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Tropical-Rouge Precure! – Here comes the sun

Yooooooo ! On est mi-février ! Il fait froid mais pas trop parce que les hivers ne sont plus vraiment ce qu’ils étaient ! Les élections sont dans deux mois ! C’est pas très engageant ! Du coup, allez, hop, petit billet rapide sur la franchise Precure ! Parce que les magical girls qui défoncent les méchants à coups de poings c’est le genre de valeur refuge dans lequel il faut investir en ce moment !

D’autant plus quand Tropical-Rouge! Precure vient de se conclure !

Cela fait donc depuis début 2018 que je suis hebdomadairement la franchise Precure. Ma première fois avait été avec l’excellentissime Hugtto Precure, sur lequel j’ai dédié un long article élogieux, j’avais poursuivi avec le très sympathique Star Twinkle Precure, sur lequel j’ai aussi dédié un long article un peu moins élogieux mais globalement positif, et est arrivé 2020, la pandémie, et mon premier faux contact avec Healin’ Good Precure. Un anime sur lequel je n’ai pas dédié de longs article parce que j’en ai vu que la moitié ! Dans une des plus étranges ironies de l’industrie, Healin’ Good était la première fois que les Precure combattaient dans l’univers des maladies et de la médecine, dans une saison donc diffusée… en pleine pandémie mondiale. Elle en aura subi les conséquences, avec presque un mois de hiatus. J’avais du coup perdu le rythme et, sur Healin, je ne l’ai jamais vraiment repris, la série manquant globalement de cette petite folie et ce petit dynamisme qui rendait Hugtto et Star Twinkle attractifs. Du coup pas d’article dessus l’an dernier ! Et c’est triste parce que la série traitait de sujets très sérieux, et y’avait Aoi Yuki qui doublait l’héroïne principale !

Toutefois soyez rassurés: je n’ai pas perdu pour autant le lien avec Precure en 2020 puisque j’ai passé tout l’été à enfin voir Heartcatch Precure, la série de 2010 et, effectivement, un pur chef d’œuvre du genre. Fun et passionnante de bout en bout, de l’épisode 1 à l’épisode 49, qui sait tirer le meilleur de son format, de ses personnages, de son design et de son intrigue.

Mais bref, nous voilà fin février 2021 et bim bam boum, c’est l’heure de Tropical-Rouge! Precure, la nouvelle série annuelle. Et comme c’est une série annuelle ça veut donc dire que un an plus tard, hop, la série est terminée. On ne peut rien vous cacher: c’est le cas ! Et comme je l’ai plutôt apprécié, bah du coup je vais revenir dessus, tout de suite maintenant, let’s go~

Intrigue très cool, très simple: on est dans le Japon un peu tropical et insulaire (pensez Okinawa, en un peu plus rural), la jeune Manatsu débarque sur l’île pour vivre avec sa maman (qui bosse dans un aquarium local) et très vite elle croise dans une crique une étrange personne nommée Laura. Cheveux roses flashy et caractère ultra arrogant, Laura semble cacher un secret qu’elle va réveler très vite: elle est en réalité une sirène ! Et si elle a rejoint le monde des humains c’est surtout car elle recherche les jeunes filles capables de devenir des Precure, guerrières combattantes capables de l’aider à combattre les chevaliers de la procrastination, qui ont ruinés son royaume sous-marin. Et Laura elle compte bien trouver les Precure car si elle y parvient… elle va devenir la future reine du royaume ! Et ça, elle y tient !

Manatsu va donc devenir – vous vous en doutez- une Precure, et rapidement aider Laura à trouver les autres Precure restantes: Sango, une jeune fille timide passionnée de maquillage ; Minori, une apprentie autrice dotée d’un fin sens de l’observation ; et enfin Asuka, ancienne star du club de tennis au caractère fort. Ensemble elles vont donc former le quatuor Precure, et protéger la ville des vils faquins qui viennent voler la motivation des habitants ! Le tout sous le regard, le commandement et la supervision de Laura, qui va faire de son mieux pour cacher son secret de sirène et parvenir à ses rêves de royauté !

Globalement, ce qui marque d’emblée avec Tropical-Rouge! Precure et ne quitte jamais vraiment l’ADN de la série durant les 46 épisodes qui la compose c’est bien ses couleurs, son ambiance et son dynamisme. En prenant place dans une atmosphère qui est en permanence ensoleillée et en instaurant très vite la relation très rigolote entre Laura la princesse précieuse au caractère très trempé et Manatsu la joyeuse idiote pleine d’énergie et de bons sentiments, on est dès l’épisode 1 dans une promesse de fun et de rires. Je me plaignais plus tôt que Healin’ Good manquait un peu de folie: c’est peut-être parce que Tropical-Rouge lui avait piqué tout son stock. C’est une série à la personnalité très marquée !

Mais du coup, voilà, on s’amuse globalement beaucoup pendant toute la durée de la série car ce contrat et cette promesse… sont majoritairement remplis ! La série est effectivement plutôt fun sur toute sa durée, et maintient en quasi-permanence une sorte de grande légèreté, avec une ambition de faire souvent rire ou de faire passer un bon moment à ses spectateurs et spectatrices. Et cela se témoigne surtout par deux épisodes: le premier, c’est l’épisode 29, un des épisodes centraux de la série qui introduit des élements importants – la nouvelle attaque finale de l’équipe, des avancées sur le développement de la relation entre Laura et Manatsu, des nouveaux types d’ennemis encore plus forts, et caetera. Un épisode absolument ahurissant d’un point de vue animation et mise en scène, avec pas mal de chouettes idées qui confèrent à cet épisode un excellent équilibre entre l’humour habituel de la série et des sujets / enjeux beaucoup plus sérieux.

Extrait de l’épisode 29 qui met bien en emphase comment l’animation et la mise en scène se met au service du dynamisme et… du fun, et ce même avec une scène à priori un peu triviale sur le papier

Et tout ça est suivi à peine quelques semaines plus tard par un autre bonbon, l’épisode 33, qui va introduire pour la première fois dans Precure un épisode anthologique ! 8 petites histoires vont être racontées au sein de cet épisode, 8 petites histoires qui vont venir chacunes avec leurs styles visuels et leurs méthodes d’animation, le tout pour raconter des histoires humoristiques, parodiques ou juste purement absurdes.

Ce qui nous fait pas mal voyager:

Bref vous l’aurez compris: un bel et très divertissant élan de créativité visuelle et artistique, qui est aussi fun à regarder qu’il a du être fun à concevoir. Et là encore ce n’est pas si étonnant de voir ça au sein de Precure, qui a toujours été une franchise un peu spéciale au sein de l’histoire de Toei dans le sens où malgré ses codes figés et surtout malgré son importance commerciale qui pourrait incliner à la prudence, elle a toujours permis à ses créateurs de s’y exprimer. Encore plus quand aujourd’hui elle commence à recevoir au sein de son staff une nouvelle génération d’artistes et d’animateurs qui ont grandis avec Precure et rêvent de travailler sur la franchise en question, ce qui crée un cercle vertueux ! La révolution que l’animé One Piece connaît depuis le début de l’arc Wano, c’est une révolution que Precure a déjà vécue des années plus tôt. C’est une franchise qui, de base, attire des artistes talentueux et motivés, et qui du coup sait qu’elle serait idiote de pas capitaliser là dessus.

Tropical-Rouge plus que jamais semble être une lettre d’amour de son staff à la franchise. Le fait que ce soit une série beaucoup plus légère que nombre de ses prédécesseuses permet à ce staff de vraiment se lâcher et de vraiment offrir une multitude de situations amusantes, qui seront toutes l’occasion de se lâcher, d’expérimenter des idées, des styles. Le tout dans une série qui reste une série annuelle donc qui produit un épisode par semaine pendant un an. Exactement le type d’œuvre qui normalement devrait pas permettre ce genre d’expérimentations. Mais non, pas de souci, Precure le fait. Et se permet même de monter les potards au maximum pour l’un des combats finaux, qui va être l’occasion d’offrir des plans… extrêmement agressifs pour du Precure !

Extrait du combat final, notez la dureté des expressions. Le tout est animé par Yuu Yoshiyama, un des valeurs « montantes » de la Toei (a qui d’ailleurs on devait déjà une des meilleures séquences de Mob Psycho 100 saison 2)

Donc ouais vous l’avez compris: Tropical-Rouge! Precure bouge bien. Ok, ça le message est clair et évident.

Maintenant, est-ce que la série raconte quelque chose de passionnant, me demanderez-vous ? Ok, bon, c’est là que je vais être moins dans l’éloge parce que si globalement l’intrigue générale de Tropical-Rouge! Precure ne m’a jamais paru mauvaise, elle n’est pas réellement une des grandes forces de l’animé. Car si j’ai signalé que la série était légère, elle l’est aussi sur l’aspect fil rouge / intrigue globale.

Évidence principale: les méchants ne sont jamais très… menaçants. Leur plan est assez simple (« voler la motivation aux humains ») mais les enjeux ne décollent jamais vraiment au délà de ça pendant les trois quarts de la série. Il faut attendre la toute toute fin de la série pour que soudainement on s’intéresse enfin à la méchante principale et qu’un vrai antagoniste un peu « dangereux » montre enfin un bout de son museau. Mais à peine il est apparu que, ouais, 20mn plus tard il est déjà battu. En somme si vous regardez Tropical-Rouge pour un combat homérique entre le bien et le mal, ne montez pas trop vos attentes parce que c’est assez… rudimentaire.

Même les rebondissements un peu habituels de la franchise sont ici assez inexistants – par exemple dès l’épisode 1 on ne doute absolument pas de l’identité de la personne qui deviendra une Cure à mi-saison ! Aucun mystère de ce côté là, l’intrigue ne pratiquant que très peu l’art de la surprise.

Là où Tropical-Rouge va par contre briller un peu plus ça va être dans la gestion et le développement de ses personnages !

Le cas de Laura la sirène est un bon exemple parce que soyons très clairs sur le fait que c’est de toute manière le personnage le plus emblématique de la série. Notre fabuleuse monopoly mermaid du lundi, qui est une sirène QUI S’AIME BEAUCOUP. Elle se rêve reine, se trouve parfaite, a toujours un petit côté condescendant envers les autres, bref c’est un petit tempérament de princesse pourrie-gaté qui pourrait être chiant… si il était pas traité avec beaucoup d’humour ! Et si surtout Laura disposait pas de nombreuses qualités: elle sait observer les choses avec beaucoup de finesse, n’a pas peur de prendre des bonnes initiatives, tente des choses sans s’enfermer et est globalement très gentille et généreuse derrière sa facade narcissique. On pourrait du coup s’attendre à un développement classique de série: elle va passer les épisodes qui suivent à améliorer ses points positifs et à effacer ses aspects négatifs, évidemment hein ?

Sauf que non: si elle continue de développer ses points positifs, elle reste à la fin convaincue de son talent de devenir reine, toujours plutôt narcissique, la seule différence restera au final dans son traitement des autres, qu’elle va aborder avec moins de froideur et plus d’ouverture. Mais à la fin, Laura reste globalement Laura: elle termine la série meilleure mais elle reste quelqu’un qui pète la confiance et qui a pas peur de dire que bien sûr qu’elle s’aime beaucoup, elle est si parfaite.

Et rien que cet aspect là, c’est fun. Ca garde un côté cool au personnage, ça ne l’aseptise pas, on conserve ce qui la rend mémorable, on se débarrasse pas totalement de ses défauts qui nous aide aussi à s’attacher à elle. Bref le personnage change au fil des épisodes mais il ne devient pas quelqu’un d’autre, et c’est déjà une bonne base.

Tous les protagonistes principaux vont connaître ce genre de bon développement: Manatsu va pas mal grandir et maturer mais elle restera une pile électrique qui parfois agit avant réflechir, Minori va rester une jeune fille assez taciturne et peu expressive mais elle aura appris à trouver comment exprimer ses sentiments, Asuka va réussir à effacer ses regrets sans pour autant effacer ses convictions et Sango va rester fidèle à elle-même, en ayant récupéré la confiance en elle nécessaire pour accomplir ses rêves. Même les méchants ne sont pas à l’abri d’un bon développement, que ce soit les 3 idiots au service de la reine ou bien la reine elle-même, dont les flashbacks et la backstory sont suffisamment bien racontés pour qu’on comprenne bien les difficultés qu’a vécu et traversé ce personnage. Dans un twist d’ailleurs plutôt intéressant !

Bref, ce Precure ne loupe pas le développement de ses personnages, où en tout cas le réussit mieux que par exemple Star Twinkle Precure qui si il est réussissait magistralement le développement de ses deux héroïnes passait un peu trop à côté des autres personnages – et s’offrait même le non-luxe de faire régresser à chaque épisode la pauvre Cure Cosmo (je n’ai toujours pas pardonné.) Ici tous les personnages principaux ont leurs grands moments, leurs évolutions et leurs bons arcs narratifs. Le contrat est parfaitement rempli sur cet aspect là.

En terme de rythme global, Tropical-Rouge! Precure s’en sort également pas trop trop mal. La série ne m’a semblée avoir de ventre mou particulier – habituellement chaque série Precure a souvent un ensemble d’épisodes un peu moins passionnants qui font un peu transition entre deux gros arcs. Elle réussit plutôt bien ses premiers épisodes – les personnages sont bien introduits, les deux premiers épisodes en particuliers sont vraiment très rigolos -, réussit plutôt bien son « gros arc central » (avec, encore une fois, l’excellent épisode 29 en arche fondatrice) et la fin se déroule… bien.

Enfin… bien…

Parce qu’en vrai, plus j’y pense, plus je me dis que la fin de Tropical-Rouge! Precure est peut-être le moment le plus « faible » de toute la série…

Je l’ai déjà dit plus tôt mais oui: y’a un antagoniste final qui est introduit assez tardivement -même si son identité est très vite évidente au sein du récit -, les enjeux montent brutalement d’un cran dans les derniers épisodes et c’est vrai que ça paraît un peu sorti de nulle part. Genre les enjeux escaladent parce que « faut conclure sur un gros truc », ce à quoi la série ne nous a jamais vraiment préparé jusqu’ici.

Alors après derrière, même si tout doit escalader d’un coup, c’est quand même tâché d’être fait avec soin: on nous file des jolis flashbacks, la scène de combat final défonce pas mal, l’antagoniste final est quand même un poil impressionnant donc en vrai même si tout ça est soudain, c’est quand même pas dénué de qualités.

L’épisode final est un peu dans le même cas: il possède de superbes scènes (la conclusion de la pièce de théâtre m’a fait lâché une larme) mais est un peu abrupt et soudain dans sa manière de traiter certains très gros sujets. Très clairement, tout le contenu de l’épisode final semble avoir été initialement écrit et prévu pour deux épisodes mais manifestement – et sans doute en conséquence du planning un peu décalé à cause du retard pris dans la diffusion au moment de la pause COVID de Healin’ Good – ça a du être compressé en un seul. Du coup il s’y passe des choses super émouvantes et super fortes mais qui sont très vite désamorcés ou qui sont traités trop rapidement pour que ça nous touche vraiment. Je trouve la conclusion quand même très belle, mais je ne peux pas m’empêcher de penser que le même contenu sur deux épisodes ça aurait été tout simplement une des plus belles fins de la franchise.

(Et ça aurait permis de mettre en scène le petit caméo habituel de l’héroïne de la saison suivante au sein de l’épisode, et non pas dans un bonus un peu zarbi diffusé en dehors de l’épisode.)

(Je sais que c’est un détail pour vous mais je kiffe toujours ces petites séquences d’apparitions des héroïnes du futur à la fin d’une série Precure.)

Donc voilà pour Tropical-Rouge! Precure ! 46 épisodes que j’ai bien aimé suivre et qui plus que jamais contiennent un peu ce que pour quoi j’ai beau être un salaryman de 32 ans j’aime bien regarder Precure: les personnages sont sympas, y’a quelques séquences stylées et c’est souvent pas mal de fun en barre délicieusement enrobé dans des visuels colorés et dynamiques. C’est un plaisir simple mais un plaisir qui transpire des efforts de ses créateurs, et qui n’est pas dénué de créativité. Alors tant pis si l’intrigue est très simpliste et dénué de réels rebondissements, tant pis si ça reste ancré au sein d’une formule (el famoso monstre de la semaine) qui il est vrai ne manque de répétitivité, tant pis si la série n’aborde pas de thèmes aussi forts que l’abordait Hugtto ou Healin voire même Star Twinkle (toujours un souvenir fort de l’épisode ou Lala se fait xénophobiser la gueule par tout son collège à cause d’une rumeur haineuse), tant pis si la conclusion va un poil trop vite – ça reste un chouette moment que j’ai passé, un chouette moment que je recommande à ceux qui sont en recherche d’un truc simple et fun. D’autant plus que comme toutes les séries Precure c’est fait et conçu pour être pris en stand-alone vu que les références aux autres séries sont quasi inexistantes, chaque série est indépendante !

Par contre du coup, pour être honnête, après ça je sais pas si je vais aller mater Delicious Party Precure – la série qui vient de démarrer – qui me paraît soudainement beaucoup trop sage et beaucoup trop plan-plan après un tel élan de couleur et de soleil. Vais-je donc aussi devoir apprendre à accepter qu’on peut avoir une série Precure sans Laura ? Difficile… Mais je vais faire de mon mieux…

Allez, sur ce je vous laisse avec une galerie de screenshots parce que damn j’ai presque un millier de screencap débile de la série, et je pouvais pas m’empêcher de vous offrir ça. J’ai aussi rajouté une légende à chaque image où je détaille des pensées très précises sur la série et/ou fait des vannes nulles. Un effort d’autant plus incroyable que WordPress aime vraiment bien les grosses galeries et me le fait bien comprendre en ramant à méga donf dès que j’écrivais la moindre légende ! Allez, bon bonus à toutes et tous !

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Un commentaire

  • Doa

    Je suis toujours passé au large des Precure en me disant que ça m’ennuierait mais cet article me donne envie de me pencher sur hugtto! même si la taille des séries fait un peu peur. Je suis trop habitué aux saisons de 12/13 ou 24/25 épisodes maintenant.

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