Jinrui wa Suitai Shimashita – Youpi, l’humanité décline \\o/ !!!
Je suis un putain d’incapable dès qu’il s’agit de mémoriser les noms de séries japonaises. J’ai mis presque un mois à retenir le nom d’Higurashi no Naku Koro Ni, j’ai passé deux mois à dire Hagunai au lieu de Boku wa Tomodachi ga Sukunai parce que j’en avais ras le cul de checker sur google à chaque fois si je disais les mots dans le bon sens et avec la bonne orthographe et je suis incapable de vous citer le nom d’un film Ghibli en VO parce que c’est du putain de japonais, que y’a trop de syllabes similaires, et qu’en plus ils utilisent pas le même alphabet que nous. Quel peuple barbare et décadent.
Du coup je vais vous parler aujourd’hui d’un anime dont j’ai réussi pour la première fois à écrire le nom complet sans fautes du premier coup y’a à peine quinze jours. J’espère vous faire profiter ainsi de mon succés personnel en plus de pouvoir réussir à vous convaincre de donner votre chance à un anime qui vaut clairement le coup: Jinrui wa Suitai Shimashita.
Jinrui wa Suitai Shimashita, dont on pourrait traduire le nom par « L’humanité s’est effondrée » se déroule dans un monde situé dans un futur lointain ou les hommes sont au bord de l’extinction. Plus beaucoup de nourriture à choper, plus beaucoup de grand luxe comme l’électricité ou l’eau courante à s’offrir… les différents humains se regroupent par de petites communautés afin de subvenir à leurs besoins et l’avenir ne s’annonce pas ultra radieux pour eux. Heureusement, une nouvelle race d’humains commence à se multiplier. Connues sous le nom de fées, asexuées et se multipliant uniquement si les conditions le permettent, elles semblent pouvoir faire tout et n’importe quoi. Le souci c’est qu’elles ont peur des « anciens humains » et qu’elles sont ultra égocentriques, ne vivant que dans la recherche du fun et du divertissement.
L’héroïne n’a pas de nom (tout au mieux l’appellera t-on « Watashi », qui signifie « Je » en japonais) et a comme pour boulot celui d’être « médiatrice » entre les humains et les fées. Un boulot dans lequel elle a de bonnes prédispositions mais qui l’amèneront à cotoyer quotidiennement ces étranges bestioles…
Autant vous prévenir tout de suite: Jinrui wa Suitai Shimashita n’est pas une série extrêmement sérieuse. C’est carrément une comédie, même, qui vire parfois dans l’absurde le plus total. Mais une comédie à la Sayonara Zetsubou Sensei, ou derrière toute la débilité et l’absurdité du monde se cache une vision sarcastique et critique de nos petits travers de société. Sans aller aussi loin que l’exemple que j’ai donné, bien évidemment.
Là ou Jinrui wa Suitai Shimashita épate en tout premier lieu c’est pour sa direction artistique. AIC Asta offre ici un anime extrêmement coloré, avec un univers qui semble tout droit sorti d’un livre de coloriage pour gosses. Tout a un petit coté pastel pas déplaisant et dont aucun exemple similaire ne me vient en tête. Le chara-design part également dans la même direction avec des personnages tous extrêmement identifiables, tous très jolis (Pion !) et qui s’intègrent très bien à ce grand univers quasi enfantin. Ce à quoi on rajoute la tronche débile des fées et difficile de ne pas être totalement emballé par cette personnalité graphique assez unique et ultra appréciable. D’autant que les décors ne sont pas en reste et que l’histoire s’offre parfois des excuses pour offrir des délires visuels totalement barrés.
On pensera ainsi surtout au second épisode du second arc, qui nous offre des délires gargantuesques à base d’incrustation d’onomatopées, de lumières changeantes et de personnages réduits à l’état de croquis le temps de quelques scènes. On est loin des délires qui peuvent avoir été poussés dans un Sayonara Zetsubou Sensei, on est d’accord, mais pour un studio comme AIC ASTA dont seul un Tentai Senshi Sunred sort du lot après une décennie d’existence, c’est déjà pas mal du tout !
La série fonctionne donc par un astucieux système d’arcs narratifs, qui permet donc de regarder les épisodes par paquet de deux dans l’ordre de son choix – la série ne possédant au final pas le moindre fil rouge et les événements étant même racontés dans un mépris total de l’ordre chronologique: le dernier arc, par exemple, est chronologiquement le premier, tandis que le quatrième est vraisemblablement le troisième et le sixième le second… les autres ne semblent pas avoir un ordre bien précis et peuvent s’appréhender un peu n’importe comment. Bon, les vrais continueront à mater dans l’ordre parce que c’est comme ça qu’on fait mais soyez déjà prévenus de ce fonctionnement épisodique.
Au final mis à part le quatrième arc – celui de la rencontre avec Assistant – qui m’a beaucoup plus lourdé que les autres, il n’y a pas réellement d’arcs médiocres et insupportables, et tous racontent une chose différente des autres. Le troisième se rapprochant, par exemple, beaucoup plus d’un vrai manga d’action que d’une comédie tandis que le dernier offrira une jolie histoire sur l’amitié, les secrets et toutes ces choses parfaitement adaptées à une école pour filles. La série jongle parfaitement avec les changements de style voire de genre et là encore c’est assez appréciable.
Et une référence à Resident Evil pour le fun.
La série a également la chance d’avoir des personnages réellement solides, à commencer par une protagoniste extrêmement charismatique. Watashi sort des sentiers battus en se montrant une héroïne extrêmement intelligente et à réussir l’exploit d’être parfois cynique et sarcastique sans être trop lourde dans le cassage d’ambiance. Un vrai exemple d’archétype de « femme forte » qui se laisse parfois aller à quelques débordements d’égo ou erreurs de débutantes sans jamais briser sa crédibilité un seul instant. Le personnage est donc très bien écrit, très attachant et possède un doublage assez impeccable, qui réussit à mettre parfaitement en avant cet aspect un peu hautain qu’il se donne parfois sans jamais déborder dans l’insupportable. Le personnage est humain, quoi.
Là aussi peu de personnages se distingue dans le mauvais sens et tous sont assez adorables. La palme allant sans doute à Y qui est un personnage incroyable, formidable, extraordinaire et même un peu génial. Bon déjà elle est doublée par Sawashiro Miyuki en mode charisme donc ça aide pas mal à tomber amoureux mais tout le perso dégage une telle aura de délire égocentrique doublé d’une âme de fujoshi assumée que chacune de ses apparitions est particulièrement attendue. Si le second arc est sans doute la meilleure partie de la série, c’est en partie grâce à elle et en partie grâce à l’idée géniale de l’arc qui tente d’offrir une vision assez rigolote sur le Comiket et les magazines de prépublications.
Y et sa veste <3.
Et puis les fées.
Putain les fées.
Elles sont justes géniales.
Déjà y’a comme j’ai dit leurs têtes débiles en permanence. Ce grand sourire niais et ces yeux sans vie qui ne disparaissent jamais de leur visage quoi qu’il arrive. Et malgré tout elles sont expressives comme jamais. Des mouvements de sourcils parfois suffisent juste à savoir ce qu’elles pensent… même si de toute façon ce qu’elles pensent ne vont rarement très loin. Et puis de toute façon y’a leur voix. Personnellement je suis amoureux de leurs voix. Traînantes, débiles, enfantines, je trouve ça tellement agréable et puissant à écouter que j’ai du mal à être réellement objectif. Tout l’épisode de l’île, qui est vraiment dédié au fonctionnement des fées, est du coup un régal. Si ils veulent faire un spin off dédiée justes aux fées, ils peuvent le faire n’importe quand, je serais le premier à faire la queue pour mater ça.
La série se permet en plus le luxe d’avoir deux génériques que je trouve assez fantastiques. Le générique d’ouverture est d’une simplicité rare mais fout une pèche pas possible grâce à la voix et le rythme de nano.RIPE en plus d’avoir une chorégraphie stupide mais assez facile à mémoriser. Comptez en plus cette direction artistique pastel et colorée dont j’ai passé un paragraphe à en faire l’apologie et hop, matage en boucle pendant un mois.
L’ending va lui un peu plus loin. Tout aussi magnifique dans sa direction artistique et avec la voix de la chanteuse d’Heart of Air (qui faisait l’ending d’Haibane Renmei CE QUI ME REND TOUT FOU A CHAQUE FOIS) c’est à dire Masumi Ito, il se permet de raconter une petite histoire en lui-même, en nous montrant l’évolution de l’humanité sous formes de chocolats et sucreries, de la découverte de l’agriculture et de la sédentarisation puis la construction des plus grands et plus beaux monuments… puis l’humanité qui chute vers l’extinction à cause de la disparition des chocolats, des sucreries et des glissades sur les peaux de bananes. Partez du principe que les chocolats et les sucreries représenteraient nos biens premiers comme le bois et le pétrole, et vous comprenez ou veut en venir l’ending. PEUT-ETRE QUE J’EXTRAPOLE UN PEU.
Reste que l’ending est superbe et se hisse direct dans mes meilleurs génériques de l’année. Enfin de l’autre coté, sur ce plan là l’année a pas été giga géniale pour le moment.
Jinrui wa Suitai Shimashita est une excellente comédie et offre un univers réellement mémorable, unique et personnel. J’ai beaucoup d’affection pour cet anime qui a le mérite de ne pas nous prendre pour des cons et de se montrer subtil et intelligent comme beaucoup d’autres devraient le faire. Bien écrit, très joli, aux personnages attachants et au propos malin, c’est mon coup de coeur de l’année série animée jusqu’a présent, avec Fate/Zero S2 qui se battait lui dans un registre tout à fait différent.
Note: J’ai rajouté aux commentaires de ce blog une question à répondre pour vérifier si vous n’êtes pas un bot. Pas mal de gens se sont laissés avoir malgré tout et on soit répondus mal à la question, soit l’ont juste zappés. Faites attention !
5 commentaires
Yuki
Rien à redire, je suis tout à fait d’accord ! Très bonne critique. 😉
Fisico
Non rien
Hirohina
ça a l’air de poutrer grave, cet animé. o/
Excellente critique, messire Amo!
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