Mangas & Animes,  Musique

Ado a son Zénith

A la base j’avais prévu d’ouvrir cet article avec un long paragraphe expliquant que ça allait être la première fois dans l’histoire de Néant Vert que je fais un live-report de concert et puis, après l’avoir rédigé, je me suis soudainement rappelé que j’en avais fait un y’a seize ans pour le concert des Fatals Picards à Hérouville Saint-Clair. Je linke l’article par principe mais comme il date des débuts du blog, préparez vous à ressentir un peu de cringe si vous allez le lire.

BREF, Ado ! Elle était au Zénith de Paris hier ! Dans le cadre de sa tournée mondiale ! C’est une des artistes japonaises les plus populaires du moment, devenue la figure de proue internationale du mouvement utaite. Elle représente avec succès et dignité ces nombreux artistes japonais prenant leur envol grâce à Internet et aux plates-formes de partage vidéo – comme les producteurs Vocaloid quelques années plus tôt. Ado c’est une voix très emblématique, très puissante, très jeune (née en 2002 awawa) et une personnalité volontairement camouflée – elle donne assez peu d’interviews, son visage n’est pas public, elle est toujours représentée par une sorte d’avatar magnifiquement dessiné et quand elle fait des concerts, on ne voit que son ombre et sa silhouette. Ca fait mystérieux, c’est cool.

Comme beaucoup j’ai découvert Ado en 2021 via son premier single – Odo -, ses débuts dans le monde de la musique professionnelle après quelques années à virevolter en amateur sur les différents réseaux Internet. Débuts où d’emblée elle est tout de même bien entourée: GIGA a la composition, Teddyloid à l’arrangement, DECO*27 aux paroles – c’est les trois bonnes fées qui se sont penchées sur son berceau. Et ce ne sera pas la première fois qu’elle collaborera avec des gros noms de la scène Vocaloid – syudou pour Usseewa, Neru pour Ashura-chan ou bien Chinozo pour Rebellion. Je pense qu’aujourd’hui si tu mélanges Ado avec Project Sekai, t’obtiens la source de trois quarts des plus gros hits récents impliquant des producteurs Vocaloid. Et y’en a beaucoup en ce moment !

(Ah non, y’a Project Voltage aussi.)

Le style de son avatar s’adapte à chaque chanson, du coup par exemple pour All Night Radio elle est toute ronde et colorée, héhé

Bref voilà un peu l’intro pour vous présenter Ado mais beaucoup d’entre vous savent déjà tout ça – donc je vais juste me contenter de vous dire que c’est une artiste que j’aime beaucoup. J’étais déjà assez amateur de ses succès de 2020/2021 (Odo, Usseewa, Readymade) mais c’est vraiment son taf sur One Piece Red qui a fait passé un cap dans mon appréciation de ses chansons et de sa voix – particulièrement grâce à Gyakko, incroyable tuerie tristement sous-utilisée au sein du film.

Donc ouais, annonce de concert en France ? Allez YOLO, ça valait le coup de se faire plaisir. Faut dire que c’est pas un réflexe pour moi les concerts – je reste moi-même un peu surpris du fait qu’en vingt ans j’en ai fait que quatre, Ado y compris. Surpris parce que, bon, j’aime bien la musique, j’aime bien gueuler des chansons, j’aime bien écouter des albums lives… mais les concerts j’y pense jamais vraiment. J’ai pas forcément le réflexe de regarder quand des artistes que j’aime bien passent sur Paris.

Bon du coup là je fais un mini live-report mais je veux que vous sachiez que j’ai pas masse d’expérience en concert donc moi je suis surtout là pour parler de ce que j’ai ressenti, l’aspect technique j’ai pas forcément la connaissance. Et je pourrais même pas comparer ce concert à un autre que j’aurais pu voir dans la même salle: c’était là aussi la première fois que j’assistais à quelque chose au Zénith de Paris.

J’ai essayé de prendre en photo la devanture mais j’ai oublié que quand tu prends des photos avec une lumière en plein dans ta gueule, ça marche pas – je vous la partage quand même, car j’ai aucune honte

Du coup mon inexpérience a fait que quand je suis arrivé au Parc de la Villette deux heures et demi avant le début du concert, je pensais que ça allait être pépère ! J’allais attendre tranquillement l’ouverture des portes à 18h30, et puis m’asseoir dans les gradins une heure et demie avant le début du show à 20h. Ptet profiter d’être à l’intérieur pour faire le tour et croiser les nombreuses connaissances qui assistent au concert. Quand je suis sorti de la station je me suis même dit « oh ptet que je devrais manger avant, est-ce que je m’arrête au McDo, comme ça je sors à 18h15, pile avant l’ouverture des portes, et comme ça j’attends pas dehors ? » La seule chose qui m’a fait abandonner cette idée c’était que j’avais déjà beaucoup mangé dans un resto la veille donc fallait que je reste raisonnable ! J’ai bien fait ! Parce que la queue d’entrée elle était déjà vener dès 17h30 ! Et elle allait très vite gonfler, atteignant vers 18h la Halle de la Villette !

Donc voilà j’ai fait la queue une heure et demie, je déteste faire la queue, j’avais pas prévu de faire la queue mais j’ai péché par optimisme, naïveté et inexpérience. Heureusement que j’avais vu le matin que y’allait y’avoir du crachin – j’avais pris une capuche. Elle m’a sauvée de la mort, je pense, parce que putain joli temps de merde aussi. Crachin interminable, petit vent froid désagréable – heureusement que j’ai été rejoint après quelques minutes par des connaissances parce que si je l’avais fait seul, j’aurais été dans un état de dépression incommensurable. Le crachin m’empêchait même de mater mes animés sur mon téléphone portable – j’aurais pu au moins profiter de la queue pour finir Buddy Daddies (au final je l’ai fini le lendemain) (c’était très sympa.)

La queue vers 17h40, on atteignait la Halle de la Vilette, il pleuvait, c’était triste

En vrai la queue était plutôt bien organisée, et ça roulait pas mal, elle était juste désagréable vu la méteo. Le plus important est que, malgré la taille assez imposante de la file, à priori tout le monde était rentré dans la salle pour le début du concert, les derniers entrants dans mon coin débarquant lors de la toute première chanson. Je sais pas si une telle queue est « traditionnelle » pour un concert au Zénith vu que j’ai aucune autre expérience mais le seul reproche que je ferais est un manque d’infos quand on arrive: si ça peut sembler une évidence que cette queue est la queue pour les détenteurs de tickets « normaux », y’a quand même rien pour nous l’indiquer, haha.

Bon maintenant qu’on est dans le Zénith, à quoi s’attendre niveau scénographie ?

Alors ça c’est pas une photo du Zénith, c’est une photo du Budokan, mais je voulais illustrer comme ça

Comme Ado conserve, même à l’étranger, son aspect mystérieux et un peu cool™, la principale attraction de la scène était donc cette cage entourée de tissu, cage habilement nommée la Ado Box™. A priori c’est un nom tout nouveau – mais je vais vite vous expliquer pourquoi. La Ado Box™ se trouve donc au milieu de la scène, et elle va être entourée des musiciens accompagnants (avec les classiques guitare-basse-batterie-clavier, on est là pour le rock finalement.) Et puis derrière la boîte, on trouve des gigantesques écrans qui vont diffuser tout le long du concert illustrations et couleurs qui vont nous permettre de voir l’ombre et la silhouette de Ado… qui ne quitte jamais sa cage de tout le concert.

Point très important: assez martelé dès le début – l’interdiction totale de photos et de vidéos pendant le concert. On retrouve là la marque habituelle des japonais à vouloir imposer un contrôle total sur les images, sachant qu’ici ça semble tout de même faire plus de sens que sur d’autres artistes vu l’aspect particulier du « personnage » Ado – il est clair qu’ils veulent éviter à tout prix des photos ou des vidéos prises avec des angles un peu miraculeux qui permettrait de dévoiler le corps ou le visage de leur chanteuse. Du coup non seulement on a bien fait passer le message mais en plus il y’avait très vite une menace claire: si il y’avait trop d’abus constatés, la « Ado Box™ » allait être verrouillée, devenir opaque et on ne verrait, du coup, plus la silhouette de la chanteuse. Une sorte de vraie Marque de la Honte, qui allait assurer aux 5000 spectateurs d’un Zénith complet la perspective d’un concert qui se serait poursuivi avec le poids de la culpabilité et du regret.

Photo que j’ai pris 30mn avant le début du concert, salle encore a moitié pleine – si vous plissez un peu les yeux et que vous faites un bon test ophtalmo vous voyez la Ado Box™ a droite

Fun fact: la menace de fermeture de la Ado Box™ a été inventée pour notre concert à nous ! Samedi dernier, le 9 mars, Ado était de passage à Bruxelles, et si il y’avait là aussi la consigne autour des photos et des vidéos, il n’y avait pas de sanction clairement explicite. Résultat: un public belge qui aurait pas mal abusé, et le concert a tellement été multi-diffusé sur les réseaux sociaux du monde entier que ça a vener les japonais au point qu’ils ont imaginés et mis en place, en deux jours, cette idée de punition collective en cas de récidive. Est-ce que tu veux être LA personne qui nique le concert pour tout le monde ? Là effectivement, l’enjeu il est clair…

Du coup, bonne nouvelle: le public français s’est absolument pas rebellé et les téléphones visibles étaient très rares ! De mon côté j’ai pas vu le moindre écran en une heure quarante de concert. C’est comme si on était de retour en 2001…. La société a commencé à se reconstruire… Fini les jeunes sur les écrans… On s’est remis à s’intéresser à ce qui nous entoure réellement… On est devenu soudainement plus sociable… Plus humain… Peut-être… Je sais pas…

(Rien à voir mais plus j’y pense, plus Ado Box™ ça ferait un bon nom de box Internet….)

« Si tu prends des photos je désactive l’Ado Box™ » ça sonne un peu comme « Si tu fais pas tes devoirs, je coupe la Livebox !!! », ça a du parler à une majorité du public

En terme de position, j’avoue que j’étais pas spécialement à un super endroit, Ticketmaster m’ayant tiré au sort dans un des gradins situé sur les côtés. Manifestement ça m’a épargné les projecteurs qui à priori ont détruits les yeux des gens situés vers le centre, donc c’est déjà ça de pris. Le vrai souci que j’ai eu c’est que j’étais à une place… qui faisait face à l’un des angles de la fameuse Ado Box™. Et si la fameuse Ado Box™ est étudiée pour être tout a fait transparente, ce n’est pas le cas de ses angles, qui maintient l’infrastructure en plus d’être équipées de lumières. Du coup constat: si Ado se mettait au centre de la boîte, la silhouette était aussitôt cachée par le pourtant plutôt mince pillier. En règle générale on sent bien que le travail d’ombre et de silhouette est avant tout étudiée pour les gens qui sont centrés par rapport à la boîte. C’est assez logique, mais j’avoue que y’avait pas mal de moments où je voyais plus l’ombre ou la silhouette.

Plus largement, la scénographie manquait un peu d’ampleur à mon sens. Mais là c’est parce que je suis matrixé par les installations assez énormes qu’elle a pu avoir sur ses concerts japonais et que j’imaginais naïvement que ça allait être aussi gros au Zénith. Mais le Zénith c’est pas le Budokan, c’est quand même plus petit ! Du coup les écrans étaient plus petits, et la Ado Box™ semblait trop grande pour eux…

Après, le truc, c’est que « voir » Ado c’est bien… mais on est surtout là pour l’entendre. Et là, sur ce point, woooooow.

A priori elle porte ce genre de costume en concert, et j’apprécie ces efforts pour quelque chose qu’on ne voit pas (tu m’aurais dit qu’elle chante en pyjama j’aurais compris et même un peu approuvé, stay comfy !)

J’ai été surtout surpris de voir à quelle point, même en live, elle se déchire la voix constamment. Je me serais attendu à ce que pour les lives et pour une tournée mondiale quand même bien remplie elle se ménage beaucoup et fasse gaffe, d’autant que la majorité de ses chansons sont très exigeantes en terme de force, de puissance ou d’agressivité. Parfois même ça peut être assez technique, avec des changements permanents de voix, de tons, de débit… Et honnêtement je m’attendais vraiment pas à ce qu’elle atteigne le niveau de ses performances studios. J’aurais été très heureux d’une Ado qui chante a la moitié de ses capacités parce que ça aurait été plus que satisfaisant.

Mais noooon, elle a vraiment tout donnée sur chaque chanson ! La setlist était plutôt bien faite, lui permettant d’alterner titres énervés avec titres plus « reposants » (mais pas moins exigeants), et elle s’est souvent permis des variations, des montées en puissance qu’elle ne fait pas forcément sur les versions studios. J’ai un souvenir de Aishite Aishite Aishite ou je peux jurer qu’elle s’explosait encore plus les cordes vocables que sur la version studio, atteignant un niveau d’aigu vraiment impressionnant. L’autre truc incroyable c’est de voir avec quelle aisance et quelle maîtrise les changements de voix elle les fait instantanément en live, sans perdre de l’énergie au passage. Franchement, elle maîtrise son art et elle montre qu’elle est pas qu’une artiste de studio.

Seul bémol du coup: le mixage audio a pas été toujours à la hauteur. On m’a toujours dit que le Zénith avait une acoustique de merde, mais ici, en plus, les premières chansons avaient clairement un souci d’équilibrage ! Avec des instruments qui bouffaient parfois le volume au point d’inonder la voix de Ado, ce qui est une petite tragédie. Quand sur Usseewa t’entends assez mal certaines parties, on se sent mal ! Heureusement ça s’est progressivement amélioré au fur et à mesure… à moins que ce soit moi qui me soit juste habitué ? Là aussi, mon inexpérience en terme de concert me permet pas d’apporter un jugement très pertinent.

Photo officielle d’un show joué début janvier 2023 – c’est vrai que ça donne quelques plans stylés !

Avant d’attaquer la setlist et mes ressentis chansons par chansons, trois derniers petits points:

  • Je m’attendais à ce que Ado nous parle plus souvent. J’ai une image des concerts où les artistes passent leurs temps à parler entre les chansons, là c’était réservé à deux petites plages sur la fin. J’ai même eu peur un moment qu’elle passe tout le concert sans nous parler, ce qui m’aurait paru un peu froid ! A noter que clairement elle est sortie du script à quelques reprises dans ses petits segments car les sous-titres ne semblaient pas totalement retranscrire ce qu’elle disait, héhé.
  • L’ambiance était super ! La salle était chaude bouillante du début à la fin, et même l’ambiance dans la queue était légère et rigolote, malgré le crachin. Un big up à ces fans qui ont ramenés un drapeau breton customisé Ado, Kenado a vous.
  • Le merchandising était pas intéressant. Bon déjà c’était vraiment cher mais là encore j’ai peu d’expérience en concerts donc je sais pas à quel point 45€ pour un t-shirt c’est la norme ou pas dans le monde de la musique. Et clairement la majorité des objets proposés étaient pas très convaincants – les t-shirts étaient pas spécialement jolis, et le seule truc qui m’intéressait un peu (la casquette avec la rose bleue) a vite été sold out. Pour des goodies Ado, je ferais le tour des boutiques d’occasions quand je retournerais au Japon, je pense…

(Très fan des mouchetures d’hermine remplacées par des roses bleues 😭😭)

Maintenant du coup, hop, la setlist et mon ressenti dessus ! A noter que la setlist était l’exacte même que tous les autres concerts de la tournée (à part Seoul, qui a eu une chanson en moins. Saurez-vous deviner laquelle ? Indice: elle parle un peu de la fin de l’ère Taisho), ce qui me rend un peu triste parce que j’avoue que j’aime bien comparer ce que j’ai eu par rapport aux autres pays et aux concerts de la même tournée…

(Ce qui veut aussi dire que si tu as fait Bruxelles ET Paris, tu as eu les mêmes chansons dans le même ordre. Mais bon est-ce que je dois réellement te plaindre si tu es dans ce cas là ?)

Bref, tout ça pour vous dire que je m’attendais à ce que le concert s’ouvre avec Show, la chanson me paraissait super bien adaptée pour ça, mais non, on a ouvert avec Shinjidai. Et c’est vrai que… bah ça marche bien en ouverture – ça le fait très bien dans One Piece Red, donc ça le fait aussi très bien en vrai ! Avec sa légère montée en puissance, son énergie présente mais pas encore excessive, la chanson permet en outre à Ado quelques petites séquences vocables bien sympas, comme ça on sait direct qu’elle est pas là pour planter des choux ! Hélàs, c’est aussi clairement la chanson qui a le plus souffert du mixage médiocre du début de concert, avec quelques phases vraiment pas très audibles.

L’enchaînement en tout cas avec la chanson suivante, Usseewa, a été très direct ! Pas de pause, pas la moindre seconde à perdre: à peine Shinjidai fini qu’on part direct vers l’un de ses plus gros hits. Très surpris sur le moment de la voir arriver aussi tôt – je l’aurais imaginé comme quelque chose mis plutôt vers la fin du concert – mais pour le coup c’est là que j’ai vraiment commencé à bouger sur mon siège, à taper des mains et à chanter le plus fort possible le refrain. En vrai j’étais un peu triste car ma voix était clairement pas assez échauffée pour vraiment bien gueuler les Ussé-ussé-usséoua, j’aurais pu faire mieux ! Mais du coup gros boost d’adrénaline assez bienvenu.

A partir de ce point j’illustre avec des fanarts mettant en scène certaines des personas emblématiques de Ado, à commencer par cette UsseewaAdo qui te dit ferme ta ferme ta ferme ta gueule – par WOOMA

Très clairement, si je connais pas mal la discographie d’Ado, j’ai quelques angles morts que ce concert m’a bien aidé à identifier: le troisième titre, Lucky Bruto, en est clairement l’un d’eux. Clairement pas mon titre favori de Kyogen, je me suis quand même laissé entraîner par le rythme et c’est effectivement une chanson que j’ai préférée en version live qu’en version studio, ne serait-ce que parce que c’est un des titres où les changements permanents de voix d’Ado sont les plus réussis. Après, on a enchaîné sur un Readymade que je me suis surpris à avoir un peu oublié ! J’avais bien le refrain, mais je me suis fait piéger un peu trop souvent dans les couplets, haha.

Le rang où j’étais était sympa dans le sens où on était quatre personnes « en solo » placées côte à côte du coup on interagissait entre nous de manière assez discrète, en essayant de pas trop empiéter l’un sur l’autre. Mais je pense que le moment où j’ai ressenti la plus belle communication avec mon voisin de gauche c’est quand, ensemble, au même moment, on a fait « OUAIS REBELLION !!! » de manière un peu solitaire. Sans doute une de mes chansons favorites de Ado, avec un refrain que je trouve délicieusement fun à chanter. J’avais un peu peur qu’elle ne passe pas le cut de la setlist, mais la voir tomber aussitôt m’a pas mal rassuré d’autant que là par rapport à Usseewa je commençais à être bien chaud et prêt à chanter des « CHECK IT LOUD LOUD » bien entraînant. Ca m’a libéré d’un petit stress, et j’ai bien profité d’une chanson là encore super bien interprétée, qui gagne en live une force supplémentaire. Top !

C’est l’heure de la rebellion – après un passage chez l’opticien, bien sûr ! Art par riseno.

Les trois suivantes c’est marrant parce que se sont enchaînées trois chansons d’Ado dont je suis pas vraiment fan: Utakata Lullaby (de la BO de One Piece Red), Motherland et Gira Gira. Après, j’ai beau ne vraiment pas aimer Utakata Lullaby, je dois quand même vous dire qu’entendre Ado faire son rap à la voix bizarre en live est là aussi une belle expérience, tant sa performance a encore une fois été irréprochable. Motherland je continue à vraiment pas aimer les couplets, mais par contre le refrain continue d’être assez efficace – de manière amusante, elle en a chantée une partie totalement allongée, tout en restant vocalement ultra solide, ce qui est une sacrée performance en soit. Quant à Gira Gira, j’avoue que je l’avais complétement oubliée ! J’ai donc surtout passé mon temps à remuer gentiment la tête et à me laisser emporter par la vague, de manière assez dét-

GAH ZAN TAK

GAH ZAN TAT TAT BRAAAAK

OUI ALORS PAR CONTRE, LA TRANSITION BRUTALE ENTRE LA FIN DE GIRA GIRA ET LE DEBUT DE TOT MUSICA, CA PAR CONTRE J’AI BIEN BIEN KIFFÉ !!!

Ok là j’ai pas mis de fanart, juste une frame du clip original parce que alalala je kiffe ce clip, il a toutes les vibes dramatiques qui me plaisent

Bon après Tot Musica est une chanson ouf, et là aussi la perf vocale de Ado sur ce live était incroyable puisque non seulement elle tapait la chanson comme si de rien n’était, mais en plus c’est l’un des titres où elle s’est le plus explosé la voix pour en faire plus que dans la version studio. Assez incroyable. Après, c’est surtout un titre qui est là pour montrer à quel point elle est douée parce que si je dois être un poil honnête… c’est pas forcément une grosse chanson de concert ! C’est pas très pop, la participation public est assez limitée et mis à part gueuler les « BLAH BLAH BLAH » du refrain et taper des mains en rythme on est pas autant investi que dans d’autres titres. Mais pfiou, encore une fois, quelle perf !

Et ça tombe bien parce que les perfs là elle va commencer à les enchaîner, avec l’arrivée de Aishite Aishite Aishite. Je l’ai déjà dit plus tôt dans l’article mais c’est clairement LA chanson où Ado donne encore plus que ce qu’elle nous avait promis, avec des variations, des montées et des ptites impros vocales qui rendent la chanson encore plus forte qu’en studio. Et la version studio elle donnait déjà beaucoup de choses ! Alors quand en plus vous avez un public chaud bouillant (c’est ptet une des chansons qui a crée le plus de cris heureux quand elle a démarrée) et une chanson qui se chante très bien en compagnie de Ado vous avez ici le moment exact où le concert passe clairement à la vitesse supérieure.

En route vers le banger Ashura-chan, avec l’illustrateur officiel du clip, Terada Tera

Et après ça le double enchaînement Watashi wa Saikyo et Ashura-chan il a fait kiffer la salle ! Ashura-chan putain là aussi c’est vraiment une chanson que si de base je l’aime plutôt bien, la redécouvrir en format live m’a fait découvrir une nouvelle facette. J’étais un peu content de l’entendre commencer mais je débordais pas non plus de joie. Néanmoins il m’a pas fallu 30s pour que je commence à vraiment taper du pied de manière enthousiaste, à bouger mon bras en rythme avec les SCAPE SCAPE SCAPE du refrain tout en gueulant tout ça comme si y’avait pas de lendemain. Puis comme vraiment c’est une chanson qui ne s’arrête jamais pendant 4mn, je crois que c’est là que j’ai commencé à déboutonner ma chemise tellement je commençais à être en sueur et à être vraiment être à fond dedans. Sur le dernier refrain je commençais à headbanguer. Mes cheveux mi-longs ont enfin servis à quelque chose ! Bonnes sueurs, bons feels, peut-être une de mes chansons favorites de la soirée.

Juste derrière on a eu Kura Kura, et là j’avoue que ça m’a permis de me remettre un peu de Ashura-chan – ça reste hélàs une chanson avec laquelle j’accroche très peu. Ca m’a pas empêché de remuer un peu la tête sur l’instru groovy mais rien à voir, le live me l’a pas transcendé ou m’a pas vraiment offert une occasion de la redécouvrir. Tant pis !

Screenshot du clip de Yoru no Pierrot – je m’étais longtemps auto-convaincu que le design pour cette chanson était géré par Shiro Usazaki, l’illustratrice de Act-Age, tant ici Ado ressemble à l’héroïne du manga. (Non)

On trouve ensuite un segment un peu plus calme, à commencer par Yoru no Pierrot qui était ici dans sa version remixée (petit frisson de joie en entendant le ♪Teddyloid♪Gigaaaa♪ en live, en chair et en os), suivi de KokoroToIuNaNoFukakai (là aussi une chanson de Kyogen que j’avais un peu oublié, mais que le live m’a aidé à redécouvrir – c’est vrai que le refrain a une super ambiance, je l’ai mis dans ma playlist Spotify géante du coup) et d’une des petites surprises – une reprise de Stay with Me / Mayonaka no Door, un hit de la fin des années 70 qui est devenu un petit titre culte, comme Plastic Love! Sauf que moi je la connaissais pas cette chanson, je sais pas pourquoi ! J’ai du l’entendre une fois via sa reprise faite par Marine d’Hololive mais je l’avais un peu oublié derrière ! Du coup c’est terrible mais du coup y’a un moment j’ai commence à gueuler tout seul et j’ai dit (attention frisson de la honte) « WAH TROP COOL C’EST PLASTIC LOVE. » Car oui je me suis convaincu sur le moment que c’était Plastic Love que j’étais en train d’écouter !!!

Non Amo !!! Ce n’était pas Plastic Love !!! Tu as confondu un hit des années 80 avec un autre hit des années 80 !!! Tu as le droit de te tromper Amo, mais le gueule pas comme ça !!!!!

En tout cas, ambiance fun et chaleureuse, avec des bras levés qui font des vagues. On aurait pas eu peur de sortir nos téléphones on aurait tous mis nos lampes torches – mais avec le recul ptet que cet amas de lampes torches ça aurait crée une lumière si puissante que ça aurait éclairé la Ado Box™ et dévoilé son visage. Qui sait ?

Allez, c’était cool même si je vais vous avouer qu’au sixième ou septième Stay with meeeee dans le refrain final, je commençais à vouloir passer à autre chose…

… genre Show par exemple ?

Mon constat est clair: il n’y a pas assez de fanarts de Lugosi !!! Son design est trop cool !! Merci a kugusarasakii pour ce fanart très cool du coup !!

J’adooooore Show. Une de mes chansons favorites de 2023, j’avais donc hâte de l’entendre ! Et bah c’était bien chouette ! Je continue de penser qu’elle aurait été super en début de setlist pour nous échauffer un peu (en plus d’être raccord avec les paroles – dur d’être ready for the show quand on est dedans depuis 18 chansons), mais l’ambiance sur celle là était vraiment électrique, avec un public unaniment debout dans les gradins donc on a tapé fort dans les matins, on a gueulé fort les LALALALALA I’M READY FOR THE SHOW, Ado a encore poussé quelques cris assez oufs et la claviériste (l’autre star de la soirée) a été vraiment très très à fond, avec des petites chorés et pas mal de fun sur son instrument !

Donc voilà pour Show, qui juste avant avait été annoncée par Ado comme la dernière chanson ! Du coup bah on a tous commencé à rentrer, à se rhabiller…. sauf que là !!! Surprise totale !!! Ado et le groupe sont revenus sur scène !!!! Et ils ont commencés à chanter d’autres chansons !!! Alors que Show était censé être la dernière !!!! C’est ouf, ça !!!! C’est pas les autres artistes qui feraient ça en fin de concert !!!!

(Blague à part, j’avoue que j’aime bien l’ambiance entre fin de concert et début du rappel – déjà parce que c’est trop fun d’être dans le public et gueuler pour un Encoru, en plus de faire des wooow ♪ wooooow ♪, mais j’aime bien ce mini-suspense un peu joueur. Genre peut-être que Show était vraiment la dernière ? Peut-être qu’ils vont pas revenir ? Du coup ils reviennent quand même, tu sais qu’ils allaient revenir quoi qu’il arrive mais rien à faire c’est trop cool de les voir revenir.)

Comme Tot Musica, Gyakko a un clip avec des illustrations trop cools donc allez, hop, ça part en prod

Du coup on a eu ni plus ni moins que quatre chansons en guise de rappel, et évidemment ça tapait fort. Déjà, bah, évidemment, j’étais extatique quand Gyakko s’est lancé ! Clairement MA chanson favorite de Ado, et le chanter debout dans les gradins avec tout le reste du public c’était juste une expérience folle. Je dansais dans mon petit espace, je headbanguais, je chantais à tue tête, là clairement j’ai tout donné et ça m’a tellement vidé que je me suis fait mal au pied à force de taper sur le sol avec. Kiff intégral, la tête vidée à me laisser porter par le titre – c’était du début à la fin un moment de joie et d’excitation que j’ai finalement rarement vécu de manière aussi intense.

Le titre suivant m’a un peu surpris – Freedom ! Là aussi un titre que j’avais un peu zappé et que je redécouvrais via ce concert. Ca m’a permis de m’asseoir un peu après la claque de Gyakko, et de juste kiffer l’ambiance, le rythme, le son. L’euphorie de l’instant m’a plus emporté qu’autre chose et clairement c’est une chanson dont j’ai commence à avoir un coup de foudre grâce à l’écoute de sa version live. Là je l’ai rajoutée – aussi – à ma playlist Spotify et je sens que c’est LE titre un peu totem que je vais me réécouter quand je voudrais « revivre » un peu mes souvenirs de ce concert.

Mini-surprise juste après, avec ce bon vieux Senbonzakura ! Je savais que la chanson était au répertoire d’Ado – elle l’avait reprise autour de 2021 -, je pensais pas la voir tomber à ce concert ! Et clairement une bonne partie du public non plus vu a quel point on a eu au lancement de la chanson des très joyeuses clameurs de surprise. Et du coup un excellent échauffement général avant le défi final, l’ultime chanson: Odo !

Project Sekai surprise !!! C’est Kohane version Odo !!! Hélàs pas de source – l’auteur a disparu de Twitter 😭

Pendant le concert je me faisais la réflexion que Odo allait forcément être le titre final, mais que j’aurais bien interverti Odo et Usseewa. Réflexion que j’ai mis très vite à la poubelle dès le début de la chanson: elle est super bien adaptée à une chanson finale ! Le public est très vite mis dedans et surtout c’est une chanson qui est PARFAITE pour lâcher les derniers grammes d’énergies qu’il nous reste. Que ce soit en tapant très fort dans les mains durant le dernier couplet, en gueulant les WOW WOW du refrain ou bien tout simplement en se laissant porter par les basses et par le rythme vener de la chanson, on est électrisé par ce titre, comme emmené sur le ring pour le grand match final. J’étais tellement à fond dedans que je commençais à faire de l’air boxing dans mon petit coin en rythmant les coups avec le rythme et les sons du refrain, je devais avoir l’air PARFAITEMENT STUPIDE. Mais on l’étais sans doute un peu tous à ce moment-là – c’est ça qui est bien !

Bon bah du coup ! C’est fini ! On redescend un peu sur Terre ! Je dois me poser 3/4 minutes pour reprendre mon souffle, un peu lessivé ! Et puis ouais… très satisfait de cette setlist et de son déroulé !

Plein de Ado par le GOAT – Mika Pikazo. J’espère qu’un jour on aura la version complète de l’illustration…

Allez, évidemment qu’on part pas sans quelques regrets car la setlist parfaite n’existe pas forcément. A titre perso, j’ai trouvé un peu dommage que la setlist soit autant centrée sur Kyougen avec 10 titres issus de l’album, alors que beaucoup des singles récents n’ont juste pas été mis dedans – pas de Ibara, pas de I’m a Controversy, pas de All Night Radio, pas de Himawari. Seuls Show et Kura Kura semblaient être là pour du contenu Ado-2023. Est-ce que l’équipe japonaise avait pas assez confiance en ces titres, estimant qu’il était peu probable que le public international les connaisse ? L’idée était-elle du coup de faire une setlist très prudente, avec l’assurance que chacun des titres soient connus ?

Mon autre surprise, c’est l’absence de unravel – clairement un titre qui aurait été reconnu par toutes et tous et que je m’attendais forcément à retrouver, qui aurait fait hurler le Zénith. Et bah ce n’est pas le cas, pas de unravel pour nous ! Je sais que c’est une chanson qui gave les gérants de karaoké mais moi je vous avoue que j’aurais aussi été content de la retrouver, elle est fun à gueuler… D’ailleurs niveau reprises, j’avoue que j’aurais pas été contre non plus une ptite apparition de Villain ou de Buriki no Dance… A la place de Motherland par exemple…

Mais voilà, dans l’ensemble la setlist était quand même chouette, et un bon best of de la courte mais déjà très prolifique carrière de Ado !

Cet art officiel est très très styléééé

Aucun regret donc pour moi – ce concert aura déjà été un moment fort de mon année, et quelque chose dont je me rappellerais avec plaisir pendant encore très longtemps. J’ai pu aussi prendre conscience du fait que je kiffe bien les concerts et que je devrais vraiment assister à plus de shows musicaux, parce que c’est top quand même ! J’espère que ce ne sera pas la dernière escale de Ado en France, et que si à l’avenir elle repasse nous voir, ce soit dans une salle plus grande ou mieux adaptée aux ambitions visuelles de l’artiste et de son équipe créative – Bercy me vient évidemment en tête, pourquoi pas la Seine Musicale… En tout cas, je serais à nouveau au rendez-vous !

Et puis ça me laisse optimiste pour voir en France… plus d’artistes japonais se produire sur scène ! Le succès retentissant de ce Zénith rapidement complet, en plus des succès des MIKU EXPO pré-Covid, continuent de témoigner le fait que le marché français est fin prêt à dévorer plus d’artistes issus de la culture utaite ou de la culture Internet. Qu’on a su aimer Ado, qu’on saura aimer des Tsukuyomi, des Vaundy, des producteurs Vocaloid…

A nous donc de rêver au meilleur car, après le succès d’hier, on peut se permettre d’y croire – on est bel et bien fins prêts pour le show !

Envie de soutenir Néant Vert et son auteur ? Retrouvez Amo sur Patreon:
Become a patron at Patreon!

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *