Bilan annuel Cinéma ~ 2015 / 2016 ~
Quand j’étais jeune j’allais beaucoup au cinéma. Dans mon bled ouistrehamais, y’avait un cinéma local à genre 500m de chez moi, mon père avait pu obtenir des tas de places à pas cher via son CE, du coup je me gênais pas pour aller voir tout ce que ce cinéma, qui ne possède qu’une seule salle, pouvait proposer. Du coup entre 2002 et 2006, j’ai vu énormément de films et j’allais environ deux fois par semaine au cinéma. Après ça, ça s’est calmé, j’ai commencé à me sentir un peu bourgeois et à vouloir voir de la VO systématiquement du coup je devais aller sur Caen et dans les salles qui en projetaient, qui n’étaient pas si nombreuses, même si, encore une fois, par chance, y’en avait une à 1km à pied de mon lycée. Ce qui était bien pratique.
Bon puis après 2008 je suis devenu hikkikomori, je sortais plus de chez moi mis à part pour les conventions et quand je suis sorti de cette phase fin 2010, le cinéma était devenu moins ma priorité. Du coup j’allais voir quelques blockbusters ici ou là mais je faisais plus le choix d’aller voir des trucs qui pourraient me surprendre. Arrivé sur Paris, malgré la pléthore d’offres, pareil, la flemme m’avait un peu gagné: y’avait moyen d’aller à des cinémas peu onéreux pour les moins de 26 ans mais ils étaient un peu loin de mon boulot et leurs horaires étaient pas toujours à mon avantage.
Mais du coup tout ça me manquait un peu. Quand j’ai eu 26 ans j’ai compris que c’était la fin des réducs cinéma donc du coup j’allais devoir commencer à payer cher mes tickets. Et par « cher » j’entends « UGC-cher. » 11€ la place. Au secours. Qui peut mettre cet argent dans des tickets de cinéma. A quel moment ça vaut le coup. C’est un manga et demi.
Alors du coup je me suis dis « et si je prenais une carte illimitée. »
Ca me permettrait de retourner voir des tas de films, ça me forcerait à adopter un style de vie ou, pour rentabiliser ma carte, je dois aller voir des films. Et dans un sens, c’est ce que je voulais. Ce rythme que j’avais dans mon adolescence, il me manquait un peu et comme je suis un garçon qui n’a aucune capacité de concentration, bah si je vois pas un film au cinéma, je le verrais jamais vraiment dans des conditions qui me sont personnellement optimales – si je me met à le mater chez moi, je ferais inévitablement autre chose à un moment du visionnage.
Du coup, allez, c’est parti, voici mon bilan de cette première année ou, même si y’a eu des mois « sans », j’ai quand même vu pas mal de bons trucs. Mon seul regret est que, à mon sens, j’ai pas encore pris assez de « risques. » Je suis souvent allé voir des films auquel je savais à quoi m’attendre. Je manque encore du réflexe d’aller voir des films vraiment à l’aveugle et de sortir de ma zone de confort que sont les films généralement américains. Bon, en tout cas, ça me permet d’enfin étrenner sur Néant Vert un nouveau bilan annuel, après l’animation japonaise et le jeu vidéo: le cinéma.
Comme ces bilans la règle est la suivante:
- Je prends un mois de l’année et je lui attribue un film que j’ai vu ce mois-là, peu importe la véritable date de sortie du film. Ce n’est pas forcément le meilleur film que j’ai vu ce mois-ci, juste celui qui me paraît le plus intéressant à évoquer.
- Je ne parlerais que des films que j’ai vu au cinéma, pas de ceux que j’ai pu voir… en dehors d’un cinéma. Même si honnêtement j’ai vu peu de films en dehors, à cause des soucis de concentration dont je parlais plus haut. Teehee.
Avril
Whiplash
La semaine dernière j’ai fait un rêve nul: j’étais joueur de piano dans un groupe de reprises d’animes – sans doute lié à Trio ELM vu que ça partageait certains membres – sauf que je savais pas jouer de piano. Dans le rêve ça allait, j’arrive à improviser des mélodies qui collent bien mais j’arrivais pas, par exemple, à faire un truc fidèle pour faire une chouette reprise de Raise Your Flag. Les autres membres du groupe s’en moquaient, ils trouvaient déjà cool ce que je faisais, sauf que eux je m’en fichais vu que le producteur du groupe c’était JK Simmons qui reprenait son personnage de Whiplash et qui m’engueulait à mort.
Du coup voilà, un an après avoir vu le film, il me reste tellement en tête que JK Simmons poppe dans mes rêves pour me rendre maboule. C’est un film sur la créativité et l’auto destruction, qui reste volontairement très ambigu dans son message: est-ce que le héros devient un mec hyper talentueux parce que le prof l’a détruit, harcelé et constamment humilié ou était-il déjà hyper talentueux de base et tout ce que ce prof a fait c’est le détruire psychologiquement, le rendant timbré et prêt à sacrifier sa vie entière pour une once d’acceptation ? Pourquoi ce héros continue constamment de chercher le respect de ce mec qu’il déteste ?
En dehors de ces questions c’est aussi un film à la bande originale magistrale, participant à construire une ambiance oppressante et tendue tout le long du film. On mate pas Whiplash pépère: tout le film on le mate avec une boule au ventre car tout peut exploser n’importe quand. Et même quand ça explose, on est pas sauvé: ça peut réexploser encore plus fort. On sait jamais si on doit aimer ou haïr ces personnages, et tout se conclut sur un concert magsitral de près de dix minutes qui passent à vitesse éclair. C’est beau, bien mis en scène et ça raconte des choses intéressantes, bref Whiplash c’était dingue.
C’est vraisemblablement ce que je considère être le meilleur film de ce bilan annuel donc, dans un sens, dites vous que tous les autres qui arrivent derrière sont moins biens. Bon moyen de commencer, dis donc.
Plus rapidement, ce mois-ci, j’ai aussi vu:
- Shaun le Mouton: j’ai adoré, c’était vraiment trop chou. Moment gênant ou j’ai cherché partout une VOST… mais comme le film est quasi muet, j’avais l’air con.
- Avengers 2: J’en suis sorti très deçu, c’est à la fois trop long – on se fait quand même chier – et trop court – y’a des tas d’éléments qui sont pas évoqués ou assez développés -, du coup on perd le bon équilibre qu’il y’avait dans le premier. Donc mis à part quelques jolies scènes, ça reste très très médiocre. Quand je lui préfère Thor: The Dark World, y’a ptet un souci.
- Fast and Furious 7: j’ai trouvé ça diablement merdique, c’est dingue. En fait non, c’est un mot dur: les scènes d’actions sont pas mal voire carrément folles (la scène à Abu Dhabi avec les voitures qui passent d’un gratte ciel à l’autre, fouyaya) mais dès que ça veut devenir sérieux je me faisais vraiment ultra méga chier.
Mai
Mad Max: Fury Road
Pour beaucoup c’était le film de 2015 et j’avoue que c’est un vrai bon excellent film, particulièrement intense et visuellement somptueux, malgré quelques tics visuels dont je suis pas toujours très friand (la vidéo qui s’accélère par moments, y’a que moi qui l’a ressenti ou.) C’est un vrai beau travail de construction d’univers car on est immédiatement plongé dans un monde où tout se fait par l’oeil: pas besoin d’expositions interminables ou de dialogues longuissimes, on sait tout ce qu’il faut quand il le faut par de simples indices à l’écran. C’est un film du coup très avare sur les dialogues et l’intrigue pour laisser parler la poudre à l’écran, ce qui fonctionne vraiment extrêmement bien.
Du coup c’était mon premier Mad Max et c’est une première très bonne expérience pour découvrir une franchise, je l’avoue. J’en suis sorti avec des images plein la tête et c’est vraiment tout ce que j’en demandais, donc très content.
- Broadway Therapy: comédie vaudeville très honnête, avec des rebondissements funs. Rien de plus à en dire.
- Taxi Téhéran: si faut aimer l’exercice et savoir trier le vrai du faux, Taxi Téhéran m’a surtout passionné pour ce qu’il montre de Téhéran et des iraniens, qui ne sont finalement pas si différents que nous.
Juin
A la Poursuite de Demain
Le running gag de ce bilan c’est les films Disney à la bande annonce bien pérave, où je suis en mode « jamais j’irais voir ce truc, ça a l’air nullissime », ou j’y vais quand même, et ou je kiffe grave. Parce que putain, wow, qu’est-ce que la bande annonce de A La Poursuite de Demain était bien nulle.
Et pour cause: elle montrait rien du film. Elle jouait même à complètement nous faire attendre à autre chose ! La bande annonce nous promet une héroïne qui découvre un monde futuriste merveilleux, construit par les esprits les plus doués de la planète pour protéger une élite intellectuelle des « crétins » de la Terre ? Super pas sexy, wow, range ton objectivisme de merde, Brad Bird.
Sauf que… au bout de 15mn de film, l’héroïne termine dans ce monde futuriste merveilleux… pour découvrir que c’est une publicité pré-enregistrée… et que le vrai monde futuriste merveilleux promis est devenue une dystopie sombre dirigée par un intello devenu sacrément misanthrope et cynique.
Not bad.
J’adore Brad Bird, vraiment, même si je partage carrément pas son goût pour l’objectivisme, et là j’ai été surpris de trouver un film finalement super philanthrope, avec une bonne morale, très très idéaliste. Comme je suis moi-même très très idéaliste, j’en suis évidemment fort convaincu. Mais au délà de ça y’a aussi des milliards d’idées (la gamine-robot qui en prend plein la gueule, c’est tellement kiffant), la réal est top, y’a plein de jolis plans… Bref, c’est un film qui restera à jamais très sous-estimé, ce qui me paraît dommageable mais, eh, cette bande annonce a pas du aider.
- La Loi du Marché: quand t’as passé un an de ta vie a faire un boulot de merde ou t’étais malheureux chaque seconde, ce film touche de près.
Juillet
Vice-versa
Pareil: j’avoue que la bande annonce m’avait rendu bien sceptique et que les pubs dans le métro et les transports me gavaient un peu. Puis tout le monde m’a dit que c’était bien, que c’était « le grand Pixar revenu » – ce dont je me foutais vu que j’avais pas vu de Pixar depuis Toy Story 3 et que dans ma tête c’était toujours le meilleur studio américain ever -, du coup j’y suis allé et oh ouais c’est bien ça dis donc.
Faut dire que le concept – des émotions personnifiées qui vivent dans un esprit humain qui devient une vraie petite ville – est une idée instantanément sexy, qui permet des tas de possibilités, que Vice-versa va prendre à bras le corps pour offrir une jolie histoire, avec des personnages funs, des vraies scènes drôles et une morale finale assez cool pour un film pour enfants (« rejette pas la tristesse et la déprime, elle est nécessaire pour te construire ».) Le film réussit aussi le quasi miracle d’introduire un personnage hyper relou… qui devient super méga cool sur la fin.
Mon seul regret est de pas en voir plus de ce cerveau humain « urbanisé », tant les meilleurs moments sont ceux qui jouent avec ça (quand elles explorent le « subconscient » ou qu’on voit les mémoires être gérées de manière quasi administrative) et qu’on adorerait que ça soit développé. Mais, eh, c’est déjà très bien pour ce que c’est.
- Spy: j’ai ri mes amis, j’ai ri. Ca a zéro limites, y’a des trucs anthologiques et mêmes les mauvaises vannes sont vite oubliées vu que y’a toujours une vanne pour supplanter la précédente. En bonus: Jason Statham dans le rôle de sa vie, au sens propre.
- Ant-Man: Avengers m’avait tué toute passion envers le MCU, Ant-man me l’a un peu ravivé. Le fait que le film se foute pas autant la pression que les autres films de l’univers le rend immédiatement sympathique et on se surprend à retrouver les mêmes vibes que lors du premier Iron Man. A voir si la suite gardera cet esprit mais, honnêtement, y’a un gros doute.
- Jurassic World: super quand y’a des dinosaures, incroyablement bête et débile quand y’en a pas.
Août
Absolutely Anything
Sans doute le film le plus incroyablement nul que j’ai vu cette année, et c’est là que je constate que j’ai vu peu de films qui m’ont dégoutés.
Parce que là sur le papier on se dit « mon dieu mais ça a l’air vraiment bien » parce que, bon, quand même, un ancien Monty Python à la réalisation et l’écriture, Simon Pegg en rôle principal, un CHIEN QUI PARLE (ça tue les chiens qui parlent), un concept déjà vu dans Brice Tout Puissant mais qui peut permettre des choses funs…
… sauf que non c’est incroyablement JAMAIS DRÔLE. C’est là qu’on voit qu’un Monty Python, c’est comme tout le monde: ça vieillit grave. Quand le film fait une vanne sur SARAH PALIN en 2015, tu sens que le mec est tellement en décalage sur le reste du monde, c’est dingue. C’est crétin, insultant et les seules bonnes scènes c’est celles avec le chien qui parle parce que c’est trop cool les chiens qui parlent et que, AH OUCH C’EST LE DERNIER RÔLE EVER DE ROBIN WILLIAMS, OUCH.
Bref, j’imagine que c’est un film très drôle si tu as 70 ans mais je peux vous dire que de mon côté, j’ai trouvé le temps très long alors que j’avais tous les espoirs du monde sur ce film.
- Pixels: Adam Sandler n’est pas crédible en gamer, quelle surprise. Je savais que ça allait être nul, c’était effectivement pas fou et incroyablement stupide mais les scènes ou les jeux vidéo envahissent le monde réel sont vraiment bien faites.
- Les 4 Fantastiques: Je n’ai pas détesté, et j’en suis le premier surpris. Le vrai souci que j’ai c’est le combat final, que j’ai trouvé très très mal réalisé, mais à part ça j’ai bien aimé les personnage et le passage ou Doom explose littéralement les gens en se baladant dans une base, c’était pas mal. Je défendrais pas le film mais je trouve que ça a été une cible un peu facile.
- Mission Impossible: Rogue Nation: J’avais adoré Ghost Protocol et du coup ce Rogue Nation m’a bien plu, surtout parce qu’il enchaîne les rebondissements, les beaux décors et les scènes anthologiques ou l’institut Mission Impossible se la joue pas mal McGuyver.
- Antigang: si vous voulez voir un Jean Reno bien trop vieux jouer un inspecteur bien trop vieux faire des fusillades bien trop vieilles, ça passe. Je retiendrais surtout de ce film honnête la perf d’Alban Lenoir
- Les Ailes d’Honnéamise: vu dans le cadre d’une soirée au Grand Rex. Un film très planant, superbe visuellement, ce qui excuse son intrigue pas toujours passionnante.
Septembre
Miss Hokusai
Si beaucoup regrettent l’absence d’une véritable intrigue (le film est un best of de mini histoires autour d’Hokusai et de sa fille), je me suis retrouvé assez rapidement plongé dans cet univers et dans ces personnages. Ca se laisse suivre, c’est visuellement très beau et, surtout, on tombe vite amoureux de la Miss Hokusai, qui suinte pas mal le charisme. Si le film ne chamboule pas et que ses rares « rebondissements » se voient venir de loin, ça reste une belle vision et ça me rappelle que je devrais vraiment voir Colorful.
- NWA: Straight Outta Campton: ce qui est fun c’est d’aller voir un biopic… sans rien savoir du sujet. Genre NWA je savais rien d’eux ! Du coup quand y’a Easy E qui découvre qu’il a le SIDA j’étais en mode « oh non, pas lui il commençait à redevenir gentil é__è. » Maintenant y’a des défauts évidents: le film est un peu long et le fait que Dr Dre et Ice Cube soient producteurs d’un biopic ou ils sont dedans rend la démarche un peu suspecte mais j’ai trouvé plus généralement le film assez instructif et une bonne initiation à ce groupe dont j’ignorais tout.
Octobre
Asphalte
J’avoue que j’ai zéro attirance envers le cinéma français en règle générale, c’est assez dingue. Dès qu’un film est français et se déroule dans notre période contemporaine, je suis déjà loin ailleurs en train de faire la queue pour un film de super héros ou planqué chez moi mater des animés avec des filles en maillot de bain. Fuck la réalité, yooo !
Sauf qu’en fait on m’a vendu Asphalte avec un simple pitch: « Gustave de Kervern joue un mec relou qui vit au 1er étage d’un HLM pérave dont l’ascenseur tombe en panne, refuse de payer pour participer aux frais de réparation de l’ascenseur, a un accident cardiaque et finit obligé de vivre en fauteuil roulant… sauf qu’il a pas le droit d’utiliser l’ascenseur. » Ok c’est de l’humour noir, j’aime bien.
Sauf qu’en plus de ça, y’a un astronaute américain qui finit chez une maman arabe, un jeune garçon qui tombe amoureux d’une actrice has been et au final ça fait un film plutôt joli, qui se laisse bien suivre et qui m’a vraiment pas mal ému – tous les passages entre Gustave de Kervern et cette infirmière dont il tombe amoureux. Le film est même finalement pas si grincant et rempli d’humour noir que ça, et laisse pas mal de place à de nombreuses émotions positives.
Bref, comme quoi, parfois, je suis content de sortir de ma zone de confort.
- Sicario: Un film assez intense, même si là on se crée notre tension nous même pendant toute l’oeuvre. Faut dire que le truc commence par des trucs super gores et une explosion surprise dès la cinquième minute donc, pendant tout le film, on s’attend à ce que ça puisse exploser n’importe quand. Passé ce sentiment donc assez artificiel, on a un film plus qu’honnête sur le thème des cartels mexicains, avec un Del Toro assez magistral.
- Phantom Boy: Film d’animation français assez modeste, qui se prend pas la tête et qui raconte une gentille histoire d’un garçon malade qui peut devenir un super héros dans ses rêves. Le fait que Jean-Pierre Marielle double le méchant est de loin la meilleure chose du film. Jean-Pierre Marielle <3.
- Le Nouveau Stagiaire: Je voulais aller voir « Everest » et je me suis planté de billet sur le distributeur UGC du coup tant pis, yolo. C’était le film feel good bien typique, la morale est très américaine (« le travail c’est TROP BIEN ») et t’as déjà oublié les 3/4 du film le lendemain. Bon.
- Marvel Univers: Vu aux Utopiales. Documentaire sur la montée en force de l’empire Marvel. La première partie, dédiée aux collectionneurs, est de loin la meilleure du film, avec des personnages très très dingues. Le reste ? Assez long.
Novembre
Ah mon dieu le goût de la déception totale dans le fond de la bouche, je hais çaaaa.
J’adore James Bond depuis que je suis gosse et j’avais ultra-adoré Skyfall qui pour moi parvenait à parfaitement trouver l’équilibre entre créer un nouvel univers autour de Craig et réussi à assumer les origines et l’histoire de la franchise. Mais Spectre, à mon sens, se prend totalement les pieds dans le tapis et, comme Avengers 2 par rapport à Avengers, est totalement déséquilibré en plus de subir une écriture qui laisse trop d’incohérences.
C’est dommage parce que c’est un film qui commence vraiment bien, dont la première heure est passionnante, mais qui se casse la gueule dès l’arrive de Biofeld à l’écran. Au délà des plot-twists un peu fumeux (« je suis ton frère » « oh shit ») qui sortent réellement de nulle part, le personnage est un vrai problème constant tant il est mal écrit et, malgré le fait qu’il soit interprété par Waltz, jamais vraiment crédible en tant que big boss final. A partir du moment ou il fout une drille dans le cerveau à Bond, lui promettant une paralysie infinie, et que rien n’arrive à James, c’est toujours plus la fin des haricots.
Si la scène finale sauve le coup et promet un avenir intéressant, reste que le film laisse trop de promesses non tenues, et est particulièrement frustrant à cause d’un potentiel qui n’est jamais achevé. Je ne déteste pas Spectre, mais je le trouve trop mal écrit pour être plaisant.
- Dope: Une bonne surprise et un autre voyage assez riche en événements dans la banlieue pauvre de Los Angeles. Je conseille.
- Le Garçon et la Bête: Vu en avant-première dans le cadre du festival Kinotayo. Très bien, mais pas de la qualité narrative auquel Hosoda nous avait habitué. Le fait qu’il soit désormais seul à bosser sur les scripts peut-il expliquer cette petite déception ?
Décembre
Comment c’est loin
J’ai jamais vraiment écouté Orelsan mais je sais qu’il est caennais et je l’avais croisé 3mn à l’époque ou j’étais chroniqueur à Radio Phénix donc j’ai des bons a prioris sur lui. Du coup j’ai vu qu’il a sorti un film et j’étais en mode « allez, YOLO, pourquoi pas. » Deux minutes avant le début du film je me dis très fort « ah ça serait tellement cool si le film se passait à Caen. »
Surprise: on voit un Ouest France au bout de 2mn. Avant même qu’Orelsan sorte du bâtiment, je savais que c’est bon, j’étais parti pour un road trip dans le coin de mon enfance.
Au délà de cet aspect très très cool qu’est celui de redécouvrir une ville dans laquelle j’ai bien grandi et qui me manque parfois un peu, il faut aussi avouer que le film est très bon. Journée bien pourrie pour deux rappeurs apprentis qui ont 24h pour écrire UNE chanson sinon ils se font virer, on va suivre ces deux mecs paumés et incapables de savoir quoi faire de leur vie dans cette lourde quête, qui va souvent se terminer dans un bar ou dans un Cora loin de tout pour acheter des sandwichs triangles. C’est pas mal fait et, surtout, c’est un putain de film qui parle à ma génération et ça c’est pas souvent. Si vous avez entre 25 et 35 ans en 2016, matez ce film, il va faire sonner quelques trucs chez vous.
- Le Pont des Espions: fana de Guerre Froide, j’ai évidemment adoré ce film, qui montre bien toute la complexité et l’ambiguité de la situation est-allemande, en plus d’offrir des excellentes images et des dialogues ciselés à la serpe, qui sont un véritable plaisir pour les oreilles.
Janvier
Star Wars: Le Réveil de la Force
Beaucoup a été dit et c’est vrai que la sortie d’un nouveau Star Wars, que vous le vouliez ou non, mérite énormément de bruit. D’autant que le film est… bien.
Maintenant je trouve aussi que c’est un film qui se retrouve un peu gentiment à pas prendre de risques. J’ai l’impression qu’il a été construit avec un cahier des charges très étudié sur lequel il y’a marqué en Impact taille 78: « COMMENT FAIRE PLAISIR A TOUT LE MONDE. » Il charme les fans de la première heure en revenant dans un univers connu à base d’Empire et de Jedis, il charme les nouveaux fans avec des personnages immédiatement attachant, il charme les progressistes en offrant des héros qui ne sont pas blancs-mâle, il charme les conservateurs en leur rappelant quand même le bon vieux temps, bref il fait plaisir à tout le monde et tout le monde lui rend bien.
Mais faut quand même dire que, du coup, le film est pas très… intéressant. On s’amuse pas mal pendant la vision, on est heureux de voir la saga briller, on est surpris de certains rebondissements, moins surpris par d’autres, le méchant est méchant, les gentils sont gentils, on sort on a envie de voir le 8, c’est cool… mais y’a pas grand chose de plus à en dire au final.
Vous voyez, autant la prélogie elle est, à raison, pas mal contestée, mais elle est intéressante. Elle prend des risques, elle essaie de faire des choses originales, elle a pas peur de froisser les fans. Parfois elle le faisait mal, parfois elle le faisait bien, mais au moins elle essayait des tas de choses qui permettaient derrière pas mal de réflexions. Le 7… non. C’est pas mal mais c’est tellement consensuel que c’est inintéressant d’en discuter ou d’en réfléchir après.
Bref, bizarre.
Mais y’a des X Wings donc c’est cool. (J’adore les X Wings.) (Surtout ceux qui sont pilotés par des chiens qui parlent.)
- Snoopy et les Peanuts: Visuellement extraordinaire, je suis content de voir du Snoopy au cinéma (j’adore Snoopy.) (Et pas parce que c’est un chien qui parle, mais parce qu’il est Snoopy.) Du coup je suis ptet biaisé mais j’ai passé un excellent moment, et je conseille ce film à tous vos enfants/neveux/nièces/cousins/filleuls/maris/femmes.
- The Big Short: Je pensais que c’était un film sur un casse de banque « normal » et, en fait, lol, non pas du tout. Essayer d’expliquer la crise des subprimes le plus naturellement possible est pas un exercice simple, le film fait de son mieux, n’y arrive pas toujours, mais essaie. Je retiens surtout pour Steve Carrell et, évidemment, Ryan Gosling.
- Creed: l’héritage de Rocky Balboa. Comme Mad Max, c’est à dire que j’ai jamais vu les films précédents de la franchise et que du coup, le fait que je ne compare pas ce film au précédent m’empêche peut-être de voir ses plus gros défauts. J’ai vraiment adoré Creed même si, effectivement, c’est peut-être un peu gênant avec le recul de voir que le nouveau héros de la franchise Rocky – une franchise ou un prolo devenait champion du monde de boxe à la sueur de son front – est un fils de riche dont, vous comprenez, la vie est trop dure parce que son papa est connu. Ouip, c’est la différence entre les héros de 1974 et ceux de 2016, j’imagine.
Février
Dofus, Livre 1: Julith
Entendons nous bien: le film est pas parfait, il a une écriture parfois très maladroite qui s’explique sans doute pas mal par le fait qu’il a le cul entre trois chaises: la chaise du film pour fans de Dofus, celle du film qui essaie d’être méta et celle du film qui essaie de parler à un public large. L’humour est pas toujours très bien dosé, parfois un peu vulgaire et des scènes qui pourraient être très jolies ou très intenses sont gâchées par des vannes mal placées (la scène finale, ou les héros se font des vannes pendant que des milliers de personnes se font dézinguer autour d’eux est le meilleur exemple.)
Mais nom de dieu, qu’est-ce que malgré tout ce film était cool.
C’est pas vraiment question de chauvinisme – je suis pas le plus grand fan des prods Ankama – mais je trouve que c’est un film qui est hyper honorable parce que, finalement, il tente DES TAS DE CHOSES. Il a plein d’idées, veut en caser le maximum et on se retrouve du coup avec un film très généreux, qui offre pas mal de choses, qui s’amuse pas mal avec les codes et qui parfois le fait bien – le personnage de Bakara qui commence comme la prodige sérieuse et qui termine dans un caniveau à se bourrer la gueule. Le final est d’ailleurs bien trouvé, avec un rebondissement bien vu et qu’on doit surtout à un personnage de méchante qui est elle par contre vraiment bien écrite du début à la fin.
Bref, c’est un film qui fait plein de petites erreurs mais que je ne peux pas m’empêcher d’aimer de tout mon coeur. Le film a bidé au cinéma à cause d’une distribution très naïve, mais j’espère qu’il trouvera un nouveau souffle en DVD/BR ou en VOD, peut-être sur Netflix avec les différentes saisons de Wakfu ?
- Spotlight: Pris aux tripes pendant deux heures, les acteurs sont bons, l’histoire bien racontée, la mise en scène simple, ça passe et je suis pas opposé à son titre de meilleur film de l’année.
- Avé, César: un film que j’ai trouvé drôle mais qui ne me faisait pas rire. Etrange paradoxe.
- Steve Jobs: Ah, j’ai adoré. Découper le film en trois parties était une bonne idée et ça donne un résultât très théâtral, que j’aime beaucoup. Fassbender en Steve Jobs est vraiment dingue et on sort du film convaincu que c’est un connard mais il semblerait que le film est encore trop gentil pour les abus et le caractère détestable de la figure. Ok.
Mars
Deadpool
Je l’ai préféré à Avengers 2 – pour ce que ça vaut – mais ce Deadpool m’a quand même laissé un peu mitigé. D’un côté oui c’est cool d’avoir des super héros qui se lâchent, qui ont zéro limites, qui joue avec le méta, qui se prend pas la tête à essayer de raconter une méga grosse histoire, etc… De l’autre ça reste quand même un peu convenu, non ? Toutes les phases « sérieuses » sont une catastrophe, on ne croit pas une seule seconde que Ryan Reynolds, même mutilé, ait le visage vraiment repoussant. Quant à l’humour, parfois c’est juste très très drôle (faire monter à une aveugle un meuble IKEA, HA), parfois c’est à côté de la plaque mais ça, pour le coup, c’est le propre du personnage de Deadpool, d’après ce que j’ai pu comprendre.
Par contre, ok, niveau action on a ce qu’on veut.
Ca reste un bon moment mais rien de finalement très révolutionnaire, j’ai l’impression d’avoir vu un Kick Ass qui peut parler au public, finalement. D’autant que, finalement, le film est dans cette position bizarre ou il se moque à mort des clichés de super héros… pour sauter à pieds joints et total premier degré dedans dès qu’il en a l’occasion. Deadpool aurait pu être une vraie parodie, il est finalement juste un film qui fait son petit malin mais devient trop souvent ce qu’il moque.
Bref, bizarre, mais pas non plus déplaisant.
- Demain: Un documentaire écologique qui s’amuse à nous présenter des solutions concrètes aux problèmes environnementaux… et ajoute à ça un prisme économique pour nous prouver que non seulement on pollue moins mais en plus on paiera moins. Bref, c’est le bon message même si, honnêtement, les deux heures on les sens grave passer.
- Zootopie: J’ai trouvé la BA nulle à chier, je trouvais le gag sur les paresseux incroyablement pas ouf… et le film était génial. Encore un pattern. Je veux dire même la scène des paresseux, dans le film, elle est super drôle. Alors que dans la BA, non. C’est quoi la magie ? Non en vrai si je dois chipoter: j’adore le film, vraiment, et autant la morale est incroyablement bonne, autant je trouve le film trop accroché à 2016. Là ou dans mon esprit un film Disney classique doit rester intemporel, je sais pas si ce Zootopie va autant pouvoir parler aux enfants de 2045, par exemple. Je me prends ptet la tête pour rien, note !
Voilà donc pour cette année. J’espère rester sur ce bon élan cinématographique encore longtemps parce que, y’a rien à dire, c’est vrai que je me sens bien dans les salles obscures <3.
(Quand y’a pas trop de monde <3.)
(Donc souvent aux séances paumées de 17h/18h <3.)
(Ce qui restreint pas mal mes choix </3.)