Raise Your Flag – Passion et élitisme font-ils bon ménage
La question de l’élitisme et, plus largement, de comment communiquer sa passion est une question soulevée parallèlement par un article – que je trouve personnellement assez maladroit – sur le Nostroblog par Eck, et comme c’est un thème sur lequel je me questionne beaucoup ces derniers temps, ça me paraît être le moment le plus pertinent pour en parler.
Commençons par une mise en contexte, qui je suis, pourquoi je me la ramène sur le sujet.
Donc voilà, on est en décembre 2015 et cela va faire une dizaine d’année que je me suis immergé dans cette communauté française de fanas de culture visuelle japonaise qui m’a apporté une quantité ahurissante de bonnes choses, qui contrebalancent plus qu’aisément les quelques soucis que j’ai pu y avoir. Si initialement je squattais surtout les quelques forums Saint Seiya et Bleach que je pouvais croiser, et que mes actions physiques concrètes se sont limitées pendant trois ans à la visite annuelle de la Japan Expo, c’est via la création de ce blog en 2007 et la lecture de ceux liés à feu Blogchan puis Animint Sama que j’ai pu commencer à développer ma culture anime/manga et lier des relations de respect, ou d’amitié dont certaines sont toujours plus que d’actualité. Dans cette communauté que je commençais à fréquenter, j’étais d’ailleurs peut-être finalement un des moins âgés et un de ceux les plus arrivés « récemment » dans le game. J’ai donc eu cette chance de grandir en tant qu’otaku, entourés de personnes qui s’y connaissaient vraiment pas mal, et d’être très tôt exposé à des œuvres en dehors de l’actualité et en dehors de ma « génération. »
Après dit comme ça ça paraît être le paradis mais cela avait ses contrecoups: à la moindre approximation, je me faisais dézinguer par ces mecs qui savent, et gare quand je trouvais un animé de l’actualité vraiment super bien parce qu’il avait de fortes chances que cette génération au dessus de la mienne ne comprenne pas mon enthousiasme et me le fasse comprendre avec plus ou moins de politesse. J’ai donc grandi avec ce paradoxe parfois difficile à gérer: pour le « grand public » j’étais le mec « qui m’y connaissait pas mal » mais je savais que j’avais pas cette légitimité auprès de cette génération qui me maltraitait plus ou moins gentiment à la première lacune de culture que je pouvais exprimer.
Alors près d’une demie-décennie, qui s’étend peut-être de 2008 à 2012, à vivre avec ce traitement et bien aujourd’hui encore je vis dans ce doute permanent: quelle est ma réelle légitimité, ma réelle crédibilité ? Vous pourriez croire si vous ne connaissez que mon CV que je suis quelqu’un qui est solide sur le sujet: je gère deux podcasts dédiés à la culture visuelle japonaise (LOLJAPON et Kaorin) , chaque semaine je rédige un article « rétro » sur des animés toujours plus divers et variés pour le site Crunchyroll, j’organise et anime des conférences dans des milieux aussi variés que les Utopiales, Japan Expo ou Epitanime, je gère une association sur le sujet, organise une remise de prix des meilleurs animes annuels, je participe à la mise en place d’une convention japon centrée sur les coulisses de l’industrie, et parfois plus encore. C’est un gros CV. Pour l’auditeur de Radio Kawa ou le visiteur lambda en convention, je dois avoir l’image que je m’y connais.
Et pourtant des gens qui s’y connaissent mieux et qui s’expriment mieux sur le sujet, il y’en a des tonnes. J’ai lu « pas mal » de mangas et j’ai vu « pas mal » d’animés mais, honnêtement, j’ai toujours vécu en sachant que j’en ai pas vu assez. Certains jours, je m’en fiche, j’ai confiance en moi, je sens que je peux vous parler anime/manga pendant des siècles. D’autres jours, je me sens un usurpateur et j’ai peur que quelqu’un sorte d’un buisson en pointant du doigt mes manques évidents et en dénonçant le fait que malgré ça, je suis /trop/ présent sur l’Internet pour en parler. Je vis donc une drôle de balance qui, finalement, s’approche pas mal de ce truc que j’ai appris dans les rares cours de philosophie que je ne séchais pas et qui était à base de, « salut mec, la seule chose que tu sais c’est que tu ne sais rien. » Et ça me frustre autant que ça peut me tranquilliser.
Alors tant pis, je me pose toujours les mêmes questions: Qu’est-ce que je peux réellement apporter dans cette communauté ? Qu’est-ce que je fais concrètement pour « promouvoir » la culture visuelle japonaise sous toutes ses formes en France ? Et, parmi tout ce que je fais, quel est vraiment l’impact que cela a t-il ? Est-il positif, est-il négatif ? Le fais-je vraiment pour mettre en avant ce que j’aime ou est-ce que finalement je ne multiplie pas les projets pour l’attention et me donner l’impression d’être quelqu’un à moindre frais ?
C’est le genre de questions que j’arrête jamais de me poser.
Mais, la plus importante reste quand même celle-ci: Comment faire pour mettre le mieux en avant les choses que j’aime ?
J’ai posé le contexte, qui je suis, d’où je viens, ce que je pense être, donc on va pouvoir concrètement en parler. Quel est à mon sens le meilleur moyen de faire aimer aux gens… ce que vous aimez ? Et, surtout, pourquoi l’élitisme pourrait faire plus de mal à ce que vous aimez que ce que vous pensez. « Je suis un élitiste, et alors ? » Et bah alors, je suis pas très fan…
Je déteste l’élitisme.
Mais la sortie en animé de One Punch Man, couplé au scandale-dans-un-verre-de-Tweet autour de Dragon Ball Super m’a fait prendre conscience d’une chose particulièrement terrible récemment: j’ai moi aussi parfois des grosses impulsions élitistes. Les mecs qui viennent te dire « les animes de nos jours c’est nul, regarde Dragon Ball Super » ou « regarde One Punch Man, c’est l’animé le plus génial de tous les temps et ça sauve l’industrie », c’est pas que ça me rend fou, mais presque. Et je me suis tellement retenu, pendant tous ses longs mois, à venir faire chier les gens qui twittent des conneries pareils, souvent des trentenaires qui des années 2010 n’ont vu que L’Attaque des Titans et ptet Kill la Kill, avant de me rendre compte que c’est particulièrement vain. Et surtout parce que c’est tout simplement pas ma génération, pas mon âge et que, finalement, quand je parle football pendant la Coupe du Monde alors que je suis pas le sport les trois autres années, les vrais fanas de football doivent me trouver aussi pénible que ça, voire pire.
Mais bref, me voilà devant des tweets qui en 140 caractères balancent parfois une incroyable quantité de conneries et me voilà à me découvrir une âme de gros relou. D’être exactement ce que je détestais quand je parlais de quelque chose et qu’on venait me reprendre sur mon manque de culture, quand j’étais plus jeune. Alors il serait du coup facile de m’inspirer de ceux qui me filaient des coups de martinet à l’époque pour tabasser, à mon tour, ceux qui font les mêmes erreurs, avec les mêmes expressions, le même mépris. Défendre son média, corriger les injustices, faire apprendre par la force.
Sauf que, non.
Parce qu’un tel sentiment, j’ai honte de le ressentir. Je ne devrais pas avoir de la colère pour ça. Si j’avais un comportement raisonné je verrais le verre à moitié plein et je profiterais justement du fait qu’on parle de manière animée d’animation japonaise pour venir apporter des compléments. C’est ce qu’a fait, par exemple, un site comme Mangamag en interviewant Thomas Romain quelques semaines après le « souci » Dragon Ball Super, pour aider les gens à mieux comprendre comment fonctionnent en interne l’industrie de l’animation japonaise. Ce qui pour des gens comme moi est devenu une connaissance naturelle alors qu’on peut oublier, parfois assez bêtement, que ce n’est justement pas quelque chose que nous même on a toujours su ! Et si on le sait c’est parce que quelqu’un, d’une façon ou d’une autre, nous l’a appris !
C’est pour ça qu’il faut justement accepter le fait que les gens ne savent pas ce qui nous paraît de culture basique. C’est là qu’on poste un Relevant XKCD:
Première case: « J’essaie de ne pas me moquer des gens qui admettent ne pas savoir quelque chose. // Car pour chaque élement que « tout le monde connaît » quand ils sont adultes il y’a environ 10 000 personnes aux Etats-Unis qui en entendent parler pour la première fois. »
Calculs: « 0% en ont entendus parler à la naissance » // « 100% en ont entendus parler à l’âge de 30 ans » // « Le taux de natalité des US est de 4 000 000 par an » // « En « entendent parler » pour la première fois: 10 000/ jour »
Seconde case: « C’est pour cela qu’au lieu de me moquer des gens qui ne savent pas, je fais en sorte qu’ils me disent qu’ils ne savent pas, comme ça je ne rate pas le meilleur moment. »
« – Le truc avec le Diet Coke et les Mentos ? Qu’est-ce que c’est ?
– Oh chouette, allons à l’épicerie ensemble du coup.
– Pourquoi ?
– Car aujourd’hui, tu fais partie des 10 000 chanceux ! »
Ce webcomic résume vraiment, à mon sens, l’attitude optimale à avoir envers ceux qui ne savent pas. Car après tout ils font partie des chanceux. Découvrir quelque chose est une chance. C’est l’opportunité de s’ouvrir à un nouvel univers, de remettre les choses dans un contexte, d’enrichir sa réflexion ou bien, tout simplement, de se faire plaisir. Visualisez votre animé, votre film, votre manga, votre jeu préféré. Repensez aux émotions que vous ressenti devant votre première vision ou lecture. Imaginez donc que des gens vont ressentir la même chose que vous quand ils vont la découvrir. Motivant, non ? Quel connard se dirait « oh non, je veux pas que d’autres personnes découvrent cette oeuvre et ressentent la même chose que moi. Je veux la garder pour moi. »
C’est donc là que vous allez tout faire pour encourager d’autres personnes à regarder cette oeuvre.
Et c’est peut-être là qu’on peut grave se merder.
Exemple personnel, faites en ce que vous en voulez: j’ai mis trois ans à vraiment commencer à regarder Evangelion. Je savais que c’était bien, j’en doutais pas, mais une poignée infime de fans d’Eva étaient si pénibles avec leur machin que j’ai commencé tout simplement à bloquer la série de mon champ de vision, car ça me lourdait. A force de voir les mecs se branler en cercle sur leur série et à te traiter comme de la merde parce que tu l’as jamais vu, t’es pas forcément encouragé et tu te demandes mêmes si tu mates la série parce que t’en as entendu du bien ou si tu la mates pour te faire accepter de trois connards sur un forum que tu fréquentes même pas tant que ça. Et du coup, tu la mates avec un sentiment ambivalent: si c’est bien c’est cool, mais si ça pouvait être de la merde histoire de dire à ces types très impolis qu ils matent de la merde et s’enthousiasment dessus comme des cochons, ça serait encore plus cool.
L’exemple est un peu nul parce que Evangelion est vraiment bien et que j’ai fini par adoré. Mais ce que je viens de décrire, c’est pas un truc qui arrive uniquement à moi, ça a sa propre page TVTropes et c’est le Hype Backlash. Et ça, vous voulez l’éviter à tout prix pour les œuvres que vous aimez. Car ce sentiment de haine de ce que « tout le monde vous dit que c’est génial » vous le ressentez sans doute certainement pour plein de trucs parce que vous avez vu plein de gens kiffer ça sans que vous en compreniez une seule seconde l’attrait et qui vont tellement saoulés, gentiment ou moins gentiment, pour que vous matiez ça qu’au final vous commencez à trouver ça un peu pénible. Cherchez au fond de vous, ça peut être une oeuvre, un sport, une personnalité, vous l’avez sans doute déjà ressenti d’une manière où d’une autre.
Imaginez maintenant que ce sentiment, des gens puissent le ressentir pour votre oeuvre préférée. Si ça vous attriste, c’est normal. Si ça vous gêne pas, bravo, vous êtes peut-être déjà élitiste. But you already know that.
Car après tout, finalement, ça pourrait ne pas être un problème. « On ne donne pas de la confiture à manger aux cochons » comme disait le pépé de mon pépé. Si votre oeuvre préférée est si exceptionnelle, peut-être que le grand public ne la mérite pas. Peut-être même que vis à vis de tous ces porcs, il vaut mieux qu’ils ne connaissent pas son existence, qu’ils continuent de se contenter d’épluchures de pommes, ils ont l’air si heureux avec cela. Non, votre oeuvre elle mérite un public de connaisseurs et c’est tout. Ca ne sert à rien de tenter de l’apporter à la plèbe.
Remplacez « confiture » par Bonne Nuit Punpun et « épluchure de pommes » par Boku no Hero Academia et vous avez le discours que certains otakus et passionnés peuvent tenir avec un sérieux désarmant.
Et c’est con parce que Bonne Nuit Punpun est littéralement un des meilleurs mangas disponible sur le marché français, distribué par un Kana qui fait les plus beaux efforts imaginables pour offrir une édition française impeccable, qui raconte une histoire mélancolique et particulièrement difficile d’un jeune garçon qui va passer treize tomes à ruiner sa vie – et celle des autres – dans un style graphique qui prend une forme de réalisme assez désarmant dans le monde du manga pour y intégrer des délires visuels excentriques, offrant une personnalité incroyable. Quant à l’écriture et aux dialogues, tous deux sont d’une justesse incroyable. Et le tout provient de l’esprit et de la main d’un garçon de 28 ans, Inio Asano, aussi mystérieux qu’exhibitionniste vu tout ce qu’il met de lui-même dans chacune de ses oeuvres.
Mais commercialement Punpun a un seul défaut: c’est un manga qui demande au lecteur… beaucoup de lui-même. C’est dur, c’est déprimant, tout est fait pour faire perdre les repères et ça ne laisse aucun repos mental à son auditoire, qui dans un même tome peut être bombardé de trois à quatre rebondissements pas toujours joyeux.
Ce n’est donc pas une oeuvre facile à aborder. Sauf que oeuvre difficile à aborder ne signifie pas limité à un auditoire intellectuel. Le public visé reste universel, il faut juste que le public sache au préalable ce qui l’attend et qu’on lui donne envie de se taper treize tomes de déprime pure. Et s’immerger dans la dépression, ce n’est pas quelque chose que tout le monde fait quotidiennement. Surtout dans une société qui souhaite voir dans les produits culturels des moyens d’évasions et de divertissement en priorité. A partir de là, le fait que Punpun se soit pas forcément très bien vendu en France n’est pas spécialement une surprise et je ne serais pas surpris que Kana ne s’attendait de toute manière pas à un gigantesque succès.
On peut être frustré par ce manque de succès de son oeuvre phare et développer, du coup, une haine pour ce qui marche. Pourquoi les gens n’achètent pas Bonne Nuit Punpun alors qu’ils sont des milliers à continuer à acheter Fairy Tail ? C’est injuste ! Fairy Tail ne raconte pas 0,1% de ce que peut raconter Bonne Nuit Punpun ! Et de toute façon pourquoi le public français ne lit-il que des shonens de baston à la con ? Pourquoi tout le monde se branle sur One Punch Man et My Hero Academia trois mois avant leur sortie alors que La Fille de la Plage sort dans l’anonymat complet ? Pourquoi les médias et les blogueurs ne parlent pas de ce que MOI je considère être LE VRAI MANGA ?
Allez, voyez le verre à moitié plein: Bonne Nuit Punpun est sorti en France et, coup de pot, c’est sorti chez Kana, c’est à dire un éditeur connu pour son sérieux et pour faire durer ses séries sur le long terme au lieu de les envoyer au pilon au bout d’un an. Bonne Nuit Punpun a encore toutes ses chances et il est pas près de disparaître du paysage. Tout est encore possible et le manga peut encore être découvert, progressivement, pas à pas, par de nombreux passionnés…. si vous ne faites pas de la merde de votre côté dans votre manière de « promouvoir » la série, ou l’auteur. TL;DR: n’aliénez pas des lecteurs potentiels en les gavant, en les insultant, en insultant ce qu’ils aiment ou en faisant de votre oeuvre préférée le Troisième Testament fait main.
Parler avec passion d’une oeuvre qu’on aime reste malgré tout un exercice délicat et il est difficile de trouver ce bon équilibre, celui entre être efficace sans être soûlant. A titre personnel, j’essaie de plus en plus de juste rester humble dans les compliments et d’essayer au maximum de détailler tout ce qu’on peut trouver dans une série. J’ai compris – ptet trop tardivement – qu’au final ce qui donnait envie aux gens c’est pas qu’on leur dise « c’est super génial tu vas le lire » mais c’est vraiment tout ce qui est autour: le pitch, le visuel, la personnalité, l’ambiance, les petites originalités et que après on leur dise « et en plus c’est bien. » Le namedrop c’est inutile, ça marche pas et ça marchera jamais. En tout cas là dessus j’ai eu les deux meilleures expériences qui m’ont prouvés que ça marchait jamais: 3 ans en Radio Campus à devoir parler à un grand public et des années en conventions à parler à des publics qui retiennent mieux les images ou les sons que les noms. A titre perso, combien de séries je connaissais de nom pour lequel on me disait « mate cet animé il est génial » mais que je n’ai jamais vraiment commencé qu’en matant un opening cool ?
C’est aussi pour ça que j’ai sorti Kaorin de mon chapeau: non seulement je peux passer des musiques que j’aime bien mais en plus j’ai carte blanche pour parler une minute ou deux de l’anime qui est lié à la musique que je viens de passer, donner le pitch, les bonnes idées, les qualités, et ainsi participer un peu mieux à la visibilité et la promotion de ce que j’aime à un public – RadioKawa – qui n’est pas forcément composé d’otakus, simplement de fans de culture visuelle tout court. Quand quelqu’un absolument pas otaku me dit qu’il a commencé à mater Honey and Clover parce que j’en ai parlé à peine une minute dans un épisode après avoir diffusé un des génériques, je suis vraiment en extase parce que, pour la première fois ever, j’ai l’impression d’avoir servi à quelque chose.
Surtout qu’en plus je l’ai fait sans descendre en flèche d’autres œuvres pour augmenter artificiellement la valeur de ce que je voulais défendre !
True Pacifist End !
Bref ça s’allonge mais la morale c’est qu’il faut que vous gardiez en tête que ce n’est pas parce que vous aimez des excellentes oeuvres que vous êtes des excellentes personnes. La qualité des oeuvres que vous appréciez ne fait pas de vous un être supérieur aux autres, faites toujours très attention à rester les pieds sur Terre au risque de vous envoler et de non seulement devenir inatteignable pour les autres mais en plus de vous enfermer dans votre propre capsule, volontairement détaché du monde.
La culture visuelle japonaise c’est une véritable fête. On y trouve de tout. Y’a des histoires géniales issus de cerveaux déjantés, des longues fresques interminables qu’on a parfois pas envie de voir se terminer, des lights novels qui ont fait fonctionner la photocopieuse à plein régime, des mangas du Shonen Jump qui tentent de se développer enfermés dans un modèle qu’ils essaient tous à leur façon de déjouer, des animés pour enfants dont l’universalité peut atteindre tous les publics, des animateurs capables de t’offrir l’incroyable en un temps record, des doubleurs capables de prendre près d’une cinquantaine de voix, des shojos mangas qui vont finalement plus te parler des scarifications de l’héroïne que de ses petits copains, des seinen situés dans des séquences de l’histoire que tu n’aurais jamais vu en cours, des jeux vidéo auquel personne ne joue mais que tout le monde connaît via les doujinshi hentai, des auteurs qui sortent des grosses maisons d’éditions pour offrir des histoires dérangeantes et provocatrices, des cosplayers qui comblent leur manque de moyen par leur enthousiasme, des conventions organisés dans des écoles, des fanartistes, des filles, des garçons, des gros, des maigres, des noirs, des arabes, des blancs, des blogueurs, vous.
Ce petit monde m’a apporté tellement. J’ai sacrifié tant de temps libre pour lui. Je n’en regrette pas une seule seconde, même quand c’était pour des dramas toujours plus stupides.
Alors pourquoi est-ce que je le prendrais de haut ?
Quel serait mon interêt ?
J’adore Onani Master Kurosawa, Solanin, Le Pays des Cerisiers, Blackjack, La Fille de la Plage ou Pluto mais ça m’empêche pas de lire et de prendre tout autant de plaisir, pour des raisons différentes, sur des trucs comme Koe de Oshigoto, Yamada-kun & the 7 Witches, Shokugeki no Soma, To Love Darkness, Gakuen Dangerosu, Fruits Basket ou Nisekoi. Evidemment je ne les considère pas tous objectivement égaux, certains sont clairement des plaisirs coupables indéniables, mais disons que mon coeur est suffisamment gros pour que tout le monde ait de la place.
Alors j’espère encore longtemps toujours plus en découvrir et derrière, profiter de mes multiples casquettes pour à mon tour, vous transmettre mes passions du moment et tâcher de présenter cette culture visuelle dans sa plus grande diversité. J’ai plein de grands classiques que je n’ai pas encore lu ? Tant mieux finalement, ça fait toujours ça de plus à aborder ! Pourquoi est-ce que je m’inquiète alors
Voilà tout ce que j’avais à dire qui était sur mon cœur. Au final j’ai moins parlé de l’élitisme que de mes convictions en matière de comment parler de ce qu’on aime mais j’espère que cette (longue) lecture vous aura permis de mieux saisir mon raisonnement et peut-être de mieux me comprendre, je crois jamais avoir été aussi personnel.
Mais pour terminer, même si j’ai pu charger un peu le concept, même si je déteste intrinsèquement l’élitisme, j’ai pas forcément de haine similaire envers les élitistes. Ca reste des lectures intéressantes, des points de vues différents et, en quelque sorte, brasse le débat. De même j’espère ne pas avoir eu trop l’air de reprocher à des gens d’intellectualiser la culture visuelle japonaise. Non, ça c’est bénéfique. Je n’ai clairement pas les talents nécessaires pour devenir intellectuel dans quelques domaines que ce soit – je reste un mec qui marche beaucoup aux émotions et à l’instinct et, comme vous pouvez le voir, mon esprit de synthèse est dans les choux – mais je n’éprouve ni jalousie ni méfiance vis à vis d’un tel mouvement. Je dis juste qu’il faut tâcher de garder le recul nécessaire et de se garder de s’imaginer en supériorité intellectuelle. Car c’est le moyen le plus simple de s’isoler et se détacher du concret. Après certains trouvent la joie dans le fait d’être détestés ou ignorés par les autres, et chacun vit sa vie comme il l’entend, mais je me permets juste de trouver ça paradoxal avec le fait de vouloir faire découvrir des oeuvres qu’on aime. Car votre image isolée ne va t-elle finalement pas juste vous faire prêcher des convertis ?
Mais au final, tant que vous en êtes conscients, tout va bien.
Ca va être le mot final: soyez-en conscients. Assumez le ou remettez vous en question ensuite, comme vous voulez, c’est qui vous êtes. Mais soyez juste conscients de ce que vous faites et comment vous le faites.
Et tout ira bien !
18 commentaires
Meloku
En lisant ton article, celui d’Eck (qui avait une partie tout de même très second degré) et de nombreux commentaires les forums, sites et blogs depuis des années, il y a une chose que je ne comprends pas : c’est quoi un lecteur de manga élitiste ?
Celui qui ne lit que des « romans graphiques » ? En général il s’agit de mangas un peu plus cher, pas toujours évident à trouver. Mais ils restent accessibles (à quelques exceptions près : les mangas à 100€ c’est pas possible Glénat). Ils sont faciles à débusquer, souvent mis en avant dans la presse généralisée et par les compétions du style FIBD/ACBD/Imaginaire. Peut-on vraiment se targuer d’appartenir à une élite parce qu’on lit ces BD ?
Un autre qui rejette en bloc les œuvres populaires ? Question de goût, de ce qu’on recherche dans un média. Mais quelqu’un qui refuse d’allumer RTL2 pour écouter vieil album des Sex Pistols, on le met dans quelle case ? Élitiste ? Pas punk plutôt ? Ou même curieux, dans le pire des cas ? Pourtant sa démarche n’est-elle pas la même que celle d’un type qui préfère chopper un manga de Maruo plutôt que le dernier truc à la mode issue de Jump ?
Enfin je suis un peu bête, mais je ne comprends pas comment on peut être élitiste en lisant des mangas. Jusqu’à preuve du contraire (j’attends toujours), je ne pense pas qu’une élite existe.
Alors quand je me fais traiter d’élitiste car je n’aime pas un des messages de Bakuman ou que je trouve le ton de 7 deadly sins pompé sur celui de Fairy Tail (ce qui ne m’empêche pas d’aimer hein), ça me laisse songeur. En revanche quand j’affirme ne rien comprendre à un manga de Nihei, je deviens un lecteur abruti par le nekketsu incapable de réfléchir. Bref, le fait qu’une personne affirme être élitiste me laisse aussi dubitatif (je ne parle pas d’Eck, je le connais le petit, je sais qu’il provoque les gens qui nous traitent de la sorte).
Je me perds un peu (comment ça beaucoup ?) mais à mon avis chacun devrait apporter sa pierre à l’édifice : du mec qui tient un fansite sur One Punch Man à celui qui dit Kazuo Kamimura c’était très joli sur un petit blog obscur.
Oui voilà, c’est ça que je voulais dire : partagez. Partagez ce que vous aimez de la manière qui vous convient le plus. Créez un blog, faites des vidéos sur Youtube, enregistrez des podcasts, trimballez-vous en cosplay, socialisez-vous sur les forums et réseaux sociaux etc. Jugez les gens selon leurs goûts n’avance à rien, affirmez les vôtres permet de faire de nouvelles rencontres et de découvrir plus de mangas susceptibles de vous plaire.
(Punaise, je suis HS complet pour changer)(Désolé)
(Oh, hé, si des gens lisent ce commentaire : essayez de lire les mangas d’Inio Asano)
Poyjo
Ma définition serait : Un lecteur de manga élitiste c’est celui qui rejette les mangas consommés par la masse pour d’autres raisons que ses gouts personnels. Quelqu’un qui rejette One Punch Man non pas parce que l’histoire et le visuel ne lui plaisent pas mais parce qu’il est consommé par la masse.
Du même genre qu’un noble au moyen-âge ne mangerait pas un plat de paysan peu importe son gout parce qu’il est associé au paysan (exemple de merde).
Du coup ça marche pareil pour celui qui a affiné ses lectures au cours du temps et qui finit par rejeter ses premières lectures parce qu’avec le recul il trouve son « moi passé » bien con.
Le problème c’est que c’est oublier que ce « moi passé » s’est construit grâce à ses premières lectures.
Ca te convient comme définition ?
Meloku
Pas du tout. A mes yeux tu décris un lecteur un peu snob mais aucunement une élite.
Amo
Pas forcément le temps de répondre à tous les commentaires pardon.
Mais du coup rapidement le piège à mon sens c’est de mélanger « être élitiste » avec « appartenir à l’élite. » Tu peux te croire membre de l’élite mais juste être à coté de tes pompes.
Pegase
Très bon article. Je me suis particulièrement reconnu dans la première partie de ton texte, m’étant vraiment intéressé en profondeur à la « culture visuelle japonaise » dans son ensemble que très tardivement. J’ai toujours ce petit complexe de ne pas avoir vu ce que les autres ont vu, de ne pas avoir lu ce que les autres ont lu, et de ne pas avoir ce qu’il faut pour parler de ce que j’aime aux autres. D’un côté, c’est un merveilleux problème à avoir : j’ai environ un millier d’œuvres dans ma To Read List et pareil dans ma To Watch List sur MAL, et avoir tout ça à découvrir est une perspective qui me remplit de joie (même si avoir le temps libre pour explorer toutes ces œuvres ferait encore plus ma joie). Mais de l’autre, ça fait que je suis toujours à courir derrière le train et à lire et regarder des choses pour rester pertinent. C’est notamment pour ça que je n’ai ouvert un blog que récemment (alors que ce n’était pas l’envie qui manquait avant), parce que j’avais peur de passer pour un con face à ceux qui savent.
Le reste de l’article est aussi très intéressant mais il résonne moins avec moi, puisque je n’ai pas du tout la portée que tu as quand tu veux parler d’une œuvre. Je ne m’adresse qu’à quelques gens qui s’y connaissent aussi, donc je ne pense pas forcément à ce genre de choses (pour l’instant en tout cas, huhu). Ce qui ne m’empêche pas de me trouver des pics d’élitisme quand les gens parlent de « L’attaque des titans, le meilleur animé depuis Cowboy Bebop » et autres. Greuh. Par contre j’adore One-Punch Man donc là même quand je vois des plébéiens qui le regardent, je suis quand même jouasse. :3
Natth
« salut mec, la seule chose que tu sais c’est que tu ne sais rien. » : C’est justement la première phase de la connaissance, celle où l’on a conscience de ses lacunes, celle où on veut lutter pour s’améliorer. C’est plutôt positif si ça te travaille.
Concernant l’élitisme, je pense qu’il est aussi accompagné d’une certaine dose de solitude. Quand le titre que tu attends est tellement apprécié que tu n’es pas sûr de voir la suite en France et que tu te doutes que personne ne se fatiguera à le sortir illégalement, certaines réactions apparaissent facilement : le silence blasé, le repli, les propos aigris, le mépris dans le pire des cas… Je ne veux pas dire que la frustration explique à coup sûr l’élitisme. mais il y a des chances qu’elle soit liée.
Au passage, le snobisme est quelque chose qui me dépasse. J’ai espéré pendant des années voir L’attaque des Titans en France, mais constater que certains couinent devant son succès, surtout des fans qui se disent de la première heure, c’est difficile à comprendre pour moi. Au contraire, plus la série marchera, plus j’en serai ravie.
Quoi qu’il en soit, ce serait dommage que cela te coupe l’envie de t’exprimer, surtout si tu as le goût de la découverte. On n’est pas toujours sur la même longueur d’onde, on ne peut pas forcément se comprendre, mais on peut au moins se lire et apprécier de nouvelles choses.
Gemini
Le problème peut aussi être pris à l’envers. Je me suis déjà fait taxer de « type qui n’aime que les vieux trucs » car j’ai eu le malheur de parler d’anime et de manga qui n’appartenaient pas dans l’actualité récente. Alors que je suis un touche-à-tout. Mais j’ai parfois l’impression que si tu parles d’un titre obscur, tu deviens de facto un « élitiste » (je déteste ce mot) quand bien même ce ne serait qu’une lecture parmi tant d’autres. Les préjugés et les jugements à l’emporte-pièce marchent dans tous les sens.
Je te rejoins sur l’ensemble de l’article – à l’exception du plaisir coupable, car tu ne devrais jamais te sentir coupable d’aimer une œuvre à moins d’effectivement contrevenir aux lois de la République. J’ai déjà été victime du hype backlash ; pour FMA, plus exactement car je m’étais fait spoiler méchamment sous prétexte que « tout le monde [avait] déjà vu FMA » – alors que j’étais en première année de fac lors de sa diffusion, et que je n’avais pas encore eu le loisir de le regarder – faisant que je l’ai finalement abordé avec le mauvais état d’esprit. Peut-être pas pour les manga et les anime, qui demandent plus de temps, mais pour le cinéma, je laisse sciemment de côté des long-métrages considérés comme des classiques pour avoir le plaisir de les découvrir plus tard, même si je sais que ma culture générale en pâtit (nage artistique).
Doc
Je ne sais pas si c’est juste un impression mais j’ai le sentiment que la plupart les personnes au comportement « élitiste » (mépris des autres, rejet du mainstream, etc…) sont ultra fermés et se barricadent dans leur passion sans voir le monde extérieur (coupés de la réalité comme tu le dit dans ton article). Je trouve que c’est important de s’intéresser à tout, de diversifier sa conso de divertissement (et pas que), ça permet de mieux comprendre les gens et le monde, j’en ressors en tous cas plus heureux (alors que je pensais déjà l’être avant). Du coup, quand je croise un « élitiste », même s’il m’insulte, je peux pas m’empêcher de le voir comme un ermite énervé enfermé dans sa cabane au fond de la forêt et j’ai pitié de lui. :/
Attention, comme je l’ai dit, c’est juste le sentiment que j’ai pour certains, et pas pour tous ces gens la. Mais quand je regarde leur Twitter (ou autre), et qu’ils parlent tout le temps de la même chose, je me dis « Mec/Meuf, t’es en train de t’aliéner la, c’est triste, sors voir le monde un peu ».
Axel Terizaki
J’allais faire un long commentaire mais les autres ont déjà pratiquement tout dit.
Le seul truc que j’aimerais ajouter c’est que l’animation japonaise et le manga sont du divertissement, rien que du divertissement. Chacun y voit midi à sa porte et s’imagine que par exemple, Mahoromatic c’est un chef d’oeuvre (Le fan de maids en moi hurle « quoi, c’est vrai ! ») alors que pas du tout.
On peut aimer des animes obscurs, des trucs vieux, mais ce qui fait de quelqu’un un connard d’élitiste c’est surtout de rejeter tout ce qui est populaire justement parce que c’est populaire. C’est l’envie de s’élever plus haut que les autres, de se sentir plus mieux parce qu’on fait partie d’une caste pas très peuplée de gens qui pensent comme nous, et on regarde les gens d’en bas, ces pauvres péquenots qui sont à fond sur les shonen et animes moe du moment, avec dédain et suffisance.
Ca c’est être élitiste. En aucun cas aimer un truc obscur ne fait de soi un élitiste. C’est comment on traite les autres.
J’arrive parfaitement à comprendre, par exemple, que des gens kiffent à mort suivre One Piece, Fairy Tail ou Bleach. Moi c’est pas ma came mais y’a des gens qui aiment et s’ils trouvent leur compte là-dedans, c’est hyper cool.
ElKa
« Le seul truc que j’aimerais ajouter c’est que l’animation japonaise et le manga sont du divertissement, rien que du divertissement. »
Je suis absolument pas d’accord, l’animation japonaise et le manga sont des moyens d’expressions et en temps que tels ils peuvent tout à fait être considérer comme de l’art.
Le fait que l’on puisse se contenter de les consommer sans les penser et sans s’y attarder, pour le simple plaisir du divertissement ne leur enlève pas ce statut.
Madame Poulpe
« Rien ne se perd, tout se transforme et les mangas que vous haïssez financent peut-être les mangas que vous aimez. »
Je crois que cette phrase résume assez bien la situation : il faut être tolérant envers les goûts de chacun parce que tout le monde y retrouve son compte au final. Et plutôt que dire « quoi, mec, tu surkiffes Naruto ? Tay un paidai lol », il vaudrait mieux dire « attends, lâche ce manga, je vais te présenter une oeuvre encore mieux qui pourrait te plaire ». Plutôt que cracher, les « élitistes » devraient se servir de leur connaissance pour « éduquer » son prochain (et comme tu l’as cité dans ton article, concernant Eck, je trouve qu’il remplit tout à fait cette tâche, à titre d’exemple !).
Ado, j’ai aimé des choses qui, maintenant, me paraissent vraiment pourries. On commence forcément quelque part et on commence en néophyte ; après c’est le choix de chacun de décider de s’enfoncer dans les « bonnes » lectures ou de rester à la surface et piocher les succès « mainstream » par flemme de vraiment se pencher sur la question.
Bref, tout ça pour dire, c’est un bel article plein de bon sens !
Thôt
Un bien bel article, j’ai l’impression de lire la définition de mon boulot (bibliothécaire), rapporté au manga et à l’anime.
m3r1
Je ne suis pas vraiment élitiste moi même. Je me considère plus dans la phase de petit nouveau entouré de grand « senpai » qui s’y connaissent tellement plus que tu décris au début (et pourtant je regarde des anime depuis ma naissance). Mais en cours de philo (que je ne séchais pas, c’est pas bien ça) on m’a enseigné un truc, c’est que dans un débat, il faut savoir trancher. Quand on donne son opinion il faut le faire de façon claire et net surtout quand il y a opposition.
Prenons SAO par exemple, quand mon frère qui regarde quelques anime par ci par là m’a demandé ce qu’il valait, je lui ai simplement dit que c’était un anime correct mais surestimé car bourré de défauts assez flagrant, ça aurait pu être un bon anime, au final il est juste moyen, il rempli juste son rôle de divertissement. Par contre à la fac quand on parlait anime dans un groupe, et que l’un a balancé que c’était le meilleur anime de tout les temps, mon avis sur la série était du coup plus tranché dans le négatif, pour contrebalancer tout ça.
Bref, tout ça pour dire que le débat peut parfois nous pousser à tenir des propos élitiste sans pour autant que ce soit bien méchant.
a-yin
J’avoue faire partie de ces « ermites au fond de leur montagne ». En fait, je trouve difficile de s’intéresser à tout aujourd’hui, car le temps libre n’est clairement pas extensible. Du coup, je me concentre pas mal sur ce que j’aime avec un tempérament fétichiste que l’on sait (je m’acharne donc à lire des éditions étrangères que je comprends avec plus ou moins de succès, mais je considère certaines causes perdues en France), car si on veut creuser un peu ce qui nous intéresse, il faut laisser de côté d’autres titres (mathématiquement, je ne vois pas comment faire pour lire tout ce que je n’arrive pas à lire et suivre un shônen à la mode en même temps aujourd’hui). C’est également une des raisons pour lesquelles je ne suis plus d’anime: je me concentre beaucoup sur le manga.
Manelda
C’est vraiment Un très bonne article, sur un sujet qui me questionne depuis un certain temps. Je me sens très mal placé par rapport à la question de l’élitisme : Je me sens à la fois connaisseur et apprenti. Ca fait environ 5 ans que je suis un fan d’anime et de manga, et depuis mes premières nuit blanches à regarder Naruto, j’ai fait du chemin, j’ai découvert beaucoup de chose, que se soit sur l’industrie, en terme de série… Depuis le début, j’ai accumulé beaucoup de connaissance, je suis capable de parler de sujet différent, mais j’ai l’impression d’être toujours en dessous des autres. J’ose pas parler, car je sais que les autres le feront mieux que moi, j’ose pas vraiment donner d’opinion car j’ai peur que l’on me juge dessus. Mais paradoxalement, dés qu’une personne s’y connait très peu, je peux pas m’empêcher de parler, d’essayer de sortir tout ce que je sais…
Je me sens élitiste par moment, et ça m’embête, car je ne supporte pas la condescendance que ça me donne sur des moins connaisseurs. Et en lisant ton article, je me met à relativiser. je me dis « finalement, j’aime ce que je veux,e t les autre aussi, alors je vais pas aller les emmerder parce qu’ils aiment du mainstream ! », Ce qui est plutôt agréable comme sensation.
Ping :
Hiki
Je sors du sol pour dire que je suis dans l’ensemble d’accord avec ce qui est écrit dans l’article et ça me paraît assez évident que c’est plus pédagogique d’aider les autres à s’élever en leur faisant découvrir des trucs plutôt que de tabasser un gosse de CP parce qu’il sait pas écrire une thèse sur l’intrication quantique MAIS, pitié, arrêtez tous d’utiliser le terme « élitisme » pour parler de cartoons/BD chinoises. Genre vraiment. S’il vous plaît. Ca veut strictement rien dire. Je sais que j’encule totalement des mouches mais ça me stresse.
Artificial Shadow
Personnellement, j’ai eu la malchance de tomber sur des » élistes » qui me jetaient des kilos d’excréments au visage car je n’avais pas vu tel lu tel œuvre, que je ne connaissais les acteurs principaux du monde de l’animation.
Alors, quand pour la vingtième fois un mec t’insulte car tu n’aimes une œuvre majeure et qu’il t’adresse un regard noir car tu as osé dire que Mind Game, c’est quand même vachement étrange selon tes opinions, tu finis par craqué et devenir comme lui et ainsi insulté le moindre gars qui n’a pas vu Ghost In The Shell et cracher sur celui qui aime Dragon Ball.
Après, ça s’arrange avec le temps mais ça détruit ton regard neutre sur quoique ce soit, soit car tu es tombé dans un obscurantisme total et que tu donnerais ta vie pour qu’une personne dans la rue voue un culte à ton manga favori et tu ne percevras que des qualités soit tu as voué une haine sans vergogne à une œuvre, où dans ce cas tu ne verras que des points négatifs.
Tout ça pour étaler ma vie et dire que cet article est, à mon avis, plutôt bien écrit.
GG mec.