Grand Theft Auto IV.
Si il y’a bien un jeu qui a déclenché récemment un tonnerre de bonnes critiques et de notes parfaites sur son chemin, c’est bien le très attendu GTA IV. Sorti fin avril, et l’ayant terminé il y’a maintenant deux semaines, je reviens donc sur ce jeu qui, si il mérite beaucoup son succès, comporte quand même un grand nombre de points sombres et de défauts qui ne sont que peu négligeables, compte tenu d’une nouvelle génération… Et qui apparaissent surtout sur la durée, chose que les journalistes de jeu vidéo et critiques professionnels ne peuvent connaître.
La version testée est la version PS3. Cette critique contient peu de spoiler.
Vite fait: je prévois un truc pour la Japan. J’en reparlerais. Mais si je me débine pas, vous me raterez pas.
GTA IV débute sur une introduction assez remarquable. C’est un point que la série n’a que rarement loupé sur 128 bits. Ici, on retrouve une cinématique, avec les noms des développeurs qui se cachent dans le fond, avec une discussion sur l’arrivée en Amérique. Direct le décor est posé: on est Nico Bellic. Ayé. On vient de Serbie et on part retrouver notre cousin qui a réussi en Amérique. Sauf – et on le découvre en même temps que le héros -, le cousin n’a pas super réussi en Amérique… Le jeu débute sur les chapeaux de roues, et premier constat: WOH LES CINEMATIQUES ! Ayé, on arrive à du cinéma. Nico est le personnage en 3D réaliste le plus expressif de l’histoire du jeu vidéo, les personnages secondaires existent, ils sont presque réels, ce sont presque des auteurs. Reste évidemment quelques problèmes inhérents à la motion capture (les fabuleux bras toujours bien détachés du corps) mais ça déjà, c’est un point grandiose. On sent aussi les doubleurs passionnés par ce qu’ils font et ils offrent un boulot magnifique sur ce point-là.
Autre point important qui choque lors de la découverte de Liberty City: c’est beau. Mais réellement. Là ou San Andreas tenait du cubisme 3D et de la ville Lego, on retrouve dans Broker & Dukes une vraie atmosphère, avec une architecture véritablement variée et surtout des vrais passants, des vrais habitants. On a plus 30 000 fois le même sprite mais un grand nombre de personnages différents et il est rare de croiser plusieurs fois le même. Et puis peu à peu on découvre les possibilités énormes du jeu: le portable, l’Internet, les taxis, la télé, les nouvelles voitures… Véritablement le jeu est quand même bien bossé sur ce coté-là et on retrouve ce coté mélange d’exploration avec des missions de temps en autres, et aussi des conduites libres, et des missions annexes…
Les missions en elles-mêmes sont, au début du jeu, absolument géniales. Les poursuites sont jouissives, les fusillades ont été retravaillées pour devenir véritablement plus simples, inspirées du système jouissif qui avait déjà fait ses preuves dans Manhunt, et certaines nous offrent des choix. Il est toujours possible de les réaliser de plusieurs manières différentes, ce qui améliore d’autant plus le replay-value du jeu. Seulement, le problème arrive vite: à part des course-poursuites, des fusillades en série et quelques assassinats, qu’est-ce que le jeu propose ? Eh bien pas grand chose. Là ou Vice City & San Andreas offrait du varié (faire sauter un chantier avec un hélico miniature, infiltrer un porte-avion, cambrioler une maison…) , le jeu se contente souvent de refaire encore et toujours ces trois actions que sont poursuivre, survivre et tuer. Bien maigre, et surtout vite lourd à l’estomac. C’est d’autant plus dommage que nombre de cinématiques sont réussies et auraient pu avoir leur place sur un écran de cinéma – quoique j’exagère peut-être.
Nombre de personnages de GTA IV sont solides et peu se ressemblent. De Vlad le tyran locan absolument hilarant à Brucie le mec genetically superior fan de stéroïdes et de tours en hélico, vous allez en voir du pays. Et en parlant de pays, le personnage-star reste tout de même Nico Bellic. RaHan de Gameblog en parlait comme le meilleur personnage de jeu vidéo, si je ne serais pas aussi catégorique, ni aussi enthousiaste, il est vrai que c’est un personnage absolument génial. Lui au moins donne envie de continuer l’aventure, pas comme Carl « je-suis-un-gros-loser-sans-charisme » Johnson? et ponctue le jeu de nombre de remarques sarcastiques remarquables. Même si sa motivation reste parfois floue et mise sur le bas-coté, et son coté « je veux de l’argent » trop mis en avant, en faisant presque un personnage trop simple, il reste malgré tout un personnage complet, pas aussi customisable que son prédecesseur mais qui a une vraie gueule, une vraie voix, une vraie présence. C’est peut-être la chose que je retiendrais le plus de ce jeu.
Grosse ambiance aussi. Le premier coucher de soleil et le premier orage auquel le joueur assiste surprennent de prime abord par leurs réussites, et par tout le travail sur la lumière qui a été apporté. Ainsi quand il est 18h00 dans le jeu et que le soleil se couche, il se couche vraiment, les ombres, l’ambiance, la lumière… on est au crépuscule, sans douter. On peut pas hésiter. La pluie aussi est forte. Les orages nocturnes, avec le bruit du tonnerre, les éclairs dans le fond. Un air apocalyptique. D’autant plus décuplé quand le joueur intelligent se ballade en musique et s’offre un peu de la radio The Journey, radio planante avec du Phillip Glass (Pruit Igoe !!!) ou du Jean-Michel Jarre qui fait du bien là où il passe. Oui, tiens, les radio. Bah beaucoup moins imposantes que San Andreas, avec moins de gros titres connus et finalement assez pauvre en rock contemporain, mais avec deux réussites réelles: Liberty City Radio Rock (The Seeker ! One Vision !) et surtout The Journey, véritable bombe de calme alternatif dans un monde qui bouge trop vite. On a aussi en radios exotiques Vladivostok FM (avec 2/3 titres absolument géniaux pour tout le reste à jeter), San Jose (j’aime pas) ou encore Radio Broker. Les talk-show sont à priori drôles, mais je n’ai pas pris la peine de les écouter.
Je parlais plus tot de customisation du héros. Le choix est déjà pas méga étendu: trois boutiques en tout et pour tout, et pas grand chose de vraiment intéressant. On retrouve -heureusement- quelques costumes pour se suit up un peu, mais à part ça pas grand chose. Surtout que les développeurs n’ont mis que deux chapeaux différents – ce qui ruinerait presque l’intérêt du jeu vu ma passion pour les couvre-chefs. Niveau coupe de cheveux, rien à changer – pas une grosse perte si vous voulez mon avis. Le tuning a disparu. Et surtout pas beaucoup d’armes différentes: deux pistolets, deux pistolets-mitrailleurs, deux fusils d’assauts, le lance-roquette… mais surtout QUE deux armes de contact, cad batte et poignard. J’aurais attendu au moins le katana ou la tronçonneuse, ou le tournevis. Ou je sais pas quoi. C’est vraiment quelque chose de dommage. Et c’est d’autant plus dommage que cela est justifié par une « volonté de réalisme ». Et voilà ou ça commence à devenir méchant…
Car le jeu, se voulant réaliste, se plante peu à peu. Ainsi la conduite a été refaite pour devenir plus « réaliste », si fondamentalement ça ne fait « que » demander un peu d’adaptation, certains véhicules restent in maniables, comme les motos par exemple – d’autant plus que pour ces véhicules, chaque « contact » un peu trop rapide peut être fatal ! De même, il est désormais impossible de faire des missions Taxi « comme ça » – il faut passer par le dépot de taxi de Roman, et encore, uniquement au début du jeu-, les missions ambulances, pompier, livreur… n’existent plus. L’achat de propriété est passé à la trappe. Autant d’avancées 128 bits qui disparaissent pour on-ne-sait-quelle-raison de GTA IV. Si a priori on n’en fait pas une maladie, cela ruine quand même considérablement l’interêt de jouer hors-scénario.
Car très vite, il apparaît qu’en dehors de son scénario et de l’exploration première d’une ville, le jeu est d’un ennui mortel. Après avoir fait une cinquantaine de trips meurtriers en ville, que faire ? Chercher les pigeons ? La récompense est pourrie, le challenge est dur et on est récompense uniquement à la fin – alors que les volets précédents offraient des bonus tous les 10 bonus retrouvés -. Faire les courses de rues ? « Que » six circuits ? Mission Vigilante ? Tuer, tuer, tuer… et l’amour dans tout ça ? Explorer la ville ? Pourquoi pas ? Reste que si Broker & Dukes sont des lieux vraiment géniaux, Algonquin est on-ne-peut-plus répétitif, quant à Alderney, c’est juste misérable de level-design, comme l’était Las Venturas pour San Andreas. Et puis on connaît vite la ville car elle est finalement assez mince. Un peu plus grande que le Liberty City de GTA III, mais ça reste très léger par rapport à ce qu’on nous a offert sur la génération précédente. Ce qui fait que très vite on connaît la ville et plus aucun secret ne nous résiste.
Néanmoins, le multijoueur est là pour sauver la situation ! Pour peu qu’on ne tombe pas sur des boulets, le nombre de modes disponibles fait plaisir à voir et les possibilités jouissives d’une chasse à l’homme online en pleine ville sont absolument réalisables. Et tout comme CoD4, ce multi offre au jeu une seconde jeunesse. Ah, sniper les gens depuis les toits d’Algonquin… 😀
En gros, GTA IV c’est quoi ? Un jeu extrêmement bossé, au niveau de détail proprement hallucinant, aux graphismes qui ne font honte à rien ni personne, un New York vidéoludique trippant, des missions déjà cultes (Three Leaf Clover !), un vrai cinéma à la maison, des fusillades de ouf… Dommage cependant que le jeu ne dure pas plus que le scénario principal. Certes, ce scénario dure facilement une quarantaine d’heures, ce qui est déjà pas mal, néanmoins comparé aux GTA précédents cela reste excessivement frustrant de ne pas pouvoir faire plus.
GTA IV n’est finalement que le GTA III de cette génération. Les possibilités sont là, les bases sont là, tout est là. Maintenant c’est à Vice City de commencer à améliorer tout le bouzin, et aux développeurs de poursuivre leurs efforts et surtout de proposer un vrai GTA. Pas un demi GTA. Attendons maintenant les éventuels contenus téléchargeables, mais si il faut payer plus pour avoir ce que les GTA précédents sur 128 bits proposaient, ça me ferait mal. 🙁
Et bordel quoi. IL FAUT LE RETOUR DES GANGS. Vraiment.
2 commentaires
Törless
Philip l’herbe je connais pas moi, pas contre Philip le verre, oui je connais.
Amo
Ouf merci. Grâce à ton message codé la faute honteuse est réparée mais peu de gens sauront où elle était. (Néant Vert, le premier blog corrigé par ses lecteurs ?)