Mangas & Animes

Alphabet Estival – F – Fruits Basket – Big Screwed-Up Family

Allez, après le couac de la lettre E qui s’est pas publié à l’heure et qui m’a forcé à tout décaler de trois jours, pour cette lettre F on va parler quelque chose de si récent que je l’ai terminé hier soir dans un timing super précieux. Ce quelque chose c’est l’anime adaptant le manga Fruits Basket. Je vais pouvoir étaler ma médiocre culture shojo et surtout dire beaucoup du bien de cette adaptation animée qui m’a vraiment plutôt bien botté.

Fruits Basket parle donc de l’histoire de Tohru Honda, une jeune fille ayant très récemment perdu sa mère et herbergée chez son grand-père qui, hélàs, doit faire des travaux dans sa maison. Tohru, ne souhaitant pas se faire trop envahissante décide d’aller loger ailleurs, et cet « ailleurs » sera une tente dans la forêt. Elle découvre alors que le fameux Yuki Sôma, le prince du lycée, le bogoss ultime et taciturne vit à coté de sa tente, dans la grande maison Sôma, avec l’écrivain Shigure Sôma… Tout va bien jusqu’a ce que Tohru découvre que Yuki, au contact d’une jeune fille, se transforme en rat. Yuki est touché en réalité par la malédiction des Sôma qui veut que treize membres de la famille soient liés à un animal de l’astrologie chinoise (plus le chat) et se transforment en cet animal une fois touché par un membre du sexe opposé. Tohru commence alors à vivre chez les Sôma et à partager leur petit secret…

Et c’est un très bon anime. Et sans doute un très bon manga mais n’en ayant pas lu la moindre page je me contenterais ici de parler de l’anime.

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Même si mon premier manga fut quelque chose qu’on peut désigner comme shojo (ici en l’occurence Card Captor Sakura ), ça n’a jamais été un style dans lequel j’ai beaucoup accroché, surtout en format papier : il y’a pas mal de petites règles propre à ce type de manga qui m’écoeure assez vite, comme par exemple ce style très floral mais surtout le chara-design ! En anime, l’avantage est que je peux m’attendre à voir ces « défauts » être corrigés et avoir l’oeuvre dans sa forme la plus « pure », sans les artifices qui me scandalisent un peu personnellement.

L’anime de Fruits Basket, le peu que j’en ai entendu, c’était les jérémiades des fans du manga, qui reprochent ainsi à l’anime d’être un copié/collé case par case du manga, de ne pas adapter TOUT le manga et, du coup, d’improviser une petite fin. Pour être tout à fait franc, ces défauts ne m’ont absolument pas génés, et m’ont encouragés à lire la suite du manga, tout comme Higurashi où Umineko m’avait encouragé à lire le visual novel (pour rester dans les oeuvres du studio DEEN.) Il faut dire que cette réalisation se révèle très agréable, très efficace, avec pas mal de petites pointes de génie sur la fin (l’épisode 19, les deux derniers épisodes finaux) et très rarement, elle ne se démarque de manière négative. Les scènes tristes sont toujours aussi tristes, et rien n’est vraiment gâché. C’est du bon travail d’adaptation au final.

Mais tout ça n’aurait que peu d’interêt si l’oeuvre derrière n’avait pas ses propres qualités et, heureusement, Fruits Basket est un très bon shojo ! Tout d’abord il y’a cette idée toujours très sympa du personnage lié à un signe astrologique, ce qui crée forcément un petit attrait si on kiffe jouer avec son signe astrologique. J’avoue que j’ai un peu vécu dans la curiosité de savoir quel personnage correspondait à quel signe, à quel signe tel personnage pouvait appartenir, quand est-ce qu’apparaîtrait mon signe (ici le Serpent qui est méga méga méga classe <3), et caetera et caetera. Ca fait partie intégrante du plaisir à mater Fruits Basket et ça crée un certain attachement autour des principaux personnages… Personnages qui sont de toute manière tous à peu près bien foutus et super sympathiques. A commencer par son héroïne.

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Tohru Honda est l’archétype même du type de personnage pour qui j’ai un faible naturel. Les optimistes au grand coeur me plaisent toujours autant et ici la niaiserie du personnage est totalement assumé. Pire, c’est un élément clé du scénario ! Mais là où c’est très fort c’est que cette niaiserie n’est au final que peu décrit comme un défaut, mais pas non plus comme une quelconque qualité… Je veux dire par là que le personnage le vit bien et que ça apporte autant d’emmerdes que de bonheur ! C’est pas manichéen ! Et c’est cool ! Surtout quand a coté de l’héroïne on a une ribambelle de personnages assez fous , à commencer par Shigure, petite bombe à charisme pure, écrivain de nos rêves et bon vieux personnage comique « qui-sait-se-montrer-sérieux-au-bon-moment »… et ce n’est d’ailleurs pas le seul. Tous les Sôma sont tous des véritables archétypes, parfois proches du cliché total, mais leur force vient du fait qu’ils ne sont pas que de simples clichés, qu’ils ont plus que ça derrière eux , qu’ils peuvent se montrer parfois très sérieux. Leurs caractères sont parfaitement assumés mais ça ne les empêche pas de s’en débarasser quand le contexte se modifie. Des personnages comme Momiji le Lapin m’ont énormément surpris par cette capacité à sortir de leur archétype, justement, et à se montrer très émouvant même si leur caractère de base faisait qu’on ne s’y attendait pas forcément… à être ému.

Il faut dire aussi que la famille Sôma est un peu l’équivalent familial à Rémi Sans Famille, quitte à parfois tourner à l’absurde. C’est peut-être le seul reproche que je ferais à Fruits Basket, même si il est là très subjectif encore une fois : il y’a vraiment un petit coté too much dans l’aspect dramatique de cette famille, qui voit tous ses membres avoir un putain de passé traumatique. TOUS. Y’en a pas un seul qui semble avoir eu une vie à peu près classique, tous en ont pris plein la gueule, tous en ont chiés, et tous attendent que Tohru viennent les sauver. Ca devient presque du « un traumatisme soigné par épisode » sur la fin. C’est pas forcément un défaut énorme et le traitement de l’anime fait que ça n’est, dieu merci, pas systématique à chaque épisode, mais ça m’a un peu dérangé. De l’autre coté, les traumatismes en question sont « bien écrits », diversifiés, tous bien gérés et rarement exagérés à l’enfer – personne ne fait d’une fourmi une montagne et c’est là le plus agréable. Même si y’a un Sôma qui est bien relou dans le lot.

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Pour l’instant j’ai surtout parlé d’émotions et de sérieux mais la série est très forte pour concilier un autre point que j’aime beaucoup : faire s’allier tristesse et rire. La série est d’ailleurs au final très drôle. Le personnage de Shigure y est pour beaucoup mais pas que, chaque personnage ayant au final un certain potentiel comique… Oui oui ils ont tous un potentiel émouvant mais aussi tous un certain potentiel comique, c’est là que vous commencez à saisir pourquoi les personnages de Fruits Basket sont cools.

Personnages bien écrits et attachants, scénario surprenant, jolis messages, bonne OST (les deux génériques sont à ce titre très agréables, pas forcément géniaux visuellement, mais très planant musicalement), réalisation qui parvient à restituer ce qu’il faut restituer tout en s’offrant quelques pics de qualité, sous-titres français en Comic sans MS… Bon ok à part le dernier point, il n’y a grosso modo au final aucune véritable raison de penser du mal de Fruits Basket. L’anime en tout cas m’a bien botté et même si il a techniquement déjà plutôt mal vieilli, il peut tout à fait valoir le coup. Les intégrales chez Declic sont quasi offertes maintenant donc il peut être intéressant de les choper légalement, pour peu qu’on aime les sous-titres avec du Comic sans MS – ça m’a marqué! Sinon il y’a le manga, qui doit avoir plus où moins les mêmes qualités.. A priori. Et qui a une vraie suite haha. Vraie suite que je lirais dans le courant de l’été. En attendant, pour l’anime, je vous le conseille chaudement ! Même si vous ne vous sentez pas l’âme d’un amateur de shojo. Il est évident que ceux qui ont déjà lus le manga n’y trouveront aucun interêt, mais les autres sauront apprécier, je le pense.

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Surtout grâce à Shigure & Ayame <3.

‘’Dimanche, le G viendra !’’

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4 commentaires

  • Gemini

    C’est bien la première fois que je vois quelqu’un apprécier Tohru. Je veux dire, cette fille, c’est le cauchemar de Darwin, la preuve que la sélection naturelle ne fonctionne pas, ou alors pas dans le bon sens au Japon ! Cette fille aime faire le ménage et la lessive, à croire que c’est dans ses gènes ! C’est l’anti-féminisme à l’état pur. D’ailleurs, il est effrayant de constater que ce sont justement les mangaka de shôjo – des femmes pour l’immense majorité – qui se montrent les plus sexistes et passéistes. « – C’est quoi ton hobby ? – Jouez les bonniches ! »
    Les mecs qui craquent pour Tohru, ce doit être ceux qui souhaitent une esclave à leur service, qui ne se plaint jamais, et qui n’a pas le cerveau suffisamment développé pour contester leur statut de mollusque au service du Mâle…

    Sinon, tu parles du chara-design de shôjo comme si c’était un genre figé, mais pas du tout. Si tu prends Mint na Bokura, Basara, Banana Fish, ou Otomen, cela n’a pas grand chose à voir ^^’
    Si tu n’as pas l’habitude des shôjo, par contre, tu vas souffrir à la lecture de Fruits Basket. Les personnages ont tendance à devenir méconnaissable au fil des volumes, et le découpage parfois chaotique, faisant qu’il devient parfois délicat de saisir l’enchainement des images et surtout des bulles. Cela reste un excellent shôjo malgré tout, mais il possède tout de même un défaut déplaisant : il s’agit d’un des rares shôjo qui, à l’instar des manga du Shônen Jump, a été artificiellement rallongé « à cause » de son succès, et le résultat est parfois lassant… Clairement, l’anime adapte les meilleurs passages ; ensuite, tout n’est pas passionnant, en particulier le passage du conseil des élèves, pour moi tout simplement de trop, d’autant plus que je n’ai jamais accroché aux personnages introduits pour l’occasion.

  • Corti

    Disons qu’à un moment, dès qu’on entend la musique de Tohru qui commence et qu’on sait qu’elle va sortir sa petite morale, ça saoûle un peu. Mé bon…

    Après, concernant l’anime, il couvre les 8 premiers tomes et la fin de l’anime se trouve en fait dans le deuxième tome (plus ou moins).

    Mais dans le manga, il y a Rin/Isuzu qui… DÉCHIRE SA RACE. C’tout.

  • Kaorulabelle

    C’est marrant, mon visionnage de l’anime date un peu mais je suis en train de relire le manga… Une seule chose: les premiers tomes arrachent les yeux, avec ces personnages aux yeux immenses… Mais ça s’arrange par la suite.
    Et finalement je l’aime bien Tohru, même si elle a droit dans le fandom à beaucoup de bashage, elle est sympathique, foncièrement gentille, et elle crée plein d’occasions à des rencontres intéressantes! Il est intéressant de constater que l’héroine du manga suivant de Natsuki Takaya, Twinkle stars, lui ressemble d’ailleurs pas mal…
    Mais bon, parfois on dirait une héroine de Danièle Steel et je reconnais qu’à la longue, on a envie de la voir avec un peu plus de mal à s’en sortir…
    Mais Furuba reste un excellent manga!

    Au fait, je ne crois pas avoir lu le nom du Soma que tu trouves relou. C’est quiiii?

  • Sedeto

    Wow Gemini, tu en envoies plein la face à cette pauvre Tohru. Au rappel, il me semble qu’elle offre ses services en échange du logement. Si elle a le cliché de savoir s’occuper des taches ménagères, les trois jeunes hommes (excepté Kyo en mode débrouille) ont le leur de ne pas y connaitre grand chose en la matière. Sous pretexte d’être machiste, on peut plus être une fille et kiffer faire les tâches ménagères ? Damned ! Pas mal de gens trouvent que c’est une activité plutôt relaxante au final.
    Secondo, le style de Fruits Basket change très rapidement au moment où Natsuki Takaya se fait opérer du poignet. Perso, je préfère précisément le style transitoire ;P
    Enfin, Fruits Basket est l’un de mes premiers manga papier et je ne me rappelle pas avoir été traumatisé par des faiblesses de découpages ou des confusions de bulles… Mais j’avoue que je lis beaucoup de manga fouilli au final, ça doit pas me déranger vraiment.

    Ah et MEH Corti, la fin de l’anime est celle du… Tome 6. A un ou deux personnage ou chapitre près, je crois qu’il en est de même en général pour l’adaptation.

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