Bilan du Premier Voyage au Japon part II – Boutiques, salons et consumérisme otaku
Bonjour tout le monde ! C’est Amo et voici donc la seconde partie du bilan de mon premier voyage au Japon ! Remplissant ainsi cette promesse que je vous avais faite mi mars lors de la sortie de la première partie –
Eh, écoutez, moi j’ai posté l’article et puis entre temps cinq mois se sont écoulés…. Extrêmement rapidement… Je pense que c’est la faute des jeux vidéo. Je joue à beaucoup de jeux vidéo depuis le début du confinement… Et ça se stoppe pas vraiment depuis qu’on a entamé le déconfinement… Parce que je suis toujours en télé-travail… Et ultra déréglé niveau sommeil… Et puis vu que y’a plus de conventions à préparer, j’ai énormément de temps libre… que j’utilise… pour jouer à des tas de jeux… Par « des tas de jeux », je veux dire « juste The Witcher 3 et Final Fantasy XIV. »
… Et puis y’a mon déménagement… ça m’a pris du temps…
Mais allez hop, fini de s’apitoyer sur son sort ! Je vous avais promis un bilan « otaku » de mon voyage au Japon ? Et bien le voilà, on est parti ! Je vais donc évoquer avec vous tout l’aspect anime/manga/JV de mon voyage. Honnêtement, avant de prendre l’avion j’avais un peu cette idée que, ok, je suis passionné par les cultures visuelles japonaises mais c’était pas ma priorité dans ce voyage. Le Japon est certes un pays qui me fascine dans ce qu’il produit en terme de divertissement, mais je voulais pas être le cliché du fana d’animé qui débarque au Japon parce qu’il aime les mangas et qu’il espère que ça sera comme dans les mangas et que les japonais se conduiront comme des petits mangas tout mangassiers. J’y allais pour visiter une nation, un pays avec sa culture, son histoire, ses coutumes, sa cuisine, ses règles, son fonctionnement… et donc j’avais prévu dans mon programme « d’y aller mollo » sur tout l’aspect manga/anime.
Bon bah sur place ça a été une autre paire de manches, haha.
Exemple simple: Akihabara. L’ancien grand quartier tokyoite de l’électronique, nouveau quartier « phare » de la culture otaku. Évidemment que c’était prévu dans mon programme ! Mais j’avais prévu d’y aller l’avant-dernier jour de ma visite, pas avant, afin de donner « priorité » aux élements culturels et de « finir » le voyage par une grosse hystérie otaku avec une journée qui n’aurait été dédiée qu’a ça. Dans les faits, on m’a proposé cinq jours avant mon départ d’aller visiter Akiba, c’était l’opportunité de passer du temps avec des amis et en plus de me faire guider par eux dans le quartier, j’ai accepté et et et et j’y suis retourné quasiment une fois par jour à partir de ce point.
Akiba, c’est intéressant comme quartier parce que, effectivement, c’est comme on se l’imagine: affichages gigantesques faisant la promotion des animés qui arrivent, des mobages et jeux à la mode. Il y’a aussi l’aspect parfois malaisant que j’attendais, souvent représenté par ces japonaises cosplayées en à peu près tout ce qui est possible de représenter en terme de fétish qui font de la distribution de flyer ou essaient de t’attirer dans le bar/café qu’elles représentent. J’ai jamais été très friand des « contacts urbains » dans le genre, la seule amélioration par rapport à la France c’est que à Akiba c’est « la foule » qui est alpaguée, on s’adresse jamais à toi personnellement, donc y’a rarement nécessité de bégayer des excuses pour avoir le droit d’ignorer royalement ce qu’il se déroule. Ça reste un peu source de questionnements moraux, on va pas se mentir.
Après, Akiba est surtout intéressant parce qu’il centralise toutes les boutiques « intéressantes »: Mandarake, Animate, Toranoana, boutiques d’occasions et de figurines par milliers. Mais de manière intéressante j’ai pu constater que chaque grande ville japonaise que j’avais traversé fonctionnait un peu de la même façon, avec souvent un quartier ou un bâtiment qui « centralise » tous les trucs otakus. Ainsi à Hiroshima, on pouvait trouver dans le même bâtiment situé à quelques pas du dôme atomique une salle d’arcade Namco, un Animate, un Lashinbang et un Melonbooks. A Kyoto, le Animate, les deux Lashinbang et le Toranoana sont à quelques pas les uns des autres. A Kanazawa, tout est là encore dans un même bâtiment, qui possède en plus quelques boutiques supplémentaires dédiées au cosplay et à la mode lolita.
D’ailleurs là je cite des noms de boutique mais ceux-ci peuvent vous paraître abscon, faut dire que moi-même avant de partir je connaissais vaguement que Animate et ptet Toranoana. J’ai découvert pas mal de grandes « chaînes nationales » en arrivant. J’ai appris à découvrir et différencier Animate (manga, dvd, bluray, goodies liés à l’actualité et sur les franchises « fortes », que du neuf), Lashinbang (que de l’occasion, centré particulièrement sur la popculture jap), Mandarake (idem, que de l’occasion, avec une plus grande variété de catégories qu’à Lashinbang), Toranoana (mangas et doujinshi), Melonbooks (mangas, doujinshi, et un peu de multimédia.) Avec le recul, je me demande si j’aurais pas du être plus curieux et essayé de sortir de ces « grandes chaînes » pour ptet trouver des boutiques indépendantes (si ça existe.) Allez, c’est partie remise.
Je dois d’ailleurs confesser avoir été un peu deçu par Animate. J’en avais l’image avec de venir d’une sorte d’endroit où on pourrait tout trouver en terme de goodies mais en réalité, comme j’ai dit plus tôt, ça se concentre surtout sur ce qui marche en ce moment. Fate et Bang Dream peuvent ainsi avoir des rayons entiers juste pour leurs goodies, alors que Yurucamp – qui avait déjà un an et demi à ce moment-là – avait un coin ultra planqué dans le rayon qu’on pourrait classer de « fourre-tout. » La place est pas infinie, vous me direz, et les séries qui ne vendent plus trop de goodies n’ont pas forcément la légitimité de continuer à prendre de la place mais ça avait rendu ma première visite d’un Animate comme assez décevante… même si ok j’étais tombé direct sur une tête de gondole dédiée à Symphogear XV donc j’étais quand même un peu satisfait.
(Et du coup ça peut expliquer l’amour du Japon pour le transmédia et les mobages qui aident une franchise à exister plus longtemps et du coup ses goodies à rester en rayon des boutiques spécialisées quelques mois voire années supplémentaires.)
Par contre, derrière, ma joie ça a été la découverte des boutiques d’occasions. Ma première « rencontre » avec le Lashinbang de Okayama a été suivie de deux heures entières de moi avec les pieds cassés qui fait le tour de tous les rayons et épluche chaque CD, chaque BR, chaque figurine disponible. Le tout équipé de mon petit panier de client heureux.
Faut dire que les boutiques d’occasion et les brocantes ça a toujours été mon kiff, même en France, où j’ai toujours été attiré de manière déraisonnable par les Cash Converters et les foires aux greniers organisées à proximité. Donc là vous me foutez dans une boutique plutôt bien rangée, qui dégueule de contenu susceptible de m’intéresser, avec dans ma poche quelques billets de 5000 yens prêts à être utilisés ? Écoutez, j’étais motivé.
Cela étant dit, je me suis étrangement surpris… à être un peu mal à l’aise dans les rayons hentai. Pas forcément à cause du contenu de ces rayons – ça serait un peu étrange venant d’un mec qui en consomme depuis quinze ans et qui est devenu un peu blasé après avoir vu passé des trucs bien bien malaisants – mais juste que c’était sans doute une des premières fois de ma vie que je me trouvais dans un rayon dédié à des produits adultes. Mes premières fois à fouiller dans les doujinshis R18 des Lashinbang j’avais cette sorte de mauvaise pensée du genre « holala qu’est-ce que les gens vont penser en voyant un gros gaijin fouiller dans le rayon R18 dédié à Haruna de Kancolle », ce qui est complétement débile parce que tous ceux qui passent dans ce rayon viennent pour ça et les vendeurs voient passer des centaines de personnes dans ce rayon chaque jour. Mais il m’a fallu quelques jours pour prendre un peu le déclic et me dire que oui ok c’est bon y’a pas de blem à ce que je fouille.
Donc oui, rassurez-vous, j’ai ainsi littéralement passé deux heures le dernier jour à fouiller les rayons doujinshi R18 du Mandarake d’Akiba sans le moindre doute ni le moindre remord. En vrai, Mandarake est plus plaisant à explorer niveau doujinshi que les Lashinbang parce que le classement est mieux fait et, généralement, y’a un peu plus de place dans les Mandarake donc c’est un peu plus confortable. Même si à Mandarake, les doujinshi sont classés soit par séries/franchises soit par auteurs/cercles. Ce qui est un casse-tête quand tu cherches un doujin précis parce que soit il est classé dans la zone liée à la série/franchise en question, soit son auteur/cercle est suffisamment connu pour avoir son propre classement, auquel cas il sera classé dans ce coin là. Faut donc estimer si à ton avis l’auteur est suffisamment populaire ou pas. Ce qui est un peu du pifomètre !
Le bon côté de tout ça c’est que ça m’a fait réviser les noms en kanjis de certaines séries… A la fin du voyage je savais par exemple reconnaître – enfin – les kanjis de certaines de mes séries phares, seul moyen de les retrouver « facilement » dans les multiples boutiques d’occasion. Réviser tout en s’amusant~
(Notez que cela ne m’a pas empêché de galérer pendant un quart d’heure à essayer de trouver la section Symphogear du Mandarake de Akiba, tout ça pour voir un japonais rentrer dans la boutique, rusher à côté de moi, et sortir de l’étagère un doujin Symphogear quasi immédiatement.)
(Je considère que c’est à la fois un miracle et une humiliation.)
Pour conclure un peu sur les boutiques, je reste aussi assez surpris du fait… qu’on y trouve en règle générale peu de lumière naturelle. Certaines boutiques sont situées en sous sol donc ont une excuse mais même celles situées dans les étages n’ont pas de fenêtres et peu de moyen de voir l’extérieur. Ce n’est pas valable que pour les boutiques « otakus », rassurez-vous mais il y’a une sorte « d’isolation » dans les commerces japonais qui me paraissait étrange à vivre et qui m’inquiétait un peu pour les pauvres employés qui devaient passer la journée à pas voir le soleil.
Ah, et effectivement, comme on me l’avait promis, le bruit est souvent omniprésent dans ce genre de boutique: il y’a toujours quelque part un écran ou une enceinte qui blaste en boucle l’opening de la série du moment ou la zik qui vient de sortir en single. Y’avait un coin absolument affreux dans le Animate de Shibuya ou y’avait genre cinq ou six enceintes en simultané qui pointaient presque au même endroit… Moi qui suit assez sensible au bruit, y’a eu des zones que j’ai vite appris à esquiver.
Après c’est pas valable partout, rassurez-vous ! Mandarake, par exemple, évite pas mal ça et préfère mettre en fond une playlist plutôt variée d’anisongs… Je peux vous dire qu’entendre Sousei no Aquarion ou le générique de fin des Enfants de la Mer pendant que vous fouillez une étagère rempli de doujinshi, c’est pas mal.
On a fait le long laius sur les boutiques, maintenant temps d’évoquer le reste… et y’a de quoi dire parce que mine de rien je me suis retrouvé à traverser pas mal d’événements et j’ai même fait un petit pélerinage Euphonium à Uji, ce que je vais compter dans l’aspect « otaku » du voyage, si vous le voulez bien.
Déjà, effectivement, petit retour pour commencer sur le Tokyo Game Show 2019.
C’était le pari un peu yolo du voyage: se faire le Tokyo Game Show le lendemain de mon arrivée, en sachant pertinemment que j’allais être encore sévèrement jetlagué. Et effectivement, petit lever « naturel » à 3h30 du matin, on marche dans Tokyo pendant deux heures et on se rend derrière dans la préfecture de Chiba pour assister à cet évenement dont je lisais des bilans dans les magazines quand j’étais gamin. J’avoue sincèrement que c’est le genre de journée que j’ai faite un peu parce que l’opportunité s’était posée et que j’avais eu moyen d’y aller lors des journées dédiées aux journalistes du monde entier, j’y représentais donc LOLJAPON et c’était une expérience intéressante parce que très rapidement j’avais le sentiment d’être « en terrain connu. »
C’est à dire que, bah oui, sans surprise, un TGS c’est pas fondamentalement si différent que ça d’un Paris Game Week ou d’un gros salon. Non les deux vraies différences c’est que tout est en japonais et surtout à quel point t’es inondé de goodies. Chaque stand a son hôte ou son hôtesse cosplayée qui se charge toute la journée de distribuer des sacs, des prospectus, des goodies divers et variés à tous ceux qui passent. Tant et si bien qu’arrivé à la moitié de la journée, je répondais négativement à toutes ces pauvres hôtesses parce que j’avais clairement pas la place de pouvoir porter plus ! D’ailleurs j’ai toujours mon sac plastique du TGS avec ses 300 prospectus et goodies, il traîne dans un coin de l’appart, hâte de le traîner lors de mon futur déménagement dans quelques semaines.
J’ai assez peu joué sur place parce que honnêtement j’y venais surtout pour observer et j’avais pas forcément la foi pour faire une heure de queue pour jouer dix minutes à une démo que je comprendrais pas et qu’on pourra pas m’expliquer à cause de la barrière de la langue, mais juste observer tout ça m’a pas mal diverti et occupé. J’aimais bien me retrouver dans un salon vidéoludique où la majorité des stands étaient dans l’univers JV que « j’apprécie. » Quelque part je trouvais très plaisant que le premier stand sur lequel on tombait en entrant c’était un gigantesque stand Atlus aux couleurs de Persona et de 13 Sentinels. Puis c’était aussi l’occasion d’observer la frange du jeu vidéo japonais que je connais pas forcément: les stands indés, les stands technos, les stands de petits mobages un peu mineurs. J’étais un peu déçu niveau mobage que le stand Bushiroad n’évoque QUE la franchise Vanguard (j’espérais secrètement des goods Symphogear XD, j’avoue) et j’étais très triste que Cygames soit absent du salon parce que j’avais entendu beaucoup de choses sur leurs pharaoniques stands Granblue du passé.
Sachant que le TGS c’est aussi l’accès à des boutiques uniques et exclusives. La vraie déception c’est de faire la queue sur le stand SEGA pour voir que le t-shirt Sakura Taisen que vous vouliez était out of stock. Je m’en remettrais jamais vraiment je pense.
Donc, écoutez, expérience sympa. Je ne pense pas que j’y retournerais un jour en tant que touriste parce que hélas je suis plus suffisamment passionné par le monde du jeu vidéo pour y prendre vraiment un total plaisir mais ça reste assez plaisant de s’y balader, on y a vu plein de chouettes choses (le stand Bandai Namco m’avait vendu du rêve sur le jeu SAO Alicization) (un peu trop, vu la qualité douteuse du produit final), et quelque part ça fait quelque chose de se dire que, ayé, on a assisté à un Tokyo Game Show au moins une fois dans sa vie.
Bonus: je suis désormais abonné à la newsletter presse officielle du festival donc hâte de recevoir tous les été jusqu’à ma mort des tas de mails me disant ce qu’il va y’avoir dans le festoche. Je me sens insider, ça flatte l’égo.
Bref, le TGS c’était cool mais inutile de vous dire que ça plus le jetlag j’ai bien dormi la nuit qui a suivi ! Et il fallait bien, vu que le samedi derrière j’allais enchaîner sur deux trucs très otaku à la Sunshine City d’Ikebukero. A commencer, donc, par l’exposition Sarazanmai.
Concept simple: une expo temporaire d’une semaine centré autour de l’univers et la réalisation de la série Sarazanmai. Simple. Je m’y suis rendu car on me l’avait proposé, plus pour passer un peu de temps avec des amis que par passion envers Sarazanmai – qui est une série que je trouve assez cool mais qui m’enthousiasme pas particulièrement. Malgré tout, j’y ai passé un très chouette moment ! Sur une petite centaine de mètres carrés est ainsi disposé décors qui rendent hommage à l’univers graphique et visuel de la série mais, surtout, galerie d’expositions making-of: les travaux autour du design, autour de la mise en scène, illustrations, making-of du générique de fin, storyboards, gengas, etc.
En gros, pour schématiser, c’est comme si au lieu de lire un artbook ou un design material de la série, j’avais toutes les pages et tout le contenu disposé dans un espace décoré. C’est plutôt cool, assez enrichissant, et ça contribue à bien saisir le travail nécessaire pour produire la moindre seconde d’animé. On pouvait d’ailleurs constater des détails assez funs comme par exemple le fait que Kunihiko Ikuhara – le réalisateur – possède manifestement un petit tampon qui lui permet de « valider » les designs. On pouvait trouver trace de ce tampon sur beaucoup de documents exposé, c’était rigolo de les chercher !
D’ailleurs, comme dans toute expo, on retrouvait évidemment une boutique à la fin avec possibilité d’acheter tous les goodies Sarazanmai possibles et inimaginables. Les BR, les DVD, les mangas, les artbooks, les assiettes, les clearfiles… Si vous êtes fan d’une série particulière et qu’une expo temporaire dans le genre vous est accessible, prévoyez un certain budget parce qu’il se pourrait que la boutique soit un peu la mort de votre compte en banque. Sans compter évidemment le tarif d’accès à l’exposition, qui n’est pas si donné que ça, haha !
Cela étant dit, hasard du calendrier a fait que dans le même bâtiment, en face de l’expo Sarazanmai, se déroulait un mini-event nommé le Kamiesai.
Une nouvelle fois un concept simple: événement à l’accès gratuit dédié à des artistes pixiv, surtout pas mal de gros gros noms (Kantoku en tête de file, par exemple), chacun à son étalage de goodies à lui, y’a aussi une tombola, des masterclass / conférences et, surtout, un espace d’exposition de TABLEAUX. Les tableaux en question c’était tout simplement des encadrements luxueux de certaines illustrations phares de leurs auteurs, les prix étaient ouf (j’ai vu passer un tableau avec une illustration Tony Taka à… 440 000 yens), on pouvait même demander comme dans les vraies expositions artistiques qu’on puisse nous amener un tableau pour voir l’identifier en détail.
Bref, c’était pas un gigantesque event mais c’était aussi fun de voir cet aspect du monde derrière les illustrateurs pixiv. Et puis, merde, quelques instants j’ai respiré le même air que Kantoku, moi ça me va.
Bon, après tout ça on se calme pendant une semaine sur les trucs otakus, on fait le tour de Hiroshima, de Okayama, on arrive à Kyoto et le samedi on se lance dans un petit délire: pélerinage « Euphonium » à Uji
Bon, deux jours avant j’avais fait rapidement le musée du manga de Kyoto mais je vais pas forcément trop l’évoquer ici parce que c’est pas forcément un truc si « otaku » que ça, et je crois que j’en ai déjà bien parlé dans la première partie ! Donc bref, le samedi je me rends dans le sud de Kyoto pour aller à Uji, ville importante pour trois choses: c’est la capitale mondiale du thé vert, on y trouve le temple bouddhiste Byodo-in et c’est là que se situe le siège de Kyoto Animation ! Et comme Kyoto Animation aime bien observer ce qui l’entoure, énormément des décors de la série Sound Euphonium reprennent les panoramas et les lieux clés de la ville de Uji. Je me rendais donc dans cette vie avec l’espoir de retrouver quelques lieux importants de la série.
Bon en vrai, comme expliqué dans l’article qui couvre cette partie du voyage, j’ai fait de la merde, j’avais remarqué que pour me rendre à Uji j’allais faire une correspondance à un endroit bien précis, et cet endroit bien précis… était à proximité directe de là où se trouvait le studio n°1 de Kyoto Animation, incendié deux mois plus tôt. Je m’y suis donc rendu avec des intentions un peu floues (curiosité malsaine ? envie de constater ça avec ses propres yeux ? envie de rendre hommage ?), j’ai passé deux minutes à observer les restes du bâtiment, et je me suis senti mal tout le reste de la journée. Si je devais y aller, j’aurais du être mieux préparé, pas y’aller « parce que c’était à côté. » Bon bref, j’ai passé ma journée à Uji un peu moralement abattu, à la fois par la prise de conscience indéniable de ce que j’y ai vu mais aussi un sentiment coupable d’y être allé comme ça « à la légère. » D’autant que physiquement j’ai aussi eu une sorte de nausée qui m’a accompagné tout l’après-midi, pas aidé par la présence omniprésente de l’odeur du thé vert dans toute la ville.
(Je pense aujourd’hui que si on me fait respirer l’odeur du thé vert, ça pourrait redéclencher en moi le mauvais feeling de cette journée.)
Cela étant dit, j’ai quand même bien profité de l’escalade en direction du Daikichiyama Observation Deck, et j’ai pu reconnaître en me baladant dans Uji effectivement quelques lieux marquants de la série. J’aurais pu faire comme Kumiko et traverser en courant et en pleurant le pont principal de la ville mais ça aurait rendu l’hommage un peu too much, peut-être.
C’est d’ailleurs assez fun de constater à quel point Kyoto Animation est présent dans toute la ville – au déjà du studio et de la boutique officielle située au nord (et qui étaient logiquement fermés au moment de mon passage), pas mal de boutiques mettent en avant les personnages de la série, à commencer par la principale rue commerçante qui possède des silhouettes avec les héroïnes d’Euphonium mais aussi de Mrs Kobayashi Dragon Maid. Pas dépaysant, donc !
Bref, le lendemain arrive, je prévois une visite matinale du pavillon d’argent sauf que je débarque à la station de métro la plus proche du pavillon et je vois des cosplayers ainsi que des affiches pour un événement nommé le Kyoto International Manga Anime Fair.
Twist de ouf: c’était sur mon chemin, et ça avait lieu ce dimanche là !
Bon bah du coup j’y suis allé :’D.
« Plus gros événement anime du Japon de l’ouest » d’après les communiqués de presse que j’ai pu trouver sur google, le KIMAF est très clairement le salon le plus proche dans l’esprit de ce que sont nos salons à nous en France. Ça serait débile de dire que c’est le « Japan Expo japonais » mais en gros imaginez des stands partout, un public qui essaie de naviguer d’un stand à l’autre dans des couloirs serrés et paf vous avez la même ambiance et le même état d’esprit que nous on vit parfois en salon.
La vraie différence notable, et elle est évidente, c’est que les stands pros… bah c’est les éditeurs et les studios eux même. Y’avait un stand dédié à SHAFT, un stand officiel Shonen Jump, un stand officiel Good Smile, un stand ANIPLEX, etc etc. Il y’avait également un énorme espace cosplay et plusieurs scènes. D’ailleurs je me suis senti très débile quand le soir même j’ai regardé c’était quoi le programme des scènes (vu que sur place j’avais même pas pris la peine de regarder, tous les programmes étaient en kanji) et j’ai vu que j’avais loupé, par exemple, une conférence Fire Force avec Aoi Yûki en invitée. Bon bah j’avais l’opportunité de voir Aoi Yûki, je l’ai pas saisie, tant pis, ainsi va la vie.
J’avoue surtout avoir passé la moitié de l’événement en dehors de celui-ci, dans le grand parc situé juste derrière le parc des expositions (ou avait lieu, en parallèle, un festival en l’honneur des chiens) (deux publics très différents, donc) qui servait également pour des événements du KIMAF dont un long défilé cosplay où chaque participants venaient faire des sketchs extrêmement bossés mais aussi très longs, qui impliquaient les 3/4 du temps de la danse et de la chorégraphie ultra travaillée. Le tout dans une chouette ambiance avec, je crois, pas de vainqueur désigné à la fin.
Un très chouette moment dans l’ensemble ! Encore une fois, je suis content d’être tombé dessus par hasard, j’y ai passé quatre/cinq heures avant d’enfin partir en direction du pavillon d’argent (et de me prendre une pluie de ouf sur la tronche.) Je conseille pas spécialement de faire un détour à Kyoto juste pour le KIMAF – qui en terme de contenu propose certes des trucs plus « officiels » que la Japan Expo… mais est beaucoup moins grand et fourni que la Japan Expo justement – mais si vous êtes à Kyoto lorsque ça se déroule, eh pourquoi ne pas y passer une journée ?
De toute façon, ça allait pas être mon seul salon du week-end prolongé puisque le lendemain j’ai décidé très casuellement de faire un aller-retour Kyoto/Tokyo (donc 850km en train) pour me rendre au Puniket Super Heroine Time. Car jusque là on a fait un salon pro d’envergure internationale, un salon pro d’envergure nationale, un mini-event pixiv, bon bah temps de conclure le carré et d’enfin découvrir un salon d’artistes. Pas de Comiket ou de Comitia pour moi dans ce voyage mais, écoutez, ce Puniket c’était le même feeling.
Bon, le concept en lui-même faut rapidement l’expliquer: en soit le Puniket est juste une fusion de plein de mini-événements, tous dédiés à une franchise ou un fandom particulier. La raison pour laquelle je me suis rendu à cet évenement, par exemple, était parce que entre ses murs se déroulait le Zesshou Stage 10, rassemblement d’artistes qui proposent du contenu… Symphogear. Bah oui. Et ça déconnait pas: avec 97 artistes présents, Symphogear était la première série représentée, devant PriPara et Bang Dream. Faut dire que les dates de l’évenement coïncidaient avec la quasi-fin de la saison 5, donc tous les artistes se sont donnés rendez-vous.
Au délà de l’aspect fun d’enfin pouvoir voir les artistes que je suis sur Twitter (vous n’êtes ainsi jamais à l’abri de la surprise de voir que c’est une petite quarantenaire toute gentille qui fait ces illustrations Hibiki X Miku que vous trouvez adorable), c’était aussi pour moi l’occasion de voir comment se déroulait ce genre d’événement, quel public y assistait, et le « profil » des artistes. Bon et j’ai aussi claqué une somme assez démente car c’est facile de lâcher des billets dans ce genre de contexte ou la barrière de la langue n’est quasiment pas un obstacle – tu pointes ce que tu veux, tu donnes l’argent, tu remercies, et hop là boum.
Bon je dis ça mais c’est peut-être le seul moment du voyage ou j’étais vraiment triste de pas pouvoir converser avec les japonais sur place. J’aurais aimé pouvoir dire des félicitations ou des encouragements concrets à certains artistes dont j’apprécie pas mal le taf mais hélàs j’étais un peu stressé, l’anglais passait pas chez beaucoup d’entre eux donc peut-être que à leurs yeux j’ai juste été ce gaijin un peu bizarre qui achète des ouvrages qu’il ne comprend pas. Car oui, faut dire qu’on était que quatre blancs dans le bâtiment donc je sortais du lot, haha (et trois d’entre eux étaient des thalistes, ce qui est un peu disproportionné.)
En tout cas, très chouette expérience et je regrette absolument zéro les 850km de train nécessaire pour le vivre. Je vous avoue qu’avant de partir en voyage j’avais zéro envie de me faire des événements type Comiket ou Comitia parce qu’ils m’effrayaient purement et simplement: masse de monde, masse de choses à voir, peu de temps pour le faire, barrière de la langue. Bon bah après ce premier essai du genre, je suis prêt à signer pour un Comiket. Faut juste que j’aille au Japon soit en plein été, soit en plein hiver et ça… c’est très improbable.
Allez, sur ce, on va arriver dans la dernière semaine du voyage. Pour Tokyo j’ai déjà parlé d’Akiba donc je vais pas forcément me répéter, par contre j’ai pas parlé encore de Nakano Broadway et en voilà une expérience un peu étrange.
Nakano Broadway c’est un bâtiment situé à proximité directe de la gare de Nakano et c’est une sorte de grand centre commercial… où une boutique sur deux est un Mandarake… et où le reste c’est d’autres boutiques otaku. Donc bref vous avez un énorme bâtiment sur plusieurs étages et toutes les boutiques c’est quasiment que des trucs liés à la pop culture. Une sorte de mini-Akiba en intérieur, et j’avoue m’y être rendu un dimanche à 18h donc non seulement y’avait déjà plus grand monde mais en plus beaucoup de boutiques étaient fermées, ce qui laissait des segments du bâtiment complétement vides. Est-ce que je me suis senti comme le héros de Shin Megami Tensei IIi par moment ? Ouip.
Après, là encore, Nakano Broadway, j’ai aussi un peu payé un manque de préparation: j’ai passé la totalité de l’heure dans le bâtiment à errer d’un Mandarake à l’autre, essayant tant bien que mal de trouver celui que je voulais (celui dédié aux artbooks.) Mais j’ai beaucoup aimé le peu de temps que j’ ai passé, et j’espère pouvoir y dédier plus d’une heure lors de mon prochain passage ! Y’a une sorte d’ambiance vide-grenier / brocante qui se dégage de cette vieille bicoque qui m’a un peu fasciné… Le sentiment quand t’y entres d’arriver dans la caverne d’Aladin, ou y’a 3000 trésors mal rangés en bordel.
Mieux rangé par contre, bah oui, le musée Ghibli.
Je l’ai déjà évoqué dans le bilan précédent…Mais ça rentre aussi dans cette catégorie donc allez, on en remet une couche ! Faut comprendre que effectivement ça a été bien relou de choper ne serait-ce que le ticket d’entrée. Je sais que y’a ptet des moyens plus simples en passant par certaines agences de voyage qui mettent le musée Ghibli dans leur forfait mais moi en bon esprit indépendant je l’ai fait à l’ancienne, c’est à dire en tentant de me connecter le jour de l’ouverture des réservations pour le mois suivant sur le site de Lawson ce qui implique d’essayer d’accéder à un site japonais en même temps que des milliers d’autres personnes à 3h du matin un samedi. D’ailleurs, j’avais stressé parce que le site était si pété que à 4h du matin j’avais abandonné l’affaire. Heureusement, le lendemain matin il en restait encore, et pile pour un jour ou j’étais sûr d’être à Tokyo !
Comme je l’ai déjà dit, le Musée Ghibli il est petiot. Ne vous attendez pas à un truc gargantuesque, le créneau de visite est de 2h mais c’est amplement suffisant pour tout apprécier et visiter ! Mais en tant que féru d’animation, y’a des trucs géniaux: des storyboards originaux que vous pouvez feuilleter à volonté, des explications claires et amusantes de comment fonctionne l’animation et puis, bien évidemment, un cadre incroyable, une petite maison où chaque coin est finement travaillé, et où les références aussi belles que nombreuses s’ammoncellent. Toujours un peu surpris par la relative absence d’anglais dans la majorité des zones (et c’est un peu dommage) mais je ne serais évidemment que guère original en vous conseillant d’y aller faire un tour.
Note: Comme j’ai beaucoup essayé de marcher le maximum possible, j’ai pas pris le bus Ghibli du coup mais c’est vrai que j’aurais pu essayer de monter dedans, il avait l’air si confortable ;_;.
Pour conclure sur les « points de visite otaku », terminons rapidement par le Gundam Unicorn d’Odaiba. J’y suis passé en fin de journée et c’était effectivement une bonne idée puisque à partir d’environ 18h/18h30, le Gundam est un peu la star de la devanture de l’hypermarché avec une animation toutes les demi-heures: changement de forme, clips et projections autour, et caetera. J’ai pas forcément eu la patience d’attendre pour voir chaque évenement mais celui que j’ai pu voir, où la transformation se faisait sur le générique de Gundam 0079, était déjà un petit émerveillement.
A noter que à côté du robot y’a plusieurs grandes boutiques Gundam dédiées et, le jour où je suis passé, une scène où se produisait quelques idols. Évidemment le concert était calé de telle façon à durer vingt minutes entre deux transformations de robot.
Fun fact: je crois que y’avait une cinquantaine de personnes autour du robot et peut-être trente nationalités différentes quand j’étais à la première transformation de la soirée ? J’ai entendu du français, du chinois, du vietnamien, du portugais plutôt brésilien… C’était honnêtement un des coins du Japon où j’ai vu le plus de pays différents être représentés, haha.
(Dommage par contre que le Diver City est relativement relou à rejoindre en transports, avec une gare de métro aérien un peu éloignée.)
Je me suis que trop tardivement mis aux salles d’arcades, ça me rend triste avec le recul ! La profusion de jeux musicaux a clairement fait ma joie, et j’ai un peu boudé le reste de l’équipement des salles SEGA en conséquence. Mais la découverte de jeux comme Chunithm, malgré la nécessité pour y jouer de se créer une carte Aime, a été un plaisir total quand j’ai dédié toute ma soirée à poncer le jeu. Et ce même si il te force à être joué en position debout ! Mais mes mollets ont tenus bons, motivés par l’idée de jouer l’opening de Yurucamp ou de Symphogear G dans un jeu de rythme. J’apprécie d’ailleurs que les bornes de jeux musicaux te donnent la possibilité de brancher ton propre casque, tu peux du coup pas trop t’afficher comme un otaku (dans une salle qui est déjà gorgée de bruits, vous me direz, mais eh autant limiter les risques.) (Pas comme les bornes de Taiko no Tatsujin ou j’ai fait péter ADAMAS sur tout un étage.)
Dans tous les cas, ma carte Aime est bien installée confortablement dans mon portefeuille, prêt à être utilisée dans un futur voyage !
Donc voilà un peu pour ce bilan otaku de ce voyage ! A quelques semaines prêt j’aurais pu le sortir pour fêter les un an du voyage mais je pense que niveau délai d’expiration ça serait un peu abusé. Cela conclut définitivement tous les articles prévus autour de ce voyage 2019, j’espère que ça vous a plu, que ça vous a ramené des souvenirs ou donné envie de vous en faire, ça a en tout cas été pour moi chouette d’écrire dessus, sauf cet article qui a mis vraiment trop de temps à être écrit… pour pas forcément trop de raisons.
Mais ce n’est pas grave ! Et pour fêter ça, repostons la photo de tous mes achats de gros otakus (ça tenait en deux valises parce que, de manière maligne, je suis allé au Japon avec une valise, j’en ai acheté une seconde là bas et j’avais pris lors de la réservation du billet le droit à une seconde valise) (et même avec ça j’étais très proche de la limite des 23kg: 20kg pour la première, 22kg pour la seconde) (grosse sueur à l’aéroport pour la deuxième.)
En gros pour tout conclure avec quelques derniers points:
- Les prix des BluRay et des CD dans les Book Off, c’est un appel constant à l’achat compulsif. Et je parle pas du prix des mangas !
- Même si j’ai acheté quelques mangas… Genre à Mandarake Akiba, j’ai pris l’intégrale de Scum’s Wish en japonais… avec quelques kilos d’artbook… Les pauvres caissières qui ont du gérer deux paniers pleins à ras bord de bouquins… Et le pire c’est qu’un antivol était resté dans un des bouquins et refusait de se désactiver… Du coup on a tout ouvert / déplastifier / replastifier un par un pour trouver le bouquin « maudit. »
- A Mandarake, et certaines autres boutiques, oubliez pas la détaxe ovo. Genre au Mandarake Akiba je m’en suis sorti avec une ptite économie de presque 5000 yens… Pas négligeable sur les gros achats.
- Si vous allez au Japon en mode « wah je vais croiser tout le temps des pubs pour des trucs otakus je vais me sentir chez moi », bah soyez pas trop optimiste, haha. J’ai effectivement croisé des pubs pour Bang Dream, Love Live ou même Symphogear X-D Unlimited, mais ça reste très minoritaire. La plus grosse pub otaku que j’ai pu voir c’est genre un métro entier décoré aux couleurs d’Azur Lane ainsi qu’une rame spéciale Legend of the Galactic Heroes. Mais la totalité de tout ça était à Tokyo, les trucs anime sont plus rares à Kyoto ou Hiroshima (sauf sur la ligne qui mène à Uji pour Kyoto, où la majorité des gares ont des références aux oeuvres de Kyoto Animation.)
- On m’a jamais demandé ma pièce d’identité pour acheter du R18, je pars du principe que les caissiers avaient pas très envie (je comprends) et que comme je suis étranger y’a moins de chance que je fasse un procès à leur manager
- J’ai visité une salle de pachinko pour voir les machines « otakus », j’ai vu la machine Symphogear X-D Unlimited, l’odeur de clope et le bruit des machines était un cauchemar, j’ai tenu deux minutes
- Oui, Fate/Grand Order non seulement est partout mais quel que soit la boutique où vous irez et le rayon que vous visiterez (à part ptet le coin CD) c’est ce qui prendra le plus de place.
- COSPA…. Les t-shirts Cospa… La boutique Cospa d’Akiba… Trop bien… Ca a failli devenir mon budget principal…
La galerie des achats:
Allez, sur ce, à vous les studios ! Bientôt la fin de l’été, tenez bon èwé9.