Fourre-tout mech-amimalier
Salut les petits amis, comment vous allez ? Je sais pas pourquoi je pose la question parce que vous avez aucune façon d’y répondre. Vous pouvez toujours dire à votre écran « je vais bien merci » mais y’a peu de chance que je puisse entendre, sauf si je suis à côté de vous. Mais là ça devient très sombre très vite.
Blague à part, j’ai un peu de temps libre, là, tout de suite, donc je vais revenir sur trois ou quatre animes que je suis en train de regarder ou que j’ai fini récemment, je vais vous donner mon avis dessus, peut-être que ça va vous influencer, peut-être que vous allez pas être d’accord, je ne sais pas trop ce qui va se passer et quelles seront les réactions mais j’espère qu’il y’en aura parce que ça me rend triste quand je fais quelque chose, que je vois que c’est statistiquement lu ou écouté mais que personne en parle, ou que personne fait de retour.
EN PARLANT DE CA, j’ai lancé un nouveau podcast, nommé Batoru. J’y classe des films d’animation. C’est cool non ?
Sur ce, discutons de chevaux.
J’y connais rien en équitation. Une fois en CE2 je suis monté sur un poney, c’était pas mal, j’ai fait un tour en forêt mais c’était un poney. C’est gentil, mignon et adapté à ma taille. Les chevaux ? Oula, ils sont grands, ils ont un regard étrange et ils peuvent me tuer avec une ruade. Pas mon type d’animal préféré. Je suis plus chien, tortue ou baleine, si ça peut vous intéresser. Du coup, par extension, les courses hippiques je m’en contrefout. Quand Homar Shariff débarquait pour dire que le cheval c’est sa grande passion et en même temps donner le résultat des courses après le 20h de TF1 moi ma réaction c’était de dire à l’écran qu’on s’en battait les couilles parce que moi j’étais là pour le choc Laval-Saumur à Intervilles, pas autre chose. Les courses, ça m’intéresse que quand c’est des automobiles.
Du coup quand y’a deux ans, Cygames balance un trailer animé de filles-chevaux qui font des courses hippiques à la place des vrais chevaux, j’étais un peu décontenancé. Limite un peu comme un père très catholique face à son fils qui ramène un CD de Ozzy Osbourne, genre « je n’accepte pas ça dans la maison de Dieu. » Des anthropomorphismes de bateaux de guerres, d’épées médiévales ou de RER, ok, mais les chevaux, non merci.
Deux ans plus tard, je suis donc devenu ultra fan de Uma Musume.
Pourtant c’est sans doute une des intrigues d’anime les plus dures à assumer. On est dans un monde ou y’a des hommes, ou y’a des femmes, mais ou y’a aussi et surtout des filles-chevaux qui sont des filles avec, euh, des éléments chevalins: des petites oreilles de cheval, une ptite queue de cheval… mais aussi et surtout des jambes de cheval. Qui leur permettent d’aller super vite. Du coup bah dans le monde de Uma Musume les courses hippiques y’a pas de chevaux dedans (d’ailleurs, est-ce que les chevaux existent), mais des jeunes filles. Qui doivent courir pour aller le plus vite. Et si elles gagnent, elles font un concert. Car ouais, elles sont RAPIDES et, EN PLUS, ELLES SONT DES IDOLS. Fuckin’ Japon, toujours un coup d’avance.
Et dans tout ce bordel, on va y suivre Special Week, une jeune fille pleine de rêve et d’espoir qui, pour faire plaisir à ses deux mamans, débarque dans la plus grande académie de formation de filles-chevaux, bien déterminée à devenir la meilleure du Japon en sa catégorie. Elle ne manque pas de volonté, de potentiel et de talent, mais cet objectif va devoir la confronter à de nombreux autres grands talents comme El Condor Pasa, Silence Suzuka ou bien encore Seiun Sky. Et là vous vous dites sans doute « ils sont trop géniaux ces noms, pile le bon équilibre entre kitsch et badass. » C’est normal mes amis: tous les personnages chevaux de Uma Musume sont des versions anthropomorphisées de vrais chevaux de course. Et, plus fort encore, l’intrigue de la série va s’inspirer de la carrière réelle de tous ces personnages.
Uma Musume est donc la première série que je me suis jamais faite spoiler juste en regardant la bonne fiche Wikipedia au mauvais moment. Parce que, eh, si un cheval s’est gravement blessé dans la vraie vie, ça va aussi lui arriver dans Uma Musume. On est à ce niveau de fidelité… si évidemment on nonobste le fait que les chevaux sont ici des jolies jeunes filles. Ce qui est dur à nier tant le chara-design des personnages est globalement très cool.
Mais si Uma Musume ça défonce c’est surtout grâce à une maîtrise folle de l’univers et du rythme. Une série avec des filles-chevaux qui font de la course et des concerts ça aurait pu être marrant deux secondes mais vite épuiser son concept. Sauf que les petits gars de PA Works – qui ont eu semble t-il une production très saine grâce à Cygames – ils parviennent le tour de force de rendre l’univers crédible et passionnant. Ca passe par deux réussites: la première c’est un ahurissant sens du détail. Tout est imaginé pour rendre « crédible » un monde avec des filles chevaux et, en bonus, ça amène d’excellents runnings gags ou blagues en fond, avec des carottes à tous les coins de rues ou bien des personnages qui font de la merde en arrière plan d’une conversation. Les gars ont pensés à tout, même à la position du téléphone quand l’héroïne décroche, c’est fun et c’est cool.
La seconde qualité, c’est que la série maîtrise bien ses changements d’ambiance ! La série sait être très drôle quand il faut, mais sait aussi nous impliquer véritablement dans les courses. Chaque épisode aura « sa course », et chaque course amène des conséquences, a une raison d’être et de faire en sorte qu’on va vouloir encourager les héroïnes. C’est un bon mélange de sport et de comédie, les personnages principaux sont bien développés et ma seule réserve jusqu’à présent c’est que y’a beaucoup de personnages de la team Spica qui sont encore trop sous-exploités. Genre Gold Ship elle est là pour sortir les meilleurs blagues de la série mais à part ça, on la voit pas trop, j’espère qu’ils vont régler ce souci.
En attendant, je le dis sans la moindre once de doute: Uma Musume est sans doute mon PA Works favori depuis… euhhhh… toujours ?
Beaucoup de positivité, donc, sauf que voilà le moment où je vais évoquer Lostorage WIXOSS.
J’avais présenté longuement Selector WIXOSS dans un article il y’a maintenant trois ans. A l’époque j’avais expliqué que la série était dans l’ensemble assez irrégulière mais qu’elle allait jusqu’au bout de ses idées, possédait des personnages cools et a, surtout, un sens aigu du cliffhanger qui me l’avait rendu vite addictive. Par contre, quand est arrivé en 2016 Lostorage Incited WIXOSS je m’en suis étrangement grave battu les couilles. C’est même pas que l’épisode 1 m’avait pas convaincu, c’est que carrément j’ai éclipsé la série dès la première seconde. Peut-être même pire, je suis sûr que je l’ai mis de côté en mode « je vais attendre que tout soit sorti pour binge-watcher ça comme une merdasse » mais qu’au final j’ai oublié la série dès que j’ai pris cette décision. Sale histoire.
Bref me voilà en avril 2018 à regarder les 13 épisodes de Lostorage Incited WIXOSS en moins d’une semaine parce que, effectivement, c’est mieux de mater ça d’un seul coup. Et autant vous le dire: c’était… pas pénible une seule seconde ? La série était facile à mater ? Mais est-ce qu’elle était bien écrite ? Hola non justement, quel merdier.
Là où Selector WIXOSS avait un concept simple – plein de filles qui se font des parties de jeux de cartes ultra abusées et celles qui gagnaient trois matchs d’affilées remportaient le voeur de leur choix AVEC UN TWIST -, Lostorage WIXOSS déjà ça va trop loin. Les personnages commencent avec des pièces, ils doivent en récuperer cinq mais pour en récuperer ils doivent gagner des matchs et en piquer à leurs adversaires et à la fin si ils ont cinq pièces ils obtiennent le droit de… manipuler leurs propres mémoires ? C’est un peu compliqué pour rien, mais ça devient en plus méchamment flou au fur et à mesure que la série avance. Parfois des personnages gagnent des matchs mais gagnent pas de pièces. Parfois ils en perdent trois d’un coup. Parfois tout le monde perd une pièce. Aucun foutu sens, et si on suspecte parfois que les fameux « Coin Bet », où des personnages sacrifient une pièce pour déclencher un coup spécial, jouent un rôle dans la quantité de pièces gagnées ou perçues, c’est trop souvent irrégulier pour être cohérent. Du coup, les enjeux des matchs deviennent vite… flous ?
Et je vous parle pas du méchant, terrible morceau de purin sur une semelle.
WIXOSS n’a jamais eu la prétention de proposer des méchants subtils. Dans les Selector on avait Aki Lucky en matière de grosse psychopathe narcissique. Mais elle était fun et, en plus, elle se mangeait parfois les graines qu’elles avaient semées donc c’était un personnage finalement assez plaisant, avec un bonus cathartique quand on la voyait bouffer le trottoir. Le méchant de Lostorage ? Il est méchant, les tables se retournent jamais contre lui, il fait ce qu’il veut, il écrase tout le monde mais paradoxalement il est tellement exagéré dans sa folie qu’il peine à trouver une once de crédibilité. Il est sadique et débile mais jamais menaçant alors que son statut de mec « qui a un plan » et qui « gagne tous ses combats » devrait le rendre menaçant.
Les héroïnes sauvent pas forcément trop la mise, elles sont un peu… plates? Seule Hanna et son tic de langage est un peu fun dans le lot, et ce n’est pas vraiment Suzuko et Chinatsu qui vont garder en nous un souvenir palpable. Leurs caractères sont un peu simples, elles manquent de traits remarquables et le seul truc fun c’est finalement de voir ces deux héroïnes s’engueuler pendant une saison entière comme un vieux couple.
Mais voilà, je râle je râle mais dur de nier que je décroche pas. C’est facile à regarder, les cliffs donnent envie de rester, on est toujours deçu mais, allez, la quatrième saison – Lostorage Conflated WIXOSS – a décidé d’assumer jusqu’au bout et nous filer la Méga Battle Royale qu’on voulait avec toutes les héroïnes de la franchise, donc comme ils diraient à la fin de Questions pour un Champion: JE RESTE !
Cela étant, parfois, un miracle arrive. Je juge pas mais j’imagine que toi aussi, lecteur, tu as mis des animes dans ta Plan to Watch Myanimelist et que ces animes traînent dedans pendant, parfois, allez, cinq, dix ans ? Qu’au final tu les regarderas pas ? C’est pour ça que je mets pas grand chose dedans, car j’ai déjà pas confiance en moi pour me faire à manger alors regarder des animes je vous raconte pas. Tout ça pour dire qu’en 2009 j’avais mis Patlabor dedans… et que j’ai enfin maté cette série d’OAV en 2018. Suivi des deux films de Mamoru Oshii.
Et, oh, boi, l’attente valait le coup.
Daté de 1988, Patlabor: the Early Days va donc se dérouler dans un futur proche (de 1988), un monde où les robots bipèdes sont devenus fréquents et nous raconter, le temps de 7 épisodes, les aventures de la Special Vehicule Division 2, membres de la police tokyoite équipé de robots géants chargés de combattre… le crime ! Et les méchants robots géants ! Et le crime en robot géant !
L’univers est ultra foisonnant, ultra détaillé, ce Tokyo d’un futur alternatif est crédible, vivant. Du coup avec un tel univers et une telle intrigue, vous vous attendez peut-être a de l’action débridée ? Des policiers qui combattent le crime de manière badass ? Des criminels sardoniques aux plans bien huilés ? Des bâtiments qui explosent ?
Y’a juste des bâtiments qui explosent.
Parce que nos héros, c’est des bras cassés.
Idée de fou de Patlabor: on y suit finalement ce qui est la branche la moins compétente et la moins fiable du Service Vehicules Units. Tous les agents sont remplis de défauts ultra gênants: l’une est une otaku hardcore de robots, un autre est fana de flingues et rentré dans la police juste pour pouvoir tirer légalement ses coups, quand on ne retrouve carrément pas un fils à papa un peu jmenfoutiste. Et le tout est commandé par Gotoh, un homme au regard éteint et qui semble faire preuve d’un calme légèrement angoissant, et ce même dans les plus grandes situations de crise. Le premier épisode illustre bien l’ambiance qu’on va retrouver dans Patlabor, avec un service de pilotes… qui va se retrouver sans robots… parce que leur hiérarchie a mal prévu des bouchons sur l’autoroute… Du coup ils vont se faire chier à attendre leurs robots…
Se faire chier, nos héros agents de police vont pas mal connaître ce sentiment tout le long des épisodes. En effet, Patlabor retranscrit un des aspects les plus éreintants et les plus pénibles du travail policier – l’attente. Que ce soit pour nos héros ou pour le spectateur, les scènes d’actions et d’enquêtes… elles se méritent. Mais paradoxalement, même si dans cette série on regarde beaucoup de gens s’ennuyer, on s’ennuie jamais vraiment de notre côté. Ne serait-ce que parce que la série cultive pas mal l’amour du beau plan, avec des décors détaillés et des compositions toujours très agréables pour l’oeil. C’est ce travail poussé sur l’aspect visuel qui fait que, encore aujourd’hui, Patlabor ça se regarde sans problème. La seule chose qui a peut-être mal vieilli dans le lot c’est peut-être le fait que trop souvent les plans sont un poil trop longs ? Genre une seconde ou deux ? Mais c’est un reproche peut-être assez idiot de ma part car cet amour du plan qui s’étale, c’est la marque de fabrique de Mamoru Oshii.
Si la série est donc un mélange assez intéressant entre développement de personnages, comédie, action et enquêtes, les deux films vont aller encore plus loin et proposer deux affaires étalées sur 1h40 chacunes. Et autant je vous conseille les OAV, autant les films je vous les recommande avec la force de plusieurs étoiles. Le second en particulier qui, si il joue pas mal avec nos attentes (les membres du SVU2 sont très peu présent, et le film se concentre sur leur commandant, Gotoh, et celle du SVU1) est magistral dans sa manière de gérer la tension. En plus d’avoir une idée de génie: toute l’intrigue de ce second film tourne autour d’un acte terroriste et de la manière désastreuse qu’à l’état japonais d’en gérer les conséquences. On se retrouve du coup dans une situation tendue, où tout peut péter, où les antagonistes sont autant les terroristes que les bureaucrates, et où beaucoup de personnages tentent de trouver une solution, mais passent leurs temps à rencontrer des obstacles venant trop souvent de leur propre camp.
Ambiance dingue pendant 1h40 donc, avec en bonus ce qui est sans conteste le meilleur travail de Kenji Kawai. Ouais, ouais, devant Ghost in the Shell, je le pense.
Bref, je vous conseille de vous plonger dans l’univers Patlabor, en tout cas de vous faire les 7 OAV suivi des deux films. J’ai pas encore jeté un oeil à la (très longue) série télé mais si y’a moyen de voir plus souvent la nippo-américaine Clancy ou pouvoir assister à de nouveaux plans passionnants de Gotoh, je vais peut-être y jeter un oeil.
Et bonus, un diaporama d’une trentaine de screenshots de l’épisode 15 de Hugtto Precure. Même sans le contexte, ces screenshots sont géniaux, c’est la maison qui offre.
Je pourrais vous faire des vrais paragraphes sur pourquoi Hugtto Precure c’est bien, mais je pense que juste des screenshots de l’extraordinairement drôle épisode 15, ça fera le taf.
Sur ce, bon mois de mai et bon Stunfest à ceux qui y sont ♪ (je jalouse un peu, mais eh.)
2 commentaires
Yattoz
Salut Amo !
Déjà je tiens à te dire que, ouais, ça va pas trop mal, et que c’est très sympa de poser la question.
Ensuite, merci pour l’article, bon, moi et Uma Musume ça veut pas, j’arrive pas à m’abstraire du pitch qui me sort constamment du truc, même si je ne peux pas nier que le sens du détail, il est OUF.
Pour avoir écouté l’épisode 2 de Batoru, je vois d’où viens la recommanda Patlabor, et c’est super cool d’en avoir touché un mot ici. Personnellement ça m’a donné envie d’y jeter un œil.
Et PreCure.. Il se résume à ses images ? J’aurais bien aimé avoir un petit avis dessus. Est-ce que c’est un bon PreCure pour commencer la saga, en étant vierge de touttoute connaissance préalable ?
Amo
Toutes les séries Precure sont étudiées pour être visibles sans avoir vu les précédentes donc, oui, sans problèmes. Y’a pas besoin de connaissances de l’univers ou de connaissances « méta » sur la franchise pour attaquer ça. Je conseille juste de pas les marathoner, les Precure ça repose sur un schéma narratif identique à chaque épisode (situation -> monstre qui déboule -> combat -> épilogue) donc ça peut être gavant à grosse dose. Mais en tant que petite série pour le repas une fois par semaine, c’est idéal.
J’y connais pas ENORMEMENT sur Precure (j’ai juste vu une quinzaine d’épisodes de Heartcatch et de Smile), mais Hugtto a un bon trio d’héroïnes, attaque vite des thèmes surprenants (gérer l’échec, le monde du travail, qq messages progressifs sur le genre) et a des combats sacrément bien animés.
Après 15 épisodes je peux dire que c’est un gros démarrage. Reste deux tiers de la série quand même donc, surprise !