Mangas & Animes

Japan Expo 2023 – Closer To Your Heart

Récemment j’ai fait ce terrible calcul: si je compte tous les jours de ma vie que j’ai passé à Japan Expo et que je les cumule, j’en suis presque à deux mois. Je m’imagine pris dans une sorte de boucle temporelle bizarre où je les enchaînerais sans interruption, en me demandant qu’est-ce qui va mourir en premier – mon rythme de sommeil ou mes pieds ? Cela dit, cela serait une expérience amusante – je me verrais enchaîner les différentes sections de ma vie, de ma première Japan Expo en 2006 où je rencontre enfin pour la première fois des « amis de l’Internet », de ma première interview d’artiste japonais en 2009, de ma première tenue de stand associatif en 2010… Se succéderaient les visages, les pseudos, les noms, les tendances… Et en deux mois je gagnerais seize années et une trentaine de kilos…

Bref, l’article n’a pas déjà commencé que je digresse déjà. En tout cas heureux de vous accueillir pour ce quinzième article-débrief de Japan Expo ! Et autant l’an dernier je l’ai écrit dans un état second de mec qui a passé la conv à couver un COVID qu’il a découvert en faisant un test le lundi, autant cette année je suis méga à fond, méga energisé et plutôt heureux parce que à titre personnel j’ai juste passé quatre super journées ! Fatigué mais bonne fatigue, vous voyez ? Le hasard a voulu que ma semaine de congés estivale tombe juste après le salon donc en plus j’ai pu récupérer relativement aisément. Toutes les étoiles se sont un peu alignées, ça fait plaisir !

D’emblée le premier changement par rapport à beaucoup de billets débrief précédents: je ne suis pas venu cette année à Japan Expo en tant qu’associatif. Cette année, j’y étais en presse par le biais du podcast Mangacast qui a très gentiment accepté que je rejoigne leur équipe le temps du salon afin de les aider à couvrir l’événement et participer à l’interview de certains des invités. Et donc de 9h30 à 18h30 j’étais en permanence en train de bouger et de visiter le maximum de choses, ce qui amène une dynamique radicalement différente des années précédentes ! Comme j’aime toujours pas trop errer dans les conventions, j’ai donc réellement fait le tour des plannings et essayés d’assister au maximum de trucs divers et variés donc je peux vous le dire – j’ai eu des journées bien chargées, et plutôt optimisées !

Donc allez, on y va, mettez vos plus belles chaussures de marche, remplissez votre gourde au point d’eau froide et c’est parti !

Ci-joint photo habituelle de la foule à la gare tôt le matin

Bon premier point: toujours très nul ces dates, hein ? Japan Expo aussi les aime pas, mais bon difficile de rivaliser avec le salon de haute-couture Premiere Vision qui a pris le créneau du 8 et 9 juillet avec sans doute la méga tonne de thunes qu’un salon spécialisé dans la mode de luxe peut trouver facilement. Comme les années précédentes, on se retrouve avec un salon plus difficile d’accès du point de vues transports, dans des dates un peu gênantes pour tout le monde. Décaler le salon d’une semaine par rapport « à d’habitude » ne devrait pas avoir tant de conséquences que ça mais pourtant, c’est bien le cas. A titre personnel je me suis retrouvé à galérer à accéder au salon le samedi et le vendredi parce que le week-end du 14 juillet coïncidait de mon côté avec le début des grands travaux estivaux sur le RER C ET la ligne 14. Big up aussi à tous les habitants de Massy Palaiseau qui voyaient le B ne plus accéder jusqu’à chez eux. Rajoutez en plus à tout ça la préfecture de police de Paris qui fait sa préfecture de police de Paris et a supprimé jeudi et vendredi tous les bus de soirées (via là encore une bien belle annonce à la dernière minute le jeudi, histoire de bien niquer et bien apaiser tout le monde.)

Vous l’aurez compris: pas ouf.

Relativisons tout de même: d’un côté cette année c’était pas trop la canicule, et de l’autre c’est pénible mais ça sera sans doute de la gnognotte par rapport à l’an prochain où le salon occupera encore ce même week-end du 14 juillet, mais avec les petits bonus Jeux Olympiques qui iront bien – encore moins de trains (les cheminots étant invité à prendre leurs vacances en juillet au lieu d’août), et une sécurité encore plus folle et encore plus parano. Trop trop hâte !

Pas inclus sur cette photo: moi qui râle pendant les 5mn de marche autour du bâtiment

Et comme toujours, très agacé de la majorité des mesures de la SNCF autour de la gare – les contrôles systématiques du matin créaient des foules dans un endroit confiné qui n’étaient guère rassurantes, et le dispositif de contournement du hall à la sortie pour « dilluer » les foules reste toujours aussi pénible même si cette année, au final, je ne l’ai vu être mis en place que le vendredi soir. Ironiquement c’était la seule soirée ou le soleil tapait de ouf et où on excédait les 30° donc c’était là aussi le soir le plus « dangereux » pour une marche finale de 5mn en plein soleil. Je reste très circonspect sur cette mesure, qui amène autant de nouveaux risques qu’elle en retire, mais tant pis.

Plus malin était cependant la décision de faire entrer les gens par « vague » sur le quai du retour. Cela permettait d’éviter que les foules s’agglutinent en attendant le RER, et globalement ça permettait un meilleur équilibre au sein des trains, qui étaient du coup moins chargés. Attention néanmoins à ne pas se planter dans les timings: on a été témoin vendredi soir d’une foule… entrée trop tard sur le quai. Du coup un RER B (un direct en plus) est parti quasi-vide, ce qui bien évidemment n’a pas beaucoup satisfait les gens qui en montant les escaliers ont vus un RER partir sans eux. Moi ça allait, j’étais dedans parce que j’avais utilisé la stratégie de l’aéroport, et j’avoue que c’était huluberluesque de voir le train partir au moment où la foule montait sur le quai. Attention, donc !

Ca en fait du monde, et encore y’a de l’espace libre

La disposition globale du salon n’a pas beaucoup changé par rapport à l’an dernier, apportant surtout des affinements qui étaient pour la plupart assez bienvenus: plus d’étrange cul de sac contrairement à l’an dernier, et un déménagement de quelques scènes. Ainsi la scène Nezumi quittait l’espace jeu vidéo de l’an dernier pour retourner en face de l’Hippopotamus. La pauvre scène passe son temps à déménager d’espace à espace au fil des années et si cette année l’endroit n’était pas encore forcément le plus optimal – on restait dans une zone plutôt bruyante et surtout dédiée au passage des gens -, faut quand même avouer que c’est 30 fois mieux que là ou elle était l’an dernier, entourée de tous les espaces jeux vidéo et toutes les scènes les plus bruyantes de l’espace.

Globalement, si l’an dernier j’avais constaté un vrai problème de gestion du son au sein des différents espaces, cette année ça m’apparaissait mieux équilibré. L’exception évidente étant l’espace jeu vidéo qui était tout simplement cacophonique – entre la scène Kamo, les nombreux stands de jeux musicaux, l’Octogone Gaming et les stands jeu de baston qui venaient tous avec leurs annonceurs, la scène Take et même l’espace Nintendo… c’était vraiment pas très agréable. Des gens s’étant ramenés avec des mesureurs m’ont signalés avoir vu du 130 décibels passer sur leurs trucs, c’est à vérifier auprès d’autres sources mais si on peut confirmer ça, bon bah c’est un peu dangereux.

D’autant plus paradoxal que le haut-volume soit autant « toléré » dans cette zone que à l’inverse du côté des espaces quiz/jeux/activités c’était resserrage total des vis avec interdiction totale d’amener des enceintes et de faire des jeux musicaux sur les stands. C’est une règle mise en place lors de Japan Expo Centre, et qui bien évidemment empêche aux associations de faire leur taf et de proposer leurs activités. Et comme les créneaux en salle Sora sont très limités, entre autres à cause d’une règle absurde imposant un quart d’heure de vide entre chaque créneau occupé, ce qui bouffe très vite la place sur le planning, on s’est retrouvé avec un salon où si tu voulais faire du blind-test t’avais genre 3 activités grand max par jour sur l’ensemble des 4 jours. Dommage quand on sait que c’est une activité aujourd’hui extrêmement populaire auprès du public, ce qui a donné des moments comme le vendredi où Animaniak proposait un blind-test assez pointu dédié au studio A-1 Pictures… qui a quand même ramené plus d’une centaine de joueurs, sur une scène clairement pas adaptée à accueillir autant de joueurs !

Absurdité totale de la scène Sora, placée juste en face du stand AMV France qui blastait pas mal le volume (bah oui ils diffusent des AMV, c’est le but qu’ils blastent le volume), et à proximité de la scène Yuzu qui elle aussi ne se modérait absolument pas sur le volume. Le concert de Yoshiki du samedi pouvait être entendu dans tout le hall. Bref c’était vraiment pas ouf niveau sonore, une nouvelle fois.

Le mépris de Japan Expo pour les associations d’activités est quelque chose que je pourrais longuement documenter, en ayant eu l’expérience pendant près d’une quinzaine d’année. Souvent j’expliquais ce mépris comme quelque chose d’involontaire et surtout dû par une désorganisation régulière de la branche activités de la SEFA (j’ai connu une dizaine d’interlocuteurs différents en autant d’éditions de Japan Expo, ce qui n’aide pas à créer une politique claire et stable en matière d’activités) mais cette année semblait vraiment marquer une escalade dans l’envie de dégouter les acteurs du milieu d’être présent. Contrôle poussé des activités proposées sur les stands, bannissement des activités musicales dans un contexte de demande très forte de la part du public, positionnement à coté d’une salle Yuzu qui allait inonder de son la zone, salle Sora elle-même bien trop peu adaptée en terme de confort et accueil du public avec des associations toujours livrées à elles-mêmes pour sa gestion, qui doivent en plus se disputer un nombre de créneaux très limités…

Bref: tout donne une impression de vouloir sciemment saboter cette zone et quelque part j’ai ce sentiment très personnel (très égoïste) de soulagement pour ne pas avoir eu à gérer de stand associatif cette année dans un tel contexte et de telles conditions.

Le stand de la pratique du sabre coréen, très isolé des autres stands d’arts martiaux pour des raisons de… euh… nationalité de l’art martial…

Globalement tout le hall 4 je l’ai pas trouvé bien – l’espace « Amazing » continue de me paraître assez bâtard – ça reste une zone bien trop petite pour être une vraie zone dédiée aux cultures pop américaines et coréennes. On a l’impression d’avoir juste un échantillon d’un peu tout – un stand KPop ici, un stand NERF là, un stand jeu de sociétés par ici, un stand Harry Potter par là, un stand d’art martial coréen ici isolé bien loin des autres arts martiaux… C’est toujours sympa d’avoir ce genre de contenu mais y’a un côté fourre-tout qui fait que clairement la zone manque d’identité et d’attractivité. Le plus gros truc coréen du salon c’était le stand Webtoon qui était mélange à tout le reste de manière transparente, ce qui était bien mieux qu’être parqué perdu au fin fond du hall 4. Je ne comprends d’ailleurs pas trop non plus la programmation de la scène Sky qui mélangeait là aussi beaucoup trop de trucs différents pour être vraiment cohérent. Mais le manque de cohérence c’est pour moi vraiment le souci de cet espace – je trouvais ça beaucoup plus clair et plus intéressant à l’époque de la division Japan Expo / Comic-con / Kultima, par exemple.

Maintenant est-ce que ces zones dédiées à des choses non-japonaises sont si nécessaires que ça ? Quand en 2023 la culture japonaise n’a jamais été aussi populaire et acceptée en France, est-ce qu’elle ne se suffit pas à elle-même et est-ce qu’on a réellement besoin d’avoir des espaces dédiés à la culture pop anglo-saxonne ou sud-coréennes ? D’autant que faudra aussi s’interroger sur la place de la culture coréenne à Japan Expo – on sait que y’a clairement une demande du public vu l’amour indéniable des français pour la Kpop ou les webtoons, mais est-ce que c’est pas risqué d’un point de vue « politique » de mélanger ainsi les deux pays compte tenu de leur passif et leur histoire ? Pour être plus clair – c’est pas un peu problématique de faire d’une zone « culture sud-coréenne » une sous-section de Japan Expo ? Comme si la culture sud-coréenne était une « sous-catégorie » de la culture japonaise ? Où là c’est moi qui me prend la tête pour rien ?

Bref, je réflechis tout haut. Fondamentalement ce mélange des cultures a toujours eu lieu à Japan Expo parce que pendant longtemps c’était un mélange « geek » qui faisait sens – en 2010 quand on aimait les mangas et les animés, y’avait des fortes chances qu’on aime aussi les films de super-héros ou qu’on s’intéresse à la musique coréenne. Aujourd’hui, ça me paraît de moins en moins évident et la culture « geek » me paraît être aujourd’hui bien plus « divisée » en de nombreux courants, avec des fandoms et des communautés qui se mélangent plus tant que ça. Donc est-ce que Japan Expo n’a pas tout à y gagner à juste se concentrer sur le côté « Japan » et abandonner tout le reste ? Pas sûr que y’aie une vraie bonne réponse…

Le très vivant stand de Karuta animé par Karuta France !

Pour le reste du salon, je suis globalement plus positif: la zone tourisme / tradition était de retour en pleine forme, idem pour celles dédiées aux sports martiaux. La zone éditeurs reprenait des schémas qu’on commence à bien connaître, tous les éditeurs retrouvant leur place habituelle et bien établie.

La circulation était encore une fois relativement aisée dans les entrailles du salon, à part dans quelques zones critiques – la zone dédiée aux fanzines et aux créatifs, par exemple, avec ses couloirs un peu serrés peinant à contenir le déferlement du public, particulièrement sur les coups de midi-treize heures. Le couloir de la mort ne l’est quant à lui plus vraiment, puisqu’on a désormais plusieurs méthodes pour l’esquiver: toujours deux passages à l’extérieur et, je l’ai découvert cette année, un passage permettant d’aller directement du hall 6 au hall 4 en passant par une zone très très peu fréquentée, très calme et très silencieuse:

Calme, confort et félicité: mon bb le couloir de la vie < 3

Franchement, super cool quand je devais aller de la Nezumi à la Yuzu en moins de cinq minutes, ça m’a épargné beaucoup de peine et de tracas. Idéal aussi pour rejoindre le hall 5 et la salle presse qui sont à proximité du chemin. Globalement c’était pas trop indiqué sur les plans, tout comme le fait qu’on avait le droit en tant que visiteur de sortir à cet endroit là sans risque de plus pouvoir re-rentrer. Mais comme l’an dernier, je trouve d’ailleurs que Japan Expo sous-exploite pas mal ses quelques espaces extérieurs: y’a un vrai potentiel pour faire des vraies zones de festival dehors qui pourraient être super sympa si tu met le paquet pour ombrager la zone. Que ce soit le terre-plein a l’entrée ou même le passage extérieur entre le hall 6 et la salle Ichigo, je pense qu’un « matsuri » Japan Expo aurait un vrai potentiel. Bon évidemment on rigole moins les jours de canicule ou les jours d’orage mais ça pourrait permettre d’offrir une ambiance différente et de sortir un peu des halls un peu déprimant du parc des expos.

(D’ailleurs un peu triste qu’ils ont pas renouvelés l’essai d’une scène en extérieur comme ils l’avaient tentés l’an dernier – ça faisait du karaoké dessus jusqu’à 21h, c’était assez utile pour justement diluer un peu les sorties jusqu’à la gare, bien pratique.)

Yep, y’a du monde

Du côté des invités présents, Japan Expo reste Japan Expo. Si on peut être heureux du retour des invités japonais, je continue comme les années précédentes de trouver que la sélection sent toujours le club Do à plein tubes sans volonté réelle d’évoluer ou de s’actualiser. Par exemple Tsukasa Hojo en invité d’honneur c’est sympa mais ça n’impressionne plus vraiment quand c’est sa troisième venue en France (édition 2010 et Comic Con 2018.) Ca n’empêche évidemment pas les conférences auquel il participe d’être un succès, et l’exposition qui lui était dédié était vraiment très très chouette, très complète, mais ça manque encore une fois d’un clinquant particulier susceptible de parler aux moins de 35 ans. Les deux animateurs en chef de One Piece – Eisaku Inoue et Keiichi Ichikawa – étaient là pour parler aux amateurs d’animation, mais en terme de star power on repassera: on est sur deux profils assez discrets, pas forcément très connus, et qui sont principalement là pour représenter deux séries cultes (One Piece et Saint Seiya) plus que pour leur nom même, hélàs.

Et puis évidemment y’a le cas Ken Akamatsu.

La giga-Reimu du stand Touhou-Bohu qui m’a redonné de la force et de l’énergie à chaque fois que je croisais son regard (j’en avais bien besoin par moment)

Pourquoi s’infliger ça ? Pourquoi foutre ainsi sciemment son pied dans un tel piège ? Non seulement sa venue n’est pas vraiment un événement exclusif (il était déjà venu en 2015 !) mais en plus inviter un représentant politique du PLD est d’emblée un traquenard pour tout le monde. La com de Japan Expo a essayé avant sa venue d’atténuer au maximum l’aspect homme politique de l’homme mais c’était clairement pas la position à adopter: ses deux conférences étaient explicitement politique car portant sur le soft power japonais, une doctrine diplomatique qui lui tient très à cœur. On parle d’un gars qui a été très marqué par la rencontre entre Macron et Leiji Matsumoto et qui est depuis convaincu que le Japon DOIT utiliser son soft power à but diplomatique. Si il a fait des dessins de tous les leaders du G7 lors de la dernière rencontre, ce n’est pas un hasard: c’est parce qu’il croit sincèrement au fait que le manga et l’animation japonaise doivent devenir des outils majeurs de la politique diplomatique extérieure du Japon ! Et sa venue à Japan Expo faisait partie de son objectif politique pour affirmer ça !

Après voilà, moi ce que je veux réellement savoir c’est qui a contacté l’autre en premier. Si c’est les bureaux de Ken Akamatsu et le PLD qui sont venus voir Japan Expo en mode « yosh on aimerait bien venir on avait bien aimé en 2015 », alors dans ce cas là terrible piège que voilà: peut-tu réellement te permettre en tant que premier salon européen sur le Japon de dire non au PLD ? Est-ce que ça aura pas, genre, des conséquences ? Est-ce que dire non aurait pas empêché des choses et des accords nécessaires pour continuer à développer le salon et les relations hélàs nécessaire avec l’état japonais ? Je peux pas m’empêcher de me poser la question connaissant un peu les « méthodes » du PLD et sa mainmise depuis une demie-décennie sur le paysage politique japonais. A l’inverse, si c’est Japan Expo qui a contacté Ken Akamatsu alors aucune excuse à leur trouver – ils sont allés eux mêmes se foutre la bite dans l’engrenage, et ils méritent pas vraiment de compassion pour ça, ils connaissaient les risques.

Donc ouais du coup, venue sous haute tension pour le gars et en même temps, à quoi s’attendre ? D’après ce que j’ai entendu il se serait passé un truc lors de sa séance de dédicaces du vendredi (un jet de bouteille d’eau vers lui, à priori ?), et le reste du salon s’est passé avec lui entouré en permanence de flics et de gardes du corps qui foutaient dehors le moindre contestataire potentiel à sa venue. La seconde séance de dédicace voyait tous les participants être pris en photo et il y’avait une interdiction complète de sortir quoi que ce soit de son sac, offrant un pur moment de fun et de serenité pour tout le monde. Et pire du pire: sa seconde conférence voyait intervenir en complément Denis Masseglia, un député LREM/Renaissance, offrant pour tout le monde la certitude d’un moment de vacuité intellectuelle totale, un concours à qui clamera le mieux ses élements de langages bien appris par coeur.

Y’a quelques années j’écrivais dans un de mes bilans une petite frustration quant au fait que Japan Expo avait beau être devenu le 3e salon français, il restait méprisé et négligé par les politiques, contrairement à des salons de l’agriculture ou de l’automobile.

Ouais bah écoutez, parfois on a ce qu’on veut, mais on se rend compte que c’est pas ce dont on avait besoin.

La conférence de Yanai du vendredi

Bref, les invités animes/mangas qui me plaisaient fallait encore une fois aller du côté des éditeurs pour les retrouver avec entre autres Daisuke Hagiwara (dessinatrice de Horimiya), Yu Ito (Shut Hell) ou bien Yanai (Frankenstein Family / Self.) On remerciera jamais assez les éditeurs d’encore essayer de faire le taf niveau venue d’invités japonais un peu actuels et aptes à parler à un public plus jeune, même si on sent clairement que chez beaucoup d’éditeurs c’est plus vraiment une priorité – Kurokawa n’a plus invité qui que ce soit depuis perpet’, favorisant le Salon du Livre, idem pour les autres gros comme Ki-oon, Glénat ou Crunchyroll. Faut dire qu’ils sont à priori pas spécialement favorisés ou encouragés à l’idée d’en faire venir et que manifestement les retombées / les avantages justifient pas souvent la complexité de la mise en place de ces venues. Donc tant pis, faudra s’habituer à continuer de voir Japan Expo faire le tour des maisons de retraite du Japon pendant que deux ou trois éditeurs continueront de faire venir des artistes plus actuels jusqu’à ce qu’ils en aient marre de galérer.

Mais bon ça voilà c’est les plaintes que je fais chaque année et je continuerais à faire tant que y’aura pas eu d’évolution et de rajeunissement au sein de l’organisation du salon. Les invités continuent à parler avant tout à une vieille génération et à mépriser les plus jeunes. En terme de pertinence pure et de suivi de l’actualité, ça m’agace toujours de ouf que la Japan Expo soit ridiculisée par l’Anime Expo en terme de programmation anime/manga. Y’a ma fierté d’européen et de français qui supporte absolument pas que les américains nous supplantent là dessus. J’en ai ras le cul de voir que le contenu Japan Expo c’est les miettes de l’Anime Expo dans tous les sens du terme et j’aimerais vraiment que notre salon se réveille un peu là-dessus pour regagner une place bien méritée et qu’on montre qu’on a pas accepté qu’on soit une arrière-pensée par rapport au marché américain.

Frieren

Après ouais – Anime Expo c’est Anime Expo là ou Japan Expo c’est Japan Expo. Rigolez mais en terme de contenu japonais y’a tellement de trucs sur lequel Japan Expo explose Anime Expo – les coins tourisme, les coins arts traditionnels / arts martiaux… ça c’est une vraie force et une vrai exclusivité du salon, et c’est vrai que mon biais de gros otaku fait que si je suis deg qu’on ait pas les invités cools et actuels d’Anime Expo, au contraire je suis fier que Japan Expo propose une vision plus large du pays et met réellement bien en avant pas mal de spécificités plus traditionnelles. J’en ai pas encore parlé mais le contenu de la scène Sakura, elle, est franchement prodigieuse: représentation d’enka, de rakugo, de yosakoi… Dans l’espace traditionnel on pouvait voir des expertes-calligraphes avoir fait le déplacement depuis le Japon pour nous montrer de manière discrète d’extraordinaires prestations mélangeant musique et encre noire… Ça franchement ? Top.

Et puis en terme de jeu vidéo, y’a encore quelques trucs sur lequel le salon garde encore l’avantage, même si je dois admettre que cette année c’était un peu en déclin. Là ou l’an dernier on avait eu des exclusivités un peu folle – par exemple Street Fighter 6 -, cette année c’était un peu plus stagnant, moins clinquant. L’absence de certains grands historiques comme Square Enix ou Sega Atlus continue d’être dommageable, mais j’espère qu’un jour on pourra les revoir et que cette zone retrouvera sa gloire et sa force d’antan, redevenir attractif pour tous les éditeurs « traditionnels. » (Parce que les éditeurs de gacha, ça va – Hoyoverse continue d’agrandir son espace pour le plaisir de toutes et tous.)

C’est aussi pour ça que fondamentalement je suis dégouté que Japan Expo semble plus ou moins volontairement saboter ses sections associatives parce que c’est une vraie plus-value que pas tous les salons du monde peuvent se targuer d’avoir… C’est une spécificité à conserver et encourager…

L’homme face au futur, 2023

Et tant que je parlais des invités, au fait, truc tout con: les vtubers ! Pendant un an durant les lives twitch les deux PDG ont bien montrés qu’ils comprenaient absolument que dalle à ça. Et je les en blâmerais pas ! Ils ont quoi ? Cinquante balais ? C’est pas leur génération, pas leur délire. Même moi qui suit dedans, je sens bien qu’avec mes 34 ans je suis un grand-père à l’échelle de l’âge moyen du fan de vtuber. Donc bien sûr qu’ils vont peiner à comprendre l’attrait du truc, surtout que honnêtement en France c’est quelque chose qui a encore bien du mal à s’imposer et ça même moi j’en ai bien conscience ! Des boîtes de vtubing les ont contactés pour faire des trucs, ils ont refusés la majorité des trucs ou exigeaient aux boîtes de payer pour leur venue parce que pour eux c’était des créneaux dont ils comprenaient pas le but et dont ils visualisent pas le public – ouais on a pas eu Hololive pour des raisons de sous, mais écoutez c’est que partie remise.

Car dans tous les cas, le constat est là: Nijisanji EN. Le jeudi à 11h. Pas l’horaire le plus facile ou le plus fréquenté. Et pourtant voilà que la salle Yuzu est pleine à craquer par de très nombreux fans, âge moyen autour de 21 ans, majoritairement féminin et surtout très européen. J’entendais autour de moi de l’allemand, de l’anglais, du néerlandais…

Voilà donc des invités qui ont réussis à attirer un public jeune et un public qui CLAIREMENT ne serait pas venu à Japan Expo sans eux. Je parle là des européens particulièrement, qui n’ont pas encore beaucoup d’opportunité de voir leurs vtubers favoris. Alors tant pis si le format était pas ouf (45mn à peine, du Q&A avec des questions préparées à l’avance), la passion était là et y’avait quand même possibilité de communiquer avec nos idols virtuelles via les écrans de nos téléphones et les caméras sur le public. C’était peu mais c’était un excellent départ, qui montre la demande qu’il y’a pour le vtubing, le public que ça peut intéresser et l’attrait réel d’invités qui parlent aussi à une génération qui ne soit pas que celle du Club Dorothée.

L’homme dos au futur, 2023

La conférence du samedi avec les vtubers JP était en comparaison plus calme et moins fréquentée, ce qui était là aussi très attendu – c’est pas forcément les 4 visages les plus connus de Niji JP en occident, et même si c’était un plaisir d’entendre Eli Connifer nous parler de croque-monsieur, Mikoto de son amour pour l’alcool ou bien Nagao Kei de parler de Zinedine Zidane, il est évident que le public était bien moins à fond que pour des Nijisanji EN qui ont eux un public européen clairement établi.

Donc à voir comment à l’avenir le vtubing pourra être représenté à Japan Expo: on espère tous un peu l’arrivée des fameux meet & greet personnalisés, des créneaux peut-être un peu plus longs et surtout une présence sur place des talents, qui agiront directement depuis les coulisses, afin d’éviter d’avoir en salle Yuzu une conférence Zoom de mauvaise qualité et qui éventuellement tourne mal si un suédois oublie de mettre son réveil. La Dokomi l’an dernier m’avait aussi prouvé que des concerts sont tout à fait possible et seront très bien accueillis, donc c’est vraiment un truc à explorer de près pour Japan Expo. A la fois parce que le public français autour de ce sujet va continuer à grandir ces prochaines années, mais aussi pour parler à un public européen supplémentaire qui pourra permettre au salon d’asseoir sa position centrale en Europe. On a tous quelque chose à y gagner !

(Surtout que maintenant y’a des francophones natifs à Nijisanji donc let’s go, faut capitaliser dessus !)

C’est le mec qui fait de l’électricité avec son corps en vrai je sais pas j’ai jamais joué à Street Fighter

Plus généralement, du côté des invités musicaux j’avoue qu’on était sur une programmation assez large mais pas mal composé d’artistes que je connaissais pas trop parce que je reste un goret qui ne connaît que les gens qui font des anisongs. Le plus gros invité était clairement Vickeblanka qui a foutu le feu à chacune de ses apparitions, au sens maître de la fête du terme. Le mec parlant un anglais absolument impeccable il a été très facile pour lui de discuter avec le public, de lui foutre la hype et de le mettre dans sa main, du coup excellente ambiance pendant les 45mn de son concert du dimanche midi, ou il a enchaîné ses hits, une ptite chanson en français et, évidemment, ses deux génériques de Black Clover qui a mis tout le monde dans un état second. Déjà que c’est des bangers mais gueuler le refrain avec 3000/4000 personnes c’est un autre délire !

J’ai pu aussi jeter un oeil au concert des Batten Girls du samedi. Idols issues de Fukuoka qui ont interprétés moitié de chansons en playback (portées tout de même par des chorégraphies impressionnantes), moitié de chansons chantées au micro (tout en continuant à effectuer des chorégraphies franchement musclées.) C’était assez chouette, et bien accompagné par un petit groupe de fans hardcore qui nous ont fait tous les trucs d’otakus de concert: les cris, les glow sticks, la totale. Parfois j’ai envie d’être comme eux, d’apprendre par coeur des cris et des mouvements de stick pour les executer par coeur afin d’encourager mes stars favorites sans trop réflechir. Un jour, peut-être…

Parfois j’essaie de prendre des photos correctes de concert mais la réalité c’est que je fais 1mn61 donc c’est dur si je suis pas au premier rang

Mon seul bémol sur ce second concert c’est que ça m’a un peu flingué le tympan gauche pendant quelque minutes. Je pensais pas être trop près des enceintes mais j’ai trouvé le son un poil excessif, d’autant que l’instrumental était bien plus fort par rapport au son des micros des héroïnes. Je note que à quelques endroits, Japan Expo avait posé des affiches pour nous inviter à faire gaffe au volume mais aussi sympathique ces affiches soient, je continue de penser que c’est pas très suffisant – la Dokomi, par exemple, mettait eux même à disposition les outils de protections sonore aux visiteurs. J’imagine que c’est une différence peut-être explicable à cause de la législation en vigueur à Dusseldorf. Mais je pense que si près de la Tsubame y’a un endroit où on distribue des bouchons ou quoi ça serait pas mal venu…

(D’autant que je pige pas vraiment bien la position de la Tsubame, elle est mine de rien un peu planquée – littéralement dans un coin – fait un boucan de ouf qui envahit les stands cosplay / arts martiaux… C’est pas plus simple de recréer un espace à part ? Je sais que les deux présidents à la cérémonie de clôture ont dit qu’ils voulaient une scène qui soit facile d’accès et que les gens peuvent croiser au hasard pour découvrir de nouveaux groupes mais pas certain que ça soit une scène si avantageuse que ça, surtout pour son voisinage… )

Bon, on passe aux conférences ? J’en ai fait beaucoup donc accrochez-vous.

J’ai déjà posté une photo de la conférence Nijisanji donc voilà des beaux Legos

On va les faire dans l’ordre, si vous le voulez bien. Le jeudi j’ai donc commencé par Nijisanji EN. J’en ai déjà un peu parlé plus tôt mais public méga à fond et méga au taquet. Je vous avoue que même en gros fan de NijiEN j’ai été surpris par la quantité de gens présents aussi tôt durant l’évenement, et c’était franchement cool. L’occasion aussi de rencontrer le présentateur – Tristan, un français qui a priori travaille comme manager à Nijisanji. Heureux de voir que y’a des français sur place ! Pour le reste, les 45mn sont passées assez vite: les questions se sont enchaînées assez rapidement, et les talents ont tous été assez succints. Clairement, 45mn c’est assez peu, surtout avec 4 talents à interviewer ! Je dis 4 parce que Vox – en bon britannique – est arrivé très en retard, quant à Ike il ne s’est sans doute pas réveillé et a l’air un peu dévoré par le remords depuis.

Mais c’est presque un bienfait pour la dynamique de la conférence: déjà qu’à quatre c’était assez serré niveau timing, j’ose à peine imaginer ce que ça aurait été à 6…

D’autant que ouais, le son était pas super – on était sur de la retransmission d’une conférence Zoom qui était à priori pas d’une qualité ultra, donc c’était parfois dur de juste comprendre certaines phrases. On a senti une amélioration radicale sur la seconde conférence du samedi donc au moins les améliorations sont tout à fait possible. Pour le reste, très chouette moment malgré les limites évidentes du format. A voir comment développer ce genre d’événement pour les années futures et faire en sorte que ça soit plus fun pour tout le monde. Moi j’étais juste content d’avoir une Rosemi qui essayait de parler français tout en ne riant pas nerveusement toutes les 10mn donc au fond, l’objectif est rempli.

A noter qu’un peu avant, il y’avait la projection en avant-première du premier épisode de Dungeon Meshi. Là pareil c’est trop bizarre: t’as une exclu de ouf avec six mois d’avance sur un animé très attendu, et tu le fous le jeudi à dix heures ? Ca n’a pas de sens… Bon vous serez heureux d’apprendre que c’était un très bon premier épisode, qui adapte avec fidelité le manga tout en y ajoutant de ci de là la patte TRIGGER qu’on aime. Elle est certes plus discrète qu’a l’accoutumé mais mine de rien j’ai plutôt confiance envers le studio pour ne pas « cannibaliser » Dungeon Meshi et y mettre pile ce qu’il faut en terme de personnalité. On verra tout ça en janvier !

Eisaku Inoue et sa Saori fit

Mais bon bref, après Nijisanji EN c’était retour pour moi en salle Yuzu quelques heures plus tard pour le live-drawing de Keiichi Ichikawa et Eisaku Inoue. Les deux ont été animateurs sur Saint Seiya (Inoue jusqu’à la première série Hades, Ichikawa a partir de la seconde série Hadès) et ont occupés des gros postes sur One Piece (Ichikawa est même directeur de l’animation depuis 2016.)

Démarrage très tardif – 30mn de retard – ce qui a fait que l’événement a été très rapide, et a constitué à « simplement » voir les deux maîtres dessiner en suivant un thème qui était « la femme idéale. » Notons les mots de ce lover de Ichikawa qui a répondu « pour moi, la femme idéale, c’est ma femme. » Ca n’a pas empêché les deux de dessiner Saori / Athéna, même si du côté de Ichikawa il y’avait un ptit style One Piece indéniable.

Le dessin de Ichikawa, le profil ne trompe pas – on dirait un peu du Oda (enfin je trouve.)

Je regrette un peu de ne pas avoir pu assister à la conférence du vendredi qui était animé là aussi par ces deux-là et bien plus centrée sur One Piece. Cela étant dit, je suis resté en Yuzu pour la conférence suivante parce que son concept m’intriguait: la rencontre entre Tsukasa Hojo et, plus surprenant peut-être, Philippe Lacheau.

Je viens de me rendre compte que j’ai que des photos de Lacheau sur le grand écran, aucune de Tsukasa Hojo, je tiens à m’excuser sincèrement

Ayant pas passé un mauvais moment devant son adaptation de Nicky Larson (je le met devant Les Chevaliers du Zodiaque et Dragon Ball Evolution, au même niveau que Ghost in the Shell, et derrière Battle Angel Alita), j’avoue que l’idée de voir les deux discuter de l’adaptation pendant 45mn ne me déplaisait pas. Et c’était globalement une conférence très sympa – Tsukasa Hojo a mis une bonne vingtaine de minutes avant de commencer à répondre de manière plus franche et plus sincère, et on sentait que Lacheau était un peu stressé devant Hojo mais que là aussi le temps de la conférence lui a permis de se libérer au fur et à mesure. Il faut dire aussi que cette conférence avait déjà eu lieu à la Comic Con Paris de 2018 donc là aussi, les questions ont vu Hojo et Lacheau répéter des choses qui avaient déjà été dites à ce moment là.

Le seul moment un peu bizarre c’est que du coup le pauvre traducteur (qui s’est retrouvé projeté au rôle d’animateur en remplacement de dernière minute) a très vite épuisé les questions prévues (pas aidé par les réponses souvent très bréves de Hojo, il faut le dire) et que du coup les trois gars sur scène se sont retrouvés avec la réalisation que restait 20mn de conférence et que y’avait plus rien de prévu à dire et à faire. Du coup c’est là que Lacheau a pas mal contribué à sauver tout ça en improvisant une séance de questions du public. C’était très à l’ancienne, avec les gens qui devaient gueuler leurs questions parce que, dans un move que absolument personne n’a compris, personne n’est venu les aider pour quoi que ce soit. T’es là, t’es en Yuzu avec un réal français de multiples comédies populaires et un mangaka culte, et t’as personne pour les aider à faire circuler un micro dans la salle ou à animer une séance improvisée de Q&A. Franchement, Lacheau a fait un super taf pour empêcher une grosse séquence de gêne et de silence… mais c’était pas à lui de faire ce taf-là. Un peu la honte de les laisser galérer comme ça !

STOP ! Instant PowerPoint !

Après ça, j’ai enchaîné direction la scène Kuri pour une conférence ayant pour thème « l’édition de manga », c’était animé par des japonais de la Shueisha qui venait présenter le processus de publication d’un manga et la plate-forme Mangaplus. C’était… bizarre. Powerpoint aride, traducteur un peu mou, employés de la Shueisha assis au premier rang qui essayait de manière exagérée de créer une ambiance à base d’applaudissements forcés alors que c’était de la lecture un peu terne de Powerpoint, j’avoue que l’ennui et l’envie de méga pioncer1 m’a pas mal guetté après 10mn tant le rythme était terriblement absent. A la fin ils ont teasés des méga annonces de ouf qui étaient… ok… (l’arrivée de Dandandan et de Boruto en version français sur Mangaplus.) Le public s’est surtout réveillé pour le méga jankenpon géant final que j’ai été à deux doigts de gagner… Littéralement… (j’ai fait ciseaux au mauvais moment… deux doigts de gagner…)

Vendredi, mon tour des conférences a commencé avec la désormais traditionnelle (y’en a eu deux donc c’est bon on peut mettre l’adjectif) conférence Vega-Dupuis du vendredi. Comme l’an dernier, le directeur éditorial Stéphane Ferrand était là pour présenter toutes les sorties qui allait arriver durant l’année 2023-2024. Un exercice qui me plaît pas mal et que j’aimerais voir être encore plus démocratisé avec encore plus d’éditeurs, y’a rien de plus excitant que d’essayer de deviner la prochaine sortie et de pouvoir réagir physiquement aux annonces ! Chez Vega-Dupuis on reste sur une ligne éditoriale très maîtrisée, pas mal centrée sur des « petites titres », souvent avec une portée historique ou culturelle. Ca n’a pas empêché l’éditeur d’annoncer son premier isekai (avec l’isekai-distributeur de boisson) et de montrer une vraie volonté de développer sa gamme shojo-josei (entre autres via l’annonce – enfin – de N°6 en France.) Une dizaine de titres au total, ce qui est un bon équilibre pour l’année prochaine, et tous présentés avec professionnalisme.

Le petit bonus étant évidemment la séance de Q&A a la fin, c’est toujours sympa de laisser la possibilité au public de discuter avec un éditeur. Bref, un bon moment – je retiendrais surtout du coup quelques titres comme The World is Dancing ou Stardust Family qui m’ont pas mal intrigués, mais on en reparlera au moment de leur sortie !

(Et y’a pas de raison de douter que ça sortira bien: la totalité des annonces faites à la cérémonie de l’an dernier sont sorti avant l’été suivant… Confiance !)

La triforce des logiciels de graphisme !

On restait dans les conférences éditeur pour la suite avec une conférence sur le packaging de coffret d’anime, qu’on devait à All the Anime. C’est en réalité une conférence qui avait eu lieu à Jonetsu cette année mais comme je n’avais pas été présent ce jour-là, j’ai été très content de pouvoir avoir une seconde chance. J’apprécie donc l’initiative de rediffuser des confs de Jonetsu à Japan Expo, même si du coup les conditions d’accueil sont pas les mêmes – la salle Nezumi était bien moins confortable que le théâtre de l’Agoreine, et surtout avec 45mn au lieu d’une heure, une bonne partie de la conférence s’est faite en accélérée. Malgré tout les deux intervenants ont fait leur maximum pour transmettre les bonnes informations, et j’ai moi même appris pas mal de choses sur le sujet donc écoutez j’en sors ravi – je reste quelqu’un de simple: j’apprends de nouveaux trucs, je suis content.

(Globalement toutes les confs à base de gens de l’industrie qui viennent parler de leur métier, c’est toujours 10/10 dans mon coeur, et c’est VRAIMENT le genre de truc qu’il doit y’avoir à Japan Expo.)

(Yep j’utilise le verbe devoir car je considère que c’est un devoir ! Et oui je m’engage !)

Déjà posté plus tôt une photo de la conférence, donc voilà une photo de l’exposition (qui a une histoire elle-même un peu rocambolesque)

Enfin, toujours en Nezumi, le vendredi s’est conclu avec la conférence de Yanai, l’artiste hongkongaise de ChattoChatto qui venait parler de son travail de mangaka. Conférence très relax, même si j’en sors un peu frustré par un truc tout bête: ils ont invités la traductrice du manga Self, mais la pauvre n’a eu le droit qu’a une seule question et a passé le reste de la conférence un peu muette sur scène. C’est un long déplacement pour peu ! Remerciements du coup à ce bro qui lors de la séance de questions du public lui a posé une question pour elle. Mais a part ça, très chouette rencontre avec Yanai, qui s’amusait à gribouiller des dessins rigolos pendant la séance. Elle avait un caractère assez rigolo et assez fun qui était assez différent de la noirceur de son manga Self (qui évoque frontalement sa dépression) mais eh rien d’étonnant – c’est souvent les rigolos qui sont les plus tristes…

Rakugo, let’s go !

Le samedi, ma journée conférence a commencé très tôt avec une rencontre dont j’avais assez hâte: une présentation du rakugo par Stéphane Ferrandez et Sandrine Garbuglia. Cette dernière est traductrice de contes rakugo, tandis que le premier est un français qui a été formé au rakugo au Japon et est donc un conteur « officiel » ! Comme c’est un art qui m’a toujours beaucoup intéressé par le biais des animés, j’avais hâte d’en voir un peu « en vrai », et écoutez moi j’étais super content ! Stéphane Ferrandez nous a même fait le sketch de Jugemujugemu dans une version française impeccable et je vous avoue que voir du rakugo en vrai n’aide qu’encore plus à alimenter mon respect pour les rakugoka parce que c’est vraiment du théâtre très exigeant en terme de posture, de voix, de ton et d’expression ! J’ai particulièrement aimé la démonstration de la discussion « d’avant-sketch », ou le rakugoka discute un peu de tout et rien avec le public pour essayer de le juger et de le faire participer. Là aussi c’est quelque chose dont je connaissais le concept via Joshiraku, le Rakugo ou la Vie ou Akane-banashi mais que voir en vrai m’aide encore mieux à comprendre l’attrait. Et surtout de bien juger le charisme nécessaire à avoir quand tu es rakugoka parce que tu demandes beaucoup de chose au public, il faut qu’il soit prêt à te suivre !

Une très belle rencontre donc, qui aurait pu se prolonger en salle Sakura puisqu’il avait aussi une représentation à 12h15 mais alors je sais pas si Japan Expo m’en voulait personnellement mais samedi 12h15 c’était vraiment le crève-coeur pour moi puisqu’au même moment y’avait genre 4 trucs qui m’intéressaient de ouf: le showcase de Vickeblanka en Ichigo, le Rakugo en Sakura, la présentation Guilty Gear Strive avec un mec de ARCSys en Take et puis bah… Nijisanji JP en Yuzu.

J’ai déjà posté une photo de Nijisanji JP donc voilà du coup une photo de la performance de calligraphie qui était dans la zone traditionnelle (et qui était très cool, malgré des problèmes techniques liés au support, manifestement)

Là aussi comme dit plus tôt, c’était pas aussi fréquenté que Nijisanji EN ! C’est assez logique vu que là aussi c’est pas des livers très connus en Occident, aussi très logique vu que globalement Nijisanji JP a jamais fait beaucoup d’effort pour parler à un public hors-Japon. Malgré tout c’était un moment très sympa avec les 4 livers. Déjà la qualité sonore était bien meilleure, mais en plus c’était paradoxalement moins difficile à suivre et traduire pour le représentant de Nijisanji – avec EN il savait jamais très bien si il devait traduire ou pas ce que les livers disaient vu que la majorité du public était fan de NijiEN donc compétente en anglais, question qui se posait pas avec JP ou il essayait de traduire la totalité du contenu. Du coup c’était plus confortable et tout aussi rigolo. Je retiens surtout Nagao Kei qui semblait inépuisable dès qu’on lui donnait la parole, puis évidemment les petits awawawa adorables de Eli Connifer qui était la seule des quatre a avoir déjà voyagé en France. J’aurais adoré qu’elle réponde « galette-saucisse » ou « tacos 3 viandes » quand on lui a demandé son plat français favori mais je ne sais pas si son voyage l’a fait descendre si profondément dans notre gastronomie…

Donc oui je partage le constat fait avec Japan Expo: les vtubers JP sont beaucoup moins populaires, mais en même temps c’était aussi très attendu pour quiconque connaît le marché. Malgré tout je me surprends à avoir mieux apprécié le rendez-vous JP, et je pense qu’il y’a tout de même une vraie place à leur donner à l’avenir, ne serait-ce que pour continuer de permettre une belle rencontre culturelle entre le Japon et la France. Surtout que là pour le coup avoir des événements avec des talents japonais hors du Japon c’est une exclu Japan Expo, les autres conventions mondiales faisant venir que des talents anglophones ! Donc ouais pourquoi pas quand même essayer de développer ça ?

Mais après c’est peut-être pas avec Nijisanji qu’il faut avoir ce type de discussion parce qu’ils seront à jamais déterminés à ne pas faire d’effort pour vraiment promouvoir leurs stars japonaises hors de leurs frontières, donc ça sera dur de trouver des talents NijiJP vraiment « attirants » pour le public. J’adorerais voir Kazuha, Ange Katrina ou surtout Chima Machita, mais je préfère réprimer toute forme d’optimisme pour ne pas être déçu. Hololive JP par contre ? Ils pourraient être plus intéressés et y’a moyen qu’ils puissent mettre en place des trucs assez cool… Je veux pas dire qu’un concert de Suisei Hoshimachi en live ça serait top mais… ouais ça serait top quand même…

Cela étant dit on reste en Yuzu pour la suite avec la conférence Cyberpunk Edgerunners.

Je pense que j’ai fait honneur à Yoh Yoshinari, là

Pas de photos ni de vidéos autorisées donc voilà un beau dessin qui résume le moment ou Jean-François Dufour vient donner à Yoh Yoshinari le Daruma d’or du meilleur animé pour Cyberpunk Edgerunners. Pour le reste, c’était une conférence que j’ai beaucoup aimé: j’ai trouvé que ça abordait des sujets un peu plus pointus qu’à l’accoutumée, et le fait d’en faire une table ronde composée à 50% de gens de CD Projekt et 50% de gens de TRIGGER a fait qu’on avait un angle assez cool avec la collaboration Occident/Orient et comment TRIGGER a pu trouver ses marques pour adapter un univers comme celui de Cyberpunk. Dommage encore une fois que le traducteur japonais était pas toujours très bon, mais c’est le seul bémol pour une conférence avec quelques anecdotes sympas…

(Les anecdotes sympas étant: L’anime a commencé sa prod en 2019 / les gens de TRIGGER avaient eus accès au jeu le plus tôt possible / Imaishi a essayé de draguer le personnage de Rivers dans le jeu et a lamentablement échoué / les réunions entre CD Projekt et TRIGGER duraient minimum 4h à cause de la nécessité que tout soit traduit / une fin alternative voyait David Martinez devenir un robot de guerre envoyé au front au Cambodge / TRIGGER avait super peur au début du projet parce qu’ils ont jamais eu vraiment de bonnes expérience avec des étrangers / La productrice de l’anime coté CD Projekt rêve de financer la saison 2 de Ouran Host Club et je comprends / Yoh Yoshinari est méga fan de Rebecca et de Falco et regrette que ce dernier apparaît pas assez / la scène de l’ambulance a été rajoutée à la toute dernière minute / l’épisode 6 le réal était vraiment en mode carte blanche totale.)

Comme quoi, là aussi, bam: une conférence actuelle sur un animé actuel avec des créateurs actuels, bon bah y’a rien à dire c’est une dynamique différente qui me parle quand même beaucoup plus et que je suis heureux de retrouver. Vraiment dommage que ça soit la seule dans ce créneau là cette année mais écoutez, je la prends du coup d’autant plus avec plaisir.

Hime-chan en HD 4K

Après ça, je suis resté dans la salle pour la dernière grosse conférence du jour: la conférence Crunchyroll. Comme Vega-Dupuis, voilà t-y pas que l’éditeur profite d’un créneau d’une heure pour nous faire toutes ses annonces ! Comme Vega-Dupuis, j’adore l’exercice même si c’est rigolo de voir qu’avec Crunchyroll on est sur des moyens radicalement différents: grosses vidéos, salle Yuzu, avant-première du film Psycho-Pass… C’est pas le même standing !

Après là aussi, conférence dont j’ai pas mal apprécié le rythme: mené par un Olivier Fallaix plutôt à l’aise et très professionnel, on a défilé les annonces animes durant une première demie-heure qui, dans la majorité des cas, était hélàs une rediffusion des annonces Crunchyroll déjà faite lors de l’Anime Expo. Le calendrier est cruel ! Heureusement, on a eu le droit à quelques annonces exclusives: l’isekai Berserk of Gluttony, le shojo A Girl and Her Black Dog et surtout, bien évidemment, la confirmation que Frieren rejoindra cet automne le catalogue Crunchyroll. On a aussi eu, synchronisé à la minute près avec l’annonce japonaise, le lancement de la production de l’adaptation en anime du manga The Demon Prince of Momochi House, qui avait été publié en France y’a quelques années.

Je me souviens très vite des couvertures à l’époque….

Après ce long segment animé, la conf est allée soudainement beaucoup plus vite: la section manga était mine de rien assez chiche puisque passé l’annonce d’un collector pour le tome 1 de MariageToxin on a pas eu de vraies grosses nouveautés. Clairement le catalogue manga de Crunchyroll semble passer en second plan, idem pour tout ce qui est lié aux sorties Home Video avec à peine 5mn dédié au sujet, surtout centré sur l’annonce d’une date pour le coffret Sailor Moon (22 août) et une explication très rapide des éditions « globales » pour les animés. La partie Cinéma était elle aussi assez rapide avec d’abord des remerciements de Crunchyroll au public pour leurs succès de l’année (Suzume principalement, mais aussi le succès des nombreuses projections « événements », annonçant entre autres près de 110 000 spectateurs pour les avant-première de Demon Slayer et le village des forgerons) puis une simple annonce pour le reste de l’année avec des dates pour Psycho-Pass (fin août, également.)

En somme, une première conférence éditeur très solide d’un point de vue forme: powerpoint impeccable, Olivier Fallaix impec en MC, intervenants carrés, présentation succinte et concise des oeuvres, timing maîtrisé. C’était carré, c’était efficace. En outre je peux même pas vraiment reprocher les 20mn de rediffusion d’annonces de l’Anime Expo – après tout pour beaucoup de gens dans la salle c’était leur premier contact avec la plupart des infos genre la suite de Black Butler donc c’était important que ces annonces soient redites ici. Maintenant à voir comment essayer de proposer un contenu encore mieux adapté à Japan Expo. Sans doute très difficile maintenant que Crunchyroll US est plus puissant que jamais dans la gestion de Crunchyroll FR mais j’espère pour les années suivantes voir ces confs développer un peu plus la partie manga et cinéma, qui sont forcément plus exclusives au marché français.

Tu penses être cool au karaoké mais tu seras jamais aussi cool que la leader de la troupe quand elle chante Cat’s Eye entourées de 3 ninjas qui l’aiment très très fort

Quant au dimanche, ma matinée était prise par des interviews, me faisant tristement louper le début du Sumimasen Turbo. Du coup j’ai foncé direction Vickeblanka dont je parlais déjà plus haut et après ça je me suis retrouvé en salle Sakura pour une présentation nommée à la base « Medley traditionnel de musiques d’animés« , le titre était assez vague donc quel ne fut pas ma surprise quand j’ai eu de la motherfuckin’ Revue !!! C’était mené par la troupe 096k Kumamoto Drama Company et c’était donc 30mn d’actrices chantant des reprises de musiques liées aux animés avec un focus sur Tsukasa Hojo (on a donc eu Get Wild et Cat’s Eye) et Tetsuo Hara (le générique de Hokuto no Ken) sachant que ça a fini pour le public français sur un ptit We Are qui a bien mis l’ambiance avec des inspirations yosakoi franchement bienvenues. Car attention c’est de la Revue donc y’a pas que du chant: en parallèle ça se bat (pour de faux) et ça tape des méga chorégraphies avec parfois plus d’une dizaine d’actrices en simultané.

En gros ça bouge dans tous les sens, c’est ultra maîtrisé, bref c’était juste ouf j’ai adoré du début à la fin ! Là aussi les seuls reproches que je peux faire c’est sur le son, avec clairement des micros qui étaient encore trop faibles par rapport aux pistes instrumentales (et surtout par rapport au méga taiko utilisé pendant la représentation) mais rien d’autre à redire, j’en aurais pris avec plaisir un quart d’heure de plus – vu que manifestement on a eu une version tronquée du spectacle pour rester limité à 30mn.

Le logo fait très années 80, enfin pas vraiment masi un peu quand même

Après ça c’était rendez-vous a nouveau en Kuri pour les résultats du « Mangaka Challenge » de Kana, qui promettait à son ou sa vainqueur la promesse d’avoir un manga édité et promu chez Kana. Je sais pas à quel point c’est vraiment bien comme lot parce que j’ai toujours eu le sentiment que Kana abandonnait super vite ses manfra passé le tome 12 mais en tout cas toujours sympa de voir ce genre de cérémonie. Bon après j’ai été surpris parce que ça avait beau été prévu pour 45mn bon bah ça en a littéralement duré que dix. Le président de mangas.io est arrivé, ils ont distribués les 4 prix, et puis voilà tout le monde rentre chez soi. Là pour le coup j’aurais bien apprécié un peu de mise en contexte ! Si t’as 45mn, utilise les complétement pour mettre en avant le contenu du concours: c’est quoi les enjeux ? Tu peux nous présenter plus en profondeur les dix mangas finalistes ? Combien de gens ont participés au total ?

Bilan: moi qui suit débarqué en ne connaissant rien au concours j’en suis sorti en n’en apprenant pas grand chose de plus :'(.

Temps de se faire recruter

Un peu à coté, comme tous les ans j’ai l’impression, on avait Hiroshi Matsuyama, PDG de CyberConnect2 qui présentait une conférence nommée « Conditions de travail et emploi au Japon. » Je suis entré en pensant que ça allait parler du marché du travail japonais mais je suis trop con c’est Matsuyama il vient à chaque fois pour essayer de recruter des gens pour sa boîte alors on a eu le droit à un PPT de 20mn sur les avantages et les choses qu’offre CyberConnect 2 a ses employés. En gros c’était une journée de recrutement, et a nous de voir si on était tenté par l’aventure après ça. Mais du coup après tout ça c’était surtout presque une demie-heure de Q&A ou le PDG répondait avec pas mal d’honnêteté et de bagout à la totalité des questions qu’on lui posait. Perso je lui ai demandé quel défi en tant que producer c’était d’avoir lancé Fuga2 en face de Zelda et lui m’a répondu très poliment et gentiment qu’aujourd’hui un studio comme le sien se foutait des premières semaines vu qu’avec la montée en puissance du format numérique ce qui comptait vraiment était le long terme. Y’a aussi eu quelqu’un qui lui a demandé une suite à Asura’s Wrath, ce qui l’a beaucoup fait rigolé – pour info il a répondu que « FF16 est comme Asura’s Wrath » et que si on veut vraiment une suite « faut aller demander à CAPCOM. »

Bref, c’est les confs de Matsuyama, c’est un modèle qu’en vrai on commence à connaître et le charisme du gars aide à les tenir :’). Moi ce qui m’a fait marrer c’est que quand il vient expliquer que bosser à Fukuoka c’est trop cool il montre les avantages financiers par rapport à tokyo: les loyers sont moins chers ! Les transports sont moins chers ! La bouffe est moins chère ! Les soirées picoles sont moins chères ! Voilà un homme qui sait quoi mettre en priorité !

J’avoue avoir passé une partie de la conférence à me demander pourquoi ils ont fait faire un pupitre avec marqué « CEREMONIE DE CLOTURE JAPAN EXPO 2023 » pour absolument pas s’en servir derrière

Enfin, j’ai assisté à la traditionnelle cérémonie de cloture, cette année reléguée en Take. Comme chaque fin de salon, les deux PDG venaient faire un premier petit débriefing et répondre aux questions du public. Ca a évoqué les petits soucis de billeterie traditionnels du jeudi matin, évoqué la relation avec la SNCF, parlé des nouveaux horaires (avec l’allongement à 18h30 pour la fermeture), évoqué les difficultés à attendre pour l’édition 2024 et la coexistence avec les Jeux Olympiques, discuté un peu de l’espace Amazing, avant de parler des invités, sans rien trop dire sur ce sujet…

Ca a été suivi des questions à la fois du public et du chat Twitch (la scène étant retransmise sur le Twitch de Japan Expo) qui ont permis d’évoquer des sujets plus concrets – les reproches faits à la carte sur l’application mobile (qui sont dûes à un prestataire qui aurait fait faillite, ce qui empêche des maj si j’ai bien compris), la place des vtubers cette année (ou ils ont effectivement confiés qu’ils ont constatés le succès de NijiEN) et évidemment mon gros cul en chemise colorée qui vient leur demander si c’est possible d’optimiser la place des blind-test et des karaokés dans le salon. Je suis pas ultra satisfait de la réponse (surtout la phrase « si y’a plus de place sur une scène, qu’ils en aillent à une autre », qui à mon sens n’a pas vraiment compris le souci initial de « les gens veulent faire du blind-test ») mais bon écoutez j’ai fait ma part, j’ai remonté directement un souci :’).

Dans tous les cas, cette cérémonie est tout à leur honneur – je trouve ça assez positif que chaque année ils viennent en fin de salon faire un petit bilan à chaud et répondre aux questions du public de manière directe, et étrangement j’ai pas l’impression que beaucoup de monde est au courant de l’existence de cette cérémonie. Du coup, même si la réponse me satisfait pas, au moins ils se sont mis à « ma » disposition pour essayer d’en fournir une. Globalement, j’apprécie l’effort qu’ils font depuis un an ou deux pour essayer d’être accessible au public via leurs lives Twitch. Dans un Internet qui a tendance à nous déshumaniser et nous réduire à des suites de lettres et de chiffres, pouvoir avoir accès aux personnes via ce rendez-vous final reste quand même un luxe que j’encourage le salon à continuer de préserver. Après évidemment, faut trouver la limite entre personnifier le salon et se starifier, mais pour l’instant je trouve que ça va.

Dimanche soir… La Kuri commence à être vidée…

Pfiou, voilà pour toutes les conférences que j’ai pu voir ! Et encore j’aurais pu en faire encore plus – genre le jeudi matin j’ai loupé une conférence super bien sur le rôle d’éditeur auprès d’un mangaka, avec des gens de la Kodansha qui venait parler de leur travail. Etre en presse cette année m’a permis de vraiment dédier mon mercredi soir à éplucher le programme du salon et me faire tout mon programme via le planning et c’est un plaisir que je suis vraiment content de retrouver parce que mine de rien y’a quand même eu pas mal de trucs sympas rien que sur le trio Yuzu / Nezumi / Kuri. La prog fut globalement pas mal sur ces aspects-là, je reste juste toujours un peu frustré du créneau de base de 45mn qui se conclut la majorité du temps par des intervenants qui doivent rusher leur fin de conférence. Dans mon monde parfait tout ferait 1h et y’aurait pas besoin du créneau de 15mn de vide entre chaque conf mais là c’est vraiment un monde très très parfait.

J’apprécie tout de même le petit effort qui est fait pour que la Nezumi et la Kuri aient des horaires synchronisés, avec des conférences qui commencent sur les deux scènes a l’exact même horaire – ça évite le crève-coeur de devoir quitter une scène a la moitié d’une conférence pour aller en voir une autre sur un sujet qui nous intéresse plus et qui commence en décalé. Ca facilite aussi pas mal l’organisation.

Maintenant on va pouvoir arriver à ce moment de l’article où je commence à être très désorganisé mais du coup lol parlons des stands des éditeurs.

Déjà je voulais saluer Glénat qui enfin, après 15 ans, offre un stand pas trop pénible à parcourir. Fini les couloirs minces et le stand un peu claustrophobique entouré de murs géants, voilà un bel espace ouvert, sur plusieurs étages. C’est beau, c’est clean et y’a un Luffy géant sur le côté qui nous accueille souriant et heureux, fier qu’il est d’être le dernier truc gonflable encore en vie à Japan Expo – oui le Naruto gonflable n’était pas là cette année, ça m’a fait du mal parce que je l’ai toujours connu, c’est une page très douloureuse qu’il faut tourner.

Bocchi s’elève au dessus de la foule…

A vérifier mais l’éditeur avec le stand de vente le plus grand n’était-il pas IDP ? Gigantesque espace pour Meian, gigantesque espace pour Hana, espace correct pour HotManga et les DVD, ça pue la thune chez eux, on en oublierait presque l’époque des DVD Goldorak un peu suspects. Et on compte même pas la boutique Manga Story, bien évidemment. Bref, stand très fréquenté, très ouvert, où était mis en avant la majorité des grosses avant-première salon – les Bocchi the Rock, les Sleepy Princess, par exemple. Si vous vous inquiétez pour la petite Bocchi, bonne nouvelle: les mangas se sont méga bien vendus, au point que les goodies sont tombés en rupture durant le week-end. On se disait entre nous en rigolant que à priori, juste avec ce week-end de Japan Expo, Bocchi the Rock est devenu le yonkoma le mieux vendu de l’histoire du manga français et hélàs ce ne sont pas les chiffres de Azumanga Daioh ou de K-On! qui pourront nous contredire.

L’une des nouveautés de cette année était le Quartier Manga, regroupant pas mal de « petits » éditeurs du milieu – Maho, Naban, ChattoChatto, Mangas.Io, par exemple. Espace très stylisé, qui se remarque immédiatement à l’entrée, et qui a effectivement permis à ces jeunes boîtes de s’allier pour mieux se mettre en avant. Excellente initiative, qui a priori a pas mal bénéficié à ces éditeurs en terme de ventes et, je l’espère pour eux, d’image. L’espace en lui-même était ptet un peu trop resseré, avec des couloirs assez mince, rapidement bondés et inaccessibles lors des heures de pointe. Un espace un chouia plus grand serait top l’année prochaine. J’avoue aussi ne pas avoir très bien compris l’implication de ADN et Kana dans ce village – ils sont marqués comme en faisant partie mais ils avaient leur stand à part ailleurs, c’était un peu bizarre. Ils ont juste mis un peu de thune, mais ils y gagnaient quoi ? C’est mon seul grand questionnemment…

Non rien, j’aime toujours le fait que Ki-oon et Ototo/Taifu soient toujours aux mêmes endroits, avec toujours le même format. Parfois j’aime quand des trucs changent pas, et c’est des repères qui me tiennent à coeur.

Pleure pas Mami, c’est que le stand Noeve

Noeve a réussi l’exploit de faire un second stand moins bon que leur premier. Habituellement, on s’améliore après son premier essai, non ? Bon bah là c’était très très sobre d’un point de vue présentation, et vous aviez interêt à venir sur le stand avec votre liste de courses bien écrite quelque part parce que les tomes étaient exposés nulle part, là ou l’an dernier au moins y’avait des étagères derrière le staff avec les mangas édités ! Ici c’était pas le cas: si vous vouliez une série, vous deviez réussir à aborder un staff Noeve a qui vous disiez quels tomes vous vouliez, il vous les récupérait dans leurs réserves et puis vous payez. En gros, à part les baches des séries, c’était difficile de savoir en abordant le stand Noeve quelles étaient les séries qu’ils sortaient, quelles étaient leurs nouveautés. Du coup grosse impression cheapos, et ce stand apparaissait comme déjà une régression par rapport à leur apparition de l’année dernière. Pas certain que d’un point de vue commercial ce soit très optimal et que ça ait attiré autant de clients que ça aurait pu ! Dommage pour un éditeur qui en ce mois de juillet avait sept nouvelles sorties, dont cinq nouveaux tomes 1. Ca aurait été le moment d’essayer de mettre en avant ces sorties d’une manière plus ingénieuse !

(Noeve faisait aussi une oeuvre sur son stand à base de tomes 1 soldés à 2€, une offre effectivement alléchante et limitée à une sélection d’une dizaine de séries, mais une offre qui a priori, pour d’autres éditeurs, contrevenait clairement et explicitement à la loi Lang du prix unique du livre. Noeve et pas se demander pourquoi les autres éditeurs font pas tel truc, name a more iconic duo :’D.)

Franchement je suis désolé pour le Lézard Noir mais je crois que j’ai fait la pire photo de stand pour eux, l’angle est pourri, c’est mal centré, c’est flou sa race et je pense que j’ai eu peur quand le président s’est tourné vers moi au moment où j’enclenchais ;_;

Et sinon: incroyable ! Le Lézard Noir a enfin un stand a Japan Expo ! Il est assez simple, les efforts sont minimaux, on sent qu’ils savent pas encore trop quoi faire au sein de cet évenement qui est pas encore vraiment dans leur ADN, ils sont clairement dans une politique de simplicité et d’économie mais les voilà et c’est cool et je me rends compte que j’ai oublié de leur prendre le tome 1 de Hirayasumi je suis un peu vener envers moi-même !

Enfin, à l’inverse de Noeve, Vega-Dupuis avait un second stand bien mieux par rapport au premier, avec un accès plus simple, un sentiment atténué de claustrophobie dû à un ptit gain de place et même un espace jeux pour avoir du fun et du plaisir sur Manchuria Opium Squad. Oui c’est une phrase un peu bizarre dis comme ça mais bien sûr que notre super gang de trafiquants de drogue peuvent offrir du fun.

(Ils offraient des petits cookies fortunes pour des achats, j’ai eu un message sinistre à base de police secrète qui a un oeil sur moi, sale coup.)

Et entre Noeve et Vega-Dupuis, on a aussi Mangetsu qui avait un stand ni meilleur ni pire que leur premier. Je pense que eux de leur côté ils sont juste contents de plus être sous la verrière en train de crever à cause du soleil.

Crunchyroll avait encore une fois un gros stand avec encore une fois beaucoup de jeux-que-j’ai-pas-fait-parce-que-faire-la-queue-c’est-pas-ma-came-et-j’ai-pas-de-potes-avec-qui-faire-ces-jeux mais cette année putain ouais merci la boutique exigeait pas 30mn de queue et avait un contenu un poil plus large et diversifié. Je retiendrais surtout le méga flex de bâtard…

… qui consiste à mettre sa demi-tonne de Daruma gagnés vendredi bien exposé sur l’étagère. Sacré mouv !

Chez Kurokawa je voulais surtout mentionner le photocall Oshi no Ko parce que comme ça j’ai pu prendre ma future photo LinkedIn. 100% certain que ça va quadrupler le nombre de recruteurs dans mes DM, déjà que j’ai plus assez de temps pour moi tant je réponds déjà à de nombreux messages 😎😎😎 …

(Mais globalement très heureux de voir Oshi no Ko être autant mis en avant que Spy X Family, bien évidemment.)

(J’aurais aimé que ADN le mette tout autant en avant mais j’ai pas bien compris le stand ADN, globalement.)

Heure de pointe a l’espace fanzine

Après avoir parlé des éditeurs, je vais juste conclure sur l’espace fanzine et jeunes créateurs ! J’avais été un peu choqué en arrivant le premier jour parce que l’espace amateur est désormais totalement dénué de cloisons ! Et en vrai… je sais que c’est un peu chiant pour certains artistes… mais en vrai je trouve que ça rend l’espace plus clair et moins labyrinthique… Et ça m’a rappelé la Dokomi qui fonctionne de manière assez similaire. J’imagine que de toute façon la majorité des artistes de cette zone sont déjà bien équipés en terme de grille ou de disposition de mobilier de stand vu que mine de rien les cloisons c’est plus si fréquents que ça en salon, mais dans tous les cas ça m’a aidé à mieux me repérer dans la zone et à la trouver plus agréable à parcourir, et ce malgré le monde toujours très présent.

Plus globalement je reste comme d’habitude assez ébahi par le coté très européen voir international de la zone. Je pense qu’on arrive doucement au point ou plus d’un tiers des artistes présents ne sont pas français, et ça permet une offre un poil plus diversifiée, les étrangers n’ayant pas trop peur de proposer des trucs un peu plus nichés en complément de l’habituel Genshin Impact ! On a de plus en plus de Nijisanji, par exemple, ce qui perso m’a bien fait plaisir. C’est bien aidé par le fait que cette année c’est vraiment une zone que j’ai bien pu prendre le temps d’explorer, donc vraiment c’était assez chouette. J’avais peur que le fait que Japan Expo se déroule à peine 15 jours après la Dokomi freine les artistes européens à venir mais il semblerait que ça soit pas le cas.

Quant aux espaces jeunes créateurs, c’est toujours assez chouette à parcourir même si franchement je comprends plus trop la dispersion de la zone en trois parties disséminées tout autour de la convention. En deux parties ok bizarre mais ça allait, mais là, trois ? Autant j’ai beaucoup exploré celle à côté des fanzines, autant ça a été plus rare à l’ouest du hall 5 et franchement famélique sur la partie sud-est du hall 5, la partie planquée dans son coin à coté des éditeurs. C’est facile à dire de mon point de vue mais franchement rassembler tous les jeunes créateurs au même endroit ça serait quand même bienvenu. Là 3 zones différentes c’est vraiment très confus, et je suis pas certain que ça soit si équilibré – je pense vraiment que les créateurs situés près des fanzineux ont du voir passer plus de monde que ceux situés dans les deux autres zones.

Mais bref du coté jeune créateur je retiendrais surtout quelques surprises rigolotes – genre y’avait Ein Lee, la chara-designer de RWBY, qui avait son stand. Comme ça. Devant la Kuri. C’était le genre de rencontre assez fun que permet ce genre de zone. Après, comme d’habitude, le souci c’est que y’a aussi tellement de stands et d’artistes que tout voir et savoir quoi voir en priorité est vraiment difficile – c’est exactement le genre de zone ou un catalogue d’artistes, un fascicule ou quoi que ce soit, serait vraiment top. A la japonaise, quoi.

Mais sinon non, content d’avoir eu le temps et la possibilité cette année de vraiment visiter ces zones. Je continue à trouver la séparation jeune créateur / fanzine assez nulle – surtout la fameuse limite des 12€ pour les produits d’artistes fanzine, qui est toujours plus absurde surtout qu’elle a pas été mise à jour en cette période d’inflation – et je continue de penser que le salon ne promouvoit pas assez ou ne met pas tant d’emphase sur le dit contenu. Ca met de l’espace à disposition et hop voilà, pas grand chose de plus n’est fait. Après comment promouvoir un contenu assuré par un demi-millier de stands très différents ? C’est une autre question auquel je n’ai évidemment pas la réponse – j’ai le rôle facile :’).

La collection Moonlight de Delcourt-Tonkam aime bien une certaine couleur: devinerez-vous laquelle ?

Allez, il est temps maintenant pour la liste finale absolument aléatoire où je lâche les derniers trucs qui me viennent en tête.

  • Je crois que j’ai croisé aucun free hugger cette année ? J’ai vu la pancarte nulle part… Peut-être que je vis dans un déni absolument total qui m’aveugle de manière positive mais on peut peut-être espérer une mort clinique du phénomène.
  • Comme l’année précédente, le vendredi était le jour le plus fréquenté et le plus cauchemardesque pour les agoraphobes. Le fait que ça soit le jour le moins cher et qu’il tombe un jour férié en a fait une journée de choix pour les économes. Le samedi était plein à craquer également. A l’inverse, dimanche vraiment plutôt tranquille et le jeudi m’a lui aussi paru vraiment calme – surtout le matin.
  • Le stand Tenga proposait de faire du jankenpon avec un Tenga géant pour gagner des lots… J’ai appris ça le dimanche soir… J’aurais su… J’aurais tenté…
  • Faudra faire quelque chose pour les toilettes femmes des parcs des expos parce que vu les queues faramineuses pour chacunes d’entre elles à toutes les heures de la journée la capacité est clairement méga nulle :/c.
  • Je vous parle pas des stands marchands de goodies parce que encore une fois c’est les 4 mêmes stands avec les 4 mêmes stocks de figurine prize vendues au triple du prix. La mode cette année c’était les tomes de Shonen Jump à 20 balles, souvent avec en couverture des séries qui ont durés 3 tomes grand max. L’absence de Good Smile Company – par exemple – a pas aidé à ce sentiment pénible de voir les 30 mêmes figurines partout.
  • Vous serez heureux de voir que le stand Youtube NFT un peu paumé près de la Nezumi n’avait jamais personne dessus: tout le monde est déjà passé à autre chose.
Le plus gros Où est Charlie du monde

  • Loupé la collab sur la scène cuisine entre Gastronogeek et Vickeblanka. J’espère qu’ils nous ont montrés comment cuisiner une Vickeblankette…
  • En terme d’invités j’ai rien dit sur les youtubeurs genre Siphano parce que c’est pas un milieu que je connais mais j’ai été intérieurement mort de rire quand à un moment je checkais le programme et qu’une meuf a coté de moi a laché super naturellement « putain ils puent leurs youtubeurs cette année. » Donc je me tiens au fait que manifestement cette année les invités youtubeurs puaient.
  • Je me suis enfin rendu compte cette année que le stand d’Onigiri aux grosses images pixelisées existait genre en cinq ou six exemplaires dans tout le salon… J’avais jamais tilté avant…
  • En parlant bouffe, on notera que finalement le Menu Manga avec son sandwich sa boisson et son cookie à 10€ c’est plutôt accessible vu les prix d’aujourd’hui.
  • Profondément épuisé et haineux envers la voix de Son Goku qui, de 16h à 18h15, te harcèle tous les quarts d’heure pour te dire « hey les amis vous avez vu tout le monde qu’il y’a au festival ? » et t’encourager à partir le plus tôt possible pour éviter la merde dans les transports. C’est pas mal pensé, c’est pas une mauvaise idée, mais ce message au bout d’un moment il me rendait juste ouf. Toujours le même. Toujours la même voix un peu énervante. Désolé Brigitte je t’aime bien, mais là dès vendredi 17h grosse envie de me Shinryu-du-Dragon-face-au-mec-dans-Poséidon-là.
  • J’ai dit que l’exposition Tsukasa Hojo était cool ? Elle l’était, yep.
Faudrait que je remate un peu Cat’s Eye… J’aimais bien quand ça passait pendant les minikeums…

  • Y’avait un putain de stand Go Go Curry, j’ai loupé les dégustations je suis degouté (dégousté ?) mais sachez qu’ils cherchent des partenaires commerciaux pour s’implanter en France donc franchement venez vous allier à eux je veux mon curry !!!
  • Non, vraiment, le Naruto gonflable, il est où ? Il va bien ? Il va revenir ? Putain Kana je te jure si son absence cette année c’est pour nous préparer à la mise en place d’un Boruto gonflable ça va pas bien se passer, on l’acceptera pas aussi facilement.
  • Y’avait une expo tourisme assez sympa, qui m’a entre autres bien aidé à préparer ce que j’avais envie de voir à Fukuoka et qui a fait un focus intéressant sur l’île de Shikoku via la ville de Takamatsu. Du coup j’ai noté ça très religieusement.
  • Certaines zones étaient un peu dépourvues de poubelles visibles, j’ai fini par faire comme au Japon et mettre mes déchets dans mon sac, ça m’a rappelé des souvenirs !
Notez la présence de Kiryu, toujours le premier à venir encourager la création amatrice

  • La zone tourisme globalement j’ai revécu mon Tokyo Game Show avec les japonais qui viennent te filer 30 flyers à chaque pas. C’était rigolo mais je sais plus trop quoi faire de tout ce contenu.
  • L’idée excellente de Ki-oon: une expo avec des tableaux en format particulier qui permettent, selon l’angle à lequel nous sommes, de voir d’un côté le brouillon et de l’autre la version finale de la page, qui se révèle au fur et à mesure qu’on avance. Super idée, qui aurait limite mérité une exposition à part – là ça faisait partir du décor de la queue pour les dédicaces des auteurs français Ki-oon, c’était forcément si « visible » que ça
  • Les stands de tatouage wah. J’y connais absolument rien mais le fait que des gens débarquent au salon et décident comme ça de se faire tatouer sur un stand, c’est courageux mais aussi quelque chose que j’ai un peu de mal à comprendre.
  • En terme de courage absolu, les sacs géants Nikke rose avec la meuf à combi très-moulante, énorme respect pour ceux qui sont arrivés à les ramener jusqu’à chez eux dans les transports et à travers Paris parce que wah ça demande une certaine abnégation.
  • Pendant toute la conv je me suis dit « tin hâte de me faire un Tacos en rentrant ça fait longtemps que je m’en suis pas fait un », au final j’ai attendu le dimanche, je me suis fait un Tacos, je l’ai trouvé dégueulasse parce que comme tous les Tacos en IDF c’est composé à 90% de frites molles, j’ai été triste et déçu d’avoir des attentes aussi médiocre dans la vie et de monter mon compteur calorique de manière aussi absurde.
Avec tout ça je sais pas comment on prononce le nom du jeu Nikke. Nique ? Niquer ? Nickey Mouse ?

Allez on a fini avec les listes, on a fini avec la convention, et si je terminais avec les habituels achats ? Je sais que c’est une tradition, et comme je reste fermement positionné entre tradition et modernité, je ne vois pas de raison de contrecarrer quoi que ce soit au plan habituel. J’ai essayé d’être relativement économe cette année – et ça n’a pas vraiment marché.

  • Les deux premiers tomes de Ocean Rush car on m’en a vendu énormément de bien et c’est vrai que l’histoire d’une mamy qui décide de se lancer dans une carrière de réalisateur franchement je suis assez saucé
  • Le premier tome de Burn the House Down juste parce que je surkiffe la couv. J’ai pu lire le tome 1 dans les transports au retour, j’y ai trouvé un thriller déjà bien mené, hâte de lire la suite.
  • Car j’adore le style de Nao Emoto, le tome 1 de New Generation Magical Girl. En plus c’est écrit par NisiOisiN donc je suis content. Par contre woh très très verbeux, je suis pas sûr de toujours tout comprendre.
  • Le tome 12 de Au Grand Air, bien évidemment, car j’aime ma relaxitude au maximum !
  • Le tome de Self, bien inspiré par l’interview et la conférence. Effectivement, c’est comme promis: une retranscription très brute de la dépression de son autrice !
  • Le tome 16 de Kaguya-sama: Love is War car je suis toujours présent, toujours là, et j’ai hâte de lire le gag qui se cache cette fois-ci sous la couverture.
  • Car j’adore le style de Nao Emoto, les tomes 1 et 2 de Bloomin Girls, avec le petit bonus Mari Okada à l’écriture qui je l’espère va pas avoir peur d’aller dans les excès émotionnels que j’apprécie chez elle.
  • Le tome 10 de Manchuria Opium Squad car toujours très convaincu par l’histoire de ces gus qui décident de se lancer dans un business d’opium en pleine Manchourie. Je vais pouvoir enchaîner le tome 8, 9 et 10 ça fait plaisir, c’est un manga qui se lit si bien quand on s’enchaîne les tomes.
  • Yes le tome 24 de Sayonara Monsieur Désespoir. J’ai réussi à le trouver planqué sur le stand Pika, je suis content qu’ils le ramènent quand même à Japan Expo même si on doit être plus que trois à le prendre.
  • Du côté de chez Noeve, le nouveau tome de A Certain Scientific Railgun. J’ai l’impression qu’on a un rythme presque correct pour Railgun maintenant alors j’en profite.
  • Toujours ouf la couv du tome 4 de Scum’s Wish 🙏.
  • Le tome 3 de Hanebad. Le manga est pas encore dans son ton 100% sérieux mais ça va, on y arrive, ça se rapproche…
  • Le tome 16 de SHY. Contrairement au tome de SHY que j’ai acheté l’an dernier à Japan Expo, celui-ci n’a à priori pas de chapitre se déroulant à Japan Expo donc c’est dommage.

  • Le t-shirt officiel de Go Go Curry parce que ouais je peux être fan d’une chaîne de restaurants, j’ai pas honte. Le t-shirt était initialement à 40€ ce qui est foutrement abusé, mais le dimanche ils les soldaient à 20€, ce qui est là relativement acceptable. Enfin pas tant que ça. Ca reste beaucoup 20€. Mais plus acceptable déjà.
  • Chez Tsundereko, j’ai pris le second fanbook Rabbithole, dédié à Hololive ! Et là je viens de me rendre compte que l’an dernier j’avais pas pu prendre le premier et que là j’aurais pu le prendre aussi ! Allez, nique !
  • Vous noterez en bas de l’artbook une petite keychain Arima Kana qui est un des rares goodies Oshi no Ko que j’ai pu trouver en zone fanzine ! C’est par Chisa, qui a aussi fait les stickers Pomu et Rosemi que vous pouvez trouver dans cette photo à des positions choisies au hasard !
  • Bon mes frères et mes soeurs j’ai péché: j’ai payé 30 balles pour une figurine prize de Chisato de Lycoris Recoil. Vous me direz « elle aurait été deux fois moins chère au Japon » et vous avez raison. Mais je tente de relativiser en me disant que ça sera ça en place économisée dans la valise… J’ai un peu honte mais je suis content de l’avoir…
  • Kawa Soft proposait de manière intéressante deux fanzines Irocori traduits en français. En bon amoureux du style voluptueux de Sasamori Tomoe, inutile de vous dire que je n’ai pas attendu longtemps pour prendre le Gaming Harem. Le tome 2 est mon favori des 3, j’espère donc le croiser l’an prochain !
  • Vous trouverez en bas en zoomant une keychain de Madame Elira Pendora réalisé par l’excellente Savi !
  • Récupéré évidemment chez Maho: le tome 3 du roman 86 EIGHTY-SIX avec son petit coffret bonus permettant un rangement optimal du premier arc dans l’étagère. Très satisfait.
  • Niveau gunpla, grosse journée en perspective avec le Gundam Aerial tout beau tout neuf. Y’avait aussi de disponible sa version évoluée mais rien à dire, j’aime tellement la version de base. Et puis à côté vous remarquerez le Gundam Moustache de Turn-A Gundam. J’étais vraiment super méga heureux de le trouver parce que clairement c’était LE Gundam que je voulais monter, j’adore son design, j’adore sa tronche, j’adore tout de lui. C’était même un gunpla dont je m’étais fait objectif de le trouver quand j’irais au Japon. Et bah finalement pas la peine, il est ici, il est là, et bientôt je me prends un aprem juste pour lui <3.
  • A coté une petite gourde par Mi-eau, qui a aussi fait le sticker Suisei Hoshimashi et le « So Salty ». Elle n’avait pas de stand sur le salon mais je l’avais récupéré chez Kawa-Soft suite à une préco donc allez ça part dans le loot !
  • Les tomes 5 à 8 de Hell’s Paradise. J’ai fait un peu mon adolescent: c’est à dire que j’ai fini la saison 1 de l’anime, j’ai adoré la fin et l’animé en général, du coup je continue avec le manga… mais en commençant en achetant les tomes qui suivent la fin de l’anime, fort stratégiquement. J’acheterais ce qui précède et la suite à mes premiers salaires de gestionnaire paie mais en attendant hâte de continuer à suivre les aventures de Gabimaru, de Sagiri et de Yuzuriha ( 😳👉👈)
  • Je savais pas que HotManga éditait du Shiwasu no Okina et appréciant pas mal son Enkou Ojisan, j’y suis allé très vite ! J’espère secrètement que Please Please Freeze Me est dans les plans, du coup.
  • Enfin, c’est elle: Bocchi the Rock ! Les deux premiers tomes, du coup. J’avais oublié que l’animé n’adaptait qu’un tome et demi du coup on a déjà très vite du contenu inédit, c’est top.

PFIOU.

Franchement on devrait te donner 20 balles pour t’encombrer avec le Jump possédant Tokyo Demon Bride Story en couverture

Voilà du coup on en a fini pour ce billet récapitulatif de Japan Expo 2023. L’écriture s’est un peu faite toute seule, pas mal de plaisir à écrire mes impressions pour cette année. Le changement de rythme au sein du salon m’a même fait un peu de bien, m’a presque permis de redécouvrir son contenu, et je suis très heureux de l’équilibre que j’ai réussi à y trouver.

Mais c’est vrai qu’avant tout, Japan Expo ça reste pour moi des rencontres. J’avais peur qu’en venant sans la sphère associative, je passe un salon très très solitaire, très isolé, sans trop parler à des connaissances, mais au final ce fut loin d’être le cas: j’ai croisé et recroisé souvent au hasard beaucoup de visages connus, et ça a été un plaisir de vous revoir, certains pour la première fois depuis la pandémie ! Comme je l’ai exprimé peut-être très lourdement dans mon article des 16 ans, c’est pas forcément la joie moralement pour moi mais ce salon m’a quand même permis de me revivifier. Juste revoir des gens, juste leur parler physiquement, c’est un vrai plaisir. Je reste quand même timide, je m’excuse si j’ai pu parfois paraître distant, mais en tout cas merci à tous ceux et toutes celles que j’ai pu croiser.

On se fera tous ensemble un Go Go Curry si ça ouvre en France 🤤🤤🤤

C’est pour ça que malgré tout Japan Expo reste un moment important et un moment fort pour moi chaque année. Depuis 2006 ça a toujours été un des week-end les plus inoubliables de mon année. C’est un endroit grouillant de monde, un peu impressionnant à parcourir, y’a du bruit partout mais malgré tout c’est tellement vivant, tellement rempli en terme de contenu et surtout avec un public si… varié. Tous les âges, toutes les couleurs de peau, toutes les classes sociétales, un salon authentiquement paritaire. De part son public, Japan Expo est un vrai évenement trans-générationnel et peut-être un des seuls endroits en France à avoir un tel melting-pot en terme de public. C’est un évenement qui d’un point de vue sociétal a peut-être plus d’importance et d’impact qu’on ne veut bien le croire, et qui unit les français comme peu d’autres choses peuvent se targuer de le faire. Allez tant qu’à le dire: en tant que citoyen français, je suis fier qu’on aie Japan Expo.

Alors c’est aussi pour ça que j’ai ces frustrations et que je râle contre ces décisions que parfois je ne comprends juste pas. C’est un salon pour lequel j’ai des réelles attentes et que je veux voir continuellement grandir, évoluer, toujours plus s’améliorer. Du coup je suis triste de le voir stagner sur certains aspects, et même régresser d’autres. J’ai parfois le sentiment que le salon se tire des balles dans le pied ou se perd dans des décisions qui dispersent son attention de ce qui est essentiel.

Au fond, c’est un évenement auquel indéniablement je tiens, qui me passionne. Ce qui tombe bien car il a été partie intégrante dans ma naissance de cette passion pour la culture japonaise. J’ai bien aimé cette édition 2023 mais j’espère dès à présent, comme un parent un peu chiant, que la 2024 soit meilleure. Qu’elle marque l’occasion de changements. Et peut-être même profiter des nombreux obstacles que l’été 2024 lui réserve pour se donner l’occasion de se réinventer.

Allez, gros bisous, prenez soin de vous et restez hydraté.

La galerie finale avec un ensemble de photos qui restait

Notes de fin d’article:

  1. Oui je l’ai pas dit mais comme d’hab j’ai très peu dormi avant le jeudi, genre 4h de sommeil en tout. J’ai eu une méga insomnie absolument random, j’ai rien compris.
  2. Quoique, c’est pas le cas de tous leurs mangas en vrai ?
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