Final Fantasy IX – (Don’t Fear) The Reaper
Le proverbe veut que votre Final Fantasy favori soit votre premier. S’agissant pour beaucoup d’une porte d’entrée dans le monde des JRPG, les jeux de la franchise sont ainsi l’occasion de découvrir la profondeur du style, souvent via le luxe d’une intrigue travaillée, de personnages charismatiques, d’une bande son incroyable et d’un travail graphique qui représente souvent le meilleur de son époque. Exemple tout con mais même si l’intrigue de Final Fantasy XV est méchamment sabotée, rendant l’expérience plus frustrante que plaisante, reste que d’un point de vue technique et artistique, ça reste le haut du panier de la production vidéoludique. Et c’est là dessus que la franchise a toujours été extraordinaire.
Moi, de mon côté, c’est Final Fantasy IX qui fut mon introduction à la saga et au petit monde des JRPG-hors-Pokémon. J’ai toujours eu un rapport intéressant vis à vis des RPG japonais car toute mon éducation vidéoludique s’est faite, comme je l’évoquais y’a trois ans, via le magazine Consoles News. Magazine dans lequel oeuvrait le alors tout jeune Georges « Jay » Grouard, aujourd’hui surtout connu pour sa capacité à troller sur les réseaux sociaux, mais qui était à l’époque un homme capable aussi bien de transmettre sa passion entière pour un genre mais de le faire avec pédagogie, vulgarisation… et surtout de gigantesques pavés. Si je sais pas aujourd’hui faire un billet de moins de 500 mots, c’est un peu parce que quand j’avais dix ans je lisais des tests de Xenogears qui faisaient huit pages, ouais je prends pas mes responsabilités je rejette la faute sur les autres c’est mon petit style.
Donc du coup le JRPG pour moi c’était quelque chose « de magazine. » Vu que la majorité de ces jeux sortaient pas en Europe et/ou en français, ça restait des oeuvres que je découvrais et que j’appréciais via des articles. Ceux-ci me racontaient le jeu et me laissaient l’imaginer. Toute cette génération de RPG Playstation reconnus, j’y ai finalement peu joué: ces Saga Frontier, ces Xenogears, Chrono Cross, Suikoden, Legend of the Dragoon… je les connais sans y avoir joués. En tout cas j’en connais la version que je me suis imaginée en lisant des articles de magazine jusqu’à pas d’heure et jusqu’à user le papier avec ma rétine.
Final Fantasy IX arrive donc durant l’été 2001, commençant par la même occasion une tradition que je vais tenir pendant une décennie qui est celle d’avoir un « JRPG estival », et va donc être pour moi l’occasion d’enfin toucher à du RPG après avoir rêvassé sur le genre pendant près de deux ans. Et quelle claque, mes aïeux ! Le jeu m’aura duré tout l’été, je crois que ma première partie a allongé les 120h sur le compteur in-game (qui ne compte donc pas le temps perdu sur les game over, et dieu sait le nombre de fois que je suis mort sur des boss dû à un manque certain de stratégie) et ça aurait été une claque sur tous les aspects: jamais à l’époque je n’avais vu un jeu aussi beau, à la musique aussi époustouflante, avec une intrigue aussi émouvante. C’était la première fois que je pleurais à la fin d’un jeu vidéo et je me souviens encore de ma grand-mère qui me voit chialer devant la télé et qui comprenait pas vraiment comment on pouvait s’émouvoir en jouant à la Playstation – je venais de le découvrir.
C’est un jeu que j’ai ensuite refait régulièrement pendant plusieurs années, jusqu’à perdre le jeu (comprendre: je suspecte qu’on me l’ait volé) mais j’ai compensé en achetant l’OST officielle – mon premier achat de BO ! -, en me la passant en boucle et en commençant à dire partout sur Internet que le jeu est extraordinaire. Et c’est vrai que derrière je vais faire une quantité plusqu’honorable d’excellents JRPG – Baten Kaitos, Suikoden V, Final Fantasy VIII, Persona 3- et si tous sauront me toucher et m’émouvoir, aucun ne saura aussi bien le faire que FFIX.
Du coup tout ça pour dire que là j’ai passé les dernières semaines à le refaire grâce à la version « HD » sortie sur Xbox One, que j’ai redécouvert le jeu et que effectivement je peux maintenant en faire une critique plus… raisonnée ? Refaire le jeu c’est effectivement se rendre compte qu’il est pas aussi parfait qu’il ne l’était dans mes souvenirs ou avec mes yeux de pré-adolescent. C’est aussi se rendre compte des petits défauts qui font que le jeu est sans doute aujourd’hui difficile à aborder pour un néophyte. Mais c’est aussi se rendre compte avec une joie un peu émouvante que le jeu a des vraies belles qualités et c’est aussi mieux comprendre, avec son recul d’adulte, une partie des messages et de l’intrigue qui me paraissaient au mieux nébuleux quand j’avais douze ans. Et, surtout, c’est aussi redécouvrir un style de JRPG qu’on ne fait plus aussi bien, ces JRPG très simples, qui allaient à l’essentiel en terme d’intrigue, qui te noyaient certes de dialogues mais de dialogues qui avaient tous une fonction, une raison d’être. Il faut dire que refaire FFIX c’est aussi se rendre vraiment compte à quel point la traduction française du jeu était étincelante.
Mais avant de commencer, faisons quand même un inventaire – forcément cruel – des choses qui ont très mal vieillies: bon, déjà le jeu est globalement assez lent. Pas au sens rythme de l’intrigue ou quoi que ce soit, juste d’un point de vue technique. Les combats durent des plombes et, surtout, ils mettent des heures à démarrer. Genre y’a facile 20s entre le moment où l’écran devient noir parce qu’un combat aléatoire est venu interrompre la balade et le moment où le combat démarre vraiment. Même la réedition HD n’a pas forcément amélioré cet aspect là, du coup j’avoue que passé 5h de jeu j’ai commencé à abuser d’une fonction accélérateur qui est inclus au sein de cette réedition. C’est un accélérateur qui crée le problème inverse – tout va beaucoup trop vite – mais ça rend le jeu beaucoup plus confortable et le gain de temps est astronomique. D’autant que le nombre de combats aléatoires semble avoir baissé par rapport à mes souvenirs: j’ai mémoire d’un jeu où, vraiment, t’étais harcelé par les monstres et tu perdais facilement une minute en temps de chargement de combat à chaque fois. Tu m’étonnes que j’ai passé des plombes dessus: le jeu faisait tout pour que ça aille le moins vite possible !
C’est d’autant plus étrange que, comme je l’ai dit plus haut, l’intrigue elle, elle avance mine de rien assez vite: les scènes de dialogues sont plus courtes que dans mes souvenirs, ça tourne jamais autour du pot, t’es baladé assez vite d’une partie à l’autre de la carte et si tu fais juste le jeu en ligne droite, sans te perdre dans les différentes quêtes annexes proposées, y’a moyen de finir le jeu en une vingtaine d’heures aisément. La seule nécessitée sera de prendre parfois du temps pour grinder parce que les boss, effectivement, ils sont aussi retors que dans mes souvenirs. Pas retors-pute façon Shin Megami Tensei, juste retors façon « si tu viens mal préparé, tu vas un poil douiller. » Et il est vrai que découvrir Final Fantasy IX avec un oeil plus adulte c’est aussi prendre conscience de l’importance majeure des compétences. Quand j’étais plus jeune les compétences j’y allais vite fait mais j’activais que celles qui me permettaient « facilement » de gonfler des stats: genre les HP+20%, etc. Ceux aux effets plus « subtils » je les boudais alors que, merde, AutoRecup c’est tellement une compétence pétée, surtout vu la lenteur du jeu qui fait que parfois tu récupéres tous tes HP en un seul tour !
Après c’est vrai que tu sens aussi que c’est la fin de l’âge d’or de l’ATB, et que le système de combat en lui-même n’est plus aussi passionnant que tout ce que le genre va proposer dans la décennie qui va suivre. Je suis pas un fana de Final Fantasy X, par exemple, mais je dois avouer qu’en terme de tour-par-tour « classique », c’est un des meilleurs systèmes possible, là où IX c’est assez basique et la transe c’est tellement de la merde en vrai. Genre ça s’active de manière quasi-aléatoire (jamais quand tu veux) et en plus la moitié des persos je sais pas ce que la transe fait. Genre Freyja et Steiner ça change quoi la transe pour eux ? Y’a rien qui me l’explique, j’ai complétement oublié avec le temps et j’ai pas regardé la réponse sur Internet.
En règle générale, d’ailleurs, tu sens que Final Fantasy IX est un jeu étudié pour niquer le joueur qui a pas pris de guide stratégique ou de soluce sous les yeux. Y’a pas mal de quêtes annexes absolument débiles où si tu loupes UN truc à UN moment précis du jeu, la quête toute entière tu l’as dans ton auguste derrière. Genre si tu veux tous les cafés, faut absolument que dans le CD3 tu te casses de Tréno, que t’ailles à Dali et là bas tu trouveras un mini jeu UNIQUE, qui existe qu’à CE MOMENT LA, et qui te récompenseras par ce café, café qui te permettra de gagner une MAQUETTE. On est pas dans des niveaux aussi débiles que Final Fantasy XII et son mythique « t’as ouvert ce coffre random au début du jeu ? Oublie l’arme légendaire, gros raté » mais ça peut parfois être un peu énervant tant ça fait relique d’une autre époque.
D’ailleurs béni soit l’accélérateur de temps parce que la quête des chocobos, oh boi. C’est un mini jeu que j’adore mais qui se révèle SUPER DUR et SUPER CHRONOPHAGE. Tu passes 1mn à creuser au pif avec un Chocobo lent du cul, faut que tu tapes au pixel près, t’as que une minute et t’as une chance sur quinze de choper un Chocographe qui est la seule raison pour laquelle tu viens. Avec l’accélérateur inclus dans la réedition, c’est beaucoup plus « simple » même si honnêtement pour avoir fait une heure d’affilée de creusage de chocobo en x2 non seulement Vamo alla flamenco j’en avais marre mais en plus je commençais à avoir des hallus parce que percevoir de l’accéléré pendant une telle durée ça a des conséquences de maboule.
Mais le truc final que j’ai appris en rejouant au jeu, c’est que… le CD4 il est pas ouf du tout.
C’est surtout parce que Final Fantasy IX c’est un titre qui monte sans cesse dans les tours pendant 3 CD. Et ça c’est incroyable: tu commences dans le CD1 avec une parcelle minime du monde à explorer, t’es très guidé, tu peux absolument pas aller partout. T’es déjà dans une sorte de « couloir » mais un couloir où on te donne une illusion de liberté parce que t’es sur la mappemonde. Spoiler: c’est pas parce que tu peux visiter deux lieux – un qui est un cul de sac et l’autre qui fait avancer le scénario – que t’as une vraie liberté.
Dans le CD2, cette liberté elle reste guidée, tu restes baladé au gré du scénario mais la carte elle continue à grandir: jusque là sur ta carte t’avais juste le Continent de la Brune, t’avais déjà l’impression que c’était gargantuesque, tu vas dans les mines, tu débarques dans le Continent Extérieur et HOLY SHIT NON SEULEMENT Y’A UN CONTINENT DE PLUS MAIS TA MAP AFFICHE DEUX CONTINENTS SUPPLEMENTAIRES ET DES MILLIARDS D’ÎLE. Arrivé à ce point, le jeu peut vraiment commencer: t’as une idée du monde dans lequel t’es et, surtout, t’as enfin ta team au complet. Même si, encore une fois, le jeu te guide énormément et te « forces » ta team.
C’est du coup au CD3 que tout se débloque: tu peux enfin choisir qui tu veux dans ta team sans être forcé par le scénario de la composition de l’équipe et surtout t’as accès au Narcisse Bleu, le bateau du jeu. A partir de là, c’est l’extase parce que tu peux enfin visiter des lieux que le jeu te « force pas » à visiter. Aller sur le continent enneigé et découvrir Gaza Est 6h avant que le scénario te dise d’y aller ? Sympa. Faire le tour du continent oublié en cherchant une plage qui ne vient jamais ? Cool. Tomber sur des dragons gargantuesques qui one-shot ton équipe parce que t’es allé sur la mauvaise île ? C’est au programme, on kiffe un peu.
Et tout le CD3 c’est une montée en puissance assez extatique pour le joueur qui a une ame d’explorateur: non seulement l’intrigue accélère, mais t’as de plus en plus d’objets, d’équipements, de possibilités tactiques et stratégiques, et le jeu te le fait bien comprendre en continuant à monter dans la difficulté. L’intrigue passe d’une guerre entre deux royaumes à un questionnement clair & explicite sur la mort, l’existence, et la fin du monde. Et quand tu t’es lassé du bateau, surprise: l’Hildegarde III débarque et tu peux commencer à VOLER dans les airs. Toujours plus de lieux à explorer, la quête des Chocobo prend une envergure planétaire. Y’a une sorte d’ivresse dans ce CD où t’as plus en plus le contrôle sur ce que tu fais, une vraie possibilité d’évoluer à ton rythme, bref c’est l’aventure, la libération, qui se conclut par le voyage à Terra qui est d’une force incroyable. You’re Not Alone.
Puis on sort de Terra et là arrive le CD4 et tout devient… meh. Arbitrairement il est décidé que plein de villes et de lieux deviennent inaccessibles à cause de grosses racines moches. Gaza Est ? Plus visitable. Les portes ? Aussi. Condéa ? Idem. Les monstres sur la carte ? Quasiment tous les mêmes. On arrive donc dans un CD où on a moins de variété que dans le CD3. D’un point de vue narratif, ça fait sens: la Brume a ré-envahi le monde, y’a un aspect désespérant et déprimant qui est montré car il se peut que Héra vit ses derniers jours. Mais pour le joueur ? Qu’est-ce que c’est laid. Sans compter que le thème d’exploration de la carte – le sublime Crossing Those Hills – est remplacé par un nouveau thème beaucoup moins beau, beaucoup plus lourd. Il n’y a plus beaucoup de plaisir à explorer. Alors on va dans le dernier monde du jeu, Mémoria, un pur boss rush très ardu, sans pitié (putain j’avais oublié le monstre bâtard qui one-shot les membres de ton équipe avec Comète si tu fais ne serait-ce que l’erreur d’utiliser une attaque physique), très joli mais qui ne retrouve pas la force de Terra. On arrive dès lors aux derniers boss du jeu, hop hop au revoir Kuja, puis on affronte la personnification de la mort et du nihilisme – une idée que moi j’adore -, voilà c’était le CD4 mais heureusement après y’a 20mn de jolies cinématiques car la conclusion en elle-même est d’une grande beauté, empreinte d’une mélancolie rare.
Mais rah, qu’est-ce que ce CD4 m’a un peu foutu le seum.
Donc du coup voilà, dans ma tête mon adoration de Final Fantasy IX était aussi liée au fait que c’est un jeu qui a ravi l’aventurier qui se cachait dans le moi enfant. Et c’est vrai que les 3 premiers CD sont quand même excellents de bout en bout. Y’a un bon rythme, un bon équilibrage entre intrigue et liberté de se balader. Puis surtout – et je l’avais pas tilté à l’époque -, le jeu est vraiment malin puisqu’il te force à passer du temps avec tous les personnages (bon ok sauf Tarask.) Genre y’a un tel turnover dans l’équipe au début que tu apprends vite à comprendre qui fait quoi, quelles sont les forces de tel perso, les défauts, etc etc. Pendant 2CD on te force à utiliser plusieurs configurations d’équipe et c’est très bien comme ça, ça t’empêche de vite entrer dans une sorte de faux confort où tu utiliserais la même équipe en boucle. Comme ça quand t’arrives au CD3 et que tu peux choisir ta team, tu sais déjà très bien qui fait quoi, ils ont déjà tous un certain niveau, et tu peux bosser là dessus.
Après, l’équipe en elle-même, j’avais zappé que certains personnages manquaient clairement de développement: la pauvre Freyja n’a plus aucune évolution majeure passé Clayra (elle retrouve son vieux maître et hop, fini, plus rien à faire), quant à Tarask le pauvre ne bénéficie d’aucune faveur de la part de l’équipe de dev: tu pourrais littéralement passer tout le jeu sans jamais l’utiliser… et son histoire perso est résumée en quelques lignes, sans que jamais il ne soit un focus principal de l’intrigue. Steiner est assez borderline, dans la même idée, avec un développement qui se stoppe brutalement après le combat d’Alexandrie. Ma bonne surprise par contre ça a été de redécouvrir Kweena, qui avec sa candeur en apporte plus que ce que je me souvenais. Rien de très subtil, évidemment, et un personnage souvent cantonné à son rôle de ressort comique, mais c’est loin d’être un couillon !
Par contre, rien à dire de négatif sur le traitement des quatre « vrais » héros, c’est à dire Djidane, Grenat, Eiko et, surtout, Bibi. Ptit Bibi qui vole toutes les scènes et dont la maturité grandissante au fil de l’oeuvre en fait un protagoniste incroyable, qui doit gérer avec le fait d’apprendre sa propre mortalité et d’en devenir meilleur grâce à cette connaissance. C’est un développement qui est toujours extrêmement émouvant, qui résonne d’autant plus avec celui de Djidane et de l’antagoniste, Kuja, qui ont eux même des rapports très troubles avec leur durée de vie.
Quant à Grenat, c’est un personnage qui a vraiment un développement très intéressant. De princesse mutine au départ à reine sans confiance en elle, qui cherche à se faire entendre dans une société qui tient à la sur-protéger à tout prix, c’est un personnage qui m’a pas mal passionné, et dont j’ai mieux compris les doutes, les frustrations et les sentiments aujourd’hui qu’à l’époque. Et puis il y’a Eiko, une brute (de 6 ans) en combat, au caractère fort et indépendant, mais quand tu grattes derrière la fausse maturité, tu y trouves une jeune fille avec des doutes et un passé tragique, qu’elle essaie d’affronter du mieux qu’elle peut. Après, on peut se demander pourquoi d’un point de vue gameplay on nous offre deux mages blanches – moi je suis team Eiko dans ma team parce que Carbuncle c’est un don du ciel – mais les deux personnages étant particulièrement bien construits, ne boudons pas notre plaisir.
Autre truc que j’ai mieux apprécié aujourd’hui qu’à l’époque: LE TETRA MASTER. Ce mini-jeu de cartes inclus dans le jeu m’a effectivement rapidement passionné, et j’avoue avoir perdu beaucoup de temps dessus puisque à chaque fois que j’arrivais dans une nouvelle ville, j’affrontais systématiquement tous les villageois pour voir quelles nouvelles cartes je pouvais choper. Y’a quand même 100 cartes différentes, et je me suis donné pour objectif de toutes les avoir, ce qui est pas simple puisque sur la fin du jeu, ça commence à être assez brutal ! D’autant que c’est un jeu qui repose sur une part d’aléatoire qui m’a élargi le cul à plus d’une reprise. J’aimerais une minute de silence pour cette carte Troll 4M02 qui pointait dans toutes les directions et qui s’est fait niquer par un putain de Mammouth à la con, faisant partir cette carte à jamais de mon deck. Chienne de vie.
Mais généralement, je comprends aujourd’hui toujours plus pourquoi Final Fantasy IX est un jeu qui m’a touché au coeur quand j’étais gosse: parce que je cherchais dans des jeux des mondes à explorer. Faut comprendre qu’en 2001 j’étais un an avant de découvrir GTA III, et que à l’époque les deux seuls mondes virtuels d’envergure que j’ai jamais exploré c’était les deux Zelda sur Nintendo 64. Que ce soit Hyrule ou Termina, c’est des mondes complets, travaillés, passionnants à explorer mais dans Final Fantasy IX on allait encore plus loin: les villes étaient encore plus grandes, les décors dessinés étaient somptueux et surtout que ce soit Alexandrie, Lindburg ou les plus petits endroits comme Condea, le Village des Mages Noirs ou Gaza Est… bah ce sont des villes pleine de vie. Ou les villageois ont plein de chose à dire, où chaque maison, chaque plan, chaque décor peut cacher quelque chose: un objet, un mini jeu. Final Fantasy IX est un jeu détaillé, qui donne vraiment le sentiment que le monde qu’il dépeint existe, possède sa cohérence, ses règles. J’étais soufflé.
Donc voilà, j’ai refait Final Fantasy IX et je suis toujours heureux de constater que c’est un grand jeu. Mais vous savez ce qui me rend encore plus heureux ? D’avoir pris conscience de ses défauts, de l’avoir fait tombé de ce piédestal mental sur lequel je l’ai mis, sur lequel je l’idolise depuis vingt ans. Mais ce n’est pas négatif: aimer une oeuvre c’est aussi accepter et aimer ses défauts, ses soucis. De l’admiration niaise, je suis passé donc à un amour sincère, compréhensif. Et ça honnêtement c’est la plus belle chose que je peux offrir à un jeu qui m’a tant marqué, tant touché.