Rencontre intéressante (+ bugs divers et variés)
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EDIT: C’est réglé ! Magie du direct !
Jean Lambert-Wild n’est pas quelqu’un qui est sur wikipédia, ni quelqu’un qu’on trouve partout dans la presse, dans la radio, alors qu’il s’agit d’un personnage assez central dans toute la vie culturelle caennaise: agé de 37 ans, il est responsable depuis début 2007 de la Comédie de Caen, un des centres théatraux les plus actifs de France, Un type dont on me parlait beaucoup en cours de Théâtre (il faut dire qu’il reprenait une Comédie de Caen endettée par son propriétaire précédent) et dont j’avais vu une de ses pièces, nommée Le Malheur de Job, qui se révélait être un des bons souvenirs de toute cette saison culturelle 2007-2008 qui fut ma dernière en tant qu’elève de Théâtre classique. Bon je ne vais pas vous parler de Théâtre, du fait que je regrette pas mal la mauvaise image que pas mal de gens ont du média alors que le seul truc qu’ils ont du voir, c’est sous la torture et forcé par un professeur de français aux bonnes intentions un peu trop exagérées.
Pourquoi je vous parle de Jean Lambert-Wild donc ? Vous savez peut-être (ou pas) que j’officie régulièrement sur la radio campus caennaise, Radio Phénix comme chroniqueur jv/manga, cette année chaque mardi pendant un quart d’heure de 19 à 20. Et donc par conséquent je l’ai rencontré tout à l’heure. Oui bon là rien d’intéressant vous me direz, des gens on en rencontre tous les jours, c’est normal, tout ça. Sauf que quand je me suis présenté comme chroniqueur manga/jv, il m’a dit: Oh, et vous présentez quoi ce soir ?. Tiens, cool, un invité intéressé, ça change. Bon alors je lui dis que je compte présenter Highschool of the Dead, un peu en m’attendant à une réponse du type « ha je connais pas », parce que bon, je suis un sale élitiste blasé. Et là, « Oh, vous allez présenter le dernier sorti ?« , han hein quoi heu. Il est au courant que le tome 3 est sorti y’a une ou deux semaines. Han. Cool. L’homme est connaisseur.
S’en suit alors l’interview, effectuée par mon compère, et puis après 25mn d’interview, où il dit plein de trucs assez enthousiasmants, et dit qu’une de ses pièces était inspirée d’un manga, qu’il était assez intéressé par la vision japonaise du monde, toujours très remplie de ce mélange entre traditions et modernité, du fait que les forêts subsistent encore énormément dans ce pays malgré l’aspect high-tech qu’on en a. Bref, c’est encore plus sympa. Et vient la pause musicale, et là donc on discute un peu. Et lui me dit qu’il a plus de 700 (à moins que ce soit 7000, je sais plus) BD/Manga et qu’il était passionné par…
… Osamu Tezuka. Là c’est assez énorme. Je lui dis que je connais Tezuka mais loin d’être un expert sur lui, que j’ai adoré l’histoire des 3 Adolfs, mais que je le connais encore mal, mais qu’effectivement c’est un grand personnage. Lui me dit qu’il adore sa vision comme auteur, que la sonnerie de téléphone de la Comédie de Caen c’est Astroboy, qu’il est aussi assez fan de 20th Century Boys et d’Urusawa en général, tout ça, qu’il trouvait dommage que les Tezuka soient assez planqués dans les fnac et compagnie, que c’était pas forcément les plus connus, que tout ce qu’il avait fait n’était pas forcément traduit. Salue sa performance de productivité. On sentait vraiment un gros fanboy, tant et si bien que c’est dommage que la pause musicale ne fut pas assez longue et qu’il devait partir pour jouer sa pièce le soir même, car cela aurait pu durer encore longtemps.
Et du coup après 4mn de discussion sur Tezuka et Urusawa, j’ai du parler pendant 10 minutes de Highschool of the Dead, sans doute un des mangas les plus non-intellectuels que j’aurais pu chroniquer – mais très cool quand même. Maintenant je sais ce que veut dire passer du coq à l’âne. C’est horrible.
8 commentaires
Vins
La vie c’est comme une boîte de chocolats … :p
« qu’il trouvait dommage que les Tezuka soient assez planqués dans les fnac et compagnie, que c’était pas forcément les plus connus »
Et là, je suis carrément d’accord avec lui ! C’est clair que l’accessibilité de certaines oeuvres comme les Tezuka ou même d’autres titres laissent à désirer (malgré les choix de certains éditeurs, comme Kana par exemple qui réédite les Astro Boy)… Je n’ai moi-même lu aucun titre du maître et j’ai souvent l’impression de manquer quelque chose, chaque fois que je croise un tome je me dis « tiens faudrait que j’essaye un jour » mais bon voilà y’a que le tome 2 tout en haut d’un rayon et puis au final je prends le énième one piece du mois et je passe mon chemin … Car oui, on va être finalement tenté par toutes ces nouveautés au chara-design tellement plus accrocheur mais à l’histoire potentiellement plus pauvre …
Du coup j’ai toujours cette impression un peu frustrante de manque de recul, que ce soit dans les mangas ou les animes d’ailleurs …
Tayo
Et pour entendre la douce voix d’Amo sur les ondes il faut se brancher quand sur la radio ? =)
Gemini
Ben si Osamu Tezuka est planqué dans les FNAC et consort, c’est parce que cela ne se vend pas, tout simplement. A l’époque où l’auteur était presque nouveau en France – et je parle du temps où Glénat avait déjà arrêté d’en publié après les échecs de Black Jack, du Roi Léo, et d’Astro Boy – ses manga étaient aussi bien présentés en FNAC que n’importe quelle nouveauté, mais voilà : ça ne marche pas, essentiellement parce que beaucoup s’arrêtent à la couverture, cette même couverture qui a sans doute attiré de nombreux lecteurs de High School of the Dead…
Il y a un public pour du Osamu Tezuka en France, tout comme il y a un public pour du Jiro Taniguchi. Seulement là où Jiro Taniguchi publie à peu près autant qu’un auteur français ou belge – autant dire que ses lecteurs n’ont pas trop le choix dans ses publications, et que chacun de ses manga peut espérer faire de bonnes ventes voire de très bonnes ventes – Osamu Tezuka nous laisse 50 ans de manga produits à un rythme impressionnant. Son nombre de séries est faramineux, chaque éditeur veut y aller de son titre pour le prestige et car les ayant-droits japonais ne sont pas chiants (et ne demandent pas beaucoup d’argent), le marché français a fini par être saturé et chaque nouveau manga se trouve dilué parmi les autres publications du Maître ; sachant que le porte-feuille des amateurs de Osamu Tezuka n’est pas extensible et qu’ils sont moins nombreux que les lecteurs de Naruto, chacun doit faire un choix et finalement les ventes de chaque tome sont faibles.
Je trouve qu’il existe un paradoxe Osamu Tezuka en France. Les articles et les expositions évoquant le Dieu du Manga et en font le mangaka dont il est le plus question dans les médias généralistes, mais les ventes ne suivent pas. Ceux-là même qui fustigeaient les manga (mais en pensant aux animes) il y a deux décennies à cause de leur sexe et de leur violence encensent aujourd’hui le Maître, alors que niveau violence (même si elle n’est jamais gratuite) et surtout niveau sexe, il se montre plutôt décomplexé, et sans doute plus que nombre de mangaka récents qui se limitent à des vues chastes sur les poitrines et les culottes, alors que lui traitaient ouvertement de nombre de pratiques telles que la zoophilie. N’oublions pas qu’à travers les Animerama, Osamu Tezuka a inventé l’anime hentai !
Amo, si tu veux briller en société, j’accepte de te donner des cours de Tezuka 😀
Korigan
Ou comment faire de la pub pour ces chroniques sous forme de la narration de la rencontre entre 2 otaku, c joli quand même!
Sinon y a pire comme représentation pour un auteur, sachant qu’il y a environ une centaines de ces œuvres éditées en France, c’est déjà bien, mais trop comme la dit gemini, mais il a un avantage, c’est qu’avec son statut de créateur du manga actuel, il est présent dans presque toutes les bibliothèques, j’en ais déjà lu une quinzaine comme ça et y en as autant qui m’attendent si je revient dans ma ville natale. Donc niveau représentations c’est quand même pas mal! D’ailleurs si vous êtes a la recherche de titre sortant du cadres des bleach, naruto et compagnie, il y a dans la pluspart des bibliothèques de préfecture pas mal d’œuvres atypiques qui valent le détour!
Et tezuka est un scénariste/parolier prolifique et de génie mais la qualité des dessins n’est pas ce qui l’importait! Mais pour une bonne part du public francais ça l’ais donc ce n’est pas étonnant qu’il n’ait pas autant de succès que merité!
Amo
C’est pas faux. Les Tezuka que j’ai lu c’était en CDI, et il semblerait que tous les CDI de lycées soient blindés d’histoire des 3 Adolf, ce qui est pas trop trop mal. Mais après dans mon lycée, y’avait que l’histoire des 3 Adolf justement. Et Gen d’Hiroshima aussi mais c’est pas le même auteur.
Sinon pour les chroniques c’est le mardi de 19 à 20h, et pour être plus précis, souvent de 19h30 à 20h00, la première partie de l’émission étant cinéma et compagnie. Mais ça fait un an que j’en fais alors bon, blasé :p. Et donc si vous êtes caennais c’est 92.7, sinon vous allez sur le site web de l’émission et vous l’écoutez en streaming.
@Gemini : Marrant, hier je matais un reportage sur Tonkam et le pdg était assez triste a propos d’un autre auteur: Adachi. Qui possède une GIGANTESQUE AURA mais qui se vend juste PAS DU TOUT. Vieux auteurs, même combat ?
Gemini
« Vieux auteurs, même combat ? »
Oui et non. Certains vieux auteurs se vendent bien (même si vieux est un concept tout relatif), mais uniquement car un anime adapté de leur œuvre a eu un grand succès en France. Hélas, Théo et la Batte de la Victoire (Touch) de Adachi Mitsuru n’est pas de ceux-là, et les séries de Osamu Tezuka diffusées en France ne ciblaient qu’un très jeune public (malgré leurs messages) qui leur donnent finalement une image biaisée auprès de ceux qui s’en souviennent… Par contre, Glénat va rééditer Dr Slump qui date du début des années 80, et les ventes devraient suivre car c’est du Dr Slump et surtout car c’est du Akira Toriyama. A l’inverse, malgré la popularité de Albator 78 en France, les manga de Leiji Matsumoto ont été des échecs qui ont dissuadé Kana, éditeur qui possède l’exclusivité des droits sur ses écrits, de poursuivre l’aventure.
Quelques volumes de manga sont sortis très sporadiquement jusqu’à la fin des années 80, comme Le Vent du Nord est comme le Hennissement d’un Cheval Sauvage (de Shotaro Ishinomori), mais c’est dans les années 90 que tout a vraiment débuté. A partir de là, le style de dessin de nombre d’auteurs a paru trop daté pour attirer le lecteur, alors qu’au Japon, ces mêmes auteurs jouissent d’une grande popularité car le public les a découvert et commencé à la apprécier alors que leur trait était d’actualité. La France a 60 ans de manga à rattraper, mais les éditeurs – pas fou – préfèrent se cantonner à des titres récents même médiocres, car ils se vendent mieux que les chefs d’œuvre de plus de 20 ans, preuve en est les ventes désastreuses de l’anthologie d’Astro Boy et de Au Bord de l’Eau.
Paradoxalement, les vieux auteurs possèdent de véritables fans, bien plus fidèles que les lecteurs types, mais le gros du public s’en moque et c’est lui qui fait les chiffres d’affaire.
Gold
Je n’aime absolument pas le style graphique d’Ozamu Tezuka, mais en fait c’est dommage parce qu’apparemment y a du potentiel scénaristique…
AP
Gold >>> Ta réflexion me paraît un poil limitée dans la mesure où Tezuka a changé au moins 5 fois de style graphique tout au long de sa carrière. J’ai du mal à croire qu’on puisse être réfractaire aux 5.
Non, le gros problème de Tezuka en France, c’est qu’on a eu d’un coup ses oeuvres pour adultes et pour enfants avec des éditeurs (des fans et des journalistes) qui nous ont bassiné avec leurs « tout est bon chez Tezuka ». Je pense que ça a créé des malentendus et que ça a dû laisser nombre de personnes circonspectes.