Mangas & Animes

Shônen, amitié et Kodansha: le Monthly Shônen Magazine (2/3)

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Seconde partie de la série d’articles sur les principaux magazines shônens de la Kodansha, et l’opportunité pour moi de parler de mangas assez librement (surtout, hein.) La première partie était dédiée au Weekly Shônen Magazine et pavassait pas mal mais rassurez vous cette seconde partie sera plus courte.

Car certes le Monthly Shônen a une longue histoire – le magazine a été crée en 1964 soit il y’a 50 ans – mais son histoire détaillée est finalement peu connue et si  on trouve dans son passé nombre d’auteurs célèbres – Osamu Tezuka, Go Nagai, Hideo Azuma ou Yumiko Igarashi – ce n’est pas dans ce magazine que ceux-ci ont sortis leurs titres les plus connus. Et, d’ailleurs, en général peu de titres du Monthly Shônen ont trouvés succès en Occident. C’est pour ça que la partie historique de cet article sera fun car dédiée à un seul manga. Pour le reste, on évoquera rapidement les mangas qui sont en cours de parution dans le magazine avec mon avis ultra subjectif pour chacun d’entre eux.

Une couverture normale du magazine, ici avec Noragami en avant
Une couverture normale du magazine, ici avec Noragami habilement en avant

Donc niveau histoire j’ai dit que ça serait cours puisqu’on va sauter trente ans d’histoire du magazine pour aller directement au milieu des années 90…

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…avec Beck qui est, à ma connaissance, le seul manga de l’histoire du Monthly Shonen Magazine a avoir percé en France. Je peux me planter: après tout j’ai réussi à parler du Weekly Shonen Magazine sans même mentionner une seule putain de ligne le fait que Sayonara Zetsubou Sensei, qui est un peu une de mes séries fétiches, en provenait. Donc bref, Beck. Beau succès en France, ça raconte l’histoire d’un jeune garçon nommé Yukio Tanaka qui entre en possession d’une guitare et commence donc, assez naturellement, à entrer dans le petit monde de la musique et à entrer dans un groupe de rock nommé « Beck » ou, en Occident, Mongolian Chop Squad parce que loldroit d’auteur. La publication a durée de 1999 à 2008 et s’étend sur une trentaine de tomes. C’est pas graphiquement génial au début mais ça s’améliore de page en page. Pas grand chose de plus à dire si ce n’est que c’est un manga que, raisonnablement, on peut considérer comme méritant son succès.

 

Donc passons dès maintenant à une partie des publications actuelles du Monthly Shonen. Vous allez le constater, je couvre de manière partielle les mangas du magazine tout simplement car, pour être franc et honnête, certains d’entre eux ne sont pas disponible en anglais. Il s’agira donc plus de présentation qu’autre chose même si j’ai deux gros coups de coeur dans ce magazine que je vais sans doute pouvoir développer plus.

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Par quoi on commence ? Allez, Noragami. L’adaptation animée est sortie très récemment, et je me souviens avoir vu un sketch du futur AMV Enfer 3 qui utilise cet animé.

Plus sérieusement c’est une histoire à priori basique avec un dieu mineur japonais qui cherche de l’argent pour se construire un temple et qui donc est au service d’un peu tout et n’importe qui susceptible de lui filer cinq yen. On rajoute à ça une héroïne qui a frolée la mort et qui depuis est souvent atteinte de crises de narcolepsies qui font que son âme quitte régulièrement son corps. Y’a des impuretés des dieux rivaux on est en terrain connu etc etc.

Malgré ça il faut dépasser un peu les a prioris parce que c’est un manga tout à fait divertissant. Il va pas vous marquer à vie et il sera jamais chroniqué dans Télérama mais il fait bien son taff: il est joli, ses personnages sont loin d’être antipathiques et ça se lit bien. Une sorte de Binbougami ga moins référentiel mais… plus agréable ?

 

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Le manga s’est terminé l’an dernier mais allez je vais en parler dans le « présent » malgré tout et c’est un coup de coeur que j’ai découvert en préparant cet article: Capeta. L’histoire d’un enfant de dix ans qui vit seul avec son père pauvre comme Job mais qui réalise son rêve: faire du karting. Et ça va très vite évoluer puisque son objectif est la Formule 1 et qu’il va y arriver. Donc déjà de base je découvre en 2014 un manga commencé en 2003 qui parle de mon sport favori c’est à dire la F1 donc croyez moi je suis en mode hyperventilation. Et je suis d’autant plus ravi quand je lis le manga en lui-même: on sent que l’auteur est un méga fan de sport automobile et qu’il connaît son sujet. Chaque tome commence avec le héros habillé dans une combinaison empruntée à une écurie de Formule 1. Damn dans le tome 2 il a la combinaison de l’écurie Sauber Petronas. Il fait plus tard directement référence au style de pilotage de pilotes comme Raikkonen et l’ombre de Schumacher plane pas mal dans les omakes.

Les personnages sont bons, la course que j’ai pu lire est trépidante, c’est méga bien géré, bref c’est un peu le manga que je cherchais depuis des années. Je me souviens par exemple y’a trois ans avoir maté Cyber Formula GX en espérant retrouver le feeling de la F1 mais non ça marchait pas. Alors que là Capeta il est en plein dedans ! J’ai jamais vu un manga aussi bien retranscrire ce sport. Bon hélas à peine la moitié a été traduite donc la frustration est grande. Je vais peut-être me jeter sur l’anime du coup. 52 épisodes ? Pfff, pas grave.

 

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Ok continuons doucement. Si vous aimez la guerre et les ambiances politiquement tendues, vous trouverez sans doute un certain plaisir à lire Pumpkin Scissors. C’est un manga qui date un peu lui aussi: il a débuté en 2002 dans un autre magazine Kodansha avant de rejoindre le Monthly en 2006. Style graphique assez mignon… pour le thème de la série. Parce que c’est une de ces séries au monde sale et crado ou être civil signifie de bien mauvaises choses. Scénario centré sur un groupe de soldats mixtes qui tentent de pacifier un territoire en ruines après la fin d’une guerre usante entre deux pays. Guerre qui peut redémarrer un peu n’importe quand…

Y’a eu une adaptation animée y’a un petit bail maintenant, et cette adaptation est assez connue aux US. En Europe je sais pas trop, j’étais pas né à l’époque~.

 

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Sinon vous aviez plus de nouvelles de l’auteur de Beck ? Il est actuellement sur sa nouvelle série, Rin. Ok alors vous avez aimé Bakuman ? Bah voilà le Bakuman de la Kodansha. Ca raconte l’histoire d’un garçon qui veut devenir mangaka et qui rencontre une fille qui a des pouvoirs psychiques lui permettant de voir le futur. Oui c’est un Bakuman un peu plus space, en somme. Un Bakuman ou la première chose que dit l’éditeur à son nouveau protégé c’est « alors t’es encore puceau », ou un clone de Tezuka fait un caméo un peu émouvant et ou des yakuzas font leur apparition dès le premier chapitre. Bizarre. Mais étrangement pas désagréable.  J’aime vraiment pas le style de Rin Harold que je trouve juste laid mais ça empêche pas le manga de bien se lire. Il réussit à sortir de l’ombre de Beck avec cet ouvrage et c’est plutôt positif. Je devrais pas être surpris si ça sort en France un de ces quatre avec le petit autocollant « par l’auteur de Beck » dessus.

 

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Rapidement parce que c’est hélas pas dispo en anglais mis à part deux chapitres qui ont l’air de servir de pilote: Mashiro no Oto. L’histoire d’un jeune campagnard qui arrive à Tokyo avec son shamisen, cette sorte de guitare traditionnelle japonaise. Là bas il va faire la connaissance d’une hotesse qui veut percer dans le show business. Style graphique très shojo/josei et finalement aussi bien le fond que la forme ne donne pas l’impression de lire du shonen, ce qui est déstabilisant. Mais pas une mauvaise chose. Ce pilote se lit très bien et pose des bases intéressantes. Maintenant ce que le manga, lui, vaut ? Je sais pas trop. Si ça peut vous intéresser il a remporté un prix Kodansha. Mais il est snobé par l’occident avec force car le shamisen ça fait rêver personne donc bon, apprenez le japonais pour le lire.

 

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Enfin terminons par l’adaptation animée de cet automne, diffusée dans le créneau noitaminA, c’est à dire Shigatsu wa Kimi no Uso. J’en ai parlé plus tôt sur le blog, mais c’est là aussi un titre qui m’a plutôt enchanté. Déjà de base c’est compliqué à pitcher: c’est un shonen de musique classique. Hola hola hola quoi attendez. Bon plus largement: le héros est un prodige du piano, mais a arrêté de pratiquer l’instrument depuis la mort de sa mère. Maintenant lycéen et un peu dépressif, il fait la rencontre d’une violoniste extrêmement douée et un peu excentrique qui le remet sur les rails. A partir de là il va redecouvrir le monde de la musique et, aussi, le monde de la compétition.

J’en parlais donc dans le giga article d’août sur mes lectures manga, et je disais que c’était très bien. Un mois après je garde cet avis, tout comme je pense que l’adaptation animée de la série peut faire des merveilles puisque cette fois-ci quand les personnages parleront d’une musique classique on aura pas juste une bulle avec marqué le nom de la musique mais on entendra celle-ci. Pour peu qu’ils se loupent pas dans le son ça devrait déchirer méchamment. Y’a plein de bons sentiments, les personnages sont attachants et les passages ou ça devient compétitif sont aussi intenses qu’un manga sportif. Bonne pioche.

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Bon allez, maintenant on s’attèle au Bessatsu Shonen Magazine, ça devrait être là pour mardi soir. Allez on dit mardi soir ? Ok c’est parti pour mardi soir. On se pose une deadline. On est des oufs.

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3 commentaires

  • Gemini

    J’aimerais bien lire Rin, mais « par l’auteur de Beck », ce n’est pas vendeur ; Kaze Manga a tenté avec 7 Shakespeares (qui sort chez Shogakukan) et le titre s’est planté dans les grandes largeurs, donc je le sens mal pour ce titre en France.

    • Amo

      C’était par l’auteur de Beck, 7 Shakespeares ? Wow ça explique pourquoi c’était moche. Par contre je comprends pas des masses pourquoi ça a pas été mis en avant la parenté avec son auteur. Ptet la volonté de toucher un public différent… ?

      • Gemini

        Je me souviens d’un entretien sur Paoru avec le directeur éditorial de Kaze Manga (à l’époque), et celui-ci expliquait qu’il n’avait pas la moindre idée de comment le vendre. Puis, dans un autre entretien, son successeur (sic) racontait qu’ils avaient essayé de toucher le public BD et qu’ils n’avaient pas misé sur les lecteurs de Beck, car les deux séries n’ont rien à voir niveau scénario. Résultat, le titre s’est planté dans les grandes largeurs. Mais il est de toute façon en pause au Japon, alors qu’après 6 tomes (excellents au demeurant), l’histoire ne fait que commencer.

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