Hugtto! Precure – Run The World (Girls)
Un des runnings gags de mes bilans annuels anime c’est que environ tous les deux ans y apparaît une série Precure et à chaque fois je dis peu ou prou la même chose, du genre « wah c’est trop bien mais frérot après 20 épisodes j’étais calé. » Sorte de grand drame qui faisait que j’avais une envie dévorante de mater du Precure mais que j’y arrivais jamais parce que j’essayais à chaque fois, comme un con, de me les marathoner ou de ne mater que ça pendant un mois ou deux. Du coup, génie: quand Hugtto Precure a démarré en février dernier je me suis tout simplement dit « bon bah pourquoi ne pas mater ça au rythme de diffusion, un par semaine » ? Spoiler: ça marche mieux. Me voilà donc, tout fier, en février 2019, a pouvoir dire que j’ai enfin fini de mater une série Precure et que, en plus, elle était vraiment très bien.
La franchise Precure, si vous ne connaissez pas, est désormais depuis quinze ans un standard de l’animation japonaise. Diffusée depuis 2004 dans un créneau idéal (le dimanche matin, 8h30, après le Kamen Raider), c’est une franchise qui a su se développer de part sa diversité: chaque année sa nouvelle série, avec ses nouvelles héroïnes, son nouvel univers, son style visuel, bref, on repart à zéro sachant qu’à chaque fois ça tourne autour du concept de « Precure », les Precure étant des magical girls collégiennes qui défendent leur ville contre des monstres. Si ce qui distinguait au départ les Precure des autres magical girls c’était leur usage explicite de techniques d’arts martiaux pour dérouiller les méchants, cet aspect s’est atténué au fil du temps et des plaintes des parents – surtout après Go! Princess Precure où les princesses Precure envoyaient des taquets ahurissants dans la gueule des vilains.
En somme, n’importe qui peut commencer par n’importe quelle série Precure, c’est étudié pour. Sachant qu’à côté des séries télé on retrouve des films, dont des films all-stars, qui voient des Precure de tous les âges et de toutes les séries faire équipe pour combattre un mal plus imposant. Cela étant dit, temps de nous recentrer sur Hug tto. Qui est une série intéressante dans l’histoire de la franchise avant même son démarrage. Déjà c’est la15e série de la franchise donc elle marque un anniversaire, ensuite c’est la série Precure « d’une fin d’ère » puisque vous savez que le Japon change d’ère cette année avec le départ de l’empereur Akihito donc symboliquement ça joue pas mal. Enfin, on retrouve à la réalisation de la série Junichi Satô qui est PAS UN PETIT NOM DU TOUT.
Junichi Satô, pour faire simple, c’est juste le mec qui a réalisé les séries suivantes: Sailor Moon (saison 1 et saison R), Magical Doremi, Princess Tutu, les trois saisons de Aria, Kaleido Star… Cinq… très grosses séries ? Sans oublier qu’il a été storyboardeur sur The End of Evangelion, supervisé toute l’adaptation animée de Keroro, crée de zéro la série des Tamayura, bref c’est un mec qui a sans doute un des plus gros CV de l’industrie en terme de qualité pure et à certainement été un des plus grands influenceurs de l’histoire en terme de magical girl avec non pas une mais deux séries révolutionnaires (Sailor Moon et Doremi), en plus d’une réutilisation magique des codes du genre pour Princess Tutu, un des plus beaux animés de la décennie des années 2000. Et après tout ça, le voilà enfin à bosser sur Precure pour, genre, la première fois de sa carrière ? C’est d’autant plus encourageant qu’il n’est pas le seul réalisateur à diriger cette entreprise de 49 épisodes puisqu’il est accompagné par Akifumi Zako, qui a réalisé l’anime Toriko mais, avant ça, avait dirigé les deux derniers tiers de Fresh Precure, une des séries les plus réputées de la franchise.
Et tout cela amène donc à Hug tto, enfin, qui comme souvent dans Precure nous raconte une histoire à priori simple: on y suit Hana, collégienne de 13 ans qui souhaite profiter de la rentrée scolaire pour amener du changement dans sa vie. Et ce changement il va être brutal et soudain puisqu’un bébé va tomber du ciel pour lui arriver droit sur la tronche. Cette nourrisson, nommée Hugtan, ne vient pas seul et est accompagnée pour l’occasion de Harry, un hamster au style délicieusement nu-metal, qui explique à Hana que ce bébé doit être mis en sécurité, bébé qui confère à Hana les pouvoirs nécessaires pour devenir une Precure. Jusque là c’est classique, d’autant que les antagonistes ils sont plutôt clairs et prennent la force d’une entreprise maléfique nommée « Dark Tommorow » qui projette, entre deux réunions PowerPoint & Tupperware, de mettre fin au concept même d’avenir et de futur car, après tout, si on fige le temps, plus d’inquiétudes, non ?
Hana ne restera pas longtemps seule pour les combattre et va faire la connaissance d’autres jeunes filles qui la rejoindront dans sa quête, dont Saaya (la fille d’une actrice renommée, qui essaie de créer sa propre carrière) et Homare (ancienne star prodige de patinage artistique à la carrière stoppée par une blessure.) Ensemble, elles vont donc tâcher de protéger Hugtan et, surtout, protéger notre futur !
Littéralement !
Bon, je vais mettre les pieds dans le plat pour commencer: la série est vraiment très bien. Ca dure 49 épisodes mais à la fin j’étais zéro gavé, j’en voulais plus et j’avais le coeur brisé à l’idée de quitter les héroïnes et leur univers. Car Hug tto était devenu plus qu’une série, c’était carrément une sorte de rendez-vous, où tous les lundi midi, pendant ma pause déjeuner, je reprenais contact avec Hana, Saaya, Homare et tous les autres. Mais ce rendez-vous il s’est pas crée tout seul, c’est surtout parce que le début de la série, il envoie du bois. Et quand je dis « le début de la série » je parle pas des trois premiers épisodes, je parle de, genre, les vingt-cinq premiers ? Genre la première moitié toute entière ?
Ok je sais que sur l’Internet, le running gag c’est que la Toei « sait pas animer », bon bah non seulement c’est un gag de merde mais là en plus on s’en bat les couilles parce que Hug tto Precure, chaque semaine, c’était souvent l’assurance d’en prendre plein la tronche. Et dès l’épisode 4 t’avais ce genre de truc qui défonçait tout:
L’épisode 4 il est même assez emblématique de la force du démarrage de Hug tto Precure où tu te dis « wah ça va être fun, ça va être des collégiennes qui tapent des monstres, l’héroïne est rigolote, je vais bien m’amuser » sauf que non, la backstory de Homare elle est pas super joyeuse, les couleurs se font sombres par moment et à la pauvre il lui arrive un truc vraiment pas super cool au moment où elle veut faire sa première transformation du coup tu voulais du fun et à la place t’as deux épisodes sur « comment apprendre à gérer ses échecs, les surmonter, en tirer les leçons et devenir une meilleure personne. » Ok le message est simple, efficace, clair mais c’est pas celui qu’on attendait.
Et en général tout Hug tto se distingue par ses messages qui s’adressent autant aux enfants qu’à leurs parents. Le plus évident c’est la dénonciation récurrente du modèle du travail japonais et des abus que peuvent vivre le salaryman lambda: les « Oshimaeda », qui servent de monstres récurrents, disparaissent en signalant avec un sourire béat leur démission. Les méchants passent leur temps à être humiliés par leur direction à chaque échec et deviennent gentils « automatiquement » en quittant l’entreprise, preuve est qu’ils ne voulaient pas vraiment faire ça. Et contre ces entreprises sans vie, sans sens, aux tâches ingrates et aux hiérarchies toxiques, les héroïnes passent l’ensemble de la série à « tester » plein de métiers différents, métiers tous très positifs parce que porteur de sens, parce que bénéficiant à l’ensemble de la société, parce que n’apportant pas de stress aux héroïnes, parce que possédant des hiérarchies gentilles et compréhensives… Deux modèles opposés, donc.
On a aussi un propos assez bienveillant sur l’identité et le genre avec le personnage de Henri, jeune homme qui se moque des attentes sociales, n’a pas peur d’avoir la classe en robe, doit affronter le jugement de ses camarades, camarades qui vont comprendre l’erreur de leurs actions grâce, entre autres, aux Precure. Le personnage a un temps d’apparition mine de rien assez limité dans l’ensemble des 49 épisodes, mais parvient à laisser sa trace et à dérouler un vrai beau message de tolérance qui est, encore une fois, assez simple, pas révolutionnaire, mais bienvenu.
Malgré ça, j’ai vu quelques critiques passer sur le fait que, au final, Hug tto Precure malgré ses quelques messages progressistes restait une oeuvre qui restait avant tout conservatrice. Que derrière les messages d’acceptation de l’autre, que derrière la dénonciation d’un travail inutile et inhumain, il restait des propos très traditionnels, contradictoire avec la série « progressiste » qui est vendue et claironnée dans les différents espaces de discussion. Il faut dire que la thématique principale de la série c’est l’avenir, et que l’avenir est surtout traité dans la série selon deux angles: le travail et la famille. Qui sont deux valeurs… vraiment traditionnelles, on va pas se le nier. Travail, Famille, Precure ?
En vérité, ça ne me semble pas aussi simple. Je pense à l’inverse que Hug tto Precure réussit l’exploit de prendre deux valeurs traditionnelles pour se les approprier et en retirer les aspects les plus conservateurs. Et là je passe en spoiler parce qu’il va falloir que je donne des exemples concrets et liés à la dernière partie.
La première critique que j’ai pu voir passer c’est que au final, malgré tout, les héroïnes trouveraient leur bonheur final que dans le fait de fonder une famille, ce qui me paraît exagéré. Des cinq héroïnes, seule Hana est vue devenir mère de famille à la fin de la série: Saaya et Homare se sont concentrées sur leurs carrières et leurs aspirations, quant à Emiru et Lulu elles se retrouvent après une longue séparation. C’est Hana, et uniquement elle, qui donne naissance à une fille… ce qui ne l’empêche pas pour autant d’avoir une riche carrière professionnelle à côté ! Si les quatre héroïnes avaient du devenir mère pour conclure la série, là ce serait problématique, en attendant je ne vois pas le souci pour Hana de trouver de la joie dans le fait de devenir parent, surtout si c’est pour donner naissance à… Hugtan, qu’elle connaît bien.
Plus largement, la série hésite pas de temps à autres à justement dire aux enfants de ne pas suivre sa famille à tout prix. Saaya doit ainsi apprendre à sortir de l’ombre de sa mère, c’est ce qu’elle fait, et on constate à la fin de la série qu’elle se sent mieux en docteur qu’en actrice. Quant à Emiru et son frère, c’est en sortant de la dictature de leur grand père qu’ils ont pu s’améliorer et… améliorer leur grand père en lui faisant prendre conscience de ses abus. Je trouve ça loin d’être naïf et je trouve que cette invitation à secouer sa famille pour l’améliorer et s’améliorer est bienvenue.
Quant à la question du travail, là par contre on rentre sur un terrain plus compliqué puisque au final, malgré sa dénonciation des entreprises qui te font bosser 80h par semaine pour rien, bah… dans le dernier épisode on voit que Hana elle est la première à venir travailler enceinte et faire trouze-mille heures pour donner l’exemple, façon Dan Houser. On peut mettre ça sur le caractère de Hana – qui se donne toujours à 2000% sur tout ce qu’elle fait, quitte parfois à se brûler les ailes, et ça on l’a vu durant les 48 épisodes précédents – mais reste que ça fait un peu maladroit compte tenu de l’ensemble du message. Et puis c’est vrai que au final la Homare, la Saaya et la Emire du futur sont définies par la carrière pro qu’elles ont choisies. Que ce soit le sport, la médecine ou les arts, ce qui est retenu c’est « elles ont pu faire le métier qu’elles rêvaient de faire », pas forcément « elles sont devenues ce qu’elles rêvaient de devenir. » Et c’est vrai que définir quelqu’un par son métier, c’est théoriquement très de drouate.
Je relativiserais du coup en signalant que déjà en dix minutes d’épilogue, tu dois aller au plus pressé, mais qu’en plus sur ces quatre métiers, deux sont des métiers artistiques (patinage / chanson) donc plus lié à la pratique d’un art et l’envie d’être le meilleur au sein de ceux-ci qu’à une vraie carrière professionnelle. Puis pour Saaya, l’idée reste quand même qu’elle fait elle même l’accouchement de sa meilleure amie et ça c’est assez badass d’un point de vue symbolique. JE PARDONNE TOUT SUR CE CONCEPT.
Tout l’aspect analyse sociale étant passé, faut aussi que je signale vraiment à quel point la série est drôle. Bah oui y’a des chouettes bastons, du bon développement de personnage, un peu d’émotion de ci de là mais faut avouer que surtout on se marre finalement souvent. Le quinzième épisode en particulier qui va se concentrer sur les personnages de Lulu et Emiru et leur faire subir tout un tas de situations rocambolesques, allant du combat contre des ménagères pour récupérer des haricots en solde jusqu’à la fondation d’une team officieuse de Precure. C’est ultra bien rythmé, ultra dynamique et non seulement c’était 20mn de lol mais en plus ça en profitait pour développer de manière remarquable Lulu et Emiru, et mettre en place quelques éléments qui allaient être importants pour la suite. Drôle ET utile à l’intrigue ? Signez moi j’en suis.
Mais on ne peut pas parler d’humour dans Hug tto sans évoquer Hana, évidemment. L’héroïne de la série est un personnage extrêmement complet, maladroite, pleine d’énergie et très expressive comme beaucoup d’autres Forces Rose avant elle. Mais quoi qu’elle fasse dans une scène, elle va tirer une tronche pas possible dedans, offrant 4 ou 5 reaction face dans chaque épisode. Et le personnage est même pas usant pour les nerfs car plutôt bien utilisé, et bénéficiant d’un développement intéressant au fil de la série… même si pas toujours parfait, on en reparlera un peu plus tard.
Le dernier point important à évoquer quand on parle de Hug tto Precure c’est évidemment les épisodes crossover. Une première dans l’histoire de la franchise: habituellement les anciennes héroïnes ne reviennent que dans des films, jamais dans les séries de leurs collègues. C’est donc trois épisodes au total qui sont concernés par ces rencontres d’un autre type, et passé le choc initial je dois vous avouer être un peu mitigé sur ces épisodes. Autant j’ai trouvé la rencontre avec Cure White et Cure Black pas si mal – ils ont profités de leur présence pour justement permettre à un des personnages de se développer un peu plus et n’ont pas bouffés tout l’épisode de par leur présence, laissant au cast de Hug tto la possibilité de ne pas être coincé dans leur ombre -, autant le méga crossover de deux épisodes bah excepté pla méga-giga-baston finale, je suis passé par autant de confusion que d’ennui. Et je dis pas ça parce que je suis deg que Erika aie pas une seule ligne de dialogue, non non non. C’est juste que j’aurais préféré que ces deux épisodes restent l’objet d’un film, et qu’on puisse avoir deux épisodes supplémentaires liés aux personnages principaux de Hug tto.
Car un de mes vrais reproches à la série, au final, c’est un léger déséquilibre au niveau du développement des héroïnes. Pour être très clair, je trouve que pendant vingt épisodes – du 15 au 35, en gros – y’en a que pour Lulu et Emiru ! Certes, les trois héroïnes orginelles – Hana, Saaya et Homare – ont eu les quinze premiers épisodes pour se développer autant qu’elles voulaient mais, vraiment, pendant vingt épisodes j’ai eu l’impression qu’on me ressassait un peu trop régulièrement l’histoire de Lulu et d’Emiru, qui me semblait pourtant clôturée assez vite après la formation de leur groupe.
Certes, Lulu est un personnage important, avec un background assez riche, mais à côté je regarde la pauvre Saaya qui, soyons honnête, est complètement invisible pendant la majorité de la série. Introduite un peu comme madame « Cure Wikipedia » avec sa capacité à savoir chercher les infos, cette capacité va vite être abandonnée, on va surtout développer sa carrière artistique… avant de partir sur une toute autre direction dans le dernier tiers. Je dis pas que cette direction est la mauvaise, au contraire je la trouve vraiment bien, c’est juste que je pense le changement de direction assez brutal et pas assez bien introduit.
A l’inverse, Homare elle est en mode sandwich: elle est le focus des arcs narratifs les plus intéressants au début de la série, a un gros arc à la fin de la série mais, tristement, passe complètement inaperçue pendant tout le milieu, juste mentionnée à deux ou trois reprises pour faire avancer un arc un peu étrange de romance. C’est elle qui a le design le plus cool, c’est dommage de pas la voir briller plus ! C’est un comble pour Cure Étoile !
Quant à Hana, de son côté, c’est plus régulier, et elle a vraiment ses grands moments – elle porte vraiment la fin de la série. Le problème c’est que l’épisode censé apporter une conclusion à son arc narratif – le 31 – est… extrêmement décevant. Car Hana tu découvres vite que c’est une fille qui derrière son énergie et sa bonne humeur elle en a chiée sa race. Mal intégrée dans ses écoles précédentes, ses parents ont déménagés juste pour qu’elle arrête d’être victime de brimades. C’est un sujet très lourd, et la série utilise ce passé pour parfois nous faire craindre le pire, genre les méchants qui viennent voir Hana en mode « tu sais ton passé il est voué à se répéter, te casse pas le cul, rejoins nous. » Bref, le personnage est ultra-complet. Mais au final tout ça se conclu dans ce qui est à mon sens le seul mauvais épisode de la série, qui amène une conclusion qui part en eau de boudin, qui n’amène même pas de résolution vraiment satisfaisante, qui nous met devant un fait accompli sans que ça nous paraisse vraiment légitime. C’est très très dommage, surtout qu’en plus c’est l’épisode qui nous introduit à la forme ultime des Precure de cette saison… Ca aurait mérité plus de clinquant !
Cela étant, ça empêche pas le cast d’être au final très cool, très complet. C’est juste une légère frustration ressentie en se disant que ça aurait pu être encore mieux.
Après, le truc c’est que dans l’ensemble je trouve la seconde moitié de la série un poil moins bien que la première moitié ? C’est logique vous me direz: la première moitié elle envoyait tellement du lourd que ça pouvait pas durer éternellement. Et c’est même pas un vrai reproche: la seconde moitié elle reste bien voire très bien, mais c’est juste que les 25 premiers étaient tellement excellents… Reste quand même à mon sens de très bons épisodes finaux, le combat final entre Hana et l’antagoniste m’a surpris sur pas mal d’aspects, j’ai beaucoup aimé la première partie de l’épisode final… Ca reste très solide, vous inquiétez pas !
Donc voilà, vous l’avez bien compris, je suis très heureux que Hug tto Precure aie été ma première série Precure complétée, et je me lance désormais avec enthousiasme sur Star Twinkle Precure en espérant que ça sera, là aussi, un excellent rendez-vous hebdomadaire chaque lundi midi. Mais au délà de l’aspect « j’ai passé un excellent moment devant 48 épisodes – parce que le 31 était pas super donc je le soustrais », ce qui me fait surtout plaisir c’est de voir à quel point tu peux faire une série pour enfants qui soit bonne et intelligente sans trop de soucis, sans rien révolutionner, juste en leur parlant bien et en mettant des vrais talents dessus.
Car l’animation « pour enfants » ne doit jamais être dédaignée ou méprisée. Car elle mérite autant le respect que le reste de la production. Car d’un point de vue technique, d’un point de vue écriture, d’un point de vue messages, Hug tto fout à l’amende facile 90% de la prod anime de 2018 et dieu sait que c’était pas une année faible en terme de bonnes séries. Vous voulez une série avec des super bastons ? Hug tto Precure. Vous voulez une série avec du chouette développement de personnages ? Hug tto Precure. Vous cherchez une série qui sait être drôle et émouvante ? Hug tto Precure. Vous cherchez une série qui parle de confiance en soi, de gestion de l’échec, de recherche de son identité, d’acceptation de l’autre, d’optimisme ? Hug tto Precure. C’est tout simplement le total package. Alors oui, certains pourront continuer longtemps à se pincer le nez et à complètement ignorer la chose parce que, comprenez, des gamines qui se battent avec leurs jouets, ils sont trop bien pour ça. Dommage, mais c’est leur problème !
Après je ne dis pas que c’est pour tout le monde, ça reste une série qui a un schéma volontairement répétitif, ou chaque épisode à la même construction à base d’introduction d’une situation, de monstre qui débarque, de transformations et de lattage de monstre. Puis ça reste une série avec un ton volontairement naïf (pas niais, hein, faisons la différence.) Ainsi je suis pas sûr que ça se marathone ou ça se binge, ça se mate à petit rythme, peut-être, je ne sais pas, chacun son expérience. Et les fans hardcore de Precure liront ptet mon article et se diront « wah super Amo, mais les qualités dont tu parles elles sont dans toutes les séries Precure depuis le début » et ok mon inexpérience dans la franchise me donne un côté candide étrange. Ca peut arriver. En tout cas la seule certitude que j’ai, c’est que c’était de la balle, point barre.
PS: Aw shit j’ai pas parlé des génériques, tous les endings défoncent, c’était super.