[10 ans] Bilan Animé Décennal ~ Partie 1: 2007/2012
Le 29 juin prochain, Néant Vert fêtera ses dix ans. Un cap qui mérite des pluies de célébration ! Ces célébrations prendront forme, tout le long du mois, par l’écriture de nombreux articles et bilans qui reviendront sur cette période s’étendant de juin 2007 à aujourd’hui.
On débute aujourd’hui par le premier bilan décennal, qui se concentrera sur l’animation japonaise. Le concept est relativement similaire aux bilans annuels habituels sauf qu’ici au lieu de prendre mois par mois, je prendrais saison par saison, via un habile découpage hiver/printemps/automne/été. Chaque saison sera ainsi liée à un animé que j’ai vu durant cette période, ce n’est pas choisi en fonction de la date de sortie originale des animés !
Si il y’a un article sur Néant Vert dédié à l’animé cité, il est linké dans le titre du paragraphe. Attention: certains articles sont vieux et, contrairement au P’tit Dop, font piquer les yeux !
Ce bilan sera suivi plus tard dans le mois d’un bilan similaire pour les mangas et le jeu vidéo !
2007
Été
Bienvenue dans la NHK
On va commencer dans la ♪ bonne humeur la plus communicative ♪ avec l’adaptation animée de NHK no Yokoso, qui raconte donc, pour rappel, la vie d’un hikkikomori reclus chez lui depuis deux années et qui fait la rencontre de Misaki, une jeune fille qui veut le sauver de sa condition… mais cache elle aussi quelques tares inavouables. Dire que la vision de ces 26 épisodes n’est pas simple est presque un euphémisme, et la vision de NHK m’avait, à l’époque, extrêmement marqué. Car malgré le fait qu’elle utilisait constamment des très grosses ficelles, la série parvient à de très nombreuses reprises à se révéler juste, à offrir à l’adolescent de 18 ans que j’étais alors quelques avertissements qu’il s’agissait dès lors de prendre au sérieux. Un avertissement d’autant plus assimilé que si la série brassait des thèmes lourds (un arc entier tourne autour d’une tentative de suicide collectif), elle n’abandonnait pas pour autant l’humour qui, si il était parfois jaune voire noir, nous aidait à avaler la pilule qui était, il faut l’avouer, d’une taille faramineuse.
Petit objet non identifié et d’utilité publique, qui ne cherchait absolument pas à caresser son public dans le sens du poil, je reste convaincu que plus de onze ans après sa sortie, Bienvenue dans la NHK reste aujourd’hui terriblement d’actualité tant il a su dépeindre un mal-être typique des jeunes adultes, être emplis de doutes et d’inquiétudes. Je continue donc à recommander vraiment très fort cette vision, surtout si vous vous posez des questions sur vous-même.
Automne
Tengen Toppa Gurren Lagann
Fun fact: j’avais regardé le premier épisode, je n’avais à l’époque pas été si emballé que ça, et il aura fallu qu’on me spoile le contenu de l’épisode 8 pour que ma curiosité soit titillée et que je me jette sur le reste de la série afin de voir comment ils avaient traités ce twist. C’est assez révélateur de ma manière de gérer les spoilers, j’imagine. Dans tous les cas, zéro regret, ça m’a rendu l’épisode 8 encore plus fort et, de toute évidence, je n’étais pas au bout de mes surprises car il faut encore une fois le dire: Gurren Lagann est une série ultra-généreuse, où chaque épisode amène quelque chose, que ce soit une évolution importante de l’intrigue, un combat impressionnant, ou bien encore une ribambelle de blagues et de moments qui participent à nous faire adorer les personnages qui servent de héros à ce récit. Toujours trop cool, la série va au bout de son idée et reste, encore aujourd’hui, un sublime monument et hommage aux gros robots.
(C’est aussi et surtout ma rencontre avec Taku Iwasaki, aujourd’hui toujours mon compositeur favori)
2008
Hiver
Dans cette période il y’avait trois raisons pour laquelle je commençais à mater un animé: la première c’était que un de mes quelques potes de l’époque kiffait grave et j’avais envie de mater avec lui ; la seconde je la développerais plus tard restez-branchés-à-cet-article, et la troisième, la plus importante, c’était que j’avais croisé l’opening sur Youtube (à une période ou les openings ne se faisaient jamais striker par des robots teubés, good times), que je l’avais maté en boucle et que du coup j’avais vraiment envie de mater la série derrière. Et, well, l’opening de Baccano donnait SUPER ENVIE de mater la série derrière car, il ne faut pas le nier, c’est un véritable chef d’oeuvre.
Du coup je ne savais pas forcément trop à quoi m’attendre de la série en me basant sur l’opening, tout ce que j’avais retenu c’était que y’avait un train, des bandits, les Etats-Unis de la Prohibition et plein de personnages aux noms bizarres (Jacuzzi Splot ??) mais qui ont une bonne trogne et une sacrée dégaine. Et bah ça tombe bien, j’ai eu ça. Avec un premier épisode qui s’amuse en bonus à casser un chouia le quatrième mur – avec ces deux personnages qui discutent sur l’art de narrer une histoire -, mon moi lycéen littéraire et ambitieux à l’idée d’écrire un roman 1 est tombé directement sous le charme. A partir de là c’est une montagne russe d’action, c’est extrêmement bien ficelé, bien raconté, avec une bande originale qui défonce…
De toute façon je ne vous apprends rien, vous l’avez sans doute déjà vu et rien qu’en y repensant, vous avez sans doute encore envie de le revoir. Et si vous n’y avez jamais jeté un oeil, bon bah, qu’est-ce que je voulais que je vous dise mis à part faire une utilisation un peu gênante de l’impératif et vous dire « matez-le » ? Matez-le, quoi.
Printemps
Sayonara Zetsubou Sensei
Encore une fois, c’est une rencontre avec un opening génial sur Youtube qui m’a amené à regarder la série derrière et, oh boy, j’en regrette rien. Je me souviens clairement avoir, à l’époque, été pris d’un vrai fanatisme pour Sayonara Zetsubou Sensei qui remplissait beaucoup de mes kinks de l’époque: une vision acérée & maligne de la société, des bris constants du 4e mur, des personnages forts & attachants et, surtout, un style visuel très expérimental, qu’on peut résumer par le terme « tout et n’importe quoi »… avec priorité sur le n’importe quoi. J’étais si habitué au style « normal » des animés de l’époque – cheveux multicolores, personnages un peu plastique – que voir débarquer au beau milieu d’un épisode des personnages en pâte à modeler sans la moindre raison valable ça ne pouvait que faire frémir mon coeur.
Néanmoins, plus le temps avance et plus j’oublie Sayonara. D’une part car aujourd’hui les styles visuels expérimentaux et « différents » sont devenus moins rares et d’une autre part car, comme me l’a rappellé l’an dernier la lecture du tome 16, Sayonara reste quand même très ancré dans son époque. Si la majorité des messages restent d’actualité car ils se moquent de tics éternels de la société humaine et de la pensée de la masse, beaucoup de toute petites références sont clairement du 2007/2008 mis en bouteille et ne feront plus réagir grand monde. Déjà qu’un occidental était un peu largué en 2007 quand la série faisait références à des scandales de la presse people japonaise de l’époque, inutile de dire qu’en 2017 c’est foutu.
Reste quand même un univers doucement fou, des personnages mémorables – Kaga Ai, trop pure pour ce monde – et surtout les meilleurs génériques de son époque. Burebureburebure ♫
Été
Je vais le dire très clairement et très explicitement: je suis vaguement une flippette. Je n’aime pas le genre horrifique et j’essaie toujours d’éviter les films marqués comme violent ou gore… Le paradoxe, c’est que la plupart du temps j’ai plus peur de ce que j’imagine être le film que le film lui-même, au point où les quelques fois où je me suis retrouvé devant de l’horreur et du gore malgré mes appréhensions… bah j’ai jamais été choqué, apeuré ou traumatisé 2. Bref, dans tous les cas, et maintenant que vous avez le contexte, il m’est difficile de me rappeler pourquoi je suis allé vers Higurashi no Naku Koro Ni qui représente pourtant tout ce que habituellement j’évite.
Avec du recul, et maintenant que j’ai touché au VN, je vois tous les soucis avec l’animé de Higurashi, ils sont évidents. L’animé est pas très beau et l’adaptation coupe beaucoup trop d’éléments essentiels, ne serait-ce que pour résoudre le mystère global, c’est des faits qui sont indéniables. Malgré tout à l’époque j’avais vraiment adoré. Je me faisais les épisodes par bloc de 5 ou 6 chaque soir pendant deux semaines, je n’arrivais jamais à décrocher de mon siège: chaque épisode m’entraînait inexorablement vers le suivant car je voulais toujours savoir ce qui allait se passer par la suite, de quoi chaque nouvel arc allait être composé, etc etc. Et surtout, j’espérais qu’il arrive rien à Mion et au final, c’est cool, Mion est le seul perso de la série qui a rien à se reprocher. Bonne pioche.
Bref, un excellent souvenir qui, derrière, m’a amené à Umineko donc voilà, zéro regrets, j’aime cet animé d’amour, malgré ses trouze mille défauts explicites.
(Par contre me lancez pas sur Higurashi Kira, là je peux devenir très énervé)
Automne
Et du coup voilà, la seconde raison qui à l’époque me lançait dans le matage d’un animé c’était bien évidemment le hentai. A force de lire plein de doujinshi porno, je commençais à rencontrer des séries et des personnages que je trouvais cool, et parfois le porno est si bon que tu veux savoir le contexte autour. Exemple évident: j’ai commencé Macross Frontier parce que j’aimais bien certains fanarts de Ranka à poil. Vous le saurez. Ceci étant dit on est donc fin novembre 2008 et j’apprends que mon auteur favori de l’époque, Tony Taka, allait sortir du hentai Clannad du coup, pour prévoir le coup et apprécier au maximum ce qu’il allait sortir, j’ai commencé à mater Clannad. Twist: j’ai pleuré plus de liquide sur la série que j’en aurais juté sur les doujinshi.
La poésie mise à part, vous aurez compris que Clannad a été une bonne surprise pour un Amo qui, jusque là, ne connaissait de Key que l’adaptation animée de Kanon qui m’aura, pour le dire poliment, bien endormi. Clannad évite l’écueil en se montrant plus rythmé, en proposant des personnages plus forts et en avançant très vite d’un arc à l’autre, évitant de perdre trop de temps sur des scènes interminables. D’ailleurs, on décrit souvent la série comme une usine à faire pleurer, mais c’est aussi oublier qu’elle peut être de nombreuses fois hilarante, grâce à un excellent sens du timing, ce qui restera souvent le meilleur point des animés écrits par Jun Maeda 3. Mais bon, ça m’empêchera pas d’avoir pleuré deux épisodes entiers sur l’arc de Fuuko. Sans m’arrêter. J’ai toujours pas compris.
2009
Hiver
Cowboy Bebop
En vrai ma série de l’hiver 2009 c’était sans aucune forme de doute Clannad After Story mais vu que ça me ferait redire a même chose que le paragraphe précédent – en signalant juste que la première partie de After Story a des arcs parfois méchamment inintéressants – il n’y aurait guère d’interêt à le faire. A la place, je vais juste signaler que c’est durant l’hiver 2009 – hiver que j’ai passé intégralement sur Rock Band et sur.. pas grand chose d’autre ? J’ai un souvenir méga vague de cette période – que j’ai commencé Cowboy Bebop, une série que je vais mettre un an à finir, au rythme courageux de deux à trois épisodes par mois. Il faut dire que le format de la série – où chaque épisode est plus ou moins indépendant, grâce à un fil rouge extrêmement vague – favorise pas mal cette méthode de visionnage et que chaque épisode terminé ne donnait pas forcément envie de mater le suivant dans l’immédiat. Je suis convaincu que Cowboy Bebop se marathone super bien mais la série ne me semble en même temps pas conçue pour ça.
Si je passe des siècles à vous dire le contexte c’est parce que, en vrai, j’ai pas grand chose à dire d’intéressant sur Cowboy Bebop: c’est une très belle série, chaque épisode amène quelque chose de neuf et d’intéressant, les personnages sont vraiment excellents, la bande originale défonce… Si je parlais de cool et de générosité pour Gurren Lagann et Baccano là on est dans l’exact même schéma. Cowboy Bebop c’est une série tu peux mater un épisode comme ça n’importe quand, et ça sera toujours aussi bien. Tant de choses à voir, à regarder, un vrai travail d’orfèvrerie. Mais est-ce que vous aviez vraiment besoin de moi pour le savoir ?
Printemps
Ma première Epitanime a eu lieu dans ces eaux là, ce qui veut dire que c’était mes premières fois à passer des nuits entières au karaoké. Tout ces génériques qui débarquaient en rafale ont évidemment crée des petites étoiles dans les yeux du fana d’openings que j’étais alors, et c’était l’occasion de découvrir plein de séries. Vous voyez donc le lien se faire et, oui, je suis parti d’Epitanime 2009 avec, entre autres, l’envie de me faire Ga-Rei Zero, petite série d’action censée servir d’antépisode à un manga assez négligeable qu’il dégomme totalement d’un point de vue purement qualitatif. Points bonus: le manga original n’est absolument pas nécessaire pour la compréhension du récit donc du coup faisons tranquillement comme si nous nous en battions les parties (car il n’est pas très bon.)
Mis à part cela, Ga-Rei Zero c’est aussi la série qui t’introduit un casting dans l’épisode 1 pour te le buter tout le long de l’épisode et dévoiler dans la seconde finale les vrais héros du récit ; c’est la série qui arrive à alterner entre des scènes sombres, dramatiques & intenses avec des scènes de bastons où une héroïne utilise un fer à repasser où une autre se bat avec du kung-fu SAUF QU’ELLE EST EN FAUTEUIL ROULANT. Ga-Rei Zero c’est un divertissement total, bourré d’inventivité, qui sait très bien jouer le couillon mais qui sait quand arrêter de planer pour mieux être pris au sérieux. Je ne saurais pas trop dire à quel point il a bien vieilli mais j’en garde toujours un souvenir très vivace et sans dire que c’est un animé de référence, je suis à peu près convaincu qu’il s’agira forcément d’un bon moment.
Été
L’anime, le mythe, la légende. Logiquement. J’avoue que je l’avais commencé à l’époque parce qu’on me pétait les couilles à toujours en parler comme de la Seconde venue du Messie et que j’escomptais bien y trouver tous les défauts histoire de faire comprendre aux vieux de l’Internet que leur délire, là, ils le surestiment un peu. Grandes intentions venant de quelqu’un qui a l’époque était un très gros fanboy de, euh, Maria Holic.
Surprise: au bout de 7 épisodes j’ai fermé ma gueule parce que, bon, eh, c’est super bon. Au délà des aspects symboliques et psychologiques de la série, qui ont été dissertés des millions de fois par tout le monde, ça reste aussi une série qui n’oublie jamais d’être attirante. Tu peux lâcher tous les messages les plus profonds et déconstruire les codes comme un dieu, si derrière t’es aussi fun à regarder qu’un HLM des années 60, il y’a à un échec quelque part et tu parleras qu’a une poignée d’initiés. Du coup, Evangelion c’est un peu l’ultime objectif de toute oeuvre de popculture: c’est réellement divertissant, avec des personnages mémorables et forts, c’est bien rythmé, l’écriture ne vous prend jamais pour un débile et, justement, le fait que sur la fin tout se barre en couilles, cela devient d’autant plus fort et marquant. Je suis pas là pour analyser en profondeur la structure d’Eva et vous expliquer pourquoi ça a marché, ça a été fait mille fois mieux par mille autres personnes, mais en tout cas, voilà une série qui mérite vraiment son statut culte, son succès et son aura.
Automne
C’est une série que à l’époque j’avais bien aimé « sans plus. » C’était un bon moment mais j’étais un peu convaincu que j’allais l’oublier de manière immédiate. Et bah surprise, plus le temps passe et plus j’aime Toradora. Au délà de l’excellent personnage de Minori, archétype classique du clown tragique auquel je ne peux qu’accrocher, j’ai vraiment le sentiment que j’aime encore toujours très fort la quasi totalité des personnages dont, encore plus grosse surprise, celui de Taiga, quand bien même la figure de la tsundere de 1m30 doublée par Rie Kugimiya est sans doute le truc que je regrette le moins de l’animation japonaise de la seconde moitié des années 2000. Le fait que Toradora soit aussi une vraie série qui se suffise à elle même, qui adapte un LN mais qui nous laisse avec une vraie fin, complète, compréhensible, qui ne nécessite pas l’achat de tomes qui ne sortiront jamais en Occident, joue aussi de plus en plus à sa faveur, surtout quand aujourd’hui les animés romcom avec une vraie fin sont devenues des espèces en fin de disparition.
Peut-être que ce que j’aime dans Toradora c’est plus ce que la série représente que ce qu’elle est vraiment. En tout cas je me surprends souvent ces derniers temps à avoir vraiment envie de revoir la série alors que, je le repète, à l’époque j’en avais eu un sentiment positif mais pas pour autant aussi enthousiaste. Où alors, peut-être que je veux revoir Minori, pas forcément le reste ? Maintenant que j’y pense, ça doit être totalement ça.
2010
Hiver
L’humour c’est pas facile, et ceux qui ont essayés de faire des blagues sur Twitter pour finir avec 0 RT mais 300 polémiques seront les premiers à témoigner de cette vérité souvent oubliée. Alors déjà que c’est pas simple, il suffit parfois d’ajouter une énorme barrière culturelle et vous vous retrouvez dans le cas de l’humour japonais, si extravagant et si codifié que l’Occidental moyen ne s’y frotte qu’assez peu. Et puis on a parfois quelques miracles, quelques animés qui arrivent à être hilarants partout autour du globe, et Baka To Test est clairement concerné par ça. Mettant en scène un univers scolaire où la hiérarchie des notes est prise de manière extrême, avec une lutte des classes dans tous les sens du terme. D’un côté les intellos bénéficiant de toute l’attention et de tous les meilleurs moyens mis à leur disposition, de l’autre les idiots et les malchanceux, forcés d’étudier dans des conditions misérables.
Ce pitch qui, pris au premier degré, aurait déjà pu être passionnant, il est donc mis au centre de cette pure comédie où des personnages très très couillons et, parfois, avec une ou deux cases en moins, interagissent constamment entre eux pour produire des blagues à un rythme fordiste. Et c’est très drôle. Chaque épisode passe à la vitesse du son, on rigole souvent et même ce qui ne nous fait pas rire est vite oublié car remplacé aussitôt par une autre blague. Une réussite comique indéniable.
Et puis ça reste la seule série qui nous apprend que, effectivement, si on divise continuellement son ramen en deux… on a de la nourriture infinie. MINDBLOWN !!?
Printemps
La première saison ? Sympa. On nous introduisait un cast attachant mais qui prenait 13 épisodes à ne pas faire des choses très passionnantes. C’était feel good mais ça n’allait jamais vraiment plus loin et déjà alors la vraie star de la série était son studio, Kyoto Animation, qui offrait à la série des génériques excellement bien bossés et quelques scènes « inédites » particulièrement marquantes et inventives. Alors après avoir couvert deux années scolaires en une seule saison, quand la saison 2 s’annonça pour 26 épisodes, on aurait pu être un peu inquiet: comment raconter toute une année scolaire en autant de temps sans être ennuyeux ? Est-ce qu’on allait pas retrouver le petit souci de la saison 1 qui était le fait que, finalement, eh, tout était très répétitif ?
Et bah non. La saison 2 est une incroyable réussite. Plus dynamique, mettant en scène des situations toujours plus variées, avec une réalisation soignée et un visuel détaillé, on s’ennuie plus une seule seconde devant les épisodes de la série et surtout, surtout, on commence enfin à développer l’univers, les personnages, le monde de la musique. On namedroppe des batteurs des années 60, on prend deux petites minutes pour t’expliquer comment on entretient une guitare, bref l’aspect musical revient en force et n’est plus un gadget. Et puis surtout la série part se conclure sur des adieux un peu déchirants et ça c’est marquant. Si vous m’auriez dit au début de la première saison que j’allais un jour pleurer à chaudes larmes sur du K-On je ne vous aurais pas cru. Définitivement une série intouchable du genre slice of life.
Été
On part dans les années 90 s’amuser à mater des adaptations de shojo manga et, pour le coup, Karekano en est très clairement une des meilleures. Très décalée au niveau de sa réalisation – au point où le réalisateur, ce bon vieux Hideaki Anno, se fera sortir sur demande de l’autrice original au bout d’une dizaine d’épisodes -, la série ne sacrifie pas un seul instant l’histoire qu’elle raconte qui est certes simple sur le papier – deux personnages aux multiples secrets qui se mettent en couple – mais passe par toutes les couleurs nous offrant aussi bien la possibilité de rire franchement que de parfois nous inquiéter sur des personnages, où nous émouvoir face à leurs peines et leurs doutes.
Si il faut bien avouer que près de 20 ans après sa sortie, Karekano a bien mal vieilli, la série reste néanmoins une référence en matière de romance et le seul bémol de cet animé sera, hélàs, la production chaotique dans les derniers épisodes, au point que la série débute un nouvel arc qu’elle ne pourra même pas conclure dans les temps, forçant le spectateur a allé lire le manga. Un peu tristoune.
Automne
Panty & Stocking with Garterbelt
FOUYAYA.
Petite bombe de créativité, Panty & Stocking with Garterbelt est là pour rappeler que les japonais ils ont aussi le droit de parfois être des gros otakus de l’animation occidentale. Je ne sais même pas comment on pourrait nommer ça ? Des Ankama-inversés ? Enfin bref, le studio Gainax rameute plein de mecs talentueux sur ce projet qui semblait devoir servir de défouloir entre deux adaptations médiocres d’oeuvres médiocres (souvenez-vous de Shikabane Hime) mais qui finira par lancer les bases pour la fondation du studio Trigger. Dans tous les cas, Panty & Stocking c’est donc cette curiosité visuelle aussi vulgaire que créative, qui reste encore aujourd’hui un plaisir à regarder même si, soyons clairs, ils seront peu ceux à tout aimer. L’occasion pour moi de faire deux confessions:
1/ Je hais D-City Rock, je trouve la chanson insupportable.
2/ Je me foutrais perpétuellement de la gueule des mecs qui chouinent sur l’absence d’une saison 2 « alors que y’avait un cliffhanger à la fin de la saison 1 » parce que, putain, comment tu peux regarder pendant 13 épisodes une série comme Panty & Stocking sans JAMAIS te dire que ce cliffhanger il existe juste pour se foutre de la gueule du principe même de cliffhanger et que jamais cette série a été produite avec une saison 2 en tête ?
2011
Hiver
Holala fallait y être. On était pas mal à soupçonner un truc autour de la série en raison de son pedigree – SHAFT qui fait une alliance avec l’auteur du visual novel Saya no Uta – et, certes, la série avait un ton un poil moins mignon que le reste dans ses deux premiers épisodes mais holala le troisième on a tous été un poil surpris, quand même, faut le dire. Au délà même de la surprise et de ce changement de ton qui est aujourd’hui très bien connu, Madoka Magica au moment de sa diffusion c’était aussi une sacrée excitation, une bonne partie de l’internet qui triturait son cerveau et essayait d’analyser chaque élément pour tenter de prévoir la suite. C’était un sacré rush et la sortie des derniers épisodes avec un mois de retard – suite aux événements du 11 Mars 2011 – avait été un vrai événement, à l’importance d’une envergure encore peu égalée dans cette décennie.
Encore aujourd’hui j’ai beaucoup d’affection pour Madoka Magica. C’était le style visuel de SHAFT a son apogée, utilisé ici de manière aussi cool que pertinente, porté par des personnages colorés et attachants à qui il arrive des choses parfois affreuses ce qui, pour le coup, nous brise le coeur à chaque fois. Le sacerdoce d’Homura est certes émouvant mais c’est surtout, par exemple, la chute du personnage de Miki qui vraiment m’aura marqué. Je suis pas sûr que ça soit la peine de vous conseiller la série, vous l’avez sans doute déjà vu mais, si ce n’est pas le cas, il y’a honnêtement peu de chances que vous détestiez.
(Et tant qu’à faire, matez le film Madoka Magica Rebellion, que je continue de trouver extrêmement remarquable.)
Printemps
Ano hi Mita Hana no Namae wo Bokutachi wa Mada Shiranai
A l’époque j’avais eu le sentiment après avoir vu les trois premiers épisodes que AnoHana ça allait être le Next Big Thing. Spoiler: non. Si la série a trouvé son public en Occident, ça n’a jamais touché le grand public pour autant et, écoutez, parfois ce n’est pas grave, même quand un animé a tous les éléments pour y arriver. Ce qui m’avait abasourdi, à l’époque, c’était à quel point chaque épisode contenait tout ce qu’il fallait en terme de contenu: en 20mn on apprenait toujours énormément de choses sur les personnages, et il n’y avait pas vraiment de repos, de moments creux. Peu d’ennui, donc, et beaucoup de questionnements à la fin de chaque épisode sur ce que la suite allait amener. Même la fin est finalement très jolie, permet à tous les personnages de briller, d’évoluer, de s’en sortir. J’ai même pleuré, c’est cool.
Mais, malgré toutes ses qualités, la série ne m’aura finalement pas si marqué que ça et je crois que à peine une semaine après la fin j’étais déjà passé à autre chose. J’aurais mis pas mal de temps, je pense, à identifier le fait que du coup AnoHana est une série… peut-être un peu trop froide. Tout est bien écrit, tout est joli techniquement mais, du coup, il y’a peu de moments qui sortent du lot, qui se distinguent. C’est une série qui n’est pas naturelle, trop polishée pour son propre bien. C’est mignon, émouvant, les personnages sont sympas, le visuel est joli… mais ça ne marque pas plus que ça. La série auquel tu ne peux rien reprocher mais que tu ne porteras jamais aux nues.
Trop bien pour son propre bien.
Été
Mawaru Penguindrum
A l’inverse de AnoHana, Mawaru Penguindrum c’est une folie visuelle et scénaristique, qui vous parle à la fois de tout et de rien, qui ne cherche jamais à tout expliquer, qui n’a peur d’aucun tabou, qui n’est pas effrayé à l’idée de ne pas toujours plaire à son spectateur et qui vous emmène à chaque épisode dans un domaine toujours inattendu. Bref, du Kunihiko Ikuhara pur jus et après la fascination que j’avais eu devant Utena, retrouver l’homme et son esprit créatif débridé faisait battre mon petit coeur tout mou.
Mawaru c’est un excellent souvenir, du début à la fin. Je dois confesser adorer la première partie de la série, bien plus drôle et bien plus animée grâce au personnage de Ringo-la-stalker, mais que ce soit dans le rire où les larmes, Mawaru est un animé qui fonctionne toujours dans ce qu’il entreprend. Et puis ce design incroyable, que ce soit les personnages dessinés par Lily Hoshino ou la direction artistique menée par l’extrêmement talentueuse Chieko Nakamura, qui éclate les rétines en permanence, ça aussi c’est un atout indéniable.
Bref, faudrait que je le remate.
Automne
Encore une excellente comédie que j’avais commencé un peu en traînant des pieds et pour faire plaisir à mes hôtes d’alors mais qui s’est révélée si bien que quand arrivait l’heure du tout dernier épisode mon coeur était brisé, ma spasmophilie s’intensifiait, je n’arrivais plus à trouver le sommeil, bref j’étais en manque total. C’est vrai que de première vue la série n’est pas forcément très attirante: le design est carré, typique de ces animés moches du milieu des années 2000, l’histoire nous parle d’un lycéen-loser-comme-d’hab qui se retrouve marié à une fille-trop-bien-pour-lui, bref bon on part pas en terrain conquis.
Sauf que tout va s’accélérer brutalement: on va faire la rencontre d’une famille de sirènes yakuzas (ok) qui va vouloir à tout prix assassiner le héros, les personnages débiles apparaissent les uns après les autres, les héros eux même ne sont pas exempts de stupidité, et même quand on quitte l’océan pour revenir à un milieu lycéen classique, tous les gags continuent de fonctionner, les runnings gags s’installent (Masa-san~), le timing est parfait, bref on rigole vraiment bien. Et la cerise sur le bateau ? A deux-trois moments, la série va mettre de côté la comédie pour devenir un shonen de baston classique mais ça va continuer de bien marcher.
Bref, Seto no Hanayome c’est 26 bons épisodes et une série terriblement sous-estimée. Oubliez Ariel et ses potes crabes relous, Seto no Hanayome c’est la vraie bonne came aquatique.
2012
Hiver
Steins;Gate
Steins;Gate ça aurait pu ne jamais marcher. L’intrigue est ultra casse-gueule, les personnages parfois à la limite de la perte totale de crédibilité, le rythme est géré étrangement, l’univers est parfois un peu trop référentiel mais, vous savez quoi, malgré tous ces handicaps, la série fonctionne du tonnerre. Que ce soit dans cette très amusante première partie (« faisons les cons avec le voyage dans le temps ») que dans la seconde partie où, très méthodiquement, la série supprime toutes les émotions positives une par une pour mieux nous enfermer dans le même tourbillon désespéré que son héros.
Rien de plus à dire, fatalement: pour moi Steins;Gate c’est surtout le souvenir clair et précis d’avoir bien pris mon pied. Comme quoi on peut prendre un VN ultra verbeux et réussir, malgré tout, à l’adapter correctement en série animée !
Printemps
Rien.
J’étais trop occupé à plein de choses durant cette période là, j’ai pas maté grand chose. Ptet qq épisodes de Saint Seiya Omega et une saison de Vandread mais est-ce que vous voulez vraiment mon avis sur Vandread ? Du coup je triche, et pour pas conclure cet article sur du rien, je vais citer un animé de l’été 2012 avant de vous laisser attendre la seconde partie ♪.
Été
Bon, déjà, à quand la saison 2, lol.
Ensuite, évidemment que j’allais kiffer Jinrui wa Suitai Shimashita, on y trouve tout ce que j’aime: une héroïne sarcastique, un univers post-apo, un style visuel coloré, des personnages au sourire figé, une absurdité constante et, surtout, un goût prononcé pour le voyage, avec des arcs narratifs qui se ressemblent jamais. Si je prenais un peu de recul je vous dirais bien que la série pèche par une certaine irrégularité, avec des arcs manifestement moins passionnants que d’autre, mais les bons arcs de cette série ils possèdent de si nombreuses qualités que je pardonne instantanément: l’arc où Watashi et Y sont enfermés dans un manga et doivent faire péter les codes du shonen pour rester populaire et survivre est ainsi particulièrement savoureux, tout comme le très court arc (un seul épisode) autour de Watashi en reine.
Bref, c’est pas débile, c’est vraiment drôle, ça raconte des trucs sans cynisme et avec la bonne dose de recul, en gros c’est une réussite sur tous les plans.
Fin de cette première partie ! Vous avez aimé ? La seconde est disponible dès maintenant !
- J’ambitionne toujours mais, comme vous pouvez le constater, ça n’a pas beaucoup avancé en dix ans ↩
- Sauf par cet OAV Bible Black où une fille se fait violer par un fusil à pompe qui tire un coup à la fin. Pire scène que j’ai jamais vu. ↩
- Car je peux dire beaucoup de mal de Charlotte, mais au moins quand c’est drôle c’est vraiment drôle ↩
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