard PC, Nolife, ce genre de trucs que je sais solide, quoi. 10/10 dans Canard PC quand même, quoi, yo. J’étais extrêmement curieux vis à vis de ce jeu, et il avait a partir de ce moment toute ma complète et définitive attention (merci Leonardo di Caprio pour cette chouette phrase.) Bon, comme je suis pauvre j’ai du attendre pour me l’acheter, mais comme j’ai pu le récupérer gratos après avoir passé quelques jours au sein d’Ubi Montreuil pour playtester un jeu quelconque (je spoile pas, mais c’était pas un jeu ultra mémorable), bah yeaaaaaaaaaaah c’est parti, let’s go to Rook Island.
Rook Island, sa faune riche et accueillante.
Donc oui, qu’importe. Quand j’étais gamin j’adorais le Doom-like. Oui je dis Doom-like parce que c’est ce que je disais à l’époque, le terme FPS il existait pas. On parlait de GoldenEye, de Turok, de Medal of Honor, de Perfect Dark voire même, si on osait, de South Park. A l’époque, ce genre de jeu vidéo signifiait des univers intéressants, des courses au jeu qui aura soit la personnalité la plus unique, soit les plus gros guns, soit le multi le plus fendard. South Park n’était pas très bon, mais tu pouvais balancer des boules de neige à la gueule des gens et les booster en puissance en pissant dessus. C’était fun ! Turok 2 c’était un jeu hardcore mais qui te permettait de te défouler sur des vélociraptors ou des aliens à coup de sonde cérébrale, de lance-flammes ou bien de shredder multiballes. Même Medal of Honor introduisait un peu sur consoles le genre du FPS militaire mais le faisait dans un contexte alors original et novateur. Maintenant le FPS a relativement perdu de ce fun et de cette simplicité. Dans un sens c’est logique parce que tout doit évoluer et qu’on ne peut pas rester éternellement sur des histoires de gros flingues sortis de nulle part et d’aliens sans personnalités (quoique, Halo…) mais de l’autre c’est relativement épuisant de voir qu’aujourd’hui le FPS est cantonné à du militarisme à foison, comme si le premier Modern Warfare (pourtant excellent) avait ouvert une boîte de Pandore avec son succès. Aujourd’hui (et, soyons honnête, depuis Doom 3), le FPS doit être un genre sombre, forcément adulte, qui se prend forcément au sérieux et qui cherche un certain réalisme en plus d’un multijoueur online optimal.
C’est ce qui se vend le mieux, certes. Le FPS réaliste militaire aux graphismes marrons. Que les gens achètent rarement pour le solo mais bien réellement pour le multijoueur avant tout. Même les FPS de science-fiction comme Halo se sont un peu forcés à se rapprocher de cet univers. Fini le héros solitaire qui détruit la moitié d’une planète à lui tout seul, bonjour au membre impersonnalisé d’une escouade quelconque. Bonjour les missions passées à affronter des humains qui surgissent par paquets de douze, à se faire crier dessus par un général quelconque. Le joueur de FPS ne veut plus être le leader, le héros, il veut être l’esclave soumis d’une histoire qui ne le mettra jamais en valeur. Le nouveau héros de FPS est un observateur. Et c’est chiant.
Des jeux sortent un peu désormais de ce cas de figure, revendiquent un retour au FPS à l’ancienne. Mais souvent soit on est dans la parodie pure et dure comme Serious Sam, soit on reste dans des teintes marrons crado comme Rage ou bien on continue à incarner un héros trop souvent observateur et soumis comme dans The Darkness.
Bref, Far Cry 3 se révèle finalement étrangement frais. Et c’est l’une de ses principales forces.
Bref, dans cette histoire vous êtes Jason Brody, un pur branleur américain qui semble n’avoir aucun plan à court terme pour sa vie. Juste un mec qui va de job en job et qui vit aux crochets de sa petite amie. Mais bon, tout va bien parce que vous êtes riche et que vos amis le sont aussi. Du coup vous voyez dans l’hémisphère sud, vous allez de coin en coin et à Bangkok un type vous propose d’aller faire du parachute au dessus d’une ile quelconque du Pacifique. Et voilà, vous êtes tombés dans un piège. Kidnappé avec votre frère, vous parvenez à vous échapper grâce à son passif d’ancien militaire héroïque. Ce qui est con c’est qu’il meurt au court de l’évasion et vous vous retrouvez seul sur l’île. Le coup de pot c’est que votre évasion est pas passée inaperçue et que vous êtes devenu une sorte de héros pour les autochtones locaux, bien lassés de subir le joug des « pirates », ces mecs qui semblent commettre les pires atrocités sur l’île et qui détiennent encore tous vos amis. Donc voilà, vous êtes le héros, vous allez devoir sauver vos amis et, pourquoi pas, abattre sur la tronche de Vaas Montenegro (le boss des pirates) votre vengeance parce que merde, on assassine pas le frère du héros impunément.
Le scénario de Far Cry 3 est EXTRÊMEMENT intéressant. Il ne possède pas vraiment de grands rebondissements en tant que tel et se révèle assez peu enclin à expliciter les choses (on ne sait finalement très vite plus tellement ce qui est réel ou pas tellement le héros semble drogué en permanence) mais va plutôt loin dans le rapport entre le joueur et la violence. Et même, ok, rapport entre le joueur et le média « jeu vidéo » en tant que tel. Oui, Far Cry 3 se moque en permanence de nombre de poncifs du jeu vidéo voire du genre FPS dans sa globalité. Certaines missions par exemple font un usage extrêmement abusif des marqueurs de carte vous donnant l’impression de suivre en permanence un point jaune. D’ailleurs, ce qui est amusant, c’est que souvent ces points jaunes sont les seules raisons pour laquelle on sait que la suite du scénario est par là. Les missions de Buck l’australien sont d’ailleurs ça en permanence. Le joueur est-il guidé par cette « boussole magique » ou juste par des petits points jaunes issus d’on ne sait où ?
Plus généralement toute l’île de Rook Island révèle très vite un aspect parc d’attractions assez étrange. On explore ainsi parfois des vieux temples qui n’ont pas été ouverts depuis des années mais qui contiennent de temps à autre des torches encore allumées ou des dragons de Komodo dont l’origine pose diverses interrogations. Tous les personnages parlent avec des forts accents, souvent tous d’origine différente, que ce soit les autochtones de l’île ou les personnages principaux. Les voitures sont semées un peu au hasard et tout le monde ne semble avoir d’yeux que pour le héros.
Et oui, on s’amuse beaucoup dans Far Cry 3. Fort de son statut de jeu open-world, on y trouve nombreuses quêtes annexes, trucs à collecter autour de l’île et craft à réaliser en chassant de l’animal sauvage. D’ailleurs en parlant des animaux de l’île, c’est une totale réussite. Les premières heures sur l’île se passent ainsi à découvrir certains prédateurs et les dangers qu’ils peuvent représenter. Je vous avoue que la première fois que j’ai plongé dans l’océan et que je me suis retrouvé avec un requin au bras, je n’ai pas fait mon fier et je me suis mis pendant les quinze heures de jeu suivante à flipper ma race à chaque fois que je m’approchais trop prêt d’un océan. Mais que ce soit requins, tigres, léopards, dragons de Komodo, ours voire cacoars, la faune de ce jeu apporte extrêmement de plaisir à ce jeu et de sens au danger de « la jungle. » Essayer de s’infiltrer dans un camp mais se retrouver coursé par un léopard est un de ces trucs imprévisibles mais qui apporte extrêmement de plaisir au jeu.
Et je vous raconte pas quand on libère un ours au milieu d’un camp ennemi, ha.
Graphiquement, c’est une claque. Et encore on sent que la Xbox 360 montre ses limites. Mais c’est coloré, c’est varié, c’est joli, c’est techniquement au poil, bref y’a pas grand chose à particulièrement regretter chez Ubi Soft. Les mecs qui ont un giga PC de la mort et qui vont jouer au jeu dessus vont pouvoir se la péter un peu, j’imagine. Eh, le premier Far Cry était particulièrement connu pour cet aspect explosion de carte graphique et de kiki de pcisite.
Plus dommage par contre est l’extrêmement médiocre coop du jeu. Déjà il est particulièrement laid (a deux en splitscreen sur 360, c’est juste ignoble, on se croierait revenu au milieu de vie de la PS2), mais il n’est surtout pas extrêmement original et ne fait, finalement, que reprendre du jeu solo les aspects les plus barbants comme les hordes d’ennemis sortis de nulle part qui arrivent à vous sniper avec une précision incohérente. Pour y avoir passé une soirée dessus avec mon voisin cucurbitacé on a très vite été dégouté par l’aspect répétitif de la chose et de son extrême difficulté, dû à un manque certain d’équilibrage. Jouez y à 2 ? Le jeu s’en bat les couilles, il continuera à faire comme si vous étiez quatre et vous enverra le même nombre d’ennemis, le même nombre de munitions et vous fera gagner de l’XP qui ne sert strictement à rien. Pas de nouvelles armes, pas de stats supérieures, qued.
Autre point relou du jeu: les temps de chargements quand on meurt et une gestion un peu particulière du décés qui fait qu’on revient à la dernière sauvegarde et pas au dernier checkpoint. Quelque chose auquel on est plus forcément très habitué et qui fout un peu la rage quand on doit se retaper un avant-poste encore et encore. Enfin, rien de rédhibitoire. Par contre mourir et se taper 15/20 secondes de chargement à chaque fois, même avec jeu installé sur le DD, ça rend plus triste. En parlant d’installation sur le disque dur je vous conseille de la faire si vous avez une 360 parce que sans ça il m’est pas mal arrivé de voir le jeu CRASHER. Ouais, la finition Ubi Soft quoi.
Donc que retenir de Far Cry 3 surtout ? Des personnages intéressants, un scénario malin qui arrive à prendre le joueur à contre-pied sans jamais tout expliciter (et je conseille à ceux qui ont finis le jeu de parcourir ce topic du forum Canard PC qui tente d’analyser le jeu), un gameplay qui ne se démarque certes pas beaucoup des classiques mais qui se révèle sans réels défauts, un univers graphique assez intéressant et original et un co-op à chier. Mais bon, est-ce qu’on en avez quelque chose à foutre du co-op ? C’est ça la vraie question.
Bref, sans doute un des FPS les plus intéressants de la génération. Une expérience relativement unique, réellement fun et possiblement enrichissante. Ouais, FPS et ENRICHISSANT. Je sais, moi aussi je trouve ça bizarre.
4 commentaires
jonas
Ah cool! J’avais lu pas mal d’éloges dithyrambiques sur ce jeu, mais aucunes ne parvenaient à transmettre les qualités du jeu. J’avais souvent l’impression qu’Internet m’assenait un « ça bute » tellement péremptoire que Perceval et Caradoc n’auraient pas pu le fracasser. Mais ton article est le premier que je vois qui explique pourquoi ce jeu est cool et qui transmette la passion du jeu au lecteur. 🙂
Soudy
Encore une fois, je tombe sur un superbe article qui me donne envie d’acheter ce jeu sur PC… Ma radinerie perdra la quiche que je suis :<.
Je veux m’éclater les yeux dessus +___+. Muéhéhé
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