Voyage au Japon 2025

[Voyage 2025] Jours 5, 6 & 7 – Walking on a Dream

Le voyage continue de plus belle et nous voilà donc sur l’article dédié à mes trois jours à 🌋Kagoshima 🌋 ! Début d’un tour quasi-complet de Kyushu et, vous allez le voir, on le fait déjà sur les chapeaux de roues !

Trois journées avec pas mal de marche, avec pas mal de choses vues et appréciées, et le gain d’une certaine confiance en soi – j’étais un peu agacé envers moi-même durant tout le quatrième jour parce que j’avais le sentiment que je galérais constamment à communiquer avec les japonais, ce qui effritait pas mal une confiance en soi que j’avais essayé de me construire juste avant de partir. Quelques notions de japonais par ci, un sentiment de mieux comprendre comment tout fonctionne suite au premier voyage par là – je pensais que ça allait aller plus facilement. Et en fait, c’est pas toujours simple – je comprends que 5% de ce qu’on me dit, ce qui me frustre après 20 années passées à mater des animes, signifiant que je devrais ptet être plus attentif à ce que les personnages disent.

Mais du coup j’ai eu un déclic en me rendant compte de trois trucs:

  • C’est pas grave d’avoir un moment cringe et gênant à essayer de dire ce qu’on veut, tant qu’à la fin on parvient à avoir ce qu’on veut😭… Je suis par leur premier gaijin un peu couillon, je serais pas le dernier – particulièrement pour les vendeurs.
  • J’essaie désormais d’entamer certaines conversations avec un cahier où j’ai écrit au préalable ce que je veux commander ou faire – c’est un peu de temps à écrire en avance, mais souvent ça marche…
  • Puis quand on essaie de switcher en anglais… Je dois admettre que c’est pas ma faute si les japonais sont pas bons haha. Autant je vais pas blâmer les vendeurs de boutiques ou les chauffeurs de bus de pas capter un mot d’anglais, autant ça me surprend venant de la part de membres d’hotel 4 étoiles visant un public international dont la plupart savent pas faire une phrase. Mais là aussi, bon, je suis français, je sais que notre pays aussi est pas bon là dessus… Je vais pas non plus me moquer, ça serait l’hopital qui se moque de la charité.
Avant de commencer les choses, une photo de mon hotel à Kagoshima – James Bond y aurait sans doute séjourné dans les années 60.

Autre point – je suis un peu soulagé de quitter Tokyo. J’ai passé deux premiers jours super (à part le vent à Yokohama) mais rien à faire: je suis vraiment pas à l’aise dans l’ultra mégalopole. Du monde partout, du bruit constant, des transports très vite pleins à certains moments clés, des foules à suivre ou éviter en permanence – ça ne me met pas dans un état de repos. Là Kagoshima c’est quand même vraiment mieux en terme de rythme, de géographie ou bien de foules à gérer, c’est quand même quelque chose qui me relaxe mieux et qui me met moins dans un état de pression permanent. Je ne sais pas encore si cette pression à Tokyo je me la met à moi-même où si elle est le fruit d’une pression générale que je ressens autour de moi – je verrais bien quand j’y retournerais dans un peu plus de deux semaines, vu que j’y passe quand même les cinq derniers jours.

Tout cela étant dit, zé parti pour mes folles aventures à Kagoshima – aquarium, jardins, volcans, musées en campagne et marches dans des tunnels de route nationale, voilà le programme !

Jour 5 – Ville de Kagoshima

Petit déjeuners mutants – yakisoba, pates gratinées, melonpan, fruits ET jus de pamplemousse

Bon déjà, mon hôtel a des petits déjeuners buffet à volonté qui sont méga généreux en terme de choix donc chaque matin je suis là à dédier une demie-heure à juste prendre un peu de chaque truc et tout tester. 80% du choix c’est du salé, du coup j’enchaîne des gratins de pâtes avec des saucisses, des légumes vapeur, du fromage blanc avec mangue, de la soupe miso et un petit pain au chocolat dans le même quart d’heure, on est clairement sur de la bonne grosse cascade gastronomique. Après ça, j’entame du coup mon premier jour réel à Kagoshima, un beau samedi légèrement nuageux mais aux températures tout à fait sympa – initialement je voulais aller sur le Sakurajima dès le premier jour mais je vous avoue avoir eu une légère flemme le matin même, souhaitant me la « couler douce » pour démarrer au lieu d’envisager pas mal de marche autour du volcan.

(Spoiler: je vais marcher bien plus ce samedi que le lendemain 🤓.)

Je vous ai évoqué à la fin de l’article précédent le garçon d’hôtel français – et bien le revoilà qui intervient à nouveau ! Le vaillant Geoffroy, expérience longue comme le bras et toujours très heureux de faire découvrir Kagoshima aux occidentaux qui passent dans le coin. Du coup au moment où je sors, il me conseille toute une liste de lieux, me sortant et me mettant dans les mains tous les prospectus, plans et autres guides touristiques utiles. Mon plan pour la journée étant relativement flou, j’ai décidé au final de suivre ses conseils et de mettre dans mes priorités personnelles un ou deux lieux qu’il m’a conseillé – que j’avais mis de côté dans mes recherches préalable, mais dont la présentation qu’il a pu me faire m’a permis de mieux visualiser ce à quoi m’attendre.

Dans tous les cas, mon premier objectif était de commencer tranquillou avec l’aquarium de Kagoshima. Je sais pas pourquoi lui en particulier mais disons que géographiquement, c’est ce qui faisait le plus sens, étant le plus facile d’accès tout en étant assez proche des autres lieux que je comptais voir. Et du coup pratique – une ligne de bus s’arrête en bas de mon hôtel avec l’aquarium en terminus ! J’affronte enfin mon traumatisme des bus de Kyoto (où, souvenez-vous, j’avais découvert après 3 voyages que je fraudais sans le savoir) et parviens cette fois-ci à décrypter les règles spécifiques aux bus de Kagoshima – où il suffit de payer 230 yen à la sortie, peu importe son arrête de montée ou de descente. Il y’a aussi des pass journaliers mais je savais qu’ils ne seraient pas rentables pour cette journée précise – d’autant qu’il faut aller jusqu’à la station principale de train, Kagoshima-chou, pour l’acquérir. Mais vous inquiétez pas, je vous en reparle très vite !

Bref tout ça pour vous dire qu’après 15mn me voilà sur le port de Kagoshima, à côté du terminal de ferry, en face de l’aquarium et surtout, enfin, face à ma première belle vue du volcan !

Donc pour le représenter – le Sakurajima est donc un des volcans les plus actifs au monde, est situé à peine à deux kilomètres de la ville de Kagoshima, de l’autre côté de la baie qui porte le nom de la ville. Baie formée entre autres par une méga éruption volcanique y’a des dizaines de milliers d’année, ce qui lui donne une forme ronde assez facile à remarquer sur une carte. Le volcan est apparu au milieu de la baie avant de rejoindre la rive droite à force d’éruptions et de laves qui se solidifient. Il y’a 115 ans, c’était encore une île ! Quelques grosses éruptions ont pu faire des victimes dans l’histoire moderne du volcan (particulièrement en 1914, éruption qui a justement fait de Sakurajima une presqu’île) mais aujourd’hui c’est surtout un volcan extraordinairement surveillé et observé, et dont les éruptions très régulières ponctuent la vie des habitants de Kagoshima sans les faire paniquer outre mesure.

Je veux dire juste ce samedi, j’ai pu voir le volcan entrer en éruption trois fois. Pas des « grosses » éruptions, juste des nuages de fumée sortant de la montagne mais la première fois je peux vous dire que ça fait bizarre.

(Mais bon après on se rassure très vite quand on voit qu’autour de soi, tout le monde s’en fout.)

Bref, je m’arrête donc un petit moment sur la jetée du port pour admirer le Sakurajima, avant d’enfin me diriger d’un pas ferme vers l’aquarium. Sur le chemin, peu avant l’entrée, dans les canaux situé devant le bâtiment une petite foule est amassée – et pour cause, c’est l’heure de l’entraînement des dauphins, qu’on peut donc voir nager et batifoler dans le canal, s’amusant à sauter et asperger d’eau les groupes qui regardent. Surtout les groupes avec des petits enfants j’ai remarqué. Hasard, coïncidence ?

Cela étant dit, après avoir apprécie le fait de voir des dauphins pour la première fois de ma vie et ayant une pensée émue pour ces heures trop nombreuses passées à essayer de finir les deux jeux Ecco sur ma Megadrive, temps d’entrer dans l’aquarium, de payer mon dû (1500 Yens) et du coup de profiter au maximum de ces poissons, comme les meilleures héroïnes de manga yuri.

Et dès l’entrée, on se met bien.

Je dois admettre un amour sincère pour les aquariums dans ce genre – j’aime bien regarder des gros poissons barboter et cohabiter, pendant qu’on est un peu plongé dans le noir et que se joue en fond une musique un peu atmosphérique. Là l’aquarium « d’accueil » de Kagoshima est exactement dans le délire relaxant que je recherche, avec en plus des petits bancs situé à l’arrière pour avoir une belle vue d’ensemble. Les nombreux enfants présents en ce samedi midi – avec tous plus ou moins une envie de brailler très fort – ne peuvent pas gâcher la paix intérieure qui se génère en moi: je passe là un très bon moment !

Pour la suite, je vais pas forcément vous faire tout un descriptif précis de l’ensemble de l’aquarium, sachez juste que j’en retiens surtout le premier gros aquarium, avec son adorable requin-baleine, ainsi que tout l’espace dédié aux méduses – magnifiquement mis en scène, avec des espèces franchement superbes à voir. Il y’a aussi un espace de pause avec vue directe sur le Sakurajima, et ça c’est pas mal.

Les plus grosses attractions sont clairement les phoques et les dauphins, situés à la fin de la visite – mais là je dois avouer être un peu moins intéressé. Dans un paradoxe toujours plus complet, autant ça me dérange pas de voir des aquariums avec des gros poissons, des bars géants, des méduses et des requins baleines, autant les dauphins ça me peine un peu de les voir évoluer dans un bassin certes vaste mais clairement pas assez pour eux. Possibilité de les voir en spectacle à horaire régulier, et quand il n’y a pas de spectacle soit ils vadrouillent dans le canal, soit ils restent dans leur bassin où on peut les voir patauger aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur – y’a un accès un peu planqué vers une zone d’où on peut observer l’intérieur de leur bassin.

Galerie: Port & Aquarium de Kagoshima

N’hésitez pas à cliquer pour une version enlargie

Mes envies d’aquarium étant remplies (à défaut de pouvoir aller à celui d’Osaka ou Okinawa cette année), temps de partir vers ma prochaine direction – le Sengan-en ! Jardin superbe mais pas forcément facile d’accès – une ligne touristique le dessert, avec des passages toutes les demi-heures depuis pas mal de points « importants » de la ville (Kagoshima-cho, l’aquarium, les musées, etc.) Une station de train est en cours de construction devant les jardins mais, hélàs pour moi, j’arrive un mois avant sa mise en service – le 15 mars prochain. Si vous lisez cet article vous pourrez donc y aller très facilement en train local, à peine 10mn depuis Kagoshima-cho ou même encore moins depuis la gare « simple » de Kagoshima, située un peu plus au nord.

En attendant bah j’ai fait mon Amo – j’ai vu que Maps me suggérait un trajet d’environ 45mn, et comme j’aime bien marcher bah j’ai marché. Et grand bien m’en a pris ! Déjà car c’est lors de cette marche que j’ai pu voir ma première éruption du Sakurajima – dont j’ai posté la photo plus haut – mais ensuite parce que ce chemin en ville m’a fait passer car quelques très jolis coins…

… avant, bon, euh, de me faire passer par un tunnel de route nationale pendant 500/600m. Inutile de vous dire que je stressais à l’idée de croiser quelqu’un dans l’autre sens – ça n’est pas arrivé, personne n’est assez con pour faire ça. Surtout – et je l’ai remarqué après – qu’il y’a un chemin bien plus agréable, même si un chouia plus long, qui passe par les routes qui longent la baie, avec des vues bien plus renversantes !

Mais du coup, ces aventures me font donc accéder au Sengan-en ! Situé à côté d’un des Starbucks les plus instagrammés du monde – quand je l’ai vu j’ai bugué, j’étais certain de l’avoir vu dans un animé. Non non c’est juste un Starbucks mille fois pris en photo et mille fois partagé sur les réseaux sociaux. N’étant pas très café et globalement un peu trop plouc pour la chaîne, je ne m’y suis pas arrêté – mes vraies priorités étant bien évidemment le jardin ~ et la culture ~.

Néanmoins, en voilà ma photo officielle™

Le Sengan-en c’est donc un grand jardin avec vue royale sur la baie de Kagoshima et le Sakurajima. Fondé par la famille noble qui a dominé sur la région pendant des siècles entiers, avant de devenir durant le 19e siècle une des principales entités industrielles de la région voire même du Japon entier, le Sengan-en est un endroit qui est divisé en deux parties: la partie autour de l’entrée qui va avoir quelques musées et une très large quantité de boutiques, puis derrière tout ça une partie « jardin » avec aussi bien une large collection de plantes exotiques (évidemment pas là en hiver), des forêts, quelques temples (dont un temple dédié aux chats), deux points d’observation du Sakurajima, la maison de l’ancien seigneur qu’on peut visiter – et une multitude de jolis éléments comme des étangs, des escaliers et des décorations.

Le premier voyage avait été pour moi la révélation de mon amour pour les jardins japonais… donc autant vous dire que là cet amour a été renouvelé et réalimenté comme jamais. J’étais pas forcément très motivé à aller visiter des jardins durant ce voyage pour la simple raison qu’on est en hiver – mais c’est une mentalité de perdant ! Force est de constater que même avec les arbres déplumés et les fleurs en repos, l’endroit reste très beau à parcourir et laisse libre cours à imaginer ce à quoi ça peut ressembler quand les beaux jours arrivent. Inutile de dire qu’au printemps ou à l’automne, ce doit être purement somptueux.

Inclus dans le ticket d’entrée du jardin – le musée Shoko Shuseikan, situé juste à coté. Le musée est intégralement « sous-titré » en anglais et retrace l’histoire de la famille Satsuma, celle qui a juste régnée sur la région durant toutes ces années. Comme elle est née, d’où elle a gagnée sa puissance et comment elle a su survivre aux différents troubles politiques de l’histoire du pays – que ce soit la réunification sous Oda Nobunaga, les guerres avec les britanniques (car oui, les anglais ont attaqués Kagoshima !?) ou bien l’ère de la restauration Meiji, avec la perte pour la famille de son influence noble en contrepartie d’une montée en puissance industrielle.

Je vous avoue que même si le musée est assez didactique et plutôt bien fait, tant qu’on suit le bon sens de visite, j’étais un peu trop fatigué pour retenir clairement tous les noms et tous les enjeux à chaque période. Mais c’est vrai que si les drames familiaux sur un millénaire c’est votre came, vous aurez avec ce musée une Succession à la japonaise.

Galerie – Balade à Kagoshima & Sengan-en

Après ça, attente du bus de retour en mangeant un melonpan chocolaté fourré à la crème (??) avec pour objectif de passer la soirée dans le Tenmonkan, le quartier commercial de Kagoshima. Les deux boutiques que je vise étant, vous vous en doutez, des trucs bien otakus – l’Animate tout d’abord, suivi du Suruga-ya. Le premier est un Animate tout ce qu’il y’a de classique, avec ce qu’il faut en terme de sorties mangas récentes, de DVD, de CD et de goodies thématisés par rayons. Priorité étant évidemment donné aux franchises très demandées – et c’est surtout des franchises destiné à un public féminin ! Ensemble Stars, Uta no Prince-sama, Haikyuu, Identity V… Plus mixte, Project Sekai avait clairement un des plus gros espace – trois étagères ! -, a égalité avec le Hoyoverse, surtout Honkai Star Rail, le toujours bien présent Uma Musume et, évidemment, Blue Archive pour les poids lourds. Niveau animés, c’est Oshi no Ko, Blue Lock et My Hero Academia qui semblaient les plus présents. Bizarre d’ailleurs de ne voir plus qu’une demie-étagère pour l’ancien mastodonte Love Live, espace qu’il partageait avec Bang Dream qui malgré l’actu Ave Mujica n’avait désormais plus d’un espace confiné, un peu grignoté par quelques goodies Girls Band Cry.

(Explication: c’est un Animate en réalité assez petit, celui de Kumamoto que je vais visiter plus tard sera lui beaucoup plus vaste – mais les goodies Ave Mujica restent bizarrement rares.)

Cela étant dit, je profite donc de ce passage pour me prendre un des albums de Nightcord at 25 (tout en chialant sur l’absence de goodies lié au groupe, ceux-ci étant en rupture de stock permanent – sauf ceux dédiés à Ena, relativement accessibles, ce qui m’attriste un peu tout en faisant ma joie vu que c’est mon second perso favori) et je tente un des gachas Oshi no Ko – six portes-clés, tous très sympa, trois chances sur six d’avoir un de mes persos favoris (Arima Kana, Memcho, Akane) et trois chances sur six d’avoir un perso que j’aime bien (Aqua, Ruby, Ai), autant vous dire que j’aime les probabilités de ce genre de truc.

(J’ai eu Aqua, ce qui aurait été mon avant-dernier choix.)

Ensuite passage au Suruga-ya qui est assez immense: quatre étages et deux sous-sols, dédié à du contenu d’occasion. Jeux, mangas, DVD & Blu-ray, CD, peluches, figurines, doujinshi, artbooks, goodies… J’avais une heure pour explorer avant fermeture, autant vous dire que cela n’a pas été très suffisant. Comme à Yokohama, on retrouve les nombreux bacs thématisés avec des goodies à pas cher sur des franchises très précises – si vous cherchez des peluches ou des portes-clés à moins de 2€ ça sera là dedans. Du coup aspect très grisant de la fouille, soumis à des tentations évidemment permanentes quand on voit les prix très bas sur certains trucs. Par exemple j’ai beaucoup envisagé une figurine Arima Kana vraiment super quali qui coûtait à peine 8 balles. C’est même plus une question de prix à ce niveau-là – c’est juste devoir anticiper l’espace à gérer dans la valise 🤓… Et hélàs les figurines, c’est une question de place !

(Et les artbooks, une question de poids !)

Si le prix des Pokémon vous intéressent, les voilà – Cristal à République je l’ai vu à genre 300 balles donc la différence est assez majeure, haha (j’ai été un peu tenté par le Tokimeki Memorial GBC, bizarrement.)

Après avoir fait « que » 7000 yens d’achat (qui étaient détaxés d’ailleurs, prenez cette information), la fin de soirée s’annonce et je choisis de la passer à une chaîne que j’étais curieux de tester – MOS Burger.

Ce burger mutant de l’enfer…

C’était vraiment pas bon. Je pense que les frites étaient parmi les pires que j’ai jamais mangé dans ma vie, et je sors quand même d’une expérience de 13 ans en restaurant d’entreprise / de ministère. Le burger n’avait aucun sens avec sa tomate géante placée sur une viande dont le goût était introuvable. Pain bof. Melon Soda ok. Je savais que la réputation des MOS était pas terrible, je viens donc un peu la confirmer – mais bon, eh, c’est pas cher…

Sur ce, dodo ? Allez, dodo !

Galerie – Trucs otakus à Kagoshima

Jour 6 – Sakurajima

Il pleut ce matin à Kagoshima donc là évidemment on se dit « ok mauvaise idée d’aller en extérieur. » Et bah vous savez quoi ? Je m’en fous, j’irais quand même me balader à Sakurajima, c’est pas des gouttes qui vont me stopper ! Du coup lever un peu tardif, prise de navette et je débarque à Kagoshima-chou pour récupérer mon pass CUTE.

Le nom est adorable (littéralement) mais c’est du coup le pass transports illimités de la ville de Kagoshima, la seule exception étant certaines lignes privées. Car oui, léger souci pour moi – les bus de ville ne prennent pas la Suica, et le ferry pour Sakurajima non plus. Donc autant prendre le pass pour rentabiliser d’emblée les transports pour l’île. Il existe en version 2 jours, encore plus rentable – dans tous les cas je vous conseille de le prendre, le seul bémol étant que ce n’est dispo qu’à un nombre limité d’endroits, le plus « simple » étant le guichet d’information situé dans la gare de Kagoshima-chou. J’aime bien le concept de ce pass puisqu’on reçoit une grille de trucs à gratter, et il faut gratter ses jours d’utilisation – et on montre ça au chauffeur du bus ou du tram quand on descend. Je trouvais l’idée originale, puis je me suis rendu compte 2 jours plus tard à Kumamoto qu’ils ont le même système donc, finalement…

Une note d’ailleurs sur les chauffeurs de bus: maintenant que je suis un peu plus habitué à prendre le bus, je suis désormais fasciné par leur capacité à parler CONSTAMMENT. Comme ils sont équipés d’un micro c’est eux qui font une bonne partie des annonces: l’arrivée a un arrêt, ils préviennent quand ils freinent, ils disent quand ils redémarrent, tu l’entends discuter et remercier chaque client qui sort… et certains souvent je les entends partout dans des monologues incroyables. Je capte rien à ce qu’ils disent, mais parfois ça déroule non stop. Dans le bus touristique de la veille (le City View) le gars parlait vraiment en permanence, et du peu que j’ai compris, il semblait décrire la ville, ce qui faisait sens dans ce genre de bus. Mais parfois ils font ça en doublon d’une voix automatisée qui le fait aussi. Bref, beaucoup d’informations sonores d’un coup à assimiler !

(Je me rêve d’un monde où la RATP équipe ses chauffeurs de bus de micro identique – le nombre d’insultes diffusées à la seconde pourrait battre des records.)

Petits tramways – petites stations de tram, avec un espace très réduit pour l’attente !

Bref, avec ce pass je prends le tram – qui est bondé ! Les trams à Kagoshima ils sont tous petits, une seule voiture, et ils peuvent vite saturer – surtout entre Kagoshima-chou et le quartier du Tenmokan ce qui, pas de bol, était ma destination. Tout le monde descend au Tenmokan, ce qui me permet de m’asseoir avec de descendre un peu plus tard et de rejoindre à pied, 5mn à peine, le terminal de ferry. Et là hop, y’en a tous les 15 minutes direction Sakurajima ~ et c’est parti !

Tout de suite moins impressionnant

Temps encore un peu pluvieux quand on arrive, mais je ne désespère pas et je marche 10mn en direction du Visitor Center de l’île. Que je trouve vite – l’idée était d’y passer un peu de temps en espérant que le temps s’éclaircisse. Là bas je regarde un peu l’exposition dédié au Sakurajima (relativement traduite en anglais, gratuite), je me prends un pin’s à la boutique de souvenirs et je regarde un film dédié au lien entre le Sakurajima et les habitants de Kagoshima. Comme la staff a vue que j’étais dans la salle, elle a automatiquement mis les sous-titres anglais sans que je demande, awww. Tout ça m’occupe effectivement une demie-heure, et comme un keikakku bien doori – le temps commence à s’éclaircir !

Très beau diorama de la presqu’île ex-île

A coté du centre des visiteurs se trouvait un autre point d’interêt pour moi – le Sakurajima Nagisa Park Foot Bath. Les visuels vendaient ça comme un endroit super grand où on peut tremper ses pieds dans l’eau chaude venue du volcan, c’est effectivement une grande plaine avec un ptit canal d’eau chaude dans lequel on peut tremper ses p’tits petons. Légère déception: je m’attendais à un truc VOLCANIQUE, bouillant comme le magma dans mes veines, mais à la place c’était juste un peu tiède. Mais est-ce que je dis non à un bon petit bain de pied ? Jamais. Surtout quand ça permet en même temps de voir le Sakurajima se dévoiler au fur et à mesure des nuages qui s’en vont. Feels good man. Never kill yourself.

Le plan suivant est donc d’aller à l’observatoire Yunohira – celui-ci est le point le plus haut et le plus accessible publiquement de la presqu’île, et promet une super vue sur la baie ainsi que sur Kagoshima. J’avoue que comme d’habitude j’ai une idée d’où je veux aller mais j’avais pas trop regarder comment on y allait – et je m’imaginais déjà courageusement monter à pied les euh 390m de dénivelé. C’est possible, en l’état – suffit de marcher le long de la route qui y mène, qui a pas mal de trottoirs assez large pour le permettre sans trop de risque. Mais pourquoi le faire quand toutes les 20/30mn y’a un bus touristique, le Sakurajima View Bus, qui vous y emmène ? Et qui est couvert par le CUTE ? Donc allez hop, je monte dedans ! Bonus fun: une fois arrivé à l’observatoire, il s’arrête forcément dix minutes. Le chauffeur en profite pour faire sa pause, et tout. Du coup si vous êtes vraiment pressé, vous pouvez prendre le bus, monter en haut de l’observatoire, prendre des photos et redescendre.

Moi j’ai choisi de m’y poser et d’y rester une quarantaine de minutes parce que putain les panoramas c’est trop bien. En plus là c’est double saveur chocolatée: en face t’as la baie de Kagoshima, sous un soleil désormais éclatant, et si tu te retournes, PAF, t’as le Sakurajima de très prêt. Comment s’en lasser ?

Après je redescends avec le bus et mon projet est de retourner au Visitor Center pour faire un peu de marche – y’a un chemin de randonnée très facile et très sympa qui y démarre. Avant ça je m’arrête au Lawson du coin pour prendre à manger – l’occasion de noter une particularité locale: les enseignes sont repeintes en marron pour « s’intégrer » au décor ! C’est donc dans un Lawson shiny que je mange un nouveau melonpan particulièrement mutant en plus de croquettes au boeuf particulièrement peu satisfaisantes.

Sur le chemin je m’arrête également pour explorer le temple Tsukuyomi, situé en haut d’un petit relief à quelques pas du port. Là aussi très joli coin, très verdoyant et boisé. A côté je remarque à la fois un mémorial dédié aux victimes de la seconde guerre mondiale dans le secteur, mais aussi un temple où manifestement beaucoup d’alcool a été donné…

… A priori ce serait un petit sanctuaire dédié à Inari, mais tout cet alcool m’interroge. Est-ce des dons de caves et producteurs locaux ? Inari aime l’alcool ? Après tout c’est une divinité liée aux céréales, donc ptet que le saké est sacré pour elle… Faudrait que j’en apprenne plus sur le shintoisme…

Bon on fera ça après s’être baigné avec des vieux japonais tous nus – ce qui m’est arrivé juste après tout ça. Sur le chemin entre le port et le centre des visiteurs, y’a un petit complexe hotelier (le Hotel Rainbow) auquel est adjacent un truc nommé le MAGMA ONSEN. Franchement, ça pète la classe comme nom. Le CUTE pass en plus offre un petit discount – genre t’économises 70 yens. Ok une économie ouf de 30 centimes mais eh ça t’encourage à y’aller, tu te dis que c’est touriste friendly ! Donc allez, mon cerveau s’est mis en tête que ça serait ptet méga stylé d’aller se baigner dans des bains chauds construit au bord d’un volcan en activité. Clairement si je repasse à Tout le Monde veut Prendre sa Place, ça sera mon anecdote ! Je dirais à Cyril Ferraud « oui oui je me suis baigné en compagnie de 20 vieux japonais tous nus dans un bain chaud situé au bord d’un volcan qui avait érupté la veille. » Ptet que ça sera mon vraie heure de gloire…

Donc allez, l’envie de faire un truc stylé me rend moins timide, moins pudique, c’est sans doute pas la première fois qu’ils verront un gros gaijin blanc tout nu, y’en a sans doute un par jour – mais si ça l’est, bravo à eux c’est jour de chance ! Du coup j’entre courageusement, je paie le prix réduit (300 yen), on me propose d’acheter une serviette (200 yen) mais comme j’étais venu équipé je refuse gentiment (j’avais embarqué une serviette de mon hôtel, prévoyant les bains de pied – j’ignorais alors que ça n’allait pas nettoyer… 😏que les pieds…😏.) Casiers à l’intérieur si jamais vous voulez conserver des trucs vraiment précieux en toute confiance. Shampooing et savon fourni, sèche-cheveux également. Un peu de monde à l’intérieur mais hop on se met tout nu et on entre dans la zone.

Photo officielle fournie par l’hotel adjacent – je n’ai évidemment pas ramené mon smartphone dans un onsen pour prendre des photos 😭😭😭

Déjà truc qui claque: la vue est ouf. Là on est en fin d’après-midi, le soleil descend, il fait désormais un temps superbe sur Sakurajima, et le onsen est équipé d’une grande fenêtre vitrée qui donne sur la baie. Et c’est très beau ! Après s’être nettoyé et rincé à la douche, temps d’affronter les trois bains:

  • Le plus grand, le bain star – le magmatique. Je sais pas la température mais il est effectivement chaud. Mais chaud supportable, heureusement ! Pas de brûlures, pas de souffrance, juste de l’eau très très chaude – avec une forte odeur de fer en bonus. On a un peu l’impression d’être dans de l’eau rouillée mais c’est pas totalement désagréable et si je ne dirais pas que c’est relaxant, je dirais que ça soulage de ouf. J’y reste environ cinq minutes – j’avoue que passé un certain point j’étais un peu inquiet d’être ce personnage d’anime qui fait un malaise dans le bain chaud. Et en règle générale, les autres utilisateurs n’y restaient pas si longtemps…
  • Le moyen, c’est le bain « juste chaud » – à peine 40°, une broutille ! Il était squatté par un pépé dont la passion était juste de se poster debout devant la fenêtre, face à la baie avec sa bite. Il est resté comme ça sans bouger pendant dix minutes, face à la mer loin des galères – c’était un peu déconcertant. Les rares fois où il bougeait c’était pour asperger la fenêtre d’eau chaude. C’est ptet ça la sénilité ? Ca m’a pas empêché de vraiment bien bien kiffer.
  • Le dernier bain, c’est un bain froid ! Très froid ! J’ai mis le pied dedans, j’ai commencé à m’enfoncer, et je suis sorti aussitôt en rigolant pour admettre ma défaite sans me faire trop juger 🤓. Je sais que normalement le passage du très chaud au très froid c’est la base dans certaines cultures, mais clairement pas la mienne, PTDR.

C’est ouf, habituellement j’ai une certaine tendance à être ultra perceptif et parano sur le regard des autres, particulièrement les inconnus. Mais là j’en ai eu pendant tout le long absolument rien à foutre. Y’a un truc dans mon esprit qui me soufflait « tout le monde est à poil, on s’en fout » du coup c’est passé. Ma seule source de stress c’est que – et je sais pas pourquoi – j’ai décidé d’emmener mes lunettes dans le bain. Du coup passé un point (surtout dans le bain méga chaud qui a l’air de tout rouiller instantanément) je m’étais un peu terrorisé à l’idée de faire tomber mes lunettes ou de les faire entrer en contact avec ces bains chauds. Mais à part ça – un bon moment, une belle expérience !

Sortant du complexe fraîchement retapé et me sentant aussi frais qu’un bon oeuf à la coque, je constate qu’il est déjà presque 16h et mon envie de randonnée tombe un peu à l’eau. C’est con parce que à côté du centre des visiteurs, y’a un petit chemin d’environ 4km nommé le Lava Trail. Porté par la beauté du coucher du soleil arrivant, et quand même dans un état d’esprit extrêmement détendu je décide quand même de commencer le chemin – en me disant que je n’en ferais qu’un tiers, histoire de pas m’enchaîner 8km en aller-retour.

Je pense que le vrai bon plan que j’aurais dû mettre en place c’est, au lieu de prendre le bus pour l’observatoire, marcher les 4km – à la fin de ceux-ci y’a justement un autre observatoire, lui même desservi par le bus. Donc si vous visitez l’île, pensez à faire les choses dans cet ordre là, c’est plus pratique !

Du coup le peu que j’ai fait du chemin était super – il est vraiment très bien pavé, c’est vraiment un « trail » de niveau super facile. Très beaux chemins le long de la mer, jolie végétation… et quelques chats errants, qui sont manifestement gâtés par les habitants du coin, qui leur laisse pas mal de bouffe dans les différents abris. Je croise d’ailleurs sur le chemin de retour un abri en cas d’éruption – parce que bon on rigole mais j’ai eu un peu tendance à oublier que le Sakurajima peut être dangereux.

Banc idéalement placé sur le Lava Trail

Galerie: Sakurajima

Tout cela étant fait, temps de reprendre le ferry pour rentrer – encore une fois une très belle journée ! MAIS CE N’EST PAS FINI. Vous vous souvenez de la grande roue de la gare de Kagoshima ? Bon bah temps de prendre le tramway pour y aller ! Vu le superbe soleil couchant, ça doit donner un truc fou…

Bah oui ♪.

Après ça, retour dans le bus – et j’en profite pour m’arrêter au Book Off situé juste à côté de mon hôtel. Le moment comme d’habitude de parcourir une multitude de bouquins, jeux et goodies d’occasion – même si hélàs rien ne fait craquer mon petit coeur. Je prends quand même un petit tome de Sword Art Online, histoire d’en avoir un dans mon étagère, et de pouvoir m’en servir comme illustration pour un éventuel projet vidéo plus tard.

Intégrale ou packs de séries à prix modique – 19 tomes de Ancient Magus Bride pour 4000 yen ça paraît ok

Après ça, je pose le popotin à l’hôtel, je vais au restaurant de celui-ci manger un gratin de riz et de crevettes pas très convaincant accompagné de poulet pané un peu médiocre, c’est pas grave ça ne tuera pas mon moral – surtout que derrière, dans une joie totale, je pars enfin profiter de l’onsen du bâtiment ! Situé au 13e étage, c’est l’occasion du coup de se baigner avec une vue incroyable sur le Kagoshima nocturne. En journée, on peut même se baigner avec une vue du Sakurajima, ce qui est pas mal… Toujours plein de japonais tous nus, surtout que manifestement y’avait une équipe de baseball qui avait l’air de loger ce week-end là, du coup j’étais entouré de sportifs tous nus – autant vous dire que ça crée des complexes. Mais, eh, deux onsens en 5h il m’en faut plus pour m’impressionner passé ce point.

Jour 7 – Chiran

Lever à 2h du matin – manifestement le poulet pané n’était pas que médiocre, il était aussi certainement mal préparé. Du coup me voilà avec des nausées de ouf, mais comme je suis quelqu’un qui conserve beaucoup de choses en moi, bah c’est juste des nausées. Méga envie de vomir sans parvenir à vomir, franchement quelle plaie. Légère panique en plus – qu’est-ce qui se passe si j’ai chopé une intoxication alimentaire ? Comment ça marche les docteurs au Japon ? Est-ce que je vais devoir tout annuler ? Si je vomis par surprise sur la moquette de la chambre, est-ce qu’ils vont me virer et me forcer à aller dormir dans la salle de pachinko qui est en face de l’hôtel ? Autant de questions terribles qui m’obsèdent pendant environ deux heures – heureusement c’est à ce moment-là que je vois passer l’annoncer d’une quatrième saison à Railgun, ce qui me rassure et me permet d’enfin me rendormir. Et quand je me lève à 8h30… Plus rien ! Plus de nausées, le problème s’est réglé tout seul ! Je savais bien que ça avait un avantage d’avoir une décharge de déchets toxiques en guise d’estomac 😎.

Le lever reste compliqué vu la nuit mouvementée, mais je vais quand même prendre mon ptit dej au resto (en évitant le poulet) (même si ça se trouve c’était pas lui le coupable) (j’ai quand même décidé que c’était lui) et j’en profite pour déposer ma valise au service takkyubun de mon hôtel. Car cette fois-ci pas envie de traîner ma giga valise partout, surtout que je prévois pas mal de vadrouille le lendemain – du coup je teste enfin les services de livraison entre hôtels. Ca demande un peu d’organisation puisque comme vous pouvez le constater je dépose la veille au matin pour le lendemain, ce qui fait que j’ai quand même dû mettre de côté une partie des choses les plus nécessaires – change de vêtement, machine à apnée du sommeil, nécessaire de toilette, ordinateur… Mais le reste part donc pour Nagasaki, pour environ 2800 yens, et je ne le retrouverais que le lendemain !

(Spoiler: je la retrouverais bien le lendemain, m’attendant dans la chambre de mon hôtel dès mon arrivée – je me suis senti comme un prince à ce moment-là, je vais pas mentir.) (Alors que c’est juste un service « normal » pour les japonais 😭.)

Le programme de la journée est donc Chiran. Et je vais être honnête – c’est une sacrée cascade que je tente là. Pour une raison très simple: la ville est très mal desservie niveau transports. Vous allez le voir c’est très bizarre parce que en l’état c’est pas très loin de Kagoshima et c’est un endroit qui se veut très touristique, mais qui niveau train n’a absolument rien et en matière de bus n’est pas très bien relié à la métropole locale. Une seule ligne de bus relie Kagoshima à Chiran, et c’est une ligne privée qui utilise son propre pass (donc pas de CUTE) et qui fait un passage toutes les deux heures grand max. Elle est même pas notée sur Google Maps, j’ai galéré à trouver les infos !

Donc avant de vous présenter Chiran et pourquoi je vous conseille à donf d’y aller, je vais juste résumer comment on y va en transport en commun:

  • Le bus Kagoshima – Chiran est donc géré par la Iwasaki Corp.
  • La ligne démarre son trajet à la station Kinseicho, qui est situé dans le quartier du Tenmonkan. Elle passe ensuite par Kagoshima-chou avant de parcourir le sud de la ville, de s’arrêter au zoo local et de remonter les routes de montagne pour arriver à Chiran.
  • Vous pouvez payer le bus soit en le payant au trajet de manière « classique » (vous prenez un ticket en entrant qui correspondant au nombre de votre arrêt, et en sortant vous payez la somme en vous référant à un tableau affiché à côté du chauffeur.) Comptez un peu plus de 1000 yens pour un trajet.
  • Soit en récupérant un « 2-Day Pass » à 2200 yens auprès d’un petit point de vente situé en face de la station Kinseicho. C’est une petite devanture un peu rose situé juste à côté de la grosse boutique Louis Vuitton, on la voit bien sur Google Earth:
Bon évidemment là c’est fermé mais rassurez vous c’est ouvert normalement

  • Notez que le 2-Day Pass à 2200 yens couvre globalement le tarif de l’aller-retour. Il existe un 1-Day Pass à 1100 yen mais il ne couvre pas le trajet Kagoshima-Chiran (???) Le 2-Day Pass est valable deux jours donc vous pouvez vous en servir le lendemain pour, par exemple, utiliser des lignes entre la station de train d’Ibusuki et les différentes plages et caps. J’aurais eu un jour de plus à Kagoshima, c’est ptet le plan que j’aurais mis en place.
  • Les horaires sont dilapidés. Pour aller à Chiran depuis la station de Kagoshima-chou, vous avez 8 départs – dont 3 servent à rien pour vous (ils partent à 15h40 / 16h40 / 18h20 – clairement ils sont pour les travailleurs et les écoliers, mais du coup vous arrivez à Chiran quand tout est fermé.) Ceux qui peuvent le plus vous intéresser sont les départs de 9h30, 10h30 et 12h10. Privilégiez les deux premiers – j’ai pris celui de 12h10 parce que je devais récupérer un peu à l’hotel après ma nuit de merde, et je le regrette.
  • Pour le retour – y’a surtout 4 bus l’après-midi qui partent de la station Chiran aux horaires suivants: 13h40, 14h40, 16h00 et 18h40. Ca peut être celui de 16h qui vous intéressera le plus, tout étant fermé à 17h.
  • Le trajet dure quand même 1h10 ! Les bus au Japon ils sont assez lents parce que chaque arrêt prend des plombes, et ils roulent à une vitesse franchement modérée. Du coup si vous prenez le bus de 12h10 vous arrivez à genre 13h20, ce qui est déjà tard !
  • Si vous visez le musée de la paix de Chiran, descendez au terminus !! « Tokko Kan-non. » Ils ont décidés de nommer l’arrêt du musée en référence au temple qui est a coté plutôt qu’au musée lui-même. Est-ce que je suis descendu deux arrêts trop tôt, à celui nommé tout simplement « Chiran », parce que je savais pas si Tokko Kan-non m’amenerait au bon endroit ? Ptet 🤓…

Donc voilà pour le résumé du truc – je vous le fais, entre autres parce que putain j’ai RIEN TROUVÉ SUR INTERNET POUR ORGANISER CE TRAJET. J’ai dû passer une heure la veille à chercher les infos les plus basiques sur cette ligne, et y’a beaucoup de choses que j’ai limite improvisé sur place – que ça soit au moment de l’achat de mon pass, au moment d’emprunter le bus, etc. C’est vraiment ouf à quel point ça a été très YOLO comme trajet, et j’ai eu quelques instants à me demander si j’étais pas à deux doigts de rester bloqué et perdu au beau milieu d’une montagne à force de faire des bêtises.

Bref, si vous êtes véhiculé ou capable de louer une voiture et de la conduire, zéro galère, Chiran est super facile d’accès et en plus vous pourrez enchaîner en redescendant sur la côté pour aller voir les caps et les plages. Vous l’êtes pas ? Bon bah là on commence à saisir quelques limites… les transports en commun japonais ne sont pas si parfaits…

Cela étant dit est-ce que la galère valait le coup ? Oooooh oui.

Chiran est connu dans l’histoire japonaise pour deux trucs: la première, et c’est la plus « joyeuse », c’est que ça a été longtemps une ville de résidence privilégiée des samourais. Étant relativement isolée et située au coeur d’un joli endroit au milieu des montagnes, pas mal d’entre eux venaient s’y retirer ou y élire domicile. La seconde – et elle est moins joyeuse – c’est que durant la seconde guerre mondiale, le plateau formait une zone parfaite pour un aérodrome de guerre, et est rapidement devenu un des centre névralgiques de l’armée de l’air japonaise, particulièrement au moment de la bataille d’Okinawa. L’aéroport servait également de principal complexe d’entraînement pour les jeunes pilotes. Et, en conséquence, ça a été un des principaux points de départ des pilotes kamikazes dans les derniers mois de la guerre.

Donc on est dans une ville portée par deux esprits japonais très différents – celui des samourais et des kamikazes. C’est aussi une des raisons pour lesquelles, hélàs, c’est une ville dans laquelle les partis nationalistes ont tendance à organiser des trucs parce que là on est dans l’esprit japonais traditionnel et le méga-bushido à son apogée. Mais bon, à part ça, on retrouve d’un côté les grands jardins des samourais, de l’autre le « musée pour la paix de Chiran. » Et attention, y’a un piège: les deux sont séparés de 2 bons kilomètres donc préparez vous à une bonne marche pour aller de l’un à l’autre… mais pas dans un cadre dégueulasse…

Bref, je suis descendu à la station Chiran qui, pas de bol, est pile située entre les deux points. Du coup me voilà à remonter la colline en direction du musée (une des raisons pour laquelle je vous conseille de commencer par le musée – comme ça y’a plus que la descente à faire pour aller aux jardins des samourais), appréciant le paysage avant de parvenir au musée de Chiran qui est donc dédié à la vie et à la mort des environs 500 pilotes kamikazes parti de la base aérienne. C’est donc surtout l’occasion d’exposer les lettres d’adieux, les bandeaux et de créer une grande galerie de photos, nous montrant le visage, le nom et l’âge de tous ces jeunes hommes partis à la mort – tous, pour la majorité, semblant s’être convaincus que leur acte ne serait pas vain et permettrait à leur nation de remporter cette guerre.

C’est un lieu… particulier.

Y’a évidemment un aspect très émouvant à saisir et s’imprégner du demi-millier de tragédies qui nous ici montrées – où comment des jeunes hommes en sont venus à se porter volontaire pour ce qui est ni plus ni moins qu’un suicide, souvent convaincus du bien fondé de cet acte. C’est un musée qui… n’apporte pas véritablement de pensée critique sur l’acte des kamikazes. Il ne mentionne que peu la non-efficacité militaire que cela a apporté, tout comme il n’essaie pas d’exagérer l’apport que cela aurait pu amener. On sent qu’ils veulent tant rendre hommage à tous ces jeunes disparus qu’ils n’osent pas insinuer ou nous laisser envisager qu’ils seraient morts « en vain. » On a donc un musée qui revient sur une séquence tragique de l’histoire en nous l’exposant, en faisant appel à nos émotions et en donnant un visage ainsi qu’une histoire à beaucoup de ces victimes tragiques. Mais, contrairement à un Mémorial d’Hiroshima ou même – pour ce que je connais – à un Mémorial de Caen, il ne me semble pas y avoir une volonté de nous faire réfléchir plus au delà. On pose ces kamikazes au rang de héros tragiques, sans forcément aller au délà.

Ça n’en fait pas une mauvaise visite – et à titre personnel ça m’a quand même beaucoup touché, et un peu déprimé. Mais il me paraît important de vous avertir que l’esprit critique c’est vous qui allez devoir l’amener. Après, le musée est aussi à moitié réussi pour son accueil des touristes étrangers: des audioguides peuvent être loués pour 200 yen, ceux-ci contenant une retranscription orale en anglais ET en français (plutôt bon d’ailleurs) d’une quarantaine d’éléments exposés. Mais il y’a aussi une immense majorité de choses non traduites ou non-romanjisé qui nous passent un peu au délà. Les sections destinées aux expositions temporaires sont intégralement en japonais et comme une bonne partie du musée interdit les photos, je n’ai même pas osé sortir mon téléphone pour Google Translate – car techniquement ça m’aurait forcé à utiliser mon appareil photo… et j’ose pas tester les japonais sur les applications précises des règles 🤓.

La visite m’a quand même pris 2 bonnes heures, le musée est pas forcément très grand mais on va dire je me suis quand même pas mal immergé dans le sujet . Et comme je suis arrivé à Chiran vers 13h et que j’ai « gâché » une heure à remonter vers le musée et récupérer vite fait à manger dans un FamilyMart pas trop loin, bah pas de bol, il est déjà 16h et je viens de louper à 2mn près un des derniers bus de retour vers Kagoshima…

Du coup me voilà à devoir occuper 2h40 à Chiran, ce qui au départ m’enchantait pas de ouf. Les jardins Samourai étaient à environ 30mn à pied, le temps que j’y parvienne même pas certain que j’aie le droit d’y entrer – fermeture à 17h, donc je sais même pas si ils m’autoriseraient l’accès pour juste une demie-heure. Est-ce que de toute manière j’ai envie de n’être à ce jardin que pendant 30mn ? Non je sais pas… Du coup bah je me balade tranquillement dans la ville… Et avec cette ambiance ensoleillée de soleil doucement couchant… bah elle est quand même super jolie…

La rue principale qui borde le jardin samurai, par exemple, elle a un petit canal qui coule en parallèle du trottoir, franchement superbe. Et la ville est… désertique ? Y’a pas grand monde quoi ! Quelques habitants de ci de là, pas tant de voitures qui passent, parfois j’ai juste l’impression d’être un peu seul au monde, ce qui est bizarre au beau milieu d’une ville où pourtant y’a encore des commerces d’ouverts et parfois un ou deux cyclistes qui roulent à donf sur le trottoir. Du coup j’arrive quand même à l’autre bout de la ville, au niveau des jardins samourais, et je note un restaurant un peu sympa d’ouvert – donc bon, quitte à s’occuper, autant bouffer non ? Et là j’arrive sur un resto traditionnel spécialisé dans le soba et mamma mia, c’est pas mal.

Bonne bouffe à un prix ridicule (même pas 9€ avec la conversion euro-yen 😭😭😭) – gros soba avec bouillon au cochon noir de Kagoshima de batard, le thé vert offert, les racines de lotus offertes, je me suis senti un peu joueur et j’ai pris un ptit saké glacé qui était délicieux. Wah putain, la journée était YOLO, mais là elle devient olympique. YOLOlympique. Après ça, je pars attendre le bus en espérant à mort qu’il passera bien et que je suis au bon arrêt (parce que sinon je suis bloqué, y’en a pas d’autres après.) A ma grande joie, je le vois arriver, je monte dedans direction Kagoshima – l’occasion de vivre l’expérience unique d’un chauffeur de bus qui, dans le noir complet, enchaîne les virages de montagne particulièrement serré. J’aimerais vous dire que j’ai crains pour ma vie et que j’ai repensé aux meilleurs moments du Fruit de la Graisaia mais ça serait un mensonge – en fait, pour le retour j’avais sorti téléphone et écouteur pour mater des animés, du coup j’ai regardé l’épisode base-ball des 100 petites amies. Et c’est un changement d’ambiance clairement radical…

Et c’est donc là dessus que se conclut ce 7e jour et, avec lui, mon séjour à Kagoshima… qui a été très riche, très complet et extrêmement satisfaisant. Beaucoup aimé la ville, beaucoup aimé son ambiance, beaucoup aimé le délicieux sentiment de menace qu’inspire le Sakurajima et très clairement, si je chope le permis je pense que j’y retournerais sans déplaisir tant il me reste de choses à voir dans cette région – les caps, les plages du sud, les bains de sable, les bains chauds les plus prestigieux, l’autre face du Sakurajima… sans oublier les îles comme Tanegashima ou Yakushima… Bref, on se redonne rendez-vous dans dix ans, j’imagine ?

Galerie: Chiran

Annonce quant au classement des boissons

Je suis dans la tristesse de vous annoncer suspendre le classement réactualisé des boissons, pour trois raisons:

1/ Ca ajoute un temps conséquent de rédaction à des articles qui, vous pouvez le voir, sont déjà bien maouss costaud – faut dire que je fais plein de trucs, j’ai beaucoup de photos à uploader et de galeries à créer… j’ai le sentiment que ça me demande plus de temps qu’au premier voyage, chaque billet c’est 3h de rédaction et 3h d’illustration, haha !

2/ J’ai l’impression qu’il y’a beaucoup de moins de variété par rapport à 2019 – les distributeurs proposent désormais un nombre un peu plus limité de boissons différentes, et font preuve de moins d’extravagance dans les saveurs proposées. Il me paraît donc moins intéressant de le faire aujourd’hui qu’à l’époque, d’autant que…

3/ J’aime vraiment un peu tout, haha. Du coup ça me paraît aussi devenir un peu absurde de classer tout ça ! Où alors c’est juste que je vieillis et je sais plus trop différencier les saveurs.

Je continue de prendre des photos de tout ce que je bois – je ferais certainement un stream tierlist des boissons japonaises à mon retour, et je mettrais la VOD sur ma chaîne secondaire 🤓…

Néanmoins je dois vous annoncer que ce thé multi-fruit défonce et aurait sans doute gagné à la fin

Voilà donc pour cette grosse séquence à Kagoshima – beaucoup de choses vues et faites, ça m’a un peu essoré mais c’est pas mal de bonne fatigue. Rendez-vous au prochain billet pour à la fois un passage éclair à Kumamoto mais aussi le début de mes pérégrinations à Nagasaki – avec entre autres une journée dédiée à juste se reposer comme un caca à l’hôtel. Aucun regret, j’en ai bien besoin 🤤 !

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