Tenter l’aventure du Symphogear Live
Petit article rapide pour aujourd’hui car j’ai envie de vous raconter une aventure.
Bon déjà vous le savez sans doute déjà: j’adore Senki Zesshou Symphogear. Si vous l’ignoriez, c’est que c’est sans doute votre première visite sur ce blog, bienvenue du coup ! Dans tous les cas, la série a beau s’être terminée l’an dernière après cinq très chouettes saisons, il restait un point final à apporter: le traditionnel concert d’après-saison, le Symphogear Live ! Du coup le 28 Décembre dernier les dates et le lieu d’organisation ont été annoncées, et moi au fond de ma tête j’étais en train de me dire « est-ce que je tente le coup d’y aller ou pas. »
Breaking news: je tente le coup d’y aller.
Ce concert – qui verra toutes les doubleuses de la série chanter en live une trentaine voire quarantaine de chansons issues de l’ensemble de la franchise – sera sans doute le dernier Symphogear Live organisé donc si je voulais en voir un c’était, en quelque sorte, maintenant ou jamais. Du coup j’ai pu mettre un peu de côté, déjà, pour un futur aller-retour en avion et une semaine d’hôtel sur Tokyo, ça s’est fait étrangement facilement parce que j’ai pas eu de grosses dépenses à faire en trois mois, bref l’orga du voyage est pas vraiment stressante. Reste plus, en gros, qu’à pouvoir assister à ce concert.
Et c’est là que le fun commence !
La théorie ça voudrait que les tickets de concert jap ça se passe forcément comme chez nous: tu te réveilles à 9h du mat un jour déterminé à l’avance, tu te connectes sur le site du vendeur de billet en même temps que 5000 autres personnes, t’espères que le site tiendra le coup et que t’as pas mis les billets dans ton panier trois secondes trop tard, et voilà. Bon là je prends des exemples extrêmes de gros festivals ou de gros artistes, en vrai y’a souvent moins de stress que ça.
Sauf que, évidemment, au Japon et pour une franchise transmédia, c’est plus compliqué que ça. Beaucoup plus compliqué que ça. Ca ne fonctionne absolument pas en « premier arrivé, premier servi » mais via un système de loterie. En gros faut entrer un code – qu’on a obtenu d’une manière X ou Y et je vais vous décrire ce que j’ai du faire pour le cas Symphogear -, les codes sont tirés au sort et ceux qui ont gagnés… ont le droit d’acheter un billet. En gros t’es tiré au sort pour espérer pouvoir acheter le billet.
Donc déjà moi de mon côté, pour le Symphogear Live, je devais avoir ce code. Méthode simple, ici puisque pour avoir ce code faut juste acheter un blu-ray.
Un blu-ray qui coûte soixante euros à lui tout seul.
Les franchises comme Love Live, Bang Dream and co c’est dans les CD que y’a le code mais dans le cas de Symphogear comme les CD se vendent bien sans aides, les mecs foutent les codes dans les DVD et les BluRay. Traditionnellement, c’est les DVD/BR contenant les premiers épisodes qui sont concernés, mais pour la cinquième saison, c’est le DVD/BR contenant les derniers qui sont concernés. Je suis donc désormais l’heureux propriétaire des trois derniers épisodes en Blu-Ray, avec une jacquette où Kirika fait un sourire taquin. L’objet est pas moche, je suis content d’avoir la fin de la série mais la priorité c’était ce code, je vais pas vous mentir.
SACHANT QUE, voilà, j’étais en stress sur le timing. J’avais prévu d’acheter le BR via amazon (qui est pas chiant sur les commandes depuis l’étranger) mais vu que le BR sort officiellement le 4 mars 2020 et que fallait entrer le code avant le 28 mars 2020 j’avais des traumatismes de ces commandes qui, depuis le Japon, mettent trois ans à arriver chez toi. En somme, si je demandais à ce que le BR soit livré chez moi à temps, soit je payais masse de thunes pour le service express avec assurances et tout, soit je priais juste que tout se passe correctement. Au final j’ai juste pris la solution la plus simple: j’ai envoyé le BR chez un expatrié que je connais ET QUI VA ÊTRE TRES IMPORTANT POUR LA SUITE DU RÉCIT.
(Je sais pas pourquoi je fais un faux suspens: l’expatrié c’est Tsuchi, mon compagnon de Batoru actuellement en permis-vacances-travail)
Bref déjà tout commence bien: le BR arrive chez Tsuchi avec un jour d’avance sur la date prévue, j’étais même à deux doigts de lui demander de rip le CD bonus fourni avec le BR pour être un des premiers sur Internet a pouvoir écouter la version full de FOR THE FUTURE mais son pc a pas de CD donc tant pis j’ai du attendre dix heures que ça arrive sur Internet par la voie naturelle. Je récupère le code mais je constate que le site sur lequel on dépose le dit-code n’ouvre que à partir du 4 mars, logique, c’est le jour de sortie officiel du BR (et c’est le jour de sortie de cet article aussi, prouvant que je surfe sur l’actu au maximum.) Donc j’attends 24h, normal.
Et c’est là que commence un peu la « folle aventure. » Rien d’incroyable non plus c’est juste que ça m’a paru follement compliqué pour rien – même si je pense que les lecteurs qui sont beaucoup plus experts que moi sur le fait d’aller voir des concerts au Japon trouveront sans doute que j’exagère, haha. On va dire que je découvre « en profondeur » à quel point le système japonais peut parfois se montrer étrangement complexe.
Donc déjà pour mettre mon code je devais créer un compte sur PIA, qui a l’air d’être une plate-forme de… billetterie ? Bref, faut se créer un compte, normal. Le formulaire d’inscription est un peu compliqué mais rien que Google Trad ne puisse déchiffrer. On m’impose néanmoins de mettre mon nom et prénom en katakana (et découvre par la même occasion que mon prénom se prononce Damian, ce qui est assez cool), je passe par un site spécialisé dans le convertissage des noms en katakanas, aucun souci. Plus de souci, par contre, sur quand on me demande un numéro de téléphone japonais et là bon euh ok ça commence à bégayer. Je débarque du coup dans les DM de Tsuchi « euh si je met ton numéro jap ça va », le pauvre répond « ok » parce que lui comme moi ne savions pas à quel point cette info allait être très importante.
Bref, formulaire rempli, je suis étonné qu’on me demande pas d’adresse, je reçois le mail de confirmation qui me demande de confirmer mon compte, truc classique d’internet, je clique, je met mon login, mon mot de passe, et là BAM, un numéro de téléphone s’affiche en gros sur mon écran. Je me dis ça doit être le numéro de la hotline, mon compte doit désormais être confirmé, tout s’est bien passé, c’est cool. Je passe quand même un coup de google trad sur toutes les infos autour et là un des messages me dit « eh, btw, t’as deux minutes pour appeler ce numéro avec le téléphone que t’as entré et ainsi confirmer ton compte », hein attendez quoi. Bon bah inutile de vous dire que le temps que je trad tout et que je comprenne l’info, les deux minutes étaient écoulées – une phrase qui est aussi un peu le résumé de ma vie sexuelle, maintenant que j’y pense.
Donc ouais, au Japon y’a toutes ces sécurités téléphoniques qui te demandent d’appeler des boîtes vocales avec un numéro enregistré pour prouver que c’est bien toi. Pas besoin de parler avec quelqu’un c’est automatique: si la boîte voit que ton numéro a appelé, elle te file l’accès à distance automatiquement. Sur le papier c’est pas mal, mais moi le gaijin je suis en sueur totale à ce passage là parce que faut impérativement un téléphone japonais (si tu avais mis ton téléphone non-japonais c’était mort d’emblée, par ex.)
Et là ça devient un peu le bordel.
Parce que du coup je retourne voir le pauvre Tsuchi je lui explique le truc il me fait « ok pas de souci je vais appeler 😎😎😎 » parce que c’est un mec qui gère, je lui donne le numéro que j’ai eu, je retente la confirmation, il appelle le numéro, ça marche pas et c’était normal que ça marchait pas: le numéro affiché à l’écran change à chaque tentative et je m’en étais pas rendu compte. Du coup je lui avais fait appeler un mauvais numéro. A l’arrache il essaie d’appeler le nouveau avant que notre temps limite s’écoule, bam, ça marche pas. Temps écoulé. Troisième tentative, marche pas non plus. Wtf. Et ça tombe mal: trois tentatives c’était le max que tu pouvais faire.
Je sue un peu, je me vois déjà dans l’impossibilité de choper des places pour le Symphogear Live a cause d’une boîte vocale de téléphone qui se la joue 2001 sur ma gueule, je retape le formulaire d’inscription, nouveau mail, nouveau numéro à appeler et là ouf ça marche. Libéré, délivré ! On va pouvoir entrer le code maintenant, non ?
Non.
J’essaie de mettre le code, ça marche pas. Ca me remet à l’écran de log-in. Mais ça me dit pas pourquoi ça confirme pas. Après 5mn à me gratter le crâne je vois dans un tout petit amas de caractères japs que je traduits à l’arrache qui m’explique que faut impérativement une adresse au sein de son compte PIA mais… l’adresse postale… j’étais content de pas avoir vu au moment de l’inscription… mais semblerait qu’il en faille une quand même ? Argh ! Du coup je me perds sur le site à essayer de retrouver l’endroit où modifier les infos de mon profil, surtout les infos genre profil et co. Je trouve, après avoir galérer encore dix bonnes minutes, la page pour lier une adresse postale à son compte, très bien, je clique dessus avec la joie du marathonien qui sait qu’il attaque les derniers cent mètres et oops non il restait encore la moitié du chemin. En effet, ce clic ne m’a pas amené sur le champ de l’adresse à remplir…
… mais sur une nouvelle confirmation téléphonique à faire.
J’étais pas prêt, mon compagnon était pas forcément prêt mais j’ai foncé dans ses DM j’ai fait « Y’A UN AUTRE NUM A APPELER AU FINAL LE VOILA » et au taquet il a pu l’appeler dans les trente dernières secondes, validant mon accès au remplissage du champ d’adresse.
Pfiou, c’est donc ça que ressent James Bond quand dans Goldfinger il coupe le fil de la bombe alors que le compte à rebours affiche 0:07 secondes ? Plus jamais.
Bref je rajoute l’adresse de mon compagnon de podcast à mon profil, c’est chiant et contraignant mais je sais désormais ce qui dans une adresse jap est le code postal, la préfecture, la ville et l’adresse elle-même. J’apprends tout sur le tas donc j’essaye de positiver façon Carrefour et je me dis que au moins même si mon code ne me fait pas gagner la tombola (parce que oui je rappelle que là j’en chie pas pour acheter un billet mais pour avoir une chance d’acheter un billet) j’aurais appris à diviser les adresses japonaises. Eh, ça pourra sans doute me servir dans une escape game, un jour. Ah, et oui, je met l’adresse de mon compagnon expatrié parce que c’est interdit de mettre des adresses pas au Japon. Sur l’instant je comprends pas forcément pourquoi – je me dis qu’ils enverront le billet par mail de toute façon donc bon – mais j’aurais une réponse assez vite à tout ça.
Donc voilà, inscription clôturée, mon compte PIA est fonctionnel et je peux enfin aller sur le site dédié à y entrer notre code pour participer au grand tirage au sort.
Je met mon code.
Il est confirmé.
Et puis derrière on m’inonde d’infos.
On me demande comment je veux retirer mes billets, et c’est là que je découvre que pour retirer mes billets c’est soit livraison par pli recommandé, soit retrait à un combini 7/11. Donc ok voilà pourquoi fallait mettre l’adresse. Ca veut aussi dire que je pourrais jamais recevoir mes billets en France faut là aussi que ça soit quelqu’un qui vit au Japon qui les réceptionne ou les retire. Ok, top. D’autant que le timing pour ça est assez serré puisque le 28 mars les résultats tombent et tu as jusqu’au 1er avril pour payer le billet (et sans doute le retirer, par la même occasion.) C’est là que je suis heureux d’avoir quelqu’un sur place parce que sans le moindre contact, en fait, tout aurait été impossible très vite.
Mais bon je remplis tout le reste – oui je veux une seule place à 9600 yen (ouch) ; oui je veux qu’on passe par le retrait via 7/11 ; oui je veux bien un concert pour la date du 13 septembre ; oui j’accepte les conditions etc.
Bref, on arrive à la toute fin.
On a affronté plein de choses anti-gaijin en une heure: des numéros de téléphone japs à appeler avec un tel jap, des noms à mettre impérativement en kanji, des adresses à confirmer sur place, des retraits de billet a faire en combini, bref on a affronté tout ça…. mais on découvre un dernier obstacle…
… un misérable CAPTCHA basique que même l’Internet de 2005 aurait trouvé un peu léger niveau sécurité.
J’ai pas pris de screen, c’est bête, mais faut vraiment imaginer le CAPTCHA le plus facile à lire et à déchiffrer ever.
Du coup je l’ai rempli, j’ai fait ok, et j’ai reçu mon mail de confirmation. Ayé, je suis dans la course pour un ticket de Symphogear Live 2020. Mais à quel prix ? Un combat homérique d’une heure se concluant sur un famélique petit CAPTCHA tout pérave. Comme si Star Wars se concluait sur un combat contre un petit stormtrooper en solo – ce qui aurait ptet été mieux que le final du IX, vous me direz.
Mais on a ENFIN FINI.
Mais voilà, plus qu’à attendre ! Résultats le 28, et si c’est ok, le billet est aussi confirmé, et je vais me jeter sur l’hotel et l’avion en espérant, évidemment, que d’ici là tous les petits soucis de pandémie à l’échelle mondiale aient été réglés. Bref, des incertitudes ! Pensez à mon concert, lavez-vous les mains !
En attendant, je me fais volontairement mal et je regarde sur Twitter ces centaines de japonais fans de Symphogear qui postent des photos d’eux ayant achetés au moins trois exemplaires du Blu-Ray, donc moi je suis là avec un seul petit code contre des fans qui eux ont tout donnés. Mais allez, faut y croire avant tout et puis, bon, ce Symphogear Live 2020 se déroulera au MetLife Stadium, qui peut utiliser au moins 30 000 places pour des concerts, donc les chances ne sont pas abusivement faibles.
Après, au final, que j’obtienne ce ticket ou pas, au moins j’aurais tenté le coup et c’est le principal. Je vais pas vous refaire un long laïus sur pourquoi Symphogear est important à mes yeux et ce qu’il représente pour le moi fraîchement trentenaire mais honnêtement cet ultime concert je veux au moins me dire que j’aurais fait ce que j’ai pu pour y aller, et pas abandonner l’idée avant de m’y lancer. Puis on va dire que maintenant j’ai une petite idée de la course d’obstacles qu’est celle d’obtenir des tickets de live pour un gaijin. J’espère sincèrement que ce que j’ai exprimé aujourd’hui est un exemple « extrême » et qu’ils sont plus sympas pour d’autres franchises – je pense à des franchises comme Love Live, par exemple, qui ont un public plus « international » que Symphogear et où il se peut que ça soit ptet simplifié pour les étrangers, je ne sais pas je me plais à y croire.
Donc maintenant jusqu’au 28, allumons quelques cierges, mettons un CD d’Era dans le lecteur et faisons nos cinq prières quotidiennes en criant…
4 commentaires
Hermine
Oh mon Dieu ! Heureusement en effet que tu avais quelqu’un sur place, parce que j’aurais abandonné dès l’étape « numéro de téléphone japonais ». Je connaissais les codes par SMS ou mail, mais pas les appels téléphoniques… Ah, le Japon, pourquoi faire simple…
Merci pour cet article, en tout cas. Il permet d’en savoir plus sur l’achat des billets de concert au Japon ! Bon courage pour toi, j’espère que tu auras une place !
Exelen
Oh wow, quelle aventure, ça s’est bien complexifié l’achat de billets au Japon. :’D
Si ça peut te rassurer, il y a une dizaine d’années c’était bien plus simple : pas de numéro à appeler, quand j’avais créé mon compte sur PIA à l’époque, ils m’avaient simplement demandé mon adresse e-mail. Même pour les tickets d’événements tirés à la loterie, tout passait par mail (j’ai vraiment pas le souvenir d’une vérification par SMS). Le seul truc qui n’a pas changé au final, c’est le retrait des billets dans un combini, qui reste un peu l’ultime piège à gaijin.
Bref, bonne chance pour ton ticket. o/
edokdicht
T’as un don pour rendre les trucs simples absolument trépidantes, c’est assez fou en fait
шваль (@toma_helga)
Oh my god, as I understand you! I live in Russia and also couldn’t get the local phone number (I’m keeping silent about the high price of the disk). At the last moment I was able to register and enter the code. Honestly, I have no idea how to pick up a ticket in case of a win. I wish you great luck!