Mangas & Animes,  Not Safe For Work

[Néant Sept #23] Le Top 10 des mangas NihoNiba

Ayé la décennie s’achève mais avant ça on va pas se refuser une toute dernière tradition avec ce bon vieux article du 31. Dix ans maintenant qu’un article est publié chaque 31 décembre. Au début c’était pour m’occuper quand j’étais seul chez moi, depuis c’est juste… un truc ? Mais qu’importe, cette fois-ci c’est surtout l’occasion pour moi de partir sur un sujet qu’on a pas évoqué depuis mine de rien pas mal de temps sur Néant Vert: le hentai. C’est quoi mes derniers articles sur le sujet ? Soit ma découverte des auteurs Hamao & Key, soit ma trad un peu wtf d’un doujinshi Sword Art Online. Dans tous les cas on avait pas évoqué le sujet depuis au moins deux ans et demi, ce qui est bizarre quand on se souvient que les premières années de ce blog faisait du traitement du hentai une sorte de signature, de spécialité.

DU COUP ALLEZ ON MET LES GRANDS MOYENS ! Depuis le début de l’année, un nouvel éditeur s’est lancé dans le marché du hentai en France: NihoNiba. « Nouveau » est évidemment un terme un peu fort – il s’agit surtout du renommage de la collection Hentai sans interdits de Taifu. Mais cela donne à la maison d’édition une vraie nouvelle visibilité, une charte graphique plus acceptable, de nouveaux formats pour les tomes et, surtout, un contrat avec la maison d’édition Wani qui jusque-là refusait de sortir ses mangas en France. Et Wani c’est pas n’importe qui dans le milieu: c’est sans doute le premier éditeur dans le marché du manga fripon. Le Comic Kairakuten, leur magazine principal, c’est clairement ce qu’on peut décrire comme « le Shonen Jump du cul. »

Un Comic Kairakuten posant à côté d’un tome de NihoNiba – notez à quel point Homunculus a évolué entre 2013 (manga de droite) et 2019 (couverture du Comic Kairakuten)

Donc un redesign de marque assez bienvenue, d’autant que la collection Hentai Sans Interdits avait commencée à s’essoufler. Souvenez-vous, j’y chroniquais début 2013 l’un de ses premiers mangas sortis, How Good Was I de Yamagatogawa, mais, depuis, une vingtaine de mangas sont sortis avant que la collection végète. Et entre temps HotManga, filiale d’IDP, a fait son apparition sur le marché, a commencé à inonder en scred la niche hentai de plein de mangas différents, bref j’imagine que Taifu s’est retrouvé à devoir enfin négocier avec Wani qui, jusque là, en Occident, ne traitait que avec Fakku, ancien site référence devenu éditeur légal – dans le métier on appelle ça faire une Crunchyroll.

Bref, nous voilà en 2019, et NihoNiba semble avoir fait une première année très solide: dix mangas de sortis en douze mois, dont certains des auteurs les plus attendus en France car les plus populaires du Japon. Donc vous me connaissez, un tel démarrage je n’y suis pas insensible et donc me voilà débarquant dans les DM du CM de NihoNiba début décembre pour demander si il peut m’envoyer toute la collection pour que je fasse un article dessus. Et, écoutez, il a dit oui. Donc non seulement Néant Vert parle de cul pour finir la décennie, mais en plus c’est la première fois depuis le démarrage du blog que Néant Vert passe par le jeu des exemplaires presse pour un article. Quel professionnalisme de ma part ! Je remercie donc NihoNiba pour leur amour du jeu.

Je dis amour du jeu car, oui, on va faire un top 10 des mangas de NihoNiba.

Mais avant ça, juste parlons des mangas NihoNiba en tant qu’objet. Déjà quelques photos –

En haut à gauche: manga Wani original (ici ce bon vieux Shoujo Material de Naruko Hanaharu, un des rares h-manga à s’être vendu à un million d’exemplaires.)

En haut à droite: un manga « hentai sans interdits » (et ptet l’un des meilleurs)

En bas à gauche: un manga Nihoniba

En bas à droite: le même manga, mais la version Fakku Books. Oui j’ai deux fois le même manga chez moi et j’avais hésité lors de mon voyage à prendre le tome japonais histoire d’avoir la trinité.

On notera que Hentai sans Interdits c’était vendu « -16 », sur NihoNiba on est sur du « -18 » direct :’D. De son côté, Fakku Books a pas forcément à afficher la limite d’âge sur la couv – c’est des bouquins qui sont vendus exclusivement en ligne donc en théorie l’acheteur sait très bien quel âge il a au moment de la commande.

Vue de tranche – vous noterez que les américains mettent dans l’autre sens parce que nique.

Vous noterez que le tome américain est également plus large. En règle général les mangas Fakku sont assez interessants parce que tu sens que ça force un éditeur américain à faire du manga d’une façon inédite sur leur continent: ils le sortent avec une vraie couv, ce qui est une mini-révolution.

Bon le principal c’est que en terme d’objet le manga Nihoniba me paraît être le bon maillon entre le tome de hentai japonais normal et le tome de manga à la française. Sachant que dans tous les cas, un tome de Nihoniba ça prend plus de place qu’un tome normal quoi qu’il arrive…

Allez, passons donc au classement maintenant ! Vous vous demandez peut-être « mais comment on classe du hentai ? » Bah me demandez pas moi j’ai classé au pur feeling et en fonction de mes goûts personnels. Après en règle générale si t’as une vraie diversité, un style qui te permet d’exprimer de manière réussie la passion des ébats et des intrigues qui sortent du lot, c’est déjà top ! Bon, allez, il est temps de classer le cul ! Et on commence par… euh… un inclassable ?

Hors-classement: Métamorphose de ShindoL

Voilà un sujet compliqué: est-ce que Metamorphose est un hentai vraiment comme les autres ? Il a autour de lui cette aura quasi-mémetique ou il suffit de poster une case ou deux bien sélectionnées, souvent arborant une binoclarde au regard vide, pour se faire un peu insulter par Twitter. Comme une sorte de grand traumatisme commun pour une génération entière, sans que personne veuille vraiment se décider un jour à crever l’abcès. Car Métamorphose c’est un manga qui en 200 pages va te raconter la descente en enfer d’une fille qui voulait juste se faire belle pour peut-être enfin s’aimer un peu et qui cent pages plus tard, entre deux overdoses, se demande l’air un peu déçue si elle va pas encore devoir avorter. Faut dire que partouzer avec des clochards sans protection, c’était pas sa meilleure idée mais en temps quand tu te fais violer par ton père un chapitre plus tôt, t’as plus les idées claires passé un certain point.

Métamorphose c’est un des deux premiers hentai de NihoNiba et c’est quand même assez osé comme note d’intention. C’est une oeuvre qui clairement mélange la pornographie avec l’horreur. Mais attention, pas une horreur fantastique, non, une horreur très terre-à-terre, celui d’une jeune femme à qui il arrive le pire, que la société abandonne et traite plus bas que terre. Rien ne lui est épargné mais rassurez-vous elle est pas seule parce que rien ne nous est épargné vraiment non plus. On se demande si l’auteur veut juste voir jusqu’où il peut aller en terme de scènes-choc alors parfois il nous offre des plans inédits. Genre vous aimez pas les plans de coupe en rayon X quand on voit le mec éjaculer dans l’utérus ? Là vous allez adorer, y’a ce genre de plan mais cette fois tu vois le foetus aussi qui se prend une ptite rasade. Délicieux.

 Henshin by Shindo L     © 2016 Shindo L/WANIMAGAZINE CO.,LTD.  

Je vais pas nier que je suis sorti de ma lecture de Métamorphose avec une certaine forme de nausée. Pour moi, c’est le genre d’oeuvre à ranger avec ces films italiens « choc » des années 70 – j’y ai retrouvé le même malaise et la même absence de concession que devant un film comme Salo et les 120 journées, où le spectateur se retrouve à s’interroger sur son propre voyeurisme pendant que le réal continue de lui projeter de la « merde » à la gueule – parfois littéralement.

Bon bref vous l’avez compris: techniquement c’est de la pornographie, mais Metamorphose va beaucoup, beaucoup, plus loin que ça. Donc inclassable. Et surtout vraiment réservé à un public averti :’D.


9/ Cheeky & Chubby de Meme50

Meme50 est l’un des auteurs les plus producitfs de la Wani et autant vous le dire – j’ai jamais eu un seul moment dans ma vie où j’ai particulièrement retenu quoi que ce soit de lui. Pourtant là tu vois, je vois « chubby » sur le nom du manga, je me dis que si la promesse c’est des formes voluptueuses ok c’est déjà un début de promesse. Mais au final… eh… ce n’est pas très passionnant à lire. C’est pas mal d’histoires un peu hardcore où adultères et consentements flous sont souvent au rendez-vous. Y’a même une gorge profonde qui fini en vomi à un moment mais ça va la fille est contente, je cite, de « s’être fait violer le fond de la gorge. » Mais ça au pire bon c’est pas tant dramatique que ça, je cherche pas de la moralité dans le hentai. C’est juste que derrière y’a pas forcément un style très marquant, ça manque globalement de fluidité, l’érotisme est au final assez… primaire. Mise en contexte / fellation / pénétration, en boucle et en boucle.

Guchogucho Sakari chan by MEME50     © 2014 MEME50/WANIMAGAZINE CO.,LTD.

Bref, ptet que c’est juste totalement pas ma came, mais je peine à trouver une once d’interêt à ce titre, dont la seule qualité est qu’il raconte des histoires qui s’étendent sur trente ou quarante pages au lieu de la vingtaine habituelle. Du coup on pourrait mieux s’attacher aux personnages… si il y’avait quelque chose à quoi s’attacher ! Ca m’ennuie vraiment de pas avoir plus de choses à dire pour le dernier du classement mais c’est juste que c’est même pas si mauvais, juste assez… banal ?


8/ Imagination Real de Takeda Hiromitsu

Imagination Real veut nous raconter une vraie histoire en deux-cent pages: celle d’une idol qui va trouver l’amour (en la personne de son voisin gentil et avec un peu d’embonpoint) et se faire punir derrière quand le monde entier va l’apprendre, punition qui va impliquer des jeux sexuels et de la prise de produits aphrodisiaques dans une quantité probablement léthale dans la réalité. On est donc un peu dans une sorte de Métamorphose-light, où une meuf va se faire punir pendant 200 pages par la société patriarcale pour avoir voulu chercher du bonheur interdit par des règles absurdes. L’analyse politique, elle va néanmoins se stopper là parce que c’est au final juste un prétexte pour enchaîner tous ces tags que vous connaissez que trop bien: de l’adultère, de la prise de drogues, des esprits brisés par le plaisir, de l’amour en groupe, le tout sans sensualité mais avec un ton… cru ?

Ima♡Ria by Takeda Hiromitsu     © 2014 Takeda Hiromitsu/WANIMAGAZINE CO.,LTD.

Si vous aimez le hardcore, ok ça peut être intéressant. En l’état j’aime quand meme un peu le style et y’a quelques idées rigolotes comme ce chapitre où des idols doivent faire des jeux télévisés très sexualisés, ce qui donne l’occasion de voir des filles à gros seins escalader un mur où les seuls points d’appuis possibles c’est des bites qu’il faut durcir avant d’utiliser. Eh, y’a de l’idée !

Note: admiratif de la trad française qui, sur ce titre, lâche oklm un petit « Tu remplis ma chatte et mes pensées. » Qui a dit que le romantisme était mort ?


7/ Désir d’obéir de Doumou

Je sais pas si vous lisez les postfaces des auteurs de hentai mais parfois c’est un peu déprimant ! Dans le postface de Désir d’obéir, Doumou nous dit que c’est son troisième tome mais que « plus ça va, moins je comprends les mangas érotiques. » Aie aie, quel manque de confiance en soi ! Par contre je sais pas si je serais capable de le remettre d’aplomb avec des beaux compliments parce que, en fait, Désir d’obéir est assez… standard. Sa principale qualité c’est d’avoir une thématique assez claire qui va lier les différentes petites histoires puisque ici on nous parle de BDSM donc chaque histoire va être un peu lier à ça – soit voir les héroïnes se faire attacher, des rapports de dominance se mettre en place quand ce ne sont pas carrément des couples qui s’engueulent en baisant.

Iinari Akume by Doumou     © 2015 Doumou/WANIMAGAZINE CO.,LTD.

Alors que dire de plus à part ça ? Les héroïnes ont souvent des très gros seins qui sont pas visuellement très attirants, mais chaque histoire a au moins la légère tendance à inverser régulièrement les rôles – genre telle fille timide un peu soumise peu vite switcher en dominatrice une fois les bonnes conditions posées. Y’a du coup un peu de variété et c’est pas mal. En somme: pas désagréable mais ça va plus être le style qui va pécher ici. Enfin, après, feuilletez le tome, ça se trouve ça sera plus votre came que moi.


6/ Aux couleurs de la séduction de Cuvie

Ah Cuvie ! Ceux qui l’ont découvertes avec le très sympathique et très motivant manga En Scène, qui raconte l’histoire d’une écolière japonaise qui veut se lancer dans le monde du ballet, seront donc surpris de non seulement savoir qu’elle a une importante carrière dans le manga érotique, mais qu’en plus cette carrière elle continue ! La suivre sur Twitter c’est rigolo parce qu’elle poste trois choses dessus: des news autour de En Scène, les photos de ses milliards de voyage en Europe et les news autour de ses chapitres de cul. Et dans le genre, elle est très expérimentée puisque sa carrière a démarrée y’a presque quinze ans ! Et cela a impliqué certains excellents trucs dont la série Nightmare Maker.

Iromeku kanojo by Cuvie     © 2014 Cuvie/WANIMAGAZINE CO.,LTD.  

Cela étant dit, Aux couleurs de la séduction c’est clairement pas le meilleur taf de Cuvie. Beaucoup de chapitres d’une vingtaine de pages et surtout pas mal de trucs un peu répétitif au sein de ce tome – comme par exemple le fait que la majorité des histoires semblent tourner autour de l’alcool. Du coup c’est pas qu’on s’ennuie mais c’est juste que jamais Cuvie semble forcément retrouver sa force d’antan, où elle mélaît l’érotisme le plus sensuel avec parfois des histoires un peu dérangeantes, un peu étrange. Ici, c’est juste plein de couples un peu idiots qui font des trucs un peu idiots sous l’effet de l’alcool. Puis généralement peu de préliminaires, beaucoup de focus sur la pénétration, ça tourne un peu en rond.

Mais bon, Cuvie c’est aussi un style assez remarquable, avec un bon travail sur les expressions de plaisir, et des corps vraiment jolis. Et puis ça a le bénéfice de l’expérience de son autrice: c’est facile à lire, c’est bien découpé, les histoires sont simples et bien racontées donc, écoutez, ça reste bien et sympa. Mais au fond tu sais qu’elle peut faire mieux, qu’elle a même déjà fait mieux, donc difficile de s’en contenter ! Considérez ça comme une porte d’entrée vers un univers beaucoup plus large, donc.


5/ Une pointe d’insolence de Naomi Nekomata

Là encore, comme Cuvie, voilà une véteran ! Naomi Nekomata elle faisait des doujinshi Naruto y’a perpet, mais de manière intéressante, elle est apparue il y’a finalement peu de temps dans le monde du hentai « original » et Une pointe d’insolence n’est finalement « que » son quatrième h-manga. Si elle s’est longtemps spécialisée dans le futanari, son passé ne semble pas très important pour comprendre et apprécier ce Une pointe d’insolence dont le contenu est, encore une fois, plein de petites histoires qui semblent tourner autour de thématiques assez simples: des petites histoires d’amour, des filles à gros seins et une mise en avant de jolies lingeries, qui ont tendance à rester sur les héroïnes, qui semblent (presque toutes) préférer le débraillé à la nudité.

Nama ikizakari by Nekomata Naomi     © 2016 Nekomata Naomi/WANIMAGAZINE CO.,LTD

Cela étant dit c’est un h-manga très facile d’accès, qui ne vous choquera jamais de part son contenu. Je pourrais critiquer le fait que, au final, j’ai beau avoir lu le volume hier soir et ne pas me souvenir de la moindre histoire ! Mais pour autant je me plaindrais pas réellement parce que tout le taf était fait: les corps étaient jolis, les scènes de baise assez variées, y’avait un vrai focus sur le plaisir féminin qui était pas trop mal retranscrit via des expressions et des onomatopées, en somme ça marche bien ! Naomi Nekomata connaît son taf, tu sens que du H elle en dessine depuis plus d’une décennie, et juste ça c’est suffisant pour que ça soit solide.

Bref, le vanilla le plus vanilla possible, avec le minimum nécessaire de passion pour que ça prenne. C’est un cocktail simple, mais pas désagréable !


4/ Vivid Honey de Akagi Akahito

Ah j’aime beaucoup Akagi Akahito ! C’est un de ces auteurs avec un style assez rond et qui a cette tendance que j’apprécie à parfois « tout donner » sur une case bien précise. Il s’est d’ailleurs lancé cette année dans une série « safe » – un truc à base de jeune femme qui s’amuse à taquiner un garçon, bref pas une histoire fondamentalement originale mais on est content pour lui. Vivid Honey est donc son second h-manga, et c’est là aussi une compilation de plein de petites histoires qui pour le coup sont assez variées mais tournent toutes pas mal autour de… meufs qui prennent pas mal l’initiative. A l’image ainsi de ce qui va devenir la « mascotte » de Akagi Asahito, un personnage introduit dans ce volume: Karen Omori, présidente du conseil des élèves et amoureuse des bonnes choses. Le personnage va être la star du manga suivant de Akahito mais son apparition dans Vivid Honey ne manque déjà pas de saveur.

Ama♡Nama by Akagi Asahito     © 2017 Akagi Asahito/WANIMAGAZINE CO.,LTD

Y’a un peu de tout dans ce Vivid Honey: de l’amour en groupe, de l’amour en bibliothèque, des gyarus, des esprits baiseurs dans la forêt, des délinquantes… Et, comme dit plus haut, deux trucs constants: des héroïnes taquines qui ont pas peur de mener les hommes du bout du doigt, et des hommes qui ont eux même souvent de très gros membres. Des interêts communs, donc, qui se retrouvent dans des histoires plutôt plaisantes, bien menées, parfois pas dénuées d’humour – comme ces deux pauvres idiots qui se retrouvent en enfer et doivent se faire jouir mutuellement pour se réincarner. C’est un chouette style, sachant que en plus le troisième h-manga de Akagi Asahito, Itsu Bitch, est encore meilleur en terme de variété et de plans bien bossés. Un peu de patience, j’imagine ?


3/ Le parfum sucré du désir de Aduma Ren

Aduma Ren, wow, c’est une étoile filante: le gars il est apparu en 2009, a sorti deux-trois doujins K-On, a publié son parfum sucré du désir en 2012 pour après disparaître dans la nature…. avant de réapparaître cet été pour sortir des doujinshi Grisaia. Malgré tout, profitez bien de cet unique volume car il contient 90% de la production hentai de Aduma Ren, ce qui va pas mal nous attrister parce que, eh, ce premier volume il est rempli de potentiel.

En gros: vous aimez les amourettes ? Ok y’en a. Vous aimez surtout les persos qui baisent et qui aiment ça ? Coup de pot, c’est le contenu. Vous aimez le focus sur les fluides, genre éjaculation qu’elle soit féminine ou masculine ? Bien, Aduma Ren il apprécie aussi et il va faire quelques bonnes cases là-dessus.

Koimitsu fragrance by Aduma Ren     © 2012 Aduma Ren/WANIMAGAZINE CO.,LTD

Le sexe chez Aduma Ren, il est plutôt pas prise de tête: deux persos (ou plus) s’attirent, du coup ils se retrouvent assez vite la tête près de l’organe sexuel de l’autre. Mais souvent ces persos c’est des adultes un peu désoeuvrés: certains ont le coeur brisé, d’autres savent que leur avenir va changer, du coup ils trouvent aussi dans le sexe un réconfort bienvenu. La troisième histoire du bouquin c’est deux personnes qui se retrouvent seuls sur une île déserte, sans partager une langue commune, et qui vont se rapprocher via le délicat art du niquage. Et en vingt pages ça fonctionne parce que Aduma Ren sait comment rendre une relation crédible et sait parfaitement comment exprimer le plaisir que prennent ses personnages dans des séances de baise où le plaisir est toujours partagé.

Bref, dommage de ne pas en avoir plus de cet auteur car ce premier (et seul) volume montrait déjà pas mal de bonnes choses, et j’aurais adoré le voir se lancer sur une histoire complète en plusieurs chapitres. Mais on ne peut pas tout avoir dans la vie !


2/ Un échantillon d’amour de Homunculus

C’est le manga que j’ai en double donc évidemment que je vais lui être très favorable ! Homunculus, en plus, je lui avais dédié un article autour de 2013, donc autant vous dire que je le suis de près depuis son apparition au début de la décennie. Et c’est un auteur qui, je le pense, a eu une vraie influence au sein du milieu ! Il a un style visuel assez caractéristique – les héroïnes ont souvent des yeux et une expression tres à part – que j’ai pu retrouver derrière chez certains autres auteurs, comme par exemple Reco au sein de la Wani. Bref chez Homunculus, l’idée semble être de créer constamment cette rencontre entre le mignon et le sexy, de vous proposer des héroïnes qui semblent adorables mais qui cachent derrière leur chara-design sucré des filles qui en veulent. Et c’est très bien !

Ren’ai sample by Homunculus     © 2013 Homunculus/WANIMAGAZINE CO.,LTD.

Après tu vois je suis quelqu’un de transparent et d’honnête et autant j’adore ce h-manga autant je me rends compte que ouais c’est un volume qui date de y’a déjà six ans et que depuis Homunculus il s’est encore plus amélioré. Il a eu une sorte de hiatus autour de 2016 et il en est revenu avec une amélioration totale sur un peu tout, au point que son troisième volume, Courtisan Etranger, supplante pas mal cet Echantillon d’Amour qui était lui-même déjà très supérieur au premier.

Mais bon, boudons pas notre plaisir – Un Echantillon d’Amour reste une très chouette compilation avec quelques histoires irresistibles. « La princesse silencieuse », par exemple, sur cette fille qui parle peu mais baise beaucoup est d’un érotisme assez épatant. Gros coup de coeur sur « Sister avis de tempête » qui utilise ce trope un peu sous-exploité de la baise à côté de quelqu’un d’endormi. Pas mal de pages couleurs aussi ! Bref, des persos mignons et sexy, des poitrines généreuses mais pas dégoulinantes, de la sensualité, du plaisir pour tout le monde, bien, la maison est satisfaite.


1/ Love Contest de Gunma Kisaragi

Dans un sens, classement logique parce que, bon, j’ai grandi avec Gunma Kisaragi. Dès que j’ai été assez grand et indépendant pour fouiller la base de données du hentai de l’Internet, c’est sur Love Selection, son premier h-manga, que je suis tombé. Depuis il m’a en quelque sortes accompagné, jusqu’à ce Love Contest qui est à priori son dernier h-manga avant un bail parce que là il est très occupé à écrire et dessiner une comédie simplement érotique nommée Renai Shikou Seitokai pour le compte du magazine Young Champion. Adieu mon gars, tu l’as mérité ta retraite.

Mais bon après Gunma, certains disent en se moquant que si t’as lu un de ses mangas bah tu les as tous lus. C’est toujours des histoires de lycéens, les héroïnes sont toujours des nanas à gros seins et longs cheveux noirs, y’aura toujours des chapitres dédiés à des fetishs très spécifiques comme les bloomers ou les maillots de bain une pièce, et même les uniformes des établissements scolaires sont pas si différents – ce qui a l’air de s’expliquer par le fait que y’aie clairement un Gunmaverse, que toutes ses oeuvres partagent.

Mais bon, Gunma c’est un mangaka qui n’a jamais cessé de s’améliorer, où ses personnages féminins sont de mieux en mieux dessinés, où il commence à faire preuve d’un peu plus de variété au fur et à mesure, et ça s’exprime pas mal dans ce Love Contest qui tient surtout avec deux trucs: un casting féminin très large (même si on se focalisera surtout sur l’héroïne, faut pas charrier) et surtout une idée assez fun & débile puisqu’on va suivre un monde alternatif dans lequel la sexualité est aussi un sport. Où tu le fais devant des juges et les caméras du monde entier et à la fin t’as une note et ptet une médaille si ton programme était suffisamment bien fait.

Suki ni nattara itchokusen by Kisaragi Gunma     © 2015 Kisaragi Gunma/WANIMAGAZINE CO.,LTD.

Du coup ouais, Love Contest mélange le genre sportif avec le genre du cul. C’est un manga dans lequel notre héros va devoir affronter des terribles entraînements qui vont impliquer le fait qu’il va devoir le faire avec plusieurs nanas ou qu’il va devoir prouver qu’il peut éjaculer plusieurs fois par jour. Sans compter les entraînements quotidiens avec sa partenaire qui est, surprise surprise, la fille qu’il aime. Dur ! Dans tous les sens du terme !

Du coup on a un récit assez fun, qui se suit pas mal sur 200 pages, et qui sait pas trop mal exploiter cet univers et cette idée assez fun. Le sexe de compétition a des vraies règles, tout est vraiment cohérent, et ça empêche pas les scènes de cul de fonctionner car comme d’hab avec Gunma, on se focalise pas uniquement sur la pénétration et tous les préliminaires vont être mis en avant. Si y’a bien un auteur dont je suis 100% certain qu’il aime dessiner des filles qui sucent, c’est sans doute Gunma, tant il y met un vrai certain soin.

Bref, Love Contest est pour l’instant mon numéro 1 NihoNiba ! Le twist, c’est que c’est pas mon Gunma favori – ça sera plus Tokoharu Apartments, son précedent – donc il reste encore de la marge. Et puis j’avoue que si pour le porn pur je lui préfère Un échantillon d’amour, c’est quand même via ses idées que Love Contest se classe premier, sans suer !


Et voilà donc pour ce bien beau classement, j’espère qu’il vous aura plu ! Maintenant ce classement il reste évidemment subjectif et c’est mes goûts avant tout qui priment – comme vous savez que je suis un mec qui surkiffe le vanilla, c’est normal que les oeuvres les plus hardcore soient en fond de peleton, évidemment. Mais dans tous les cas, ça reste un démarrage assez solide pour la collection NihoNiba et j’espère les voir commencer à explorer d’autres artistes l’année prochaine – Fujimaru, Hamao ou Key, ça serait au top. Reco ou Napata pour les amoureux de vanilla pur ça serait même encore mieux, haha. Bref, dans tous les cas, je regarde de près tout ça, hein, évidemment.

Sur ce, on se donne donc désormais rendez-vous en 2020 ? Pour moi 2020 c’est l’année de Perfect Dark, des voitures volantes dans le ciel de Chicago et des aliens un peu débiles. Est-ce dommage qu’on échappe à tout ça ? Allez savoir. Bonne année à toutes et tous !

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3 commentaires

  • Ephraim Waite

    Très chouette article sur une non-moins chouette collection, qui me fait réaliser à quel point le Hentai sur ce blog me manquait ! J’aime beaucoup tes analyses, surtout celle de Métamorphose comme pendant des films chocs italiens, peut-être même de Mondo Cane pour l’aspect réalisme hyper cru, et te rejoins complètement sur le numéro 1, même si tout ça m’a rappelé à quel point le fait que, dans l’exquise œuvre de Takeda Hiromitsu, ils aient choisi de publier celui-là m’enrage disproportionnellement.

  • QCTX

    Le dernier Homunculus c’est « Kyuuai Etranger – un étranger se fait courtiser », tu peux difficilement te tromper le sous-titre français est imprimé tel quel sur la couverture japonaise (et on notera le soin apporté à cette phrase dans une langue et un alphabet non-nippon). De là à dire qu’il y aura de la soubrette française à l’intérieur…

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